Du même auteur : Le Juste Poids, Flammarion, 1995

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Du même auteur : Le Juste Poids, Flammarion, 1995
Du même auteur :
Le Juste Poids, Flammarion, 1995
Didier Panizza
Grossir,
c’est surtout
mal fonctionner
Préface de Jean-Claude Lapraz
Participation à l’ouvrage :
Maud Daujean et Audrey Petit
Couverture :
Gilles Teboul
© Res Medica, octobre 2008
26, rue des Rosiers, 75004 PARIS
www.resmedica.fr
Isbn : 978-2-953300703
Dépôt légal : octobre 2008
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant,
aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3°a, d’une part, que
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et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations
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reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait
donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 3352 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Pour Patricia.
Pour mes enfants Anne-Séverine, Capucine, Jean-Charles
et leurs grand-mères.
Pour mes petits enfants Noah et Tiago.
Pour tous les miens et leur soutien sans faille,
Pour tous ceux qui ne sont plus là et qui m’ont tellement aidé.
À tous ceux, médecins et patients, qui m’ont compris et soutenu.
À tous ceux qui m’ont critiqué et contesté.
Je dédie aussi ce livre à Maud Daujean pour sa précieuse collaboration
et son indéfectible enthousiasme : sans elle rien n’aurait pu se faire,
et à Audrey Petit, mon éditrice qui,
par son talent et son professionnalisme, a permis à ce projet d’aboutir.
Sommaire
Préface
Avertissement
Avant-propos
p.1
p.5
p.7
PREMIÈRE PARTIE : RECONNAÎTRE L’OBÉSITÉ
p.13
Chapitre 1 : Le dérèglement métabolique
- Tout excès de graisse cache un dérèglement
p.15
Chapitre 2 : Où se dépose la graisse
- La graisse se dépose dans le corps
en fonction du dérèglement qui la provoque
p.17
Le corps harmonieux
La perte d’harmonie
Quatre lois
p.17
p.19
p.20
Chapitre 3 : Les quatre graisses
p.23
A - La graisse abdominale profonde
Diabétogène
Athérogène
p.24
p.25
p.27
B - La graisse abdominale superficielle
p.38
C - Les cellulites
La cellulite capillaire
La cellulite veineuse
La cellulite glutéale ou culotte de cheval
p.46
p.48
p.52
p.57
D - La graisse de l’excès alimentaire
p.63
DEUXIÈME PARTIE : DIAGNOSTIQUER L’OBÉSITÉ
p.67
L’imagerie médicale et la biologie
p.69
La densitométrie graisseuse
Le scanner multi-barrettes
La caméra infrarouge
L’échographie
Les examens biologiques
p.69
p.72
p.74
p.75
p.77
TROISIÈME PARTIE : COMPRENDRE L’OBÉSITÉ
p.83
Chapitre 1 : La graisse
p.87
A quoi sert la graisse ?
De quoi est constituée la graisse ?
Comment notre graisse est-elle fabriquée : lypogénèse ?
Comment notre graisse est-elle utilisée : lipolyse ?
p.87
p.87
p.90
p.93
Chapitre 2 : Régulation de la lipogenèse et de la lipolyse
p.95
Régulation de la lipogenèse
Régulation de la lipolyse
p.96
p.96
Chapitre 3 : Les anomalies de fonctionnement
p.99
L’hyperlipogenèse
L’hypolipolyse
p.100
p.105
QUATRIÈME PARTIE : AGIR SUR L’OBÉSITÉ
p.107
Chapitre 1 : Approche thérapeutique
p.109
Chapitre 2 : L’indispensable traitement médical
p.113
Agir sur les dérèglements métaboliques
Agir sur les causes
p.113
p.117
Chapitre 3 : L’impact hormonal des aliments
p.131
La modération insulinique par les sucres
La modération insulinique par les graisses
La modération insulinique par les protéines
L’impact insulinique des aliments
La diète - Cétogène
p.132
p.134
p.139
p.141
p.148
Chapitre 4 : L’impact hormonal de l’exercice physique
p.157
L’exercice aérobique
L’exercice anaérobique
p.158
p.159
Chapitre 5 : Les thérapies complémentaires
p.163
L’hydrothérapie du colon
La smart-liposuccion
La liposculpture
p.163
p.166
p.166
Conclusion
p.169
Annexe
p.171
Références bibliographiques
p.187
Remerciements
p.197
PRÉFACE
Considérée comme l’un des problèmes de santé majeurs de notre société
par les risques qu’elle fait courir aux sujets qui en sont atteints, l’obésité
donne lieu à de multiples publications dans la presse grand public comme
dans la littérature médicale spécialisée. Parmi le foisonnement d’articles
et de livres qui inondent le marché, comment le lecteur confronté à cette
pathologie et désireux de trouver une réponse pertinente aux questions
qu’il se pose sur cette affection complexe pourra-t-il se diriger et orienter
ses choix ? Fera-t-il confiance au dernier ouvrage en date proposant un
énième « régime révolutionnaire » ou la « solution-miracle » pour lutter
contre la prise de poids, ou se précipitera-t-il chez son médecin en quête
de la dernière molécule amaigrissante proposée par les laboratoires
pharmaceutiques spécialisés ?
