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" Mouche" est un long métrage qui explore le conte onirique.
Un huis clos où la réalité s’éclaire des lumières du rêve.
Synopsis
L’espace d’une longue nuit, Mouche, une animatrice radio, doit veiller au bon déroulement de son
émission.
Mais elle se voit contrainte de régler ses problèmes personnels avec son ingénieur du son et de faire
face aux fantasmes qui l’assaillent tout en répondant aux questions des auditeurs.
Mouche, c’est à la fois le symbole de l’extrême féminité, celle qui se dépose au-dessus de la
bouche aux siècles derniers, de la préciosité et de la sensualité mais c’est aussi une allusion à la vie
compliquée de « l’insecte » du même nom.
La mouche semble toujours agitée, aveuglée, elle tourne en rond en vrombissant frénétiquement. Elle se cogne
sans cesse aux portes, aux fenêtres et continue à chercher vaille que vaille la sortie de secours même quand elle
l’a déjà trouvée et quand on veut l’aider à sortir, elle s’entête à ne pas trouver la sortie. Elle semble ne pas faire
expérience de sa vie, recommençant sans cesse les mêmes erreurs, s’enfermant elle-même, se privant de liberté
comme si elle enviait les animaux domestiqués.
De même, mon personnage, « Mouche », se cogne aux parois de son studio de radio et se condamne au huit clos
pour mieux se concentrer sur son histoire, comme si l’enfermement était salvateur et lui permettait, en s’isolant
du monde extérieur, d’envisager une ouverture à sa vie, comme si ce « dehors » trop vertigineux n’existait plus
que dans ses rêves.
L’espace clos du studio de radio permet aux personnages de se rencontrer vraiment jusqu’au déchirement,
jusqu’à la guerre et devient le théâtre de leur drame.
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Mouche est animatrice de Radio et son émission prend en ligne les auditeurs qui tentent de se raconter et qu’on
appelle les «sans histoires». Ils symbolisent « les autres » qui nous acculent
sans cesse alors que l’on essaye de construire sa vie.
Gaby est l’ingénieur du son qui lance les morceaux de musique entre chaque intervention d’auditeurs.
Entre Mouche et Gaby, une histoire d’amour à priori incommensurable, déchirante et douloureuse.
Dans le studio, ils sont séparés par une vitre.
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Tout au long de la nuit, des personnages surgissent dans le studio pour livrer toute sorte de chose commandées
par Mouche et Gaby. Ils symbolisent un monde où tout est possible, où l’individualisme est roi et où la moindre
envie peut être immédiatement assouvie et livrée à domicile.
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Le film commence comme une histoire inextricable entre Mouche et Gaby car leur relation s’entretient
uniquement dans les rapports de force : un duel à la vie à la mort s’engage entre nos deux protagonistes pendant
l’enregistrement de l’émission de radio. Le film se dirige ensuite vers un dépouillement pour finalement
s’assagir et trouver sa voie.
Le film prend alors la forme d’une quête initiatique
Le film se découpe en deux temps : le temps du studio de radio qui se déroule sur une nuit et le temps des bois
où Mouche vit des flashes fantasmés de son histoire d’amour avec Gaby.
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Le temps de la radio c’est le temps de la réalité, du règlement de compte, des rapports de force.
Le couple qui se déchire fonctionne sur une dépendance. Il ressemble à une « cohabitation associée » où la
pulsion de mort gagne du terrain. Gaby est aux commandes, il donne le son à Mouche. S’il coupe le micro, elle
ne peut plus s’exprimer. Elle n’est plus autonome. Le couple est « collé », il finit par se confondre, se perdre puis
s’étouffer, s’asphyxier.
La Radio nous ramène à un univers confidentiel, caché, étouffant, où seule la voix est maître et où la folie finit
par s’immiscer car Mouche parle à des « voix » qu’elle ne voit jamais. Elle est protégée dans sa tour d’ivoire.
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Dans le studio, Mouche est asthmatique, elle passe son temps à faire des inhalations et à fumer en même temps.
Elle se cogne très souvent aux portes, en se relevant. Elle laisse tomber les choses. Elle est bancale.
Gaby est nonchalant. Il a des accès de violence incontrôlés en réaction à certains mots.
Il s’établit sans cesse un rapport de pouvoir entre Mouche et Gaby.
Le jeu dangereux de celui qui aura le dernier mot.
Le temps des bois c’est le temps de la fantasmagorie, du rêve éveillé, de l’errance et de l’accomplissement de
soi. Le bois ressuscite les personnages.
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La relation d’amour devient possible grâce à l’espace « vital » qui existe entre Mouche et Gaby, symbolisé par
les bois. La forêt c’est la vie naturelle, la survie avec un horizon, pas toujours visible car caché par la cime des
arbres mais toujours présent, comme un espoir. Les bois proposent un espace de liberté réel entre les 2
protagonistes, non sans risques, l’aventure est dangereuse car derrière chaque arbre se cache la tentation, la peur,
les roublards, les quêteurs, les bonimenteurs, les autres. Par la force du décor, les bois « décollent » Mouche et
Gaby et les éloignent physiquement, les séparent. De cette séparation naît l’érotisme, alors l’amour peut
commencer.
Pour le pire et pour le meilleur !
Le pire c’est la radio. Le meilleur, c’est ce qui adviendra après l’aboutissement du film dans la lumière de la
clairière.
La lumière des bois est d’abord sombre, froide, entre chien et loup. De faibles rais de lumières se diffusent entre
les arbres. C’est une lumière chargée d’érotisme qui transcende les personnages qui vivent leur conte d’amour
clandestinement dans les bois, puis la lumière finira par s’assumer, réchauffer les personnages et s’éclaircira
pour aller vers une lumière blanche presque aveuglante, ce sera l’aurore.
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La lumière du studio est feutrée avec une ambiance lumineuse jazzy souvent enfumée. Il y fait très chaud. Le
chauffage est détraqué.
Le studio ressemble à un théâtre avec des rideaux rouges mystérieux derrière lesquels on ne peut jamais aller. La
caméra les frôle sans jamais passer derrière. Seuls les personnages s’y immiscent parfois et en ressortent.
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Il fait atrocement chaud ce qui affale Mouche et Gaby. La chaleur du confort les rend inertes.
Le couple est un leurre s’il est envisagé comme une unité, comme un statut derrière lequel
on peut aisément se cacher sans jamais se rencontrer soi-même.
Le couple est indéfendable s’il ne renonce pas à l’aliénation de l’un à l’autre, s’il ne fuit pas l’ingérence de l’un
sur l'autre.
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La libération du couple passe par la séparation des corps pour pouvoir accepter la liberté de l’autre.
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