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Nouvelles tendances de la muséologie New trends in museology Nuevas tendencias en Museología 1 ICOFOM Comité internatiol pour la muséologie International Committee for museology Comité internacional para la museología 37ème symposium, Paris, juin 2014 2 SOMMAIRE Remerciements 5 Comité d’Organisation 7 Comité Scientifique 8 ICOFOM 9 Nouvelles tendances de la muséologie 11 New trends in museology 17 Nuevas tendencias en Museología 21 Résumés de communications 27 Conférenciers 29 Intervenants 45 3 4 REMERCIEMENTS Les organisateurs tiennent à remercier Carle Bonnafous-Murat (Administrateur provisoire de l’Université Sorbonne Nouvelle) pour son soutien bienveillant dans la bonne réussite de ce symposium international ainsi que l’ensemble des personnes qui ont œuvré à sa réalisation, et notamment : Françoise Tréguer et Julie L’Azou (Responsables administratives du CERLIS – Centre de Recherches sur les liens sociaux – UMR 8070 Université Paris Descartes – CNRS – Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Zoubida Benali (Responsable administrative de l’UFR Arts et Médias de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) et l’ensemble de son équipe. Stéphanie Lacombe (Directrice de la Recherche, de la Valorisation et des Etudes doctorales de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Olivier Poursac (Responsable des visioconférences et du webcast), et l’équipe de la Direction des Systèmes d’Information et de la Communication. Patrick Belmonte (Responsable de la cellule colloque de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Nicole Roggeman (Directrice du Patrimoine immobilier et de la logistique de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Sami Majri (Adjoint au chef des services généraux et de sureté, Direction du Patrimoine immobilier et de la logistique de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Sylvie Bouffet (Directrice de l’Unité de Gestion Censier, Pitié, Malakoff du CROUS de Paris) Jean-Jacques Sarcy (Responsable du Service commun de reprographie et d’édition – Site Siège, Université Paris Descartes), Mathilde Placide, Alain Lassance (Atelier) et l’ensemble du service pré-presse. Xavier Pryen et Virginie (pour les Editions de l’Harmattan) Helena Front, graphiste, pour la réalisation de l’affiche Laurent Karsenty et son équipe d’IS COMMUNICATION 5 Eleonora Dobles, Martin Dudermel, Laura Green, ManuelAntonio Monteagudo, Joana Nogueira, Joshua Paternina Blanco, étudiants à l’Institut d’études politiques de Paris (campus de Poitiers) en charge de la traduction du symposium. Le symposium est co-organisé par l’ICOFOM et Le Labex ICCA (Industries Culturelles et Création Artistique). Pour leur soutien financier, les organisateurs remercient sincèrement les institutions et organismes partenaires, sans lesquels ces journées n’auraient pu exister : Le CERLIS (Le Centre de Recherches sur les liens sociaux – UMR 8070 Université Paris Descartes – CNRS - Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) L’Universite Sorbonne Nouvelle – Paris 3 : l’UFR « Arts et Médias » ainsi que le département de « Médiation Culturelle » L’Universite Paris Descartes L’Université Paris Diderot et le CERILAC L’Université Paris 13 et le LABSIC L’Institut National du Patrimoine L’Ecole du Louvre L’Institut d’études politiques de Paris Le Ministère de la Culture Le Museum National d’Histoire Naturelle ICOM France 6 COMITE D’ORGANISATION François MAIRESSE, Professeur des universités, Paris 3 Bruno BRULON SOARES, Maître de conférences, Unirio, Brésil Cécile CAMART, Maître de conférences, Paris 3 Anna LESHCHENKO, Museology lecturer, Russian State University for the Humanities, Moscow Bruno PEQUIGNOT, Professeur des universités, Paris 3 Saena SADIGHYAN, Weimar Doctorante, Bauhaus-Universität, Cristina VANNINI, Director, Soluzionimuseali Pauline VESSELY, Ingénieur de Recherche, CERLIS Geneviève VIDAL, Maître de conférences, Paris 13 7 COMITÉ SCIENTIFIQUE Bruno Nassim ABOUDRAR, Professeur des universités, Université Paris 3 Bruno BRULON SOARES, Maître de conférences, Unirio, Brésil Cécile CAMART, Maître de conférences, Université Paris 3 Wanchen CHANG, Associate Professor, Taïpei University, Taïwan, museology Jacqueline EIDELMAN, Conservateur en Chef, Ministère de la Culture Yves GIRAULT, Professeur, Muséum nationale d’histoire naturelle Eric GROSS, Directeur, Institut national du Patrimoine Joëlle LE MAREC, Professeur des universités, Paris 7 Anna LESHCHENKO, Museology lecturer, Russian State University for the Humanities, Moscow François MAIRESSE, Professeur des universités, Université Paris 3 Claire MERLEAU-PONTY, Ecole du Louvre Eiji MIZUSHIMA, Professor, University of Tsukuba, Japan Bruno PEQUIGNOT, Professeur des universités, Université Paris 3 Marie-Sylvie POLI, Professeur, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse Geneviève VIDAL, Maître de conférences, Université Paris 13 8 ICOFOM BUREAU / BOARD / MIEMBROS DE LA JUNTA Vinoš SOFKA, André DESVALLEES, Ann DAVIS, Honorary President, ICOFOM, Sweden Conservateur général honoraire du patrimoine, France Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada François MAIRESSE, President of ICOFOM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France Indira AGUILERA KOHL, Curator, Fundación Museos Nacionales, Venezuela Bruno BRULON SOARES, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil Wanchen CHANG, Taipei National University of the Arts, Taiwan Mónica R. de GORGAS, Former Director, Museo Nacional Estancia Jesuítica de Alta Gracia, Argentina Jennifer HARRIS, Curtin University, Australia Anna LESHCHENKO, Russian State University for the Humanities, Russia Lynn MARANDA, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada Eiji MIZUSHIMA, University of Tsukuba, Japan Anita B. SHAH, Museum consultant, museologist, Tulsi Graphics, Hyderabad, India Kerstin SMEDS, Umeå universitet, Sweden Olga TRUEVTSEVA, Altai State Pedagogical Academy, Russia Cristina VANNINI, Director, Soluzionimuseali, Italy SENIOR ADVISORY COMMITTEE Maria Cristina BRUNO, Bernard DELOCHE, Peter van MENSCH, Martin SCHAERER, Tereza SCHEINER, Tomislav SOLA, Professeur des universités, Université de Sao Paulo, Brésil Professeur émérite, Université de Lyon 3 Professeur émérite, Reinwardt Academie, Amsterdam Président du comité d’éthique de l’ICOM, Vevey, Suisse Professeur des universités, UNIRIO, Rio de Janeiro, Brésil Professeur émérite, Président, The Best in Heritage, Dubrovnik, Croatie 9 10 Nouvelles tendances de la muséologie Le monde des musés a connu un développement spectaculaire durant ces trois dernières décennies. On assiste cependant depuis quelques années – à la suite de la crise économique – dans nombre de régions du globe, à un questionnement sur l’avenir de l’institution, comme nombre d’études en témoignent, qui visent à mieux appréhender l’évolution de cette institution particulière, confrontée à des changements majeurs de la société : populations, technologies, méthodes d’éducation, politiques économiques, etc. Faire le point de l’état des recherches, confronter les analyses et les démarches, interroger les nouvelles tendances se dégageant au sein du champ muséal, tels sont les objectifs de ce colloque d’ICOFOM, soutenu par de nombreuses universités et organisé par la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, qui accueillera cette manifestation. L’objectif principal de ce colloque international est donc de mener une réflexion commune et croisée (entre disciplines (muséologie, SIC, histoire, histoire de l’art, sociologie, économie) et entre universitaires et professionnels) sur l’évolution et la diversité de la muséologie, tant sur le plan de la réflexion théorique et épistémologique que sur celui de ses retombées concrètes au sein du champ muséal. Les matinées seront consacrées aux séances plénières, animées par des chercheurs qui ont marqué le secteur de la muséologie depuis ces vingt dernières années (conférences invitées). Les après-midi permettront, à l’occasion d’ateliers et de tables rondes, de présenter les communications retenues par le comité scientifique du colloque, qui s’inscriront au cœur de la compréhension des nouvelles tendances de la muséologie. 1. Géopolitique de la muséologie Le terme de muséologie est utilisé de manière parfois très différente dans le monde, tandis que certaines régions 11 privilégient d’autres termes (museum studies, museum theory). La manière de penser le champ muséal, par ailleurs, diffère largement entre les continents : si la réflexion politique et philosophique est prédominante, dans certains pays, elle est rejetée avec véhémence dans d’autres envisageant essentiellement la muséologie comme un corps de pratiques à destination des professionnels. S’il existe, clairement, des différences notables entre ce que l’on pu appeler la muséologie latine ou méditerranéenne, et la muséologie anglo-saxonne, qu’en est-il du reste du monde ? L’émergence de nouvelles superpuissances (BRICS) pourrait-elle influencer les conceptions actuelles ? 2. Pour une épistémologie de la muséologie : quelle signification, quel impact social ou politique ? La muséologie, science ou travail pratique ? La question est ancienne et se réinvente, génération après génération. L’inscription de la muséologie dans des programmes universitaires très divers – histoire, anthropologie, histoire de l’art, sciences de l’information, sciences de l’information et de la communication (SIC) – montre un certain nombre de divergences parfois fondamentales quant aux outils qu’elle utilise et aux savoirs qu’elle tente de développer. La muséologie a-t-elle pour ambition d’infléchir les politiques patrimoniales, de transformer le champ muséal, de l’analyser, de former les (ou certains des) futurs professionnels de musées ou vise-t-elle plus simplement à trouver sa place au sein du monde universitaire ? 3. Un nouveau rapport au patrimoine ? – la question des collections Les techniques de préservation et de conservation du patrimoine se sont nettement perfectionnées ces dernières années, au même titre que la réflexion accompagnant les questions de conservation ou de restauration. De nouvelles tendances en la matière sont-elles sur le point d’émerger, confrontant la notion actuelle de patrimoine avec ses racines essentiellement occidentales ? De manière plus générale, le développement des collections a entraîné celui de leur gestion, ainsi que nombre de 12 questionnements sur la manière de les sélectionner, de les documenter, de les faire circuler, voire de s’en séparer. Gestion participative, documentation collective, aliénation, rapatriement des collections, autant de questions largement débattues, dont les réponses pourraient bouleverser la physionomie des musées à l’avenir. 4. Les recherches sur les publics, l’éducation et la communication Le champ des études de visiteur s’est développé de manière considérable durant ces dernières années, au point de prendre progressivement son autonomie. La rigueur des méthodes d’enquête, au même titre que les protocoles développés dans le domaine des SIC, ont permis l’émergence d’une littérature abondante et particulièrement riche en matière d’information sur la manière dont le public appréhende les musées, l’exposition et les différents dispositifs (textes, multimédias, médiation orale…) qui lui sont liés. Il en va de même dans le champ de l’éducation qui, au même titre que les SIC, a obtenu une reconnaissance comme discipline académique autonome, notamment dans les pays latins. Quels sont les plus récents apports de ces disciplines dans le champ muséal, et comment leur relation au sein du champ muséal pourrait-elle être mise en œuvre dans les années à venir ? 