Construire et évaluer ses projets d`action sociale et médico
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Construire et évaluer ses projets d`action sociale et médico
Février 2014 Uriopss Paca et Corse – Février 2014 2 La gouvernance des associations de solidarité ou comment construire et évaluer vos projets Sommaire Pages Introduction, Charles Baratier – Président de l’Uriopss ........................................... 4 A - Le projet, définitions ........................................................................................... 5 B - Les différents niveaux de projet dans une association d’action sociale, médico-sociale, et de solidarité .......................................................................... 6 C - Le projet associatif .............................................................................................. 9 D - Dans le secteur sanitaire : le projet institutionnel des établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC) ......................................................... 11 E - Le projet d’établissement et/ou de service social et médico-social ................. 12 F - Le projet personnalisé (projet individualisé) .................................................... 13 G - L’évaluation : interne, externe ......................................................................... 15 H - Les propositions d’accompagnement de l’Uriopss .......................................... 18 I - Références législatives et réglementaires ......................................................... 19 J - Bibliographie ..................................................................................................... 21 Uriopss Paca et Corse – Février 2014 3 INTRODUCTION Les associations d’action sociale, médico-sociale, de santé et de solidarité participent à la prise en compte et répondent aux besoins de personnes qui se trouvent confrontées à des difficultés de vie. Elles contribuent à l’action nécessaire devant toute inégalité. Elles participent de façon constructive à la conception des politiques sociales et à l’élaboration des droits sociaux qui les accompagnent, en s’appuyant sur leurs missions d’intérêt général et sur l’expertise qu’elles ont acquise sur le terrain. Les associations de ce secteur ne sont pas des acteurs comme les autres : acteurs premiers de l’ESS, elles partagent les objectifs des services sociaux d’intérêt général, sont porteuses des mêmes spécificités, et développent une façon de les conduire qui les distingue des autres acteurs. Leur nonlucrativité est le socle de leur existence et de leurs interventions. Toutefois, le contexte de mutation économique, de rigueur budgétaire et l’arsenal législatif actuels questionnent la solidarité nationale et l’avenir des associations du secteur. La loi Hpst de 2009 a introduit de grands changements de logiques dans les modalités d’intervention des associations de solidarité qui met à mal la vocation historique des associations d’identification des besoins sociaux. On peut qualifier ces mesures de «restrictives et conservatoires» dans la mesure où c’est l’Etat qui définit lui-même les réponses et oblige ainsi les acteurs à «faire mieux avec moins». Pour autant, un certain nombre de grandes lois (notamment 2002 et 2005) nous enjoignent à travailler sur l’amélioration continue de la qualité des prestations délivrées aux usagers et ainsi nous permettent de valoriser notre utilité sociale et renforcer notre légitimité. Les différents niveaux de projets (projet associatif, projet d’établissement et de service, projet d’activité ou d’action et projet personnalisé) combinés à l’évaluation interne et à l’évaluation externe constituent des outils de pilotage très pertinents. Il s’agit de bien articuler les différents stades des projets constituant le projet institutionnel et de conduire l’évaluation dans une démarche d’amélioration continue de la qualité. L’Uriopss est en mesure d’accompagner ses adhérents dans l’élaboration ces outils de gouvernance et à les faire vivre. Il vous restera à faire entrer dans vos projets une bonne mesure d’innovation … et d’audace. C’est ainsi que nous pourrons rester des acteurs incontournables de la solidarité au service des plus fragiles. Charles Baratier Président de l’Uriopss Uriopss Paca et Corse – Février 2014 4 A – LE PROJET, DEFINITIONS ETYMOLOGIE Étymologiquement, le mot projet vient d'ailleurs du latin "projectare" qui signifie : "lancer devant soi, jeter en avant". Dans ce sens, le projet est une tentative pour maîtriser le temps, une projection dans le futur. Un projet a une dimension dynamique, il n’est pas figé et est amené à évoluer. En grec, un problème c’est «jeter devant» (terme maritime qui signifie une presqu’île qu’il faut éviter ou un chemin semé d’embûches…) Il y a dans le mot projet à la fois l’idée de l’image vers laquelle on va et de chemin à prendre pour y arriver. ANTICIPATION OPERATOIRE Le projet est aussi «une anticipation» au sens où il cherche à appréhender l’avenir, et opératoire parce qu’il fait référence à un futur qu’il «va chercher à faire advenir». «Il s’intègre dans une histoire, contribuant autant à modaliser le passé qui est présent en lui qu’à esquisser l’avenir».1 PROJET / VISEE Le projet est constitué de références philosophiques et culturelles qui se traduisent en finalité, buts et objectifs. La visée contient une part d’imaginaire, d’aspiration. Le projet visée est l’idée force, de l’ordre du sens, des valeurs et se rapporte au domaine du politique, au type de projet de société. PROJET / PROGRAMME Plus pragmatique, le projet intègre également la notion de programme, de planning dans le temps du système d’actions. C'est ce qui confère souvent leur caractère «emboîtable» aux différents éléments du projet. Un objectif ne sera qu'un moyen pour en atteindre un autre qui lui-même concourt avec d'autres à tel but, selon telle valeur... Dans un projet, quelle que soit sa nature, on peut distinguer plusieurs étapes. Au départ, survient une idée, qui établit le besoin ou l’opportunité à partir de laquelle le projet est conçu. Ensuite, au cours de l’étape de la conception proprement dite, il y a lieu de faire une estimation des options, des stratégies et des démarches à suivre, ayant un but à accomplir pour s’orienter. Puis, c’est le tour de la mise en œuvre et, une fois terminée, il y a lieu de faire l’évaluation (lorsque le projet est revu et que ses résultats font l’objet d’une mise en rapport avec les objectifs visés). 