La défense de l`animal - Revue n°86 de février 2016

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La défense de l`animal - Revue n°86 de février 2016
JOURNAL DES S.P.A. DE FRANCE - REVUE TRIMESTRIELLE
N°86
FÉVRIER 2016
2,30 E
L’INTERVIEW
DU PRÉSIDENT DE LA CNSPA
UNE MAISON DE RETRAITE
POUR LES CHATS
CHARLIE, CHIEN DE REFUGE
ET STAR DE LA TV
Photo : Leif, sauvé par la SPA Sud Alpine
DÉFENSE DE L’ANIMAL - CONFÉDÉRATION NATIONALE DES SOCIÉTÉS DE PROTECTION DES ANIMAUX DE FRANCE ET DES PAYS D’EXPRESSION FRANÇAISE - REVUE TRIMESTRIELLE
“
Sommaire
“
N°86 - FÉVRIER 2016
L’homme a peu de chances de cesser d’être un tortionnaire
pour l’homme, tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal
son métier de bourreau.
Marguerite Yourcenar (1903-1987)
P. 3
P.4
LA LETTRE DU PRÉSIDENT
• Remise de médaille pour Diesel
ACTUS DE LA CNSPA
• L’interview du Président de la CNSPA
•L
es attaques de la SPA-Paris : extraits de l’article du Monde
• Abattoir d’Alès : la CNSPA porte plainte
Aides aux refuges
• Actes de cruauté : une enquêtrice commune
pour deux associations
• SPA de Perpignan : une rénovation urgente
• SPA du Dauphiné : regroupement des sites
• SPA Sud Alpine : un espace vétérinaire de qualité
P. 10
ECHOS DES REFUGES
• Juliette et Charlie ont ému la France dans l’émission
« Incroyable Talent »
• 10 chiens saisis sur décision du Tribunal
dans les Alpes de Haute-Provence
• Les violences infligées à un chiot choquent l’assistance
lors d’un procès
• Une Présidente d’association justement couronnée !
• Les Chats de Noé : une maison de retraite pour chats
P. 14
DOSSIER PRATIQUE
• Peste aviaire en france
P. 15
P. 6
HISTOIRE D’UN SAUVETAGE
• Qui sont ces tortionnaires ?
P. 7
P. 13
EN BREF...
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Directeur de la publication : JP BEGNATBORDE • Dépôt légal
1er trimestre 2016 • Coordination rédaction :D. Dupont • Comité
de relecture : Monique Arens, Alice Aussant, Noëlle Brune •
Conception graphique & maquette : G. Petit.
Imprimé par : Imprimerie Tanghe Printing.
La lettre du Président
REMISE DE MÉDAILLE
POUR DIESEL
Jean-Pierre BEGNATBORDE
Président de la CNSPA
Le 18 novembre dernier,
DIESEL, chienne malinoise,
était tuée lors de l’assaut de
Saint Denis, assaut donné
suite aux attentats de Paris.
L
La Confédération Nationale des SPA de
France a décidé de décerner la médaille
du Général de Grammont(1) à Diesel, à
titre posthume.
En perdant la vie, elle a sans doute sauvé
celles de policiers du RAID.
Les chiens du RAID, du GIGN ou
des autres unités spéciales, suivent un
entraînement dur et intense, qui, couplé
aux qualités spécifiques des malinois,
chiens naturellement sportifs, tenaces
et intelligents, permet des interventions
très efficaces dans les situations les plus
complexes.
En s’inclinant devant les qualités et le
sacrifice de Diesel dans les circonstances
dramatiques que notre pays traverse, la
Confédération souhaite rappeler que,
de tout temps, les chiens ont été les
précieux auxiliaires des hommes dans
leur lutte pour la vie.
La médaille du Général de Grammont
sera décernée à Diesel à titre posthume,
à l’occasion d’une cérémonie prévue lors
de la prochaine Assemblée Générale de
la CNSPA.
La Direction Générale de la Police
Nationale a accepté notre proposition
et nous a remerciés de notre solidarité.
(1) Député qui a fait voter la 1ère Loi de protection animale, en 1850.
La défense de l’animal
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Actus de la CNSPA
INTERVIEW
Jean-Pierre Begnatborde
Interview parue dans « Animaux bonheur » n° 6 - octobre 2015
J
ean-Pierre BEGNATBORDE - Président de la Confédération
Nationale des SPA de France (CNSPA) et Président de l’Association
de Défense des Animaux d’Espalion (Aveyron)
Quelles sont les grandes missions
de votre confédération ?
La mission première de la CNSPA, sa raison
d’être même, est de porter haut et fort les
couleurs de ses associations et de la protection animale dans son ensemble.
À ce titre, nous sommes force de proposition
et de négociation sur les terrains législatif et
réglementaire.
Nous luttons au travers des actions juridiques et judiciaires engagées contre toutes
les maltraitances en tout lieu où elles se commettent et quelle que soit l’espèce animale
qui la subit.
Notre mission de fédérer toutes nos associations se retrouve en particulier dans :
- Les temps de rencontre,
- Les élans de solidarité que nous relayons,
organisons et mettons en œuvre,
- Les temps de formation,
- Les circulaires et les notes d’information,
documentations et autres objets de publicité que nous envoyons à toutes nos associations membres.
Au quotidien, nous soutenons concrètement
nos associations adhérentes sur le plan technique, administratif, juridique et matériel.
Par ailleurs, la Confédération, reconnue
d’utilité publique, peut recevoir pour le
compte de ses associations membres, des legs
et autres libéralités exonérés de droits successoraux. Les fonds ainsi recueillis sont reversés
à l’association concernée, dans le respect absolu des volontés du testateur.
4
La défense de l’animal
Paradoxalement, votre association
qui a une longue histoire et mène
des actions importantes, n’est
pas si connue du grand public, au
sens où les gens ne savent pas
toujours comment fonctionne un
refuge, qui s’en occupe, qui le gère,
comment fonctionne votre fédération de refuges, où est le siège etc.
Pourquoi d’après vous ? Pourquoi
des refuges CNSPA, par exemple,
ne dépendent-ils pas de la SPA
Paris ?
À sa création, la Confédération n’avait pas
vocation à être connue du grand public. À
ce jour, nos associations, conscientes de la
nécessité d’afficher une image d’union, demandent que notre représentativité nationale se développe afin d’éviter toute confusion entre la Confédération et la SPA Paris.
A cet égard, il est essentiel de préciser que la
Confédération Nationale des SPA de France
et la SPA Paris sont deux organisations totalement différentes.
Toutes nos associations sont indépendantes
et sont particulièrement attachées à cette
indépendance. Elles gèrent seules, en toute
autonomie, leur structure dans le respect du
cadre législatif en vigueur.
