Work-Life Balance in the New Millennium: Where Are We?
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Work-Life Balance in the New Millennium: Where Are We?
Work-Life Balance in the New Millennium: Where Are We? Where Do We Need to Go? Linda Duxbury Chris Higgins Résumé Le document de recherche No. W|12 est accessible (uniquement en anglais) à partir du site http://www.rcrpp.org Les réseaux canadiens de recherche en politiques publiques inc. 600-250, rue Albert Ottawa (Ontario) K1P 6M1 Résumé Nous avons tous plusieurs rôles à remplir pendant notre vie. Les conflits entre les responsabilités professionnelles et la vie personnelle surviennent lorsque les exigences en terme de temps et d’énergie imposées par nos multiples rôles les rendent incompatibles les uns avec les autres; le fait de remplir un rôle est rendu de plus en plus difficile à cause de la nécessité d’en remplir d’autres. Dans cette étude, les auteurs examinent les effets de trois types de conflit entre le travail et la vie personnelle : surcharge attribuable à la multiplicité des rôles (avoir trop à faire); interférence entre le travail et la famille, lorsque le travail entre en conflit avec la famille; et interférence entre la famille et le travail, lorsque les besoins familiaux (comme les soins à donner aux enfants ou aux aînés) nuisent aux activités professionnelles. Dans quelle mesure le conflit entre le travail et la vie personnelle est-il un problème au Canada et quel progrès a-t-on fait dans ce domaine ? Certains prétendent que le conflit entre le travail et la vie personnelle est devenu moins aigu et que les organisations ont fait des progrès à ce chapitre au cours des dernières années. À leur avis, cette tendance serait attribuable en partie à une sensibilisation accrue des entreprises à la nécessité de mettre l’accent sur le recrutement et la conservation des travailleurs, et à un changement perçu au chapitre des attitudes des employés à l’égard du travail. Ils soutiennent que ces changements se sont traduits par une incitation pour les entreprises à faire un usage plus répandu de pratiques en milieu de travail à caractère flexible et favorable à la famille. D’autres soutiennent toutefois que, pendant les années 90, un nombre croissant de travailleurs canadiens ont dû faire face à des conflits entre leur travail et leur vie personnelle. Les changements survenus sur le marché du travail au cours de cette période ont eu pour effet d’accentuer la précarité de l’emploi et les exigences d’ordre professionnel − tous des facteurs que l’on peut relier à une détérioration du conflit entre le travail et la vie privée. Le progrès technique a aussi contribué à rendre plus floue la frontière entre le travail et la vie familiale. On utilise dans ce document des données tirées des études faites par Duxbury et Higgins en 1991 et 2001 sur le travail et la famille pour examiner les questions suivantes : Est-il devenu plus difficile pour les Canadiens au cours de la dernière décennie de concilier leurs responsabilités professionnelles et leur vie personnelle ? Dans quelle mesure la conciliation entre le travail et la vie privée a-t-elle une incidence sur la qualité de la vie et la performance organisationnelle ? Quels sont les facteurs qui ont l’impact le plus prononcé sur la réalisation de cet équilibre ? Que peut-on faire pour aider les employés à concilier les exigences de leur travail et de leur vie familiale ? 2 Il y a lieu de croire que les résultats présentés dans cette étude sont représentatifs de la situation de la catégorie de travailleurs qui sont à l’emploi d’organisations publiques et privées de taille moyenne et élevée au Canada. Les années 90 furent une décennie de changements, mais plusieurs d’entre eux ont entraîné une « détérioration de la situation » Les années 90 furent une décennie de changements. Le conflit entre le travail et la vie privée s’est accentué considérablement (notamment sur le plan d’une surcharge des rôles à remplir), ce qui porte à croire qu’une fraction plus élevée de travailleurs éprouvent plus de difficulté à concilier leurs rôles d’employé, de parent, de partenaire dans un couple, de pourvoyeur de soins à des aînés, etc. Les travailleurs font face à un niveau de stress plus élevé, leur santé physique et psychologique