Schneider Magazine 3 - Quand le rail est en
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Schneider Magazine 3 - Quand le rail est en
C O N T R Ô L E & C O M M A N D E Va r i a t i o n d e v i t e s s e L 'Atelier Central de l'Infrastructure de la SNCB s'étale aux confins de Haren et de Vilvoorde. A priori, une série de voies parallèles et des piles de rails, l'ensemble n'étant guère impressionnant. Oui, mais.. Quand le rail est en train... 16 La pose moderne de rails, ceux du TGV, implique la fourniture de longueurs de 300 mètres. Or, les aciéries, principalement françaises et autrichiennes, ne livrent que des longueurs allant de 18 à 75 mètres ou 100 mètres. Il faut donc souder ensemble ces éléments de rails pour en faire des rails TGV, selon des normes de sécurité et de confort assez sévères. Forte d'une expérience de plus de 50 ans, la SNCB a complètement modernisé ses installations au cours des deux dernières années. Telemecanique y est omniprésente pour gérer et contrôler le pilota ge d'une série d'opérations caractérisées par une contradiction: tout cela est bien lourd tout en devant être très précis. Cette contrainte relève spécifiquement de la variation de vitesse et le savoir-faire de Telemecanique en ce domaine a pu s'exprimer dans trois cas bien différents. Assortir les couples Gérer un mouvement, c'est gérer le couple. Telemecanique excelle en ce domaine avec une gamme de produits couvrant les applica tions les plus simples, un banal convoyeur à rouleaux, ou les plus Te complexes, celle du levage par exemple. Cette commande de moteur électronique est assistée par les commandes électroma gnétiques des contacteurs et des disjoncteurs-moteurs, le tout étant éventuellement communiquant selon la complexité des machines ou de l'installation. A la SNCB, toutes les contraintes théoriques de trois cas assez spécifiques de variation de vitesse se sont concréti sées par des commandes assistées d'Altivar et de Statovar. L'homme, les deux ponts et le levage à la bonne vitesse Au centre des installations principalement constituées de voies d'acheminement et de tables de transfert de rails, un bâtiment abri te la soudeuse. Les rails, de longueurs différentes, sont stockés en amont sur d'énormes plate-formes d'approvisionnement. Deux ponts portiques, d'une portée de 30 mètres permettent le débar quement des rails vers ces plate-formes. Le levage s'effectue au moyen de six électro-aimants qui, deux par deux, s'adaptent à la longueur des rails et les transbordent ainsi des wagons de livraison à la filière d'approvisionnement. Un seul pont de transbordement suffit pour des longueurs jusqu’à 54m, les deux ponts étant nécessaires pour les rails les plus longs, ceux de 100 mètres. Ces deux énormes portiques roulants sont commandés par un seul homme, l'un des deux ponts étant "slave" sous les ordre d'un TSX 87 et de deux Statovar, un par pont, qui assurent, à couple constant, la régularité des mouvements de leva ge générés par des moteurs à bagues. Un rayon laser mesure l'écart entre les deux ponts et permet ainsi le contrôle et l'ajustement de leur distance. Toutes ces installations - plus de 700 mètres de long - se trouvant en plein air, elles sont surveillées par des caméras qui sont relevées, en cas de brouillard, par exemple, par les cellules photo-électriques Telemecanique qui informent ainsi le tableau synoptique central du moindre mouvement des rails. Quand un rail fait deux mètres/seconde La filière d'approvisionnement emporte les rails à raison de deux mètres par seconde sur une multitude de galets entraînés par autant de moteurs. Chacun d'eux est d'ailleurs flanqué d'une paire de cel lules Telemecanique XUL qui s'assurent de la présence correcte du rail sur toute sa longueur. L'ensemble des moteurs de ces voies d'acheminement est commandé par un automate Telemecanique TSX 67 relié au réseau UNI-TELWAY, pour la communication interne, un réseau industriel MAPWAY (vitesse de 5 Mégabytes) assurant, lui, la commande de l'ensemble des chemins de roulement en cou rant alternatif. Les moteurs sont regroupés par zone d’une douzaine et leur vitesse est contrôlée par une batterie d’Altivar: un Altivar pour 12 moteurs en