La défense de l`animal - Revue n°86 de février 2016
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La défense de l`animal - Revue n°86 de février 2016
JOURNAL DES S.P.A. DE FRANCE - REVUE TRIMESTRIELLE N°86 FÉVRIER 2016 2,30 E L’INTERVIEW DU PRÉSIDENT DE LA CNSPA UNE MAISON DE RETRAITE POUR LES CHATS CHARLIE, CHIEN DE REFUGE ET STAR DE LA TV Photo : Leif, sauvé par la SPA Sud Alpine DÉFENSE DE L’ANIMAL - CONFÉDÉRATION NATIONALE DES SOCIÉTÉS DE PROTECTION DES ANIMAUX DE FRANCE ET DES PAYS D’EXPRESSION FRANÇAISE - REVUE TRIMESTRIELLE “ Sommaire “ N°86 - FÉVRIER 2016 L’homme a peu de chances de cesser d’être un tortionnaire pour l’homme, tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal son métier de bourreau. Marguerite Yourcenar (1903-1987) P. 3 P.4 LA LETTRE DU PRÉSIDENT • Remise de médaille pour Diesel ACTUS DE LA CNSPA • L’interview du Président de la CNSPA •L es attaques de la SPA-Paris : extraits de l’article du Monde • Abattoir d’Alès : la CNSPA porte plainte Aides aux refuges • Actes de cruauté : une enquêtrice commune pour deux associations • SPA de Perpignan : une rénovation urgente • SPA du Dauphiné : regroupement des sites • SPA Sud Alpine : un espace vétérinaire de qualité P. 10 ECHOS DES REFUGES • Juliette et Charlie ont ému la France dans l’émission « Incroyable Talent » • 10 chiens saisis sur décision du Tribunal dans les Alpes de Haute-Provence • Les violences infligées à un chiot choquent l’assistance lors d’un procès • Une Présidente d’association justement couronnée ! • Les Chats de Noé : une maison de retraite pour chats P. 14 DOSSIER PRATIQUE • Peste aviaire en france P. 15 P. 6 HISTOIRE D’UN SAUVETAGE • Qui sont ces tortionnaires ? P. 7 P. 13 EN BREF... Suivez-nous : Facebook : Communauté « SPA de France » Twitter : SPA de France Rédaction - Administration : 26, rue Thomassin - 69002 LYON Tél. 04 78 38 71 85 - Fax : 04 78 38 66 88 • Correspondance : C.N.S.P.A. 26, Rue Thomassin - 69002 LYON - www.cnspa.fr - [email protected] Directeur de la publication : JP BEGNATBORDE • Dépôt légal 1er trimestre 2016 • Coordination rédaction :D. Dupont • Comité de relecture : Monique Arens, Alice Aussant, Noëlle Brune • Conception graphique & maquette : G. Petit. Imprimé par : Imprimerie Tanghe Printing. La lettre du Président REMISE DE MÉDAILLE POUR DIESEL Jean-Pierre BEGNATBORDE Président de la CNSPA Le 18 novembre dernier, DIESEL, chienne malinoise, était tuée lors de l’assaut de Saint Denis, assaut donné suite aux attentats de Paris. L La Confédération Nationale des SPA de France a décidé de décerner la médaille du Général de Grammont(1) à Diesel, à titre posthume. En perdant la vie, elle a sans doute sauvé celles de policiers du RAID. Les chiens du RAID, du GIGN ou des autres unités spéciales, suivent un entraînement dur et intense, qui, couplé aux qualités spécifiques des malinois, chiens naturellement sportifs, tenaces et intelligents, permet des interventions très efficaces dans les situations les plus complexes. En s’inclinant devant les qualités et le sacrifice de Diesel dans les circonstances dramatiques que notre pays traverse, la Confédération souhaite rappeler que, de tout temps, les chiens ont été les précieux auxiliaires des hommes dans leur lutte pour la vie. La médaille du Général de Grammont sera décernée à Diesel à titre posthume, à l’occasion d’une cérémonie prévue lors de la prochaine Assemblée Générale de la CNSPA. La Direction Générale de la Police Nationale a accepté notre proposition et nous a remerciés de notre solidarité. (1) Député qui a fait voter la 1ère Loi de protection animale, en 1850. La défense de l’animal 3 Actus de la CNSPA INTERVIEW Jean-Pierre Begnatborde Interview parue dans « Animaux bonheur » n° 6 - octobre 2015 J ean-Pierre BEGNATBORDE - Président de la Confédération Nationale des SPA de France (CNSPA) et Président de l’Association de Défense des Animaux d’Espalion (Aveyron) Quelles sont les grandes missions de votre confédération ? La mission première de la CNSPA, sa raison d’être même, est de porter haut et fort les couleurs de ses associations et de la protection animale dans son ensemble. À ce titre, nous sommes force de proposition et de négociation sur les terrains législatif et réglementaire. Nous luttons au travers des actions juridiques et judiciaires engagées contre toutes les maltraitances en tout lieu où elles se commettent et quelle que soit l’espèce animale qui la subit. Notre mission de fédérer toutes nos associations se retrouve en particulier dans : - Les temps de rencontre, - Les élans de solidarité que nous relayons, organisons et mettons en œuvre, - Les temps de formation, - Les circulaires et les notes d’information, documentations et autres objets de publicité que nous envoyons à toutes nos associations membres. Au quotidien, nous soutenons concrètement nos associations adhérentes sur le plan technique, administratif, juridique et matériel. Par ailleurs, la Confédération, reconnue d’utilité publique, peut recevoir pour le compte de ses associations membres, des legs et autres libéralités exonérés de droits successoraux. Les fonds ainsi recueillis sont reversés à l’association concernée, dans le respect absolu des volontés du testateur. 4 La défense de l’animal Paradoxalement, votre association qui a une longue histoire et mène des actions importantes, n’est pas si connue du grand public, au sens où les gens ne savent pas toujours comment fonctionne un refuge, qui s’en occupe, qui le gère, comment fonctionne votre fédération de refuges, où est le siège etc. Pourquoi d’après vous ? Pourquoi des refuges CNSPA, par exemple, ne dépendent-ils pas de la SPA Paris ? À sa création, la Confédération n’avait pas vocation à être connue du grand public. À ce jour, nos associations, conscientes de la nécessité d’afficher une image d’union, demandent que notre représentativité nationale se développe afin d’éviter toute confusion entre la Confédération et la SPA Paris. A cet égard, il est essentiel de préciser que la Confédération Nationale des SPA de France et la SPA Paris sont deux organisations totalement différentes. Toutes nos associations sont indépendantes et sont particulièrement attachées à cette indépendance. Elles gèrent seules, en toute autonomie, leur structure dans le respect du cadre législatif en vigueur. Elles ne souhaitent en aucune façon dépendre d’un organe centralisateur et décisionnaire à l’image de la SPA Paris. Fortes du