icofom

Transcription

icofom
Nouvelles tendances de la muséologie
New trends in museology
Nuevas tendencias en Museología
1
ICOFOM
Comité internatiol pour la muséologie
International Committee for museology
Comité internacional para la museología
37ème symposium, Paris, juin 2014
2
SOMMAIRE
Remerciements
5
Comité d’Organisation
7
Comité Scientifique
8
ICOFOM
9
Nouvelles tendances de la muséologie
11
New trends in museology
17
Nuevas tendencias en Museología
21
Résumés de communications
27
Conférenciers
29
Intervenants
45
3
4
REMERCIEMENTS
Les organisateurs tiennent à remercier Carle Bonnafous-Murat
(Administrateur provisoire de l’Université Sorbonne Nouvelle)
pour son soutien bienveillant dans la bonne réussite de ce
symposium international ainsi que l’ensemble des personnes
qui ont œuvré à sa réalisation, et notamment :
Françoise Tréguer et Julie L’Azou (Responsables
administratives du CERLIS – Centre de Recherches sur les
liens sociaux – UMR 8070 Université Paris Descartes –
CNRS – Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Zoubida Benali (Responsable administrative de l’UFR Arts et
Médias de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) et
l’ensemble de son équipe.
Stéphanie Lacombe (Directrice de la Recherche, de la
Valorisation et des Etudes doctorales de l’Université
Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Olivier Poursac (Responsable des visioconférences et du
webcast), et l’équipe de la Direction des Systèmes
d’Information et de la Communication.
Patrick Belmonte (Responsable de la cellule colloque de
l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Nicole Roggeman (Directrice du Patrimoine immobilier et de la
logistique de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Sami Majri (Adjoint au chef des services généraux et de sureté,
Direction du Patrimoine immobilier et de la logistique de
l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Sylvie Bouffet (Directrice de l’Unité de Gestion Censier, Pitié,
Malakoff du CROUS de Paris)
Jean-Jacques Sarcy (Responsable du Service commun de
reprographie et d’édition – Site Siège, Université Paris
Descartes), Mathilde Placide, Alain Lassance (Atelier) et
l’ensemble du service pré-presse.
Xavier Pryen et Virginie (pour les Editions de l’Harmattan)
Helena Front, graphiste, pour la réalisation de l’affiche
Laurent Karsenty et son équipe d’IS COMMUNICATION
5
Eleonora Dobles, Martin Dudermel, Laura Green, ManuelAntonio Monteagudo, Joana Nogueira, Joshua Paternina
Blanco, étudiants à l’Institut d’études politiques de Paris
(campus de Poitiers) en charge de la traduction du
symposium.
Le symposium est co-organisé par l’ICOFOM et Le Labex
ICCA (Industries Culturelles et Création Artistique). Pour
leur soutien financier, les organisateurs remercient sincèrement
les institutions et organismes partenaires, sans lesquels ces
journées n’auraient pu exister :
Le CERLIS (Le Centre de Recherches sur les liens sociaux –
UMR 8070 Université Paris Descartes – CNRS - Université
Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
L’Universite Sorbonne Nouvelle – Paris 3 : l’UFR « Arts et
Médias » ainsi que le département de « Médiation Culturelle »
L’Universite Paris Descartes
L’Université Paris Diderot et le CERILAC
L’Université Paris 13 et le LABSIC
L’Institut National du Patrimoine
L’Ecole du Louvre
L’Institut d’études politiques de Paris
Le Ministère de la Culture
Le Museum National d’Histoire Naturelle
ICOM France
6
COMITE D’ORGANISATION
François MAIRESSE, Professeur des universités, Paris 3
Bruno BRULON SOARES, Maître de conférences, Unirio,
Brésil
Cécile CAMART, Maître de conférences, Paris 3
Anna LESHCHENKO, Museology lecturer, Russian State
University for the Humanities, Moscow
Bruno PEQUIGNOT, Professeur des universités, Paris 3
Saena SADIGHYAN,
Weimar
Doctorante,
Bauhaus-Universität,
Cristina VANNINI, Director, Soluzionimuseali
Pauline VESSELY, Ingénieur de Recherche, CERLIS
Geneviève VIDAL, Maître de conférences, Paris 13
7
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Bruno Nassim ABOUDRAR, Professeur des universités,
Université Paris 3
Bruno BRULON SOARES, Maître de conférences, Unirio,
Brésil
Cécile CAMART, Maître de conférences, Université Paris 3
Wanchen CHANG, Associate Professor, Taïpei University,
Taïwan, museology
Jacqueline EIDELMAN, Conservateur en Chef, Ministère de la
Culture
Yves GIRAULT, Professeur, Muséum nationale d’histoire
naturelle
Eric GROSS, Directeur, Institut national du Patrimoine
Joëlle LE MAREC, Professeur des universités, Paris 7
Anna LESHCHENKO, Museology lecturer, Russian State
University for the Humanities, Moscow
François MAIRESSE, Professeur des universités, Université
Paris 3
Claire MERLEAU-PONTY, Ecole du Louvre
Eiji MIZUSHIMA, Professor, University of Tsukuba, Japan
Bruno PEQUIGNOT, Professeur des universités, Université
Paris 3
Marie-Sylvie POLI, Professeur, Université d’Avignon et des
Pays de Vaucluse
Geneviève VIDAL, Maître de conférences, Université Paris 13
8
ICOFOM
BUREAU / BOARD / MIEMBROS DE LA JUNTA
Vinoš SOFKA,
André DESVALLEES,
Ann DAVIS,
Honorary President, ICOFOM, Sweden
Conservateur général honoraire du patrimoine, France
Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts
Museum, University of Calgary, Canada
François MAIRESSE,
President of ICOFOM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3,
France
Indira AGUILERA KOHL, Curator, Fundación Museos Nacionales, Venezuela
Bruno BRULON SOARES, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil
Wanchen CHANG,
Taipei National University of the Arts, Taiwan
Mónica R. de GORGAS, Former Director, Museo Nacional Estancia Jesuítica de Alta Gracia,
Argentina
Jennifer HARRIS,
Curtin University, Australia
Anna LESHCHENKO, Russian State University for the Humanities, Russia
Lynn MARANDA,
Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada
Eiji MIZUSHIMA,
University of Tsukuba, Japan
Anita B. SHAH,
Museum consultant, museologist, Tulsi Graphics, Hyderabad, India
Kerstin SMEDS,
Umeå universitet, Sweden
Olga TRUEVTSEVA,
Altai State Pedagogical Academy, Russia
Cristina VANNINI,
Director, Soluzionimuseali, Italy
SENIOR ADVISORY COMMITTEE
Maria Cristina BRUNO,
Bernard DELOCHE,
Peter van MENSCH,
Martin SCHAERER,
Tereza SCHEINER,
Tomislav SOLA,
Professeur des universités, Université de Sao Paulo, Brésil
Professeur émérite, Université de Lyon 3
Professeur émérite, Reinwardt Academie, Amsterdam
Président du comité d’éthique de l’ICOM, Vevey, Suisse
Professeur des universités, UNIRIO, Rio de Janeiro, Brésil
Professeur émérite, Président, The Best in Heritage, Dubrovnik,
Croatie
9
10
Nouvelles tendances de la muséologie
Le monde des musés a connu un développement spectaculaire
durant ces trois dernières décennies. On assiste cependant
depuis quelques années – à la suite de la crise économique –
dans nombre de régions du globe, à un questionnement sur
l’avenir de l’institution, comme nombre d’études en
témoignent, qui visent à mieux appréhender l’évolution de cette
institution particulière, confrontée à des changements majeurs
de la société : populations, technologies, méthodes d’éducation,
politiques économiques, etc.
Faire le point de l’état des recherches, confronter les analyses et
les démarches, interroger les nouvelles tendances se dégageant
au sein du champ muséal, tels sont les objectifs de ce colloque
d’ICOFOM, soutenu par de nombreuses universités et organisé
par la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, qui accueillera cette
manifestation. L’objectif principal de ce colloque international
est donc de mener une réflexion commune et croisée (entre
disciplines (muséologie, SIC, histoire, histoire de l’art,
sociologie, économie) et entre universitaires et professionnels)
sur l’évolution et la diversité de la muséologie, tant sur le plan
de la réflexion théorique et épistémologique que sur celui de ses
retombées concrètes au sein du champ muséal.
Les matinées seront consacrées aux séances plénières, animées
par des chercheurs qui ont marqué le secteur de la muséologie
depuis ces vingt dernières années (conférences invitées).
Les après-midi permettront, à l’occasion d’ateliers et de tables
rondes, de présenter les communications retenues par le comité
scientifique du colloque, qui s’inscriront au cœur de la
compréhension des nouvelles tendances de la muséologie.
1. Géopolitique de la muséologie
Le terme de muséologie est utilisé de manière parfois très
différente dans le monde, tandis que certaines régions
11
privilégient d’autres termes (museum studies, museum theory).
La manière de penser le champ muséal, par ailleurs, diffère
largement entre les continents : si la réflexion politique et
philosophique est prédominante, dans certains pays, elle est
rejetée avec véhémence dans d’autres envisageant
essentiellement la muséologie comme un corps de pratiques à
destination des professionnels. S’il existe, clairement, des
différences notables entre ce que l’on pu appeler la muséologie
latine ou méditerranéenne, et la muséologie anglo-saxonne,
qu’en est-il du reste du monde ? L’émergence de nouvelles
superpuissances (BRICS) pourrait-elle influencer les
conceptions actuelles ?
2. Pour une épistémologie de la muséologie : quelle
signification, quel impact social ou politique ?
La muséologie, science ou travail pratique ? La question est
ancienne et se réinvente, génération après génération.
L’inscription de la muséologie dans des programmes
universitaires très divers – histoire, anthropologie, histoire de
l’art, sciences de l’information, sciences de l’information et de
la communication (SIC) – montre un certain nombre de
divergences parfois fondamentales quant aux outils qu’elle
utilise et aux savoirs qu’elle tente de développer. La muséologie
a-t-elle pour ambition d’infléchir les politiques patrimoniales,
de transformer le champ muséal, de l’analyser, de former les
(ou certains des) futurs professionnels de musées ou vise-t-elle
plus simplement à trouver sa place au sein du monde
universitaire ?
3. Un nouveau rapport au patrimoine ? – la question des
collections
Les techniques de préservation et de conservation du patrimoine
se sont nettement perfectionnées ces dernières années, au même
titre que la réflexion accompagnant les questions de
conservation ou de restauration. De nouvelles tendances en la
matière sont-elles sur le point d’émerger, confrontant la notion
actuelle de patrimoine avec ses racines essentiellement
occidentales ? De manière plus générale, le développement des
collections a entraîné celui de leur gestion, ainsi que nombre de
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questionnements sur la manière de les sélectionner, de les
documenter, de les faire circuler, voire de s’en séparer. Gestion
participative, documentation collective, aliénation, rapatriement
des collections, autant de questions largement débattues, dont
les réponses pourraient bouleverser la physionomie des musées
à l’avenir.
4. Les recherches sur les publics, l’éducation et la
communication
Le champ des études de visiteur s’est développé de manière
considérable durant ces dernières années, au point de prendre
progressivement son autonomie. La rigueur des méthodes
d’enquête, au même titre que les protocoles développés dans le
domaine des SIC, ont permis l’émergence d’une littérature
abondante et particulièrement riche en matière d’information
sur la manière dont le public appréhende les musées,
l’exposition et les différents dispositifs (textes, multimédias,
médiation orale…) qui lui sont liés. Il en va de même dans le
champ de l’éducation qui, au même titre que les SIC, a obtenu
une reconnaissance comme discipline académique autonome,
notamment dans les pays latins. Quels sont les plus récents
apports de ces disciplines dans le champ muséal, et comment
leur relation au sein du champ muséal pourrait-elle être mise en
œuvre dans les années à venir ?
5. Les sciences, les beaux-arts, l’ethnographie… au prisme
du contemporain
La manière de penser le musée diffère sensiblement, selon
qu’on travaille dans un musée scientifique ou un musée d’art
contemporain. Quelles sont les spécificités de ces muséologies
particulières ? Le développement des musées s’est inscrit dans
un mouvement de Contemporanéisation de la société et de son
rapport à l’histoire : ce sont en effet surtout des musées d’art
contemporain, des centres de science ou des musées de société,
que l’on a surtout créés ces dernières années. Un tel mouvement
est-il amené à se poursuivre ? Quelles pourraient
être ses répercussions sur notre rapport à l’histoire et au
patrimoine ?
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6. Les contours de la cybermuséologie
Les technologies numériques ont rapidement été intégrées par
les musées, un certain nombre de formation se sont même
spécialisées dans cette perspective. La création de cybermusées,
sur Internet, a bousculé notre rapport aux collections et à
l’expérience muséale. Les technologies continuent d’évoluer, et
des notions telles que la réalité augmentée ou les imprimantes
3D, naguère futuristes, sont en train de transformer à nouveau
notre expérience, au même titre que les applications sur nos
tablettes et téléphones. Quelles sont les prochaines étapes de ces
évolutions, et quel sera leur impact sur le musée et notre
relation à la réalité ?
7. La muséologie participative : nouvelles approches
Qu’il repose sur des technologies numériques (crowdfunding,
crowdsourcing) ou fonctionne de manière plus traditionnelle, le
musée participatif est régulièrement présenté comme une
solution d’avenir pour nombre de musées. La relation qu’il
entretient avec ses publics, en ce sens, bouleverse les équilibres
traditionnels, et notamment la fonction d’expertise du musée.
Comment les fondements d’un tel modèle (qui prend
notamment sa source dans la muséologie communautaire)
transforment-ils ceux du musée traditionnel et de ses processus
de sélection et de présentation ?
8. L’éthique du muséal au XXIe siècle
La muséologie a parfois été présentée comme l’éthique du
muséal, la réflexion sur les valeurs qui déterminent les choix de
sélection, de thésaurisation ou de présentation. De nombreuses
évolutions des pratiques muséales ont vu le jour ces dernières
années : demandes de restitution, financements alternatifs,
nouvelles méthodes de collecte, etc. Quelles seront les
principales évolutions en matière d’éthique muséale dans les
années à venir ?
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9. L’histoire et le futur de la muséologie : la construction
d’un champ du savoir
Depuis les années 1970 et, surtout avec la création de
l’ICOFOM par Vinoš Sofka et Jan Jelínek, en 1977, la
muséologie s’est progressivement développée comme un champ
de savoir et une discipline indépendante. Qui sont les acteurs
qui composent ce champ complexe et quels sont les courants de
pensée qui l’ont structuré ? Jusqu’à présent, il n’y a pas de
définition précise du champ de la muséologie et des liens entre
ses acteurs et les positions qu’ils occupent dans le temps et dans
l’espace. Quels sont les défis, pour les muséologues actuels
souhaitant se consacrer à l’analyse de ce champ en construction
et de ses acteurs, de leurs points communs et leurs
divergences ?
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New trends in museology
The world of museums has seen great developments during the
last three decades. In recent years, following the outbreak of the
economic crisis, we have observed different regions of the
world and questioned the future of the institution, as many
studies have shown. These studies aim to better comprehend the
evolution of the museum institution in relation to the larger
changes in society: in population, technology, methods of
education, politics and the economy, and so on. Museological
reflections follow these narratives, sometimes technical and
practical, but founded, more frequently, on the way we
conceive the basis of this institution and how it will evolve in
the years to come.
To state where we are today in this research when faced with
analyses and developments, or even when investigating the new
trends that have already appeared in the museum field: these are
the objectives of this ICOFOM symposium. The main goal of
this international symposium is to start a common and crossreflection (between disciplines, universities and professionals)
on the evolution and diversity of museology, both at the levels
of theoretical and epistemological reflection, and of concrete
facts in the museum field.
The mornings will be dedicated to panels with keynote
speakers, and with researchers who have left a legacy in the
area of museology in the last twenty years. The afternoons will
allow for the presentation of papers selected by the scientific
committee of the symposium, in working groups and round
tables, that will be inscribed in the main theme New trends in
museology.
1. The geopolitics of museology
The term “museology” is applied in very different ways in
different parts of the world, and some regions have favoured the
use of other terms (museum studies, museum theory). The ways
of thinking of the museum field differ widely from one
continent to the other: whereas political and philosophical
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reflection is dominant in certain countries, it is firmly rejected
in others that envision museology as essentially a set of
practices destined to inform and update the professionals
although there are clear differences between what we can call
the Latin museology, or Mediterranean museology, or even the
Anglo-Saxon museology, what is museology in the rest of the
world? Can the emergence of BRICS, the major new national
economies (Brazil, Russia, India, China, South Africa)
influence current conceptions?
2. For an epistemology of museology: what does museology
mean, what is its social or political impact?
Museology: science or practical work? The question is old and
reinvents itself, generation after generation. Registering
museology in very different university programs – history,
anthropology, history of art, sciences of information and
communication (SIC) – shows a certain number of divergences
(sometimes fundamental) in the tools utilized and the
knowledge developed. Has museology the ambition or tools to
influence heritage policies, to transform the museum field, to
analyze and to train (some of the) future museum professionals
or does it simply intend to find its place in the university world?
3. A new relation to heritage? – the issue of collections
Heritage preservation and conservation techniques have clearly
been perfected in the last years, as has reflection on questions of
conservation and restoration. Are new trends in this area are
about to emerge that will challenge the current notion of
heritage with its essentially “Western” roots? The values
implicated in the notion of (mainly cultural) heritage have
equally been submitted to modifications of a more commercial
nature. In general, the development of collections has followed
the development of its management. In the same way, a great
number of questions on the way to select, document, and
disseminate collections have been raised. Shared management,
collective documentation, alienation, return of collections: these
are all issues currently debated. Answering these questions
could lead us to a first draft of what the museum of tomorrow
may be.
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4. Research on audience, education and communication
The field of visitor study has developed considerably during
recent years, to the point that it has progressively become
autonomous. The rigour of the research methods, as much as
the operating procedures that have been developed in the field
of SIC, have led to the emergence of a vast literature and a
particularly rich one concerning how audiences learn in
museums, in exhibitions and through the different devices
(texts, multimedia, oral mediation…) that are related to them.
The same developments have been seen in education which, in
the same way as with the sciences of information and
communication, has received recognition as an independent
academic discipline, particularly in Latin countries. How do
these disciplines approach the museum field today, and how can
this relation between fields be seen in future years?
5. Sciences, fine arts, ethnography… a look at the
contemporary world
As a consequence of its way of thinking, the museum clearly
differs according to the work done in, for example, a science
museum, or a contemporary art museum. What are the specifics
of these particular museologies? The development of museums
is part of a movement of how society becomes contemporary,
and its relation to history: most of the museums created in past
years could be defined as museums of contemporary art,
sciences centres or ethnographic or social museums (“musées
de société”). Will this movement continue in the future? Does it
explain the developing trend of curating and the new exhibition
principals in the museum? What will be the repercussions on
our relation to history and heritage?
6. The frontiers of cybermuseology
Digital technology has rapidly been integrated in museums, and
a number of specialized training programs have been developed
for museum purposes. The creation of cybermuseums through
the internet has altered our relation to collections and the
museum experience. Technology continues to evolve, and the
notion of virtual reality or of 3D printers, once considered
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futuristic, are transforming our present experience, almost as
much as the applications on our pads and phones. What are the
next stages for these transformations, and what will be their
impact on the museum as well as on our relation to reality?
7. Participative museology: new approaches
Being based on digital technology (crowd-funding, crowdsourcing) or working in a more traditional way, the participative
museum is frequently presented as a contemporary solution for
museum work in a number of these institutions. The
relationship it has with its public changes the traditional balance
and the function of museum expertise. How does the base of
this model (which has its source in communitarian museology)
transform the foundation of the traditional museum and its
processes of selection and presentation, dependent on the
professional staff?
8. Museum ethics in the 21st century
Museology has been sometimes presented as museum ethics,
that is, the reflection on the values determining choices in
selection, in documentation or in presentation. A number of
developments in museum ethical practice have been appeared
over recent years: claims for restitution, financial alternatives,
new methods for collecting and more. What will be the main
developments concerning museum ethics in the future?
9. The history and the future of museology: building a field of
knowledge
Since the 1970s, and especially with the creation of ICOFOM
by Vinoš Sofka and Jan Jelínek in 1977, museology has
progressively developed as a field of knowledge and an
independent discipline. Who are, then, the actors in this
complex field and what are the lines of thought that have been
structuring it? Up to the present time, there has been no precise
definition for museology. Neither have the relations between its
actors and the positions they occupy in time and space been
defined. What are the challenges for present museologists who
are dedicated to the analysis of this a field and its actors, their
common points and their divergences?
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Nuevas tendencias en Museología
El mundo de los museos ha conocido un desarrollo espectacular
durante estos tres últimos decenios. Se asiste, sin embargo, en
estos últimos años- y posiblemente por el estallido de las crisis
económicas- en numerosas regiones del globo, a un
cuestionamiento sobre el futuro de la institución, como lo
testimonian numerosos estudios de prospectiva museal. Estos
estudios apuntan a comprender mejor la evolución de esta
institución particular ante los cambios significativos de la
sociedad actual: aquellos relacionados con las poblaciones, con
la tecnología, con los métodos educativos, con las políticas
económicas, etc. La reflexión museológica acompaña en gran
parte el objetivo de estos estudios, que a veces son técnicos y
prácticos, pero que más a menudo se interrogan sobre la manera
misma de concebir los fundamentos de la institución, llamada a
evolucionar en los próximos años.
Hacer un balance del estado de estas investigaciones, confrontar
los análisis y los avances, interrogarse sobre las nuevas
tendencias que se producen en el seno del campo museal, son
los objetivos de este coloquio del ICOFOM, apoyado por
numerosas universidades y organizado por la Sorbonne
Nouvelle - Paris 3, que acogerá esta manifestación.
Las mañanas serán consagradas a las sesiones plenarias,
animadas por aquellos investigadores que han realizado
contribuciones relevantes al sector de la museología en estos
últimos veinte años. En el transcurso de las tardes, mediante
talleres y mesas redondas, se presentarán las comunicaciones
seleccionadas por el comité científico del coloquio, referidas al
núcleo de comprensión de las nuevas tendencias en Museología
1. Geopolítica de la museología
El término museología ha sido utilizado muchas veces de
manera diferente en el ámbito mundial, y en ciertas regiones se
privilegian otros términos (museum studies –estudios de museo,
museum theory –teoría de museo). La forma de pensar el campo
museal difiere en gran medida en los distintos continentes:
21
mientras que la reflexión política y filosófica predomina en
ciertos países, ese enfoque es rechazado con vehemencia en
otros, que consideran esencialmente a la museología como un
cuerpo de prácticas profesionales. Si existen claramente
diferencias notables entre lo que podríamos llamar museología
latina o mediterránea y museología anglosajona, ¿cuál es la
situación en el resto del mundo? Por otro lado ¿la existencia de
superpotencias emergentes (BRICS) podrá llegar a influenciar
las concepciones actuales?