s’est détériorée, et leur satisfaction à l’égard de la vie a aussi diminué. Les attitudes des employés à l’égard de leur travail et de leur employeur se sont aussi modifiées pendant la décennie. Dans l’ensemble, les emplois sont devenus une source de stress plus élevée, en plus d’être moins satisfaisants, si bien que la motivation des employés à l’égard de leur employeur s’est détériorée et que l’absentéisme attribuable au mauvais état de santé a eu tendance à augmenter. Les employés consacrent aussi une proportion plus élevée de leur temps à leur travail au bureau et ils allongent souvent leur journée de travail en apportant du travail à la maison. Les trois aspects du conflit entre le travail et la vie privée − surcharge des rôles à remplir, interférence entre travail et famille, et opposition entre famille et travail − se sont accentués et aucun groupe démographique ne semble avoir été épargné. La surcharge des rôles à remplir est l’aspect qui a connu la hausse la plus prononcée. Cette constatation est compatible avec des renseignements fragmentaires et des comptes rendus dans les médias qui indiquent que les Canadiens se sentent de plus en plus pressés par le temps. Cette tendance est attribuable à des exigences professionnelles plus onéreuses et non pas à la possibilité que les Canadiens consacrent plus de temps à leur famille. À vrai dire, tant en 1991 qu’en 2001, il était plus probable que les répondants remplissent leurs obligations professionnelles en sacrifiant leur vie familiale qu’en ayant recours à toute autre stratégie. De plus, des nombres croissants de travailleurs canadiens au cours de la décennie ont fait de leur travail une priorité (au détriment de leur vie familiale). Exercer le rôle de parents demeure plus difficile pour les femmes que pour les hommes En dépit d’une sensibilisation et d’une attention accrues accordées à la problématique hommefemme, la maternité continue d’être une source de stress plus élevée que celle de la paternité et les mères continuent d’éprouver plus difficulté que les pères à concilier leur travail et leur vie familiale. Dans les deux échantillons, les femmes qui ont participé à l’enquête (sans égard au fait qu’elles avaient ou non des enfants) ont fait état de niveaux de stress et de dépression plus élevés que ceux de leurs homologues de sexe masculin et les mères ont aussi déclaré des niveaux de stress et de dépression plus élevés que ceux rapportés par les femmes sans enfant. Par ailleurs, la 3 qualité parentale n’avait que peu d’effet sur les niveaux de stress et de dépression déclarés par les hommes. Le rôle de parent semble avoir un effet différent sur la satisfaction de vivre des mères par rapport à celle des pères. Le fait d’être père semble être lié à une satisfaction de vivre plus élevée, tandis que l’inverse semble s’appliquer pour les mères − les mères semblent être moins satisfaites de leur vie que ne le sont les femmes sans enfant. Ces différences furent observées tant en 1991 qu’en 2001. Des résultats semblables furent aussi obtenus en ce qui concerne l’humeur dépressive. Tant en 1991 qu’en 2001, les hommes et les femmes étaient plus susceptibles d’être d’accord que c’était la mère, et non le père, qui avait la principale responsabilité de prendre soin des enfants dans la famille. Malgré les changements survenus sur le marché du travail et dans la société pendant la dernière décennie, les mères au travail ont continué d’éprouver plus de difficultés que les pères à concilier les responsabilités professionnelles et la famille. Les mères ont fait état des niveaux les plus élevés de surcharge des rôles à remplir, tandis que l’opposition entre famille, travail et maternité semblait être associée chez elles à des niveaux plus élevés de stress et de dépression − un phénomène qui n’a pas pu être observé dans le cas des pères. Dans les faits, la paternité semble être associée avec des niveaux moindres de stress et de dépression, ce qui laisse entendre que le rôle des mères au travail est qualitativement différent de celui des pères au travail, et ces différences exercent une incidence négative sur les premières. Le conflit entre travail et vie personnelle a un impact négatif sur le rendement organisationnel et les employés Les données permettent de croire que des