soutien de 450 000 adhérents et de 3 000 bénévoles, nos associations confédérées et leurs 1200 salariés accueillent, chaque année, 180 000 animaux, toutes espèces confondues. Ces chiffres sont en constante augmentation. Comment fonctionnent vos refuges ? Quel lien personnel avezvous avec ces refuges, rencontrez-vous les responsables ? Chaque refuge est autonome et fixe luimême, dans le double respect du droit et de la protection animale, ses modalités de fonctionnement. En outre, s’agissant des ressources financières, elles dépendent exclusivement de la générosité des donateurs. Pour ma part, j’ai toujours un grand plaisir à rencontrer les responsables associatifs, en participant notamment à nos temps d’échanges et de formation régulièrement organisés (congrès, réunions régionales, formations, etc). Comment fonctionnez-vous au quotidien (équipe, financements) ? La Confédération est une association composée de 12 administrateurs bénévoles et de 6 personnels salariés. Notre financement repose sur : - Les cotisations des associations adhérentes. - Un mince pourcentage (3%) que nous prélevons lorsque nous percevons les legs pour le compte de nos associations. - Des legs reçus en propre. Comment devenir enquêteurs pour la CNSPA ? Et bénévoles ? Vous trouverez sur notre site internet, http://www.lesspadefrance.org les coordonnées de l’association la plus proche de chez vous vers laquelle vous orienter afin de proposer vos services en tant que bénévole. Une information préalable vous permettra d’accéder au statut d’enquêteur. Quelles ont été vos grandes actions de terrain en 2015 ? Pouvez-vous nous parler des projets 2016 ? Compte tenu de notre forme fédérative, toutes nos actions sont d’envergure et se doivent d’être empreintes d’exemplarité. C’est en particulier la raison pour laquelle, avec beaucoup de professionnalisme et d’engagement, nos associations ont fait oublier la très triste démonstration d’amateurisme dont ont été victimes les 24 chiens du refuge de Tarbes, récemment transférés au bénéfice de la SPA Paris dans des conditions totalement indignes et indécentes. Tout au contraire, nos opérations ADEL (Aide à la DELocalisation), menées en 2015 pour le sauvetage et le transfert des animaux, sont conduites dans une rigueur absolue où le confort de l’animal demeure la principale préoccupation. Mais nos associations rencontrent également des situations réclamant une mobilisation urgente et une coordination, à l’image de cette affaire médiatique actuelle dans laquelle près de 150 chevaux en grande souffrance ont dû, pour la plupart d’entre eux, être déplacés sur des sites appartenant à deux associations confédérées, le Refuge Equin Terre Plaine (Yonne - 89) et l’association CHEVAL (Gard – 30). En 2016, nous poursuivrons le développement : - De la communication en faveur de nos associations, - Du réseau solidarité inter-associations, - Du fonds de secours (financier et matériel) - Du service juridique Quelles sont les grandes difficultés rencontrées par la CNSPA ? Sont-elles plus grandes aujourd’hui que par le passé (la situation des animaux se dégrade-t-elle en termes de protection ?) Très clairement, notre Confédération se doit d’agir pour convaincre les partenaires et décideurs institutionnels de se mobiliser pour soutenir les actions destinées à repousser la misère animale : application stricte des lois de protection, répression sans faiblesse des actes trop souvent banalisés, et recherche de solutions innovantes pour faire évoluer les mentalités. Qui peut, par exemple, croire qu’aujourd’hui, la reconnaissance de l’animal en tant qu’être sensible, pourtant tellement évidente, a modifié les comportements ? Quelles sont vos plus belles réussites ? La plus belle est sans conteste le fait que notre Confédération soit gagnée par le succès. Elle attire de plus en plus d’associations et, à l’heure actuelle, 23 candidatures d’associations sont en cours de traitement, espérant rejoindre nos 260 autres structures. Quelles anecdotes heureuses avezvous à faire partager à nos lecteurs ? Il y en a fort heureusement beaucoup, mais laquelle choisir ? Je dirais, cette histoire récente du veau sauvé de l’abattoir par notre refuge de Sarrebourg (Moselle – 57) par exemple… Je vous renvoie à notre revue « La Défense de l’Animal », disponible sur notre site. Comment faites-vous, vous et vos équipes, pour tenir moralement devant tant de détresse animale ? Cette détresse animale est-elle en augmentation ? Heureusement certains combats portent leurs fruits et nous confortent dans l’idée que notre lutte n’est pas vaine : la corrida, malgré des tentatives de démonstrations spécieuses d’une pseudo-tradition, recule et sera rapidement déclarée illégale en France. Les discours des aficionados ne font que retarder l’inexorable. Oui, indéniablement, la détresse animale connaît une augmentation du simple fait de la marchandisation, qu’il s’agisse des grandes enseignes de vente animalière, de la progression des salons soi-disant dédiés à l’animal ou de la cupidité des particuliers qui n’hésitent pas à faire reproduire leurs animaux pour s’assurer le superflu. Que pensez-vous de la protection des animaux aujourd’hui en France ? Que faut-il faire ? Ne pas faire ? Compte tenu de ce que j’ai pu vous dire par ailleurs, et en dépit des déclarations tonitruantes de certains politiques, il ne peut être honnêtement soutenu que la protection animale organisée en France réponde parfaitement aux besoins des animaux. Deux exemples simples, parmi de nombreux autres, permettent de se faire une idée des progrès qu’il reste à accomplir : - la stérilisation des chats : le nombre de chats augmente chaque année dans les foyers français, et le fait que très peu soient stérilisés provoque une explosion du nombre des félins, qui, immanquablement, finissent pour la grande majorité abandonnés dans la rue à une vie misérable. C’est pourquoi notre campagne annuelle d’affichage a tenté, par un visuel choc, de convaincre les propriétaires de chats de les faire stériliser. - la lutte contre la commercialisation sauvage, qui génère des achats d’impulsion qui se terminent souvent très mal, à la fois pour l’animal mais aussi pour ses maîtres. Il ne faut jamais acheter sur Internet et dans les foires aux chiots et aux chatons. Préférez l’adoption en refuge, vous y serez bien conseillés ! Comment aider la Confédération, seulement par les dons ? Bien sûr, comme dans toute action