5. Les sciences, les beaux-arts, l’ethnographie… au prisme du contemporain La manière de penser le musée diffère sensiblement, selon qu’on travaille dans un musée scientifique ou un musée d’art contemporain. Quelles sont les spécificités de ces muséologies particulières ? Le développement des musées s’est inscrit dans un mouvement de Contemporanéisation de la société et de son rapport à l’histoire : ce sont en effet surtout des musées d’art contemporain, des centres de science ou des musées de société, que l’on a surtout créés ces dernières années. Un tel mouvement est-il amené à se poursuivre ? Quelles pourraient être ses répercussions sur notre rapport à l’histoire et au patrimoine ? 13 6. Les contours de la cybermuséologie Les technologies numériques ont rapidement été intégrées par les musées, un certain nombre de formation se sont même spécialisées dans cette perspective. La création de cybermusées, sur Internet, a bousculé notre rapport aux collections et à l’expérience muséale. Les technologies continuent d’évoluer, et des notions telles que la réalité augmentée ou les imprimantes 3D, naguère futuristes, sont en train de transformer à nouveau notre expérience, au même titre que les applications sur nos tablettes et téléphones. Quelles sont les prochaines étapes de ces évolutions, et quel sera leur impact sur le musée et notre relation à la réalité ? 7. La muséologie participative : nouvelles approches Qu’il repose sur des technologies numériques (crowdfunding, crowdsourcing) ou fonctionne de manière plus traditionnelle, le musée participatif est régulièrement présenté comme une solution d’avenir pour nombre de musées. La relation qu’il entretient avec ses publics, en ce sens, bouleverse les équilibres traditionnels, et notamment la fonction d’expertise du musée. Comment les fondements d’un tel modèle (qui prend notamment sa source dans la muséologie communautaire) transforment-ils ceux du musée traditionnel et de ses processus de sélection et de présentation ? 8. L’éthique du muséal au XXIe siècle La muséologie a parfois été présentée comme l’éthique du muséal, la réflexion sur les valeurs qui déterminent les choix de sélection, de thésaurisation ou de présentation. De nombreuses évolutions des pratiques muséales ont vu le jour ces dernières années : demandes de restitution, financements alternatifs, nouvelles méthodes de collecte, etc. Quelles seront les principales évolutions en matière d’éthique muséale dans les années à venir ? 14 9. L’histoire et le futur de la muséologie : la construction d’un champ du savoir Depuis les années 1970 et, surtout avec la création de l’ICOFOM par Vinoš Sofka et Jan Jelínek, en 1977, la muséologie s’est progressivement développée comme un champ de savoir et une discipline indépendante. Qui sont les acteurs qui composent ce champ complexe et quels sont les courants de pensée qui l’ont structuré ? Jusqu’à présent, il n’y a pas de définition précise du champ de la muséologie et des liens entre ses acteurs et les positions qu’ils occupent dans le temps et dans l’espace. Quels sont les défis, pour les muséologues actuels souhaitant se consacrer à l’analyse de ce champ en construction et de ses acteurs, de leurs points communs et leurs divergences ? 15 16 New trends in museology The world of museums has seen great developments during the last three decades. In recent years, following the outbreak of the economic crisis, we have observed different regions of the world and questioned the future of the institution, as many studies have shown. These studies aim to better comprehend the evolution of the museum institution in relation to the larger changes in society: in population, technology, methods of education, politics and the economy, and so on. Museological reflections follow these narratives, sometimes technical and practical, but founded, more frequently, on the way we conceive the basis of this institution and how it will evolve in the years to come. To state where we are today in this research when faced with analyses and developments, or even when investigating the new trends that have already appeared in the museum field: these are the objectives of this ICOFOM symposium. The main goal of this international symposium is to start a common and crossreflection (between disciplines, universities and professionals) on the evolution and diversity of museology, both at the levels of theoretical and epistemological reflection, and of concrete facts in the museum field. The mornings will be dedicated to panels with keynote speakers, and with researchers who have left a legacy in the area of museology in the last twenty years. The afternoons will allow for the presentation of papers selected by the scientific committee of the symposium, in working groups and round tables, that will be inscribed in the main theme New trends in museology. 1. The geopolitics of museology The term “museology” is applied in very different ways in different parts of the world, and some regions have favoured the use of other terms (museum studies, museum theory). The ways of thinking of the museum field differ widely from one continent to the other: whereas political and philosophical 17 reflection is dominant in certain countries, it is firmly rejected in others that envision museology as essentially a set of practices destined to inform and update the professionals although there are clear differences between what we can call the Latin museology, or Mediterranean museology, or even the Anglo-Saxon museology, what is museology in the rest of the world? Can the emergence of BRICS, the major new national economies (Brazil, Russia, India, China, South Africa) influence current conceptions? 2. For an epistemology of museology: what does museology mean, what is its social or political impact? Museology: science or practical work? The question is old and reinvents itself, generation after generation. Registering museology in very different university programs – history, anthropology, history of art, sciences of information and communication (SIC) – shows a certain number of divergences (sometimes fundamental) in the tools utilized and the knowledge developed. Has museology the ambition or tools to influence heritage policies, to transform the museum field, to analyze and to train (some of the) future museum professionals or does it simply intend to find its place in the university world? 3. A new relation to heritage? – the issue of collections Heritage preservation and conservation techniques have clearly been perfected in the last years, as has reflection on questions of conservation and restoration. Are new trends in this area are about to emerge that will challenge the current notion of heritage with its essentially “Western” roots? The values implicated in the notion of (mainly cultural) heritage have equally been submitted to modifications of a more commercial nature. In general, the development of collections has followed the development of its management. In the same way, a great number of questions on the way to select, document, and disseminate collections have been raised. Shared management, collective documentation, alienation, return of collections: these are all issues currently debated. Answering these questions could lead us to a first draft of what the museum of tomorrow may be. 18 4. Research on audience, education and communication The field of visitor study has developed considerably during recent years, to the point that it has progressively become autonomous. The rigour of the research methods, as much as the operating procedures that have been developed in the field of SIC, have led to the emergence of a vast literature and a particularly rich one concerning how audiences learn in museums, in exhibitions and through the different devices (texts, multimedia, oral mediation…) that are related to them. The same developments have been seen in education which, in the same way as with the sciences of information and communication, has received recognition as an independent academic discipline, particularly in Latin countries. How do these disciplines approach the museum field today, and how can this relation between fields be seen in future years? 5. Sciences, fine arts, ethnography… a look at the contemporary world As a consequence of its way of thinking, the museum clearly differs according to the work done in, for example, a science museum, or a contemporary art museum. What are the specifics of these particular museologies? The development of museums is part of a movement of how society becomes contemporary, and its relation to history: most of the museums created in past years could be defined as museums of contemporary art, sciences centres or ethnographic or social museums (“musées de société”). Will this movement continue in the future? Does it explain the developing trend of curating and the new exhibition principals in the museum? What will be the repercussions on our relation to history and heritage? 6. The frontiers of cybermuseology Digital technology has rapidly been integrated in museums, and a number of specialized training programs have been developed for museum purposes. The creation of cybermuseums through the internet has altered our relation to collections and the museum experience. Technology continues to evolve, and the notion of virtual reality or of 3D printers, once considered 19 futuristic, are transforming our present experience, almost as much as the applications on our pads and phones. What are the next stages for these transformations, and what will be their impact on the museum as well as on our relation to reality? 7. Participative museology: new approaches Being based on digital technology (crowd-funding, crowdsourcing) or working in a more traditional way, the participative museum is frequently presented as a contemporary solution for museum work in a number of these institutions. The relationship it has with its public changes the traditional balance and the function of museum expertise. How does the base of this model (which has its source in communitarian museology) transform the foundation of the traditional museum and its processes of selection and presentation, dependent on the professional staff? 8. Museum ethics in the 21st century Museology has been sometimes presented as museum ethics, that is, the reflection on the values determining choices in selection, in documentation or in presentation. A number of developments in museum ethical practice have been appeared over recent years: claims for restitution, financial alternatives, new methods for collecting and more. What will be the main developments concerning museum ethics in the future? 9. The history and the future of museology: building a field of knowledge Since the 1970s, and especially with the creation of ICOFOM by Vinoš Sofka and Jan Jelínek in 1977, museology has progressively developed as a field of knowledge and an independent discipline. Who are, then, the actors in this complex field and what are the lines of thought that have been structuring it? Up to the present time, there has been no precise definition for museology. Neither have the relations between its actors and the positions they occupy in time and space been defined. What are the challenges for present museologists who are dedicated to the analysis of this a field and its actors, their common points and their divergences? 