En associant les données scientifiques les plus actuelles à une longue
pratique médicale quotidienne, le docteur Didier Panizza propose dans ce
livre remarquablement conçu et écrit dans un langage accessible à tous
une approche tout à fait originale de l’obésité.
Replaçant au centre de sa réflexion le sujet qui grossit, il démontre
que les mécanismes physiologiques qui sous-tendent la prise de poids sont
complexes et ne peuvent être compris qu’au travers d’une analyse clinique
détaillée et approfondie.
En effet, c’est seulement par l’étude attentive du patient prenant en
compte son mode de vie, l’ensemble de son histoire personnelle, l’évolution
de ses symptômes, l’analyse fine de la qualité et de la répartition des
graisses que le médecin pourra faire la synthèse qui l’amènera à une
conclusion qui ne se limite pas à la seule prescription de la toute dernière
molécule coupe-faim ou d’un régime de famine.
En s’appuyant sur des méthodes nouvelles de diagnostic, comme le
scanner à absorptiométrie bi-photonique Dexa qui permet de visualiser la
répartition profonde des graisses et leur qualité, et en analysant les données
biologiques de nouveaux bilans comme la mesure du stress oxydatif ou
l’exploration de la régulation des hormones stéroïdiennes par des tests
salivaires, le docteur Panizza se situe ainsi au cœur de la médecine la plus
élaborée et la met au service du patient.
1
La répartition qu’il fait des grandes familles d’obésité en obésité
abdominale profonde, abdominale superficielle ou sous-cutanée, en cellulites
circulatoires et hormonales, en obésité alimentaire de type cortisolique,
ou enfin en celle dite constitutionnelle présente l’immense intérêt d’orienter
la réflexion du médecin et d’ouvrir son regard sur l’importance de l’examen
du patient.
En s’éloignant de la réalité clinique, la médecine actuelle et la recherche
se sont engouffrées dans la dissection analytique biochimique du corps
humain, et ce faisant ont laissé de côté la réalité globale de l’être unique
qu’est l’homme et partant, le sujet obèse qui nous intéresse. Or cette réalité
spécifique du sujet obèse est autrement plus complexe que sa réduction au
seul dérèglement d’un mécanisme moléculaire ou d’un gène de l’obésité
qui réduirait celle ci à une simple maladie de l’appétit.
L’obésité est un symptôme qui traduit un dérèglement du métabolisme
global de l’organisme impliquant deux fonctions apparemment inverses :
- Le catabolisme contrôle la destruction et permet la mobilisation des
éléments énergétiques nécessaires à la construction.
- L’anabolisme apporte l’énergie nécessaire et assure la construction
ou la reconstruction du corps humain.
Ces deux fonctions, complémentaires et indissociables dans leur
enchaînement, sont sous le contrôle du système hormonal, et impliquent
la participation obligatoire de chacun des organes qui constituent le corps
humain. L’identification de leur mode de fonctionnement est la condition
incontournable à la compréhension de la maladie qu’est l’obésité. Il est donc
inconcevable que le médecin puisse proposer un traitement à ses patients
obèses sans avoir au préalable effectué un bilan complet de chacun et sans
avoir mené une réflexion approfondie sur leur cas avant toute prescription
médicamenteuse ou alimentaire.
Pourtant, les traitements habituellement et couramment proposés de
nos jours – « oubliant » que les dérèglements à l’origine de la prise de
poids impliquent la totalité des fonctions métaboliques et des organes de
l’individu – se focalisent sur le médicament à activité ciblée et ponctuelle
sensé corriger l’anomalie moléculaire prétendue responsable.
S’éloignant ainsi d’une vision globale et intégrée de la physiologie, la
médecine se consacre exclusivement à la mise au point de ces médicaments
puissants et doués d’une très forte activité pharmacologique qu’elle applique
à tous, quelle que soit la spécificité physiologique de chaque individu. La
généralisation abusive de l’usage de tels produits en fait à long terme des
agents agresseurs qui peuvent devenir redoutables pour l’organisme qui les
absorbe.
L’originalité du livre du docteur Panizza tient non seulement à l’approche
globale de l’obésité telle qu’il la propose, mais à la mise au point de
2
traitements spécifiquement adaptés à chaque patient en fonction de son
déséquilibre propre. Au terme d’une identification précise des dérèglements
métaboliques responsables de la prise de poids, il fait une étude détaillée
des moyens à la disposition du médecin, en insistant sur le rôle que peuvent
jouer certains produits d’extraction naturelle (plantes médicinales, oligoéléments).