d’envergure, c’est presque banal de dire que l’argent est le nerf de la guerre. Les dons, bien sûr, sont toujours les bienvenus, mais on peut aussi aider en venant faire quelques heures de bénévolat dans nos associations ou en véhiculant les bons messages, tels que : «faites stériliser votre chat», «privilégiez l’adoption dans les refuges» et enfin, «aidez l’association proche de chez vous». Comment voyez-vous l’avenir de la CNSPA ? Le regretté Pierre DAC disait que l’art de la prévision était difficile,… surtout lorsqu’il concernait l’avenir ! Plus sérieusement, les chiffres et les tendances le montrent très clairement : la CNSPA, chaque jour plus représentative de la protection animale en France, va nécessairement occuper la place qu’ambitionnent ses associations membres. C’est le travail formidable accompli par nos anciens qui a fait de cette Confédération la figure emblématique que recherche aujourd’hui la nouvelle génération des protecteurs des animaux. Elle est devenue symbole d’indépendance, pas de cette indépendance qui éloigne, mais au contraire de celle qui, dans une recherche de solidarité, rapproche. Porteuse d’espoir, elle sera demain le fer de lance de la quasi-totalité des associations de protection animale et constituera un partenaire incontournable des pouvoirs publics locaux mais également nationaux. En tous cas, je peux vous dire que mon équipe et moi ferons tout pour qu’elle reste à l’écoute des besoins des associations membres, de façon à actualiser régulièrement ses actions afin qu’elles demeurent en phase avec les attentes des refuges et l’évolution des regards sur la protection animale. La défense de l’animal 5 Actus de la CNSPA Le 17 octobre 2015, Le Monde faisait paraître une pleine page sur les attaques de la SPA-Paris à l’encontre de notre Confédération. M orceaux choisis (l’intégralité de l’article est consultable sur notre site cnspa.fr - rubrique « presse ») « D’un côté, la vénérable Société Protectrice des Animaux (SPA). C’est elle qui attaque. De l’autre, une série d’associations, parfois très anciennes aussi, réunies au sein de la Confédération Nationale des Sociétés de Protection des Animaux de France. En jeu, l’utilisation du sigle SPA,… « Nous avons la ferme volonté de défendre le nom SPA, pour empêcher toute confusion », affirme Natacha Harry, la présidente de la SPA. « C’est fort de café ! C’est comme si les boulangeries Paul voulaient interdire à tous les boulangers de France d’utiliser le terme boulangerie », rétorque-t-on à la Confédération, qui a intenté à son tour une action en justice.… Des deux côtés, on reconnaît que ce flou autour du sigle SPA crée des soucis, notamment d’image. Il y a quelques années, certaines SPA indépendantes cherchaient à se démarquer de celle de Paris, dont la gestion calamiteuse faisait tache. …Mais l’enjeu-clé, même si Natacha Harry n’en parle qu’à demi-mot, est bien financier… L’association du boulevard Berthier, à Paris, ne gère que 58 refuges sur plus de 350 en France. Pas de raison qu’elle capte 100 % des legs. Dans les années 2000, la Cour des comptes avait fureté à plusieurs reprises à la SPA et constaté l’« extrême désordre » du service chargé des legs, une « absence de rigueur » à l’origine de détournements. Très mal gérée, en déficit, l’association dans son ensemble avait été confiée trois ans aux mains d’un administrateur judiciaire… Entre la SPA née à Paris et cette confédération provinciale, les frictions ne sont pas nouvelles. A plusieurs reprises, l’association parisienne a voulu interdire aux autres d’utiliser le sigle SPA. Sans succès. En 1981, la Cour de cassation a tranché : la dénomination « Société protectrice des animaux » ne présente pas « un caractère d’originalité suffisant pour la rendre susceptible d’une appropriation privative ». C’est une appellation générique, utilisable par toutes les associations dont c’est l’objet… L’association parisienne entend interdire aux autres associations l’emploi du sigle seul ou de « SPA de France », comme de tout logo mettant en exergue le nom SPA, et réclame 100 000 euros en dommages et intérêts. La Confédération a immédiatement contre-attaqué. Elle a porté plainte en diffamation à la suite de propos de Natacha Harry évoquant l’« euthanasie massive » que pratiqueraient certains refuges et entend bien rendre coup pour coup lors du procès qui s’annonce sur l’usage du nom. » Denis Cosnard, journaliste au Monde En bref... Ces maires interdisent sur leurs communes les cirques détenant des animaux sauvages onq (Nord) est la quinzième commune à interdire les cirques qui présentent des animaux sauvages. De plus en plus de communes renoncent à accueillir des cirques qui produisent des animaux sauvages : Bagnolet (Seine-Saint-Denis), Bessancourt (Val-d’Oise), Chassieu (métropole de Lyon), Creil (Val-d’Oise), Fonte- R 6 La défense de l’animal nay-sous-Bois (Val-de-Marne), Ilkirch (Bas-Rhin), La Trinité-sur-Mer (Morbihan), Montreuil (Seine-Saint-Denis), Portes-lès-Valence (Drôme), Roquebrune-sur-Argens (Var), Vernaison (métropole de Lyon), Villeneuve-lès-Avignon (Gard), Vourles (Rhône) et Yerres (Essonne). (extraits de l’article d’Arnaud Bélier, Ouest-France) Site recensant les villes refusant les cirques avec animaux : http://www. cirques-de-france.fr/les-communesqui-agissent-en-faveur-des-animaux. Vous y trouverez aussi un modèle de délibération à proposer à vos élus locaux. La Confédération Nationale des SPA de France se porte partie civile contre les pratiques d’abattage illégales révélées à Alès L ’association L214 a dévoilé, mioctobre dernier, une enquête vidéo accablante pour l’abattoir communal d’Alès (Gard). Les images sont difficilement soutenables. Des chevaux, mal étourdis, reprennent conscience sur la chaîne d’abattage. Les cochons sont gazés. Les moutons sont égorgés en pleine conscience dans un tonneau rotatif avec pleine vue sur la salle où sont découpés leurs congénères. Des bovins conscients sont égorgés à même le sol ou sont suspendus par une patte et agonisent pendant de longues minutes. La souffrance des animaux, déjà considérable quand la réglementation sur la protection des animaux est respectée, est ici décuplée par le non-respect de la législation. Après avoir fermé les yeux sur plusieurs dénonciations, la mairie d’Alès a finalement cédé et a prononcé la fermeture de l’établissement. Mais ces pratiques ne sont malheureusement pas le fait d’un seul établissement. La Confédération