20 Nuevas tendencias en Museología El mundo de los museos ha conocido un desarrollo espectacular durante estos tres últimos decenios. Se asiste, sin embargo, en estos últimos años- y posiblemente por el estallido de las crisis económicas- en numerosas regiones del globo, a un cuestionamiento sobre el futuro de la institución, como lo testimonian numerosos estudios de prospectiva museal. Estos estudios apuntan a comprender mejor la evolución de esta institución particular ante los cambios significativos de la sociedad actual: aquellos relacionados con las poblaciones, con la tecnología, con los métodos educativos, con las políticas económicas, etc. La reflexión museológica acompaña en gran parte el objetivo de estos estudios, que a veces son técnicos y prácticos, pero que más a menudo se interrogan sobre la manera misma de concebir los fundamentos de la institución, llamada a evolucionar en los próximos años. Hacer un balance del estado de estas investigaciones, confrontar los análisis y los avances, interrogarse sobre las nuevas tendencias que se producen en el seno del campo museal, son los objetivos de este coloquio del ICOFOM, apoyado por numerosas universidades y organizado por la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, que acogerá esta manifestación. Las mañanas serán consagradas a las sesiones plenarias, animadas por aquellos investigadores que han realizado contribuciones relevantes al sector de la museología en estos últimos veinte años. En el transcurso de las tardes, mediante talleres y mesas redondas, se presentarán las comunicaciones seleccionadas por el comité científico del coloquio, referidas al núcleo de comprensión de las nuevas tendencias en Museología 1. Geopolítica de la museología El término museología ha sido utilizado muchas veces de manera diferente en el ámbito mundial, y en ciertas regiones se privilegian otros términos (museum studies –estudios de museo, museum theory –teoría de museo). La forma de pensar el campo museal difiere en gran medida en los distintos continentes: 21 mientras que la reflexión política y filosófica predomina en ciertos países, ese enfoque es rechazado con vehemencia en otros, que consideran esencialmente a la museología como un cuerpo de prácticas profesionales. Si existen claramente diferencias notables entre lo que podríamos llamar museología latina o mediterránea y museología anglosajona, ¿cuál es la situación en el resto del mundo? Por otro lado ¿la existencia de superpotencias emergentes (BRICS) podrá llegar a influenciar las concepciones actuales? 2. Por una epistemología de la museología: ¿qué significación, qué impacto social o político? La Museología, ¿ciencia o trabajo práctico? La cuestión no es nueva y se reinventa, generación tras generación. La inscripción de la museología dentro de diferentes programas académicos – historia, antropología, historia del arte, ciencias de la información y de la comunicación (SIC) – muestra una serie de divergencias fundamentales en cuanto a las herramientas a utilizar y a los saberes que intenta desarrollar. La Museología ¿ambiciona influenciar las políticas patrimoniales, transformar el campo museal, analizar, formar a futuros profesionales (al menos a algunos de ellos), o se contenta simplemente con encontrar su lugar en el seno del mundo universitario? 3. ¿Una nueva relación con el patrimonio? – La cuestión de las colecciones Las técnicas de preservación y de conservación del patrimonio se han perfeccionado notablemente en estos últimos años, se han intensificado también las discusiones que acompañan las reflexiones sobre los procesos de conservación y restauración. ¿Están emergiendo nuevas tendencias en la materia, que confrontan la noción actual de patrimonio con aquellas de sus raíces esencialmente occidentales? Los valores respaldados por una noción de patrimonio principalmente cultural, ha sufrido igualmente modificaciones de índole comercial. De manera más general, el desarrollo de las colecciones como resultado de su gestión, así como de numerosos cuestionamientos sobre la manera de seleccionar, documentar, hacer circular o aislar del resto. La gestión participativa, la documentación colectiva, la 22 alienación, la repatriación de las colecciones, son cuestiones ampliamente discutidas, y sus respuestas podrían alterar el rostro de los museos en el futuro. 4. Las investigaciones sobre públicos, educación y comunicación El campo de estudio sobre visitantes se ha desarrollado considerablemente en estos últimos años, a tal punto que progresivamente ha llegado a ser casi autónomo. El rigor de los métodos de encuesta, así como los protocolos desarrollados en el campo de los SIC (Servicios de Información y Comunicación), han dado lugar a la emergencia de una literatura abundante y particularmente rica en materia de información sobre la manera en que el público accede a los museos, a la exposiciones y a los diferentes dispositivos (textos, multimedia, mediación oral…) a que están vinculados. Y lo mismo podemos decir de la Educción, que tal como el caso de los SIC, ha obtenido un reconocimiento como disciplina académica autónoma, sobre todo en los países latinos. ¿Cuáles son los aportes mas recientes de esas disciplinas al campo museal y como su relación en el seno del campo museal podrá implementarse e influenciar los años por venir? 5. Las ciencias, las bellas artes, la etnografía… a través del prisma de lo contemporáneo La manera de pensar al museo difiere sensiblemente, según se trabaje en un museo científico o en un museo de arte contemporáneo. ¿Cuáles son las especificidades de esas museologías particulares? El desarrollo de los museos se inscribe en un movimiento de contemporaneización de la sociedad y de su relación con la historia: esta situación es particularmente evidente en los museos de arte contemporáneo, en los centros de ciencia o en los museos de sociedad, sobre todo los organizados en los últimos años. Ese movimiento está destinado a continuar. ¿Explica las tendencias de desarrollo de las curadurías o de los nuevos principios expológicos en el seno de los museos? ¿Cuáles podrían ser las repercusiones sobre nuestra relación con la historia y el patrimonio? 23 6. Los límites de la cibermuseología Las tecnologías digitales se han integrado rápidamente a los museos, un cierto número de profesionales se han capacitado y especializado con esta perspectiva. Crear cibermuseos en internet, sacudió nuestra relación con las colecciones y la misma experiencia de museo. Las tecnologías siguen evolucionando, y los conceptos como la realidad aumentada o las impresiones en 3D, hace poco futuristas, están transformando una vez más nuestras experiencias, tal como las aplicaciones de nuestros teléfonos y tablets. ¿Cuáles son las próximas etapas de estas evoluciones, y cuál será su impacto en los museos y nuestra relación con la realidad? 7. La museología participativa : nuevos abordajes Ya sea que se apoye en las tecnologías digitales (crowdfunding, crowdsourcing) o que funcione de manera más tradicional, el museo participativo es regularmente presentado como una solución para el futuro de numerosos museos. La relación que mantiene con sus públicos, en cierto sentido conmociona los equilibrios tradicionales y pone en cuestión la función de experticia de los museos. ¿De qué manera los fundamentos de ese modelo (que tiene indudablemente su origen en la museología comunitaria) transforman aquellos del museo tradicional y sus procesos de selección y de presentación? 8. La ética de lo museal en el siglo XXI La museología ha sido presentada como la ética de lo museal, de reflexión sobre los valores que determinan las elecciones de selección, de thésaurisation o de presentación. Numerosas evoluciones de las prácticas museales han surgido en estos últimos años: demandas de restitución, financiamientos alternativos, nuevos métodos de coleccionismo, etc. ¿Cuáles serán las principales evoluciones en materia de ética museal en los años por venir? 9. La historia y el futuro de la museología: la construcción de un campo de conocimiento Desde los años 70’ y sobre todo con la creación el ICOFOM por Vinoš Sofka y Jan Jelínek, en 1977, la museología se ha 24 desarrollado progresivamente como un campo de conocimiento y una disciplina independiente. ¿Quiénes son los actores que integran este campo complejo y cuáles son las corrientes de pensamiento que se han estructurado? Hasta el momento, no existe una definición precisa del campo de la museología y de los vínculos entre los actores y las posiciones que ocupan en el tiempo y el espacio. ¿Cuáles son los desafíos para museólogos actuales que deseen dedicarse al análisis de ese campo en construcción y los de sus actores, sus puntos en común y sus divergencias? 25 26 COMMUNICATIONS COMUNICACIONES 27 28 CONFÉRENCES PLÉNIÈRES YVES GIRAULT Les musées de communautés africains, agents de la cohésion sociale et culturelle ? Les institutions muséales africaines indéniablement « associées à l’Occident et à son ancienne emprise coloniale » (Bouttiaux, 2007) vont se multiplier à partir des années 1870 pour tendre vers une centaine de musées publics à l’indépendance Gaugue (1999). Ce constat ne signifie nullement qu’il n’existait à l’époque aucune structure muséale réalisée par les communautés locales. Ainsi Sabran (1999) précise qu’en 1922, « le Sultan Njoya créait à l’intérieur du Palais Royal de Foumban le premier musée camerounais pour […] rappeler l’histoire du Royaume Bamun et affirmer, face à l’administration française, son autorité en tant que détenteur des pouvoirs traditionnels.» après la décolonisation, une deuxième vague de création de musées s’est opérée à des fins également politiques, soit au service de la création d’états nations. Le troisième tournant fondamental s’initie sous l’impulsion de l’Africom crée en 1999 à Lusaka (Zambie) : contribuer au développement des sociétés africaines par la promotion du rôle des musées en tant que sources de culture et agents de la cohésion culturelle » (Nouvelles Africom, n° 1, 2002). Suite a ce rappel du cadrage historique de l’évolution des musées en Afrique (Brianso, Girault 2014), nous présenterons un travail en cours de co-construction de patrimoine, réalisé au sein d’une chefferie de l’ouest Cameroun. Nous décrirons les étapes progressives d’appropriation du projet par les communautés, et l’évolution des méthodologies mises en place à ce jour. Yves Girault, Professeur, Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), UMR 208 Patrimoines locaux (PALOC) MNHN/IRD 29 DANIEL JACOBI Une muséologie sans musée, ni collection ? Dans le mot muséologie, demeure la racine musée. Avec d'autres, nous avons dissocié le musée (une institution culturelle) et l'exposition (un média produit par le musée). L'éclatement de la notion de muséologie et l'élargissement des significations auxquelles on rattache le mot tend à brouiller la recherche d'un consensus qui déciderait de ce qu'est (ou n'est pas) la muséologie. A partir d'un corpus de publications récentes, nous essaierons de mettre en évidence les tendances dans les pratiques contemporaines définitoires de la muséologie. Rappelons qu'un musée, quels que soient les débats sur sa définition, est une institution en rapport avec le patrimoine et qui gère une ou plusieurs collections. Et la gestion de ces collections devenues un vecteur de valeurs essentielles suppose qu'elle soient transmises et partagées. Peut-on imaginer un musée sans collection ? L'exposition estelle devenue indépendante des collections et des musées ? Si une