traduction d`interviews
Transcription
traduction d`interviews
A la fin des mangas espagnols, les éditeurs rajoutaient des « bonus ». Dans l’un de ces mangas (je ne me souviens plus duquel et je n’arrive pas à remettre la main dessus ^^), l’équipe éditoriale a pu interviewer l’équipe créative de Fly. Je vous mets le texte original ainsi que la traduction que j’en ai faite. Je précise que je ne suis pas traductrice d’espagnol, il peut donc y avoir des erreurs. Cependant, je me suis appliquée à faire cette traduction. Je vous encourage évidemment à acheter les volumes originaux, je ne mets en ligne cette traduction de cette interview que parce que tous les fans français n’ont pas forcément le niveau requis pour comprendre ce qui se dit dans cette interview. Je précise que les couleurs utilisées pour différencier les interlocuteurs ont été choisies au hasard par moi !!! Les phrases en italique correspondent aux légendes des photos. Attention Lecteurs ! Le mois prochain, avec la suite des aventures extraordinaires de Fly et de ses amis, vous pourrez trouver une grande et large interview de ses auteurs, que féliciterons pendant le Salon du Comic de Barcelone. Pendant cet événement, Riku Sanjo, le scénariste, Koji Inada, le dessinateur, et Isao Ohashi, l’éditeur chargé de cette série, aborderont tous les problèmes qu’ils ont eu pendant la réalisation de ce mangas créé à partir d’un jeu vidéo, leurs points de vue sur le manga et sur le comic en général, la vie quotidienne des artistes japonais, leurs biographies... Et comme clou de la fête, un dessin réalisé spécialement pour les lecteurs espagnols par Koji Inada. Tout cela, et beaucoup plus, dans le prochain numéro des aventures de Fly. De gauche à droite, Koji Inada et Riku Sanjo durant l’interview. Riku Sanjo – Koji Inada Les auteurs des Aventures de Fly parlent pour les lecteurs espagnols. Pendant le passage du Salon International du Comic de Barcelone, en 1993, nous avons saisie l’occasion d’interviewer les auteurs de Dragon Quest/ les Aventures de Fly, qui s’étaient déplacés à Barcelone, invités par le Salon. Le manga Les Aventures de Fly, est basé sur le jeu vidéo Dragon Quest, jeu vidéo qui a eu un succès retentissant au Japon, avec des personnages dessinés par Akira Toriyama, le père de Dragon Ball. Postérieurement, le succès du manga conduisit à la réalisation d’une série animée pour la tv. Le manga a été vendu par la maison d’édition Shueisha à des pays tels que : Corée, Taiwan et Hong Kong, où il apparait régulièrement dans les revues hebdomadaires avec d’autres séries et, selon le succès, est publié postérieurement en tomes récapitulatifs. A partir de cette date, et de la décision de Planeta-DeAgostini d’éditer en Espagne Les Aventures de Fly, nous avons profité de la présence au Salon du Comic de Koji Inada, dessinateur de la série, Riku Sanjo, scénariste, et Isao Ohashi, éditeur des Aventures de Fly/Dragon Quest au Japon, pour réaliser cette interview et l’offrir aux nombreux admirateurs espagnols de la série. Et ici elle commence ce jour nous la recueillons de première main, entre les verres de Coca-Cola et le thé, de la bouche de l’équipe créative de Fly. Rédaction : Adapter un roman au ciné, ou un film en comic, ou une histoire en roman, ne parait pas excessivement compliqué mais... est-il difficile d’adapter en manga un jeu-video qui, par définition, tient un argument linéaire et schématique ? Riku Sanjo : Si, l’action du jeu vidéo est terriblement simple. C’est pour cela que pour Fly comme pour le reste des personnages, il a été nécessaire de les doter d’une personnalité définie, et les thèmes ont dû être très enrichis. Rédaction : Vous êtes de jeunes auteurs, et c’est votre premier grand succès. Quels autres travaux avez-vous effectué antérieurement ? Riku Sanjo : J’ai seulement écrit quelques autres histoires courtes. Koji Inada : J’ai dessiné quelques autres histoires courtes, et j’ai quelques expériences dans l’animation de dessins. Rédaction : Est-ce qu’il y a des écoles pour écrire au Japon ? Dans quel lieu on donne des cours qui aident à apprendre le travail de scénariste de manga ? Koji Inada, entouré de mangas, réalise un dessin pour nos lecteurs. Riku Sanjo : Oui, il y a des écoles où l’on enseigne la technique des scénarios de mangas. Koji Inada : Pour les dessinateurs il y a la même chose. Il y a des écoles de dessin pour leur apprendre ce qui est considéré comme des artistes très académiques. Alors