Il propose des mesures thérapeutiques qui sont le mieux à même de
traiter les vraies causes de l’obésité, liées le plus souvent à des déséquilibres
propres à l’organisme lui-même. Dans la vision globale qui est la sienne,
il met en exergue la nécessité de prendre en compte les réactions de stress
en réponse aux diverses agressions auxquelles un individu peut être soumis
(professionnelles, familiales, émotionnelles, etc.)
Il insiste aussi à juste titre sur l’importance des facteurs environnementaux
qui peuvent être impliqués dans la prise de poids : polluants, produits
chimiques divers et contaminants alimentaires dont les effets longtemps
masqués se révèlent sous une forme parfois dangereuse pour la santé de
l’individu, sans oublier les dérèglements physiologiques générés par des
agents agresseurs externes au premier rang desquels figurent les perturbateurs
endocriniens.
L’étude précise qu’il fait de la teneur des aliments en sucres, graisses
et protéines, ainsi que la stratégie diététique qu’il propose permettront au
lecteur d’avoir une meilleure compréhension des mesures alimentaires qui
seront nécessaires pour trouver la solution adaptée à son cas personnel.
Docteur Jean-Claude Lapraz
Président de la Société Internationale
de Médecine Endobiogénique et de Physiologie Intégrative
(SIMEPI)
3
Avertissement
Le terme « obésité » a une définition internationale, et concerne les
hommes et les femmes dont l’Indice de Masse Corporelle (IMC), ou Body
Mass Index (BMI), dépasse la valeur 30. Cet indice est utilisé dans les
études épidémiologiques pour observer des populations et apprécier le
risque des excès de graisse pour la santé. Il est le rapport entre le poids et
la taille, élevée au carré, et ne prend absolument pas en compte la quantité
de graisse contenue dans le corps. Il s’agit donc d’un indice pour des
groupes d’individus et sans grand intérêt pour un individu particulier.
Le terme est employé ici pour désigner des types de localisations de
graisses anormales dans le corps : obésité abdominale, obésité cellulitique,
etc., et ne préjuge en rien de la quantité de graisse.
Les arguments développés dans ce livre ne peuvent en aucun cas être
assimilés à une consultation médicale ; ils doivent être reçus comme des
informations. Le médecin, seul, a la capacité d’examiner, d’interroger, de
mesurer, de formuler un diagnostic précis et, au final, de proposer une
démarche thérapeutique cohérente.
5
AVANT-PROPOS
Grossir n’est pas trop manger ou ne pas assez bouger,
mais mal fonctionner.
Malgré les milliards d’euros et de dollars investis depuis plus de cinquante
ans dans la recherche, malgré les discours grandiloquents d’une communauté
médicale résolument figée dans ses certitudes, l’épidémie d’obésité n’a cessé
de progresser sur la planète tout entière et atteint aujourd’hui des dimensions
vertigineuses. L’approche médicale conventionnelle semble incapable
d’enrayer ce processus et, pire encore, impuissante à en prévenir l’évolution.
Les conséquences sur la santé en sont pourtant gravissimes ; il s’agit
d’un véritable fléau de santé publique. Il est donc temps que les médecins
admettent que les régimes en tous genres sont inefficaces. Il faut également
qu’ils aient le courage d’aller plus loin dans leur réflexion, qu’ils cessent de
tenir comme une évidence que l’excès alimentaire et la sédentarité sont la
cause de toute obésité, et qu’ils tentent, enfin, de nouvelles approches : il n’y
a pas une obésité de cause unique, trop manger et ne pas assez bouger, et de
traitement unique, moins manger et bouger plus, mais des obésités de causes
différentes et de traitements différents.
Il me semble incroyable que la médecine dite conventionnelle refuse
d’admettre son complet échec dans la lutte contre l’obésité, véritable fléau
des temps modernes qui tue chaque année plus de trente millions de personnes
sur la planète selon l’OMS1. L’échec est complet non seulement parce que
l’obésité existe encore, mais surtout parce que l’épidémie – on parle dans les
milieux scientifiques de la première épidémie non infectieuse de la planète,
tant le nombre de victimes est important ! – d’obésité continue de s’aggraver
partout dans le monde.
Il me paraît donc urgent que la communauté médicale cesse de mettre à
jour ses connaissances par le biais exclusif des publications de l’industrie
pharmaceutique, toujours à la recherche du coupe-faim idéal, et qu’elle
s’intéresse aux observations et aux travaux de ceux qui proposent d’autres
approches que la seule approche nutritionnelle, aux travaux des scientifiques
1
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
7
sur les systèmes métaboliques et leurs dérèglements, sur les hormones et
leurs dérèglements, sur les cellules et leurs dérèglements ; qu’elle accepte
également d’explorer les méthodes de traitement proposées par la médecine
alternative et qu’elle en discute avec ses patients, notamment ceux qui ont
choisi ou souhaitent privilégier cette approche.