Nationale des SPA de France condamne ces pratiques de longue date (voir sur notre site : cnspa.fr, rubrique « actualités », « campagne abattage ») aux côtés d’autres associations de En bref… Etonnant : Paris dans le top 10 des lieux accueillants pour les chiens oyager avec son chien dans ses bagages peut parfois tourner à la galère. Accès limité dans certains hôtels, réservations saisonnières pas toujours simples en appartement... Que faire lorsque l’on est maître d’un chien et que l’on veut partir en vacances avec son toutou ? Un site de locations allemand a recensé les destinations les plus accueillantes pour les chiens. Les lieux de vacances ont été passés au crible du comparateur. Parmi les critères utilisés pour établir ce classement : l’accueil des animaux dans les lieux d’hébergement. Au terme de cette étude, il ressort que Paris n’est pas si hostile que cela aux chiens. La capitale finit même dans le top 10 du classement, avec 1.400 offres qualifiées de “dog-friendly”, recensées par le site Hometogo.fr. Et le comparateur en ligne de citer en exemple l’espace canin de la place Denfert-Rochereau, idéal “pour se dégourdir les pattes”. Top 10 des lieux les plus sympas pour les toutous : Bormes-les-Mimosas, les Vosges, la côte landaise, Berlin, Lausanne, Paris, le lac d’Annecy, La Ciotat, Troyes, Gap. V protection animale et pointe la trop rare présence des inspecteurs vétérinaires aux postes d’abattage, carence confirmée par les rapports les plus récents de l’OAV (Office Alimentaire et Vétérinaire) de la Commission européenne. Par ailleurs, en juillet 2013, à l’issue d’une enquête minutieuse, la mission sénatoriale d’information sur la filière viande avait préconisé d’« imposer des contrôles physiques des vétérinaires au poste d’abattage,…», proposition n° 39 du rapport final. Afin qu’il soit mis un terme définitif aux pratiques dénoncées, parfaitement indignes d’un pays qui a reconnu en 2015 le statut d’être sensible aux animaux, la CNSPA a décidé de porter plainte. Elle souhaite que toute la lumière soit faite sur ces faits honteux et qu’une condamnation exemplaire soit prononcée à l’encontre des responsables que l’enquête désignera. Dominique Dupont - CNSPA Source : france3-regions.francetvinfo.fr Un site Internet qui se modernise L e site Internet de la Confédération a évolué et propose maintenant deux nouvelles fonctionnalités : La carte de France des refuges confédérés est maintenant présentée sous une forme dynamique : l’internaute peut se déplacer sur la carte de France et repérer ainsi facilement les refuges proches de chez lui. Auparavant, seule une recherche par département était disponible et obligeait la personne habitant à la croisée de plusieurs départements à une recherche compliquée. Maintenant, il suffit de zoomer sur sa région et, en cliquant sur l’icône du ou des refuges proches, on obtient ses coordonnées. Un système de dons en ligne a été développé : les donateurs peuvent effectuer un don par carte bancaire, soit à la CNSPA, soit au refuge de leur choix. Un système automatisé préviendra le refuge doté du don effectué et la CNSPA le reversera dans les meilleurs délais et dans son intégralité au refuge concerné. Le système est bien entendu sécurisé. Dominique Dupont - CNSPA La défense de l’animal 7 Actus de la CNSPA Aides aux refuges Une enquêtrice commune, avec l’aide de la Confédération. A u printemps 2016, avec l’aide de la Confédération, deux associations confédérées, la SPA Sud Alpine de Gap (05) et l’association AUDACCE de Barcelonnette (04), vont mettre en commun leurs moyens pour agir plus efficacement contre la maltraitance animale. Par le passé, compte tenu de leur proximité géographique, ces deux associations se sont déjà épaulées lorsqu’elles étaient confrontées à des difficultés qu’elles ne pouvaient résoudre seules. Leur dernière coopération date du 15 octobre 2015, lors de la saisie de chiens de traineau maltraités* À partir du 1er mai 2016, un poste d’enquêteur sera mis en place par le biais d’un contrat aidé. L’enquêtrice, forte de la formation dispensée par la Confédération par le passé, de ses 5 ans d’expérience, de son excellente connaissance du terrain et de sa collaboration régulière avec Maître La Rocca, avocat à Gap, pourra intervenir sur deux départements. Celui des Hautes-Alpes, où de nombreux dossiers ont déjà été traités et celui des Alpes-de-HauteProvence, où les enquêtes sur les cas de maltraitance souffrent d’un manque de temps et de moyens. La Confédération a donné un coup de pouce en accordant les moyens financiers correspondant au règlement pendant 2 ans des charges sociales liées à cet emploi. Ces deux associations confédérées rendront compte de l’expérience et espèrent que cette dernière pourra servir de modèle à d’autres structures. Michèle JAVELLE, Présidente AUDACCE AUDACCE 4 avenue des Trois Frères Arnaud 04400 BARCELONNETTE 06 79 51 21 28 [email protected] www.audacce.fr S.P.A. Sud-Alpine Zone des Essagnières 2 rue de la Charmille 05000 GAP 04.92.51.42.44 - 06.58.09.59.43 Internet : spasudalpine.fr Courriel : [email protected] Lorsque nous avons récupéré Leif, il pesait moins de 20 kg, il était blessé à l’oreille et tenait avec peine sur ses pattes. Aujourd’hui il pèse plus de 35 kg, sa blessure est guérie. Il garde de nombreuses traces de morsures et il est toujours craintif malgré toute l’affection dont sa famille adoptive l’entoure. Mais les deux regards disent mieux que tous les discours... Voyez la photo de Leif aujourd’hui, en couverture… D’où l’utilité des enquêtes pour pouvoir retirer des animaux de l’enfer qu’ils vivent au quotidien. * Voir notre article page 11. Une rénovation URGENTE L a SPA de Perpignan doit faire face à plusieurs travaux de rénovation, dont certains sont urgents et exigés par les services de l’Etat pour pouvoir continuer à accueillir les animaux dans de bonnes conditions d’hébergement. L’association a sollicité une aide de la Confédération, afin de pouvoir lancer les travaux au plus vite. L’aide accordée permettra de : - Rénover les toits des boxes du refuge, ainsi que les portes endommagées (cf photo). Les carrelages muraux seront entièrement refaits, afin de garantir des conditions d’hygiène optimales. 