2. Por una epistemología de la museología: ¿qué
significación, qué impacto social o político?
La Museología, ¿ciencia o trabajo práctico? La cuestión no es
nueva y se reinventa, generación tras generación. La inscripción
de la museología dentro de diferentes programas académicos –
historia, antropología, historia del arte, ciencias de la
información y de la comunicación (SIC) – muestra una serie de
divergencias fundamentales en cuanto a las herramientas a
utilizar y a los saberes que intenta desarrollar. La Museología
¿ambiciona influenciar las políticas patrimoniales, transformar
el campo museal, analizar, formar a futuros profesionales (al
menos a algunos de ellos), o se contenta simplemente con
encontrar su lugar en el seno del mundo universitario?
3. ¿Una nueva relación con el patrimonio? – La cuestión de
las colecciones
Las técnicas de preservación y de conservación del patrimonio
se han perfeccionado notablemente en estos últimos años, se
han intensificado también las discusiones que acompañan las
reflexiones sobre los procesos de conservación y restauración.
¿Están emergiendo nuevas tendencias en la materia, que
confrontan la noción actual de patrimonio con aquellas de sus
raíces esencialmente occidentales? Los valores respaldados por
una noción de patrimonio principalmente cultural, ha sufrido
igualmente modificaciones de índole comercial. De manera más
general, el desarrollo de las colecciones como resultado de su
gestión, así como de numerosos cuestionamientos sobre la
manera de seleccionar, documentar, hacer circular o aislar del
resto. La gestión participativa, la documentación colectiva, la
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alienación, la repatriación de las colecciones, son cuestiones
ampliamente discutidas, y sus respuestas podrían alterar el
rostro de los museos en el futuro.
4. Las investigaciones sobre públicos, educación y
comunicación
El campo de estudio sobre visitantes se ha desarrollado
considerablemente en estos últimos años, a tal punto que
progresivamente ha llegado a ser casi autónomo. El rigor de los
métodos de encuesta, así como los protocolos desarrollados en
el campo de los SIC (Servicios de Información y
Comunicación), han dado lugar a la emergencia de una
literatura abundante y particularmente rica en materia de
información sobre la manera en que el público accede a los
museos, a la exposiciones y a los diferentes dispositivos (textos,
multimedia, mediación oral…) a que están vinculados. Y lo
mismo podemos decir de la Educción, que tal como el caso de
los SIC, ha obtenido un reconocimiento como disciplina
académica autónoma, sobre todo en los países latinos. ¿Cuáles
son los aportes mas recientes de esas disciplinas al campo
museal y como su relación en el seno del campo museal podrá
implementarse e influenciar los años por venir?
5. Las ciencias, las bellas artes, la etnografía… a través del
prisma de lo contemporáneo
La manera de pensar al museo difiere sensiblemente, según se
trabaje en un museo científico o en un museo de arte
contemporáneo. ¿Cuáles son las especificidades de esas
museologías particulares? El desarrollo de los museos se
inscribe en un movimiento de contemporaneización de la
sociedad y de su relación con la historia: esta situación es
particularmente evidente en los museos de arte contemporáneo,
en los centros de ciencia o en los museos de sociedad, sobre
todo los organizados en los últimos años. Ese movimiento está
destinado a continuar. ¿Explica las tendencias de desarrollo de
las curadurías o de los nuevos principios expológicos en el seno
de los museos? ¿Cuáles podrían ser las repercusiones sobre
nuestra relación con la historia y el patrimonio?
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6. Los límites de la cibermuseología
Las tecnologías digitales se han integrado rápidamente a los
museos, un cierto número de profesionales se han capacitado y
especializado con esta perspectiva. Crear cibermuseos en
internet, sacudió nuestra relación con las colecciones y la
misma experiencia de museo. Las tecnologías siguen
evolucionando, y los conceptos como la realidad aumentada o
las impresiones en 3D, hace poco futuristas, están
transformando una vez más nuestras experiencias, tal como las
aplicaciones de nuestros teléfonos y tablets. ¿Cuáles son las
próximas etapas de estas evoluciones, y cuál será su impacto en
los museos y nuestra relación con la realidad?
7. La museología participativa : nuevos abordajes
Ya sea que se apoye en las tecnologías digitales (crowdfunding,
crowdsourcing) o que funcione de manera más tradicional, el
museo participativo es regularmente presentado como una
solución para el futuro de numerosos museos. La relación que
mantiene con sus públicos, en cierto sentido conmociona los
equilibrios tradicionales y pone en cuestión la función de
experticia de los museos. ¿De qué manera los fundamentos de
ese modelo (que tiene indudablemente su origen en la
museología comunitaria) transforman aquellos del museo
tradicional y sus procesos de selección y de presentación?
8. La ética de lo museal en el siglo XXI
La museología ha sido presentada como la ética de lo museal,
de reflexión sobre los valores que determinan las elecciones de
selección, de thésaurisation o de presentación. Numerosas
evoluciones de las prácticas museales han surgido en estos
últimos años: demandas de restitución, financiamientos
alternativos, nuevos métodos de coleccionismo, etc. ¿Cuáles
serán las principales evoluciones en materia de ética museal en
los años por venir?
9. La historia y el futuro de la museología: la construcción de
un campo de conocimiento
Desde los años 70’ y sobre todo con la creación el ICOFOM
por Vinoš Sofka y Jan Jelínek, en 1977, la museología se ha
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desarrollado progresivamente como un campo de conocimiento
y una disciplina independiente. ¿Quiénes son los actores que
integran este campo complejo y cuáles son las corrientes de
pensamiento que se han estructurado? Hasta el momento, no
existe una definición precisa del campo de la museología y de
los vínculos entre los actores y las posiciones que ocupan en el
tiempo y el espacio. ¿Cuáles son los desafíos para museólogos
actuales que deseen dedicarse al análisis de ese campo en
construcción y los de sus actores, sus puntos en común y sus
divergencias?
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26
COMMUNICATIONS
COMUNICACIONES
27
28
CONFÉRENCES PLÉNIÈRES
YVES GIRAULT
Les musées de communautés africains,
agents de la cohésion sociale et culturelle ?
Les institutions muséales africaines indéniablement « associées
à l’Occident et à son ancienne emprise coloniale » (Bouttiaux,
2007) vont se multiplier à partir des années 1870 pour tendre
vers une centaine de musées publics à l’indépendance Gaugue
(1999). Ce constat ne signifie nullement qu’il n’existait à
l’époque aucune structure muséale réalisée par les
communautés locales. Ainsi Sabran (1999) précise qu’en 1922,
« le Sultan Njoya créait à l’intérieur du Palais Royal de
Foumban le premier musée camerounais pour […] rappeler
l’histoire du Royaume Bamun et affirmer, face à
l’administration française, son autorité en tant que détenteur des
pouvoirs traditionnels.» après la décolonisation, une deuxième
vague de création de musées s’est opérée à des fins également
politiques, soit au service de la création d’états nations. Le
troisième tournant fondamental s’initie sous l’impulsion de
l’Africom crée en 1999 à Lusaka (Zambie) : contribuer au
développement des sociétés africaines par la promotion du rôle
des musées en tant que sources de culture et agents de la
cohésion culturelle » (Nouvelles Africom, n° 1, 2002). Suite a
ce rappel du cadrage historique de l’évolution des musées en
Afrique (Brianso, Girault 2014), nous présenterons un travail en
cours de co-construction de patrimoine, réalisé au sein d’une
chefferie de l’ouest Cameroun. Nous décrirons les étapes
progressives d’appropriation du projet par les communautés, et
l’évolution des méthodologies mises en place à ce jour.
Yves Girault, Professeur, Muséum national d’Histoire naturelle
(MNHN), UMR 208 Patrimoines locaux (PALOC) MNHN/IRD
29
DANIEL JACOBI
Une muséologie sans musée, ni collection ?
Dans le mot muséologie, demeure la racine musée. Avec
d'autres, nous avons dissocié le musée (une institution
culturelle) et l'exposition (un média produit par le musée).
L'éclatement de la notion de muséologie et l'élargissement des
significations auxquelles on rattache le mot tend à brouiller la
recherche d'un consensus qui déciderait de ce qu'est (ou n'est
pas) la muséologie.
A partir d'un corpus de publications récentes, nous essaierons
de mettre en évidence les tendances dans les pratiques
contemporaines définitoires de la muséologie. Rappelons qu'un
musée, quels que soient les débats sur sa définition, est une
institution en rapport avec le patrimoine et qui gère une ou
plusieurs collections. Et la gestion de ces collections devenues
un vecteur de valeurs essentielles suppose qu'elle soient
transmises et partagées.
Peut-on imaginer un musée sans collection ? L'exposition estelle devenue indépendante des collections et des musées ? Si
une exposition peut dorénavant être conçue par une autre
institution qu'un musée, cette dernière pourrait-elle le faire sans
la coopération de ceux qui gèrent les collections, conduisent des
recherches sur ces dernières, les valorisent et les diffusent ?
Le succès du mot muséologie et la polysémie que ses emplois
manifestent est-elle un signe de confusion sémantique ? Ou au
contraire la marque même du succès d'un domaine de pratiques
élaborées faute de parvenir à construire une nouvelle discipline
universitaire ?
Daniel Jacobi, Professeur émérite, centre Norbert Elias, UMR
CNRS 8562, équipe Culture & communication, université
d'Avignon
30
J. PEDRO LORENTE
Critical museology: vindicating interrogations and
plural discourses
A growing appeal for critical discourses and plural views, is
nurturing an emerging museology that likes to be called itself
‘critical’. But this denomination would just be another
theoretical label if not connected to real practice: ‘critical
museology’ has no sense without comparative studies of
‘critical museography’; that is, the actual productions and
displays showing the impact of public reflexivity in a wide
range of museums. Not surprisingly, it is a practice more typical
of university museums, especially in universities offering
museum studies degrees and postgraduate courses. To be fair,
we must recognize that social participation was already a basic
principle raised by the pioneers of the Nouvelle Muséologie and
their followers, repeatedly claiming for community
empowerment. Yet what is a community and who can speak in
its name? The collaboration of the Chilean government with
Mapuche chiefs in some local museums has resulted in banning
women from some rooms exhibiting sacred materials,
contradicting basic principles of democracy and gender
equality. Critical museologists are also in favour of giving
aboriginal peoples a say to decide on exhibiting policies; but at
the Museum of Anthropology at the University of British
Columbia, some indigenous persons who have selected
materials on show at the Multiversity Galleries are introduced
to the public by name, individual photo and some personal
statements. In other museums lay citizens’ discourses are
literally presented by means of listening points. But even nonvisitors can now participate in such social interrelations through
Internet. Now many museums have a blog, where external
comments are welcome. And the website of Barcelona’s
Museum of Contemporary Art now includes a call for proposals
of virtual itineraries relating selected items of the collection,
signed by members of the public. Through these and other
examples, the utopian claim demanding museums to become
31
public spaces for discussion and exchange of plural speeches is
now becoming a reality.
Jesus Pedro Lorente is Lecturer of Museology at the
University of Saragossa (Spain). Academic coordinator of its
MA in Museum Education and Communication.
Mail : [email protected]
32
OSCAR NAVARRO ROJAS
The epistemological gaze of museums: The Latin
American Museology and the politics of the
Museological Institutions.
The idea advocate here is that we, the Latin-American
museologists, must be critical of our ideas and institutions, we
must exert what the French sociologist Pierre Bourdieu
proposed, an epistemological vigilance, do not confuse what we
think our museological institutions are with what they really are
historically, socially, philosophically and economically. The
professionalization process of the museological field in Latin
America as well as the emerging epistemologies that went
along this process has had a great impact in the museological
sphere in the region. One can establish a relationship between
these changes towards professionalization to at least three
events that has marked the museological institutions: the Round
Table of Chile, the Hemispheric Summit of Museums and
Sustainable Communities and the Structural Adjustment
Programs implemented during the eighties. These events
marked the way museologists and the museological institutions
saw themselves in terms of their missions, strategies and their
self-image and all of them created an awareness of the pitfalls
as well as the peculiarities of their institutions in terms of its
political, economic and geographical situation. Based on these
events, one can see different moments as well as different
manifestations or focuses in how the museologist perceive the
museum institution from the epistemological, methodological
and political standpoint.
One approach focuses on the museological institution as a
scientific institution that follows the scientific parameters of the
sciences and scientific disciplines that are part of the museum
daily activities (i.e., anthropology, biology, ethnology, history,
etc.). Hence, the museological institution provides an “objective
look” of reality. A second approach centres its attention on the
educational and formative functions of the museological
institution, here the focus is on the audiences and how the
33
messages get to their audiences; therefore, the main tools are
the visitor studies and the educational theories. This approach
also goes together with the implementation in Latin America of
the structural adjustment programmes carried by the
governments following the neoliberal agenda. This version
raises from the need to justify the existence of the museological
institutions in a multicultural society, mostly understood in
terms of economical differences rather than culture. In this
approach as well as in the second the problems confronted by
the museological institutions are “solved” by implementing
pragmatic and instrumental measures, the problems reside in
the “scientific field” rather than in the political aspects of the
institution.
A third approach called “social museology” where the focus is
the community and its relationship to its heritage; it is with this
rapprochement that the heritage is preserved by its use by the
community in the framework of the sustainable development.
The museological institution has as mission: the salvation,
rescue and safeguard of the memory, the identity and the life of
the community. This way of perceiving the function of the
museological institutions, carries a certain “ethos” and “pathos”
that ends in the belief that the museological institutions have a
kind of a “missionary task”. In addition, this version of the
museological institution one can traced it back to the LatinAmerican ideal of the revolutionary: sacrifice, commitment
towards the people and a deep sense of a need to change, to
improve. One can see these ideals present in the discussions and
documents of Santiago’s Round Table.
It is from this idea that several museological theories emerged
and we can see them present in speeches, museum missions and
the idea that a “social” museology can be the instrument of
social change, a means to protect our identity and memory in
the middle of the globalization.
One can understand these different stages employing certain
categories used in the field of philosophy of science thus; we
can find a “museological scientificism”, a “museological
pragmatism” or “museological instrumentalism” and
“museological idealism”. Each one of these denominations
relates to the different logics present inside the museological
34
institutions. They also correspond to the different stages in the
development of museums exposed by Hopper-Greenhill.
Oscar Navarro Rojas, Professor, National University, Costa
Rica
35
MARIE-SYLVIE POLI
Pour une poétique du musée et de la muséologie
aujourd'hui.
Pour parler du thème de ce 36ème Symposium de l'ICOFOM
consacré aux Nouvelles tendances de la muséologie, j'ai choisi
d'analyser une expérience de lectrice et de muséologue fort
intrigante. Comme beaucoup de chercheurs en muséologie,
jeunes ou seniors, j'aime la littérature, toutes les littératures. Or,
il se trouve que parmi les récents romans que j'ai découverts ces
derniers mois, le monde du musée (le musée, l'exposition,
l'artiste, le curateur, l'amateur, etc. ) est traité comme un
personnage à part entière, un personnage central, même. Un
personnage au sens où l'entend la poétique, c'est-à-dire un signe
littéraire, composé à l'aide de procédés textuels plus ou moins
conventionnels, porteur de sens, de valeurs, de caractères
sociologiques, d'informations et de savoirs. Un élément central
dans l'intrigue du roman.
Comment analyser en muséologue, cette récurrence actuelle, du
monde muséal comme personnage de fiction dans la littérature
contemporaine?
L'ensemble des communications de ce symposium nous met sur
la piste d'une hypothèse qui s'appuie tout d'abord sur la diversité
des terrains et des territoires géographiques et culturels
aujourd'hui couverts par les chercheurs en muséologie ; le
concept de globalisation recouvre cette nouvelle vision du
monde dans laquelle la plus petite communauté est en mesure
de prétendre à défendre, par le musée, son identité culturelle.
Dans les tendances actuelles de la muséologie, le musée est
devenu un objet de recherche sans frontière, un personnage
cosmopolite ; le muséologue serait donc devenu globe trotteur,
renouant fermement avec les fondements ethnographiques et
anthropologiques de la discipline.
À l'heure du soi-disant tout numérique et de l'internet
triomphant on perçoit - et c'est tant mieux - combien les
questions de l'objet, de l'authenticité, de la collection, de la
distinction entre patrimoine matériel et patrimoine immatériel
36
continuent de mobiliser les jeunes chercheurs, de bousculer
sans cesse les points de vue des muséologues fondateurs. La
muséologie questionne donc encore et encore notre rapport au
monde des objets, des idées, des concepts. Le musée y joue le
rôle d'un personnage complexe, aux multiples facettes, parfois
mélancolique et attaché au passé, parfois amateur d'innovations
technologiques, tout entier tourné vers les formes nouvelles de
culture. C'est une autre tendance marquante de la muséologie
contemporaine, participative et collaborative grâce au WeB2.0
mais fidèle à sa mission d'éducation et de médiation des savoirs
pour tous les publics, pour chacun de nous.
Par ailleurs, les auteurs démontrent que malgré un caractère
interdisciplinaire toujours affirmé, l'intérêt épistémologique
pour les questions méthodologiques ne faiblit pas. Pas plus que
le respect des règles académiques de l'écriture scientifique. Les
différentes disciplines qui pourvoient en méthodes la
muséologie sont entrées dans une approche collaborative du
concept de musée. Ce dernier est désormais envisagé avant tout
comme un objet de curiosité scientifique non encore stabilisé,
plus du tout comme une institution pérenne. Le musée s'affirme
à travers ces nouvelles tendances de la recherche en muséologie
comme un personnage de laboratoire, tantôt objet de recherche,
tantôt chercheur, tantôt matériel scientifique.
Mon intervention présentera donc le musée comme un
personnage bien vivant, déjà riche d'une longue vie, tourné vers
l'avenir, doué d'une belle humanité.
Marie-Sylvie Poli, Professeur des universités, Université
d’Avignon et des Pays de Vaucluse, Centre Norbert Elias,
UMR CNRS 8562, équipe Culture & communication.
37
VINCENT PUIG
Muséologie participative et indexation
contributive du patrimoine à l’âge des données
Dans une vision du patrimoine comme relation que nous avons
explorée cette année dans le cadre d’un atelier de réflexion
prospective de l’ANR, le contexte muséologique constitue un
milieu technique et social, une organologie dirions nous dans le
langage de B. Stiegler. Quels savoirs sont constitués par cette
organologie, cette écriture du patrimoine culturel ou
scientifique ? C’est bien là une question épistémologique qui se
pose à nouveau frais dès lors que précisément l’écriture muséale
se fait participative. C’est aussi là le thème de recherche
principal de l’Iri dans le champ des Digital studies, ces études
numériques où la question organologique est première dans
chaque discipline. De plus, en contexte numérique cette
organologie tend à s’automatiser par le jeu des algorithmes et
des données qu’ils produisent (autrement dit les traces
numériques, les fameuses « datas »). Nous essayerons de
montrer à travers des réalisations expérimentales conduites par
l’Iri : 1) de nouvelles formes « d’écriture muséale
participative » (projet FUI AMMICO) et 2) de nouvelles
pratiques d’indexation contributive du patrimoine (nouveau
portail Joconde Lab pour in fine s’interroger sur une
convergence de ces deux champs d’investigation dans des
situations muséales où les data, les traces, les contributions
prennent des formes de plus en plus diversifiées : textes,
paroles, vidéos, photos et jusqu’aux gestes.
Vincent Puig. Directeur Exécutif, Institut de Recherche et
d’Innovation (IRI), Paris, Centre Pompidou
38
ANNE-CATHERINE ROBERTHAUGLUSTAINE
Perspectives muséales
Cette intervention, forgée notamment à partir des présentations
et discussions de ces derniers jours, durant le symposium de
l’ICOFOM, mais également au cours de l’Assemblée générale
et du comité consultatif de l’ICOM qui les ont précédés,
évoquera les enjeux principaux auquel le monde muséal sera
amené à faire face dans les prochaines années. Le rôle de
l’ICOM et de ses différents comités, tant nationaux
qu’internationaux, en constituera le fil conducteur.
Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, Directrice générale de
l’ICOM, Paris
39
CONXA RODA
Stratégie digitale au musée: besoin, tendances,
défis
La dimension numérique envahit aujourd'hui l'ensemble de
l'organisation. De nombreux musées sont embarqués
aujourd'hui dans l'élaboration de leur stratégie numérique.
Certains ont réussi et pleinement mis en œuvre, d'autres se
battent encore pour obtenir ce fait, tous travaillent pour obtenir
le numérique pleinement intégré dans la stratégie générale du
musée.
En raison du moment de la rénovation profonde nous sommes
plongés dans le Museu Nacional d'Art de Catalunya,
Barcelone), et d'avoir eu à designer la stratégie générale pour
les prochaines années à partir de zéro, nous sommes assez
chanceux pour avoir eu l’opportunité d’y développer le
numérique dès le début.
Le but de cette présentation est de partager le processus de mise
en œuvre de la stratégie numérique, quelles priorités on a mis et
les défis à surmonter.
Nous allons discuter notre plan de stratégie digitale ainsi que
notre participation simultaneée sur de grands projets
numériques à travers le monde tels que Google Art Project,
Europeana, Wikipedia. Tout destiné au même objectif: rendre le
contenu du musée le plus accessible possible, engager le public,
encourager la participation et la co-création, inspirer des
expériences de qualité.
Conxa Rodà, Head of Strategy and Communication, Museu
Nacional d’Art de Catalunya, Barcelone,
www.museunacional.cat
40
XAVIER ROIGE VENTURA
Musées face à la crise économique ou musées en
crise? Retrouver la communauté en temps
d’incertitude
La question des effets dramatiques de la crise économique sur
les activités culturelles et muséales est présente dans la plupart
des débats scientifiques et professionnels des muséologues.
Dans de nombreux pays européens, la crise économique a
engendré une diminution considérable des financements publics
et privés pour la culture et les musées. Mais la crise n’a pas
touché uniquement les structures financières et les programmes
d’activités des musées. Elle nous interpelle aussi sur quelques
principes théoriques de la muséologie. Comment les musées
doivent-ils travailler pour la collectivité alors que s’impose la
logique économique? Les musées doivent-ils se rapprocher des
nouveaux mouvements sociaux issus de la crise ainsi que des
nouveaux intérêts publics? Doivent-ils se contenter de résister à
la crise ou est-ce que le concept même de musée se trouve
remis en question ?