exposition peut dorénavant être conçue par une autre institution qu'un musée, cette dernière pourrait-elle le faire sans la coopération de ceux qui gèrent les collections, conduisent des recherches sur ces dernières, les valorisent et les diffusent ? Le succès du mot muséologie et la polysémie que ses emplois manifestent est-elle un signe de confusion sémantique ? Ou au contraire la marque même du succès d'un domaine de pratiques élaborées faute de parvenir à construire une nouvelle discipline universitaire ? Daniel Jacobi, Professeur émérite, centre Norbert Elias, UMR CNRS 8562, équipe Culture & communication, université d'Avignon 30 J. PEDRO LORENTE Critical museology: vindicating interrogations and plural discourses A growing appeal for critical discourses and plural views, is nurturing an emerging museology that likes to be called itself ‘critical’. But this denomination would just be another theoretical label if not connected to real practice: ‘critical museology’ has no sense without comparative studies of ‘critical museography’; that is, the actual productions and displays showing the impact of public reflexivity in a wide range of museums. Not surprisingly, it is a practice more typical of university museums, especially in universities offering museum studies degrees and postgraduate courses. To be fair, we must recognize that social participation was already a basic principle raised by the pioneers of the Nouvelle Muséologie and their followers, repeatedly claiming for community empowerment. Yet what is a community and who can speak in its name? The collaboration of the Chilean government with Mapuche chiefs in some local museums has resulted in banning women from some rooms exhibiting sacred materials, contradicting basic principles of democracy and gender equality. Critical museologists are also in favour of giving aboriginal peoples a say to decide on exhibiting policies; but at the Museum of Anthropology at the University of British Columbia, some indigenous persons who have selected materials on show at the Multiversity Galleries are introduced to the public by name, individual photo and some personal statements. In other museums lay citizens’ discourses are literally presented by means of listening points. But even nonvisitors can now participate in such social interrelations through Internet. Now many museums have a blog, where external comments are welcome. And the website of Barcelona’s Museum of Contemporary Art now includes a call for proposals of virtual itineraries relating selected items of the collection, signed by members of the public. Through these and other examples, the utopian claim demanding museums to become 31 public spaces for discussion and exchange of plural speeches is now becoming a reality. Jesus Pedro Lorente is Lecturer of Museology at the University of Saragossa (Spain). Academic coordinator of its MA in Museum Education and Communication. Mail : [email protected] 32 OSCAR NAVARRO ROJAS The epistemological gaze of museums: The Latin American Museology and the politics of the Museological Institutions. The idea advocate here is that we, the Latin-American museologists, must be critical of our ideas and institutions, we must exert what the French sociologist Pierre Bourdieu proposed, an epistemological vigilance, do not confuse what we think our museological institutions are with what they really are historically, socially, philosophically and economically. The professionalization process of the museological field in Latin America as well as the emerging epistemologies that went along this process has had a great impact in the museological sphere in the region. One can establish a relationship between these changes towards professionalization to at least three events that has marked the museological institutions: the Round Table of Chile, the Hemispheric Summit of Museums and Sustainable Communities and the Structural Adjustment Programs implemented during the eighties. These events marked the way museologists and the museological institutions saw themselves in terms of their missions, strategies and their self-image and all of them created an awareness of the pitfalls as well as the peculiarities of their institutions in terms of its political, economic and geographical situation. Based on these events, one can see different moments as well as different manifestations or focuses in how the museologist perceive the museum institution from the epistemological, methodological and political standpoint. One approach focuses on the museological institution as a scientific institution that follows the scientific parameters of the sciences and scientific disciplines that are part of the museum daily activities (i.e., anthropology, biology, ethnology, history, etc.). Hence, the museological institution provides an “objective look” of reality. A second approach centres its attention on the educational and formative functions of the museological institution, here the focus is on the audiences and how the 33 messages get to their audiences; therefore, the main tools are the visitor studies and the educational theories. This approach also goes together with the implementation in Latin America of the structural adjustment programmes carried by the governments following the neoliberal agenda. This version raises from the need to justify the existence of the museological institutions in a multicultural society, mostly understood in terms of economical differences rather than culture. In this approach as well as in the second the problems confronted by the museological institutions are “solved” by implementing pragmatic and instrumental measures, the problems reside in the “scientific field” rather than in the political aspects of the institution. A third approach called “social museology” where the focus is the community and its relationship to its heritage; it is with this rapprochement that the heritage is preserved by its use by the community in the framework of the sustainable development. The museological institution has as mission: the salvation, rescue and safeguard of the memory, the identity and the life of the community. This way of perceiving the function of the museological institutions, carries a certain “ethos” and “pathos” that ends in the belief that the museological institutions have a kind of a “missionary task”. In addition, this version of the museological institution one can traced it back to the LatinAmerican ideal of the revolutionary: sacrifice, commitment towards the people and a deep sense of a need to change, to improve. One can see these ideals present in the discussions and documents of Santiago’s Round Table. It is from this idea that several museological theories emerged and we can see them present in speeches, museum missions and the idea that a “social” museology can be the instrument of social change, a means to protect our identity and memory in the middle of the globalization. One can understand these different stages employing certain categories used in the field of philosophy of science thus; we can find a “museological scientificism”, a “museological pragmatism” or “museological instrumentalism” and “museological idealism”. Each one of these denominations relates to the different logics present inside the museological 34 institutions. They also correspond to the different stages in the development of museums exposed by Hopper-Greenhill. Oscar Navarro Rojas, Professor, National University, Costa Rica 35 MARIE-SYLVIE POLI Pour une poétique du musée et de la muséologie aujourd'hui. Pour parler du thème de ce 36ème Symposium de l'ICOFOM consacré aux Nouvelles tendances de la muséologie, j'ai choisi d'analyser une expérience de lectrice et de muséologue fort intrigante. Comme beaucoup de chercheurs en muséologie, jeunes ou seniors, j'aime la littérature, toutes les littératures. Or, il se trouve que parmi les récents romans que j'ai découverts ces derniers mois, le monde du musée (le musée, l'exposition, l'artiste, le curateur, l'amateur, etc. ) est traité comme un personnage à part entière, un personnage central, même. Un personnage au sens où l'entend la poétique, c'est-à-dire un signe littéraire, composé à l'aide de procédés textuels plus ou moins conventionnels, porteur de sens, de valeurs, de caractères sociologiques, d'informations et de savoirs. Un élément central dans l'intrigue du roman. Comment analyser en muséologue, cette récurrence actuelle, du monde muséal comme personnage de fiction dans la littérature contemporaine? L'ensemble des communications de ce symposium nous met sur la piste d'une hypothèse qui s'appuie tout d'abord sur la diversité des terrains et des territoires géographiques et culturels aujourd'hui couverts par les chercheurs en muséologie ; le concept de globalisation recouvre cette nouvelle vision du monde dans laquelle la plus petite communauté est en mesure de prétendre à défendre, par le musée, son identité culturelle. Dans les tendances actuelles de la muséologie, le musée est devenu un objet de recherche sans frontière, un personnage cosmopolite ; le muséologue serait donc devenu globe trotteur, renouant fermement avec les fondements ethnographiques et anthropologiques de la discipline. À l'heure du soi-disant tout numérique et de l'internet triomphant on perçoit - et c'est tant mieux - combien les questions de l'objet, de l'authenticité, de la collection, de la distinction entre patrimoine matériel et patrimoine immatériel 36 continuent de mobiliser les jeunes chercheurs, de bousculer sans cesse les points de vue des muséologues fondateurs. La muséologie questionne donc encore et encore notre rapport au monde des objets, des idées, des concepts. Le musée y joue le rôle d'un personnage complexe, aux multiples facettes, parfois mélancolique et attaché au passé, parfois amateur d'innovations technologiques, tout entier tourné vers les formes nouvelles de culture. C'est une autre tendance marquante de la muséologie contemporaine, participative et collaborative grâce au WeB2.0 mais fidèle à sa mission d'éducation et de médiation des savoirs pour tous les publics, pour chacun de nous. Par ailleurs, les auteurs démontrent que malgré un caractère interdisciplinaire toujours affirmé, l'intérêt épistémologique pour les questions méthodologiques ne faiblit pas. Pas plus que le respect des règles académiques de l'écriture scientifique. Les différentes disciplines qui pourvoient en méthodes la muséologie sont entrées dans une approche collaborative du concept de musée. Ce dernier est désormais envisagé avant tout comme un objet de curiosité scientifique non encore stabilisé, plus du tout comme une institution pérenne. Le musée s'affirme à travers ces nouvelles tendances de la recherche en muséologie comme un personnage de laboratoire, tantôt objet de recherche, tantôt chercheur, tantôt matériel scientifique. Mon intervention présentera donc le musée comme un personnage bien vivant, déjà riche d'une longue vie, tourné vers l'avenir, doué d'une belle humanité. Marie-Sylvie Poli, Professeur des universités, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, Centre Norbert Elias, UMR CNRS 8562, équipe Culture & communication. 