8 La défense de l’animal - Refaire le bureau d’adoption : l’ordinateur principal sera remplacé, le revêtement de sol et les peintures murales seront rénovés. Certains travaux seront effectués par les bénévoles pour réduire le coût de main d’œuvre : peinture murale des bureaux et pose du nouveau linoléum. Les demandes de devis sont en cours et l’association remercie vivement la CNSPA pour son aide précieuse. Olivier Louvet, Président S.P.A. des Pyrénées Orientales Le Refuge - Avenue de Prades - 66000 PERPIGNAN - 04.68.54.45.34. Internet : spa-refuge-animalier.fr Courriel: [email protected] Regrouper le refuge sur un seul site et avoir une chatterie assurant la santé et le bien-être des chats L a SPA du Dauphiné qui recueille des chiens et des chats abandonnés sur l’agglomération Grenobloise et le département de l’Isère a dû passer un cap financier problématique. En effet avec une conjoncture économique difficile et des subventions aléatoires et de moins en moins fréquentes, il fallait retrouver un équilibre financier. Compte tenu de l’organisation sur deux sites (une chatterie à Grenoble et un chenil à Uriage situé à 8 km de Grenoble), le choix a été fait de regrouper l’activité sur le site d’Uriage pour diminuer les charges financières. Cette opération a nécessité d’aménager une chatterie dans une partie des locaux qui étaient non utilisés. La conception de ces locaux s’est faite suivant deux axes directeurs : assurer la santé des chats et leur bien-être. Pour l’aspect sanitaire le principe retenu a été d’avoir des locaux séparés permettant d’éviter les contaminations et épidémies (une zone chats sains adoptables, une nurserie, une quarantaine et une infirmerie) et d’avoir un protocole sanitaire intégrant le principe de la marche en avant (du moins contaminé au plus contaminé). L’évaluation faite récemment par la DDPP nous a permis d’obtenir la note A qui est la meilleure. Pour l’aspect bien-être des chats, la chatterie intègre le principe de la mise en cage uniquement durant le délai nécessaire à l’aspect sanitaire et ensuite la vie en collectivité dans des locaux aménagés avec un maximum d’agrès ludiques : niches, arbres à chats, jeux, parcours à chats sur les murs etc. Nous tenons tout particulièrement à remercier la CNSPA qui a su nous aider efficacement dans cette situation difficile en nous attribuant une aide financière de 15 000€ pour la réalisation des travaux d’un coût total d’environ 80 000€. Gérard LASSIAZ, Président SPA du Dauphiné Association Reconnue d’Utilité Publique Refuge Jeanne BORGEY et Chatterie Paulette GUILLAUD Le Maupas – 38410 URIAGE Adresse postale : BP 2452 - 38034 GRENOBLE CEDEX 2 Mail : [email protected] Un espace vétérinaire et une chatterie de qualité L a SPA SUD ALPINE a loué fin, 2013 à GAP, une villa pour y créer une chatterie afin d’y accueillir une cinquantaine de chats, ainsi qu’un espace vétérinaire adapté pour les animaux de notre association, chats et chiens (ces derniers sont à Veynes, les 2 lieux sont distants de 25 km). Nous avons investi des sommes conséquentes pour aménager un espace qui n’était pas destiné à cette activité. Nous avons pu ainsi, outre créer une salle d’opération, prévoir une quarantaine et une infirmerie. Malheureusement, par manque de finances, nous n’avions pas pu terminer ces installations. Grâce à la somme allouée par la Confédération, nous avons pu finaliser ce projet en achetant des cages où les chats et les chatons en quarantaine et surtout les malades en infirmerie, sont isolés, évitant ainsi la contamination et les épidémies. De plus, ces cages sont faciles d’entretien et suffisamment grandes pour que les chats qui doivent y rester assez longtemps puissent y être soignés et y vivre leur convalescence dans les meilleures conditions possibles. Un grand merci à la Confédération de nous avoir permis cet investissement qui améliore la vie de nos petits protégés et le travail de nos salariés. Chantal TERRASSON DUVERNON Présidente S.P.A. Sud-Alpine Zone des Essagnières 2 rue de la Charmille 05000 GAP 04.92.51.42.44 - 06.58.09.59.43 Internet : spasudalpine.fr Courriel : [email protected] La défense de l’animal 9 Échos des refuges JULIETTE ET CHARLIE ONT ÉMU LA FRANCE DANS L’ÉMISSION « INCROYABLE TALENT » J uliette Roux-Merveille, 19 ans, étudiante en école de cinéma à Montpellier, a gagné l’édition 2015 de l’émission « Incroyable Talent » avec son chien Charlie, épagneul de 4 ans, adopté au refuge CNSPA de Montpellier Méditerranée Métropole où elle était bénévole. La France entière a été émue par la qualité de la relation qu’elle a développée avec Charlie. Sa prestation, aux dires d’un des jurés « … est la meilleure des publicités pour la SPA !». 1) Vous avez gagné la finale de « Incroyable Talent » avec un chien qui a passé un an en refuge : qu’est-ce qui vous satisfait le plus dans cette affaire ? Ce qui m’a fait plaisir, c’est que les gens ont compris le message que je voulais faire passer, à savoir que les chiens de refuge ne valent pas moins que les chiens d’élevage. C’est grâce à la pression du public, qui était très ému par Charlie, par ce qu’il avait vécu, par notre relation et par sa prestation, que nous avons gagné. 2) Racontez-nous votre rencontre avec Charlie, et pourquoi vous avez choisi de l’adopter, lui et pas un autre ? J’ai trouvé Charlie à la SPA de Montpellier Méditerranée Métropole(1). Au risque de rendre l’histoire moins féérique, je dois dire que Charlie n’était pas mon premier choix, je n’ai pas eu de coup de foudre pour lui. Il y avait 250 chiens 10 La défense de l’animal en attente d’adoption et j’en avais choisi 4 ou 5 autres avant Charlie, mais le personnel du refuge avait refusé que je les adopte. Tout simplement parce que c’était des chiens qui avaient été battus, qui seraient donc difficiles à « apprivoiser » : les animateurs du refuge avaient peur que je ne m’en sorte pas, en raison de mon jeune âge. 3) Pourquoi Charlie était-il au refuge ? Son maître était décédé et sa famille n’avait pas voulu le garder. Il y est resté un an car il y a beaucoup de chiens de chasse au refuge, quasiment la moitié, et les gens n’imaginent pas qu’un chien de chasse puisse être un chien de compagnie agréable. De plus, Charlie est un épagneul, ce qui en fait un chien trop commun pour retenir l’attention. 