Elles ne souhaitent en aucune façon dépendre d’un organe centralisateur et décisionnaire à l’image de la SPA Paris.
Fortes du soutien de 450 000 adhérents et de
3 000 bénévoles, nos associations confédérées et leurs 1200 salariés accueillent, chaque
année, 180 000 animaux, toutes espèces
confondues. Ces chiffres sont en constante
augmentation.
Comment fonctionnent vos refuges ? Quel lien personnel avezvous avec ces refuges, rencontrez-vous les responsables ?
Chaque refuge est autonome et fixe luimême, dans le double respect du droit et
de la protection animale, ses modalités de
fonctionnement. En outre, s’agissant des
ressources financières, elles dépendent exclusivement de la générosité des donateurs.
Pour ma part, j’ai toujours un grand plaisir à rencontrer les responsables associatifs,
en participant notamment à nos temps
d’échanges et de formation régulièrement
organisés (congrès, réunions régionales, formations, etc).
Comment fonctionnez-vous au
quotidien (équipe, financements) ?
La Confédération est une association composée de 12 administrateurs bénévoles et de
6 personnels salariés.
Notre financement repose sur :
- Les cotisations des associations adhérentes.
- Un mince pourcentage (3%) que nous prélevons lorsque nous percevons les legs pour
le compte de nos associations.
- Des legs reçus en propre.
Comment devenir enquêteurs
pour la CNSPA ? Et bénévoles ?
Vous trouverez sur notre site internet,
http://www.lesspadefrance.org les coordonnées de l’association la plus proche de chez
vous vers laquelle vous orienter afin de proposer vos services en tant que bénévole. Une
information préalable vous permettra d’accéder au statut d’enquêteur.
Quelles ont été vos grandes actions
de terrain en 2015 ? Pouvez-vous
nous parler des projets 2016 ?
Compte tenu de notre forme fédérative, toutes
nos actions sont d’envergure et se doivent
d’être empreintes d’exemplarité. C’est en particulier la raison pour laquelle, avec beaucoup
de professionnalisme et d’engagement, nos associations ont fait oublier la très triste démonstration d’amateurisme dont ont été victimes
les 24 chiens du refuge de Tarbes, récemment
transférés au bénéfice de la SPA Paris dans des
conditions totalement indignes et indécentes.
Tout au contraire, nos opérations ADEL
(Aide à la DELocalisation), menées en 2015
pour le sauvetage et le transfert des animaux,
sont conduites dans une rigueur absolue où le
confort de l’animal demeure la principale préoccupation.
Mais nos associations rencontrent également
des situations réclamant une mobilisation urgente et une coordination, à l’image de cette
affaire médiatique actuelle dans laquelle près
de 150 chevaux en grande souffrance ont
dû, pour la plupart d’entre eux, être déplacés
sur des sites appartenant à deux associations
confédérées, le Refuge Equin Terre Plaine
(Yonne - 89) et l’association CHEVAL (Gard
– 30).
En 2016, nous poursuivrons le développement :
-
De la communication en faveur de nos
associations,
- Du réseau solidarité inter-associations,
- Du fonds de secours (financier et matériel)
- Du service juridique
Quelles sont les grandes
difficultés rencontrées par la
CNSPA ? Sont-elles plus grandes
aujourd’hui que par le passé
(la situation des animaux se
dégrade-t-elle en termes de
protection ?)
Très clairement, notre Confédération se
doit d’agir pour convaincre les partenaires et
décideurs institutionnels de se mobiliser pour
soutenir les actions destinées à repousser la
misère animale : application stricte des lois
de protection, répression sans faiblesse des
actes trop souvent banalisés, et recherche de
solutions innovantes pour faire évoluer les
mentalités. Qui peut, par exemple, croire
qu’aujourd’hui, la reconnaissance de l’animal
en tant qu’être sensible, pourtant tellement
évidente, a modifié les comportements ?
Quelles sont vos plus belles
réussites ?
La plus belle est sans conteste le fait que notre
Confédération soit gagnée par le succès. Elle
attire de plus en plus d’associations et, à l’heure
actuelle, 23 candidatures d’associations sont
en cours de traitement, espérant rejoindre nos
260 autres structures.
Quelles anecdotes heureuses avezvous à faire partager à nos lecteurs ?
Il y en a fort heureusement beaucoup, mais
laquelle choisir ? Je dirais, cette histoire récente
du veau sauvé de l’abattoir par notre refuge de
Sarrebourg (Moselle – 57) par exemple… Je
vous renvoie à notre revue « La Défense de
l’Animal », disponible sur notre site.
Comment faites-vous, vous et vos
équipes, pour tenir moralement
devant tant de détresse animale ?
Cette détresse animale est-elle en
augmentation ?
Heureusement certains combats portent leurs
fruits et nous confortent dans l’idée que notre
lutte n’est pas vaine : la corrida, malgré des
tentatives de démonstrations spécieuses d’une
pseudo-tradition, recule et sera rapidement
déclarée illégale en France. Les discours des
aficionados ne font que retarder l’inexorable.
Oui, indéniablement, la détresse animale
connaît une augmentation du simple fait de la
marchandisation, qu’il s’agisse des grandes enseignes de vente animalière, de la progression
des salons soi-disant dédiés à l’animal ou de la
cupidité des particuliers qui n’hésitent pas à
faire reproduire leurs animaux pour s’assurer
le superflu.
Que pensez-vous de la protection
des animaux aujourd’hui en France ?
Que faut-il faire ? Ne pas faire ?
Compte tenu de ce que j’ai pu vous dire par ailleurs, et en dépit des déclarations tonitruantes
de certains politiques, il ne peut être honnêtement soutenu que la protection animale
organisée en France réponde parfaitement aux
besoins des animaux. Deux exemples simples,
parmi de nombreux autres, permettent de se
faire une idée des progrès qu’il reste à accomplir :
- la stérilisation des chats : le nombre de chats
augmente chaque année dans les foyers français, et le fait que très peu soient stérilisés provoque une explosion du nombre des félins,
qui, immanquablement, finissent pour la
grande majorité abandonnés dans la rue à une
vie misérable. C’est pourquoi notre campagne
annuelle d’affichage a tenté, par un visuel
choc, de convaincre les propriétaires de chats
de les faire stériliser.
- la lutte contre la commercialisation sauvage,
qui génère des achats d’impulsion qui se terminent souvent très mal, à la fois pour l’animal mais aussi pour ses maîtres. Il ne faut jamais acheter sur Internet et dans les foires aux
chiots et aux chatons. Préférez l’adoption en
refuge, vous y serez bien conseillés !
Comment aider la Confédération,
seulement par les dons ?
Bien sûr, comme dans toute action d’envergure, c’est presque banal de dire que l’argent
est le nerf de la guerre.