37 VINCENT PUIG Muséologie participative et indexation contributive du patrimoine à l’âge des données Dans une vision du patrimoine comme relation que nous avons explorée cette année dans le cadre d’un atelier de réflexion prospective de l’ANR, le contexte muséologique constitue un milieu technique et social, une organologie dirions nous dans le langage de B. Stiegler. Quels savoirs sont constitués par cette organologie, cette écriture du patrimoine culturel ou scientifique ? C’est bien là une question épistémologique qui se pose à nouveau frais dès lors que précisément l’écriture muséale se fait participative. C’est aussi là le thème de recherche principal de l’Iri dans le champ des Digital studies, ces études numériques où la question organologique est première dans chaque discipline. De plus, en contexte numérique cette organologie tend à s’automatiser par le jeu des algorithmes et des données qu’ils produisent (autrement dit les traces numériques, les fameuses « datas »). Nous essayerons de montrer à travers des réalisations expérimentales conduites par l’Iri : 1) de nouvelles formes « d’écriture muséale participative » (projet FUI AMMICO) et 2) de nouvelles pratiques d’indexation contributive du patrimoine (nouveau portail Joconde Lab pour in fine s’interroger sur une convergence de ces deux champs d’investigation dans des situations muséales où les data, les traces, les contributions prennent des formes de plus en plus diversifiées : textes, paroles, vidéos, photos et jusqu’aux gestes. Vincent Puig. Directeur Exécutif, Institut de Recherche et d’Innovation (IRI), Paris, Centre Pompidou 38 ANNE-CATHERINE ROBERTHAUGLUSTAINE Perspectives muséales Cette intervention, forgée notamment à partir des présentations et discussions de ces derniers jours, durant le symposium de l’ICOFOM, mais également au cours de l’Assemblée générale et du comité consultatif de l’ICOM qui les ont précédés, évoquera les enjeux principaux auquel le monde muséal sera amené à faire face dans les prochaines années. Le rôle de l’ICOM et de ses différents comités, tant nationaux qu’internationaux, en constituera le fil conducteur. Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, Directrice générale de l’ICOM, Paris 39 CONXA RODA Stratégie digitale au musée: besoin, tendances, défis La dimension numérique envahit aujourd'hui l'ensemble de l'organisation. De nombreux musées sont embarqués aujourd'hui dans l'élaboration de leur stratégie numérique. Certains ont réussi et pleinement mis en œuvre, d'autres se battent encore pour obtenir ce fait, tous travaillent pour obtenir le numérique pleinement intégré dans la stratégie générale du musée. En raison du moment de la rénovation profonde nous sommes plongés dans le Museu Nacional d'Art de Catalunya, Barcelone), et d'avoir eu à designer la stratégie générale pour les prochaines années à partir de zéro, nous sommes assez chanceux pour avoir eu l’opportunité d’y développer le numérique dès le début. Le but de cette présentation est de partager le processus de mise en œuvre de la stratégie numérique, quelles priorités on a mis et les défis à surmonter. Nous allons discuter notre plan de stratégie digitale ainsi que notre participation simultaneée sur de grands projets numériques à travers le monde tels que Google Art Project, Europeana, Wikipedia. Tout destiné au même objectif: rendre le contenu du musée le plus accessible possible, engager le public, encourager la participation et la co-création, inspirer des expériences de qualité. Conxa Rodà, Head of Strategy and Communication, Museu Nacional d’Art de Catalunya, Barcelone, www.museunacional.cat 40 XAVIER ROIGE VENTURA Musées face à la crise économique ou musées en crise? Retrouver la communauté en temps d’incertitude La question des effets dramatiques de la crise économique sur les activités culturelles et muséales est présente dans la plupart des débats scientifiques et professionnels des muséologues. Dans de nombreux pays européens, la crise économique a engendré une diminution considérable des financements publics et privés pour la culture et les musées. Mais la crise n’a pas touché uniquement les structures financières et les programmes d’activités des musées. Elle nous interpelle aussi sur quelques principes théoriques de la muséologie. Comment les musées doivent-ils travailler pour la collectivité alors que s’impose la logique économique? Les musées doivent-ils se rapprocher des nouveaux mouvements sociaux issus de la crise ainsi que des nouveaux intérêts publics? Doivent-ils se contenter de résister à la crise ou est-ce que le concept même de musée se trouve remis en question ? A partir de ces premières réflexions, notre communication se divisera en deux parties. La première évaluera les effets de la crise dans les musées, en considérant tout particulièrement le cas de l’Espagne. Avant la crise, ce contexte fut marqué par une croissance importante du nombre de musées, la recherche d’une culture toujours plus rentable ainsi qu’une forte externalisation des services, donnant lieu à ce que l’on peut considérer comme une véritable « bulle muséale ». En dix ans, le nombre de musées y a en effet pratiquement doublé, alors que ces derniers étaient souvent construits sans lien avec les collectivités ni même selon une structure muséale. On a ainsi assisté à une « fièvre de patrimonialisation », tout étant susceptible de se convertir en musée ; la mémoire, le patrimoine immatériel, les centres d’interprétation de la nature, les industries, etc… L’arrivée de la crise a ainsi durement touché cette inflation patrimoniale, donnant lieu à la réorganisation de la charte 41 territoriale des musées, à la fermeture d’institutions, à la réorganisation des structures muséales et de l’Administration publique ainsi qu’à une forte réduction de son budget et de ses activités. A partir de statistiques, nous analyserons ici les effets de cette crise ainsi que les stratégies de résistance mises en place par les musées. La deuxième partie de cette communication abordera, quant à elle, des questions plus théoriques. En effet, outre les conséquences économiques, cette crise donnera également lieu à de profonds changements dans le panorama muséal, avec l’introduction de muséographies « low cost », l’élargissement de la notion de patrimoine à des sujets plus politiques tels que le multiculturalisme, l’écologie et la mémoire, ainsi qu’une perte des musées de l’exclusivité de la gestion du patrimoine. Face à cette crise, nous proposerons dès lors un changement de perspective, sur base d’une nouvelle rencontre entre les musées et les communautés. En effet, cette crise implique le besoin d’une reformulation théorique de la muséologie, et de la mise en place de nouveaux instruments qui permettent aux musées d’aborder les changements du panorama muséal ainsi que d’affronter les contradictions existantes entre sa fonction sociale et la pression économique et politique dont il est l’objet. Xavier Roigé Ventura, Professeur titulaire d’Anthropologie sociale et de muséologie, Université de Barcelone, Faculté de géographie et d’histoire. 42 Tereza Cristina SCHEINER ON THE MUSEUM FIELD: SIGNIFICANCE AND THEORETICAL IMPACTS OF MUSEOLOGY The communication aims at presenting a critical reflection on the theoretical fundaments that constitute the epistemic nature of Museology as a field of knowledge, analyzing some of the arguments presented by the theorists of the field over the last decades. As a central issue, it approaches the plural identity of Museology, which may be either developed as a discipline of philosophical nature or present itself under the form of an ideology of 'socializing' nature. Such plural identity could perhaps explain the insertion of Museology in academic programs of different profiles, but would also contribute to weaken the field, which nature and limits are still not presented to the theorists in a precise way. The thorough relationship with heritage, a quality widely discussed by the theorists but still not understood and analyzed in depth, could contribute to a deeper understanding of Museology as a system of thought, shaped by a unique relationship between the Humane and the Real (philosophy) - or as an ideology, based on the relationships between the Individual, Society and Heritage. Tereza Cristina Scheiner, Doctora en Comunicación (Universidad Federal del Rio de Janeiro) y Profesora / Coordinadora del Programa de Post-Graduación in Museología y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia del Rio de Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y Ciencias Afines). 43 BERNARD SCHIELE Les tendances émergentes en muséologie en Occident et en Chine Cette communication examinera les changements récents qu'ont connus les musées de science, et tentera de cerner leur évolution future à partir des tendances que l'on peut observer aujourd'hui. Il sera surtout question de musées de science, de science centers, de discovery centers, mais comme c'est le champ muséal tout entier qui est en transformation nous donnerons aussi des exemples tirés des musées d'art, d'histoire et de société. Si, en occident, le projet muséal s'est recomposé autour du visiteur au cours des années 80, c'est aujourd'hui le rapport au savoir qui est en voie d'être révolutionné. Le visiteur ne se satisfait plus d'une science achevée. C'est l'actualité de la science et celle des acteurs qui sont engagés dans la recherche qui le passionne. Nous contrasterons cette évolution avec celle que connaît la Chine, engagée dans un redéploiement muséal sans précédent. Et nous essayerons de montrer que notre temporalité et nos critères nous donnent peu de prise pour déchiffrer ce qui s'y produit. Bernard Schiele, Professeur titulaire, Université de Québec à Montréal 44 INTERVENANTS Bruno Nassim ABOUDRAR Quand n’y a-t-il plus art ? Par son fameux article de 1977, When Is Art ?, Nelson Goodman apportait une contribution importante à ce que l’on appelle la « théorie institutionnelle de l’art », selon laquelle ce sont les institutions artistiques – et en premier lieu les musées des beaux-arts – qui confèrent à un objet la qualité d’œuvre d’art. Selon l’un de ses exemples, une pierre qui, sur la route, n’est pas une œuvre d’art, le devient exposée au musée, dans des conditions favorables à la perception de ses qualités symboliques et plastiques. Inversement, un Rembrandt « cesserait de fonctionner » comme œuvre d’art, s’il lui advenait de servir de couverture. La théorie postule une destination artistique des musées et elle semble solidaire des développements modernistes contemporains autour du white cube, destiné à garantir le moment artistique d’objets équivoques, tels les ready made et les boîtes de Brillo. Mais que se passe-t-il quand le musée se propose de produire non de l’art, mais un fait historique, social ou anthropologique ? Ainsi, les expositions inaugurales du MUCEM à Marseille, l’une sur la Méditerranée, l’autre sur le genre, recyclent-elles des « œuvres d’art » estampillées (Tableaux Orientalistes, Courbet, etc.), tandis que le Musée d’histoire de l’immigration (Paris) poursuit une politique de commande à des artistes. Que deviennent les objets qui furent d’art, ou destinés à le devenir, entrepris dans un moment muséal de civilisation ? Bruno Nassim Aboudrar, Professeur des universités, Université Paris 3 – Sorbonne nouvelle Mail : [email protected] 45 Cristiano AGOSTINO Museum Crowdsourcing as Playful Labour The proposed presentation/ paper addresses under a new, timely and critical light one of the main relational instruments at the disposal of the contemporary, constructivist museum: crowdsourcing, as not merely a tool for data gathering, but also an instrument of exchange, connection and trade between the museum and its public(s). Through the lenses of Autonomism and playbour theory, the presentation re-reads the museum's investment in crowdsourcing as one expression of