4) Comment se sont passés les premiers mois avec Charlie ? Au début, Charlie, qui avait passé un an en box, était complément perdu et déboussolé : il ne savait pas pourquoi il était chez moi et il passait son temps à fureter partout. Il avait un immense besoin d’être rassuré et réclamait des câlins sans arrêt, alors qu’aujourd’hui il est « bien dans ses pattes » et ne réclame plus jamais de câlins aux inconnus. Il a fallu aussi faire beaucoup de balades pour… lui faire perdre du poids. Un an de box, avec une seule sortie par semaine et rien d’autre à faire que manger, l’avait fait monter à 25 kg, alors que son poids de forme, qu’il a aujourd’hui, est de 17 kg. 5) Avez-vous des conseils à donner à des adoptants ? Surtout, faire preuve de patience ! Les gens s’imaginent qu’ils vont adopter un chien qui va faire les mêmes tours que Charlie tout de suite. Mais il a fallu plus de deux ans pour que Charlie maîtrise tous ses tours, beaucoup de patience et la mise en œuvre d’une méthode positive, la seule qui fonctionne. Les premiers jours ont été consacrés aux instructions de base : « assis », « couché » et à lui apprendre la marche en laisse, qui était très difficile au début. Mais j’ai vérifié dès les premiers jours que Charlie était réceptif au « dog dancing ». 6) Parlez-nous du bénévolat que vous avez effectué au refuge de Montpellier ? Qu’apportent les bénévoles à un refuge ? J’ai fait du bénévolat pendant un an, durant les vacances scolaires : je sortais les chiens et les prenais en photo pour les proposer à l’adoption sur le site du refuge. J’ai dû attendre plusieurs années d’être majeure pour pouvoir le faire : avant, je regardais les photos des chiens sur le site et j’avais très envie de les promener pour leur procurer un peu de joie. Les bénévoles apportent un contact humain aux chiens ; ça les rééquilibre, les resocialise et puis, les bénévoles sont nombreux à adopter des animaux de refuge ! 7) Qu’est-ce que le passage dans l’émission a changé dans votre vie et dans celle de Charlie ? Rien n’a changé pour Charlie ! Mon amour pour lui et ce que je lui donnais étaient déjà à un niveau maximum avant l’émission. Pour moi, ça a changé beaucoup de choses : mon budget d’étudiante était très très serré et l’achat des croquettes représentait presque 50% de mon budget. Il était très difficile d’assurer les frais vétérinaires, impossible d’acheter une nouvelle paire de chaussures alors que la semelle des anciennes rendait l’âme. Aujourd’hui, j’ai pu m’acheter des chaussures, du matériel photo pour mes études et je pense à acquérir une voiture pour emmener mes chiens en randonnée. Je vais aussi pouvoir faire des dons aux associations qui me tiennent à cœur et assurer à ma deuxième chienne, Daïka, les soins vétérinaires dont elle a besoin sans avoir peur de regarder mon compte en banque. 8) Quels sont vos projets ? Tout est en réflexion : je ne sais pas encore si je vais terminer mon diplôme. Et Charlie est sollicité par des marques pour faire de la publicité,… 9) A votre avis, quelles sont les priorités en terme de protection animale ? Il faudrait que les actes de cruauté soient punis plus sévèrement : je ne comprends pas que quelqu’un qui a tué des chiens s’en tire seulement avec une petite amende. Il faudrait aussi donner plus d’importance aux animaux, que les journaux d’information par exemple en parlent davantage. Nous, humains, nous avons créé les chiens : nous sommes responsables d’eux et du fait qu’ils soient bien traités. (1) Affilié à la CNSPA Propos recueillis par Dominique Dupont - CNSPA 10 chiens saisis sur décision du Tribunal à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence) C ’est grâce à l’intervention de Audacce, association qui gère le refuge de la Vallée de l’Ubaye et est adhérente à la CNSPA, que les chiens ont pu être mis en sécurité et soignés. Des vacanciers, venus découvrir la vallée de l’Ubaye en chiens de traineau, s’étaient émus de l’état de maigreur et de santé déplorable des animaux et avaient alerté l’association. Le propriétaire, un musher, a été reconnu coupable de privation de nourriture et d’abreuvement, ainsi que de maintien dans des habitats pouvant être cause de souffrance. Il a été condamné à une interdiction de détenir des animaux, à 1 200 € d’amende et à verser 1 350 € au titre de préjudice à Audacce. Mi-octobre, les dix chiens ont été répartis entre Audacce et les SPA de Gap et de Grenoble, qui les ont proposés à l’adoption une fois soignés. Dominique Dupont - CNSPA La défense de l’animal 11 Échos des refuges LE FILM DES VIOLENCES EXTRÊMES INFLIGÉES À UN CHIOT CHOQUE L’ASSISTANCE LORS DU PROCÈS L e prévenu écope d’une peine exemplaire et de dommages et intérêts pour la SPA de Rodez-Aveyron. Ce lundi 23 novembre 2015, le Directeur de la SPA de Rodez-Aveyron, affiliée à la CNSPA, est appelé en urgence pour se constituer partie civile dans le cadre d’une comparution immédiate. La veille, un individu avait menacé d’une kalachnikov(1) sa voisine qui se plaignait du bruit qu’il occasionnait à 6 heures de matin. Les forces de l’ordre interviennent alors dans l’urgence, arrêtent le fauteur de troubles et identifient l’origine du bruit. L’accusé gardait le chiot d’un ami. Le chiot, laissé seul pendant des heures, s’était oublié dans l’appartement. C’est alors que le prévenu demande à un ami présent de filmer les « représailles ». Le Président du Tribunal de Rodez projette la vidéo du passage à tabac. Les images sont tellement insoutenables que l’assistance, personnel du tribunal et journalistes compris, se lève, hurle, pleure… à tel point qu’une suspension de séance d’un quart d’heure est nécessaire pour que les débats puissent se dérouler dans une relative sérénité. À ce jour, nous sommes sans nouvelles du chiot, emmené par son propriétaire : nous suivons cette affaire avec attention. Le prévenu a été condamné à trois ans de prison, dont la moitié ferme. Pendant deux ans il devra se soumettre à une obligation de soins. Il a également l’interdiction définitive de posséder un animal de compagnie et devra verser 1 500 euros de dommages et intérêts au propriétaire de sa victime, et 500 euros à la SPA de Rodez pour le chiot. La SPA de Rodez a pris en charge immédiatement le chat du forcené. Dominique Dupont - CNSPA (1) Qui s’est révélée factice S.P.A. de Rodez Comps d’Inières 12850 SAINTE RADEGONDE Tél et fax : 05.65.71.99.36. Internet : sparodez.celeonet.fr Courriel : [email protected] UNE PRÉSIDENTE D’ASSOCIATION JUSTEMENT COURONNÉE ! S aluons Denise Sula, Présidente de la SPA de la Réunion, qui a été distinguée à deux reprises lors de l’année 2015. 12 La défense de l’animal Son engagement pour la cause des animaux a été reconnu par le Comité « Femmes d’exception », émanant du Conseil général de la Réunion. 