niveaux élevés de surcharge des rôles à remplir et d’interférence entre travail et famille ont une incidence sur les efforts de recrutement et de conservation des entreprises, ce qui exerce souvent des effets négatifs sur leur rentabilité. Les répondants qui éprouvaient des niveaux élevés de surcharge des rôles et d’interférence entre travail et vie familiale étaient considérablement moins engagés envers leur employeur et ils avaient tendance à être moins satisfaits de leur emploi. Ils faisaient aussi état de niveaux beaucoup plus élevés de stress au travail, ils s’absentaient plus souvent de leur travail, ils utilisaient davantage les programmes d’aide aux employés et ils songeaient sérieusement plus souvent à quitter leur emploi. Ces travailleurs avaient aussi moins tendance à considérer leur organisation comme « un lieu de travail au-dessus de la moyenne ». Nos recherches indiquent aussi que les employés qui sont surchargés ou qui placent le travail avant la famille font souvent face à des répercussions négatives dans leur foyer. Ils font état de retombées négatives plus profondes du travail sur la vie familiale, d’un niveau de satisfaction familiale moins élevé et d’une tendance plus accentuée à manquer des activités familiales à cause des exigences de leur travail. De plus, des niveaux de fertilité plus faibles peuvent être liés à une forte surcharge des rôles à remplir et à une interférence élevée entre travail et famille, puisque de 4 tels employés auront plus souvent tendance à dire qu’ils ont eu moins d’enfants ou qu’ils ont reporté le moment d’avoir des enfants à cause de leurs obligations professionnelles. Les répondants qui ont fait état de niveaux élevés de conflit entre travail et famille étaient aussi ceux qui consacraient considérablement moins de temps à s’adonner à des activités généralement associées aux aspects positifs de l’exercice du rôle de parents. Les employés aux prises avec des niveaux élevés de conflit entre travail et vie personnelle utilisent davantage le système canadien de soins de santé Les employés qui sont surchargés ou dont le travail entre en conflit avec la vie familiale (ou vice-versa) ont plus souvent tendance à faire état de niveaux élevés de stress, à être victimes d’épuisement professionnel, à exprimer une insatisfaction à l’égard de la vie, à posséder des niveaux moindres de santé mentale ou psychologique, et à renoncer à leur temps de loisir pour répondre à leurs exigences professionnelles. Les employés en 2001 qui enregistraient des niveaux élevés des trois formes de conflit avaient tendance à utiliser davantage le système de soins de santé que ceux qui ont déclaré des niveaux de conflit moins importants. Par exemple, les personnes qui faisaient état de niveaux élevés de conflit visitaient plus souvent un médecin ou déclaraient plus fréquemment avoir fait un séjour à l’hôpital à cause de problèmes de santé. Cette constatation laisse entendre que le gouvernement pourrait contribuer à réduire l’engorgement et les coûts des soins de santé en faisant la promotion de politiques qui aideraient les employés à mieux concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales. La surcharge des rôles s’intensifie lorsque les exigences des rôles se multiplient Les données indiquent que les employés auront d’autant plus de chance de faire état de niveaux élevés de surcharge des rôles que le nombre de rôles qu’ils ont à remplir est élevé. Les employés mariés qui appartenaient au groupe pris en sandwich (c’est-à-dire qu’ils étaient responsables de soins à donner à des enfants et à des aînés) étaient donc les plus enclins à faire état de niveaux élevé de surcharge des rôles. Ce groupe pris en sandwich était suivi des employés mariés qui n’étaient responsables que de soins à donner aux enfants et, enfin, de ceux qui n’étaient obligés que de donner des soins à des aînés. Les travailleurs qui étaient les moins susceptibles d’être victimes d’une surcharge de rôles étaient ceux qui étaient mariés sans enfant et ceux qui étaient célibataires et sans enfant. Enfin, les parents ne font pas tous face à des niveaux semblables de surcharge de rôles. Des niveaux élevés de surcharge de rôles semblent avoir une corrélation négative avec l’étape dans laquelle les gens se situent dans le cycle de vie. Près des trois quarts des parents ayant des enfants de moins de cinq ans ont déclaré des niveaux élevés de surcharge de rôles. Cette fraction tombe aux deux tiers pour les parents qui ont des enfants âgés de 6 à 12 ans, et à un rapport de trois parents sur cinq pour ceux qui ont des adolescents âgés de 13 à 19 ans. Lorsque les enfants atteignent l’âge de 18 ans, les niveaux de surcharge des rôles chez les parents sont à toute fin pratique semblables à ceux observés parmi les employés sans enfant. 