A partir de ces premières réflexions, notre communication se
divisera en deux parties. La première évaluera les effets de la
crise dans les musées, en considérant tout particulièrement le
cas de l’Espagne. Avant la crise, ce contexte fut marqué par une
croissance importante du nombre de musées, la recherche d’une
culture toujours plus rentable ainsi qu’une forte externalisation
des services, donnant lieu à ce que l’on peut considérer comme
une véritable « bulle muséale ». En dix ans, le nombre de
musées y a en effet pratiquement doublé, alors que ces derniers
étaient souvent construits sans lien avec les collectivités ni
même selon une structure muséale. On a ainsi assisté à une
« fièvre de patrimonialisation », tout étant susceptible de se
convertir en musée ; la mémoire, le patrimoine immatériel, les
centres d’interprétation de la nature, les industries, etc…
L’arrivée de la crise a ainsi durement touché cette inflation
patrimoniale, donnant lieu à la réorganisation de la charte
41
territoriale des musées, à la fermeture d’institutions, à la
réorganisation des structures muséales et de l’Administration
publique ainsi qu’à une forte réduction de son budget et de ses
activités. A partir de statistiques, nous analyserons ici les effets
de cette crise ainsi que les stratégies de résistance mises en
place par les musées.
La deuxième partie de cette communication abordera, quant à
elle, des questions plus théoriques. En effet, outre les
conséquences économiques, cette crise donnera également lieu
à de profonds changements dans le panorama muséal, avec
l’introduction de muséographies « low cost », l’élargissement
de la notion de patrimoine à des sujets plus politiques tels que le
multiculturalisme, l’écologie et la mémoire, ainsi qu’une perte
des musées de l’exclusivité de la gestion du patrimoine. Face à
cette crise, nous proposerons dès lors un changement de
perspective, sur base d’une nouvelle rencontre entre les musées
et les communautés. En effet, cette crise implique le besoin
d’une reformulation théorique de la muséologie, et de la mise
en place de nouveaux instruments qui permettent aux musées
d’aborder les changements du panorama muséal ainsi que
d’affronter les contradictions existantes entre sa fonction sociale
et la pression économique et politique dont il est l’objet.
Xavier Roigé Ventura, Professeur titulaire d’Anthropologie
sociale et de muséologie, Université de Barcelone, Faculté de
géographie et d’histoire.
42
Tereza Cristina SCHEINER
ON THE MUSEUM FIELD: SIGNIFICANCE
AND THEORETICAL IMPACTS OF
MUSEOLOGY
The communication aims at presenting a critical reflection on
the theoretical fundaments that constitute the epistemic nature
of Museology as a field of knowledge, analyzing some of the
arguments presented by the theorists of the field over the last
decades. As a central issue, it approaches the plural identity of
Museology, which may be either developed as a discipline of
philosophical nature or present itself under the form of an
ideology of 'socializing' nature. Such plural identity could
perhaps explain the insertion of Museology in academic
programs of different profiles, but would also contribute to
weaken the field, which nature and limits are still not presented
to the theorists in a precise way. The thorough relationship with
heritage, a quality widely discussed by the theorists but still not
understood and analyzed in depth, could contribute to a deeper
understanding of Museology as a system of thought, shaped by
a unique relationship between the Humane and the Real
(philosophy) - or as an ideology, based on the relationships
between the Individual, Society and Heritage.
Tereza Cristina Scheiner, Doctora en Comunicación
(Universidad Federal del Rio de Janeiro) y Profesora /
Coordinadora del Programa de Post-Graduación in Museología
y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia del Rio de
Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y Ciencias Afines).
43
BERNARD SCHIELE
Les tendances émergentes en muséologie en
Occident et en Chine
Cette communication examinera les changements récents qu'ont
connus les musées de science, et tentera de cerner leur évolution
future à partir des tendances que l'on peut observer aujourd'hui.
Il sera surtout question de musées de science, de
science centers, de discovery centers, mais comme c'est le
champ muséal tout entier qui est en transformation nous
donnerons aussi des exemples tirés des musées d'art, d'histoire
et de société. Si, en occident, le projet muséal s'est recomposé
autour du visiteur au cours des années 80, c'est aujourd'hui le
rapport au savoir qui est en voie d'être révolutionné. Le visiteur
ne se satisfait plus d'une science achevée. C'est l'actualité de la
science et celle des acteurs qui sont engagés dans la recherche
qui le passionne. Nous contrasterons cette évolution avec celle
que connaît la Chine, engagée dans un redéploiement muséal
sans précédent. Et nous essayerons de montrer que notre
temporalité et nos critères nous donnent peu de prise pour
déchiffrer ce qui s'y produit.
Bernard Schiele, Professeur titulaire, Université de Québec à
Montréal
44
INTERVENANTS
Bruno Nassim ABOUDRAR
Quand n’y a-t-il plus art ?
Par son fameux article de 1977, When Is Art ?, Nelson
Goodman apportait une contribution importante à ce que l’on
appelle la « théorie institutionnelle de l’art », selon laquelle ce
sont les institutions artistiques – et en premier lieu les musées
des beaux-arts – qui confèrent à un objet la qualité d’œuvre
d’art. Selon l’un de ses exemples, une pierre qui, sur la route,
n’est pas une œuvre d’art, le devient exposée au musée, dans
des conditions favorables à la perception de ses qualités
symboliques et plastiques. Inversement, un Rembrandt «
cesserait de fonctionner » comme œuvre d’art, s’il lui advenait
de servir de couverture. La théorie postule une destination
artistique des musées et elle semble solidaire des
développements modernistes contemporains autour du white
cube, destiné à garantir le moment artistique d’objets
équivoques, tels les ready made et les boîtes de Brillo. Mais que
se passe-t-il quand le musée se propose de produire non de l’art,
mais un fait historique, social ou anthropologique ? Ainsi, les
expositions inaugurales du MUCEM à Marseille, l’une sur la
Méditerranée, l’autre sur le genre, recyclent-elles des « œuvres
d’art » estampillées (Tableaux Orientalistes, Courbet, etc.),
tandis que le Musée d’histoire de l’immigration (Paris) poursuit
une politique de commande à des artistes. Que deviennent les
objets qui furent d’art, ou destinés à le devenir, entrepris dans
un moment muséal de civilisation ?
Bruno Nassim Aboudrar, Professeur des universités,
Université Paris 3 – Sorbonne nouvelle
Mail : [email protected]
45
Cristiano AGOSTINO
Museum Crowdsourcing as Playful Labour
The proposed presentation/ paper addresses under a new, timely
and critical light one of the main relational instruments at the
disposal of the contemporary, constructivist museum:
crowdsourcing, as not merely a tool for data gathering, but also
an instrument of exchange, connection and trade between the
museum and its public(s).
Through the lenses of Autonomism and playbour theory, the
presentation re-reads the museum's investment in
crowdsourcing as one expression of current, culture-wide trends
toward the expansion and naturalisation of immaterial and
affective labour: the user's work is harnessed through activities
that sit between work and leisure, and the museum gains in
capital and legitimisation, while the user is paid in
subjectification, affirmation and intellectual currency.
As a result, while crowdsourcing – in current museum literature
- is usually assumed a priori to be advantageous and ethically
empowering for museums and audiences, an interpretation of
this instrument as a radical expression of labour cautions us
against the ever-present danger of exploitation, less visible but
nonetheless tangible. Reinforcing the claim, examples of
contemporary museum crowdsourcing activities will be
introduced and critiqued.
Cristiano Agostino, PhD candidate (submitted), History of Art,
University of Edinburgh
Mail : [email protected]
Marie-Aline ANGILLIS
Collecter et conserver les récits de vie dans les
musées. Etudes de cas et pistes de réflexion
Depuis quelques années, de nombreux musées de société se
sont engagés dans la conservation et la mise en exposition des
récits de vie. Défini comme la narration orale ou écrite,
46
sollicitée par un chercheur dans le cadre d’un entretien semi- ou
non dirigé, d’un sujet racontant une partie de son parcours de
vie, le récit de vie doit encore faire l’objet d’une étude
muséologique approfondie. Face à ce nouveau matériau, les
institutions ont élaboré des protocoles de sauvegarde pour cette
forme spécifique de témoignage.
S’engager dans la conservation de récits de vie, c’est
s’interroger sur le statut donné à l’objet immatériel : a-t-il
valeur documentaire ou patrimoniale ? Mais c’est aussi
questionner ce qui constitue l’objet « récit de vie ». Ce dernier
est composé d’un témoignage et d’un support matériel (papier,
analogique ou numérique) : ce support peut-il lui-même être
considéré comme bien culturel digne d’être conservé ?
D’un point de vue plus technique, il est important d’évaluer les
moyens sollicités par un tel projet : capacité et modalités de
stockage, temps nécessaire pour le traitement des données
(montage, transcription, minutage)... Ces contraintes techniques
conditionnent les méthodologies de collecte et de classement
développées par les institutions muséales.
Cette communication a pour finalité de présenter les actions
développées par les institutions muséales conservant ces
témoignages tout en mettant en exergue les problèmes
rencontrés par les professionnels, afin de dégager quelques
pistes de réflexion sur la gestion des récits de vie.
Marie-Aline Angillis, Doctorante au sein de l’Université de
Liège (Belgique)
Mail : [email protected]
Silvilene BARROS R. MORAIS
A museum for all: Among real and ideal
The insertion of new audiences, aiming to disseminate cultural
heritage, has always been the interest of museums that through
educational initiatives sought to expand its influence in society.
Currently, are going through profound shifts in its conception of
public accessibility, whereas they were identified as mere
47
objects’s deposits, being recognized today as spaces for active
learning (VALENTE, 2005).
We intend, in this work, study the concept of inclusion and out
of it reflect on how museums have been associated with this
concept, briefly analyzing their cultures, policies and practices
(BOOTH ,AINSCOW, 2011).
We recognize the inclusion as a case related to constant struggle
for the removal of barriers that prevent full participation, not
only the disabled person, but any subject in the society in which
is inserted (SANTOS, 2003). It’s notable, however, that the
methodology currently adopted by museums to promote
inclusion, is directed to planning activities and care of specific
groups, in an attempt to classify individuals by their limitations.
In this case we can identify the maintenance of a simplistic and
reductionist view, as opposed to a broader vision of inclusion
adopted in most current laws. In museums, yet we seek to
maintain a standard user, establishing a restricted pattern of care
to which people should still fit.
The expression ''for all'' highlights the condition of equality in
education, in leisure and access to cultural heritage produced by
the society in which the individual is inserted, but actions need
to be aligned on those ideals. The research, production of
support materials and available resources, increasing
participation and the establishment of collaborative work,
indicate the respect and appreciation of "diversity" as an
intrinsic value to the institution.
The research, production of support materials and available
resources, the enlargment in participation and the establishment
of collaborative work, indicate the respect and appreciation of
"diversity" as an intrinsic value to the institution.
Silvilene Barros R.Morais, Master in Education, Federal
University of Rio de Janeiro (UFRJ)
Mail: [email protected]
48
Yves BERGERON, Jennifer CARTER
Repenser la formation en muséologie au Québec
Vingt-cinq ans après la création du premier programme de
formation en muséologie au Québec (1988), l’Université du
Québec à Montréal et l’Université de Montréal s’engagent dans
une réflexion sur la refonte du programme conjoint de maîtrise.
Après deux décennies de mutations profondes dans l’univers
des musées (Hedegaard 2004, Simon 2010, Altshuler 2011,
Regourd 2013), comment repenser la formation des jeunes
professionnels afin qu’ils puissent composer avec ces
transformations qui concernent à la fois de nouveaux objets de
collections et de nouvelles technologies qui transforment la
nature même des collections et qui conséquemment posent des
défis de conservation et de médiation. Dans une perspective de
mondialisation de la culture, comment adapter la formation tout
en tenant compte de la spécificité culturelle des musées nordaméricains ? L’analyse propose dans un premier temps une
approche conceptuelle des transformations de l’univers des
musées, un bilan de la formation et ses effets sur la pratique
professionnelle au Québec et au Canada. Dans un deuxième
temps, les chercheurs dressent un bilan des enjeux actuels et des
compétences sous l’angle des savoirs, des savoirs faire, des
savoirs être et des savoirs-devenir. Une des perspectives
d’avenir retenues repose sur le concept de « Musée École »
permettant d’équilibrer à la fois la formation théorique sur les
concepts fondamentaux et la formation professionnelle.
Yves Bergeron est professeur de muséologie et de patrimoine à
l’Université du Québec à Montréal et Directeur des Études
supérieures en muséologie.
Jennifer Carter est professeure de muséologie à l’Université
du Québec à Montréal et enseigne à la maîtrise et au doctorat en
muséologie.
Université du Québec à Montréal : www.museologie.uqam.ca
49
María BOLAÑOS
La musealización de la imagen sagrada y la
mirada contemporánea
El museo se ha convertido en un paradigma clave de la cultura
contemporánea, quizá porque es, probablemente, la institución
mejor preparada para hablar de nuestro tiempo. Y sin embargo,
en lo relativo a los discursos que vertebran la presentación de su
exposición permanente, muchos se resienten de la dependencia
de viejos paradigmas mentales, en los que apenas resuena la
renovación de la historiografía de las últimas décadas. Este
fenómeno, frecuente en los Museos de Bellas Artes, se muestra
en toda su agudeza cuando se trata de colecciones formadas por
esculturas cuya función devocional y litúrgica sigue impresa en
el imaginario de muchos de sus visitantes contemporáneos y en
sus recuerdos de rezos e iglesias. Queriendo eludir esa mirada
piadosa, los conservadores científicos se han refugiado en una
política del conocimiento neutral y abstracta, en una historia del
arte idealista, en la objetividad de la cronología, en el
aislamiento del estilo o sobre la excelencia incuestionable de las
obras maestras, imponiendo una lectura «autorizada» y
ahistórica del arte y de la cultura. Pero la mirada contemporánea
exige integrar a estas colecciones, tan frecuentes en nuestros
países católicos, en la encrucijada multidisciplinar, oyendo las
propuestas de la historia de las mentalidades, de la historia
social del conocimiento, de los estudios de género; atendiendo
al valor de la narrativa y del sujeto individual, al regreso de lo
político y de la memoria histórica o a los estudios micro —que
atraen la atención hacia lo marginal, lo subjetivo, lo local—o,
finalmente, a la antropología —la ciencia social con mayor
ascendiente teórico y simbólico— que se está revelando, con
sus iluminadoras aportaciones, un instrumento crítico de
enorme sofisticación interpretativa.
María Bolaños, Directora del Museo Nacional Escultura.
Valladolid (España)
Mail : [email protected]
50
Bruno BRULON SOARES, Luciana
MENEZES DE CARVALHO, Henrique
CRUZ
Confluences and trends of Brazilian museology:
the specificity of a theoretical and practical field
The term “museology” was introduced in Brazil by the Course
of Museums (“Curso de Museus”) founded in 1932, in the
National Historical Museum (Museu Histórico Nacional) –
MHN, in the city of Rio de Janeiro. The Course, created in the
facilities of the MHN during the management of Rodolfo
Garcia (1873-1949), was stimulated by Gustavo Barroso (18881959) afterwards when he was occupying this same position.
The proposed paper defends the central thesis according to
which this Course – along with the notion of “museology”
developed in the country – resulted from two major
confluences. The first one, endogenous to the Brazilian context,
related to a demand for professionals to work at the MHN, since
its foundation in 1922. The second one, which was exogenous,
consisted on the ideas and intellectual trends mostly
disseminated by the Office international des musées, after the
years 1920. The text has the following objectives: to discourse
on the importance of the Curso de Museus, at the MHN, as the
head office for the establishment of a professional and academic
field and serving as the base for the creation of new
undergraduate courses in the country; and to demonstrate how
the entrance of this Course to a university, in the 1970s, and the
change of its name to Course of Museology (“Curso de
Museologia”) led to the necessary distance between this
discipline and its object of study, the Museum – generating the
existence of an autonomous field. The term “Museologia” in
Brazil today refers to a well-defined field of professionals and
to a recognized academic discipline (in 2013 we can count 15
undergraduate courses in Museologia, and 3 post-graduate
courses). The paper will discuss the situations in which this
term has been used by two methodological strands: 1) the
historical analysis of different streams that lead to the formation
of a professional and academic field in the country; and 2) the
51
identification of the new trends that allow the observation of a
Brazilian museology, unique on its own and related to a
complex set of questions particular to this social-cultural
context.
Bruno Brulon Soares - Master in Museology and Heritage,
Doctor in Anthropology, Professor of Museology at the Federal
University of the State of Rio de Janeiro (UNIRIO).
Mail : [email protected]
Luciana Menezes de Carvalho – Master in Museology and
Heritage at the Federal University of the State of Rio de Janeiro
(UNIRIO), Director of the Museum of Memory and Heritage –
Federal University of Alfenas, Minas Gerais State, Brazil.
Mail : [email protected]
Henrique de Vasconcelos Cruz – Master student in
Museology and Heritage at the Federal University of the State
of Rio de Janeiro (UNIRIO). Museologist at the Joaquim
Nabuco Foundation (FUNDAJ), Pernambuco State, Brazil.
Mail : [email protected]
Cécile CAMART
Recréations ou récréations? Bégaiements de l’art
moderne : reconstitutions, reprises et réactivations
d’expositions (2010-2013)
Le Cabinet des Abstraits (1927-1928) de El Lissitzky,
« Demonstrationsraum » installé à Hanovre dans le musée
d’Alexandre Dorner, était déjà une muséalisation consentie par
l’artiste de sa « salle d’art constructiviste » présentée à Dresde
en 1926 ; reconstruit en 1969, réinstallé dans les collections du
Sprengel Museum en 1978, ce « cabinet » côtoie aujourd’hui le
Merzbau ressuscité de Schwitters, mais aussi l’Espace basculé
(2007) de Daniel Spoerri, reprise décalée de son exposition
mythique Dylaby, conçue en 1962 au Stedelijk Museum avec
Sandberg et Hulten. De nouveaux paradigmes modifient
52
considérablement les dispositifs expographiques au sein des
musées d’art moderne et contemporain, à la faveur de la
relecture autocritique et dynamique que ces derniers font de
leurs collections, et d’une histoire de l’art du vingtième siècle
dont ils ont naguère fixé et figé des jalons aujourd’hui
largement remis en cause. Plusieurs cas de figures peuvent être
distingués. Le registre de l’autocélébration, à l’occasion de
centenaires (du Sonderbund de Cologne à l’Armory Show de
New York) ou de biennales (When attitudes become form,
réactivée à Venise), fait varier le bégaiement de l’histoire
suivant l’approche choisie – œuvres absentes, documentées,
salles gigognes démembrées ou déplacées, accrochages à
l’identique permettant de mesurer la persistance des critères de
l’art. La métaphore de la reprise connaît également des
intentions différentes, selon que le musée initie la reconstitution
d’une salle (Van Abbemuseum, Centre Pompidou) ou laisse des
sosies, des doubles, des copies d’œuvres coloniser sa collection
permanente et révéler ses lacunes (Musée d’art moderne de la
Ville de Paris). Mais il se pourrait que les artistes aient emboîté
le pas aux conservateurs de musées, à l’instar d’Elaine
Sturtevant, dès 1965, et de son Duchamp 1200 Coal Bags
(1973-1992), en référence à l’exposition internationale du
surréalisme de 1938, ou de The Brutal Truth (2004), où ses
répliques remplaçaient toutes les œuvres du Museum für
Moderne Kunst de Francfort. Une fois les critères
d’authenticité, d’originalité, d’unicité balayés et déplacés, le
répertoire de l’imitation assumée est sans doute le plus
productif, lorsqu’il est investi par des groupes d’artistes
anonymes agissant comme des musées fictifs (Museum of
American Art, à Berlin, Salon de Fleurus, à New York) qui
recréent des expositions historiques, hommages à Gertrude
Stein, Herbert Read, Alfred Barr Jr., Dorothy Miller, Arnold
Bode, déployant maquettes fictives des plans d’accrochage,
archives photographiques et pages de catalogues redessinées,
œuvres mal peintes, postdatées mais immédiatement
identifiables, réduites à leurs signes modernistes – bouleversant
l’interprétation prescrite par l’histoire des musealia de l’art
moderne.
53
Cécile Camart, Maître de conférences, Université Sorbonne
Nouvelle Paris 3 – Département de Médiation culturelle
Mail : [email protected]
Marie-France CARDONNA-DUREAULT
Muséologie, muséologies ?
Peut-on parler de muséologie au singulier, dont l'acception
serait « l'ensemble des connaissances scientifiques, techniques
et pratiques concernant la conservation, le classement et la
présentation des collections de musées ; cet ensemble, constitué
en discipline autonome, et faisant l'objet d'un enseignement »
selon le petit Robert de la langue française ou bien de
muséologies, ayant chacune sa théorie, ses paradigmes, ses
acteurs ?
On sait que les acceptions divergent selon les époques et les
continents et que le mot de muséologie reflète en français déjà
de nombreux sens différents en fonction des histoires des
acteurs du champ et de leur pratique professionnelle (Pierre
Bourdieu, 1966).
Cette contribution tentera de faire le point sur les points
communs et les divergences qui émergent au sein de cette
discipline en voie de constitution. À cet effet, une présentation
sera faite de la documentation disponible sur cette
problématique au sein du centre de documentation des Musées
de France. Le fonds documentaire concerne, pour les musées
français mais aussi étrangers depuis le dépôt du fonds
documentaire muséologique du Centre d'information
muséologique UNESCO-ICOM les domaines suivants :
muséologie,
muséographie,
gestion
des
collections,
administration, conservation-restauration, publics, droit,
politique culturelle, profession. Ce fonds est composé de :
13694 monographies, 907 périodiques, dont 72 sont dépouillés,
et font l'objet d'une bibliographie semestrielle, 2085 rapports,
thèses, mémoires, 310 ressources en ligne dont 26 revues.
Un projet d'exposition, liée à cet objet sera organisé
parallèlement avec François Mairesse, montrant les origines de
la muséologie, au travers des productions de ses témoins-
54
phares : de Vivant Denon à Henri Vernes en passant par
Georges Salles, Georges-Henri Rivière et René Huyghe. Grâce
à ces outils que sont la salle de lecture et la salle d'exposition,
nous espérons permettre la proximité avec la connaissance, qui
passe aussi par la promenade entre les œuvres majeures sur la
muséologie ainsi rassemblées.
Marie-France Cardonna-Duréault, Chargée d'études
documentaires au Ministère de la Culture et de la
Communication/Service des Musées de France, responsable du
centre de documentation
Mail : [email protected]
Felipe CARVALHO
Les Propositions du XX ème Siècle sur les
Musées et la Muséologie et le Contexte Actuel: ce
qui a changé?
Le colloque de l’ ICOFOM de 1989, accompli aux Pays-Bas, a
eu comme thème “Prospective: un outil de la Muséologie?
Muséologie e Futurologie”. Comme une question centrale,
l’intérêt était, par une côté, refléter sur le rôle de la Muséologie
dans la formation de l’avenir et, par ailleurs, penser sur le futur
de la Muséologie et des musées. C’est sur ce dernier cas, qui a
une relation étroite avec le thème du colloque de 2014
“Nouvelle Tendances de la Muséologie”, qui se structure cette
communication. En partant de la identification et analyse des
propositions faites par les participants du symposium de 1989,
publiées dans l’ ICOFOM Study Series de numéro 16, la
prétention de ce travail c’est de faire une relation entre les
prévisions des acteurs et des penseurs de la Muséologie du fin
du XXème siècle et les plus récents événements du domaine
muséal pour identifier possibles confirmations ou
matérialisations de ce qu’ils ont proposés dans l’ actualité. Les
convergences et divergences entre la pensée de ce période et les
conditions actuelles sont des éléments pour tracer une histoire
de la Muséologie.