parallèle, soit 22 kW. Les cellules XUL transmettent l'information de passage et permettent ainsi la commande de décé lération d'un groupe de moteurs tout en lançant, à la même vitesse, le groupe suivant. Le freinage pour le positionnement final est com mandé de la même manière. Au total, sept Altivar sont soumis au TSX 67 pour la commande moteur relayée par les contacteurs Telemecanique. Les 132 moteurs sont donc mieux protégés, consomment moins et s'assurent d'une durée de vie, à maintenance réduite, plus économique La soudure, en trois temps Les extrémités des rails doivent d'abord être énergiquement net toyées par brossage pour permettre la soudure. Une cabine abrite cette opération entièrement automatisée. Le rail poursuit ensuite sa course vers le poste de soudure. Les deux extrémités mises en pré sence sont alors soudées par étincelage (soudage par résistance) sous une tension de 7,6V relevée de quelques 70kA! Chauffées à près de 1.350°C, elles sont alors soumises à une pression de 80 tonnes: au suivant. Une fois les 300 mètres assemblés, le rail est stocké en aval avant de revenir dans la cabine de meulage située dans le même bâtiment. La vitesse et le confort du TGV exigent que le passage des roues sur une soudure produise un minimum d'effet, celui qui scande tout voyage en train. Pour le TGV, la norme est de 0a + 0,3 mm mesurés sur 1,5 mètre, aussi bien dans le plan du rail que dans son plan vertical et horizontal. Un curieux chariot mobile mesure donc d'abord - par laser - les deux extrémités des rails en présence pour fournir à l'opérateur les indications préalables au pressage. Après ces opérations, la soudure est meulée. Le cycle dure +/- 15 minutes selon les cas. Comme des spaghetti... A raison d'environ 70 soudures par jour, une dizaine de rails TGV de 300 mètres sont ainsi prêts pour leur transport sur les voies en cours de construction. A sa sortie du meulage, le rail roule encore sur des galets pour être ensuite repoussé par des boutoirs sur une table de chargement. Et là... un rail de 300 mètres d'acier qui, à raison de 60 kg par mètre, fait ses 18 tonnes attend d'être soulevé, déplacé et reposé sur son wagon d'expédition. Sur une longueur pareille, le rail oscille mollement comme un gigantesque spaghetti. L'opération est délicate puisque le moindre mouvement doit tenir compte de cette formidable inertie. Le rail est donc agrippé par 14 palans qui, dans un bel ensemble synchronisé par leur Altivar res pectif (et coordonné par deux TSX 67) le soulèvent tout doucement. Le rail attend ensuite sa stabilisation et réalise alors une lente trans lation de quelques mètres avant de redescendre et d'être reposé, tout aussi doucement, en parfaite rectitude. Le tout prend quand même de quatre à cinq minutes. Coordonner 14 levages et autant de translations, sur une telle longueur et avec un tel poids: la ges tion de la variation de vitesse n'a vraiment plus de secrets pour Telemecanique. Fiabilité et assistance Un rail de 18 tonnes qui s'arrête au millimètre près, des cas de figu re en variation de vitesse, des dizaines d'automates et des cen taines de cellules, un réseau qui s'étale sur une dizaine d'hectares, un environnement industriel lourd en plein air... Telemecanique a su s'adapter à toutes ces contraintes et répondre à toutes les exi gences d'un cahier des charges qui prévoyait aussi une impérieuse maintenance. Cette dernière est réalisée par les techniciens de la SNCB elle-même sous la couverture extrêmement sécurisante de la disponibilité permanente des approvisionnements de Teleme canique. La standardisation en matériel Telemecanique assure éga lement la linéarité et la complémentarité d'équipements qui dialo guent efficacement. Exemple: tous les moteurs, et il y en a!, sont commandés par des contacteurs série D et protégés par des dis joncteurs-moteurs GV2. La prochaine fois que vous prendrez le train, songez que s'il est sur de bons rails, c'est aussi grâce à Telemecanique, à ses commandes, ses variateurs de vitesse et à ces milliers de données permanentes qui sont, sans cesse, inté grées pour qu'un rail soit comme velours. Mais là, la vitesse varie encore autre ment...■ Armoire de commande d’un des 14 palans 17