que Riku, comme moi-même, sommes autodidactes, bien que nous ayons reçus des cours particuliers. Rédaction : Dans le monde du manga, l’importance de l’auteur est grande, de la même façon que la répercussion sociale de ses œuvres. Les autres auteurs japonais se posent-ils la question de la répercussion de la violence de leurs œuvres, sur le public infantile ? Riku Sanjo : Si, en général, l’auteur japonais a conscience de ce problème, et évite la violence gratuite. Mais il ne peut nier la violence dans sa forme absolue, puisqu’elle est nécessaire pour l’œuvre paraisse fluide. Créer un manga, un travail absorbant... Rédaction : Quel est le système de travail des auteurs de manga ? Riku Sanjo : Il y a des auteurs qui écrivent leurs propres scénarios. Mais dans notre cas, nous travaillons en équipe, conjointement. Isao Ohashi, notre éditeur, supervise l’œuvre (un rôle similaire au producteur d’un film), et quand on trouve quelque chose qui ne lui plait pas, nous le commentons et entre nous 3, nous cherchons une solution qui nous satisfasse. Rédaction : Est-ce l’anecdote de l’éditeur qui va faire du thé pour ses auteurs, pour que ceux-ci ne soient pas distraits de leur travail ? Quel est le rôle de l’éditeur ? Isao Ohashi : Il y a des dessinateurs très lents, on les aide autant que possible. Il n’est pas rare d’aller chez eux et de les aider jusqu’à ce qu’ils terminent de réaliser son travail hebdomadaire de pages. Riku Sanjo : Dans mon cas, ce n’est pas un succès, puisque j’écris mes pages au début de la semaine... Koji Inada : Moi, bien que je travaille beaucoup, il se peut que, certains jours, j’ai besoin de l’aide de l’éditeur, pour le thé qu’il prépare pour moi. Rédaction : Comment pouvez-vous réaliser 19 pages en une semaine ? Koji Inada : Bien que ce soit habituel, certaines fois, c’est très dur. Rédaction : Ces dernières années, les mangas ont dépassé les frontières du Japon et ont commencé à être publiés à l’extérieur. Ce fait peut dépendre de l’œuvre des auteurs japonais ? Travaillez-vous en pensant que votre œuvre va être lu pour des publics très différents ? Riku Sanjo : Les personnages qui apparaissent dans la revue Shonen Jump sont très intéressants, et ils les comprennent aussi bien grands que petits, pour autant ne croyons pas qu’ils n’ont pas de problème de publication à l’étranger. Koji Inada : Je pense comme Riku Sanjo. Rédaction : Koji... Pourriez-vous réaliser un dessin pour les lecteurs espagnols ? Koji Inada : Avec beaucoup de plaisir ! Bien que j’ai mis un peu de côté ce mois-ci, je peux dessiner ce que vous me demandez. Qui est qui dans cette œuvre... Rédaction : Pourriez-vous me donner des informations personnelles pour chacun de vous ? Riku Sanjo : Je suis né sur l’île de Kyushu, au sud du Japon, et j’ai 28 ans. J’ai été diplômé en littérature japonais à l’Université de Meiji. Et mon intérêt pour les mangas est venu depuis que je suis petit... Koji Inada : Moi, j’ai 29 ans, je suis né à Tokyo, et j’ai étudié l’ingénierie aéronautique. Rédaction : Avez-vous terminés vos carrières ? Riku Sanjo : Oui, bien que j’ai commencé à travailler dès la première année de ma carrière. Koji Inada : Je l’ai aussi terminée. Isao Ohashi : J’ai aussi 29 ans, je suis né dans la province de Gumma, au Nord du Japon, j’ai étudié la Psychologie éducative, et j’ai aussi terminé la carrière. Rédaction : Isao... Combien de temps avez-vous travaillé comme éditeur ? Riku Sanjo et Isao Ohashi passant dans les rues de Barcelone. Isao Ohashi : Approximativement 7 ans. Rédaction : L’image que les occidentaux ont du Japon, nous laisse penser à un pays très encré dans ses traditions, et dans lequel les personnes majeures jouissent d’une grande prédication et, de postes à grand pouvoir de décision... Ainsi, comment est-ce que ce manga, si important, créé à partir des personnages dessinés par Akira Toriyama, a été chargée d’une équipe si jeune ? Riku Sanjo : Chaque fois les auteurs de mangas sont très jeunes. En ce moment, beaucoup d’auteurs à succès ont 20 ans. Ainsi, on commence à les considérer comme « majeurs ». (rires) Rédaction : Faire plus de 19 pages en une semaine... Est-ce que vous avez le temps d’avoir quelques passe-temps ? (Rires de tous) Riku Sanjo : J’aime beaucoup de choses : le ciné, les vidéos de dessins animés... l’image, en général. Aussi, je collectionne des poupées/marionnettes et des jouets. Mais mon principal hobby est le travail. Koji Inada : Moi