5 L’interférence entre le travail et la famille s’accentue lorsque les exigences des divers rôles entrent en conflit Les groupes qui sont les plus exposés aux risques d’un niveau élevé d’interférence entre le travail et la famille ne sont pas les mêmes que ceux qui font face à une surcharge élevée des rôles. Les femmes ont plus de chance que les hommes de faire état d’une surcharge élevée des rôles, tandis que les hommes sont plus enclins à déclarer des niveaux élevés de conflit entre le travail et la famille. Cette conclusion est compatible avec les résultats d’autres recherches dans le domaine selon lesquelles il y a lieu de croire que, pour bien des hommes, le fait de placer la famille avant le travail continue d’être considéré comme « une décision qui compromet une carrière ». Les employés mariés sont davantage exposés que les célibataires aux risques d’un niveau élevé d’interférence entre le travail et la famille, mais les différences observées entre les couples avec enfants et les couples sans enfant ne sont pas aussi prononcées que celles observées en ce qui concerne la surcharge des rôles. Les parents ayant des enfants d’âge préscolaire ont tendance à enregistrer les niveaux les plus élevés de surcharge, mais la forte interférence entre le travail et la famille semble atteindre un sommet lorsque les enfants fréquentent l’école mais qu’ils ne peuvent pas être légalement laissés à eux-mêmes et sans surveillance. Les employés qui ont la responsabilité de prendre soin d’aînés semblent aussi être fortement exposés aux risques d’une interférence élevée entre le travail et la famille. Le type de famille est aussi un paramètre de prévision d’un niveau élevé d’interférence entre le travail et la famille. Le fait de former une « famille de type traditionnel » (c’est-à-dire que l’épouse reste à la maison) semble contribuer à protéger partiellement le gagne-pain de sexe masculin de niveaux élevés de surcharge des rôles, mais les données laissent entendre que les personnes dans cette situation familiale sont davantage exposées aux risques d’une forte interférence entre le travail et la famille. D’autres types de familles, comme celles dont les partenaires hommes et femmes n’ont pas un « niveau égal » d’emploi, sont aussi plus enclins à faire état d’un niveau élevé de conflit entre le travail et la famille. Il se peut que, dans ces familles, il y ait une appréciation (ou une compréhension) moindre à l’égard de ce que l’autre partenaire fait ou des types d’appui dont il a besoin. De plus, les hommes dans ces familles peuvent ressentir une pression supplémentaire qui les incite à assumer leurs responsabilités familiales en réussissant dans leur travail. Enfin, les couples où les deux conjoints travaillent (avec ou sans enfant) enregistrent des niveaux moindres d’interférence entre le travail et la famille que les familles dont l’un ou les deux partenaires occupent des emplois spécialisés. Ce résultat porte à croire que les exigences psychologiques associées à des emplois spécialisés, et peut-être le désir plus profond de progresser dans la hiérarchie, contribuent peut-être au fait de placer le travail avant la famille. 6 Recommandations Cette étude indique que différentes politiques, pratiques et stratégies sont nécessaires pour réduire les trois aspects de l’interférence entre le travail et la vie personnelle. Il n’existe pas de solution magique, mais les données laissent entendre que ce conflit peut être allégé par une diversité de mesures. Ce rapport contient 27 recommandations que les employeurs, les employés et leurs familles, et le gouvernement devraient adopter. Recommandations à l’intention des employeurs 1. Consacrer plus de ressources à l’amélioration des pratiques en matière de « gestion des ressources humaines » dans le milieu de travail. Les employés qui travaillent sous la direction d’un gestionnaire apte à créer un milieu de travail positif − un bon communicateur qui met l’accent sur le rendement et non sur les heures de travail − font preuve d’une meilleure aptitude à concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales que celle observée chez les travailleurs qui ne peuvent pas compter sur ce type de gestionnaire. 