Derrière tout problème de poids se cache un dérèglement métabolique,
et c’est au médecin qu’incombe la responsabilité d’identifier ce dérèglement
et de le soigner. Tous ceux qui ont un excès de poids et qui en ignorent la
raison doivent savoir que ce n’est pas à coups de régimes restrictifs qu’ils
règleront leurs problèmes (d’ailleurs, ils le savent déjà). Ils doivent également
exiger de leur médecin une écoute sérieuse qui seule pourra aboutir à une
compréhension de leur problème spécifique et déboucher sur une démarche
thérapeutique capable d’agir sur les causes.
Vous comprendrez en lisant ce livre que l’alimentation et l’exercice
physique, s’ils sont des éléments essentiels à notre santé, ne peuvent être à
eux seuls la cause unique des « dérapages » de notre poids. De très nombreux
autres facteurs sont nécessaires au maintien d’un poids normal, car ils
contribuent à l’équilibre de nos systèmes biologiques. Cela signifie aussi
que toute prise de poids est la conséquence du dérèglement d’un ou plusieurs
de nos systèmes biologiques. Vous comprendrez également que la graisse que
nous pouvons avoir en excès dans notre corps n’a que peu de rapport avec
la graisse de l’alimentation, et qu’elle est principalement liée aux sucres que
nous ingérons et aux systèmes hormonaux qui règlent leur utilisation, en
particulier le pancréas et ses deux hormones : l’insuline et le glucagon. Or
si l’obésité dépend rarement d’un facteur ou d’un événement unique, pour
les mêmes raisons il ne peut exister un médicament ou un régime unique pour
y remédier. Si nous savons peu de choses sur l’obésité, c’est parce que
l’obésité en tant que telle n’existe pas : il n’y pas une obésité de cause unique
mais des obésités de causes différentes.
J’expliquerai dans ce livre comment reconnaître les causes de ces
perturbations hormonales, comment les corriger, simplement, et comment
déjouer les défaillances de nos systèmes hormonaux par des précautions
alimentaires simples et efficaces. Lorsque la mécanique métabolique se
dérègle, il ne suffit plus de rééquilibrer son alimentation pour se guérir ;
c’est alors le rôle du médecin d’intervenir, par une démarche thérapeutique
appropriée, sur cette régulation perturbée, pour la corriger. À un stade
d’évolution précoce, cette correction est pratiquement toujours possible.
L’intérêt de cette démarche réside dans le fait qu’elle est préventive, et
que la prévention réussie de l’obésité permet aussi d’éviter des problèmes
de santé beaucoup plus graves qui surviendraient tôt ou tard, tels que les
8
accidents vasculaires, coronariens et cérébraux, les accidents thromboemboliques, le diabète, les artérites et probablement un certain nombre de
cancers et de maladies dégénératives.
Les informations concernant le rôle des hormones, les perturbations de
leurs régulations, les causes de ces perturbations et les moyens de les corriger
ne font évidemment pas l’objet d’un consensus. La responsabilité de certains
sucres largement utilisés dans l’industrie agroalimentaire ou celle des effets
néfastes sur nos métabolismes d’un grand nombre de médicaments usuels
n’est pas non plus fréquemment admise. Chacun est libre de penser ce qu’il
veut. Ma mission, cependant, est d’apporter un certain regard sur le difficile
problème de l’obésité ou de l’excès de poids en général, celui d’un médecin
expérimenté à l’écoute de ses patients depuis plus de trente ans, habitué à
mener le combat à leurs cotés, et parfois de très longs combats !
La médecine occidentale moderne s’identifie par rapport à un organe
(cardiologie, pneumologie, orthopédie, etc.) ou une partie d’organe (artères
coronaires, valvulopathies, orthopédie du genou ou de la hanche, etc.), et forme
ainsi des médecins très spécialisés qui proposent une vision de la maladie
par rapport à l’organe le plus touché. Pourtant, il est clair que la maladie est
la manifestation d’un désordre moléculaire à l’intérieur de cellules dont le
fonctionnement est devenu inadéquat. Le modèle du facteur unique doit
ainsi être oublié au profit de la recherche de tous les facteurs, comme par
exemple dans le cas du facteur du tout alimentaire : grossir = trop manger.
Nous sommes heureusement un certain nombre à penser que le problème
est aussi et surtout ailleurs. Le concept de « médecine prédictive » développé
par les docteurs Cheraskin et Ringsdorf2, et plus récemment le concept
d’« endobiogénie »3 développé par les français Jean-Claude Lapraz et Christian
Durafour, proposent une nouvelle façon d’envisager la maladie et la santé :
ils considèrent que les symptômes d’une maladie sont la manifestation
externe d’une perturbation intracellulaire sous-jacente. Ils sont donc le résultat
d’un dysfonctionnement physiologique provoqué par un dérèglement
chimique, hormonal, enzymatique dû à divers facteurs déstabilisants
(nutritionnels, toxiques, traumatiques, etc.) traité plus ou moins bien ou plus
ou moins mal en fonction des caractéristiques génétiques de l’individu.