Les dons, bien sûr, sont toujours les bienvenus, mais on peut aussi aider en venant faire
quelques heures de bénévolat dans nos associations ou en véhiculant les bons messages, tels
que : «faites stériliser votre chat», «privilégiez
l’adoption dans les refuges» et enfin, «aidez
l’association proche de chez vous».
Comment voyez-vous l’avenir
de la CNSPA ? Le regretté Pierre DAC disait que l’art de la
prévision était difficile,… surtout lorsqu’il
concernait l’avenir !
Plus sérieusement, les chiffres et les tendances
le montrent très clairement : la CNSPA,
chaque jour plus représentative de la protection animale en France, va nécessairement
occuper la place qu’ambitionnent ses associations membres.
C’est le travail formidable accompli par nos
anciens qui a fait de cette Confédération la figure emblématique que recherche aujourd’hui
la nouvelle génération des protecteurs des animaux. Elle est devenue symbole d’indépendance, pas de cette indépendance qui éloigne,
mais au contraire de celle qui, dans une recherche de solidarité, rapproche.
Porteuse d’espoir, elle sera demain le fer de
lance de la quasi-totalité des associations de
protection animale et constituera un partenaire incontournable des pouvoirs publics locaux mais également nationaux.
En tous cas, je peux vous dire que mon équipe
et moi ferons tout pour qu’elle reste à l’écoute
des besoins des associations membres, de façon à actualiser régulièrement ses actions afin
qu’elles demeurent en phase avec les attentes
des refuges et l’évolution des regards sur la protection animale.
La défense de l’animal
5
Actus de la CNSPA
Le 17 octobre 2015,
Le Monde faisait paraître
une pleine page sur les
attaques de la SPA-Paris
à l’encontre de notre
Confédération.
M
orceaux choisis (l’intégralité de l’article est consultable sur notre site cnspa.fr - rubrique « presse »)
« D’un côté, la vénérable Société Protectrice des
Animaux (SPA). C’est elle qui attaque. De l’autre, une série
d’associations, parfois très anciennes aussi, réunies au sein
de la Confédération Nationale des Sociétés de Protection
des Animaux de France. En jeu, l’utilisation du sigle SPA,…
« Nous avons la ferme volonté de défendre le nom SPA,
pour empêcher toute confusion », affirme Natacha Harry, la
présidente de la SPA. « C’est fort de café ! C’est comme si les
boulangeries Paul voulaient interdire à tous les boulangers
de France d’utiliser le terme boulangerie », rétorque-t-on
à la Confédération, qui a intenté à son tour une action en
justice.…
Des deux côtés, on reconnaît que ce flou autour du sigle SPA
crée des soucis, notamment d’image. Il y a quelques années,
certaines SPA indépendantes cherchaient à se démarquer
de celle de Paris, dont la gestion calamiteuse faisait tache.
…Mais l’enjeu-clé, même si Natacha Harry n’en parle qu’à
demi-mot, est bien financier… L’association du boulevard
Berthier, à Paris, ne gère que 58 refuges sur plus de 350 en
France. Pas de raison qu’elle capte 100 % des legs.
Dans les années 2000, la Cour des comptes avait fureté à
plusieurs reprises à la SPA et constaté l’« extrême désordre »
du service chargé des legs, une « absence de rigueur » à
l’origine de détournements. Très mal gérée, en déficit,
l’association dans son ensemble avait été confiée trois ans
aux mains d’un administrateur judiciaire…
Entre la SPA née à Paris et cette confédération provinciale,
les frictions ne sont pas nouvelles. A plusieurs reprises,
l’association parisienne a voulu interdire aux autres d’utiliser le sigle SPA. Sans succès. En 1981, la Cour de cassation a tranché : la dénomination « Société protectrice des
animaux » ne présente pas « un caractère d’originalité
suffisant pour la rendre susceptible d’une appropriation
privative ». C’est une appellation générique, utilisable par
toutes les associations dont c’est l’objet…
L’association parisienne entend interdire aux autres associations l’emploi du sigle seul ou de « SPA de France », comme
de tout logo mettant en exergue le nom SPA, et réclame
100 000 euros en dommages et intérêts.
La Confédération a immédiatement contre-attaqué. Elle a
porté plainte en diffamation à la suite de propos de Natacha
Harry évoquant l’« euthanasie massive » que pratiqueraient
certains refuges et entend bien rendre coup pour coup lors
du procès qui s’annonce sur l’usage du nom. »
Denis Cosnard, journaliste au Monde
En bref...
Ces maires interdisent sur leurs communes
les cirques détenant des animaux sauvages
onq (Nord) est la quinzième commune à interdire les cirques qui
présentent des animaux sauvages.
De plus en plus de communes renoncent à accueillir des cirques qui
produisent des animaux sauvages :
Bagnolet (Seine-Saint-Denis), Bessancourt (Val-d’Oise), Chassieu (métropole
de Lyon), Creil (Val-d’Oise), Fonte-
R
6
La défense de l’animal
nay-sous-Bois (Val-de-Marne), Ilkirch
(Bas-Rhin), La Trinité-sur-Mer (Morbihan), Montreuil (Seine-Saint-Denis),
Portes-lès-Valence (Drôme), Roquebrune-sur-Argens (Var), Vernaison
(métropole de Lyon), Villeneuve-lès-Avignon (Gard), Vourles (Rhône) et Yerres
(Essonne). (extraits de l’article d’Arnaud
Bélier, Ouest-France)
Site recensant les villes refusant les
cirques avec animaux : http://www.
cirques-de-france.fr/les-communesqui-agissent-en-faveur-des-animaux.
Vous y trouverez aussi un modèle de
délibération à proposer à vos élus
locaux.
La Confédération Nationale des SPA
de France se porte partie civile contre les
pratiques d’abattage illégales révélées à Alès
L
’association L214 a dévoilé, mioctobre dernier, une enquête vidéo
accablante pour l’abattoir communal d’Alès (Gard).
Les images sont difficilement soutenables.
Des chevaux, mal étourdis, reprennent
conscience sur la chaîne d’abattage. Les
cochons sont gazés. Les moutons sont
égorgés en pleine conscience dans un
tonneau rotatif avec pleine vue sur la salle
où sont découpés leurs congénères. Des
bovins conscients sont égorgés à même
le sol ou sont suspendus par une patte et
agonisent pendant de longues minutes.
La souffrance des animaux, déjà considérable quand la réglementation sur la
protection des animaux est respectée,
est ici décuplée par le non-respect de la
législation.
Après avoir fermé les yeux sur plusieurs
dénonciations, la mairie d’Alès a finalement cédé et a prononcé la fermeture de
l’établissement.
Mais ces pratiques ne sont malheureusement pas le fait d’un seul établissement.