2. Donner aux employés un contrôle accru et une meilleure flexibilité concernant l’horaire et le lieu de travail. Les employés qui jouissent d’un tel contrôle ont tendance à faire état de niveaux moins élevés de surcharge des rôles, d’interférence entre le travail et la famille, et d’opposition entre le travail et la famille. 3. Créer des milieux de travail plus positifs en : • Travaillant de concert avec les employés pour déterminer et leur donner les types de mesures d’appui qu’ils estiment avoir besoin, et mieux les renseigner concernant les politiques dont ils peuvent se prévaloir dès maintenant. • Encourageant les employés à utiliser les appuis qui sont déjà disponibles, tout en les assurant que les employés qui pourraient faire appel à ces mesures d’appui n’auront pas à craindre que leurs perspectives de carrière puissent être compromises à cause de cela. 4. Accorder explicitement aux employés le droit de refuser de travailler en surtemps. Le fait de donner aux employés la possibilité de refuser de faire du surtemps semble être un moyen très efficace pour réduire une forte surcharge des rôles à remplir. Cet allégement pourrait s’expliquer par la possibilité qu’auraient ainsi les employés de mieux planifier le temps consacré à leur famille ou à faire des courses. 5. Accorder un nombre limité de jours de congé annuel payé qui pourraient être utilisés pour des raisons personnelles comme s’occuper des enfants ou des aînés. 6. Faciliter pour les employés le passage du travail à plein temps au travail à temps partiel et vice-versa. Mettre en place des prestations calculées au prorata pour les employés à temps partiel, garantir la possibilité de reprendre le travail à temps plein pour ceux qui choisissent de travailler à temps partiel et protéger l’ancienneté des employés lors du passage du travail à temps plein au travail à temps partiel et vice-versa. 7. Offrir un soutien approprié aux employés qui travaillent par quarts. Cet appui devrait être déterminé en consultation avec les employés concernés. Des politiques que l’on a jugées efficaces comprennent la possibilité de limiter le travail par quarts fractionnés, d’annoncer à 7 l’avance les changements apportés aux horaires du travail par quarts et de permettre aux employés de s’échanger entre eux des quarts de travail. 8. Mettre en place des initiatives visant à améliorer le sentiment de contrôle de l’employé sur son travail, peut-être par l’utilisation accrue d’équipes de travail auto-gérées, la promotion d’une participation véritable des employés à la prise de décisions et l’intensification et l’amélioration du partage de l’information entre la haute direction et les employés. 9. Se pencher sur les préoccupations des employés concernant la charge de travail. 10. Envisager d’offrir des programmes d’aide aux employés et à leurs familles. Recommandations à l’intention des employés et de leurs familles Les options pour les employés et les familles sont plus limitées (à notre avis, plusieurs familles utilisent déjà toutes les options disponibles), mais nous présentons les recommandations suivantes à l’intention des employés sur une base individuelle : 11. Tirer pleinement avantage des politiques d’aide qui existent déjà au sein de votre organisation. 12. Soulever les questions relatives à la conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles dans le contexte de discussions dans le milieu de travail et au sein de la communauté. 13. Apprendre soi-même à faire face efficacement au stress. Recommandations à l’intention des syndicats Les syndicats ont un rôle important à jouer pour favoriser l’établissement de milieux de travail favorables à la famille. Nous recommandons que les syndicats : 14. Deviennent les défenseurs des questions relatives à la conciliation des responsabilités professionnelles et familiales en menant des campagnes visant à sensibiliser la population concernant les enjeux de la conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles et en proposant des moyens d’améliorer la situation. Ces revendications devraient se faire à l’extérieur du processus de négociations collectives. 