L`entreprise physique n`existe plus

Guillaume Millochau
ESJ Paris
21 ans
L’entreprise physique n’existe plus
bureau. Le morcellement a cependant obligé le PDG à
installer un système informatique qui permet de savoir
en temps réel où sont répartis les employés et s’ils sont
actuellement sur leur poste ou chez eux.
L’
entreprise réduite à une simple clé USB. C’est
l’image qu’aime donner Louis de sa start-up. Ce
manager de 25 ans voit chaque jour les progrès
acquis par sa société au fil des années. Tout cela a été
rendu possible par une enveloppe de 300.000 euros accordée par la banque publique d’investissement. L’argent
a été utilisé pour adapter les modes de fonctionnement
de l’entreprise à l’ère numérique. La modernisation a été
si importante que la start-up tend à se dématérialiser de
plus en plus.
Des bureaux bien familiers
Est-ce que lire un e-mail pro avec un croissant en bouche
c’est une forme primaire de télétravail ? Louis ne s’en
préoccupe guère et utilise ses lunettes connectées pour
lui apporter les informations quotidiennes dont il a besoin chaque matin. Lorsqu’il est prêt, il se rend dans l’un
des bureaux installés près de chez lui. Son entreprise, en
2019, a fermé le siège social où venaient des centaines
d’employés. Á la place, il a été mis en place plusieurs
lieux de travail à des endroits stratégiques de Paris. Ce
sont de petits locaux très bien équipés et d’une capacité
de 10 personnes. La proximité du lieu de travail est plus
importante pour les employés que le confort d’un grand
Quand Louis préfère au contraire rester dans son lit pour
travailler, c’est également possible. Le télétravail est
autorisé et favorisé au sein de son entreprise. Cette
forme de travail, habituellement réservée aux personnes
à mobilité réduite, est devenue extrêmement populaire.
Les réunions matinales et les discussions autour de la
machine à café laissent peu à peu place à des visioconférences et des cafés commandés via l’application mobile
« Starbucks At Home ». Grâce au prêt accordé à sa startup, il a été installé chez Louis une cabine de travail avec
ordinateurs, connexion sécurisée et haut débit. Il y a également des capteurs biométriques embarqués dans cette
cabine. Toutes les heures, un coach virtuel préconise à
Louis de réaliser quelques exercices pour le garder en
forme. Cette technologie a été mise en place pour prévenir les accidents du travail.
Les lunettes de Louis clignotent pour signaler un appel
une quinzaine de fois par jour. Á l’instant c’est Charly qui
entre en communication avec lui via une visioconférence.
Charly est responsable de la cyber-sécurité de l'entreprise. « Je suis un peu tracassé. Bien que j’aie colmaté la
brèche, il y a beaucoup de clients qui ont été informés de
l’attaque informatique qu’on a subie», annonce Charly.
« Je vais voir avec ReputationSquad s’ils ne peuvent pas
noyer un peu l’information », répond Louis après une
courte réflexion. Les entreprises, si elles existent moins
physiquement, sont devenues les cibles préférées des
hackers. Les données étant sauvegardées dans le cloud, le
piratage est le meilleur moyen pour voler des données.
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Louis a d’ailleurs participé au remplacement des agents
de sécurité par des experts en cybersécurité comme
Charly. Lors de son entretien d’embauche, Charly avait
expliqué qu’il ne serait pas là pour rendre les serveurs
inviolables mais pour faire en sorte que les données les
plus importantes soient extrêmement difficiles à trouver.
Il est aujourd’hui impossible d’empêcher des cyberattaques, il faut faire avec et protéger ce que l’on peut. En
2013, 91% des entreprises ont subi au moins une cyberattaque. Le taux est désormais à 98%, soit une société
touchée toutes les cinq minutes environ. La plupart du
temps, les hackers se font la main sur des TPE ou PME
pour ensuite passer à des objectifs plus ambitieux.