La Confédération Nationale des SPA
de France condamne ces pratiques de
longue date (voir sur notre site : cnspa.fr,
rubrique « actualités », « campagne abattage ») aux côtés d’autres associations de
En bref…
Etonnant : Paris
dans le top 10 des
lieux accueillants
pour les chiens
oyager avec son chien dans ses
bagages peut parfois tourner à
la galère. Accès limité dans certains
hôtels, réservations saisonnières pas
toujours simples en appartement...
Que faire lorsque l’on est maître
d’un chien et que l’on veut partir
en vacances avec son toutou ?
Un site de locations allemand a recensé les destinations les plus accueillantes pour les chiens. Les lieux de
vacances ont été passés au crible du
comparateur. Parmi les critères utilisés
pour établir ce classement : l’accueil
des animaux dans les lieux d’hébergement.
Au terme de cette étude, il ressort que
Paris n’est pas si hostile que cela aux
chiens. La capitale finit même dans
le top 10 du classement, avec 1.400
offres qualifiées de “dog-friendly”,
recensées par le site Hometogo.fr.
Et le comparateur en ligne de citer
en exemple l’espace canin de la place
Denfert-Rochereau, idéal “pour se
dégourdir les pattes”.
Top 10 des lieux les plus sympas pour
les toutous : Bormes-les-Mimosas, les
Vosges, la côte landaise, Berlin, Lausanne, Paris, le lac d’Annecy, La Ciotat,
Troyes, Gap.
V
protection animale et pointe la trop rare
présence des inspecteurs vétérinaires aux
postes d’abattage, carence confirmée par
les rapports les plus récents de l’OAV
(Office Alimentaire et Vétérinaire) de la
Commission européenne.
Par ailleurs, en juillet 2013, à l’issue d’une
enquête minutieuse, la mission sénatoriale d’information sur la filière viande
avait préconisé d’« imposer des contrôles
physiques des vétérinaires au poste d’abattage,…», proposition n° 39 du rapport
final.
Afin qu’il soit mis un terme définitif aux
pratiques dénoncées, parfaitement indignes d’un pays qui a reconnu en 2015
le statut d’être sensible aux animaux, la
CNSPA a décidé de porter plainte. Elle
souhaite que toute la lumière soit faite sur
ces faits honteux et qu’une condamnation
exemplaire soit prononcée à l’encontre
des responsables que l’enquête désignera.
Dominique Dupont - CNSPA
Source : france3-regions.francetvinfo.fr
Un site Internet qui se modernise
L
e site Internet de la Confédération
a évolué et propose maintenant
deux nouvelles fonctionnalités :
La carte de France des refuges confédérés
est maintenant présentée sous une forme
dynamique : l’internaute peut se déplacer sur la carte de France et repérer ainsi
facilement les refuges proches de chez
lui. Auparavant, seule une recherche par
département était disponible et obligeait la personne habitant à la croisée de
plusieurs départements à une recherche
compliquée. Maintenant, il suffit de
zoomer sur sa région et, en cliquant sur
l’icône du ou des refuges proches, on
obtient ses coordonnées.
Un système de dons en ligne a été développé : les donateurs peuvent effectuer un
don par carte bancaire, soit à la CNSPA,
soit au refuge de leur choix. Un système
automatisé préviendra le refuge doté du
don effectué et la CNSPA le reversera
dans les meilleurs délais et dans son intégralité au refuge concerné. Le système est
bien entendu sécurisé.
Dominique Dupont - CNSPA
La défense de l’animal
7
Actus de la CNSPA
Aides aux refuges
Une enquêtrice commune, avec l’aide de la Confédération.
A
u printemps 2016, avec l’aide de la Confédération, deux associations confédérées, la SPA
Sud Alpine de Gap (05) et l’association AUDACCE de Barcelonnette (04), vont mettre
en commun leurs moyens pour agir plus efficacement contre la maltraitance animale.
Par le passé, compte tenu de leur proximité géographique, ces deux associations se sont déjà épaulées lorsqu’elles
étaient confrontées à des difficultés
qu’elles ne pouvaient résoudre seules.
Leur dernière coopération date du
15 octobre 2015, lors de la saisie de
chiens de traineau maltraités*
À partir du 1er mai 2016, un poste
d’enquêteur sera mis en place par le
biais d’un contrat aidé. L’enquêtrice,
forte de la formation dispensée par la
Confédération par le passé, de ses 5 ans
d’expérience, de son excellente connaissance du terrain et de sa collaboration
régulière avec Maître La Rocca, avocat à Gap, pourra intervenir sur deux
départements. Celui des Hautes-Alpes,
où de nombreux dossiers ont déjà été
traités et celui des Alpes-de-HauteProvence, où les enquêtes sur les cas de
maltraitance souffrent d’un manque de
temps et de moyens.
La Confédération a donné un coup
de pouce en accordant les moyens
financiers correspondant au règlement
pendant 2 ans des charges sociales liées
à cet emploi.
Ces deux associations confédérées
rendront compte de l’expérience et
espèrent que cette dernière pourra
servir de modèle à d’autres structures.
Michèle JAVELLE, Présidente AUDACCE
AUDACCE
4 avenue des Trois Frères Arnaud
04400 BARCELONNETTE
06 79 51 21 28
[email protected]
www.audacce.fr
S.P.A. Sud-Alpine
Zone des Essagnières
2 rue de la Charmille
05000 GAP
04.92.51.42.44 - 06.58.09.59.43
Internet : spasudalpine.fr
Courriel : [email protected]
Lorsque nous avons récupéré Leif, il
pesait moins de 20 kg, il était blessé à l’oreille et tenait avec peine sur
ses pattes. Aujourd’hui il pèse plus
de 35 kg, sa blessure est guérie. Il
garde de nombreuses traces de
morsures et il est toujours craintif
malgré toute l’affection dont sa famille adoptive l’entoure. Mais les
deux regards disent mieux que tous
les discours... Voyez la photo de Leif
aujourd’hui, en couverture… D’où
l’utilité des enquêtes pour pouvoir
retirer des animaux de l’enfer qu’ils
vivent au quotidien.
* Voir notre article page 11.
Une rénovation URGENTE
L
a SPA de Perpignan doit faire
face à plusieurs travaux de
rénovation, dont certains sont
urgents et exigés par les services de
l’Etat pour pouvoir continuer à accueillir les animaux dans de bonnes
conditions d’hébergement.
L’association a sollicité une aide de la
Confédération, afin de pouvoir lancer
les travaux au plus vite. L’aide accordée
permettra de :
- Rénover les toits des boxes du refuge,
ainsi que les portes endommagées (cf
photo). Les carrelages muraux seront
entièrement refaits, afin de garantir des
conditions d’hygiène optimales.
8
La défense de l’animal
- Refaire le bureau d’adoption : l’ordinateur principal sera remplacé, le revêtement de sol et les peintures murales
seront rénovés.