1 Anthropologie du projet, J.-P. Boutinet – PUF 2005 Uriopss Paca et Corse – Février 2014 5 B – LES DIFFERENTS NIVEAUX DE PROJET DANS UNE ASSOCIATION D’ACTION SOCIALE, MEDICO-SOCIALE, ET DE SOLIDARITE Uriopss Paca et Corse – Février 2014 6 Niveau, contenu et porteur des différents projets dans le secteur de l’action sociale, médico-sociale et de solidarité Niveau Contenu Porteur Projet de société Politiques sociales, de santé et de solidarité Le projet d’action sociale et de santé Pouvoirs publics Evaluation des politiques publiques (avec la contribution des acteurs) P R O J E T I N S T I T U T I O N N E L Valeurs guidant l’action Le projet associatif Associations, corps intermédiaires Administrateurs Actualisation du projet associatif Le projet d’établissement ou de service Modalités d’intervention et d’accompagnement des personnes Salariés Projet d’actions, d’activités D E Salariés avec l’appui des bénévoles Evaluation interne et externe Projet personnalisé Contrat de séjour Contrat d’insertion Projet de la personne D E V I E Evaluation interne et externe A visée éducative, sociale de soins, pédagogique, d’insertion… P R O J E T Personne accueillie/ accompagnée (et son entourage) et salariés L A P E R S 0 N N E Evaluation interne et externe Uriopss Paca et Corse – Février 2014 7 Types de projets, origines, pilotes et publics concernés par les projets de l’action sociale, médico-sociale et de solidarité Types de projet Politiques de santé Politiques sociales Projet institutionnel Origines et déclinaison opérationnelle Priorités nationales de santé et de solidarité nationale Projet Régional de Santé, Schémas régionaux et départementaux Programmes territoriaux… Projet global regroupant le projet associatif, d’établissement ou de service, le projet d’activité et le projet individualisé et l’ensemble des démarches concourant à l’évaluation de la qualité Projet associatif Projet socio-politique de transformation sociale Projet d’établissement ou de service social et médico-social Projet d’activité : éducatif / d’insertion / thérapeutique / médical / de soins… Projet individualisé, Projet Pour l’Enfant, Plan de compensation… Projet de vie Ensemble de finalités référencées à des valeurs Mission / Objectifs / Actions (Coopération / Évaluation) Modalités d’organisation et de fonctionnement Prestations «Bonnes pratiques professionnelles» Méthodes / Procédures Rôles et fonctions Objectifs et moyens en fonction des besoins et attentes de l’usager Contrat de séjour / DIPC / Contrat d’insertion Besoins, Attentes, Désirs, souhaits Uriopss Paca et Corse – Février 2014 Pilotes du projet Et acteurs concernés Publics concernés Pouvoirs publics Elus Et administrations Populations Secteurs d’intervention de l’action sociale, médico-sociale, de santé et de solidarité Dirigeants (bénévoles et salariés) La personne «fragile» : en situation de handicap, la personne âgée, l’enfance, la jeunesse, la famille… Administrateurs en lien avec la Direction de l’Association La personne «fragile» et les principales parties prenantes de l’association La Direction et l’encadrement en lien avec les professionnels Population accueillie et accompagnée (réellement ou potentiellement) Population réellement accueillie et accompagnée par l’établissement ou le service Professionnels La personne et son entourage professionnels (référents) Usager / Bénéficiaire / Résident / Personne accueillie / Patient / … La personne accueillie et accompagnée (et son entourage) 8 C – LE PROJET ASSOCIATIF Le projet associatif est un outil de gouvernance et de communication interne et externe. Il donne le sens de l’intervention associative, permet de construire l’action. Il constitue une base de concertation entre les dirigeants bénévoles et sert de base de rédaction aux autres projets qu’on trouve dans les associations. Il est la garantie de qualité et de pérennité du contrat d’association, il est singulier et spécifique à chaque association, et dans ce sens, on peut dire que le projet associatif c’est l’esprit, l’âme ou le fil «rouge» de l’association. «Le projet associatif est un document qui définit ce que les adhérents, mais aussi tous ceux qui travaillent et contribuent à la vie de l’association, salariés et bénévoles, partagent en termes de valeurs et d’objectifs, et qui ne relève pas du document d’abord juridique que sont les statuts. Il fédère les personnes dans une dynamique commune et assure la continuité des actions».2 UNE DEMARCHE «Le projet associatif n’est pas intangible. Il peut et doit évoluer, être actualisé en fonction des circonstances. Il doit aussi faire l’objet d’un examen périodique de l’écart entre ce qu’il annonce et la réalité vécue, ce qui pourra conduire à modifier les statuts. L’ambition associative, comme la recherche de la qualité, est avant tout une démarche».3 La formalisation du projet associatif peut entraîner une révision des statuts et amène à porter une réflexion globale sur la gouvernance et sur les modalités de délégation, notamment à travers l’élaboration du DUD (Document Unique de Délégations). L’IDENTITE DE L’ASSOCIATION Le projet associatif permet à toute personne de comprendre qui est cette association et de savoir quels sont ses choix éthiques et politiques, quelles valeurs inspirent son action comment elle se situe dans son environnement, quelles sont ses orientations qui précisent le sens de l’action mais aussi quels engagements elle prend vis-à-vis des différentes parties prenantes… Définition du projet associatif par le Réseau Uniopss-Uriopss Document non réglementaire, il est constitué de l’histoire de l’association, son identité, des valeurs ou convictions partagées par les principaux acteurs, l’éthique dont elle se réclame et les orientations qu’elle se fixe. Il s’agit d’un projet qui définit l’utilité sociale et la stratégie politique de l’association et constitue un outil de communication interne et externe. 