current, culture-wide trends toward the expansion and naturalisation of immaterial and affective labour: the user's work is harnessed through activities that sit between work and leisure, and the museum gains in capital and legitimisation, while the user is paid in subjectification, affirmation and intellectual currency. As a result, while crowdsourcing – in current museum literature - is usually assumed a priori to be advantageous and ethically empowering for museums and audiences, an interpretation of this instrument as a radical expression of labour cautions us against the ever-present danger of exploitation, less visible but nonetheless tangible. Reinforcing the claim, examples of contemporary museum crowdsourcing activities will be introduced and critiqued. Cristiano Agostino, PhD candidate (submitted), History of Art, University of Edinburgh Mail : [email protected] Marie-Aline ANGILLIS Collecter et conserver les récits de vie dans les musées. Etudes de cas et pistes de réflexion Depuis quelques années, de nombreux musées de société se sont engagés dans la conservation et la mise en exposition des récits de vie. Défini comme la narration orale ou écrite, 46 sollicitée par un chercheur dans le cadre d’un entretien semi- ou non dirigé, d’un sujet racontant une partie de son parcours de vie, le récit de vie doit encore faire l’objet d’une étude muséologique approfondie. Face à ce nouveau matériau, les institutions ont élaboré des protocoles de sauvegarde pour cette forme spécifique de témoignage. S’engager dans la conservation de récits de vie, c’est s’interroger sur le statut donné à l’objet immatériel : a-t-il valeur documentaire ou patrimoniale ? Mais c’est aussi questionner ce qui constitue l’objet « récit de vie ». Ce dernier est composé d’un témoignage et d’un support matériel (papier, analogique ou numérique) : ce support peut-il lui-même être considéré comme bien culturel digne d’être conservé ? D’un point de vue plus technique, il est important d’évaluer les moyens sollicités par un tel projet : capacité et modalités de stockage, temps nécessaire pour le traitement des données (montage, transcription, minutage)... Ces contraintes techniques conditionnent les méthodologies de collecte et de classement développées par les institutions muséales. Cette communication a pour finalité de présenter les actions développées par les institutions muséales conservant ces témoignages tout en mettant en exergue les problèmes rencontrés par les professionnels, afin de dégager quelques pistes de réflexion sur la gestion des récits de vie. Marie-Aline Angillis, Doctorante au sein de l’Université de Liège (Belgique) Mail : [email protected] Silvilene BARROS R. MORAIS A museum for all: Among real and ideal The insertion of new audiences, aiming to disseminate cultural heritage, has always been the interest of museums that through educational initiatives sought to expand its influence in society. Currently, are going through profound shifts in its conception of public accessibility, whereas they were identified as mere 47 objects’s deposits, being recognized today as spaces for active learning (VALENTE, 2005). We intend, in this work, study the concept of inclusion and out of it reflect on how museums have been associated with this concept, briefly analyzing their cultures, policies and practices (BOOTH ,AINSCOW, 2011). We recognize the inclusion as a case related to constant struggle for the removal of barriers that prevent full participation, not only the disabled person, but any subject in the society in which is inserted (SANTOS, 2003). It’s notable, however, that the methodology currently adopted by museums to promote inclusion, is directed to planning activities and care of specific groups, in an attempt to classify individuals by their limitations. In this case we can identify the maintenance of a simplistic and reductionist view, as opposed to a broader vision of inclusion adopted in most current laws. In museums, yet we seek to maintain a standard user, establishing a restricted pattern of care to which people should still fit. The expression ''for all'' highlights the condition of equality in education, in leisure and access to cultural heritage produced by the society in which the individual is inserted, but actions need to be aligned on those ideals. The research, production of support materials and available resources, increasing participation and the establishment of collaborative work, indicate the respect and appreciation of "diversity" as an intrinsic value to the institution. The research, production of support materials and available resources, the enlargment in participation and the establishment of collaborative work, indicate the respect and appreciation of "diversity" as an intrinsic value to the institution. Silvilene Barros R.Morais, Master in Education, Federal University of Rio de Janeiro (UFRJ) Mail: [email protected] 48 Yves BERGERON, Jennifer CARTER Repenser la formation en muséologie au Québec Vingt-cinq ans après la création du premier programme de formation en muséologie au Québec (1988), l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Montréal s’engagent dans une réflexion sur la refonte du programme conjoint de maîtrise. Après deux décennies de mutations profondes dans l’univers des musées (Hedegaard 2004, Simon 2010, Altshuler 2011, Regourd 2013), comment repenser la formation des jeunes professionnels afin qu’ils puissent composer avec ces transformations qui concernent à la fois de nouveaux objets de collections et de nouvelles technologies qui transforment la nature même des collections et qui conséquemment posent des défis de conservation et de médiation. Dans une perspective de mondialisation de la culture, comment adapter la formation tout en tenant compte de la spécificité culturelle des musées nordaméricains ? L’analyse propose dans un premier temps une approche conceptuelle des transformations de l’univers des musées, un bilan de la formation et ses effets sur la pratique professionnelle au Québec et au Canada. Dans un deuxième temps, les chercheurs dressent un bilan des enjeux actuels et des compétences sous l’angle des savoirs, des savoirs faire, des savoirs être et des savoirs-devenir. Une des perspectives d’avenir retenues repose sur le concept de « Musée École » permettant d’équilibrer à la fois la formation théorique sur les concepts fondamentaux et la formation professionnelle. Yves Bergeron est professeur de muséologie et de patrimoine à l’Université du Québec à Montréal et Directeur des Études supérieures en muséologie. Jennifer Carter est professeure de muséologie à l’Université du Québec à Montréal et enseigne à la maîtrise et au doctorat en muséologie. Université du Québec à Montréal : www.museologie.uqam.ca 49 María BOLAÑOS La musealización de la imagen sagrada y la mirada contemporánea El museo se ha convertido en un paradigma clave de la cultura contemporánea, quizá porque es, probablemente, la institución mejor preparada para hablar de nuestro tiempo. Y sin embargo, en lo relativo a los discursos que vertebran la presentación de su exposición permanente, muchos se resienten de la dependencia de viejos paradigmas mentales, en los que apenas resuena la renovación de la historiografía de las últimas décadas. Este fenómeno, frecuente en los Museos de Bellas Artes, se muestra en toda su agudeza cuando se trata de colecciones formadas por esculturas cuya función devocional y litúrgica sigue impresa en el imaginario de muchos de sus visitantes contemporáneos y en sus recuerdos de rezos e iglesias. Queriendo eludir esa mirada piadosa, los conservadores científicos se han refugiado en una política del conocimiento neutral y abstracta, en una historia del arte idealista, en la objetividad de la cronología, en el aislamiento del estilo o sobre la excelencia incuestionable de las obras maestras, imponiendo una lectura «autorizada» y ahistórica del arte y de la cultura. Pero la mirada contemporánea exige integrar a estas colecciones, tan frecuentes en nuestros países católicos, en la encrucijada multidisciplinar, oyendo las propuestas de la historia de las mentalidades, de la historia social del conocimiento, de los estudios de género; atendiendo al valor de la narrativa y del sujeto individual, al regreso de lo político y de la memoria histórica o a los estudios micro —que atraen la atención hacia lo marginal, lo subjetivo, lo local—o, finalmente, a la antropología —la ciencia social con mayor ascendiente teórico y simbólico— que se está revelando, con sus iluminadoras aportaciones, un instrumento crítico de enorme sofisticación interpretativa. María Bolaños, Directora del Museo Nacional Escultura. Valladolid (España) Mail : [email protected] 50 Bruno BRULON SOARES, Luciana MENEZES DE CARVALHO, Henrique CRUZ Confluences and trends of Brazilian museology: the specificity of a theoretical and practical field The term “museology” was introduced in Brazil by the Course of Museums (“Curso de Museus”) founded in 1932, in the National Historical Museum (Museu Histórico Nacional) – MHN, in the city of Rio de Janeiro. The Course, created in the facilities of the MHN during the management of Rodolfo Garcia (1873-1949), was stimulated by Gustavo Barroso (18881959) afterwards when he was occupying this same position. The proposed paper defends the central thesis according to which this Course – along with the notion of “museology” developed in the country – resulted from two major confluences. The first one, endogenous to the Brazilian context, related to a demand for professionals to work at the MHN, since its foundation in 1922. The second one, which was exogenous, consisted on the ideas and intellectual trends mostly disseminated by the Office international des musées, after the years 1920. The text has the following objectives: to discourse on the importance of the Curso de Museus, at the MHN, as the head office for the establishment of a professional and academic field and serving as the base for the creation of new undergraduate courses in the country; and to demonstrate how the entrance of this Course to a university, in the 1970s, and the change of its name to Course of Museology (“Curso de Museologia”) led to the necessary distance between this discipline and its object of study, the Museum – generating the existence of an autonomous field. The term “Museologia” in Brazil today refers to a well-defined field of professionals and to a recognized academic discipline (in 2013 we can count 15 undergraduate courses in Museologia, and 3 post-graduate courses). The paper will discuss the situations in which this term has been used by two methodological strands: 1) the historical analysis of different streams that lead to the formation of a professional and academic field in the country; and 2) the 51 identification of the new trends that allow the observation of a Brazilian museology, unique on its own and related to a complex set of questions particular to this social-cultural context. Bruno Brulon Soares - Master in Museology and Heritage, Doctor in Anthropology, Professor of Museology at the Federal University of the State of Rio de Janeiro (UNIRIO). Mail : [email protected] Luciana Menezes de Carvalho – Master in Museology and Heritage at the Federal University of the State of Rio de Janeiro (UNIRIO), Director of the Museum of Memory and Heritage – Federal University of Alfenas, Minas Gerais State, Brazil. Mail : [email protected] Henrique de Vasconcelos Cruz – Master student in Museology and Heritage at the Federal University