Cette notion de globalité par rapport à la maladie permet de mettre à
jour d’autres notions :
- la notion de graduation, qui est le degré d’évolution plutôt que présence
ou absence de la lésion ;
2
3
E. Cheraskin, W. M. Ringsdorf, Predictive Medecine, 1973.
C. Durafour, J.-C. Lapraz, Traité de phytothérapie clinique, Paris, Masson, 2002.
9
- la notion d’équilibre, c’est-à-dire la capacité du corps à maintenir un
fonctionnement stable ;
- la notion d’individualité biologique : nous ne réagissons pas tous de la
même manière – certains grossissent en mangeant du sucre, d’autres pas ;
- et la notion d’influence variable du milieu extérieur sur nos métabolismes.
Ainsi chez deux personnes, la même « maladie » (un excès pondéral) peut
dépendre de causes extérieures différentes (fragilité génétique du pancréas
et trouble du métabolisme des sucres = graisse abdominale ; problème
circulatoire veineux et/ou perturbation ovarienne = graisse des cuisses, etc.)
De la même manière, la même cause (dominance en mauvais sucres dans
l’alimentation) peut entraîner des « maladies différentes » (augmentation
de la masse graisseuse abdominale ou cellulite sur les cuisses).
Le médecin spécialiste saura identifier l’effet d’une carence ou d’un
excès alimentaire sur le fonctionnement de l’organe dont il est le spécialiste,
mais il ne saura pas reconnaître l’effet de cette carence ou de cet excès dans
une autre partie de l’organisme. Or le concept du facteur unique est sans
arrêt au premier plan de la pensée médicale moderne : on cherche à identifier
la bactérie responsable d’une pneumonie mais on ne cherche pas à savoir
pourquoi ce pneumocoque a pu infester cette personne en particulier et pas
son voisin. De la même manière, un antibiotique, quelle que soit la dose
utilisée, ne peut guérir une personne dont les défenses immunitaires sont
déficientes. Pour résumer, comme l’a parfaitement expliqué Luc Montagnier,
la médecine moderne a focalisé ses connaissances et ses actions sur
l’« attaquant » (bactéries, virus, cellules cancéreuses, etc.) mais elle continue
d’ignorer l’« attaqué ». Or on sait parfaitement que chaque individu est
différent biologiquement et physiologiquement, et que chaque maladie résulte
de l’action d’une multitude de facteurs à l’intérieur de systèmes interagissant
les uns avec les autres. La stratégie adoptée par les adeptes de la pensée
linéaire devant un problème aussi complexe qu’un excès de poids ne peut
donc que conduire à l’échec.
Pourtant, lorsqu’un médecin sort des normes établies en matière de
traitement, il est jugé par la communauté médicale comme un utopiste ou,
pire, un charlatan ; il est ouvertement critiqué, dénoncé, poursuivi. Aussi ne
faut-il pas s’étonner que les jeunes médecins se méfient des nouvelles
approches, des médecines dites alternatives, et qu’ils se sentent plus rassurés
dans un exercice conventionnel, même s’il conduit à l’échec comme c’est
le cas aujourd’hui dans l’approche nutritionnelle habituelle de l’obésité.
Il faut ajouter à cela que le médecin occidental cache souvent son
impuissance derrière une autorité qui ne laisse aucun espace de dialogue
10
pour le patient, lequel doit impérativement faire ce qu’on lui dit et ne pas
remettre en cause les décisions de son praticien. Et lorsqu’un patient obèse,
après s’être une nouvelle fois affamé en suivant scrupuleusement la
prescription alimentaire qu’on lui a fourni, se plaint de n’avoir aucun résultat
et d’être fatigué, on lui répond que c’est de sa faute, ou que « c’est dans la
tête », et on lui prescrit un calmant ou un antidépresseur…
Heureusement, nous assistons aujourd’hui à un début de révolte contre
ce type de comportement, et à une remise en cause de la toute puissante
certitude du médecin. On a dit et répété aux personnes trop fortes de moins
manger, de mieux manger, de s’agiter. Ils l’ont fait. Ils ont vu où cela les
conduisait : à l’échec, et parfois, pire, à l’aggravation de leur obésité (qui n’a
pas expérimenté un régime restrictif et grossit davantage après ce régime ?)