2 3 Guide de l’ambition associative – réseau UNIOPSS – URIOPSS - 2003 Op. cit. Boutinet Uriopss Paca et Corse – Février 2014 9 Le projet associatif d’une association d’action sociale et médico-sociale Le projet associatif est un projet socio-politique de transformation sociale qui engage la société civile dans le «contrat social» vécu sur un territoire. «Le cœur de l’identité de chaque association, c’est son projet associatif. C’est à travers lui que la différence associative du secteur d’action sociale, médico-sociale et de solidarité trouvera sa source… C’est à partir de ce projet que doivent se penser et se construire la stratégie et l’action de l’association».4 «Il est capital que les associations définissent clairement et précisément (…) quel est leur projet associatif. Elles doivent expliciter en premier lieu les valeurs sur lesquelles elles se fondent. Il ne s’agit pas de rédiger une énumération interminable, un prêchiprêcha en forme de fourre-tout sans queue ni tête et qui ne conforterait nullement l’association aux yeux d’une personne publique qui lira cela pour la centième fois. Non, il faut énoncer fortement les deux ou trois valeurs au soutien de la solidarité ou des solidarités à privilégier. La fermeté et la clarté de la rédaction sont essentielles pour se positionner face aux interlocuteurs publics et seront d’un grand secours toutes les fois qu’il s’agira de discuter avec les interlocuteurs externes. Il sera beaucoup plus aisé, en effet, de faire valoir les exigences liées au projet de l’association. Ainsi, son caractère associatif sera plus lisible et plus vivant».5 L’articulation entre les différents projets Pour résumer, les projets des associations d’action sociale et médico-sociale revêtent 2 dimensions : 1°) Le projet associatif ou projet socio-politique de transformation sociale qui engage la société civile dans le "contrat social" vécu sur un territoire Et 2°) Les projets techniques (d’établissements et de services) qui permettent « l'incarnation » du projet socio-politique qu’est le projet associatif et la mise en mouvement de multiples acteurs (personnes accueillies et accompagnées, adhérents, administrateurs, bénévoles d’activité, volontaires, donateurs...) dans la réalisation concrète de celui-ci. 4 5 Le projet associatif, un projet de société - Les Cahiers de l’Uniopss - 2005 Jean-Claude Ricci, Professeur des Université - Assemblée générale, 60ème anniversaire de l’Uriopss, 19 juin 2008 Uriopss Paca et Corse – Février 2014 10 D – DANS LE SECTEUR SANITAIRE : LE PROJET INSTITUTIONNEL ETABLISSEMENTS DE SANTE PRIVES D’INTERET COLLECTIF (ESPIC) DES Les organismes privés sans but lucratif déclarent la qualité d'établissement de santé privé d'intérêt collectif du ou des établissements de santé qu'ils gèrent au directeur général de l'agence régionale de santé territorialement compétent (article D6161-2 du Code de la Santé Publique). L'organe délibérant de l'organisme sans but lucratif gestionnaire d'un ou de plusieurs établissements de santé privés d'intérêt collectif délibère, après avis de la conférence médicale et de la commission des relations avec les usagers et la qualité de la prise en charge des établissements de santé, sur un projet institutionnel (article D6161-4 du Code de la Santé Publique). Ce projet institutionnel définit : 1 La politique générale du ou des établissements de santé sur la base notamment d'un projet d'établissement, du projet médical et des objectifs du schéma régional d'organisation des soins pour chacun d'entre eux ; le projet institutionnel comporte également un projet relatif à 'évolution des prises en charge des patients, en cohérence, le cas échéant, avec les activités sociales et médico-sociales gérées par la personne morale ; 2 Les actions et les projets de coopération mentionnés au titre III du livre Ier de la sixième partie du présent code, les actions et les projets de coopération mentionnés au chapitre II du titre Ier du livre III du code de l'action sociale et des familles, ainsi que ceux qu'il réalise avec les professionnels de santé assurant des soins de premier recours ; 3 L'engagement de l'établissement de santé dans des actions de prévention et les programmes de santé publique qui s'y rapportent, en cohérence avec les activités de soins développées et, le cas échéant, avec les activités sociales et médicosociales gérées par la personne morale ; 4 La politique générale relative au système d'information de la personne morale gestionnaire, celle de chacun des établissements de santé qu'elle gère ainsi que le programme de déploiement de la télémédecine ; le projet institutionnel identifie les moyens et équipements sanitaires de toute nature et les personnels nécessaires à sa mise en oeuvre ; 5 Les modalités selon lesquelles les usagers et leurs associations représentatives sont associés par l'organe délibérant de la personne morale gestionnaire à la conception, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des politiques définies par le projet institutionnel. Le projet institutionnel est établi pour une durée maximale de cinq ans. Il peut être révisé à tout moment. Le projet institutionnel est transmis au directeur général de l'agence régionale de santé. Il en est de même des modifications qui sont apportées au projet institutionnel ultérieurement à la transmission initiale. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 11 E – LE PROJET D’ETABLISSEMENT ET/OU DE SERVICE SOCIAL ET MEDICO-SOCIAL Article L311-1 DU CASF Sont des institutions sociales et médico-sociales au sens du présent code les personnes morales de droit public ou privé gestionnaires d'une manière permanente des établissements et services sociaux et médico-sociaux mentionnés à l'article L. 312-1. Sont qualifiés d'établissements et services sociaux et médico-sociaux privés d'intérêt collectif les établissements et services privés qui : exercent leurs missions sociales et médico-sociales dans un cadre non lucratif et dont la gestion est désintéressée ou exercent leurs missions dans un cadre lucratif mais en ayant conclu une convention d'aide sociale prévue au présent code ; inscrivent leur action dans le cadre d'un projet institutionnel validé par l'organe délibérant de la personne morale de droit privé gestionnaire, qui décrit les modalités selon lesquelles les établissements et services qu'elle administre organisent leur action en vue de répondre aux besoins sociaux et médicosociaux émergents ou non satisfaits, d'une part, et de limiter le reste à charge des personnes accueillies ou accompagnées, dès lors qu'une participation financière est prévue par les textes en vigueur, d'autre part ; publient leurs comptes annuels certifiés ; établissent, le cas échéant, des coopérations avec d'autres établissements et services sociaux et médico-sociaux pour organiser une réponse coordonnée et de proximité aux besoins de la population dans les différents territoires, dans un objectif de continuité et de décloisonnement des interventions sociales et médico-sociales réalisées au bénéfice des personnes accueillies ou accompagnées. Les personnes morales de droit privé gestionnaires d'établissements et services sociaux et médicosociaux privés adoptent le statut d'intérêt collectif par une délibération de leur organe délibérant transmise à l'autorité ayant compétence pour délivrer l'autorisation. Définition du projet d’établissement par le réseau Uniopss-Uriopss : Document qui contient en substance l’histoire et le projet de l’organisme gestionnaire, ses missions, ses objectifs notamment en matière de coordination, de coopération et d'évaluation des activités et de la qualité des prestations, ainsi que ses modalités d'organisation et de fonctionnement, le public, la relation avec les parents, la famille et l’entourage, la nature de l’offre de service et son organisation, les principes d’intervention, les professionnels et les compétences mobilisés, les objectifs d’évolution, de progression et de développement. Ce projet est établi pour une durée maximale de cinq ans après consultation du conseil de la vie sociale ou, le cas échéant, après mise en oeuvre d'une autre forme de participation. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 12 F – PROJET PERSONNALISE (PROJET INDIVIDUALISE) Projet individualisé d’accompagnement ou projet individuel de prise en charge ou contrat d’insertion, contrat de séjour... Au-delà de l’usager, la personne et ses attentes Il est désormais courant de se référer à la notion d’«usager» dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux pour définir le bénéficiaire de l’intervention associative (aide et accompagnement) sujet de droits. Mais, au regard du thème traité, il sera ici préféré une notion plus large, celle de personne : une personne en situation de fragilité certes, mais dotée également de capacités, un être social aux multiples appartenances (environnement, parcours…). Cette personne : est le bénéficiaire direct des accompagnements et des prestations. Elle se différencie de son représentant légal ou de ses proches, quel que soit son statut ou sa situation. Le travail des professionnels consiste à créer un cadre facilitant l’expression différenciée des attentes : celles de la personne, celles des proches, celles du représentant légal ; a des attentes vis-à-vis des professionnels qui relèvent du projet de vie de chaque personne. Ces aspirations correspondent aux souhaits, désirs, envies, éléments de projets que les personnes forment elles-mêmes et proposent aux professionnels. Ces attentes peuvent être latentes, simplement ressenties, explicites ou implicites, mais elles existent toujours6 ; a souvent une représentation de ses propres besoins d’aide et d’accompagnement. La personne (éventuellement aidée par des tiers), au-delà de la formulation d’une attente, ou préalablement à celle-ci, peut produire une analyse de ses besoins. Le travail des professionnels consiste à aider la personne à affiner sa compréhension de sa situation, exprimer ses attentes et construire avec elle le cadre d’un accueil et d’un accompagnement personnalisés, dans l’objectif d’élaborer le projet de la personne. Un droit, pas une obligation La participation de la personne à son propre projet n’est en aucune façon une obligation pour elle. Les dispositions de la loi n° 2002-2 évoquent clairement qu’il s’agit d’un droit. Par contre, il appartient à l’établissement et aux professionnels d’encourager les personnes à participer et faciliter leur expression. Projet personnalisé et contrat de séjour La loi n° 2002-2 : Oblige les établissements et services à rédiger, selon les cas, un contrat de séjour ou un document individuel de prise en charge (DIPC) 7; Fait obligation aux professionnels d’établir un projet d’accueil et d’accompagnement, mais elle n’en détaille pas le contenu ni ne précise s’il doit être écrit. 