55
Felipe Carvalho, Museology Student in the Federal University
of the State of Rio de Janeiro – UNIRIO, where is the
Coordinator of the Digital Magazine Young Museology. Is also
Director of the Ecomuseum of Santa Cruz, Rio de Janeiro Brazil
Mail : [email protected]
Luciana MENEZES DE CARVALHO; Tereza
Cristina SCHEINER
Constitución y Consolidación de la Museología
como campo disciplinar: reflejos de la
legitimación de un campo específico.
El ICOFOM desde sus primordios ha desarrollado
reflexiones sobre temas que han sido fundamentales para
la comprensión y consolidación de la Museología. El uso
del sufijo “logía” denota, aparentemente, un modo de
organizar conocimiento que a su vez engloba la lógica (o
pensamiento organizado), algo común a los campos
científicos, y que visa a un objeto de estudio específico.
Este estudio, a su vez, también podría estar delimitado en
la constitución del término “Museología”, a partir del
vocablo “Museo”. La idea central del presente trabajo es
disertar sobre la Museología como una reivindicación de
profesionales de museos por una especificidad de
conocimiento y de objeto, consecuencia de un proceso
científico y disciplinario. Presenta a la Museologia como
campo del conocimiento que ha buscado su delimitación
desde la segunda mitad del siglo XX. La investigación
desarrollada en este trabajo, de orientación teóricodocumental, tiene los siguientes objetivos: 1) discurrir
sobre las contribuciones de Bourdieu para la comprensión
de un campo “erudito” – de carácter científico; e 2)
identificar las distintas corrientes que buscan una
56
definición reconocida y legitimada de Museología, a nivel
mundial. Las consideraciones indican una perspectiva
donde el conjunto de distintas corrientes y nociones
observables (sobre un objeto de estudio específico) es de
suma importancia para la consolidación de la Museología
como campo científico; esas corrientes y nociones, a su
vez, se insieren en ese campo y buscan un lugar dentro de
sus límites.
Luciana Menezes de Carvalho – Maestre y Doctoranda en
Museología y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia
del Rio de Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y
Ciencias Afines). Directora del Museo de la Memoria y
Patrimonio de la Universidad Federal de Alfenas;
Mail: [email protected]
Tereza Cristina Scheiner – Doctora en Comunicación
(Universidad Federal del Rio de Janeiro) y Profesora /
Coordinadora del Programa de Post-Graduación in Museología
y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia del Rio de
Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y Ciencias Afines).
Mail: [email protected]
Sara CHIESA
Community based museology: the relationships
and mutual influences between Western and nonWestern museums of non-European countries in
enhancement and mise en scène of tangible and
intangible heritage
Museum has been for long time mainly an European institution
that developed its own expressive categories. During
Colonialism era this paradigm of museum has been imposed in
those countries where idea of preservation, enhancement and
conservation did not exist: this practice changed the relationship
between people and objects, rethinking contents, places and
57
interactions. However, today the museum idea is a global
phenomenon. As Appadurai and Breckenridge underline
"museums are part of a transnational order of cultural forms that
has emerged in the last two centuries and now unites much of
the world" (Appadurai and Breckenridge 1992).
Museum is recognized as institutions with an important role for
the development of the society, but its museology may differ
widely from one continent to another. This paper would like to
pay the attention to the transformation that European museums
are facing because of the emerging of a new museology in
Extra-European countries, in particular Australia, New Zealand,
Brazil, India and Canada. In this countries museums are cultural
space where the dialogue is a keyword and the heritage, both
tangible and intangible, is re-discussed before to be exhibited,
generating a participatory process.The so called “new
museology” or “nouvelle muséolgie” plays an important role in
the definition and enhancement of intangible heritage. Today
we can affirm we are facing a further step due to the role of the
community (MacDonald 2006; Stam 2005): from an essential
role in the acknowledgment of the intangible heritage, to its
mise en scène. Indigenous curation (Kreps, 2005) is a new
practice started in non-European countries, getting developed
in Europe, in particular in Museums of World Cultures.The aim
of this paper is to analyse the case of Milan where immigrants,
curators and people in charge of the Museum of World
Cultureare co-working to define and realize a new exhibition
idea of heritage.
Sara Chiesa – PhD student in Design for Cultural Heritage at
Politecnico of Milan.
Mail : [email protected]
58
Irina CHUVILOVA, Olga SHELEGINA
The museum’s mission in the modern society.
Problems of museum communication
The museum’s mission in a particular period of time depends
on the level and specifics of the demand for museums in
society. Transmodern way of thinking has led to a deficit in
genuine values. The need to construct identity is sharply felt by
the society. Therefore, the museum’s mission of
communication protocol takes central stage.
However, museum communication and its interaction with the
visitor are among the most urgent and less studied issues in our
country. Based on the study “Museum and its visitor”, the
authors points to the growing importance of developing a
strategy for working with local public through joint efforts of
sociologists and psychologists, revealing the target audience
within population, and increasing the museum attractiveness for
visitors. Until recently, museology has hardly ever paid any
attention to the experience accumulated by such disciplines as
sociology, psycholinguistics, and psychology. It has become
obvious today that the interdisciplinary approach towards
studying the museum audience would open new perspectives
for creating more explicit and available exhibitions and
ameliorating working methods of all kinds of museum
institutions. The authors summarizes some results of this
complex study. The emphasis is placed on the importance of
studying real and potential audience, its interests, motivations,
and preferences, as well as on the significance of using these
results for establishing a dialogue between museum and society.
Irina Chuvilova, Ph.D. in History, Head of the Department of
Museum Studies of the Russian Institute for Cultural Research.
Member of ICOM, the ICOFOM committee and a member of
the Scientific Council on Museums of the Siberian branch of
the Russian Academy of Sciences
Mail : [email protected]
59
Olga Shelegina, Doctor of History; Senior Researcher Institute
of History, Museum of the Siberian Branch of the Russian
Academy of Sciences; Member of ICOM, the ICOFOM
committee and a vice-president of the Scientific Council on
Museums of the Siberian branch of the Russian Academy of
Sciences
Mail : [email protected]
Samuel COAVOUX
Des chemins de traverse. Les regards obliques sur
les œuvres au musée d’art
Une longue tradition de recherche sur les publics de musée a
mis en lumière la variété des formes d’engagements des
visiteurs, c’est-à-dire des modalités et des degrés
d’investissement de leur personne (de leur énergie, de leur
attention, etc.) dans la pratique de visite. Cette question,
cependant, est restée à la périphérie de ces travaux. Nous
proposons ici une ethnographie de l’attention des visiteurs qui
prend précisément pour objet leur implication. Il s’agit alors de
ne pas préjuger de la centralité de l’activité de visite, mais, avec
l’anthropologue Albert Piette, d’être sensible au “mode mineur
de la réalité”. Cette communication prendra donc appui sur une
recherche ethnographique par observations et entretiens, menée
dans une salle de peinture française du Musée des beaux-arts de
Lyon. Nous proposons d’analyser plus particulièrement une
situation récurrente des parcours des visite : le regard oblique
porté sur les tableaux. Alors qu’il paraît évident que “regarder
un tableau” implique que le visiteur se tienne sur un axe
perpendiculaire à l’œuvre et passant en son centre, l’observation
permet de constater qu’il ne s’agit pas là du regard majoritaire.
Au contraire, les visiteurs s’écartent parfois considérablement
de cet axe. Un tel écart a partie liée avec le fait que la
contemplation effective des œuvres ne constitue pas
nécessairement l’activité première des visiteurs. Les regards
obliques peuvent être le signe de la primauté de la trajectoire —
la promenade au musée — sur les arrêts contemplatif. Les
œuvres, dans ce cas, participent pour les visiteurs du mobilier
60
de la salle, ou, pour poursuivre la métaphore de la ballade, du
paysage. A l’inverse, ils peuvent indiquer un intérêt fort, bien
qu’inattendu, porté à l’œuvre. Ce sont alors les regards de ceux
que le cartel, plutôt que la toile, arrête. Ces deux figures, très
communes, invitent ainsi à reconsidérer l’activité des visiteurs
de musée.
Samuel Coavoux, Doctorant, École Normale Supérieure de
Lyon, Centre Max Weber
Mail : [email protected]
Mélanie CORNELIS
Penser la médiation : Entre utopie et réalité
Réflexion théorique sur l’opportunité d’intégrer
les nouvelles technologies de l’information et de
la communication (NTIC) ainsi que le participatif
au sein de la Maison de la Science à Liège
La Maison de la Science (MASC) est un espace à caractère
muséal dédié à la diffusion des sciences et des technologies.
Elle a le statut d’une association sans but lucratif et est
accueillie dans les bâtiments de l’université de Liège qui en est
un de ses quatre membres fondateurs.
La direction, soutenue par les autorités universitaires, a entamé
un processus de réflexion autour de la transformation de la
MASC et des approches nouvellement envisagées dans
l’amélioration et le renforcement de ses dispositifs de
communication et de médiation. Cette démarche a pour objectif
d’anticiper un éventuel désintérêt du public pour la MASC et de
redéfinir son statut (musée de sciences, centre de sciences ou
musée universitaire ?) ainsi que sa position au sein de l’offre
culturelle liégeoise et de l’université de Liège. La MASC
s’interroge aujourd’hui sur l’utilité de rejoindre l’engouement
grandissant du secteur muséal pour le participatif et les NTIC
afin de répondre aux nouvelles attentes du public et de redonner
une impulsion à son image de marque.
Cette communication propose l’analyse SWOT qui représente
une des premières étapes réflexives du projet de modification de
61
la médiation et de la communication de la MASC. Tout en
gardant en mémoire cet objectif précis, elle prend alors en
considération la situation globale, l’organisation et
l’environnement actuels de l’institution en mettant au jour ses
forces et ses faiblesses internes (compétences du personnel,
effectifs, nature et qualité des collections, conjoncture
financière, état du bâtiment, localisation, etc.) ainsi que ses
menaces et ses opportunités externes éventuelles (publics,
concurrence, situation socio-économique et politique régionale,
évolutions technologiques et démographiques, offre culturelle
locale, etc.). Cette analyse est réalisée à partir d’outils variés
tels que des interviews (autorités universitaires, direction,
personnel muséal, etc.), la consultation de la littérature associée,
des analyses statistiques (évaluation de la concurrence,
fréquentation du site web, etc.). Enfin, il est utile d’insister sur
le fait que les perspectives dégagées par cette analyse peuvent
aisément être transférées à d’autres projets comparables (en
termes de taille, de moyens, d’effectifs, de fréquentation, etc.).
Mélanie Cornelis, Doctorante en Muséologie, Université de
Liège et Maison de la Science à Liège
Mail : [email protected]
Magnólia COSTA
Southern Museology
In Southern countries, particularly in Brazil, museology is crisis
management. This definition results from a set of factors
inherited from colonial times. Many countries located below
Equator were pressed, and probably still are, to adopt Western
values, e. g., European and American. Western museological
activity is at least one hundred years older than Southern. This
temporal gap allowed Western museums to form collections of
world wide produced artifacts, including Southern colonies. In
the South, museums’ foundation corresponds to political
emancipation, which does not imply collecting local artifacts.
Ironically, most Southern museums preserve and diffuse
Western aesthetic values.
62
In Brazil, art museums are dedicated to Western art. The
collections have European works or pieces that allude directly
to European culture. Western art commands the international
exhibition circuit in local museums. This characteristic has
consolidated different and complementary notions about
museums in Brazil. In the common person’s imagination, a
museum is a space aimed at those who have been initiated in
cultural matters. For the elites, local museums have
inexpressive collections when compared to Western
institutions, hence they do not deserve any attention. From the
combination of these two perceptions results the historical crisis
Brazil is still facing to build collections, fund exhibitions and
attract visitors. In Brazil, museology constitutes a set of
practices that aim keeping museums functioning. Spartan
budgets are a huge hindrance to facility maintenance, workforce
wages, collection conservation, and exhibition organization.
This situation results from inefficient cultural policies and a
timid society’s participation on cultural sector. For Southern
museology to build a reflection field or even a science is still a
distant dream. Nevertheless, by managing economic crises,
Brazilian museums have created new strategies to fight the old
problem of social inequality. To do much with few resources, to
promote integration in a diverse society are specialties of our
museums, and also our main contribution to a global
museological debate.
Magnólia Costa is PhD in Philosophy. She is editor and art
critic specialising in 17th Century Franco-Italian Art. She is a
lecturer on Contemporary Art History and Brazilian Culture at
MAM, Museum of Modern Art of São Paulo, where she also
holds the charge of Head of Institutional Affairs.
Mail : [email protected]
63
Gaëlle CRENN, Mélanie ROUSTAN
L’exposition « E Tu Ake » (Maori debout) à
Wellington, Paris et Québec. Affirmation
culturelle et politiques du patrimoine,
comparaison entre trois contextes muséaux
L’exposition « E tū Ake (Standing Strong) » a été conçue par le
Te Papa Tongarewa (Wellington, Nouvelle-Zélande, 2011),
puis proposée au Musée du Quai Branly (Paris, 2011-2012), et
au Musée de la Civilisation de Québec (Québec, 2012-2013).
Dans ces trois contextes, nous avons étudié les collections
qu’elle donnait à voir et leur scénographie, et mené une double
enquête de terrain : auprès des équipes des institutions et auprès
des visiteurs. Nous nous proposons de discuter quelques
éléments issus de cette recherche comparative (menée en
coopération avec Lee Davidson, de l’université de Wellington,
et Natacha Gagné, de l’université de Laval à Québec).
L’exposition « E Tu Ake » se veut un autoportrait des Maori.
Elle donne à voir des éléments des collections du Te Papa
présentés comme des « trésors culturels », en articulant artefacts
anciens et contemporains à un propos centré sur la persistance
culturelle, l’affirmation identitaire et les revendications
politiques. Si les objets et le découpage conceptuel de
l’exposition demeuraient inchangés entre Wellington, Paris et
Québec, les scénographies étaient fort différentes – et, bien
entendu, les contextes institutionnels autant que le cadre de la
réception. Quels objets ont été choisis pour représenter la
culture maori ? Comment sont-ils qualifiés et utilisés au sein de
l’exposition ? Quels effets la circulation des collections maori
engendre-t-elle ?
Au cours de l’itinérance internationale de l’exposition « E Tu
Ake », les valeurs accordées au patrimoine ont été construites,
négociées et contestées entre les musées parties prenantes. Le
cahier des charges du Te Papa imposait un mode de traitement
(rituel) des collections, qui entrait en confrontation avec les
normes professionnelles en cours dans les musées-hôtes. Si
l’exposition porte le message d’une affirmation culturelle et
politique d’un peuple autochtone qui a choisi de parler pour lui-
64
même, elle a tout de même recours à l’instance muséale. Elle
s’inscrit ainsi dans une double perspective patrimoniale, à la
fois locale et globale : son discours défend l’idée d’une culture
vivante, à appréhender avec des concepts indigènes (rapports au
passé, au territoire, à la cosmogonie), tout en se déployant dans
les sphères artistiques et muséales internationales (par exemple
scène de l’art contemporain).
Cette expérience mène à penser que l’analyse muséologique
elle-même doit se « dé-occidentaliser » pour être à même de
comprendre les transformations culturelles du patrimoine à
l’œuvre dans un monde muséal devenu cosmopolite. Elle invite
à s’interroger sur la circulation des collections liées aux
minorités, sur les usages politiques du patrimoine et le rôle de
l’institution muséale dans la mise en œuvre d’une
interculturalité nord/sud.
Gaëlle Crenn, MCF Sciences de l’information et de la
communication, Université de Lorraine
Mail : [email protected]
Mélanie Roustan, Maître de conférences, Muséum national
d’histoire naturelle
Mail : [email protected]
Ann DAVIS
A temple or a forum: blurring the boundaries
through experiential learning and social activism
in North American museology
Mieke Ball noted that the “new” in new museology is
discourse. To this must be added the recognition of differences,
that individuals learn in various ways, bring their own pasts to
the museum and seek different experiences therein. This paper
will seek to explore this education and communication path in
North America, starting with John Dewey, who posited that
experience is an interaction with and a reconstruction of the
environment. About sixty years later John Falk took Dewey’s
65
ideas, proclaiming that learning is an adaptation that permits an
ongoing dialogue between the whole individual and the
physical and sociocultural environment, phenomenological
concepts. Into this mix will be added an examination of some of
the important work of Duncan Cameron, Howard Gardner,
Stephen Weil, Bob Janes, Ruth Phillips, Nina Simon and
George Hein. A significant consideration is the seminal change
and push from the eco museum movement. The result will show
that many ideas considered “new” have been around for some
time, but are being newly rediscovered, expanded, and made
relevant to the contemporary discussion.
Ann Davis, Ph.D., Curator Emeritus, museum director and
professor. The Nickle Arts Museum, University of Calgary
Mail : [email protected]
Lydie DELAHAYE
Le document exposé. Enjeux d’un glissement de
registre.
Dans un texte intitulé Visiter le passé, récemment publié dans la
revue Débat, Krzysztof Pomian questionne à la fois
l’historiographie et le concept même de musée d’histoire. À ce
propos, il écrit : « Et ses frontières se sont déplacées si loin que
l’on voit mal ce qui peut encore rester à l’extérieur ». Cette
phrase résonne comme une double affirmation. D’une part, tout
objet du passé est susceptible d’entrer au musée, mais d’autre
part, tout musée exposant des objets du passé, est susceptible
d’être considéré comme un musée d’histoire.
Il est vrai que les pratiques contemporaines interrogent les
frontières entre musée d’art et musée de société. Si ce dernier
cherche à se placer dans le contemporain, le musée d’art, même
celui d’art contemporain, s’inscrit lui de plus en plus dans un
rapport à l’histoire. Bien sûr, le musée d’art est un musée
historique dans le sens où il expose et conserve les objets de
l’histoire de l’art; l’histoire de l’art étant un domaine particulier
de l’histoire. Les musées d’art moderne, eux, présentent des
66
objets certes artistiques, mais il s’agit cependant d’objets du
passé, celui de la modernité. Mais plus encore, les glissements
qu’opèrent les pratiques curatoriales contemporaines tendent à
déplacer les spécificités muséologiques qui caractérisent les
musées. C’est ainsi que l’art contemporain est bien souvent
présent dans les musées d’histoire ou de société, et inversement,
des objets et des documents ethnographiques, scientifiques ou
historiques se retrouvent exposés dans les musées d’art. Le
glissement qu’il s’opère entre le registre scientifique ou
historique originel de ces objets et documents, et le contexte
artistique dans lequel ils sont exposés, semble être l’indice d’un
déplacement général entre les catégories des musées. Il sera
donc ici question d’interroger les répercussions de ces
glissements sur le discours historique que propose le musée. Et
par là même, de comprendre en quelle mesure cette propension
anthropologique dans les pratiques curatoriales réinterrogent
les frontières entre musée d’art et musée de civilisation.
Lydie Delahaye, doctorante allocataire en Esthétique à
l’Université Paris VIII Vincennes Saint‐ Denis, Cchargée de
cours à l’EHESS et membre associé de l'IHTP
Mail : [email protected]
Linara DOVYDAITYTE
Participatory Museum: New Ways of Dealing
with the (Contested) Past?
The paper will discuss the ideas of participatory museum within
the context of post-communist memory culture focusing on
recent developments in Lithuanian museums. After 1989 the
museum has been playing a significant role in construction and
maintenance of collective identities in newly re-established
countries. For this purpose representations of the past, both
recent and more distant, have been served as one of the main
tools. Researching numerous museums dealing with the past
(science centers, history museums as well as art museums) one
can trace two ways of creating exhibitions: one is based on
67
museum expertise, second is related to participation of
audiences. Both approaches to collecting, researching and
displaying pose different opportunities and challenges for
creating images of the past. The paper will present what forms
of participatory practices are used by Lithuanian museums,
including community-curating, co-creative exhibitions and
crowd-sourcing. However the main questions explored will be
not technical (forms of participation) but conceptual (purposes
of participation). What relation with the contested past proposes
new modes of communication between museum and audiences?
How the idea of shared responsibility may be implemented in
regard to dissonant heritage? What role participatory museum
practices play in the process of diversification of postcommunist memory culture?
Linara Dovydaityte, Associated Professor, A head of the
Department of Art History and Criticism, Faculty of Arts,
Vytautas Magnus University, Lithuania
Mail : [email protected]
Colette DUFRESNE-TASSE
Les Best Practices, trésor de Troie ou trésor de
Barbe noire?
L’expression best practice semble née dans le domaine de la
gestion et avoir atteint une popularité enviable dans les années
1990. À cette époque en effet, plusieurs secteurs l’adoptent, tels
le droit, l’ingénierie, la psychologie, le service social, le
nursing, la médecine et l’environnement. Mais dans plusieurs
secteurs, on découvre bientôt qu’une pratique, même de qualité,
peut poser de sérieux problèmes de transfert, c’est-à-dire
d’implantation dans un milieu autre que celui de sa création. La
popularité des best practices s’en trouve bien entendu affectée.
Récemment, malgré ce déclin, des domaines comme la
gouvernance locale, l’intervention sociale ou l’agriculture
semblent leur attacher une grande importance. Pour des raisons
obscures, L’ICOM vient de se joindre à ces domaines.
68
Une revue des publications (« papier » et électroniques, dont les
cites web) en anglais, en espagnol et en français a montré que
les best practices constituaient en fait une constellation floue de
pratiques tout à fait protéiformes. Une première tâche
s’imposait donc : les définir, établir leurs caractéristiques
majeures, la manière dont on les identifie et l’opinion
prévalante sur leur valeur. Même en considérant les « petits
problèmes » qu’elles posent, ceux qui se prononcent les jugent
très avantageuses. Toutefois, on ne sait pas si les avantages
qu’on leur reconnaît s’appliquent au milieu muséal, car les
publications émanant de ce milieu sont rares.
La communication proposée synthétisera rapidement le travail
déjà réalisé de manière à pouvoir critiquer la position de
l’ICOM qui favorise l’introduction des best practices dans le
milieu muséal. La communication de M.C. O’Neill à la même
conférence constitue une réponse à l’une de mes critiques.
Colette Dufresne-Tassé, Professeur titulaire, Maîtrise en
muséologie, Université de Montréal
Mail : [email protected]
Célia FLEURY
Le musée virtuel participatif : réalité nécessaire
du XXIe siècle ? Les différentes composantes du
musée virtuel, au-delà du musée réel virtualisé.