Certains travaux seront effectués par les
bénévoles pour réduire le coût de main
d’œuvre : peinture murale des bureaux
et pose du nouveau linoléum.
Les demandes de devis sont en cours
et l’association remercie vivement la
CNSPA pour son aide précieuse.
Olivier Louvet, Président
S.P.A. des Pyrénées Orientales
Le Refuge - Avenue de Prades - 66000 PERPIGNAN - 04.68.54.45.34.
Internet : spa-refuge-animalier.fr
Courriel: [email protected]
Regrouper le refuge sur un seul site
et avoir une chatterie assurant la
santé et le bien-être des chats
L
a SPA du Dauphiné qui recueille
des chiens et des chats abandonnés sur l’agglomération Grenobloise et le département de l’Isère a dû
passer un cap financier problématique.
En effet avec une conjoncture économique difficile et des subventions aléatoires et de moins en moins fréquentes,
il fallait retrouver un équilibre financier. Compte tenu de l’organisation sur
deux sites (une chatterie à Grenoble
et un chenil à Uriage situé à 8 km de
Grenoble), le choix a été fait de regrouper l’activité sur le site d’Uriage pour
diminuer les charges financières.
Cette opération a nécessité d’aménager une chatterie dans une partie
des locaux qui étaient non utilisés.
La conception de ces locaux s’est faite
suivant deux axes directeurs : assurer la
santé des chats et leur bien-être.
Pour l’aspect sanitaire le principe
retenu a été d’avoir des locaux séparés
permettant d’éviter les contaminations
et épidémies (une zone chats sains
adoptables, une nurserie, une quarantaine et une infirmerie) et d’avoir
un protocole sanitaire intégrant le
principe de la marche en avant (du
moins contaminé au plus contaminé).
L’évaluation faite récemment par la
DDPP nous a permis d’obtenir la note
A qui est la meilleure.
Pour l’aspect bien-être des chats, la
chatterie intègre le principe de la mise
en cage uniquement durant le délai
nécessaire à l’aspect sanitaire et ensuite
la vie en collectivité dans des locaux
aménagés avec un maximum d’agrès
ludiques : niches, arbres à chats, jeux,
parcours à chats sur les murs etc.
Nous tenons tout particulièrement
à remercier la CNSPA qui a su nous
aider efficacement dans cette situation
difficile en nous attribuant une aide
financière de 15 000€ pour la réalisation des travaux d’un coût total d’environ 80 000€.
Gérard LASSIAZ, Président
SPA du Dauphiné
Association Reconnue d’Utilité Publique
Refuge Jeanne BORGEY et Chatterie
Paulette GUILLAUD
Le Maupas – 38410 URIAGE
Adresse postale :
BP 2452 - 38034 GRENOBLE CEDEX 2
Mail : [email protected]
Un espace vétérinaire
et une chatterie de qualité
L
a SPA SUD ALPINE a loué
fin, 2013 à GAP, une villa pour
y créer une chatterie afin d’y
accueillir une cinquantaine de chats,
ainsi qu’un espace vétérinaire adapté
pour les animaux de notre association,
chats et chiens (ces derniers sont à
Veynes, les 2 lieux sont distants de 25
km). Nous avons investi des sommes
conséquentes pour aménager un
espace qui n’était pas destiné à cette
activité. Nous avons pu ainsi, outre
créer une salle d’opération, prévoir une
quarantaine et une infirmerie.
Malheureusement, par manque de
finances, nous n’avions pas pu terminer ces installations. Grâce à la somme
allouée par la Confédération, nous
avons pu finaliser ce projet en achetant
des cages où les chats et les chatons en
quarantaine et surtout les malades en
infirmerie, sont isolés, évitant ainsi la
contamination et les épidémies. De
plus, ces cages sont faciles d’entretien
et suffisamment grandes pour que les
chats qui doivent y rester assez longtemps puissent y être soignés et y vivre
leur convalescence dans les meilleures
conditions possibles.
Un grand merci à la Confédération de
nous avoir permis cet investissement
qui améliore la vie de nos petits protégés et le travail de nos salariés.
Chantal TERRASSON DUVERNON
Présidente
S.P.A. Sud-Alpine
Zone des Essagnières
2 rue de la Charmille
05000 GAP
04.92.51.42.44 - 06.58.09.59.43
Internet : spasudalpine.fr
Courriel : [email protected]
La défense de l’animal
9
Échos des refuges
JULIETTE ET CHARLIE
ONT ÉMU LA FRANCE DANS
L’ÉMISSION « INCROYABLE TALENT »
J
uliette Roux-Merveille, 19 ans, étudiante en école de cinéma à Montpellier, a gagné l’édition 2015 de l’émission
« Incroyable Talent » avec son chien Charlie, épagneul de 4 ans, adopté au refuge CNSPA de Montpellier Méditerranée Métropole où elle était bénévole.
La France entière a été émue par la qualité de la relation qu’elle a développée avec Charlie. Sa prestation, aux dires
d’un des jurés « … est la meilleure des publicités pour la SPA !».
1) Vous avez gagné la finale de « Incroyable
Talent » avec un chien qui a passé un an en
refuge : qu’est-ce qui vous satisfait le plus
dans cette affaire ?
Ce qui m’a fait plaisir, c’est que les gens ont compris le
message que je voulais faire passer, à savoir que les chiens de
refuge ne valent pas moins que les chiens d’élevage. C’est
grâce à la pression du public, qui était très ému par Charlie,
par ce qu’il avait vécu, par notre relation et par sa prestation,
que nous avons gagné.
2) Racontez-nous votre rencontre avec
Charlie, et pourquoi vous avez choisi de
l’adopter, lui et pas un autre ?
J’ai trouvé Charlie à la SPA de Montpellier Méditerranée
Métropole(1). Au risque de rendre l’histoire moins féérique,
je dois dire que Charlie n’était pas mon premier choix, je
n’ai pas eu de coup de foudre pour lui. Il y avait 250 chiens
10 La défense de l’animal
en attente d’adoption et j’en avais choisi 4 ou 5 autres avant
Charlie, mais le personnel du refuge avait refusé que je les
adopte. Tout simplement parce que c’était des chiens qui
avaient été battus, qui seraient donc difficiles à « apprivoiser » : les animateurs du refuge avaient peur que je ne m’en
sorte pas, en raison de mon jeune âge.
3) Pourquoi Charlie était-il au refuge ?
Son maître était décédé et sa famille n’avait pas voulu le
garder. Il y est resté un an car il y a beaucoup de chiens de
chasse au refuge, quasiment la moitié, et les gens n’imaginent
pas qu’un chien de chasse puisse être un chien de compagnie
agréable. De plus, Charlie est un épagneul, ce qui en fait un
chien trop commun pour retenir l’attention.
4) Comment se sont passés les premiers
mois avec Charlie ?