j’aime beaucoup la musique. J’écoute beaucoup de musique, et je joue de la guitare acoustique, et de l’électrique. Isao Ohashi : Mes principales occupations sont le ciné et le théâtre. Riku Sanjo répondant à nos questions Koji Inada écoutant attentivement notre interprète. Rédaction : Isao... Est-ce difficile de concilier l’obéissance aux instructions que vous recevez de l’éditeur, avec l’entente qu’il y a avec l’équipe créative ? Isao Ohashi : A quelques occasions surgissent des problèmes. Les auteurs se sentent plus libres et doivent utiliser leur imagination, s’éloignant de la ligne de conduite de l’éditeur. A certaines occasions, je m’amuse à reconstruire la situation, à faire en sorte que les auteurs ne croient pas qu’ils se voient refuser la valeur de leur travail. Rédaction : Connaissez-vous les comics occidentaux ? Riku Sanjo : Les comics étrangers arrivent uniquement dans quelques librairies spécialisées. Ceux qui arrivent le plus abondamment sont en langue anglaise, et proviennent des USA. Ils ont une circulation moins réduite, mais ils se tournent vers des populations quand on réalise quelques films sur un personnages, comme c’est le cas de Batman... Fly, notre héros... Rédaction : Quand sont racontées les Aventures de Fly, que voulez-vous raconter réellement ? Qu’y a-t-il derrière l’aventure ? Riku Sanjo : Fly est un enfant qui fut élevé par quelques animaux monstrueux. Au début des aventures, il a 12 ans. A ce moment là, le Roi des Diables revient du monde et veut étendre le Mal de toutes parts. Fly est très jeune et inexpérimenté et sans force... mais il réussit à réunir une équipe de compagnons, très utiles pour affronter le mal. Rédaction : Dans les aventures de Fly... Le Bien triomphe-t-il toujours du Mal ? Riku Sanjo : Oui, oui, oui. Mais tout au long des aventures, le lecteur peut comprendre que le bien est faible, et que son succès contre le mal, dépend de son équipe. Rédaction : C’est très intéressant... car il correspond à ce que nous, en Occident pensons des japonais : le travail en équipe... Bien que, en plus, Fly a quelques pouvoirs intérieurs spéciaux. Riku Sanjo : Oui, il a quelques pouvoirs peu défini, mystérieux... Mais il souffre beaucoup, et pleure. Non, c’est un pouvoir total et absolu. Fly n’est pas un super héros. Rédaction : En Occident, nous avons un dicton qui dit « Traducteur – Traitre ». Nous essayons de dire que toute adaptation d’une œuvre, bien qu’il ne s’agisse que d’une traduction, elle déviera en quelque chose de l’œuvre originale, la trahissant... Quelle est votre opinion de l’adaptation de votre œuvre en anime ? Riku Sanjo : Quand on a vu les épisodes de la série de l’anime pour la TV, nous avons aimé la couleur qu’on leur a donné, et la musique. Nous n’avons pas la sensation d’avoir été trahis. Rédaction : Beaucoup de fois, quand un auteur a créé une œuvre très longue dans le temps, on sent la nécessité de raconter autres choses, d’autres histoires. Vous, en faisant 19 pages par semaine, nous sommes sûrs que nous pouvons le faire, mais ... est-ce bien nécessaire ? Riku Sanjo : Pour nous, ce travail est une obligation et nous ne pouvons le laisser. Mais dans ces occasions il y a des sensations et des sentiments qui se reflètent dans la série. C’est quelque chose que nous détectons quelque temps après. Rédaction : Isao... Quelle est la formule pour être un bon éditeur de manga ? Isao Ohashi : Si je le savais, je serais le meilleur éditeur du monde. Mais si vous le savez, dites-le moi. (Rires) Rédaction : Modeste ... Mais l’interview est déjà terminée... Est-ce que vous aimeriez ajouter quelque chose de personnel pour les lecteurs espagnols de votre manga ? Koji Inada : Nous aimerions que les lecteurs espagnols profitent de la légende des Aventures de Fly jusqu’au bout. La série animée comprend seulement la moitié de l’histoire qui a été publiée pour le moment, mais le manga continue. Et il est plein de surprises et d’aventures ! Réalisation l’interview par la Rédaction de Planeta-DeAgostini Comics : Juanjo Sarto, Editeur exécutif de l’éditeur de manga en Ligne, et Antonio Martin, avec l’inestimable aide de Geni Bigas, traducteur-interprète de japonais, et avec beaucoup de temps et la collaboration des auteurs et éditeurs de Dragon Quest/Les aventures de Fly. Traduction en français de l’interview par Delphine DUBOIS, 2 janvier 2011, toute reproduction est interdite sans mon autorisation, tout usage commercial est exclu.