300 membres d’associations réunionnaises ont été présélectionnés, Mme Sula fait partie des 12 lauréates qui figurent sur un calendrier diffusé à toutes les collectivités publiques. Autre distinction : l’Etoile Européenne du Dévouement Civil et Militaire créée en 1999 et présidée par Madame Anh Dao TRAXE, « fille de cœur » de Jacques Chirac. Madame Sula l’a reçue à l’échelon « Or ». L’objectif de cette Etoile est d’honorer les personnes physiques et morales qui font preuve d’exemplarité dans leur vie quotidienne et professionnelle et qui viennent en aide à leurs semblables. Denise Sula s’est investie à la SPA de la Réunion depuis 1989. D’abord bénévole, elle en assure la présidence depuis 1997. En 1995, elle y créait un Centre de Stérilisation et un Dispensaire en 2008. Dominique Dupont – CNSPA SPA DE LA REUNION BP 971 97479 SAINT DENIS CEDEX 02-62-28-67-78 [email protected] spareunion.fr LES CHATS DE NOÉ : UNE MAISON DE RETRAITE POUR CHATS F rédérique Tizzoni a créé la maison de retraite « LES CHATS DE NOE » en 2002. Elle était alors auxiliaire de vie chez les personnes âgées et handicapées et s’est vite rendu compte que, lors du décès de leurs propriétaires, les chats étaient, soit jetés à la rue par la famille, soit euthanasiés. Emue par cette misère féline incommensurable, elle décide de créer, sur ses fonds propres, une structure pouvant accueillir les chats abandonnés, SDF, accidentés, handicapés ou dont personne ne veut. Chaque cas est étudié dans l’urgence, et les animaux pris en charge deviennent “ses chats” puisqu’ils ne sont pas replacés. La structure d’accueil se compose d’une trentaine de chalets, tous chauffés, équipés de chatières pour que les chats y vivent en totale liberté. Les parcs attenants sont entièrement grillagés et ombragés. Plusieurs parcs composent le “village” : le parc des chats âgés et malades ayant besoin de manger tranquillement, le parc des chats âgés sans problèmes de santé, trois autres parcs accueillent les chats sociables et un dernier parc les chats sauvageons et à caractère difficile. Le total des pensionnaires varie entre 186 et 225, mais l’année dernière a été terrible en terme d’entrées : plus de 100 nouveaux arrivés dans l’année, alors que la moyenne est de 45 ! Des aides permettent de faire vivre tout ce petit monde : L’association est affiliée depuis 4 ans à la Confédération des SPA de France, ce qui lui permet d’être tenue au courant des lois, des actions menées pour la stérilisation, contre l’abandon, etc. Grâce à cette affiliation, l’association peut bénéficier de legs exonérés de droits de succession. La Fondation « 30 Millions d’amis » parraine l’association depuis bientôt 9 ans et lui octroie des aides pour les frais vétérinaires et des palettes de croquettes. les 180 adhérents (encore trop peu nombreux) apportent leur soutien sous forme d’adhésions, de dons en espèces ou en nature. Deux salariés apportent leur aide à Frédérique et s’occupent aussi de la garde de chats dont les propriétaires sont partis en vacances ou hospitalisés. *pour se le procurer : envoyer un chèque de 19 € (15 € plus 4 € de frais de port) à l’association Une partie de la propriété a été aménagée dans ce but. Cela permet d’équilibrer le budget ! Par le biais de « Clic animaux », l’association Les Chats de Noé a pu régler des frais vétérinaires, pour le sauvetage d’une quinzaine de chats en Guadeloupe, par exemple. Enfin, Frédérique Tizzoni a écrit un livre en 2012 (LES CHATS DE NOE*), pour fêter les 10 ans de la structure et une page Facebook a été créée, ce qui permet de donner régulièrement des informations aux personnes qui soutiennent l’association. Les Chats de Noé Les Loches 375 B route de Pied Buisson 26240 ST BARTHÉLÉMY DE VALS 04.75.03.98.73. Courriel : [email protected] En bref... La CNSPA, avec d’autres associations et des personnalités, a demandé à l’Académie Française de faire entrer le mot « Sentience » dans le dictionnaire e sens de cette démarche est à la fois de rendre hommage aux facultés des animaux et d’enrichir la langue française. La sentience (du latin sentiens, “ressentant”) désigne la capacité d’avoir des sentiments, des émotions, impliquant d’éprouver préalablement des choses subjectivement, d’avoir des expériences vécues. Les philosophes du XVIIIe siècle utilisaient ce concept pour distinguer la capacité de penser (la raison) de la capacité de ressentir (sentience). Maintenant, nous L savons qu’un animal doit penser et avoir des capacités cognitives pour ressentir. Aucun mot simple de la langue française ne peut en rendre la complexité. Le législateur français a traduit par “être sensible” le terme de “sentient being”, amputant nos amis animaux d’une partie de leur cognition, ce qui n’est pas respectueux de leurs compétences. Pour traduire correctement il faudrait compléter, comme le fait le Docteur Robert Dantzer, l’expression par “être sensible et doué d’émotions”. La défense de l’animal 13 Dossier pratique PESTE AVIAIRE EN FRANCE Merci à L214 pour cette photo A lors qu’à l’heure où nous écrivons, une proposition de Loi visant à interdire le gavage des oies et canards est présentée à l’Assemblée Nationale, Jeanne Brugere-Picoux, Professeur honoraire de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, nous éclaire sur l’épisode de peste aviaire que traverse la France. PESTE AVIAIRE EN FRANCE. Le 25 novembre 2015, le monde des spécialistes avicoles a été très surpris par l’annonce officielle d’un foyer dû à un virus influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de sous-type H5N1 à Biras en Dordogne. Il s’agissait d’un élevage fermier de 32 volailles dont 22 étaient mortes rapidement entre le 14 et le 19 novembre, les 10 oiseaux restants ayant été abattus à titre préventif le 20 novembre. En effet, en dehors des virus isolés chez les oiseaux sauvages en 2006 et 2007, nous n’avions eu qu’un premier et seul cas déclaré dans un élevage commercial de dindes dans l’Ain en France et nous avions été épargnés par le virus IAHP de sous-type H5N8 ayant circulé chez nos voisins européens il y a une année. La mise en place des mesures de sécurité relatives à toute maladie hautement contagieuse (zones de protection et de surveillance de 3 km et 10 km autour de chaque foyer respectivement), associée à des prélèvements systématiques dans les élevages commerciaux de palmipèdes, a permis de mettre en évidence la circulation de trois types de virus hautement pathogènes (souvent dans des