Si vous avez un excès de poids, il est donc indispensable pour vous de
travailler avec des professionnels de santé spécialisés, capables de prendre
véritablement en compte l’intégralité de votre problème, qui en rechercheront
les causes, examineront votre hérédité, les événements importants de l’histoire
de votre poids, votre mode de vie, vos problèmes de santé, les démarches que
vous avez déjà effectuées pour corriger ce problème et les résultats de ces
démarches. Eux seuls pourront établir un diagnostic et élaborer avec vous
un plan d’action thérapeutique qui intégrera la correction de ce qui fonctionne
mal et les précautions alimentaires adaptées à votre problème.
Votre démarche doit être rigoureuse, celle du médecin également. J’ai donc
choisi de présenter mon livre suivant quatre grandes parties :
- « Reconnaître l’obésité », dans laquelle je vous propose quelques lois
simples pour identifier votre type de graisse et le rattacher à des causes
précises.
- « Diagnostiquer l’obésité », où je présente les outils permettant le
diagnostic, utilisables aujourd’hui par le médecin pour aller plus loin dans
la reconnaissance et l’identification de la cause : il s’agit surtout de techniques
d’imagerie et d’explorations biologiques.
- « Comprendre l’obésité » : cette partie permettra aux plus curieux de
se familiariser avec le monde complexe de ces cellules graisseuses longtemps
considérées comme des cellules réservoir sans grand intérêt, et qui apparaissent
de nos jours comme de véritables organes avec leurs propres hormones et
leurs messagers qui assurent une interactivité avec les autres organes de
notre corps. Les niveaux de dérèglement de ce tissu complexe sont variables :
il est important pour vous de bien comprendre le sens de vos perturbations,
et il est essentiel pour le médecin de les intégrer dans sa démarche diagnostique
puis thérapeutique.
11
- « Agir sur l’obésité », car tout ceci n’aurait pas d’intérêt sans le projet
et la volonté d’éradiquer son excès de graisse ou son obésité en retrouvant
et en maîtrisant l’équilibre de ses métabolismes. Or agir en fonction des
causes identifiées sur les facteurs perturbés est la seule voie qui puisse
permettre le retour à une silhouette harmonieuse et à une bonne santé.
Ce livre propose une approche rationnelle, simple et sans danger, et vous
serez surpris que ce qui vous paraissait impossible est bel et bien possible.
12
Première partie
RECONNAÎTRE
L’OBÉSITÉ
13
Chapitre 1
LE DÉRÈGLEMENT
MÉTABOLIQUE
Tout excès de graisse cache un dérèglement métabolique
Il n’y a pas une obésité, un type unique de graisse dont la cause serait
trop manger ou ne pas assez bouger, mais des obésités, des types de graisses.
Celles-ci se répartissent sur le corps non pas au hasard mais selon des lois
précises qui se créent et évoluent en fonction de mécanismes particuliers et
qui sont provoquées par des dérèglements identifiables. Ce sont ces
dérèglements que le médecin peut et doit, pour la plupart, être en mesure de
corriger.
La surcharge graisseuse ou l’obésité ne sont donc pas seulement le
surpoids provoqué par une accumulation excessive de graisse, mais bien
plutôt la perte d’harmonie infligée à une ou plusieurs parties du corps par le
développement excessif d’un territoire graisseux.
Or la nature nous donne toujours des signes : par exemple si le ventre
s’arrondit, cela correspond forcément au dérèglement d’une fonction
métabolique particulière, dérèglement qui ne peut être le même lorsque les
cuisses s’engainent d’une graisse froide et globuleuse.
La clé pour reconnaître les différentes sortes d’adiposité réside dans
l’identification exacte du type de graisse, la compréhension des mécanismes
déréglés et leur correction.
15
Chapitre 2
OÙ SE DÉPOSE
LA GRAISSE
La graisse se dépose sur le corps en fonction
du dérèglement qui la provoque
Dès 1947, le célèbre professeur Jean Vague4, aujourd’hui membre éminent
de l’Académie de médecine proposait une description anthropométrique des
obésités, en distinguant les « obésités androïdes », plus fréquentes chez les
hommes, pour les graisses situées au dessus du disque lombaire L4-L5, et
les « obésités gynoïdes », plus fréquentes chez les femmes, pour les graisses
situées au dessous de cette ligne L4-L5 (ligne séparant la 4e vertèbre lombaire
de la 5e). Mais c’est à un autre médecin français, le docteur Jacques Moron5
que revient en 1974 la paternité de l’approche morphologique des obésités
et des descriptions cliniques de leurs différents types.
Le corps harmonieux
Le corps normal
Un corps normal est harmonieux. Quelle que soit la race et quelles que
soient les modes et les mœurs en vigueur, le corps de l’homme ainsi que
celui de la femme répondent à des constantes de proportions. La femme a
J. Vague, La différenciation sexuelle, facteur déterminant des formes de l’obésité, 55 :339-340, Press. Méd.,
1947.