Avec l’ouverture de la salle d’exposition à Paris du Google Art
Project, l’ordre des choses semble s’inverser, puisqu’une
galerie d’art universel ne pourrait plus se contenter d’une
lisibilité en ligne. Quels liens entre les internautes et les publics
réels des institutions muséales, entre les objets numériques et
réels, entre les professionnels qui veillent aux uns et aux autres
? Le musée virtuel participatif restera-t-il l’apanage de grosses
institutions, ou ne constituerait-il pas une voie de
développement alternatif pour certains musées, notamment de
taille réduite ?
Si le musée imaginaire d’André Malraux se décline aujourd’hui
en musée virtuel potentiel pour chaque internaute, les
69
professionnels des musées peuvent aujourd’hui imaginer que
tout ou partie des collections publiques, voire privées, puissent
être accessibles en ligne sous des formes variées (reproductions
de qualité différente, sites aux contenus et gestionnaires variés,
etc.). Le musée virtuel tend alors à se confondre à une base
d’objets numérisés ou à l’encyclopédie en ligne dotée
d’illustrations. Le musée virtuel est-il voué à être « déconnecté
» des musées réels ? Wikimédia souhaite, par exemple,
développer ses partenariats avec les institutions patrimoniales et
muséales (château de Versailles ou Muséum de Toulouse). Les
collections muséales sont-elles devenues avant tout des archives
à numériser ? S’il existe des musées complètement virtuels,
comme le « Mémorial virtuel de guerre du Canada », d’autres
ont des formes mixtes, comme Europeana 14-18 : les
contributeurs peuvent autant le faire en ligne (dépôt d’objets
numérisés) ou in situ, lors de journées spécifiques dans des
institutions patrimoniales. Ce sont donc des collections d’objets
uniquement numériques. De plus, des portails thématiques, qui
valorisent des collections patrimoniales, accueillent aussi des
contributions directes, comme sur les sites « Photographes en
Rhône-Alpes » ou « PhotosNormandie » (sur le Débarquement
en Normandie de 1944). Est-il possible de voir autour de ces
initiatives la constitution de communautés d’internautes ?
Le rôle des modérateurs, bien réels, de ces musées virtuels, est
de veiller à la qualité et la cohérence du contenu : la légitimité
et la fréquentation sur le web, voire des financements
diversifiés, se gagnent par la confiance durable. Seront ainsi
développés un essai de panorama francophone et l’analyse de
projets émergeants, notamment de musées de taille réduite («
Musée Hospitalier Régional »).
Célia Fleury, Responsable du développement des musées
thématiques, Département du Nord, Membre associé de
l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS)UMR 8529 (CNRS – Université de Lille 3), Co-responsable de
Musenor, site de l’Association des Conservateurs des Musées
du Nord Pas-de-Calais
Mail : [email protected]
70
Alexia FONTAINE
Les conditions d’émergence du musée, ou
proposition d’un modèle générique d’analyse : le
régime de muséalité
Quelles sont les modalités d’étude du musée aujourd’hui ?
Assurément, les réflexions qui animent la muséologie
actuellement tentent de définir l’essence du phénomène muséal.
Deux processus sont perçus comme la clé de la compréhension
de ce phénomène : la patrimonialisation et la muséalisation. Si
le premier processus a été décrit par de nombreux auteurs, le
second est un terrain quasi vierge de proposition intellectuelle.
Au début, les chercheurs se sont intéressés au contexte
historique de la naissance des musées ou à celui des collections.
Mais depuis les travaux de Dominique Poulot, le musée est
envisagé sous l’angle de l’histoire culturelle, et l’analyse de
l’institution muséale se lit « comme une complexification
progressive de son inscription sociale, […] comme la
construction de ce qui a fait figure de culture significative aux
yeux d'un milieu et d'une époque ». À partir de cela, des
chercheurs comme Christine Tarpin (sciences de la
communication) ou Lucie K. Morisset (études urbaines) tentent
de mieux comprendre les significations investies dans les
corpus patrimoniaux et les conditions d’émergence du musée.
Empruntant le concept d’émergence à la philosophie des
sciences, nous investissons le champ des sciences de la
complexité qui ont pour objectif l’étude et la prédiction du
comportement des systèmes composés d’un grand nombre de
constituants en interaction : les politiques culturelles
(institutionnalisation), la muséologie (légitimation scientifique)
et les pratiques du patrimoine (transmission des objets de
mémoire). L’analyse intègre des variables qui dépendent du
temps aussi bien que de l’espace, reprenant l’idée d’écosystème
avancée par Morisset. Ainsi, l’observation de l’évolution des
interactions entre les constituants fait valoir une succession
d’état qui nous mène à la compréhension des propriétés d’une
structure globale, celles du musée en tant qu’institution et sa
valeur telle qu’investie par les sociétés. Nous proposons donc
71
un cadre théorique qui serait celui du régime de muséalité, sous
la forme d’une équation épistémologique : le musée est une
énonciation qui reflète des pratiques qui renvoient à des savoirs.
Alexia Fontaine, Doctorante en cotutelle à l’Université Laval à
Québec et à l’Université Lille 3. Membre du Laboratoire de
muséologie et d’ingénierie de la culture (LAMIC), et de
l’Institut
de
recherche
d’histoire
du
septentrion
(IRHiS).Chargée de cours pour le master Gestion des sites du
patrimoine à l’Université Lille 3 (UFR d’histoire, parcours
Sciences historiques). Consultante en patrimoine culturel et
muséologie, gérante de la société Museo-consulting.
Mail : [email protected]
Hannelore FRANCK, Yasmine
HEYNDERICKX, Anaïs MASURE, Pierre
TANGUAY
Musée de ville et interculturalité. Susciter des
dialogues dans les espaces urbains culturellement
diversifiés : regards croisés sur Montréal, Anvers,
Gand et Rotterdam
Dans le cadre d’une collaboration entre l’Université du Québec
à Montréal (maîtrise en muséologie) et l’Université d’Anvers
(maîtrise en gestion culturelle), quatre étudiants au deuxième
cycle (les auteurs) réaliseront une étude sur les moyens mis en
œuvre par les musées de ville pour favoriser le dialogue
interculturel dans les environnements urbains fortement
marqués par les migrations internationales.
Cette recherche prendra la forme d’une étude comparative de
quatre musées : le Centre d’histoire de Montréal, le Museum
aan de Stroom d’Anvers, le Stadsmuseum de Gand et le
Museum Rotterdam. Elle se penchera sur le point de vue de
l’institution et de sa gestion : quel mandat interculturel les
musées de ville se donnent-ils ? Quels cadres et outils de
planification mettent-ils en œuvre ? Quelles activités
72
interculturelles offrent-ils à leurs publics ? Dans quelle mesure
ces activités contribuent-elles au développement des
compétences interculturelles et des capacités organisationnelles
des musées ?
L’étude sera réalisée sur une période de dix mois, entre
septembre 2013 et juin 2014. Elle sera nourrie par des
recherches dans les domaines de la muséologie urbaine
(Postula, CAMOC), de l’éthique muséale (Marstine), de la
gestion culturelle et de l’interculturalité (LABRRI, Conseil de
l’Europe). Le travail de terrain s’appuiera sur un outil de
collecte et d’analyse de données inspiré du programme Villes
interculturelles (Conseil de l’Europe/Commission européenne)
et alimenté par les contributions de Serge Poisson-de Haro,
chercheur à l’École des hautes études commerciales (HEC) de
Montréal.
Cette étude pluridisciplinaire apportera une contribution à la
réflexion contemporaine sur l’éthique muséale, le rôle social du
musée et son engagement communautaire en observant les
façons dont les musées de ville répondent aux changements
démographiques et à la diversification culturelle des espaces
urbains.
Hannelore Franck, Candidate à la maîtrise en muséologie,
Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire
d’études sur les lettres, les arts et les traditions
Yasmine Heynderickx, Candidate à la maîtrise en muséologie,
Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire
d’études sur les lettres, les arts et les traditions
Anaïs Masure, Candidate à la maîtrise en muséologie,
Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire
d’études sur les lettres, les arts et les traditions
Pierre Tanguay, Candidat à la maîtrise en muséologie,
Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire
d’études sur les lettres, les arts et les traditions
Mail : [email protected]
73
Marie FRASER
Contemporanéité et anachronisme : comment le
musée actualise sa relation à l’histoire
Il n’y a pas si longtemps encore, les musées, encyclopédiques,
historiques et de société, acceptaient rarement de prendre le
risque d’exposer des artistes vivants et d’intégrer leurs œuvres à
l’intérieur des collections. La tendance s’est pour ainsi dire
inversée au cours des dernières décennies et l’art contemporain
semble être partout. De plus en plus de musées, que se soit dans
le domaine des beaux-arts, de l’histoire, de la science ou même
de l’ethnographie, présentent de l’art contemporain au sein de
leur collection ou dans le cadre d’expositions temporaires
thématiques. Cette intégration de l’art contemporain dans les
musées doit-elle se comprendre comme une stratégie pour
« faire évènement » et rendre l’exposition des collections
historiques et patrimoniales plus attrayantes ou n’exprime-t-elle
pas une nouvelle tendance de la muséologie visant à
redynamiser, voire à actualiser l’histoire et le patrimoine ? Le
musée se met en phase avec son présent mais de telles
incursions ne sont pas sans réinterpréter le sens de ses
collections : artistes, commissaires, conservateurs et invités
spéciaux explorent des relations inédites qui transforment
certains principes muséologiques et certaines modalités
d’exposition (chronologiques, thématiques, disciplinaires,
stylistiques, formelles, etc.). S’il faut saisir cette
contemporanéité dans le rapport singulier au temps présent
qu’elle instaure, force est de reconnaître que les musées
participeraient à un mouvement de remise en question de
l’histoire et de valorisation de l’anachronisme (Giorgio
Agamben, Qu’est-ce que le contemporain ?, 2008). Il s’agira
d’analyser quelques exemples récents afin de réfléchir aux
répercussions de ces nouvelles pratiques sur le musée et son
rapport à l’histoire qui se construit plus souvent qu’autrement à
partir de ses collections.
Marie Fraser, Professeure en art contemporain et en
muséologie au département d’histoire de l’art de l’Université du
74
Québec à Montréal, depuis 2007, et conservatrice en chef du
Musée d’art contemporain de Montréal, de 2010 à 2013.
Mail : [email protected]
Louis-Jean GACHET
La Lettre de l’OCIM et le champ muséal des
sciences : l’évolution d’une publication témoin 1988 – 2013
Créé en 1985 par le Ministère de la Recherche et de
l’Enseignement supérieur, l’Office de Coopération et
d’Information Muséales – OCIM, a dès 1988 mis en place une
publication bimestrielle qui a fêté sa 150e parution en
novembre 2013. Indépendamment du flux continu
d’informations, d’avis de parutions, de signalements
d’événements, de brèves en tous genres, que diffuse La Lettre
de l’OCIM au fil du temps, les 4 à 5 études qu’elle publie
numéro après numéro ont fini par constituer un corpus
impressionnant de 900 articles, sous la signature de 830
contributeurs, professionnels, chercheurs, doctorants, le tout
pouvant composer un volume de plus de 5000 pages.
Du cercle très restreint et très spécialisé des muséums et
professionnels de la conservation naturaliste, le spectre des
institutions concernées par cette publication s’est peu à peu
élargi aux autres types de musées, puis aux acteurs de la culture
scientifique non strictement impliqués dans le champ
patrimonial, notamment centres de sciences et universités.
L’élargissement progressif de ce panel de parties prenantes s’est
tout naturellement traduit par l’ouverture des préoccupations et
par là même des thèmes traités, le champ muséal dans sa
globalité demeurant cependant leur point focal.
Ainsi, ce corpus, sous réserve d’en relire les évolutions des
sources des contributions ainsi que des contenus, et sous réserve
d’en bien distinguer les limites et les lacunes, peut
probablement être envisagé comme un sommier témoin, au
moins partiel, de la structuration du champ muséal des sciences
en France, sur une période de 25 ans.
75
Louis-Jean Gachet, Conservateur général honoraire, Ancien
directeur de l’OCIM – Université de Bourgogne
Mail : [email protected]
Renaud GARCIA-BARDIDIA, Lucile
GUITTIENNE, Jean-Philippe NAU, Géraldine
THEVENOT
The Digital Natives: a useful concept for
museums? Insights from the comparison of
professionals’ and young visitors’ practices and
representations
Today museums are supposed to meet various expectations of
visitors (Ross, 2004), meaning these institutions had to extend
their traditional goals from conservation and education to new
ones, such as creating immersive experiences to attract a new
audience (Jarrier and Bourgeon-Renault, 2012). To that extent,
visitor studies and museographies have progressively integrated
tools and concepts from different academic fields, such as
information and communication sciences, education sciences or
marketing.
The concept of Digital Natives (Prensky, 2001) is located at the
intercept of these fields. It considers the Youth of today as a
whole-different generation due to specific skills and taste for
ICT. On the contrary, older people such as managers of cultural
institutions, named Digital Immigrants, lost the connexion with
this audience. However, this assumption lacks of empirical
evidence, making it questionable to develop dedicated
mediation in museums.
This study questions what the so-called Digital Natives are
supposed to think of and do in museums from semi-structured
interviews with professionals from a natural history museum
and with this part of the audience. The confrontation of
discourses and practices collected may help to elaborate
appropriate contexts, and further enable uses consistent with
76
designed scripts and with visitors skills and needs (Akrich &
Latour, 1992).
Renaud Garcia-Bardidia, Associate Professor, CEREFIGE,
University of Lorraine
Mail : [email protected]
Lucile Guittienne, Assistant-Director, Museum-Aquarium of
Nancy
Mail : [email protected],
Jean-Philippe Nau, Associate Professor,
University of Lorraine
Mail : [email protected],
CEREFIGE,
Géraldine Thevenot, Associate Professor,
University of Lorraine
Mail : [email protected],
CEREFIGE,
Carla GASTAUD
Le Musée de la Colonie Française à Pelotas,
Brésil: le devoir et le plaisir du patrimoine
Este trabajo trata del proceso de implementación del Museo de
la Colonia Francesa en la región de Pelotas, Brasil. En un
contexto marcado por distintos grupos de descendientes de
inmigrantes europeos establecidos en la región a fines del siglo
XIX, el Museo surge del deseo de los francodescendientes con
la intención de ser un lugar de representación de memória y
significados a través de objetos cotidianos y del trabajo, dando
forma al discurso local de búsqueda por el reconocimiento de
su identidad.
Hoy, el Museo, inaugurado en 2007, se acerca a la llamada
museologia social, fomentando la participación activa de la
comunidad en su construcción. Muchas cuestiones se presentan
en la interacción entre los actores sociales y los agentes de los
77
saberes científicos, entre tantas, la discussión del tema del uso
de objetos "demasiado corrientes" en la coleccción.
La musealización es un poderoso agente de reconocimiento y
valoración de la identidad local a través de sus objetos
representativos. Recuperar elementos del pasado local es
cargarlos de sentido. Los criterios para la selección de objetos
se toman de lo que Llorenç Prats (1998) denomina "activación
patrimonial”. Como lugar de memoria, el Museo al proponer
la exposición de registros de la vida cotidiana y del percurso
social e histórico de esta comunidad, hace, como afirma
Tornatore (2010) con que la luz del patrimônio incida sobre
ellos, dando consisténcia a tiempos y sentidos antes
dispersados.
Prof. Dr. Carla Gastaud, Jefe del Dep. de Museologia,
Conservacion y Restauro, Instituto de ciências Humanas –
UFPEL
Mail : [email protected]
Nadine GOMEZ-PASSAMAR
Le musée est un sentier de montagne dans un
paysage plat
Remodeler le projet du musée Gassendi en invitant des artistes
contemporains à travailler dans le vaste territoire de la Réserve
Géologique de Haute-Provence fonde l’expérience développée
à Digne depuis deux décennies. Mon arrivée comme
conservatrice, géologue de formation, a, dès le départ, orienté le
projet scientifique et culturel : cohabitation des collections
scientifiques autour de la notion de cabinet de curiosités et mise
en relation avec le territoire par des commandes artistiques.
Mais, vingt ans plus tard, c’est le projet même du musée qui est
transformé par l’expérience de la collaboration avec les artistes.
Leur action a produit un ensemble important d’œuvres pérennes
dans le musée et dans le milieu naturel, sur plus de 200 000
hectares. Travaillant in situ, ils posent dans chacune de leurs
œuvres la question du lien avec le lieu d’implantation et son
78
histoire. Ce faisant, ils soulignent un phénomène d’érosion
invisible au visiteur : la disparition de toute une culture avec le
départ de la population rurale de Haute-Provence. Mais ils
assument la fin d’un mode de vie sans nostalgie : par exemple,
la marche étant le seul moyen d’accéder aux œuvres, ils invitent
les visiteurs à renouer avec les déplacements en moyenne
montagne. Autrement dit, l’ancien territoire scientifique des
naturalistes du XIXe siècle, célébré par les collections du musée
mais abandonné par ceux et celles qui l’ont façonné pendant des
siècles, est à nouveau habité, artistiquement. L’effet rebond de
cette expérience sur la fonction du musée est considérable : Il
devient un relais où les visiteurs viennent chercher des
renseignements, le nom d’un guide, des cartes et même des
clefs : on peut dormir dans certaines œuvres comme les Refuges
d’Art d’Andy Goldsworthy et devenir un occupant temporaire
de ces lieux désertés. Le musée n’est plus seulement cet espace
centripète où est collecté et conservé ce qui a disparu ; il est
aussi ce foyer centrifuge à partir duquel les artistes inventent de
nouvelles manières d’habiter les lieux. Je me propose
d’analyser, à l’aide de quelques cas précis, cette redéfinition du
musée, que l’un des artistes concernés, Richard Nonas, résume
ainsi : « Le musée est un sentier de montagne dans un paysage
plat. »
Nadine Gomez-Passamar, Conservateur
patrimoine, Musée Gassendi
Mail : [email protected]
en
chef
du
Nada GUZIN LUKIC
La muséologie de l'Est : la construction d'une
discipline scientifique
Circulation transatlantique des idées en
muséologie
Les propositions sur la théorie de la muséologie des années 70
et 80, notamment celles identifiées comme appartenant aux
pays de l'Est avant 1989, regagnent un certain intérêt.
79
L'appellation la muséologie de l'Est est entrée dans le
Dictionnaire en 2011, pour considérer une compréhension
spécifique de la muséologie en tant que discipline scientifique.
Les auteurs comme Stránsky, Gregorovà sont cités pour leur
approche qui la considère comme : l'étude de la relation de
l'homme avec la réalité. Comment s'est construite cette
appellation ? À quelle réalité elle réfère et quel est son sens ?
En effet, muséologie de l'Est englobe les réalités historiques,
géographiques et culturelles diverses ainsi que disparates. Par
ailleurs, il ne s'agit pas d'un bloc homogène, les écrits dévoilent
une diversité des approches et des perspectives, parfois
opposées. Ainsi Neustupný ne trouve pas que la muséologie est
une discipline scientifique autonome, il propose plutôt une
théorie de la culture. Ou encore, Bauer et plus tard Maroevic
proposent l'intégration de la muséologie au sein des sciences
d'information et de communication. Cette communication
interroge ces diverses propositions pour retracer par la suite
quelques éléments de la circulation des idées. Comment les
théories développées au sein de l'Europe centrale et de l'Est
avant les années 1990 ont trouvé leur écho dans la muséologie
contemporaine internationale, on peut même en relater les
ramifications transatlantiques, notamment au Québec. Enfin,
l'étude de divers courants de pensée et de leurs interprétations
permet de mieux comprendre la circulation des idées et certains
développements au sein de la muséologie.
Nada Guzin Lukic, Ph.D., professeure agrégée, Université du
Québec en Outaouais
Mail : [email protected]
Annie HERITIER
Les musées et la « censure ». Après la morale et le
droit : une éthique ?
Entre le musée incarnant l’invitation et la censure figurant
l’interdiction,une frontière infranchissable devrait exister. Or, et
le paradoxe est là, les autorités muséales françaises ont ouvert
80
des brèves dans ce mur. Indéniablement, la France, a connu
différents exemples ces dernières années montrant que le
monde muséal un lieu surveillé lorsqu’il n’est pas interdit voire
entravé : la Fiac en 2008, la police décrochant sur simple
plainte les photos d’Oleg Kulik ; l’exposition Présumés
Innocents organisée en 2000 au Centre d’arts plastiques
contemporains à Bordeaux ; l’exposition des photographies de
Larry Clark au Musée d’Art Moderne de Paris. La censure
s’exerce quand elle ne se défile pas devant l’auto-censure des
autorités muséales.
La sentence choque. L'interdit apparaît d’autant plus liberticide
que le musée à l’endroit duquel il s’exerce, participe aux choses
éminemment publiques de notre modernité, impensables hors
de la question de l’institution du politique et de la
reconnaissance des droits et libertés qui lui sont liés. Comment
peut-on alors qualifier ces décisions muséales jouant de leurs
effets sur le public et sa relation aux œuvres. Rester neutre et
parler de contrôle, de mesures de police administrative ? Ou
doit-on s’engager sur le chemin toujours dangereux de la
censure, terme si difficile à définir tant il est connoté, voire une
« autocensure » des autorités muséales ? Si les uns crient à la
censure, les autres expliquent l’intérêt politique de leur décision
fondée sur l’intérêt général. Les termes s’opposent jouant avec
la morale comme une justification du droit. Dès lors, à vouloir
opposer la norme et l'interdit, on risque l'aporie : ne vaudrait-il
alors pas mieux imaginer une éthique des musées, alliant à la
fois les missions muséales et les libertés : celle de l'artiste, celle
du public ?
Annie Héritier, Maitre de Conférences, HDR, Droit public,
Université Lumière Lyon 2
Mail : [email protected] ou [email protected]
81
Sheila K. HOFFMAN, Shannon T. PERICH
If the collections database were reinvented today,
what would it look like? :
A report on the inception of MODD Pro—the
Material Object Digital Documentation Project
The rise of digital culture has profoundly altered concepts like
identity, community, individual, property, location, territory,
and jurisdiction (Doueihi, 2011). These are the same concepts
to which museum collections bear witness and which museum
practitioners must reconsider through a prism of Information
and Communication Technologies if museums are to remain
relevant. Advances in digital technology permit a profound reevaluation and reinvention of collections documentation that
would integrate object, knowledge, and accessibility while
increasing the density of the object information that is collected
and disseminated. As digital storage and computing capacities
expand, we are now positioned to rethink the very nature of
collections documentation (Bearman, 2008).Yet, arising out of
library and archival models that best handled textual data
(Feeney et Ross, 1994 ; Grabar, 1994 ; Marty, 2012), even the
most sophisticated among today’s collections databases are not
evolved enough to meet such demands, perpetuating restricted
access to museum objects (Anderson, 1999 ; Coburn et Baca,
2004 ; Martin-Ross et Barnett, 2003).