of the State of Rio de Janeiro (UNIRIO). Museologist at the Joaquim Nabuco Foundation (FUNDAJ), Pernambuco State, Brazil. Mail : [email protected] Cécile CAMART Recréations ou récréations? Bégaiements de l’art moderne : reconstitutions, reprises et réactivations d’expositions (2010-2013) Le Cabinet des Abstraits (1927-1928) de El Lissitzky, « Demonstrationsraum » installé à Hanovre dans le musée d’Alexandre Dorner, était déjà une muséalisation consentie par l’artiste de sa « salle d’art constructiviste » présentée à Dresde en 1926 ; reconstruit en 1969, réinstallé dans les collections du Sprengel Museum en 1978, ce « cabinet » côtoie aujourd’hui le Merzbau ressuscité de Schwitters, mais aussi l’Espace basculé (2007) de Daniel Spoerri, reprise décalée de son exposition mythique Dylaby, conçue en 1962 au Stedelijk Museum avec Sandberg et Hulten. De nouveaux paradigmes modifient 52 considérablement les dispositifs expographiques au sein des musées d’art moderne et contemporain, à la faveur de la relecture autocritique et dynamique que ces derniers font de leurs collections, et d’une histoire de l’art du vingtième siècle dont ils ont naguère fixé et figé des jalons aujourd’hui largement remis en cause. Plusieurs cas de figures peuvent être distingués. Le registre de l’autocélébration, à l’occasion de centenaires (du Sonderbund de Cologne à l’Armory Show de New York) ou de biennales (When attitudes become form, réactivée à Venise), fait varier le bégaiement de l’histoire suivant l’approche choisie – œuvres absentes, documentées, salles gigognes démembrées ou déplacées, accrochages à l’identique permettant de mesurer la persistance des critères de l’art. La métaphore de la reprise connaît également des intentions différentes, selon que le musée initie la reconstitution d’une salle (Van Abbemuseum, Centre Pompidou) ou laisse des sosies, des doubles, des copies d’œuvres coloniser sa collection permanente et révéler ses lacunes (Musée d’art moderne de la Ville de Paris). Mais il se pourrait que les artistes aient emboîté le pas aux conservateurs de musées, à l’instar d’Elaine Sturtevant, dès 1965, et de son Duchamp 1200 Coal Bags (1973-1992), en référence à l’exposition internationale du surréalisme de 1938, ou de The Brutal Truth (2004), où ses répliques remplaçaient toutes les œuvres du Museum für Moderne Kunst de Francfort. Une fois les critères d’authenticité, d’originalité, d’unicité balayés et déplacés, le répertoire de l’imitation assumée est sans doute le plus productif, lorsqu’il est investi par des groupes d’artistes anonymes agissant comme des musées fictifs (Museum of American Art, à Berlin, Salon de Fleurus, à New York) qui recréent des expositions historiques, hommages à Gertrude Stein, Herbert Read, Alfred Barr Jr., Dorothy Miller, Arnold Bode, déployant maquettes fictives des plans d’accrochage, archives photographiques et pages de catalogues redessinées, œuvres mal peintes, postdatées mais immédiatement identifiables, réduites à leurs signes modernistes – bouleversant l’interprétation prescrite par l’histoire des musealia de l’art moderne. 53 Cécile Camart, Maître de conférences, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 – Département de Médiation culturelle Mail : [email protected] Marie-France CARDONNA-DUREAULT Muséologie, muséologies ? Peut-on parler de muséologie au singulier, dont l'acception serait « l'ensemble des connaissances scientifiques, techniques et pratiques concernant la conservation, le classement et la présentation des collections de musées ; cet ensemble, constitué en discipline autonome, et faisant l'objet d'un enseignement » selon le petit Robert de la langue française ou bien de muséologies, ayant chacune sa théorie, ses paradigmes, ses acteurs ? On sait que les acceptions divergent selon les époques et les continents et que le mot de muséologie reflète en français déjà de nombreux sens différents en fonction des histoires des acteurs du champ et de leur pratique professionnelle (Pierre Bourdieu, 1966). Cette contribution tentera de faire le point sur les points communs et les divergences qui émergent au sein de cette discipline en voie de constitution. À cet effet, une présentation sera faite de la documentation disponible sur cette problématique au sein du centre de documentation des Musées de France. Le fonds documentaire concerne, pour les musées français mais aussi étrangers depuis le dépôt du fonds documentaire muséologique du Centre d'information muséologique UNESCO-ICOM les domaines suivants : muséologie, muséographie, gestion des collections, administration, conservation-restauration, publics, droit, politique culturelle, profession. Ce fonds est composé de : 13694 monographies, 907 périodiques, dont 72 sont dépouillés, et font l'objet d'une bibliographie semestrielle, 2085 rapports, thèses, mémoires, 310 ressources en ligne dont 26 revues. Un projet d'exposition, liée à cet objet sera organisé parallèlement avec François Mairesse, montrant les origines de la muséologie, au travers des productions de ses témoins- 54 phares : de Vivant Denon à Henri Vernes en passant par Georges Salles, Georges-Henri Rivière et René Huyghe. Grâce à ces outils que sont la salle de lecture et la salle d'exposition, nous espérons permettre la proximité avec la connaissance, qui passe aussi par la promenade entre les œuvres majeures sur la muséologie ainsi rassemblées. Marie-France Cardonna-Duréault, Chargée d'études documentaires au Ministère de la Culture et de la Communication/Service des Musées de France, responsable du centre de documentation Mail : [email protected] Felipe CARVALHO Les Propositions du XX ème Siècle sur les Musées et la Muséologie et le Contexte Actuel: ce qui a changé? Le colloque de l’ ICOFOM de 1989, accompli aux Pays-Bas, a eu comme thème “Prospective: un outil de la Muséologie? Muséologie e Futurologie”. Comme une question centrale, l’intérêt était, par une côté, refléter sur le rôle de la Muséologie dans la formation de l’avenir et, par ailleurs, penser sur le futur de la Muséologie et des musées. C’est sur ce dernier cas, qui a une relation étroite avec le thème du colloque de 2014 “Nouvelle Tendances de la Muséologie”, qui se structure cette communication. En partant de la identification et analyse des propositions faites par les participants du symposium de 1989, publiées dans l’ ICOFOM Study Series de numéro 16, la prétention de ce travail c’est de faire une relation entre les prévisions des acteurs et des penseurs de la Muséologie du fin du XXème siècle et les plus récents événements du domaine muséal pour identifier possibles confirmations ou matérialisations de ce qu’ils ont proposés dans l’ actualité. Les convergences et divergences entre la pensée de ce période et les conditions actuelles sont des éléments pour tracer une histoire de la Muséologie. 55 Felipe Carvalho, Museology Student in the Federal University of the State of Rio de Janeiro – UNIRIO, where is the Coordinator of the Digital Magazine Young Museology. Is also Director of the Ecomuseum of Santa Cruz, Rio de Janeiro Brazil Mail : [email protected] Luciana MENEZES DE CARVALHO; Tereza Cristina SCHEINER Constitución y Consolidación de la Museología como campo disciplinar: reflejos de la legitimación de un campo específico. El ICOFOM desde sus primordios ha desarrollado reflexiones sobre temas que han sido fundamentales para la comprensión y consolidación de la Museología. El uso del sufijo “logía” denota, aparentemente, un modo de organizar conocimiento que a su vez engloba la lógica (o pensamiento organizado), algo común a los campos científicos, y que visa a un objeto de estudio específico. Este estudio, a su vez, también podría estar delimitado en la constitución del término “Museología”, a partir del vocablo “Museo”. La idea central del presente trabajo es disertar sobre la Museología como una reivindicación de profesionales de museos por una especificidad de conocimiento y de objeto, consecuencia de un proceso científico y disciplinario. Presenta a la Museologia como campo del conocimiento que ha buscado su delimitación desde la segunda mitad del siglo XX. La investigación desarrollada en este trabajo, de orientación teóricodocumental, tiene los siguientes objetivos: 1) discurrir sobre las contribuciones de Bourdieu para la comprensión de un campo “erudito” – de carácter científico; e 2) identificar las distintas corrientes que buscan una 56 definición reconocida y legitimada de Museología, a nivel mundial. Las consideraciones indican una perspectiva donde el conjunto de distintas corrientes y nociones observables (sobre un objeto de estudio específico) es de suma importancia para la consolidación de la Museología como campo científico; esas corrientes y nociones, a su vez, se insieren en ese campo y buscan un lugar dentro de sus límites. Luciana Menezes de Carvalho – Maestre y Doctoranda en Museología y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia del Rio de Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y Ciencias Afines). Directora del Museo de la Memoria y Patrimonio de la Universidad Federal de Alfenas; Mail: [email protected] Tereza Cristina Scheiner – Doctora en Comunicación (Universidad Federal del Rio de Janeiro) y Profesora / Coordinadora del Programa de Post-Graduación in Museología y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia del Rio de Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y Ciencias Afines). Mail: [email protected] Sara CHIESA Community based museology: the relationships and mutual influences between Western and nonWestern museums of non-European countries in enhancement and mise en scène of tangible and intangible heritage Museum has been for long time mainly an European institution that developed its own expressive categories. During Colonialism era this paradigm of museum has been imposed in those countries where idea of preservation, enhancement and conservation did not exist: this practice changed the relationship between people and objects, rethinking contents, places and 57 interactions. However, today the museum idea is a global phenomenon. As Appadurai and Breckenridge underline "museums are part of a transnational order of cultural forms that has emerged in the last two centuries and now unites much of the world" (Appadurai and Breckenridge 1992). Museum is recognized as institutions with an important role for the development of the society, but its museology may differ widely from one continent to another. This paper would like to pay the attention to the transformation that European museums are facing because of the emerging of a new museology in Extra-European countries, in particular Australia, New Zealand, Brazil, India and Canada. In this countries museums are cultural space where the dialogue is a keyword and the heritage, both tangible and intangible, is re-discussed before to be exhibited, generating a participatory process.The so called “new museology” or “nouvelle muséolgie” plays an important role in the definition and enhancement of intangible heritage. Today we can affirm we are facing a further step due to the role of the community (MacDonald 2006; Stam 2005): from an essential role in the acknowledgment of the intangible heritage, to its mise en scène. Indigenous curation (Kreps, 2005) is a new practice started in non-European countries, getting developed in Europe, in particular in Museums of World Cultures.The aim of this paper is to analyse the case of Milan where immigrants, curators and people in charge of the Museum of World Cultureare co-working