QE : la Banque du Japon prend le relais

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QE : la Banque du Japon prend le relais
Réservé aux investisseurs et aux conseillers financiers professionnels
QE : la Banque du Japon prend le relais
La Banque du Japon a annoncé aujourd'hui l'extension de son programme d'achats d'actifs à
80 000 milliards de yens (contre actuellement 60-70 000 milliards) par an : intéressons-nous
aux détails de cette annonce, ainsi qu'à ses conséquences probables.
Andrew Rose, gérant de fonds spécialiste des actions japonaises
Aujourd'hui était un jour clé en termes d'actualité pour les marchés d'actions japonais : c'est le jour où les
publications de résultats semestriels ont été les plus nombreuses, le fonds de pension du gouvernement
japonais (GPIF) a confirmé ses nouveaux objectifs d'allocation d'actifs, et la Banque du Japon a annoncé une
extension considérable de son plan d'achats d'actifs (assouplissement quantitatif et qualitatif). C'est cette
dernière nouvelle qui a dopé le marché des actions nippones, qui s'est inscrit en hausse de 4,3 % sur la seule
journée de vendredi dernier et fait chuter le yen de 2,2 % par rapport au dollar américain.
Plus que son contenu, c'est le moment de l'annonce de la banque centrale qui a surpris les marchés. Conforté
par les déclarations du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Haruhiko Kuroda pas plus tard qu'il y a
quelques jours, le consensus estimait en effet que la politique monétaire resterait inchangée au cours de la vingtdeuxième réunion consécutive de l'institut d'émission. La BoJ a pourtant revu à la baisse ses prévisions de
croissance et d’inflation tout en annonçant une augmentation significative de ses achats d'emprunts d'État (JGB),
d'ETF et de J-REIT, ainsi qu'un allongement de la maturité restante de son portefeuille de JGB et sa volonté de
n'imposer aucun plafond financier ou temporel à sa nouvelle politique.
Les autorités monétaires justifient cette volte-face soudaine (votée par 5 membres contre 4) par la persistance
d'une inflation faible dans un contexte de performance économique moins bonne que prévu, à la suite de la
hausse de la TVA en avril et de la baisse récente des prix des matières premières.
Cet arsenal sera-t-il efficace ? En simples termes de flux de fonds, cette intervention va probablement aplatir
encore davantage la courbe des taux, soutenir les prix des actions et éventuellement affaiblir le yen, même si le
taux de change effectif réel atteint déjà des plus bas. Les sceptiques dénonceront la nature fondamentalement
très risquée de ce nouveau dispositif et se demanderont en quoi la prolongation d'un plan entamé en avril 2013
rendra ce dernier plus efficace.
Les adeptes de la théorie du complot remarqueront l'heureuse coïncidence entre l'annonce de la réduction de
l'allocation obligataire du GPIF et l'extension des achats d'obligations de la banque centrale. Ils en concluront
peut-être que celle-ci prépare le terrain au Premier ministre Shinzo Abe avant qu'il procède au second
relèvement prévu de la TVA.
Keith Wade, chef économiste et stratégiste de Schroders
Dans un élan joliment coordonné, la BoJ accélère ses achats d'actifs juste au moment où la Réserve fédérale
américaine réduit son propre plan d'assouplissement quantitatif (QE). Les autorités japonaises se sont
prononcées in extremis pour une extension de la base monétaire consacrée à ses achats de JGB, d'ETF et de
REIT, à 80 000 milliards de yens par an contre 60 à 70 000 milliards précédemment. Les investisseurs qui
redoutaient la fin du QE à Washington peuvent maintenant chercher du réconfort auprès de Tokyo.
Schroders QE : la Banque du Japon prend le relais
Cerise sur le gâteau, le fonds de pension du gouvernement japonais (GPIF) a annoncé l'augmentation de son
allocation aux actions. À ces propos, le marché d’actions japonais s'est inscrit en hausse et le yen s'est
déprécié, mais n'oublions pas qu'ils font suite à une période de croissance décevante durant laquelle il
devenait de plus en plus évident que la banque centrale n'atteindrait pas son objectif d'inflation. L'inflation
sous-jacente représente à peine 1 % une fois exclu l'impact de la hausse de la TVA, soit bien moins que les
2 % visés par les autorités monétaires.
Il y a un moment que nous prévoyons ce type d'intervention, car nous avons toujours douté de la capacité de
l'économie à résister à l'augmentation de la taxe sur la consommation. En effet, la croissance des salaires a
bien accéléré mais pas suffisamment pour compenser le durcissement budgétaire, si bien que les ménages
nippons ont en fait vu leur revenu réel diminuer. Dans ce contexte, les dépenses de consommation n'étaient
pas en mesure de ramener l'économie à un taux de croissance tel qu'il aurait généré des tensions
inflationnistes. La croissance des échanges commerciaux s'est aussi révélée décevante, ce qui est
incontestablement dû au ralentissement de la Chine.
Ces tendances défavorables seront probablement appelées à perdurer : une autre hausse de la TVA est
prévue pour octobre prochain et l'économie du principal partenaire commercial du Japon risque de continuer à
tourner au ralenti. On a cependant vu aujourd'hui que les autorités n'hésitent pas à prendre des mesures s'il
apparaît que les objectifs ne pourront être atteints. Pour répondre à ceux qui doutent des politiques
Abenomics, le Japon en remet une couche.
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