6 7 Y compris dans des situations extrêmes, comme en fin de vie par exemple CASF, art. L.311-4 et D.311 Uriopss Paca et Corse – Février 2014 13 Les liens que la loi établit entre le projet d’accueil et d’accompagnement et le contrat de séjour (ou DIPC) sont les suivants : Le contrat de séjour (ou DIPC) conclu entre l’établissement/service et la personne/son représentant légal définit les objectifs de la prise en charge, les prestations offertes ainsi que les conditions de la participation financière du bénéficiaire ; Un avenant doit préciser, dans un délai de six mois suivant l’admission, les objectifs et prestations adaptées à la personne, à réactualiser annuellement ; Le décret relatif au contrat de séjour ne fait pas explicitement référence au projet d’accueil et d’accompagnement. Projet personnalisé et contrat de séjour se chevauchent, mais ne se recouvrent pas : Le projet personnalisé est avant tout une démarche, répondant à des principes développés plus loin ; Le projet personnalisé a son propre rythme, différent selon les personnes accompagnées, et pour certains projets, le réajustement des objectifs pourra être plus intensif que le rythme annuel de révision du contrat de séjour/DIPC ; Le contrat de séjour/DIPC mentionne les objectifs et les prestations adaptées, ce qui signifie que les autres éléments du projet personnalisé (analyse préalable de la situation, modalités de mise en oeuvre…) n’y figurent pas automatiquement. Contrat de séjour/DIPC et projet personnalisé sont deux modalités d’engagement différenciées et articulées. Il est recommandé de mentionner dans le contrat de séjour/DIPC l’existence du Projet Personnalisé. Définition du projet personnalisé par le réseau Uniopss-Uriopss Le réseau a fait le choix du terme de projet personnalisé (plutôt que projet individualisé) pour qualifier la démarche de co-construction de ce projet entre la personne accueillie et accompagnée et son représentant légal) et les équipes professionnelles. Ce terme témoigne explicitement de la prise en compte des attentes de la personne et englobe la question de l’individualisation. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 14 G - L’EVALUATION L’évaluation doit viser à la production de connaissance et d’analyse. Prévue à l’article L.312-8 du code de l’action sociale et des familles (CASF) et introduite dans ce code par la loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale, l’évaluation contribue à la mise en œuvre effective des droits de l’usager, à une prise en charge et à un accompagnement de qualité, adaptés à ses besoins (article L. 311-3, 3 du CASF ). L’évaluation doit permettre également d’apprécier la capacité de l’établissement ou du service concerné à réaliser les missions qui lui sont confiées et la qualité de ses activités au regard de son autorisation. C’est un procédé qui doit permettre à l’institution et à l’ensemble des membres de son équipe d’entreprendre une démarche collective continue d’amélioration de la qualité. Elle doit être distinguée sans équivoque du contrôle notamment mis en œuvre lors d’inspections. L’évaluation doit être le point de départ d’un dialogue interne entre les acteurs des différents niveaux de responsabilité, mais, également, entre l’institution et les autorités publiques chargées de délivrer et de renouveler les autorisations de fonctionnement. Les démarches d’évaluations internes et externes constituent de réels outils d’aide à la décision pour les parties prenantes des ESSMS. Ils visent à : Apprécier la cohérence, l’efficience et la pertinence des actions menées par chaque établissement et service au regard des objectifs assignés et des moyens dédiés, Avoir une vision globale des objectifs atteints par chaque établissement ou service et les voies d’amélioration à prévoir, Faciliter la connaissance et l’analyse de la vie de l’établissement ou du service. L’ÉVALUATION INTERNE Les évaluations internes prévues au premier alinéa de l’article L. 312-8 reposent sur une démarche d’amélioration continue retracée chaque année dans le rapport d’activité des établissements et services concernés. Le rythme des évaluations et les modalités de restitution de la démarche d'évaluation sont fixés par décret. L’obligation, pour chaque ESMS, de procéder à des évaluations internes, tous les 5 ans, avec transmission du résultat aux autorités de contrôle concernées. L’obligation pour les ESMS de « retracer » chaque année, dans leur rapport d’activité, la «démarche continue d’évaluation». L’obligation, pour les ESMS, autorisés avant le 22 juillet 2009, de produire les résultats d’au moins une évaluation interne au plus tard trois ans avant le renouvellement de leur autorisation puis dans la nouvelle période d’autorisation, le retour dans le droit commun. Pour les ESSMS autorisés après le 22 juillet 2009, l’obligation de produire l’évaluation interne 5 ans après cette date, puis tous les 5 ans. Les résultats des évaluations sont communiqués à l'autorité ayant délivré l'autorisation. Les établissements et services rendent compte de la démarche d'évaluation interne engagée. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 15 De nombreux éléments du cadre évaluatif font partie intégrante du projet d’établissement ou de service. Les organisations disposant d’un projet actualisé et servant de référence partagée aux pratiques professionnelles y puisent les éléments nécessaires à la définition du cadre évaluatif. Source : «La conduite de l’évaluation interne dans les établissements et services visés à l’article l.312-1 du code de l’action sociale et des familles» ANESM - Juillet 2009 «Le PE-PS, en identifiant les missions, en caractérisant le public et en identifiant les principes et les pratiques, fournit la base documentaire à partir de laquelle les questions évaluatives vont pouvoir être posées. Il constitue le document de référence qui permet de construire le cadre évaluatif». Source : «élaboration, rédaction et animation du projet d’établissement ou de service» RBPP ANESM - mai 2010 / [extraits] Évaluer les activités déployées exige de mettre en évidence : Les missions, Les caractéristiques des populations accompagnées, Les objectifs poursuivis, Les résultats attendus (niveau de mise en œuvre et effets pour les usagers). Ce sont des critères, élaborés par l’établissement ou service, qui permettront de choisir puis d’analyser les informations pertinentes et de porter un avis sur la qualité du service rendu. Un travail sur la méthodologie est nécessaire, tant sur le plan de la production et de l’analyse des données que de l’animation de la démarche. A cette fin, l’Uriopss propose un certain