15. S’emploient, dans le contexte du processus de négociations collectives, à faire adopter des modalités plus rigoureuses en matière de conciliation des responsabilités professionnelles et familiales dans le but de gagner du terrain et des avantages pour leurs membres dans ce domaine. 16. Préparer des campagnes de sensibilisation en vue de : • Parfaire les connaissances des travailleurs individuels concernant les questions de conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles; et • Fournir aux employés les outils nécessaires pour faire face aux diverses situations qui se présentent. 8 Recommandations à l’intention des gouvernements Il faut assurer une cohérence en ce qui concerne les normes du travail relatives à la conciliation des responsabilités professionnelles et familiales. Des normes communes fourniraient un point de départ aux organisations dans leur démarche visant à mettre au point des politiques et des pratiques en milieu de travail qui abordent les questions de conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles. Nous proposons donc que les gouvernements adoptent des mesures législatives visant à : 17. Établir clairement que les prérogatives des employeurs ne comprennent pas le droit implicite d’obliger leurs employés à faire du surtemps, sauf dans des circonstances exceptionnelles. 18. Accorder aux employés le droit de remplacer la rémunération pour le surtemps par des congés. 19. Accorder aux employés un nombre limité de congés personnels payés par année. Ces congés devraient être mis à leur disposition moyennant un court préavis, et les employés ne devraient pas être tenus de donner les raisons pour lesquelles ils ont besoin d’un congé. Le gouvernement peut offrir de l’aide à l’extérieur du contexte législatif. Nous recommandons aussi que les gouvernements : 20. S’emploient à être des employeurs modèles. À titre d’employeur le plus important au pays, le gouvernement fédéral (et ses homologues aux niveaux provincial et municipal) devrait prêcher par l’exemple dans le domaine de la conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles. En étant perçu comme des employeurs modèles, les gouvernements seront en droit d’exiger et de s’attendre à des changements dans ce domaine de la part des autres employeurs. 21. Conçoivent et mettent en application un programme national de garderie qui répondra aux besoins des enfants de tous les âges. 22. Conçoivent et mettent en application un programme national de soins aux aînés. 23. Mettent en place une législation sur le travail qui comprendra des dispositions précises concernant l’octroi de congés sans solde de longue durée pour prendre soin d’un parent. 24. Facilitent pour les membres de la famille la possibilité de choisir de rester à la maison pour prendre soin d’enfants ou de personnes âgées à leur charge. À l’heure actuelle, ce choix a souvent des répercussions fiscales négatives pour la famille. 25. Établissent et appuient financièrement des programmes communautaires d’aide aux employés et aux familles. 26. Contribuent à des initiatives relatives à la conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles, notamment : en assurant le financement de travaux de recherche dans ce domaine, en favorisant la diffusion de renseignements pertinents auprès d’intervenants clés, en concevant et en offrant des programmes de sensibilisation pertinents qui permettront d’illustrer les effets sur la rentabilité des organisations d’un déséquilibre dans ce domaine, et en sensibilisant les employés et les familles aux moyens de résoudre les conflits dans ce domaine. 27. Reconnaissent que, étant donné que les familles qui ont des ressources financières plus 9 abondantes sont généralement mieux en mesure de faire face aux problèmes, les conflits entre les responsabilités professionnelles et personnelles peuvent être atténués en « rendant le travail attrayant ». Pour ce faire, il pourrait être nécessaire d’avoir recours à des crédits d’impôt ou de modifier les dispositions provinciales relatives au salaire minimum. 10