5
J. Moron, Guide pratique des obésités, Paris, Maloine, 1974 ; La Clef du poids, Paris, Robert Laffont, 1974.
4
17
une silhouette gynoïde : le périmètre de son bassin est égal ou légèrement
supérieur au périmètre de sa poitrine. L’homme a une silhouette androïde :
le périmètre de son bassin est inférieur au périmètre de sa cage thoracique.
Ces données n’évoluent pas dans le temps, comme le montrent les
résultats des deux dernières campagnes nationales de mensurations effectuées
en 1970 et en 2006, alors que d’autres éléments du corps humain changent,
en particulier la taille puisque, durant cette même période, le français moyen
a grandi (les femmes de 2,1 cm et les hommes de 5,5 cm) et le tour de taille
(+ 5 à 9 cm pour les femmes, et + 5 cm pour les hommes).
Les critères de l’harmonie
L’harmonie du corps est facile à définir et la perte d’harmonie facile à
reconnaître. Ce que l’œil voit est confirmé en quelques secondes à l’aide
d’un simple mètre ruban de couturière, à partir des trois mensurations
basiques : tour de poitrine, tour de taille et tour de bassin. Sans oublier deux
mensurations complémentaires importantes : tour du haut des cuisses et tour
de cuisses à mi-hauteur. Ces mesures permettent un diagnostic sans appel :
harmonie ou perte d’harmonie.
En fonction du genre
• Chez la femme.
Un corps féminin harmonieux correspond à un certain nombre de
constantes :
- le tour de bassin ne doit pas dépasser de plus de 5 cm le tour de poitrine ;
- le tour de taille doit être inférieur de 30 cm au tour de bassin ;
- le tour du haut de cuisse doit être inférieur de 10 cm au tour de taille.
Ainsi, une femme dont le corps est harmonieux et dont le tour de poitrine
est de 90 cm aura un périmètre de bassin de 95 cm et un tour de taille de 65
cm. Ce tour de taille peut bien sûr évoluer selon qu’il y a eu ou non grossesse
(1 cm en moyenne de plus par grossesse). Le périmètre du haut des cuisses
sera de 55 cm et celui de mi-cuisse de 44 cm.
• Chez l’homme.
L’harmonie du corps masculin, quant à elle, se définit à travers deux lois :
- le tour de bassin doit être inférieur de 5 cm au tour de poitrine ;
- le tour de taille doit être inférieur de 15 cm au tour de poitrine.
Ainsi un homme normalement constitué et en bonne santé dont le
périmètre thoracique mesure 100 cm aura un tour de taille de 85 cm et un
tour de bassin de 95 cm.
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1. Le corps harmonieux de l’homme et de la femme.
La récente campagne nationale de mensurations, dont les résultats ont
été officialisés en 2006, apporte un éclairage intéressant sur l’évolution
morphologique des français et des françaises.
La française moyenne pèse 62,4 kilogrammes et mesure 162,5 cm. Son
tour de poitrine est de 93,7 cm, son tour de bassin de 100,2 cm et son tour
de taille de… 79,9 cm ! Les constantes de proportions sont donc respectées
pour les mesures du tour de bassin et du tour de poitrine, mais il y une nette
évolution du tour de taille qui, malheureusement, correspond à l’évolution
des courbes de poids de la population française : la femme française grossit
de l’abdomen.
On observe finalement une évolution moindre pour l’homme dont le
tour de bassin moyen est de 99,9 cm et le tour de taille de 89,4 cm.
La perte d’harmonie
La perte d’harmonie définit le type d’obésité. Lorsque l’on grossit et que
la graisse devient excédentaire dans certaines parties du corps, les constantes
de mensurations précédemment décrites ne se vérifient plus et le corps perd
son harmonie naturelle. À la question rituelle « d’où avez-vous grossi ? », la
réponse de mes patients est souvent « de partout ». Certes, il peut arriver que
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cela soit vrai mais, la plupart du temps, cette réponse un peu hâtive ne
correspond pas à la réalité. Avec un peu d’attention (ou d’expérience), on
s’aperçoit rapidement que la perte de l’harmonie se fait au détriment d’une
ou plusieurs régions du corps. Pour certains (de plus en plus nombreux), la
graisse envahit tout l’abdomen : le ventre est entièrement distendu et arrondi
comme un tonneau. Pour d’autres, le buste reste normal mais ce sont les
quatre membres qui sont enveloppés d’une épaisse couche de graisse. Pour
d’autres encore, la graisse enveloppe le bassin et le haut des cuisses : c’est la
fameuse « culotte de cheval ». Et pour d’autres, la graisse envahit les joues,
épaissit le cou, les épaules et le thorax… On pourrait, pour simplifier, utiliser
cette formule : « Dis-moi où est ta graisse et je te dirai de quoi tu souffres ! »
Et de fait, l’analyse de cette dysharmonie permet une première
identification des facteurs responsables. Cela permet alors de soigner la
cause et non les effets, de s’attaquer à ces dépôts de graisse anormaux et
non aux kilos, ce qui ne signifie rien. Il s’agira, en d’autres termes, de mincir
plutôt que de maigrir. Prenons ainsi l’exemple d’une jeune femme dont la
silhouette est déséquilibrée par la présence d’une importante graisse glutéale,
c’est-à-dire par ce qu’on appelle communément une « culotte de cheval ».