Temps de travail illimité
Louis peut travailler n’importe où, à n’importe quel moment, même le weekend. Il ne décroche jamais des appareils numériques qui l’entourent. Si bien qu’il ne compte
plus ses horaires depuis longtemps. De 7 à 22h, il travaille
à un rythme plus ou moins soutenu mais toujours de
façon ludique. Durant tout ce temps de travail, Louis ne
fait pas une seule tâche : Il peut manager, gérer la cybersécurité et rédiger des dossiers. Le week-end, il se forme
également au coaching pour aider des jeunes entrepreneurs. Sa start-up lui permet cela mais il faut savoir que
ce n’est pas le cas partout. Certaines entreprises stipulent
dans leurs contrats que les salariés ne peuvent pas exercer une activité professionnelle annexe. La modernité
d’une start-up passe aussi par sa capacité à s’adapter aux
salariés.
tablettes ou encore montres connectés: « Pour votre
santé, débranchez votre matériel électronique une à trois
fois par semaine ». Les prescriptions pour bêtabloquants
ont beaucoup augmenté, le rythme étant effréné, beaucoup veulent réussir à se ralentir. La migraine du travailleur a également pris de l’ampleur. Même les maladies
socioprofessionnelles se modernisent…
Louis aime se décrire comme une clé USB qui n’existe
qu’une fois qu’elle est branchée à un appareil numérique
et dont l’utilité s’efface une fois déconnectée de son périphérique. Toujours branché, en rentrant chez lui, il a
l’idée de rédiger un guide « comment créer sa startup ? ». Ce guide sera avant tout une base de travail pour
lui et qui le motivera peut-être à se lancer. Il aimerait
créer une application web et mobile pour assister les
médecins dans la gestion de leurs patients. Il est persuadé que l’avènement d’une nouvelle forme de travail
adaptée au numérique va permettre de relancer la croissance.
Face à l’attrait pour les objets connectés, de nombreux
psychologues ont poursuivi leurs efforts pour atténuer
l’aliénation aux gadgets devenus indispensables à nos
vies. Des thérapies existent pour se déconnecter pendant
une journée de tous les objets numériques. Des messages
sont également situés sous les publicités pour téléphones
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SOURCES
• http://www.lefigaro.fr/supplement-partenaire/2013/07/02/06006-20130702ARTFIG00392-et-si-le-numeriqueetait-une-nouvelle-arme-pour-les-entreprises.php
• http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-et-finance/300-millions-d-euros-pour-convertir-les-pme-aunumerique_44944.html
• http://www.usine-digitale.fr/article/15-ans-de-google-de-moteur-de-recherche-a-maitre-du-monde.N206120
• http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/12/10/aurelie-filippetti-boycotte-l-institut-culturelgoogle_3528287_651865.html
• http://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/mails-et-sms-professionnels-a-t-on-le-droit-de-direstop_473298.html
• http://online.wsj.com/news/articles/SB121115437321202233
• http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/le-teletravail-gagne-du-terrain_1088018.html
• http://www.zdnet.fr/actualites/etude-les-entreprises-vont-massivement-s-equiper-en-tablettes-39757802.htm
• http://business.lesechos.fr/directions-financieres/systemes-d-information/91-des-entreprises-ont-subi-au-moinsune-cyber-attaque-en-2013-59307.php
• http://www.go-gulf.com/wp-content/uploads/2013/06/cyber-crime.jpg
• http://www.lefigaro.fr/vie-bureau/2012/05/29/09008-20120529ARTFIG00388-teletravail-des-salaries-plusdetendus-et-efficaces.php
• http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/04/15/09005-20130415ARTFIG00390-le-teletravail-gagne-du-terrain-dans-lesentreprises.php
• http://www.adec.fr/UserFiles/File/Teletravail/2010/Enquete_ANDT_2010_teletravail.pdf
• http://www.openscop.fr/portfolio-infographie-grande-enquete-sur-le-teletravail
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