Au début, Charlie, qui avait passé un an en box, était
complément perdu et déboussolé : il ne savait pas pourquoi il
était chez moi et il passait son temps à fureter partout. Il avait un
immense besoin d’être rassuré et réclamait des câlins sans arrêt,
alors qu’aujourd’hui il est « bien dans ses pattes » et ne réclame
plus jamais de câlins aux inconnus.
Il a fallu aussi faire beaucoup de balades pour… lui faire perdre
du poids. Un an de box, avec une seule sortie par semaine et rien
d’autre à faire que manger, l’avait fait monter à 25 kg, alors que
son poids de forme, qu’il a aujourd’hui, est de 17 kg.
5) Avez-vous des conseils à donner
à des adoptants ?
Surtout, faire preuve de patience ! Les gens s’imaginent qu’ils
vont adopter un chien qui va faire les mêmes tours que Charlie
tout de suite. Mais il a fallu plus de deux ans pour que Charlie
maîtrise tous ses tours, beaucoup de patience et la mise en œuvre
d’une méthode positive, la seule qui fonctionne. Les premiers
jours ont été consacrés aux instructions de base : « assis », « couché » et à lui apprendre la marche en laisse, qui était très difficile
au début. Mais j’ai vérifié dès les premiers jours que Charlie était
réceptif au « dog dancing ».
6) Parlez-nous du bénévolat que vous avez
effectué au refuge de Montpellier ?
Qu’apportent les bénévoles à un refuge ?
J’ai fait du bénévolat pendant un an, durant les vacances scolaires :
je sortais les chiens et les prenais en photo pour les proposer à
l’adoption sur le site du refuge. J’ai dû attendre plusieurs années
d’être majeure pour pouvoir le faire : avant, je regardais les photos
des chiens sur le site et j’avais très envie de les promener pour
leur procurer un peu de joie. Les bénévoles apportent un contact
humain aux chiens ; ça les rééquilibre, les resocialise et puis, les
bénévoles sont nombreux à adopter des animaux de refuge !
7) Qu’est-ce que le passage dans l’émission
a changé dans votre vie et dans celle de
Charlie ?
Rien n’a changé pour Charlie ! Mon amour pour lui et ce que
je lui donnais étaient déjà à un niveau maximum avant l’émission. Pour moi, ça a changé beaucoup de choses : mon budget
d’étudiante était très très serré et l’achat des croquettes représentait
presque 50% de mon budget. Il était très difficile d’assurer les frais
vétérinaires, impossible d’acheter une nouvelle paire de chaussures
alors que la semelle des anciennes rendait l’âme. Aujourd’hui, j’ai
pu m’acheter des chaussures, du matériel photo pour mes études
et je pense à acquérir une voiture pour emmener mes chiens en
randonnée. Je vais aussi pouvoir faire des dons aux associations
qui me tiennent à cœur et assurer à ma deuxième chienne, Daïka,
les soins vétérinaires dont elle a besoin sans avoir peur de regarder
mon compte en banque.
8) Quels sont vos projets ?
Tout est en réflexion : je ne sais pas encore si je vais terminer mon
diplôme. Et Charlie est sollicité par des marques pour faire de la
publicité,…
9) A votre avis, quelles sont les priorités
en terme de protection animale ?
Il faudrait que les actes de cruauté soient punis plus sévèrement :
je ne comprends pas que quelqu’un qui a tué des chiens s’en tire
seulement avec une petite amende. Il faudrait aussi donner plus
d’importance aux animaux, que les journaux d’information par
exemple en parlent davantage. Nous, humains, nous avons créé
les chiens : nous sommes responsables d’eux et du fait qu’ils soient
bien traités.
(1) Affilié à la CNSPA
Propos recueillis par Dominique Dupont - CNSPA
10 chiens saisis sur décision du Tribunal à Jausiers
(Alpes-de-Haute-Provence)
C
’est grâce à l’intervention de
Audacce, association qui gère le
refuge de la Vallée de l’Ubaye et
est adhérente à la CNSPA, que les chiens
ont pu être mis en sécurité et soignés.
Des vacanciers, venus découvrir la vallée
de l’Ubaye en chiens de traineau, s’étaient
émus de l’état de maigreur et de santé
déplorable des animaux et avaient alerté
l’association.
Le propriétaire, un musher, a été reconnu coupable de privation de nourriture
et d’abreuvement, ainsi que de maintien
dans des habitats pouvant être cause de
souffrance. Il a été condamné à une interdiction de détenir des animaux, à 1 200 €
d’amende et à verser 1 350 € au titre de
préjudice à Audacce.
Mi-octobre, les dix chiens ont été répartis entre Audacce et les SPA de Gap et de
Grenoble, qui les ont proposés à l’adoption
une fois soignés.
Dominique Dupont - CNSPA
La défense de l’animal 11
Échos des refuges
LE FILM DES VIOLENCES EXTRÊMES
INFLIGÉES À UN CHIOT CHOQUE
L’ASSISTANCE LORS DU PROCÈS
L
e prévenu écope d’une peine
exemplaire et de dommages
et intérêts pour la SPA de
Rodez-Aveyron.
Ce lundi 23 novembre 2015, le Directeur de la SPA de Rodez-Aveyron, affiliée à la CNSPA, est appelé en urgence
pour se constituer partie civile dans le
cadre d’une comparution immédiate.
La veille, un individu avait menacé
d’une kalachnikov(1) sa voisine qui se
plaignait du bruit qu’il occasionnait à
6 heures de matin.
Les forces de l’ordre interviennent
alors dans l’urgence, arrêtent le fauteur
de troubles et identifient l’origine du
bruit.
L’accusé gardait le chiot d’un ami. Le
chiot, laissé seul pendant des heures,
s’était oublié dans l’appartement. C’est
alors que le prévenu demande à un ami
présent de filmer les « représailles ».
Le Président du Tribunal de Rodez
projette la vidéo du passage à tabac. Les
images sont tellement insoutenables
que l’assistance, personnel du tribunal
et journalistes compris, se lève, hurle,
pleure… à tel point qu’une suspension de séance d’un quart d’heure est
nécessaire pour que les débats puissent
se dérouler dans une relative sérénité.
À ce jour, nous sommes sans nouvelles
du chiot, emmené par son propriétaire : nous suivons cette affaire avec
attention.
Le prévenu a été condamné à trois
ans de prison, dont la moitié ferme.
Pendant deux ans il devra se soumettre
à une obligation de soins. Il a également
l’interdiction définitive de posséder un
animal de compagnie et devra verser
1 500 euros de dommages et intérêts
au propriétaire de sa victime, et 500
euros à la SPA de Rodez pour le chiot.
La SPA de Rodez a pris en charge
immédiatement le chat du forcené.