The Material Object Digital Documentation Project is a radical
re-conception of the museum collections database. This
experiment, which will be initiated at the Smithsonian
Institution, will gather diverse objects from diverse museums
and subject them to diverse groups of specialists to expose
multifaceted approaches to digitization. MODD Pro envisions
collections that are easily accessible to a variety of users, scaled
to their needs and interests, while continuing to serve archival
and internal museum purposes. The experiment looks to
military, medical and computer technology sectors for
advancement in image and information unification.
82
Sheila K. Hoffman is a Ph.D. Candidate at the Université du
Québec à Montréal in Muséologie, Patrimoine et Médiation en
cotutelle with Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne in Art
History.
Mail : [email protected]
Shannon Thomas Perich is the curator in the Photographic
History Collection at the Smithsonian’s National Museum of
American History and an Adjunct Professor of Photographic
History at the Maryland Institute College of Fine Arts.
Mail : [email protected]
Sheila K. HOFFMAN, Nathan JONES,
W. James BURNS
Advancing the Practice: a Report of the US
National Curator’s Committee Ethics
Subcommittee on the 2014 Curatorial Survey and
Core Competencies Projects
Alternately reviled and revered, Curators retain an iconic role at
the heart of museum activities. But what have they to do with
Museology? Curators are the intellectual, authoritative center of
a traditional model whose very foundations have been
destabilized by economic, technological and social change. The
role of the curator is challenged by the reductive, linear thinking
that has accompanied the rise in computer technology (Doueihi,
2011 ; Marty, 2008 ; Peacock, 2007 octobre), the dependence
on attendance and popularity that now determines user-centric
operations (Janes, 2009 ; Mairesse, 2005 ; Tobelem, 2010), and
a general post-structuralist, anti-intellectual attitude (Bauman,
1987 ; Cameron, 2010 ; Mason, 2006). Are curators then the
last bastion of old-guard Enlightenment intellectuals, or a stopgap for the dissolution of culture in the face of radical
egalitarianism in the Digital Age?
To elucidate realities of the evolving role of curators and their
relationship with Museology, this paper will present two major
83
projects of Curcom, the U.S. National Curator’s Committee. In
tandem, these projects—a survey of the professional training
needs of curators, and the elaboration of Curators’ Core
Competencies—illustrate the significant challenges, functions,
and duties faced by curators and the applied skills that they
must all possess to be successful. Though museologists are not
curators, many of the crucial questions that arise within the
field are strongly related to curatorial activity. If museology is
to be more than just irrelevant theory and to more adequately
address the theoretical and practical elements that have
destabilized the traditional models (Gob et Drouguet, 2010), we
must evolve how it contributes to its adherents and
practitioners. When crucial museum issues rest at the heart of
curatorial activity, and there is little intersection of curators
with museology, what is the hope for evolving the museum
field?
Sheila K. Hoffman is a Ph.D. Candidate at the Université du
Québec à Montréal in Muséologie, Patrimoine et Médiation en
cotutelle with Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne in Art
History.
Mail : [email protected]
Nathan Jones is the Curator of History at the General George
Patton Museum of Leadership and a Ph.D student at the
University of Louisville in History, Applied Sociology and
Curatorial Studies.
Mail : [email protected] or [email protected]
W. James Burns, Ph.D. is director of the Desert Caballeros
Western Museum.
Mail : [email protected]
Brigitte JUANALS, Geneviève VIDAL
Regards croisés sur les formes contemporaines de
la communication numérique muséale : les
84
évolutions des médiations culturelles dans
l’enceinte des musées et sur Internet
Cette communication est centrée sur les formes contemporaines
de la communication numérique par les institutions muséales
dans l’enceinte des musées et sur Internet. Les formes de la
médiation culturelle et ses publics sont pensées en relation avec
les outils et les techniques numériques qui ont profondément
modifié les modes d’exposition et de diffusion culturelles et
scientifiques. Nous formulons l’hypothèse que les dynamiques
d’articulation entre la médiation culturelle et les techniques
numériques sont révélatrices de l’évolution des relations entre
musées et publics. L’ancrage théorique de nos travaux est
essentiellement situé dans la sociologie de la culture et des
publics, la sociologie des usages et le champ des industries
culturelles et de la communication. Nous avons associé l'étude
qualitative des dispositifs socio-techniques d’une sélection
d’établissements européens et nord-américains à celle de leurs
pratiques éditoriales, des formes de médiation mises en œuvre,
des entretiens avec les personnels en charge de la médiation
numérique dans ces institutions, et des usages des publics,
visiteurs ou internautes. L’analyse fait ainsi émerger des formes
d’appropriation ancrées dans des cadres sociaux et culturels,
tout en étant déstabilisées par des modèles de communication
en reconfiguration.
Brigitte Juanals est maître de conférences HDR en sciences de
l'information et de la communication à l’université Paris-Ouest
Nanterre La Défense, chercheur à UMR 7114 MoDyCo et
chercheur associé au Labsic.
Geneviève Vidal, enseignante-chercheure, habilitée à diriger
des recherches, en Sciences de l'Information et de la
Communication est membre du LabSic à l’Université Paris 13.
Mail : [email protected]
85
Letícia JULIÃO
Museum and Historicity
The intersections between History and Museology go beyond
the specificities of collections reaching fundamental aspects of
Museology. In this junction of disciplines, the category of
historicity regime seems like a fertile place to discuss the
museal fact, which is understood as a phenomenon that not only
carries historicity, but also competes for the production of the
order of time in societies.
The museological processes are significant symbolic
projections of how society understands time. The musealization
procedures - collecting, institutionalization of the collections in
museums and their public exhibitions – include important traces
of the different ways society reacts to the degrees of its own
historicity, and how it perceives and translates its experiences
of time, articulating past, present and future, which indicates an
order of time.
Like an axial category, the historicity regime allows the
transverse analyses of history and museology, in order to
understand the ancient behaviour of man in relation to the
preservation of testimonies of his world to the future. The
analyses of the temporality produced in Museum spaces seem
to be the key to understanding the behaviour of men before his
heritage. From this relation, heritage gets converted into
substrate to identities construction, so as to build the
consciousness that the society has of itself.
Through two distinct Brazilian museal scenarios, we inquire
about the historical time that is created through the tension that
arises between experience and expectation, and we verify the
development of these temporalities in museum narratives. In
particular, we seek to analyze how presentism - the
contemporary phenomenon in which the present time is
imposed as almost the only horizon – is shown in exhibitions of
both museums and how the use of technology is associated with
this phenomenon.
Letícia Julião, PhD in History at UFMG – Universidade
Federal de Minas Gerais, professor at the Museology Course,
86
coordinator of the researching group: Observatório de Museus
at UFMG.
Mail : [email protected]
Camille JUTANT, Gaëlle LESAFFRE
Création de valeur en contexte pénitentiaire : Le
projet artistique et culturel du musée du Louvre à
la maison centrale de Poissy
En France, la complexité de l’intervention culturelle en prison a
été analysée dans plusieurs études. Les recherches interrogent la
façon dont des projets culturels peuvent s’insérer dans un
espace, comme la prison, caractérisé par un système de
contraintes fort.
Depuis 2009, le musée du Louvre met en œuvre une
programmation artistique et culturelle en collaboration avec des
centres pénitentiaires en Île-de-France. Il associe à ces projets
un dispositif d’étude et de recherche-action pour comprendre
quels sont les bénéfices, mais aussi les difficultés et les
ambivalences, produits par ce type de projet en milieu carcéral.
Cette intervention présente des résultats de la dernière étude
menée à l’occasion du projet organisé à la maison centrale de
Poissy, entre septembre 2012 et mai 2013, autour de
l’installation de deux moulages de sculptures appartenant aux
collections du musée et de la programmation, pour les
personnes détenues, de quatre ateliers de création (vidéo, danse,
sculpture et création sonore) ainsi que d’un cycle de
conférences.
Cette étude, organisée autour de la réception du projet par les
personnes détenues participantes et non participantes, ainsi que
par les personnels de surveillance, les coordinateurs du projet et
les intervenants, a permis de montrer comment les activités
proposées par le Louvre ont introduit dans la maison centrale de
la « valeur ». Cette valeur, ou ces espaces de valeur, tiennent à
la présence de personnes extérieures, au statut de ces personnes
(intervenants et conférenciers, président-directeur du Louvre,
personnels du musée), à leurs savoir-faire et compétences, et,
87
enfin, à la nature des échanges qui sont proposés aux personnes
détenues. L’intervention s’attachera à montrer quel répertoire
de valeurs peut émerger d’un tel projet, et à l’inverse, donnera à
voir ce qui peut constituer des registres de « non valeur » dans
le contexte considéré.
Camille Jutant, post-doctorante à l’École des Médias et du
numérique de la Sorbonne
Mail : [email protected]
Gaëlle Lesaffre, chercheuse associée au Centre Norbert Elias
Mail : [email protected]
Eric LANGLOIS
Au-delà de l’évolution technologique : réflexion
muséologique pour des cyberexpositions
conséquentes et particularisées
Au-delà de la constante évolution technologique, l’avenir de la
cybermuséologie devrait prioritairement passer par une
évolution des pratiques visant à rendre compte efficacement de
nos objets muséaux. Certes, l’univers des récentes technologies
– la diffusion multiplateforme, la multiplication des écrans,
l’ergonomie gestuelle relative au tactile, la réalité augmentée,
les périphériques numériques de reproduction matérielle –
bouscule la médiation et la médiatisation muséale (Saouter,
2011). Malgré tout, notre rapport aux collections et notre
relation à la réalité doivent être pris en compte par un savoirfaire visant à maximiser la mise en valeur cybermuséale. De la
toile, du tableau, nous sommes passés depuis déjà un bon
nombre d’années à l’écran. Du pictural, de l’analogique, nous
sommes conséquemment passés au numérique. De fait,
l’interface, comme forme médiatique, actualise par l’écran
numérique nos énoncés cybermuséaux. Il en résulte un nouveau
paradigme d’énonciation. Si cette évolution ontologique doit
évidemment être régie par une adéquation ergonomique
(Nogier, 2011) propre au cybermédia (l’écran n’est ni la page,
ni le tableau), elle doit également être soutenue par des
88
procédés de mise en valeur efficients. Rendre compte de la
matérialité d’abord (Turgeon, 2007), de façon à pouvoir ensuite
ouvrir sur une mise en contexte exprimant l’immatériel (Jadé,
2006). Là devrait-être l’ultime objectif de tout énoncé
cybermuséal. Pour ce faire, les artefacts, les écofacts et les
œuvres ne devraient-ils pas être mis en valeur de façon
différenciée? Leur appartenance disciplinaire – art, histoire,
ethnologie, archéologie, sciences naturelles et sciences et
technologie – ne devrait-elle pas être ainsi prise en compte?
Doit-on mettre en valeur de la même manière une œuvre
picturale et un instrument de science? Pourtant, dans les salles
de musées, des différences s’opèrent. L’interprétation portée par
la cybermuséologie devrait également viser une adéquation plus
optimale avec ce qu’elle donne à voir, à comprendre. Au cœur
de cette prise de conscience, une multimodalité opérante
(Lemke, 2002) devrait rendre les cyberexpositions porteuses de
sens (Barthes, 1964; Pomian, 1994), tant par le texte, l’image,
que le son, pour ainsi mener leur caractère multimédia vers la
pertinence.
Eric Langlois, Professeur et chercheur en Muséologie et
patrimoines + cybermuséologie, ÉMI - École multidisciplinaire
de l'image / Université du Québec en Outaouais ; Doctorant en
Muséologie, médiation et patrimoine – Université du Québec à
Montréal
Mail : [email protected] ou [email protected]
Anna LESHCHENKO
Digital dimensions of the museum: defining
Cybermuseology's subject of study
'Cybermuseology' (field that connects museum and digital
media) emerged in the late 1990s, when the availability to
access the Internet increased dramatically for most people. The
term has been mentioned a considerable number of times in the
museological literature since then. Nonetheless, this relatively
new museological trend and term have still not received a
89
worldwide recognition, while the field itself has been enriched
by new digital media and the emergence of new museum jobs
like Director of Digital Media, Director of Interactive
Technology, Web Application Developer and many others. The
article presents the necessity for museum professionals of
becoming aware of Cybermuseology as a field of research that
could unite their efforts in dealing with new challenges.
The only theoretical article that analyzes cybermuseology as a
new field was published in 2005. Most of the conferences,
course programs and articles in this field are Canadian.
Although some of the researchers who identify their works as a
part of cybermuseology (mostly Canadian) state that it has
become a field of knowledge, the subject matter of this field is
still vague. Besides, the relation between Cybermuseology and
General Museology has not been defined yet.
From the meta-museological point of view, the key questions in
this matter are: 1) What are all the «cyber» dimensions of the
museum? 2) Is Cybermuseology a research field or is it an
applied discipline? Tracking and registering various digital
dimensions of the museum will allow us to outline the scope of
the field — this will answer the first question. Analysis of the
papers devoted to cybermuseological issues will address the
second question.
This paper aims at giving an overview of the bibliographical
material as well as of the impact of digital media used in the
museum nowadays on creation of new ways of museum
communication and participation.
Anna Leshchenko, lecturer at the university, researcher,
Museology Department, Russian State University for the
Humanities
Mail : [email protected]
Anna LESHCHENKO, Anneta SUNDIEVA
Museology in Russia: New Trends
Museology is being taught in 35 Russian universities and
colleges. A number of theses concerning subjects of General
90
Museology as well as scholarly works about museums’ mission
and significance have been written in the last 20 years. There
has recently been an important change in a scientific hierarchy
on a state level: Museology entered into the list of the
culturological disciplines. That was the consequence of the
expansion of the research field of modern museology, which
includes other forms of heritage preservation, along with
museums. More and more museologists study museum not only
as an institution, but as a cultural form, which opens new
perspectives for deeper scholar research.
In our opinion, Museology as an academic discipline plays an
important role in the training of museum professionals in
Russia. Its formation into a scientific discipline is an ongoing
process. As a discipline it unites a specific field of knowledge,
growing professional community and mechanisms of formation
of the profession. However, the question of the place of
museology in the science system continues to be controversial.
The link between Museology and museum practice in Russia
has been traditionally close. The museological researches have
been rapidly reacting to the emerging social issues in museum
sphere, such as society consolidation, communities’ selfidentification, working with disabled people, etc.
This article presents a study of the most topical ideas and trends
in the Russian museum's science. We also offer the analysis of
museologists’ self-identification, based on the results of the
questionnaires distributed among renowned Russian
museologists and museum specialists.
Anneta Sundieva, Cand. Sc. (History), associate professor at
the Russian State University for the Humanities
Mail : [email protected]
Anna Leshchenko: lecturer at Russian State University for the
Humanities, researcher.
Mail : [email protected]
91
Olaia FONTAL MERILLAS, Sofía MARIN
CEPEDA
El patrimonio como fluido: la educación
patrimonial orientada a la inclusión social
Entender el patrimonio, siguiendo a Fontal (2003), como las
relaciones que se establecen entre personas y bienes, supone
comprenderlo como fluido, como sustancia contenedora y
cambiante que posibilita la generación de identidades
individuales y sociales. La educación patrimonial, en este
sentido, se ocupa de generar las condiciones idóneas para crear
patrimonios, a través de procesos de enseñanza/aprendizaje.
Todo individuo encuentra su lugar en ese medio líquido que
posibilita el movimiento, la generación de vínculos, hilos que
nos unen a los bienes, lugares, museos, historias. Es lo que
Falcón (2010) denomina plazas afectivas, manantiales
necesarios en todas las personas, espacios patrimoniables. Es la
diversidad una realidad presente, latente, actual e indiscutible.
Entonces, ¿Por qué existen todavía experiencias de segregación
en educación patrimonial?
Comprender la patrimonialización como proceso educativo
supone entender el patrimonio desde el punto de vista del
desarrollo y aprendizaje en las personas, ya sea a nivel
individual o colectivo, en la construcción de su identidad
individual y su pertenencia en una identidad colectiva. Hacer,
por tanto, un uso educativo del patrimonio, requiere una
comprensión de la educación patrimonial como fluido o puente
hacia la inclusión.
Nuestra investigación se enmarca en el proyecto de
investigación nacional OEPE: Observatorio de Educación
Patrimonial en España, Análisis de la educación Patrimonial en
España (Ref. EDU2009/09679), proyecto de I+D+i dirigido por
la Dra. Fontal desde la Universidad de Valladolid, observatorio
de referencia en España que nos permite configurar una base de
conocimiento extensa en torno a las prácticas de educación
patrimonial y museos en los últimos años. Constatamos que
existe un contraste significativo entre las demandas sociales
actuales, -reflejadas en las leyes y reclamadas por los expertos-,
92
y la realidad de la práctica en torno a la educación patrimonial y
la accesibilidad
Nuestra investigación se apoya sobre esta sustancia teórica y se
orienta hacia la creación de un modelo flexible y único,
necesario para la inclusión de todas las personas, en su
diversidad, en las prácticas de educación patrimonial,
concretándose en el modelo educativo de calidad que definimos
en nuestra tesis doctoral.
Sofía Marín Cepeda, PhD Student, Beca FPI del Ministerio de
Ciencia e Innovación en la Universidad de Valladolid, Facultad
de Educación y Trabajo Social, Departamento de Didáctica de
la Expresión Musical, Plástica y Corporal
Mail : [email protected]
Olaia Fontal Merillas, Directora del Observatorio de
Educación Patrimonial en España (OEPE), Coordinadora del
Plan Nacional de Educación y Patrimonio (PNEyP), Profesora
Titular de la Universidad de Valladolid
Mail : [email protected]
Diogo Jorge de MELO, Luciana MENEZES
DE CARVALHO, Vinicius de Moraes
MONÇÃO
Nuevas tendencias en museología: perspectivas
para una museología amazónica
El trabajo hace una lectura del campo museológico en sus
perspectivas teóricas y practicas con el intuito en desarrollar un
contexto de posibilidades y perspectivas sobre nuevas
tendencias en la Museología, temática propuesta para el evento.
Añadiendo específicamente con la perspectiva del campo en la
región Amazónica en Brasil. Una importante referencia para la
premisa está en el facto de que hace poco en esta región se fue
formado la primera clase de diplomados en Museología, de la
Universidad Federal de Pará, único curso de grado superior
específico de la región. Así, pensar en una expansión de los
93
cursos de grado superior y la implementación de un programa
de posgrado es un sueño que empieza en ser deseado. Sin
embargo, no se puede negar que en la región ya posee una
antigua “tradición Museológica”, principalmente por la
constitución del Museo Paraense Emílio Goeldi, uno de los mas
antiguos museos de lo país; mas allá de los experimentos
museológicos únicos como el Museo Magüta de los indios
Ticunas en el Acre y el Muso Sacaca de la sustentabilidad en
Macapá. Así, la reflexión del trabajo se ha pautado en contexto
Amazónico, con las sus posibles diversidades y singularidades
museológicas, principalmente por el trazado del perfil del
Estado de Pará y de la ciudad de Belém y sus adyacencias. De
manera, realizaremos el ejercicio especulativo sobre el futuro de
la Museología o las suyas nuevas tendencias.
Diogo Jorge de Melo - Museólogo, Profesor de la Universidad
Federal de Pará y Doctorando en Enseñanza y Historia de
Ciencia de la Tierra de la Universidad Estadual de Campinas.
Mail : [email protected]
Luciana Menezes de Carvalho – Maestre y Doctoranda en
Museología y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia
del Rio de Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y
Ciencias Afines). Directora del Museo de la Memoria y
Patrimonio de la Universidad Federal de Alfenas.
Mail : [email protected]
Vinicius de Moraes Monção - Pedagogo. Maestría en
Educación de la Universidad Federal de Río de Janeiro PPGE/UFRJ.
Mail : [email protected]
94
Snezana MIJAILOVIC, Gloria ROMANELLO
Nouvelles tendances, vieux problèmes? Le cas de
la réception des « parcours » à la Villa
Méditerranée de Marseille
La Villa Méditerranée de Marseille, après quelques événements
ponctuels et l´organisation des visites architecturales, a été
définitivement ouverte au public en juin 2013 avec
l’inauguration des deux « parcours » d’exposition de caractère
audiovisuel. Depuis le début, l’effort expositif de ce nouvel
équipement culturel, géré entièrement par la Région, semble
être marqué par une volonté réformatrice et pionnière, soit dans
le domaine des contenus proposés, soit dans la façon dont ces
contenus souhaitent être communiqués aux publics. En effet,
déjà dans l’initial discours institutionnel l’exposition se fait «
parcours », le commissaire « narrateur », le médiateur « agent
d’accueil » et finalement le visiteur devient « acteur » (Dossier
de présentation et dossier de presse, Villa Méditerranée, 2013).
Quelles sont donc les conséquences de ce glissement
terminologique dans l’expérience quotidienne de l’institution ?
Comment s’intègre ce supposé changement programmatique
dans la relation avec les publics ? Quel est en définitive leur
retour ? Quel est le message qu’ils véhiculent ?
À travers l’usage combiné des entretiens semi-directifs et d’une
observation participante auprès des publics de la Villa
Méditerranée, cette étude vise à franchir les limites des
définitions fermées au service d’une perspective critique qui
observe la relation entre les attentes institutionnelles et
l’évidence de la réception des « parcours » proposés. L’analyse
de l’expérience de visite nous oblige à reconnaître des larges
zones d’ombre dans le procès d’évaluation et interprétation de
la part des publics et, au même temps, elle nous parle ainsi de la
perception globale (des fonctions) de cette nouvelle offre
culturelle marseillaise qui semble ne pas être si insensible et
émancipée par rapport a l’évidente proximité, à la fois spatiale
et thématique, avec la grande étoile, le MUCEM.
95
Snezana Mijailovic, Doctorante à Aix-Marseille Université et
Université degli Studi di Milano, Rattachée au LAMES
(Laboratoire méditerranéen de Sociologie), UMR 7305 ,
MMSH – Maison méditerranéenne des sciences de l'Homme
Mail : [email protected]
Gloria Romanello, Doctorante dans le Programme de Doctorat
en Gestion de la Culture et du Patrimoine, Rattachée au
CECUPS
- Centre d’étude culture, politique, société,
Département de Théorie Sociologique - Faculté d’Économie Université de Barcelone
Mail : [email protected]
Nicole MOOLHUIJSEN
Revisiting Participation: Questioning Old
‘Masters’ and historical paintings
This paper is based on a unpublished master’s research that has
critically assessed recent developments in the display of Old
Masters and historical paintings in the UK. The research aimed
to identify curatorial practices and interpretative strategies that
whilst retaining the integrity of the objects’ history and
respecting the expertise of professionals devoted to their study,
make artworks accessible to visitors and engage the audience in
the development of the displays. The research has been
conducted in order to propose useful frameworks of practice for
museums where these artworks are largely interpreted
according to the art historical canon, speaking an obscure
language for the contemporary and multicultural global
audience. As a consequence, whilst the international debate is
proposing participative models of museums, the gap between
curatorial practices and museological debate is increasing.