nombre d’outils à la disposition de ses adhérents. En l’absence de projet abouti, la réalisation de l’évaluation interne permet de mettre à jour les valeurs, d’actualiser ou de confirmer les accords sur des références partagées, d’actualiser les connaissances et la représentation des problématiques à prendre en considération. Elle constitue donc une base essentielle à l’élaboration du projet d’établissement. Lien entre évaluation interne et évaluation externe : Les champs des évaluations internes et externes doivent être les mêmes, afin d’assurer la complémentarité des analyses portées sur un même établissement ou service. Dans la mesure où évaluations internes et externes se succèdent, il est ainsi envisagé de pouvoir apprécier les évolutions et les effets des mesures prises pour l’amélioration du service rendu. L’ÉVALUATION EXTERNE Les objectifs de l’évaluation externe comportent plusieurs dimensions : porter une appréciation globale sur l’établissement ou le service, examiner les suites réservées aux résultats de l’évaluation interne, examiner certaines thématiques et registres spécifiques, élaborer des propositions et préconisations. Les établissements et services font procéder à l'évaluation de leurs activités et de la qualité des prestations qu'ils délivrent par un organisme extérieur. La liste des organismes habilités à procéder à l’évaluation externe est établie par l'Agence Nationale de l'Evaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Le rythme des évaluations et les modalités de restitution de la démarche d'évaluation sont fixés par décret. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 16 Les ESMS sont tenus de procéder à deux évaluations externes entre la date de l'autorisation et le renouvellement de celle-ci. Le calendrier de ces évaluations est fixé par décret, Les ESMS autorisés et ouverts avant la date de promulgation de la loi HPST procèdent au moins à une évaluation externe au plus tard deux ans avant la date de renouvellement de leur autorisation, Les organismes habilités à y procéder doivent respecter un cahier des charges fixé par décret, Les résultats de cette évaluation sont communiqués à l'autorité ayant délivré l'autorisation. L’évaluation des activités et de la qualité des prestations sera organisée de façon à fournir des éléments synthétiques sur un certain nombre de points parmi lesquels figurent des éléments liés au projet d’établissement /projet de service : L’adéquation des objectifs du projet d’établissement ou de service par rapport aux besoins, aux priorités des acteurs concernés et aux missions imparties, La cohérence des différents objectifs entre eux, L’adaptation aux objectifs des moyens humains et financiers mis en place, L’existence et la pertinence de dispositifs de gestion et de suivi, L’appréciation sur l’atteinte des objectifs, la production des effets attendus et d’effets non prévus, positifs ou négatifs, L’appréciation de l’impact des pratiques des intervenants sur les effets observés. Les conditions d’efficience des actions et de réactualisation régulière de l’organisation. LE MODÈLE DE SYNTHÈSE DU RAPPORT D’ÉVALUATION La synthèse doit mettre en relation les intentions du projet d’établissement ou du service et les constats issus de l’évaluation externe en se centrant sur la qualité des prestations et les pratiques dans le but d’apprécier le service rendu aux usagers, les points forts et les adaptations à conduire, dans une vision globale et stratégique de l’établissement ou du service tenant compte de son environnement. Source : L’annexe 3-10 Contenu du cahier des charges pour la réalisation des évaluations externes (décret n°2007-975 du 15 mai 2007) La synthèse reprend ainsi les constats opérés par l’évaluateur externe qui permettront de déterminer les tendances (points forts/points faibles). C’est le point d’entrée pour la lecture par les autorités destinataires du rapport d’évaluation externe. Cette synthèse fait également apparaître les conditions d’élaboration et de mise en œuvre du projet d’établissement ou de service (PEPS) et l’organisation de la qualité de la prise en charge ou de l’accompagnement des usagers. Définition de l’évaluation par le réseau Uniopss-Uriopss L’évaluation est une démarche permanente et continue au service de l’amélioration de la qualité des prestations et des services. L’évaluation interne et externe sont ainsi l’occasion d’une valorisation des modalités d’intervention des établissements et des services. La dimension de contrôle, inhérente à l’évaluation en ce qu’elle conditionne le renouvellement de l’autorisation, ne doit pas empêcher la dynamique plus large autour des projets d’établissements et de services. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 17 H – LES PROPOSITIONS D’ACCOMPAGNEMENT DE L’URIOPSS Dans le cadre de sa mission de soutien technique, l’Uriopss dispose d’un service d’accompagnement doté d’une méthodologie et d’outils (créés par le réseau Uniopss-Uriopss) qui vous permettra d’intégrer l’ensemble des dimensions d’une association d’action sociale, médico-sociale, de santé et de solidarité développées dans ce document. Ce service est animé par une équipe de conseillers techniques aux compétences alliant expertises techniques, transversales et sectorielles. «Nos accompagnements pour la réalisation de vos projets stratégiques associatifs» L’équipe de conseillers techniques Gestion - Organisation Claire De Muynck – Tel 04 96 11 02 27 [email protected] Claire De Muynck Ressources humaines - Formation Catherine Ruaux – Tel 04 96 11 02 25 [email protected] Caroline Saïz - Tel 04 96 11 02 37 [email protected] Santé - Lutte contre les exclusions Géraldine Meyer – Tel 04 96 11 02 34 [email protected] Droit des personnes – Enfance-Famille – Etablissements sanitaires Cécile Bénezet - Tel 04 96 11 02 36 [email protected] Droit social - Droit associatif Emmanuelle Ausina-Stragier – Tel 04 96 11 02 35 [email protected] Personnes âgées - Personnes handicapées Aide à