Si cette personne s’impose un régime alimentaire strict, donc hypocalorique,
elle verra bien sûr la balance décliner une baisse de son poids. Mais sa
satisfaction s’arrêtera là : car le poids qu’elle a perdu s’est fait au détriment
du haut de son corps (bras, cou, thorax, seins), et elle n’a rien perdu de
l’excès de poids de ses cuisses. Autrement dit, elle changera la taille de ses
corsages mais pas celle de ses pantalons… Son problème étant d’origine
hormonale et non alimentaire, elle a diminué la masse de tissu adipeux
sensible à l’alimentation (celle du haut du corps) mais pas la masse de tissu
adipeux perturbé par son dérèglement hormonal (celle de ses cuisses).
On peut dire ainsi qu’un amaigrissement est quantitatif, tandis qu’un
amincissement est qualitatif : il ne faut pas maigrir pour perdre des kilos, mais
mincir pour retrouver une ligne harmonieuse en traitant la cause responsable.
Quatre lois
Voici quatre lois simples pour identifier le type de graisse.
La loi de la localisation
La graisse se dépose sur le corps en fonction de la ou des causes qui
la provoquent. Autrement dit, si vous voulez connaître la cause de votre excès
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pondéral, vous devez vous examiner attentivement et faire l’inventaire
topographique de votre tissu adipeux, afin de repérer notamment s’il se
situe sur :
- l’abdomen, tout l’abdomen, c’est-à-dire aussi sur les flancs ou le dos,
ou seulement le devant de l’abdomen ;
- les membres, c’est-à-dire les cuisses, les jambes et les bras ;
- le haut du corps, c’est-à-dire le cou, le visage et les épaules.
La loi de l’aspect
Chaque type de graisse possède des caractéristiques qui lui sont
propres. Entendez par là que chaque type de graisse a une couleur, une
température et une texture spécifiques. Certaines sont blanchâtres, d’autres
rosacées. Certaines sont chaudes au toucher, d’autres froides et parfois mêmes
glacées. Il existe des graisses denses, compactes, fermes ; d’autres, au
contraire, sont spongieuses ou granuleuses. À vous de toucher, de palper et
de définir ces caractéristiques.
Cet examen des caractéristiques physiques du tissu adipeux peut aussi
être complété par le pincer du pli cutané : le pli cutané est la masse de peau
et de graisse qui, pressée entre le pouce et l’index, se sépare du plan musculaire.
L’épaisseur de ce pli renseigne sur le volume de graisse et sa profondeur. En
cours de traitement, elle permet de suivre l’évolution de la couche graisseuse.
La loi des symptômes
À chaque type de graisse correspond un dérèglement et donc au
moins un signe spécifique. Tout dérèglement métabolique s’accompagne
d’un ou plusieurs symptômes. Il y a donc toutes les chances pour que, si
votre surcharge pondérale provient d’un dérèglement métabolique, votre
organisme vous envoie des signaux de détresse. Ces signaux sont multiples.
Ils seront analysés en détail dans les descriptions des différents types de
graisses. Citons simplement ici les plus évocateurs : le ballonnement de fin
de repas, l’envie de dormir après le déjeuner, la frilosité ou l’excès de chaleur,
les coups de pompe ou les fringales sucrées, etc.
Cette loi est fondamentale non seulement pour établir un diagnostic de
la cause, mais aussi pendant et après le traitement. En effet, la disparition du
symptôme permet de s’assurer de l’efficacité de l’action ou, plus tard, de
contrôler l’apparition de rechutes éventuelles.
La loi de l’évolution
La graisse naît et évolue en fonction de la ou des causes qui la
provoquent. En d’autres termes, tout excès de graisse a une histoire dont il
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est important de reconstituer les épisodes : à quel moment de votre vie avezvous commencé à grossir ? Dans quelles circonstances ? Comment ce
déséquilibre a-t-il évolué ? Dans quelles circonstances s’est-il aggravé : dans
les périodes de stress, au moment d’une grossesse ou de la ménopause, à
l’occasion d’un traitement médicamenteux ? Par ailleurs, existe-t-il un terrain
familial ? Y a-t-il, dans votre famille paternelle ou maternelle, dans votre
génération (frère, sœur, cousin, cousine) ou dans celle de vos parents (père,
mère, oncle, tante), voire dans celle de vos grands-parents, des personnes qui
souffrent du même problème que vous ?
Essentielles, ces quatre lois permettent d’établir un classement des
différentes familles de surcharges pondérales. C’est ce classement que nous
allons à présent passer en revue.
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