The paper intertwines theoretical and epistemological
reflections with observations of current museum practice. After
the contribution of communitarian museology and the
acknowledgment of objects being ‘polysemic’, a downfall of
the museums literature has been the lack on discussion of the
96
position of the specialist value of artworks in the development
of socially relevant displays. This resulted in artworks being
largely presented from an art historical point of view. It will be
discussed how by validating objects’ socio cultural history,
diverse expertise within the museum work force can be
valorised and how new professionalism can emerge and
collaborate to include new voices and develop participatory and
accessible displays. Hopefully, by engaging with stories that
unpack relevant themes for the contemporaneity, visitors,
professionals and collections can play a proactive role in
transforming the museum in a forum for debate.
Nicole Moolhuijsen, MA in Art Galleries and Museums
Studies at Leicester University, Young museum professional
with experience in marketing and visitor studies, ICOM Italy,
Veneto Regional Committee
Mail : [email protected]
Bariaa MOURAD
The Anthropology of the Museum : Epistemology
and Museal Ethics between Science, Creativity
and Cultural History
The production of the museum's "knowledge" is rooted in a long
tripartite tradition of collection, research and communication. This
article attempts to analyze whether this aspiration is always pertinent
in the face of new technologies and radical political changes during
the last two decades, where certain mercantile interests encroach on
the scientific reflection of our conditio humana in general, and on
museology in particular.
Our concern is the interaction between the exhibition and its
reception; and epistemologically inspired by social-psychology of
science to discern the central motivations and ‘legitimating
discourses’ of exhibition and collection politics that dispute
distinction and hegemony in the field of museology.
Just like art, science and education - museology is as well a
particularly disputed field since their common creative quests produce
knowledge and, depending on the theme, ideology notably during
97
conflict or in economic crisis. Of crucial importance for museology
seems to be the epistemological definition of an independent museum
connected to the question of exhibition and collection ethics – which
are nowadays increasingly sidelined by market forces. The focus of
many exhibitions shifts away from scientific analysis and research,
that is the cultural capital, to the economic capital. On the basis of
their historically grown power of definition and prestige, the
exhibitions and collections of a museum can play nowadays an
important value-boosting and/or manipulative role through exchange
and certain market-oriented exhibition strategies. Notably in the
context of new multi-media platforms and presentation technologies
(e.g. cybermuseology), the objectives of museology are prone to
oscillate between a sacred new aristocratisation and propaganda.
Eventually, we attempt to briefly illustrate the common practices and
important differences between cultural heritage programs, the
technical/scientific/historical functions of museums as opposed to the
function of contemporary art museums, in the context of mercantilism
and ideological production.
Mourad Bariaa, Researcher and Independent Curator,
University of Applied Arts Vienna (Universität für Angewandte
Kunst, Wien)
Mail : [email protected]
Nathalie NOEL-CADET, Céline BONNIOL
La création contemporaine comme muséologie
participative, le musée comme espace de
spectacle vivant.
La construction de dispositifs liés au spectacle vivant et de
projets de création contemporaine pour proposer un éclairage
différent sur une collection ou sur un lieu de patrimoine est une
situation de plus en plus fréquente. A titre d’exemple, après
Tony Cragg et Wim Delvoye, c’est Loris Gréaud qui investit
cette année le musée du Louvre. Autre haut lieu du patrimoine
français, le château de Versailles invite depuis plusieurs années
un artiste contemporain à exposer dans ses murs et ses jardins.
La création contemporaine, qu’elle relève des arts plastiques et
98
visuels ou du spectacle vivant devient dans certains cas un objet
hybride, au carrefour entre médiation et création.
Notre communication souhaite présenter ce processus dans le
contexte développement culturel que connaît La Réunion
depuis quelques années. Malgré une situation de crise qui
handicape les compagnies et les artistes et voit les budgets de
subventions diminuer, l’offre artistique et culturelle sur le
territoire réunionnais a significativement augmenté ces
dernières années. Des équipements culturels ont vu le jour,
d’autres sont en devenir, les programmations s’étoffent. Dans
ce contexte de développement, de quelle manière les dispositifs
de médiation sont ils conçus pour rendre « la muséologie
vivante » ? Quel est le rôle de l’action culturelle et de la
création contemporaine dans la construction de nouvelles
expériences muséales ? Quels sont les modes de connexions
entre différents champs : musée d’histoire et art contemporain,
espace muséal et spectacle vivant ? Quels nouveaux discours
sont générés par ces connexions ? ces nouvelles expériences
proposent-elles « de faire de la muséologie un spectacle
participant » ?
Nous répondrons à ces questions à travers l’analyse de deux
exemples réunionnais : la création du spectacle déambulatoire
Somin Vavang à l’occasion du centenaire du musée Léon
Dierx, l’unique musée d’art de La Réunion; la proposition
artistique d’une jeune plasticienne à l’occasion de la
manifestation Nuit d’art de Pleine Lune proposant une relecture
des collections du musée historique de Villèle.
Nathalie Noel-Cadet, maître de conférences en sciences de
l’information et de la communication-laboratoire LCF EA
4549-Université de la Réunion
Mail : [email protected]
Céline Bonniol, docteur en sciences de l’information et de la
communication, chercheur associé au laboratoire LCF EA
4549-Université de la Réunion, consultante
Mail : [email protected]
99
Effrosyni NOMIKOU
Museology without a prefix: some thoughts on the
epistemology and methodology of an integrated
approach
This paper advocates the integrity of museology as a field of
study that encompasses all aspects of the museal landscape.
Such potential for integrity is based on a solid body of research
questions, methods and knowledge domains, rather than
piecemeal or loosely connected post-modern approaches to the
field. A conceptualisation of museology ‘without a prefix’
promotes a synthetic approach and purpose rather than
prescriptive frameworks, and operates beyond common
museological divides like objects vs. people, academics vs.
practitioners, ‘old’ vs. ‘new’.
The integrity of museology is (or should be) largely maintained
through the substantiation of theory with empirically grounded
arguments. This claim brings forward questions about the
epistemology and methodology of an integrated approach. From
epistemological perspective, the paper examines the scope of
museological knowledge, as well as the degree of expertise
developed in various domains. In terms of methodology, it
outlines current methods, tools and research practices with
particular focus on the rise of ethnographic studies.
Effrosyni Nomikou, PhD in Museum Studies, University
College London, ICOMON Board member
Mail : [email protected]
100
Marie Clarté O’NEILL
Développement d’un outil international de
pilotage des programmes éducatifs et culturels:
L’instrument d’analyse “Best Practice”
ICOM/CECA
Une recherche systématique, menée en 2010 auprès du réseau
des membres de l’ICOM/CECA et destinée à identifier en quoi
le comité pourrait contribuer à l’enrichissement des pratiques
professionnelles, a fait apparaitre un besoin important des
membres de se référer à un corpus identifié de “bonnes
pratiques” dans l’élaboration des multiples programmes offerts
par les musées à travers le monde à leurs publics. Cette requête
se heurtait, dès l’abord, à diverses difficultés: Quelle approche
permettrait de servir des musées de natures et de tailles très
diverses? Comment donner un caractère fondamentalement
international aux propositions faites? Comment échapper au
piège de préconisations rendues nécessairement inadaptées par
ces environnements multiples?
C’est la forme “outil de pilotage” qui a été choisie, incitant les
concepteurs et opérateurs de programmes à se poser une suite
systématique de questions tout au long des phases de
conception, de mise en oeuvre, d’évaluation/appréciation et de
remédiation de leurs programmes.
Ces questions sont multiples, convoquant, de manière
exigeante, des dimensions théoriques (ex: quels degrés de
pertinence institutionnelle, scientifique, sociale, économique
pour le programme analysé), scientifiques (ex: Quel choix
d’outils d’appréciation/évaluation), opérationnels (ex: Quelle
nécessité d’évolution entre le produit conçu et le produit
réalisé?). Le mode d’élaboration choisi a été le mode
participatif, une trame de départ étant proposée par une équipe
de conception resserrée, puis soumise aux propositions et
corrections du réseau ICOM/CECA. L’outil est actuellement
publié sur le site du comité dans sa forme “work in progress”. Il
suscite, à la fois, intérêt, crainte et critiques qui devraient
progressivement en impacter le contenu.
101
Marie Clarté O’Neill, Chargée d’enseignement Ecole du
Louvre, Institut National du Patrimoine, Membre du bureau de
l’ICOM/CECA pour les Best Practice
Mail : [email protected]
Maria Cristina OLIVEIRA BRUNO
La pédagogie muséologique et l'expansion du
domaine scientifique de la muséologie
Cette communication se propose de présenter les principales
caractéristiques du champ épistémologique de la muséologie,
considérant qu'il s'agit d'une discipline appliquée, qui opère
dans la hiérarchie entre la muséologie general, muséologie
spécial et muséologie appliquée, a partir du l`articulation entre
les instances conceptuelles / réflexives et expérimentales /
pratiques. Pour cela, nous avons abordé deux arguments de
discussion. D'une part, l'indication de la chaîne opérationnelle
de procédés du sauvegarde (de conservation et de
documentation) et de la communication (exposition et de
l'action éducative et culturelle) comme la pièce maîtresse de la
structuration et la mise en œuvre des activités muséologiques.
En outre, la proposition relative à l'interaction entre les champs
museologiques, ce qui indique que le champ essentiel est
configuré du fait muséal , le champ du interlocution maintient
le phénomène muséologique et est responsable des approches
interdisciplinaires et multidisciplinaires et, à son tour , le champ
de projection permet le dialogue avec la société .
Avec ces arguments, nous voudrions proposer l'extension du la
scéne épistémologique à partir de l`insertion de la notion de
“pédagogie muséologique” comme résultant des operatións
intrinsèques à fait, phénomène et processos, présentées cidessus, et aussi comme un élément pertinent à insertion de la
muséologie dans le domaine des Sciences Sociales et
Appliquées. A cet effet, cette pédagogie peut etre compreendre
entre les éléments suivants : l`identification de la muséalité qui
est responsable de propositions de encourager l'observation et la
perception; l'amélioration de la perception sélective qui reitere
102
la potencialité du l'exercice du regarde et l'identification des ce
qui se voit; ce réveil de possibilités de perception et
d'identification conduit à un traitement des engagements de
certains biens qui , à son tour, induisent l'utilisation qualifiée de
références culturelles , de plus en plus les routes constitutifs du
patrimoine culturel en raison de l'appréciation de la héritage.
Ces opérations systématiques et systémiques dans le contexte
des politiques publiques de la culture, de l'éducation et
l'inclusion socio- culturel peut permettre des multiples formes
d'interprétation, presérvation et la diffusion de biens
sélectionnés.
Maria Cristina Oliveira Bruno, Spécialiste en Muséologie
(FESP-SP), Maîtrise em Histoire Sociale et Doctorat en
Archéologie (USP), Livre-Docência et Professeur Titular en
Muséologie (USP). Muséologue et Professeur de Musée
d'Archéologie et d'Ethnologie de l'USP et Coordonnateur du
Programme d'Études Supérieures en Muséologie (USP)
Mail : [email protected] / [email protected]
Jaeyeon PARK
Musée méditerranéen sans muséologie
méditerranéenne : identité vague du musée
national des Beaux-Arts d’Alger
Avec l’ouverture solennelle du MuCEM, la méditérranéité
émerge comme une problématique majeure dans le domaine de
la muséologie. Cette conception identitaire facilite
l’aménagement muséal en englobant plusieurs substances
historiques et géographiques. Par contre, la question de la
substance ‘matérielle’ de la méditérranéité dans les régions
méditerranéennes reste à réfléchir. Depuis le temps moderne, la
méditérranéité est définie et visualisée stratégiquement par les
européens « septentrionaux », pour son expansion et cette
stratégie se reflète bien dans la muséologie du musée des
Beaux-Arts d’Alger.
103
La sensibilité à la double historicité – l’algérianité et la francité
– constitue l’image méditerranéenne, l’Europe et l’Orient
fusionnant pour créer un nouveau monde. Le passé latin devient
une merveilleuse source de légitimation de l’entreprise
coloniale et l’Algérie va être considérée tout naturellement
comme une province perdue de la latinité. Certes, le musée
national des Beaux-Arts d’Alger est né de la volonté des
politiques. Malgré trentaine d’années du développement stable
soutenu la politique coloniale, ce musée méditerranéen
s’affronte à une situation complexe et délicate après
l’Indépendance.
Le problème le plus sérieux et fondamental est que le musée
reste en marge de la vie sociale et culturelle des Algériens. En
état de délabrement, le terrible vide règne l’ambiance du musée
qui ne suscite pas la curiosité et l’intérêt des visiteurs. Pour la
muséologie de l’avenir, l’effort d’insuffler un esprit nouveau en
essayant d’enlever l’image poussiéreuse qui étouffe le musée ne
suffit pas ; il faut une réflexion essentielle sur politique
d’acquisition et fonction de l’institution. Par cet exposé, je
voudrais souligner la nécessité de réflexion critique sur le
contexte de la naissance de musée et son histoire organique du
musée des Beaux-Arts d’Alger, où l’identité méditéranéenne a
été formée et modifiée.
Jaeyeon Park, Doctorante en histoire de l’art, HiCSA,
Université Paris 1
Mail : [email protected]
104
Sara PÉREZ LÓPEZ
El concepto de interpatrimonios. intercambio
cultural como resumen de la inclusión social en el
patrimonio para el colectivo sordo. La
configuración de espacios comunes entre culturas
en los espacios museísticos
Presentamos un texto en el que se desarrolla parte del
pensamiento desarrollado en nuestra tesis doctoral titulada
“Educación artística y patrimonial para la percepción,
comprensión y reflexión del colectivo sordo en el ámbito
museal”.Desde la educación patrimonial debe tenerse en cuenta
la incidencia que tiene en la reconfiguración, ya no sólo
identitaria, sino cultural. La puesta en escena del acto educativo
utilizando para ello el patrimonio como medio y fin, da lugar a
espacios imaginarios generados a partir de la puesta en común
de los vínculos que pueden establecerse. En este sentido,
entendemos que: (…) el concepto de patrimonio se refiere a la
relación existente entre bienes y personas. Esta relación no es
unidireccional ni única, sino que puede expandirse y
enriquecerse en varios sentidos. Así, las personas pueden
establecer vínculos con los bienes, entre sí a partir de
diferentes bienes o en otro sentido: entablar vínculos con los
bienes a través de las personas. Este galimatías tiene una fácil
explicación: el trabajo a través de la educación patrimonial
parte de vínculos sentimentales, es decir, de lo subjetivo y
particular hacia lo compartido, de forma que la subjetividad
individual puede sumarse a otras diferentes, aumentando el
poder de asimilación y sensibilización hacia los objetos, a
través de la creación de espacios de diálogo y aprendizaje de
carácter sumamente enriquecedor. (Pérez, 2013, 59).
La generación de vínculos, identificación e identización, puede
darse en varias direcciones. El patrimonio, atendido desde la
educación en un contexto grupal, desencadena la generación de
relaciones interpersonales, inter-experienciales, y, en definitiva,
interpatrimoniales, puesto que ya la propia idea alude a
patrimonio compartido entre colectivos culturales Éste término
105
alude, por tanto, a una de las tantas consecuencias al que el
trabajo educativo patrimonial da lugar:
Los espacios
interpatrimoniales son generosos lugares donde aprender y ser
aprendido, donde mostrarse y mostrar elementos que son
propios a cada uno de los participantes, para que el resto pueda
beber de su experiencia y aportar la suya propia. De este modo,
se van construyendo activamente nuevos significados que
quedarán reflejados en un cambio de pensamiento derivando en
un cambio actitudinal hacia el patrimonio en su conjunto, a
través de la sensibilización. (Pérez, 2013, 60).
Así, al generar espacios compartidos en que las experiencias
mueven la puesta en común para la adquisición de
conocimientos, se gestan conexiones, a modo de red, entre los
diferentes agentes que se activan y participan de la educación
patrimonial:
Bienes,
personas,
vínculos,
vivencias,
sentimientos, espacios, lugares, pasado y presente.
Estas conexiones surgen del diálogo, el cual caracteriza a los
espacios interpatrimoniales: Si algo caracteriza estos espacios
interpatrimoniales es el diálogo; sensaciones y sentimientos
compartidos y traducidos en palabras que vehiculan un
recorrido hacia encuentros y desencuentros de sensibilidades
que consiguen conectarse, a pesar de la distancia que une las
diferentes edades, culturas, localidades o ámbitos de trabajo. Y
es que realmente esa aparente distancia no es tal, puesto que los
objetos surgen de necesidades propias al ser humano que van
más allá de todas estas aparentes barreras. Estos espacios que
surgen de la unión entre distintas individualidades dan lugar a
nuevas identidades colectivas, en las que cada individuo, con su
bagaje cultural, tiene algo que aportar para construir un nuevo
patrimonio, el patrimonio de todos. (Pérez, 2013, 59).
Sara Pérez López, Doctoranda. Profesora universitaria.
Instituciones de referencia: Universidad de Valladolid, España.
Observatorio de Educación patrimonial en España (OEPE)
Mail : [email protected]
106
Juliane C. PRIMON SERRES, Viviane
TRINDADE BORGES
Los museos en antiguos leprosarios y el
sufrimiento: tendencias, instituciones y actores
sociales
Delante de la obsesión conmemorativa y la emergencia de la
memoria como una de las preocupaciones políticas y culturales
de las sociedades contemporáneas, la preservación de los
vestigios del pasado se han tornado una demanda de la sociedad
y los museos actores imprescindibles en esos procesos. La
proliferación de lugares de guarda de recuerdos, los cuales se
ofrecen como garantías contra el olvido, ayudan la ampliación
de lo que debe considerarse patrimonio cultural. El deseo de
preservación también englobó los espacios y las experiencias
relacionadas al trauma y al sufrimiento. La patrimonialización
de espacios que buscan el recuerdo de tragedias, se presentan
como consecuencia de la expansión de la noción de patrimonio
e de la preocupación de políticas de memoria que buscan
garantizar la preservación como una manera de reconciliación
con un pasado traumático. Esas practicas pueden ser observadas
en Europa (memoriales de guerra, campos de concentración);
América Latina (espacios relacionados a las dictaduras
militares), en Asia o África (memorial de los genocidios). Sin
embargo, las políticas de memoria que permiten rememorar y
preservar locales de memoria relacionados a otros tipos de
sufrimiento, pueden promover la patrimonializacion de otros
pasados, como la historia de los cárceles, de los hospitales, de
las leprosarias. La musealización de esos espacios en general
presentan las mismas comunidades/actores involucrados en los
procesos patrimoniales. La propuesta de esa comunicación es
presentar y analizar ese fenómeno en relación a musealización
de los leprosarios, antigos locales de aislamiento de los
enfermos de lepra, en los cuales esos moradores desean
preservar sus memorias. Serán presentadas las experiencias de
musealización de los espacios de dos instituciones en el sur de
Brasil: a lo del Hospital Colonia Itapuã en Río Grande del Sur y
la Colonia Santa Teresa en Santa Catarina. Esos casos permiten
107
plantearse cuestiones importantes en esos procesos, que pueden
ser consideradas nuevas tendencias en relación a los museos,
sus colecciones y actores involucrados.
Juliane C. Primon Serres, Doctora en Historia, Profesora de
Museologia en la Universidad Federal de Pelotas, Brasil
Mail : [email protected]
Viviane Trindade Borges, Doctora en História, Profesora de
História en la Universidad Estadual de Santa Catarina, Brasil
Mail : [email protected]
Odalice Miranda PRIOSTI
LE SALON DE LA MEMOIRE – La collecte
participative de la mémoire communautaire
Il s´agit de la création d´une méthodologie et un espace
spécifique pour l’ enregistrement spontanné des narratives, des
rapports, des histoires de vie des habitants et des travailleurs d’
une banlieue periurbaine de Rio – Santa Cruz et proximités.
Celà compose un tableau du quotidien de cette banlieue, au
service de la recupération des lacunes et des mémoires oubliées
ou tellement non valorisées des personnages anonymes,
détenteurs
d´une mémoire communautaire qu´íl faut
sauvegarder dans le temps. Parce qu’on travaille la notion de
processus inachevé sur une construction continuée et avec la
notion de protagonisme communnautaire pour la sauvegarde de
cette mémoire, l´investissement part d´ une métodologie de
collecte participative. L´ecomusée garde e exhibe cette
mémoire en risque de disparition à tous les autres membres de
la communauté et aux potentiels visiteurs du SALON DE LA
MÉMOIRE. C´est une stratégie a long terme pour une
exposition
transmidiathique de ce potentiel patrimoine
audiovisuel, de montrer les narratives et l´image des
protagonistes culturels. La soutenabilité de ce processus ouvert
et inconclu s´apuye sur la vraie demande qui existe – le
besoin d´enregistrer le “ vécu” par des personnes communs,
par eux-mêmes. Chaque rapport, chaque narrative, chaque
108
fragment vont se joindre au patrimoine de la mémoire de la
population locale. Pour atteindre les objectifs de valoriser la
mémoire en construction des habitants de Santa Cruz, de
collecter, garder, enregistrer et exposer la mémoire vivante des
habitants et des travailleurs de la banlieue. Une exposition
ouverte à tous qui veulent garder leur mémoire et la partager
avec les futures générations. Une métodologie de collecte
participative de la mémoire communautaire à partager avec le
monde muséal.
Odalice Miranda Priosti, Docteur em Mémoire Sociale Chercheur en Mémoire Sociale, Ecomuséologie, Museologie
Communautaire, Museologie Sociale, Gestion et Mediation
des Écomusées/ Musées Communautaires
Institution(s) de rattachement: NOPH / Ecomusée de Santa
Cruz ; ABREMC – Associação Brasileira de Ecomuseus e
Museus Comunitários
Mail : [email protected] ; [email protected]
Karina PRONITCHEVA
Le luxe qui envahit les musées : du mécénat au
co-branding
Depuis les années 1970, le mécénat était devenu un moyen
courant pour des entreprises commerciales d'associer leur nom à
une manifestation culturelle. Par la suite, à la recherche d'un
mode de communication encore plus efficace, les marques de
luxe, soucieuses de se donner une allure créative et d'actualité à
la fois, songent au soutien de l'art contemporain qui aboutit
finalement à la création de nombreuses fondations (Cartier,
Hermès, PPR, Louis Vuitton). L'ouverture des nouveaux
marchés dans les années 90 poussent les marques à élaborer un
nouveau discours face à de nouveaux consommateurs, tout en
se distinguant des marques concurrentes : elles trouvent leur
nouvel argument de vente en leur propre histoire. La vague de
la patrimonialisation qui commence alors dans l'univers du luxe
français, italien et allemand se traduit, autour de l'année 2000,
109
par la création des musées de marques (Cartier, Breguet,
Ferragamo, Gucci, Porsche, etc.). La fréquentation de ces
musées restant limitée, l'idée d'une exposition dans un musée
d'art émerge rapidement et prend alors une ampleur inattendue.