domicile - Evaluation Valentine Drieux – Tel 04 96 11 02 21 [email protected] François Flory Le Floch – Tel 04 96 11 02 28 [email protected] Sophie Rezzi - Tel 04 96 11 02 29 [email protected] Organisation territoriale-vie associative Véronique Dor – Tel 04 96 11 02 24 [email protected] Référents de l’accompagnement «projet stratégique» Véronique Dor – Tel 04 96 11 02 24 - [email protected] François Debelle – Directeur régional - Tel 04 96 11 02 20 - [email protected] Uriopss Paca et Corse – Février 2014 18 I – REFERENCES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES Le projet d’établissement dans le code de la santé publique Partie législative Sixième partie : Établissements et services de santé Livre Ier : Établissements de santé Titre IV : Établissements publics de santé Article L6143-2 Le projet d'établissement définit, notamment sur la base du projet médical, la politique générale de l'établissement. Il prend en compte les objectifs de formation et de recherche définis conjointement avec l'université dans la convention prévue à l'article L. 6142-3 du présent code et à l'article L. 713-4 du code de l'éducation. Il comporte un projet de prise en charge des patients en cohérence avec le projet médical et le projet de soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques, ainsi qu'un projet social. Le projet d'établissement, qui doit être compatible avec les objectifs du schéma d'organisation des soins, définit, dans le cadre des territoires de santé, la politique de l'établissement en matière de participation aux réseaux de santé et d'actions de coopération mentionnées au titre III du présent livre. Il prévoit les moyens d'hospitalisation, de personnel et d'équipement de toute nature dont l'établissement doit disposer pour réaliser ses objectifs. Le projet d'établissement est établi pour une durée maximale de cinq ans. Il peut être révisé avant ce terme. Article L6143-2-1 Le projet social définit les objectifs généraux de la politique sociale de l'établissement ainsi que les mesures permettant la réalisation de ces objectifs. Il porte notamment sur la formation, l'amélioration des conditions de travail, la gestion prévisionnelle et prospective des emplois et des qualifications et la valorisation des acquis professionnels. Le projet social est négocié par le directeur et les organisations syndicales représentées au sein du comité technique d'établissement. Le comité technique d'établissement est chargé de suivre, chaque année, l'application du projet social et en établit le bilan à son terme. Article L6143-2-2 Le projet médical comprend un volet «activité palliative des pôles ou structures internes». Celuici identifie les pôles ou structures internes de l'établissement au sein desquels sont dispensés des soins palliatifs. Il précise les mesures qui doivent être prises en application des dispositions du contrat pluriannuel mentionné aux articles L. 6114-1 et L. 6114-2. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 19 Le projet d’établissement et/ou de service dans le secteur social et médicosocial Définition du code de l’action sociale et des familles ARTICLE L. 311-8 DU CASF Pour chaque établissement ou service social ou médico-social, il est élaboré un projet d'établissement ou de service, qui définit ses objectifs, notamment en matière de coordination, de coopération 2 et d'évaluation des activités et de la qualité des prestations, ainsi que ses modalités d'organisation et de fonctionnement. Le cas échéant, ce projet identifie les services de l'établissement ou du service social ou médico-social au sein desquels sont dispensés des soins palliatifs et précise les mesures qui doivent être prises en application des dispositions des conventions pluriannuelles visées à l'article L. 313-12. Ce projet est établi pour une durée maximale de cinq ans après consultation du conseil de la vie sociale ou, le cas échéant, après mise en oeuvre d'une autre forme de participation». ARTICLE L313-4 L'autorisation est accordée si le projet [de création ou de transformation] : 1 Est compatible avec les objectifs et répond aux besoins sociaux et médicosociaux fixés par le schéma d'organisation sociale et médico-sociale dont il relève et, pour les établissements visés au b du 5 du I de l'article L. 312-1, aux besoins et débouchés recensés en matière de formation professionnelle ; 2 Satisfait aux règles d'organisation et de fonctionnement prévues par le présent code et prévoit les démarches d'évaluation et les systèmes d'information respectivement prévus aux articles L. 312-8 et L. 312-9 ; 3 Répond au cahier des charges établi, dans des conditions fixées par décret, par les autorités qui délivrent l'autorisation, sauf en ce qui concerne les projets visés au II de l'article L. 313-1-1 ; 4 Est compatible, lorsqu'il en relève, avec le programme interdépartemental mentionné à l'article L.312-5-1, et présente un coût de fonctionnement en année pleine compatible avec le montant des dotations mentionnées, selon le cas, aux articles L. 312-5-2, L. 313-8, L. 314-3, L. 314-3-2 et L.314-4, au titre de l'exercice au cours duquel prend effet cette autorisation. L'autorisation fixe l'exercice au cours de laquelle elle prend effet. L'autorisation, ou son renouvellement, peuvent être assortis de conditions particulières imposées dans l'intérêt des personnes accueillies. Pour les projets ne relevant pas de financements publics, l'autorisation est accordée si le projet satisfait aux règles d'organisation et de fonctionnement prévues au présent code, et prévoit les démarches d'évaluation. ARTICLE 312-7 : Afin de favoriser leur coordination, leur complémentarité et garantir la continuité des prises en charge et de l'accompagnement, notamment dans le cadre de réseaux sociaux ou médico-sociaux coordonnés, les établissements et services peuvent : 1 Conclure des conventions entre eux, avec des établissements de santé ou avec des établissements publics locaux d'enseignement et des établissements d'enseignement privés ; 2 Créer des groupements d'intérêt économique et des groupements d'intérêt public et y participer ; 3 Créer des groupements de coopération sociale ou médico-sociale ; 4 Procéder à des regroupements ou à des fusions. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 20 J - BIBLIOGRAPHIE Recommandations de l’ANESM Elaboration, rédaction et animation du projet d’établissement et de service, 2009 Les attentes de la personne et le projet personnalisé, janvier 2012 La conduite de l’évaluation interne dans les établissements et services visés à l’article 312-1 du CASF, juillet 2009 Mise en œuvre de l’évaluation interne dans les établissements et services visés à l’article 312-1 du CASF, 2012 Concilier vie en collectivité et personnalisation de l’accueil et de l’accompagnement, novembre 2009 Ouvrages de référence Guide de l’ambition associative – réseau UNIOPSS – URIOPSS - 2003 Le projet associatif, un projet de société, les cahiers de l’Uniopss n°17, mars 2005 Anthropologie du projet, Jean-Pierre Boutinet, PUF 2005 Elaborer son projet d’établissement social et médico-social, Jean-René Loubat, Dunod, 2005 La qualité et l’évaluation dans le secteur social et médico-social, Christian Peroz, éd. Seli Arslan, 2010 La démarche qualité dans le champ médico-social. Analyse, critiques, perpsectives et pratiques, sous la direction de Xavier Gallu, Albdelhak Qribi, ERES, 2010 Outils pour réussir l’évaluation en action sociale, François Charleux, ESF éditeurs, 2010 Réussir l’évaluation interne en action sociale, préparer l’évaluation externe, François Charleux, Daniel Guaquère, 2009 Evaluer les établissements et les services sociaux et médico-sociaux, Pierre Savignat, 2009 Conduire l’évaluation externe dans les établissements sociaux et médico-sociaux, Pierre Savignat, Dunod, 2010 Uriopss Paca et Corse – Février 2014 21 La charte de l'Uriopss Paca et Corse Préambule La présente charte s'inscrit dans l'esprit d'engagement associatif et de participation au corps social développé depuis le début du XXème siècle par l'Office Central des Oeuvres8, et amplifié par Maurice Chaix Bryan9, après la deuxième guerre mondiale, en parallèle à la généralisation de la protection sociale. Cet esprit des fondateurs s'inscrit dans un ensemble de valeurs humanistes fondées sur la gratuité et l'ouverture aux autres dans une tradition méditerranéenne d'intégration sociale. Il s'appuie également sur l'initiative et l'innovation en matière d'organisation sociale, les associations, acteurs autonomes, se définissant et agissant comme trait d'union entre l'individu et la société. Les valeurs fondatrices Primauté de la personne : respect de la dignité et de l'intégrité de l'être humain Action collective comme moteur du développement de la solidarité dans une démarche d'équité et de fraternité Ouverture aux autres Pluralisme par un refus de toute action partisane à caractère politique, confessionnel et/ou culturel Equilibre entre droits et devoirs comme fondement d'une attitude de responsabilité et de participation Promotion des valeurs exprimées dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, dans la Convention Internationale des Droits de l'Enfant et dans le Préambule de la Constitution de notre pays. 8 9 Premier regroupement des œuvres de bienfaisance de Marseille créé en 1917 et structure sur laquelle l’Uriopss s’est, dès sa création, appuyée. Fondateur de l’Uriopss en 1947 et Président jusqu’en 1983. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 22 Convictions et motivations L'action de l'Uriopss Paca et Corse est guidée et soutenue par un ensemble de convictions et de motivations fortes étroitement liées : la vie en société implique une participation active et une responsabilité de tout le corps social ; la vie associative est un vecteur de la vie démocratique de notre pays par la fonction essentielle de veille qu'elle assure ; la double dimension, politique et économique, des associations d’action sociale témoigne d’une autre forme d’entreprendre ; le lien social fonde la structure de la communauté ; l'intégration sociale est une priorité d'action pour lutter contre l'exclusion, la participation active de toute personne destinataire de cette action en étant une des conditions essentielles. Une mission : l'action dans l'union Cette mission s'appuie sur des valeurs mais également sur des principes d'action : unir les associations, au niveau régional et départemental, pour affirmer et développer dans chaque territoire, de manière claire et forte, leur projet d'intérêt général et d'utilité sociale ; contribuer à l'observation des besoins sociaux pour être force de propositions sanitaires, sociales et culturelles novatrices, avec une exigence de qualité du service rendu et d'adaptation aux évolutions de notre société ; coopérer avec les acteurs publics et privés concourant au maintien de la cohésion sociale, notamment en étant médiateur entre les associations, les pouvoirs publics et les autres partenaires ; développer l'action transversale en invitant les différents acteurs à travailler ensemble, en privilégiant la mise en réseaux et en encourageant les multiples formes de coopération ; reconnaître la place et organiser le droit d'expression de la personne au centre de l'action ; faire reconnaître la fonction spécifique du secteur non lucratif par des contrats d'initiative associative, négociés avec nos partenaires ; ces conventions définissant des objectifs communs et des engagements respectifs sur un projet partagé et une action évaluée ; promouvoir la transparence financière des associations en utilisant les moyens d'une gestion rigoureuse. Uriopss Paca et Corse – Février 2014 23 Union inter-régionale interfédérale des organismes privés non lucratifs, sanitaires et sociaux - Association loi 1901 54-56, rue Paradis 13286 Marseille cedex 6 - tel : 04 96 11 02 20 - fax : 04 96 11 02 39 - [email protected] Organisme de formation déclaré N° 93130058113 - Siret 782 886 691 00016