Dominique Dupont - CNSPA
(1) Qui s’est révélée factice
S.P.A. de Rodez
Comps d’Inières
12850 SAINTE RADEGONDE
Tél et fax : 05.65.71.99.36.
Internet : sparodez.celeonet.fr
Courriel : [email protected]
UNE PRÉSIDENTE D’ASSOCIATION
JUSTEMENT COURONNÉE !
S
aluons Denise Sula, Présidente de
la SPA de la Réunion, qui a été
distinguée à deux reprises lors de
l’année 2015.
12 La défense de l’animal
Son engagement pour la cause des
animaux a été reconnu par le Comité
« Femmes d’exception », émanant du
Conseil général de la Réunion. 300
membres d’associations réunionnaises
ont été présélectionnés, Mme Sula fait
partie des 12 lauréates qui figurent sur
un calendrier diffusé à toutes les collectivités publiques.
Autre distinction : l’Etoile Européenne
du Dévouement Civil et Militaire
créée en 1999 et présidée par Madame
Anh Dao TRAXE, « fille de cœur » de
Jacques Chirac. Madame Sula l’a reçue à
l’échelon « Or ». L’objectif de cette Etoile
est d’honorer les personnes physiques et
morales qui font preuve d’exemplarité
dans leur vie quotidienne et professionnelle et qui viennent en aide à leurs
semblables.
Denise Sula s’est investie à la SPA de la
Réunion depuis 1989. D’abord bénévole, elle en assure la présidence depuis
1997. En 1995, elle y créait un Centre
de Stérilisation et un Dispensaire en
2008.
Dominique Dupont – CNSPA
SPA DE LA REUNION
BP 971
97479 SAINT DENIS CEDEX
02-62-28-67-78
[email protected]
spareunion.fr
LES CHATS DE NOÉ :
UNE MAISON DE RETRAITE POUR CHATS
F
rédérique Tizzoni a créé la maison de retraite « LES CHATS DE NOE »
en 2002. Elle était alors auxiliaire de vie chez les personnes âgées et
handicapées et s’est vite rendu compte que, lors du décès de leurs propriétaires, les chats étaient, soit jetés à la rue par la famille, soit euthanasiés. Emue
par cette misère féline incommensurable, elle décide de créer, sur ses fonds
propres, une structure pouvant accueillir les chats abandonnés, SDF, accidentés,
handicapés ou dont personne ne veut. Chaque cas est étudié dans l’urgence, et
les animaux pris en charge deviennent “ses chats” puisqu’ils ne sont pas replacés.
La structure d’accueil se compose d’une
trentaine de chalets, tous chauffés,
équipés de chatières pour que les chats
y vivent en totale liberté. Les parcs
attenants sont entièrement grillagés et
ombragés. Plusieurs parcs composent
le “village” : le parc des chats âgés
et malades ayant besoin de manger
tranquillement, le parc des chats âgés
sans problèmes de santé, trois autres
parcs accueillent les chats sociables et
un dernier parc les chats sauvageons
et à caractère difficile. Le total des
pensionnaires varie entre 186 et 225,
mais l’année dernière a été terrible
en terme d’entrées : plus de 100 nouveaux arrivés dans l’année, alors que la
moyenne est de 45 !
Des aides permettent de faire vivre tout
ce petit monde :
L’association est affiliée depuis 4 ans à
la Confédération des SPA de France, ce
qui lui permet d’être tenue au courant
des lois, des actions menées pour la stérilisation, contre l’abandon, etc. Grâce
à cette affiliation, l’association peut
bénéficier de legs exonérés de droits de
succession.
La Fondation « 30 Millions d’amis »
parraine l’association depuis bientôt 9
ans et lui octroie des aides pour les frais
vétérinaires et des palettes de croquettes.
les 180 adhérents (encore trop peu
nombreux) apportent leur soutien sous
forme d’adhésions, de dons en espèces
ou en nature.
Deux salariés apportent leur aide à
Frédérique et s’occupent aussi de la
garde de chats dont les propriétaires
sont partis en vacances ou hospitalisés.
*pour se le procurer : envoyer un chèque de 19 € (15 € plus 4 € de frais de port) à l’association
Une partie de la propriété a été aménagée dans ce but. Cela permet d’équilibrer le budget !
Par le biais de « Clic animaux », l’association Les Chats de Noé a pu régler
des frais vétérinaires, pour le sauvetage
d’une quinzaine de chats en Guadeloupe, par exemple.
Enfin, Frédérique Tizzoni a écrit
un livre en 2012 (LES CHATS DE
NOE*), pour fêter les 10 ans de la
structure et une page Facebook a été
créée, ce qui permet de donner régulièrement des informations aux personnes
qui soutiennent l’association.
Les Chats de Noé
Les Loches
375 B route de Pied Buisson
26240 ST BARTHÉLÉMY DE VALS
04.75.03.98.73.
Courriel : [email protected]
En bref...
La CNSPA, avec d’autres associations
et des personnalités, a demandé à l’Académie Française
de faire entrer le mot « Sentience » dans le dictionnaire
e sens de cette démarche est à la fois de rendre
hommage aux facultés des animaux et d’enrichir
la langue française.
La sentience (du latin sentiens, “ressentant”) désigne
la capacité d’avoir des sentiments, des émotions,
impliquant d’éprouver préalablement des choses
subjectivement, d’avoir des expériences vécues. Les
philosophes du XVIIIe siècle utilisaient ce concept
pour distinguer la capacité de penser (la raison) de
la capacité de ressentir (sentience). Maintenant, nous
L
savons qu’un animal doit penser et avoir des capacités
cognitives pour ressentir.
Aucun mot simple de la langue française ne peut en
rendre la complexité. Le législateur français a traduit
par “être sensible” le terme de “sentient being”, amputant nos amis animaux d’une partie de leur cognition,
ce qui n’est pas respectueux de leurs compétences.
Pour traduire correctement il faudrait compléter,
comme le fait le Docteur Robert Dantzer, l’expression
par “être sensible et doué d’émotions”.
La défense de l’animal 13
Dossier pratique
PESTE AVIAIRE
EN FRANCE
Merci à L214 pour cette photo
A
lors qu’à l’heure où nous écrivons, une proposition de Loi visant à interdire le gavage des oies et canards est présentée
à l’Assemblée Nationale, Jeanne Brugere-Picoux, Professeur honoraire de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, nous
éclaire sur l’épisode de peste aviaire que traverse la France.
PESTE AVIAIRE EN FRANCE.