De grandes expositions de marques comme Breguet, Chanel ou
Dior, s'enchaînent depuis 2004 dans les plus importants musées
de Russie et de Chine, deux marchés prometteurs. Cependant,
Paris reste, pour les groupes de luxe, la cible n°1, car fait office
de vitrine du luxe français aux yeux des millions de touristes
étrangers. A l'heure actuelle, le rapprochement entre les
marques de luxe et les musées devient tel qu'il semble
désormais possible de parler d'un véritable co-branding.
Procédé récurrent dans le monde de l'art via des collaborations
des marques avec des artistes (Ron Arad qui crée des flacons de
parfum pour Kenzo ; Takashi Murakami qui « repense » les
sacs Louis Vuitton, etc.), aujourd'hui, le co-branding va encore
plus loin en réunissant un brand muséal et un brand commercial
dans la création conjointe d'une exposition, destinée à avoir un
grand écho auprès du large public.
Karina Pronitcheva, doctorante, Ecole du Louvre/Université
Paris 3 ; titre de thèse « Exposer des parfums français
contemporains dans un espace muséal : entre art et commerce »
Mail : [email protected]
Sara RADICE
Design and participatory practices enhancing the
visitor experience of heritage
The paper is partially drawn upon the Author’s PhD research
that has the overall aim to envision novel paradigms for
audience engagement within cultural heritage, starting from the
assumption that the emergence of new patterns for culture
transmission opened to new possibilities for participatory
approaches in the design of heritage experiences. In fact, the
relation between audiences and museums increasingly needs to
be reconsidered within the contemporary sociocultural context,
110
in which the traditional portrait of the public as a passive
spectator is inapplicable to the contemporary user.
The paper moves from the discussion of the emerging role of
cultural institutions, which are shifting from being provider of
content and designer of experience, to becoming facilitator of
experiences around content, often supported by the potential
that digital technologies have in enabling novel practices of
audience engagement within heritage. These issues are regarded
from the design perspective exploring both projects in which
audience participation is the final outcome of the design
process, and participatory design projects, in which innovation
is in the process.
By presenting operative insights derived from case studies and
literature review, the paper identifies novel design approaches
that might support a process of heritage valorization that is
socially sustainable for the community that benefit of that
heritage, and proposes a framework for the design of effective
participatory experiences of heritage, in which visitors are
involved in recursive evaluation phases, till the extent of
conceiving the exhibition itself as an ongoing and neverfinished product.
Sara Radice, PhD student, Politecnico di Milano, Design
Department
Mail : [email protected]
Nina ROBBINS
Museological Value Assessment Protecting
Disposals: Survey results from Finland
This paper discusses the silent issue of disposal in Finnish art
museums. Collection management is divided into seven areas:
acquisition, inventory, condition assessment, value assessment,
conservation, preservation and disposal. For the issue of
disposal, in order to draw all previous areas into the same
theoretical framework, all of them must follow the same
network of values. It is clear that any disposal process is a time-
111
intensive endeavor, which consumes resources before any
calculated benefits become evident. When seeking solutions,
museums should retain their autonomy when determining the
limits of their own collections or terms of preservation.
In 2012 a questionnaire regarding disposals was sent to Finnish
art museums. The questions were divided into three sections:
content, disposals and values. The format allowed possible tacit
comments to surface. Such information is not official or
written, but is nonetheless very much rooted in everyday
museum practices. When asked about the most important values
relating to museums’ collections, five values were clearly
dominant: artistic, aesthetic, those related to locality, those
related to a museum and research values. These five values are
an integral part of the value network of Finnish art museums,
and can eventually be utilized to help museums clarify their
focus. Values related to financial issues were not stressed in the
answers
The overall negative attitude toward disposal is changing in
Finnish art museums. Mainly due to the tacit nature of
information surrounding disposal, the younger generation of
museum professionals sees it as a useful but under-utilized tool.
Value discussion will help tacit information to become more
accessible, which will eventually point the discussion towards
issue of the impact factor of museums in society. Evidence of
this profound impact can be found in the survival of museum
items from century to century, i.e. someone has shown them
heritological interest lifetime after lifetime
Nina Robbins, MA Art History, MA Art Conservation, PhD
Student, University of Jyväskylä, Faculty of Humanities,
Museology, Helsinki, Finland
Mail : [email protected]
112
Gloria ROMANELLO
Pour un diagnostic des études de publics. Le rôle
des outils de connaissance des publics dans la
gestion des musées d’art contemporain en
Espagne et en France
Dans le cadre d’une étude menée dès avril au septembre 2013
en France et en Espagne, cet article s’interroge sur les effets du
procès de démocratisation qui opère à l’intérieur du secteur
professionnel de la culture.
Aujourd’hui il existe un grand débat autour de la politique des
publics et les responsabilités des institutions culturelles vers ses
publics (Donnat, 2010), mais quel est réellement le rôle du
public ?, comment on le connaît ?, comment on utilise ces
connaissances? En ligne avec ce débat, nous avons développé
un programme de recherche comparative entre Espagne et
France dont la finalité est celle d’analyser la production de la
connaissance sur les publics des musées et centres d’art
contemporain, un monde qui a connu un développement
spectaculaire durant ce dernières trois décennies, où le refrain
de la réception des œuvres devient de plus en plus déterminant
(Heinich, 2012). En adoptant la perspective totalement interne
des professionnels de la gestion de la culture, nous interprétons
les résultats de l’exploitation d’une enquête on-line afin de
observer les démarches, les opinions et les inquiétudes des
spécialistes engagés avec les publics. Parler de l’ample éventail
des activités qui font partie du champ sémantique de la
politique des publics signifie aussi parler du développement des
connaissance des et auprès les publics produites dans les
institutions culturelles elles-mêmes, notamment à travers des
recherches sur les publics. Dans la conceptualisation qu’on en
fait entre les murs du Ministère de la Culture (Eidelman and
Jonchery, 2011), étudier les publics renvoie à une idée
participative de la culture, où se réalise l’aspiration à la
démocratisation des politiques culturelles. Cependant, les
changements toujours en cours dans la gestion expérientielle
des institutions culturelle elles-mêmes (Gilmore and Rentschler,
2002) indiquent la voie du développement des publics pour des
113
raisons à la fois économiques et socio-politiques (Davallon,
1992). Les études de publics s’ont ainsi faites l’interprète d’un
questionnement qui renvoie à la fois à une politique d’action
auprès les publics (notamment démocratiser l’accès a la culture
contemporaine) que du marketing culturel (dans la volonté de
positionner l’institution sur le marché de la culture et du
tourisme).
Gloria Romanello, Doctorante dans le Programme de Doctorat
en Gestion de la Culture et du Patrimoine. Rattachée au
CECUPS
- Centre d’étude culture, politique, société,
Département de Théorie Sociologique - Faculté d’Économie Université de Barcelone
Mail : [email protected]
Saena SADIGHIYAN
Etudes politiques d'une muséologie de la
restitution
Les demandes de restitution de biens culturels s'invitent depuis
la seconde moitié du XXème siècle à la table des controverses
patrimoniales, sous une nouvelle forme inédite. Elles s'appuient
sur les leitmotive équivoques d'un nouveau paradigme
patrimonial international mis en place simultanément par
plusieurs réseaux d'organisations internationales chargées de
gérer les questions culturelles à une échelle globale à l'instar de
l'UNESCO. Le patrimoine, indivis théorique selon les grandes
conventions ratifiées par plusieurs Etats membres des Nations
Unies, serait en pratique non pas la propriété de l'humanité mais
celle d'un Etat, c'està- dire d'une nation (majoritaire) sur un
territoire délimité par des frontières. Disposer de la propriété
des objets culturels matériels (meubles ou non) serait ni plus ni
moins le gage de la souveraineté de l'Etat (post-)moderne.
Appliquant cette logique, lorsqu'un objet culturel se trouve sur
un territoire autre que celui avec lequel il est identifié par ces
expertises internationales, sans généalogie licite expliquant sa
trajectoire et son emplacement « hors-lesmurs », une demande
114
de restitution à son « territoire d'origine » peut être formulée par
les autorités nationales compétentes. Ce paradigme particulier
pose le problème des attachements des objets culturels meubles
à leur territoire, et de la construction sociopolitique de ces
attachements ; l'enjeu est fondamentalement géopolitique. La
contribution se propose d'explorer les multiples enjeux que pose
la question de la restitution d'objets culturels à partir d'une
étude de la mise en représentation des objets absents dans
l'espace musée ; les nouvelles stratégies et représentations de
ces attachements de l'objet culturel à son territoire seront
également examinées à travers deux enquêtes ethnographiques
qui seront utilisées pour montrer la construction et les
reconfigurations politiques d'une muséologie de l'objet absent.
L'objectif de cette communication est de définir les usages
augmentés de ce patrimoine « hors-les-murs » qui questionne
l'équilibre patrimonial en jeu.
Saena Sadighiyan, Doctorante, European Institute for Urban
Studies, Faculty of Architecture, Bauhaus-Universität Weimar
(Allemagne) Chargée d'enseignement et directrice de l'atelier de
co-design, Département de Sciences Sociales, Institut Supérieur
d'Electronique et du Numérique, Brest (France) Chargée
d'enseignement : Ecole Normale Supérieure (Ulm) Paris
(France), Mines ParisTech Paris (France), SciencesPo.
Paris/Poitiers (France), Université catholique de l'Ouest Angers
(France), Chercheur-Consultant, INTERREG Dijon (France)
Mail: [email protected]
Renata SANT’ANNA DE GODOY PEREIRA
Voir et lire - Programme d'intégration culturelle
des jeunes et adultes en cours d’alphabétisation
L'analphabétisme, terme utilisé pour nommer l'état des
personnes privées des codes d'écriture et de lecture, dépasse la
seule question du savoir. Concernant des catégories de
population de tous âges, il révèle une réalité sociale qui
empêche le développement personnel, social, économique et
115
culturel des individus. Dans une société où l'écrit domine et où
la valorisation sociale se base sur le niveau de scolarité, les
personnes privées de ce code sont exclues, ayant une
participation limitée dans la vie professionnelle ainsi que dans
les domaines de la culture et des loisirs. D'après le Rapport de
l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (PNAD
2012), le Brésil compte 12,9 millions de personnes
analphabètes. Face à ce constat, et du fait de notre inscription au
sein de l'Université, notre Musée a souhaité promouvoir des
expériences en direction du public non-scolarisé. Ainsi, nous
avons conçu un programme ayant pour but de stimuler un
public peu scolarisé à développer le langage écrit à partir de
l'expérience avec les arts visuels. Par l'organisation de visites
guidées des expositions ciblant jeunes et adultes en processus
d'alphabétisation basée sur la méthodologie de Paulo Freire, il
s'agit de présenter le musée comme un lieu de plaisir,
d'échanges, de connaissance et d'expériences et - surtout,
comme une institution ouverte à tous. Les activités autour des
expositions sont déployées par l'équipe du Musée dans les salles
de classe, au cours et suite aux visites, au sein des écoles, dans
un véritable partenariat entre éducateurs d'art et les enseignants.
Le projet innovateur peut encourager la création de programmes
au sein d'autres musées et institutions culturelles dans un
processus de collaboration avec les différents cours
d'alphabétisation offerts dans la ville. Favorisant l'accès de ce
public aux espaces culturels, ces programmes leur permettent
d’exercer leur droit à la culture - condition essentielle pour la
construction de la citoyenneté.
Renata Sant’Anna de Godoy Pereira, éducatrice au Musée
d’Art Contemporain de l’Université de São Paulo – Secteur
d’Enseignement et d’Action culturelle
Mail : [email protected]
116
Martin R.SCHÄRER
Alternate Reality Games and Transmedia Story
Telling in museums – promising novelties or
unsuitable gimmicks?
Alternate Reality Games try to combine the real and the virtual
world by interactive Transmedia Story Telling/Transmedia
Narrative taking place in real-time (not like console games) and
evolving according to the participants’ responses. Traditionally
there exist or online information on an exhibition in the real
museum world or a completely virtual “exhibition” on the
screen only. Alternate Reality Games shift between the two
realities. Since 2008 several projects have been launched in
museums.
Before the appearance of a virtual cyber world it could be said
that our life took place in three different realities: the primary
real every day one, the secondary fictitious one recombining
elements (physically) from the former (for instance in a
museum), and the secondary personal recombining elements
(intellectually) from the two others. We constantly move
between those realities.
If we consider that the real and the fictitious realities are both
physical (things, people) and that the personal reality is virtual
we could, by adding the cyber reality, create a dichotomy
physical/virtual. Alternate Reality Games and Transmedia Story
Telling use our permanent and very often unconscious shift
between the two realities to augment museum experience. The
paper will discuss the title question in a museological context
including theoretical considerations as well as practical aspects.
Martin R.Schärer, President of the Ethics Committee of
ICOM
Mail : [email protected]
117
Daniel SCHMITT
Apports et perspectives du programme de
recherche « cours d’expérience » dans les musées
Cette communication s’inscrit dans le cadre des SIC en insistant
sur la dimension à la fois cognitive et corporelle de
l’information. Nous analysons le cours d’expérience des
visiteurs en autonomie (sans guide ou enseignant) dans des
musées à partir d’enquêtes réalisées en re-situ subjectif. Cette
méthode s’appuie sur le socle épistémique de l’énaction, lequel
souligne la dimension incarnée de l’information (Varela,
1980/1989 ; Varela, Thompson, & Rosch, 1993). Cette méthode
s’appuie également sur la théorie du cours d’expérience
(Theureau, 1992/2004, 2006, 2009) et sur des entretiens réalisés
en re-situ subjectif (Rix & Biache, 2004 ; Rix-Lièvre 2010 ;
Schmitt, 2012).
Ainsi nous pouvons saisir, identifier et comprendre les attentes
des visiteurs, les savoirs mobilisés, leurs émotions, ce qui fait
sens pour ces visiteurs, de leur point de vue, au fur et à mesure
de leur parcours et in fine, nous pouvons montrer à partir de
quoi et de quelle façon les visiteurs construisent des
connaissances dans les musées (Schmitt, 2013). La
typicalisation des attentes des visiteurs précise les écueils de la
médiation et dessine des pistes de remédiation. De même, la
typicalisation des savoirs mobilisés par les visiteurs permet
d’identifier des cheminements cognitifs qui conduisent à des
expériences négatives de visite. Avec cette méthode, nous
disposons d’un outil de diagnostic fin et précis de la médiation
muséale au sens large (spatiale et informationnelle), ainsi que
d’un outil prospectif de remédiation (Schmitt, 2014a, 2014b).
Enfin et surtout, cette méthode semble particulièrement féconde
lorsque la médiation s’appuie sur des dispositifs numériques
(cartels numériques, visioguides, smartphones, QR codes,
réalité augmentée, etc.) car il devient possible de proposer aux
visiteurs des informations personnalisées à partir des leurs
registres attentes-savoirs, identifiés dans le cours de leur
activité. Nous pouvons imaginer des dispositifs prédictifs de
médiation dynamique utilisant les attentes et les savoirs
118
mobilisés des visiteurs afin de proposer des contenus
spécifiques et pertinents pour chaque visiteur. Paradoxalement,
ce processus pourrait favoriser « la magie des musées en
renforçant la liberté avec laquelle chaque personne y crée ses
propres espaces ».
Daniel Schmitt, Maître de Conférences associé (Université de
Lorraine) et chercheur associé (Université de Strasbourg),
LISEC
–
Université
de
Strasbourg
(Laboratoire
interdisciplinaire des sciences de l’éducation et de la
communication)
Mail : [email protected]
Lúcia SHIBATA
Developing an Audience-based Expography for a
Geosciences Museum
This presentation proposal concerns a research into the
expography of museums of geosciences, particularly the
conditions for producing exhibitions on scientific themes that
reach non-academic audiences. The locus of this study is the
Collection of Minerals and Rocks of the Institute of
Geosciences, which runs the geology and geosciences
undergraduate and graduate programs of the University of São
Paulo. This Collection, built up since 1934 for the hands-on
mineralogy courses, which currently use another collection, was
opened in the 1990s for public visitation and is known as
Museum of Geosciences. The profile of visitors has since
changed: today, the Institute’s students account for less than 1%
of total; school groups, nearly 60%. Its expography, however,
was not affected by it or the museological thinking over the
years. The specimens’ labels use academic terminology and
classificatory rhetoric of geology. We believe it leads to what
Ulpiano Bezerra de Menezes (1994) describes as fetish for
objects, mystifying them. To draw the society closer to this
museum, we plan to adopt a participatory approach to design an
exhibition with a methodology comprising action research and
119
front-end, formative, summative and process evaluations, as
proposed by Marília Xavier Cury (1999). The action research is
to build the museum team’s capacity to make decisions on
exhibition design and analysis. The front-end evaluation
includes a survey on internal audience (students, faculty and
staff), which data will influence which themes and specimens
will be articulated in the exhibition. With this this research we
expect to discuss methodology in museums, particularly in
expography processes of scientific museums. This proposal for
presentation and publication in ISS 44 brings up for discussion
exhibition aspects analyzed in terms of communication, and
problematizes the working method for exhibition design and
assemblage in contemporary museums based on a wider
museological discussion.
Lúcia Shibata, Graduate student of the Inter-unit Graduate
Program in Museology at University of São Paulo (Master’s
degree), Brazil.
Mail : [email protected]
Kerstin SMEDS
Metamorphosis of meaning in the battle between
preservation and disintegration/destruction. New
museological research perspectives
Ever since the first preservation law ever was defined in France
in 1790, the musealization of our lived life and things has been
going on. The scale of preservation has escalated relentlessly;
today everything we inhabit is potentially susceptible for
preservation, including entire cities and landscapes, seas and
wilderness. The interval of distance in time between the present
and what is preserved has accordingly shortened – if it in 1800
was 2000 years, it is by now 10-20 years or even shorter. We
are living in an absurd moment when preservation seems to be
overtaking us. Nothing that occurs may pass untouched by the
hand of preservation, which treats every happening as a past in
becoming. If preservation is a product of modernity, so is the
120
the traumatic relation to Time and the preoccupation with trying
to stop it. So is also the quest for authenticity, which has gained
ever more significance today. We are carefully selecting and
valuing things, balancing on the edge between the authentic and
the forge or copy. Museums (in the West) are bellying by the
pressure of their enormous collections. Museum, collection and
heritage management require ever more funds and has become a
major political issue in the post-modern society. Experts and
politicians battle with the everlasting issue on what to keep, and
what to let go. And why, in whos interest?
Many sociologists have been concerned about this phenomenon
of modernity. Is this a sound development? All this excessive
solicitude as for human material leftovers calls for more
attention in museological research. The phenomenon and
motives to preserve, and of its opposite, to discard, is, if
anything, an important museological objective. Museology is
supposed to study man’s “relation specifique” to reality and
offer guidance to the practical museum field.I will use
sociological theory, but my approach is also metamuseological.
This paper presents a post-humanist approach to museums,
preservation and collections. Time to leave the Cartesian
dichotomy between mind and matter behind, and think entirely
differently about the relationship between man and her material
world.
Kerstin Smeds, professor of museology, Department of Media
& Communication Sciences, Umeå university, Sweden
Mail : [email protected]
Branko ŠUŠTAR
How can museums of education create links?
New and traditional orientation of
school/pedagogical museums in Europe
Regards the internet research of educational museum in
Santiago de Compostela (Galicia, Spain) we know at the
beginning of 21th Century for more than 680
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school/educational museums all over the world! Majority of
them are active in nearly 30 countries Europe (442 or almost
65%), with Germany having the highest number (over 100). But
activities of many museums of them are oriented across the
borders of traditional museology. School museums that started
appearing in the mid-nineteenth century have often been linked
to teachers’ societies, as well as to presentations of modern
teaching aids, and to contemporary education. Present-day
school museums are in different organizing forms: local
associations, school history collections as a part of bigger
regional or town museums (sometimes connected with schools,
universities or other museums) as well the national pedagogical
museums.
This contrubution present development of new museological
orientation in same national educational museums (from
France, national museums in slavic coutries e.g. Slovenia,
Croatia, Czech Republic, Slovakia, Serbia, Bulgaria, Ukraine
to the Netherlands in comparation with some others regional,
cities and local school museums and educational collections
from Norway to separatelly school museums in Denmark,
Germany, Austria, Italy and in some other european countries.
It seems that the actual specialities and characteristics of a
museum is better shown through the results of the work (i.e. the
collected material, exhibitions, research activities, events and
other contacts with visitors), carried out during the last few
decades than through declarations and definitions.
How can school museums creating links? Interesting are
various issues connected with the orientation of
school/pedagogical museums with regard to nostalgia,
education and social activities. A comparison of activities in
different school museums opens up issues concerning the
experiences of such museums in Europe and elsewhere. The
article discusses how through modern exhibitions and research
different educational museums in Europe respond to the needs
of society to include marginal groups, present contrasting
views, and build tolerance and harmony. A particular emphasis
is on issues concerned with facing up to a problematic past,
endeavours for the creation of democratic values, the
presentation of differences in historical experiences and
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educational-political themes that are judged and evaluated
differently.
Branko Šuštar, PhD, museum councillor at Slovenian School
Museum, Slovenski šolski muzej / Slovenian School Museum,
the national museum of education, Ljubljana (Slovenia)
Mail : [email protected]
Olga TRUEVTSEVA
Innovative technology of preservation of nonmaterial heritage in the museums of Siberia
This article deals with the information about new forms of work
of Siberian museums on the preservation, study, reproduction
and introduction of non-material heritage. The author pays
attention to both the organization of separate events (actions)
and the setting up of permanent structures in the museums of
Siberia. Innovation forms of non-material heritage preservation
for Siberian museums are Oral History Centers. The major
purpose of these organizations is creating of unified collection
system, storage, systematization, and publication of historical
sources of oral and visual origin on basis of systematically
organized work with witnesses and participants of historical
events, social and cultural development and everyday
experience. The Centre’s activity contributes to the
development of sociocultural space of settlements,
accumulation of inhabitants’ traditions, cultural continuity
support, formation of positive image of a region.
Peoples’ traditions, culture and way of life can be saved with
the help of ethnographical villages, peasant coaching inns,
which are recreated in the separate regions of Siberia for the
first time. Separate actions also contribute to the preservation of
society’s spiritual culture. For instance, there was a great
historical and cultural action “900 days of brotherhood”
connected with the 70th anniversary of the Siege of Leningrad
and moving of the most valuable museum collections to the
new building of Novosibirsk Opera and Ballet Theatre for
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storage. The range of great exhibitions as a part of the action
was planned. A great work has been done on searching and
studying of documents. Publications and meetings with the
veterans were organized. All digital materials are kept in the
museum archives and in the future they will be used for making
films, exhibitions, theatre performances and shows.
Olga Truevtseva, doctor, professor, Altai State Pedagogical
Academy
Mail: [email protected]
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