élevages de canards qui n’ont pas présenté la maladie mais qui se sont révélés positifs et 14 La défense de l’animal doivent être de ce fait éliminés) : H5N1 , H5N2 et H5N9. Au 8 janvier 2016, une zone « dite de restriction » comprenant 8 départements du Sud-Ouest ( Dordogne, Landes, Gers, Haute-Vienne, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Lot et Garonne, Gironde et certaines communes de la Corrèze et de la Charente) permet de définir la région géographique française où la situation est endémique (67 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène détectés) alors que le reste de la France est considéré comme indemne. QUELLE EST L’ORIGINE DE CES VIRUS IAHP DE SOUS- TYPE H5 ? Les cas de peste aviaire semblent augmenter de façon inexorable dans le monde actuellement. Ainsi, de nombreux cas de peste aviaire avaient été rapportés à l’OIE(1) en 2015, qu’il s’agisse de virus IAHP de sous-type H5N1 (Égypte, Israël, Palestine, Iran, Turquie, Russie, Nigéria, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Niger, Etats-Unis, Canada) ou de virus IAHP de sous-type H5N2 ou H5N8 (Canada, États Unis), l’Asie restant contaminée par de multiples virus IAHP (H5N1, H5N2, H5N6 et H5N8). En Europe, depuis les cas de virus IAHP de sous-type H7N7 signalés en juin 2015 (Allemagne et Royaume-Uni), aucun nouveau cas de peste aviaire n’avait été signalé. Cependant les virus IAHP de sous-type H5N1 ne sont pas obligatoirement d’origine asiatique. Ce fut le cas, par exemple, aux États-Unis et au Canada touchés par un virus influenza hautement pathogène de sous-type H5N1 différent de la souche asiatique. Les virus isolés en France sont aussi très différents de la souche asiatique. INCERTITUDES SUR L’ÉPIDÉMIE Les mesures de biosécurité mises en place doivent permettre d’éviter la propagation de ces virus influenza hautement contagieux mais il est difficile de connaître la répartition actuelle de ces virus IAHP de sous-type H5, en particulier dans les élevages de canards qui semblent moins sensibles que les poules, les dindes ou les pintades. La surveillance renforcée mise en place permet de découvrir d’autres cas dans ces élevages asymptomatiques. Il est aussi difficile de savoir si les oiseaux sauvages ont pu jouer un rôle dans la transmission de ces virus (aucun virus n’a été isolé pour le moment dans l’avifaune). Les zones à forte densité animale peuvent aussi favoriser la propagation de ce virus hautement contagieux. Les enquêtes épidémiologiques en cours apporteront des réponses à nos incertitudes. Notre réseau sanitaire vétérinaire est efficace pour détecter les foyers de peste aviaire et la compartimentation devrait permettre de réduire au minimum les répercussions économiques de ces foyers. PEUT-ON VACCINER CONTRE LA PESTE AVIAIRE ? Il n’existe pas de vaccin universel permettant de prévenir une infection par les virus influenza. Nous avons chaque année l’exemple du vaccin contre la grippe humaine qui n’est pas toujours adapté pour nous protéger complètement contre un virus circulant difficile à prédire. En France, la vaccination contre l’influenza aviaire est interdite. Cependant des programmes de vaccination ont été autorisés exceptionnellement lors des derniers épisodes de peste aviaire en 2006 pour protéger les oiseaux des parcs zoologiques français. Certains pays ont recours à la vaccination des volailles lorsque les plans d’éradication ne sont plus suffisants. Ce fut le cas en Italie il y a plusieurs années. C’est aussi le cas actuellement de plusieurs pays comme, par exemple, le Bengladesh, l’Égypte ou le Mexique. Même les Etats-Unis ont prévu de stocker d’importantes doses vaccinales à titre préventif. Rappelons que la fabrication en urgence d’un vaccin nécessite toujours un délai de quelques mois. Histoire d’un sauvetage QUI SONT CES TORTIONNAIRES ? Récupéré à l’âge de 3 mois par un vétérinaire de Sens, Logan arrive dans un état très grave, la langue tranchée, le dos brûlé et une patte cassée. Il a été déposé par une personne habitant dans un logement social qui l’a trouvé dans la cave de son immeuble. Une plainte déposée au commissariat de Sens est restée, à ce jour, sans réponse. LOGAN a été hospitalisé, opéré et pris en charge par la SPA DU SUD SEINE ET MARNE PAS SI BETES. Une famille d’accueil lui a assuré une très bonne convalescence de 3 mois, suivie d’une première adoption. Logan est malheureusement revenu au refuge, le couple d’adoptants s’étant séparé. La dernière bonne nouvelle : il a quitté le refuge pour Noël, tout va bien pour lui ! Néanmoins, on ne peut que regretter l’impunité dont ont bénéficié ses tortionnaires. Jeannette Bosquet Présidente « Pas si bêtes » IL S’AGIT D’UN PROBLÈME DE SANTÉ ANIMALE ET NON DE SANTÉ PUBLIQUE Il n’existe pas de risque de contamination alimentaire pour l’Homme avec les virus de la peste aviaire, qu’il s’agisse des œufs, de la viande de volaille ou du foie gras. Les mesures drastiques de biosécurité réalisées sur le terrain sont uniquement destinées à éviter la propagation d’un virus particulièrement contagieux pour les volailles. (1) Organisation mondiale de la santé animale Selon un sondage IFOP du 20 janvier, 70% des Français se déclarent favorables à l’interdiction du gavage sachant qu’il existe des alternatives pour produire du foie gras. Logan lors de son adoption définitive Refuge : SPA « PAS SI BETE » Route de Donnemarie - D 213 Cutrelles - 77520 VIMPELLES Tél : 01.60.58.12.90. La défense de l’animal 15 Près de chez vous, un refuge indépendant lutte pour les animaux Voulez-vous vraiment aider les animaux ? Soutenez directement l’association confédérée proche de chez vous. Pour la trouver : www.lesspadefrance.org Ou demandez-nous son adresse. Testaments Précisez bien la dénomination exacte de l’association de votre région et l’adresse complète de son siège social. Ces renseignements sont indispensables. Nous tenons à votre disposition des modèles de testaments établis par un notaire. Les refuges en DOM TOM Si vous désirez tester en faveur de la Confédération, dont l’activité s’étend sur la France entière, précisez bien : Confédération Nationale des SPA de France, Association reconnue d’Utilité Publique. 26, rue Thomassin 69002 Lyon. Vous voulez participer à notre action ? Abonnez-vous à cette revue ; faites-la circuler ; mettez-la dans votre salle d’attente. Les SPA confédérées : 260 associations qui accueillent 80 % des animaux en détresse. www.cnspa.fr