Le 25 novembre 2015, le monde des spécialistes avicoles a été
très surpris par l’annonce officielle d’un foyer dû à un virus
influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de sous-type
H5N1 à Biras en Dordogne. Il s’agissait d’un élevage fermier
de 32 volailles dont 22 étaient mortes rapidement entre le 14
et le 19 novembre, les 10 oiseaux restants ayant été abattus à
titre préventif le 20 novembre. En effet, en dehors des virus
isolés chez les oiseaux sauvages en 2006 et 2007, nous n’avions
eu qu’un premier et seul cas déclaré dans un élevage commercial de dindes dans l’Ain en France et nous avions été épargnés
par le virus IAHP de sous-type H5N8 ayant circulé chez nos
voisins européens il y a une année.
La mise en place des mesures de sécurité relatives à toute
maladie hautement contagieuse (zones de protection et de
surveillance de 3 km et 10 km autour de chaque foyer respectivement), associée à des prélèvements systématiques dans
les élevages commerciaux de palmipèdes, a permis de mettre
en évidence la circulation de trois types de virus hautement
pathogènes (souvent dans des élevages de canards qui n’ont
pas présenté la maladie mais qui se sont révélés positifs et
14 La défense de l’animal
doivent être de ce fait éliminés) : H5N1 , H5N2 et H5N9.
Au 8 janvier 2016, une zone « dite de restriction » comprenant 8 départements du Sud-Ouest ( Dordogne, Landes,
Gers, Haute-Vienne, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées,
Lot et Garonne, Gironde et certaines communes de la Corrèze
et de la Charente) permet de définir la région géographique
française où la situation est endémique (67 foyers d’influenza
aviaire hautement pathogène détectés) alors que le reste de la
France est considéré comme indemne.
QUELLE EST L’ORIGINE DE CES VIRUS
IAHP DE SOUS- TYPE H5 ?
Les cas de peste aviaire semblent augmenter de façon inexorable dans le monde actuellement. Ainsi, de nombreux cas
de peste aviaire avaient été rapportés à l’OIE(1) en 2015, qu’il
s’agisse de virus IAHP de sous-type H5N1 (Égypte, Israël,
Palestine, Iran, Turquie, Russie, Nigéria, Burkina Faso, Côte
d’Ivoire, Ghana, Niger, Etats-Unis, Canada) ou de virus
IAHP de sous-type H5N2 ou H5N8 (Canada, États Unis),
l’Asie restant contaminée par de multiples virus IAHP
(H5N1, H5N2, H5N6 et H5N8). En Europe, depuis les
cas de virus IAHP de sous-type H7N7 signalés en juin 2015 (Allemagne
et Royaume-Uni), aucun nouveau cas de peste aviaire n’avait été signalé.
Cependant les virus IAHP de sous-type H5N1 ne sont pas obligatoirement
d’origine asiatique. Ce fut le cas, par exemple, aux États-Unis et au Canada
touchés par un virus influenza hautement pathogène de sous-type H5N1
différent de la souche asiatique. Les virus isolés en France sont aussi très
différents de la souche asiatique.
INCERTITUDES SUR L’ÉPIDÉMIE
Les mesures de biosécurité mises en place doivent permettre d’éviter la
propagation de ces virus influenza hautement contagieux mais il est difficile
de connaître la répartition actuelle de ces virus IAHP de sous-type H5, en
particulier dans les élevages de canards qui semblent moins sensibles que les
poules, les dindes ou les pintades. La surveillance renforcée mise en place
permet de découvrir d’autres cas dans ces élevages asymptomatiques. Il est aussi
difficile de savoir si les oiseaux sauvages ont pu jouer un rôle dans la transmission de ces virus (aucun virus n’a été isolé pour le moment dans l’avifaune).
Les zones à forte densité animale peuvent aussi favoriser la propagation de ce
virus hautement contagieux. Les enquêtes épidémiologiques en cours apporteront des réponses à nos incertitudes. Notre réseau sanitaire vétérinaire est
efficace pour détecter les foyers de peste aviaire et la compartimentation devrait
permettre de réduire au minimum les répercussions économiques de ces foyers.
PEUT-ON VACCINER CONTRE LA PESTE AVIAIRE ?
Il n’existe pas de vaccin universel permettant de prévenir une infection par les
virus influenza. Nous avons chaque année l’exemple du vaccin contre la grippe
humaine qui n’est pas toujours adapté pour nous protéger complètement
contre un virus circulant difficile à prédire. En France, la vaccination contre
l’influenza aviaire est interdite. Cependant des programmes de vaccination ont
été autorisés exceptionnellement lors des derniers épisodes de peste aviaire en
2006 pour protéger les oiseaux des parcs zoologiques français. Certains pays
ont recours à la vaccination des volailles lorsque les plans d’éradication ne sont
plus suffisants. Ce fut le cas en Italie il y a plusieurs années. C’est aussi le cas
actuellement de plusieurs pays comme, par exemple, le Bengladesh, l’Égypte
ou le Mexique. Même les Etats-Unis ont prévu de stocker d’importantes doses
vaccinales à titre préventif. Rappelons que la fabrication en urgence d’un vaccin
nécessite toujours un délai de quelques mois.
Histoire d’un sauvetage
QUI SONT CES
TORTIONNAIRES ?
Récupéré à l’âge de 3 mois par un vétérinaire
de Sens, Logan arrive dans un état très grave, la
langue tranchée, le dos brûlé et une patte cassée.
Il a été déposé par une personne habitant dans un
logement social qui l’a trouvé dans la cave de son
immeuble.
Une plainte déposée au commissariat de Sens est
restée, à ce jour, sans réponse.
LOGAN a été hospitalisé, opéré et pris en charge
par la SPA DU SUD SEINE ET MARNE PAS SI BETES.
Une famille d’accueil lui a assuré une très bonne
convalescence de 3 mois, suivie d’une première
adoption. Logan est malheureusement revenu
au refuge, le couple d’adoptants s’étant séparé. La
dernière bonne nouvelle : il a quitté le refuge pour
Noël, tout va bien pour lui !
Néanmoins, on ne peut que regretter l’impunité
dont ont bénéficié ses tortionnaires.
Jeannette Bosquet
Présidente « Pas si bêtes »
IL S’AGIT D’UN PROBLÈME DE SANTÉ ANIMALE ET
NON DE SANTÉ PUBLIQUE
Il n’existe pas de risque de contamination alimentaire pour l’Homme avec les
virus de la peste aviaire, qu’il s’agisse des œufs, de la viande de volaille ou du foie
gras. Les mesures drastiques de biosécurité réalisées sur le terrain sont uniquement destinées à éviter la propagation d’un virus particulièrement contagieux
pour les volailles.
(1) Organisation mondiale de la santé animale
Selon un sondage IFOP du 20 janvier,
70% des Français se déclarent favorables
à l’interdiction du gavage sachant qu’il existe
des alternatives pour produire du foie gras.
Logan lors de son adoption définitive
Refuge : SPA « PAS SI BETE »
Route de Donnemarie - D 213
Cutrelles - 77520 VIMPELLES
Tél : 01.60.58.12.90.
La défense de l’animal 15
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