to define and realize a new exhibition idea of heritage. Sara Chiesa – PhD student in Design for Cultural Heritage at Politecnico of Milan. Mail : [email protected] 58 Irina CHUVILOVA, Olga SHELEGINA The museum’s mission in the modern society. Problems of museum communication The museum’s mission in a particular period of time depends on the level and specifics of the demand for museums in society. Transmodern way of thinking has led to a deficit in genuine values. The need to construct identity is sharply felt by the society. Therefore, the museum’s mission of communication protocol takes central stage. However, museum communication and its interaction with the visitor are among the most urgent and less studied issues in our country. Based on the study “Museum and its visitor”, the authors points to the growing importance of developing a strategy for working with local public through joint efforts of sociologists and psychologists, revealing the target audience within population, and increasing the museum attractiveness for visitors. Until recently, museology has hardly ever paid any attention to the experience accumulated by such disciplines as sociology, psycholinguistics, and psychology. It has become obvious today that the interdisciplinary approach towards studying the museum audience would open new perspectives for creating more explicit and available exhibitions and ameliorating working methods of all kinds of museum institutions. The authors summarizes some results of this complex study. The emphasis is placed on the importance of studying real and potential audience, its interests, motivations, and preferences, as well as on the significance of using these results for establishing a dialogue between museum and society. Irina Chuvilova, Ph.D. in History, Head of the Department of Museum Studies of the Russian Institute for Cultural Research. Member of ICOM, the ICOFOM committee and a member of the Scientific Council on Museums of the Siberian branch of the Russian Academy of Sciences Mail : [email protected] 59 Olga Shelegina, Doctor of History; Senior Researcher Institute of History, Museum of the Siberian Branch of the Russian Academy of Sciences; Member of ICOM, the ICOFOM committee and a vice-president of the Scientific Council on Museums of the Siberian branch of the Russian Academy of Sciences Mail : [email protected] Samuel COAVOUX Des chemins de traverse. Les regards obliques sur les œuvres au musée d’art Une longue tradition de recherche sur les publics de musée a mis en lumière la variété des formes d’engagements des visiteurs, c’est-à-dire des modalités et des degrés d’investissement de leur personne (de leur énergie, de leur attention, etc.) dans la pratique de visite. Cette question, cependant, est restée à la périphérie de ces travaux. Nous proposons ici une ethnographie de l’attention des visiteurs qui prend précisément pour objet leur implication. Il s’agit alors de ne pas préjuger de la centralité de l’activité de visite, mais, avec l’anthropologue Albert Piette, d’être sensible au “mode mineur de la réalité”. Cette communication prendra donc appui sur une recherche ethnographique par observations et entretiens, menée dans une salle de peinture française du Musée des beaux-arts de Lyon. Nous proposons d’analyser plus particulièrement une situation récurrente des parcours des visite : le regard oblique porté sur les tableaux. Alors qu’il paraît évident que “regarder un tableau” implique que le visiteur se tienne sur un axe perpendiculaire à l’œuvre et passant en son centre, l’observation permet de constater qu’il ne s’agit pas là du regard majoritaire. Au contraire, les visiteurs s’écartent parfois considérablement de cet axe. Un tel écart a partie liée avec le fait que la contemplation effective des œuvres ne constitue pas nécessairement l’activité première des visiteurs. Les regards obliques peuvent être le signe de la primauté de la trajectoire — la promenade au musée — sur les arrêts contemplatif. Les œuvres, dans ce cas, participent pour les visiteurs du mobilier 60 de la salle, ou, pour poursuivre la métaphore de la ballade, du paysage. A l’inverse, ils peuvent indiquer un intérêt fort, bien qu’inattendu, porté à l’œuvre. Ce sont alors les regards de ceux que le cartel, plutôt que la toile, arrête. Ces deux figures, très communes, invitent ainsi à reconsidérer l’activité des visiteurs de musée. Samuel Coavoux, Doctorant, École Normale Supérieure de Lyon, Centre Max Weber Mail : [email protected] Mélanie CORNELIS Penser la médiation : Entre utopie et réalité Réflexion théorique sur l’opportunité d’intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ainsi que le participatif au sein de la Maison de la Science à Liège La Maison de la Science (MASC) est un espace à caractère muséal dédié à la diffusion des sciences et des technologies. Elle a le statut d’une association sans but lucratif et est accueillie dans les bâtiments de l’université de Liège qui en est un de ses quatre membres fondateurs. La direction, soutenue par les autorités universitaires, a entamé un processus de réflexion autour de la transformation de la MASC et des approches nouvellement envisagées dans l’amélioration et le renforcement de ses dispositifs de communication et de médiation. Cette démarche a pour objectif d’anticiper un éventuel désintérêt du public pour la MASC et de redéfinir son statut (musée de sciences, centre de sciences ou musée universitaire ?) ainsi que sa position au sein de l’offre culturelle liégeoise et de l’université de Liège. La MASC s’interroge aujourd’hui sur l’utilité de rejoindre l’engouement grandissant du secteur muséal pour le participatif et les NTIC afin de répondre aux nouvelles attentes du public et de redonner une impulsion à son image de marque. Cette communication propose l’analyse SWOT qui représente une des premières étapes réflexives du projet de modification de 61 la médiation et de la communication de la MASC. Tout en gardant en mémoire cet objectif précis, elle prend alors en considération la situation globale, l’organisation et l’environnement actuels de l’institution en mettant au jour ses forces et ses faiblesses internes (compétences du personnel, effectifs, nature et qualité des collections, conjoncture financière, état du bâtiment, localisation, etc.) ainsi que ses menaces et ses opportunités externes éventuelles (publics, concurrence, situation socio-économique et politique régionale, évolutions technologiques et démographiques, offre culturelle locale, etc.). Cette analyse est réalisée à partir d’outils variés tels que des interviews (autorités universitaires, direction, personnel muséal, etc.), la consultation de la littérature associée, des analyses statistiques (évaluation de la concurrence, fréquentation du site web, etc.). Enfin, il est utile d’insister sur le fait que les perspectives dégagées par cette analyse peuvent aisément être transférées à d’autres projets comparables (en termes de taille, de moyens, d’effectifs, de fréquentation, etc.). Mélanie Cornelis, Doctorante en Muséologie, Université de Liège et Maison de la Science à Liège Mail : [email protected] Magnólia COSTA Southern Museology In Southern countries, particularly in Brazil, museology is crisis management. This definition results from a set of factors inherited from colonial times. Many countries located below Equator were pressed, and probably still are, to adopt Western values, e. g., European and American. Western museological activity is at least one hundred years older than Southern. This temporal gap allowed Western museums to form collections of world wide produced artifacts, including Southern colonies. In the South, museums’ foundation corresponds to political emancipation, which does not imply collecting local artifacts. Ironically, most Southern museums preserve and diffuse Western aesthetic values. 62 In Brazil, art museums are dedicated to Western art. The collections have European works or pieces that allude directly to European culture. Western art commands the international exhibition circuit in local museums. This characteristic has consolidated different and complementary notions about museums in Brazil. In the common person’s imagination, a museum is a space aimed at those who have been initiated in cultural matters. For the elites, local museums have inexpressive collections when compared to Western institutions, hence they do not deserve any attention. From the combination of these two perceptions results the historical crisis Brazil is still facing to build collections, fund exhibitions and attract visitors. In Brazil, museology constitutes a set of practices that aim keeping museums functioning. Spartan budgets are a huge hindrance to facility maintenance, workforce wages, collection conservation, and exhibition organization. This situation results from inefficient cultural policies and a timid society’s participation on cultural sector. For Southern museology to build a reflection field or even a science is still a distant dream. Nevertheless, by managing economic crises, Brazilian museums have created new strategies to fight the old problem of social inequality. To do much with few resources, to promote integration in a diverse society are specialties of our museums, and also our main contribution to a global museological debate. Magnólia Costa is PhD in Philosophy. She is editor and art critic specialising in 17th Century Franco-Italian Art. She is a lecturer on Contemporary Art History and Brazilian Culture at MAM, Museum of Modern Art of São Paulo, where she also holds the charge of Head of Institutional Affairs. Mail : [email protected] 63 Gaëlle CRENN, Mélanie ROUSTAN L’exposition « E Tu Ake » (Maori debout) à Wellington, Paris et Québec. Affirmation culturelle et politiques du patrimoine, comparaison entre trois contextes muséaux L’exposition « E tū Ake (Standing Strong) » a été conçue par le Te Papa Tongarewa (Wellington, Nouvelle-Zélande, 2011), puis proposée au Musée du Quai Branly (Paris, 2011-2012), et au Musée de la Civilisation de Québec (Québec, 2012-2013). Dans ces trois contextes, nous avons étudié les collections qu’elle donnait à voir et leur scénographie, et mené une double enquête de terrain : auprès des équipes des institutions et auprès des visiteurs. Nous nous proposons de discuter quelques éléments issus de cette recherche comparative (menée en coopération avec Lee Davidson, de l’université de Wellington, et Natacha Gagné, de l’université de Laval à Québec). L’exposition « E Tu Ake » se veut un autoportrait des Maori. Elle donne à voir des éléments des collections du Te Papa présentés comme des « trésors culturels », en articulant artefacts anciens et contemporains à un propos centré sur la persistance culturelle, l’affirmation identitaire et les revendications politiques. Si les objets et le découpage conceptuel de l’exposition demeuraient inchangés entre Wellington, Paris et Québec, les scénographies étaient fort différentes – et, bien entendu, les contextes institutionnels autant que le cadre de la réception. Quels objets ont été choisis pour représenter la culture maori ? Comment sont-ils qualifiés et utilisés au sein de l’exposition ? Quels effets la circulation des collections maori engendre-t-elle ? Au cours de l’itinérance internationale de l’exposition « E Tu Ake », les valeurs accordées au patrimoine ont été construites, négociées et contestées entre les musées parties prenantes. Le cahier des charges du Te Papa imposait un mode de traitement (rituel) des collections, qui entrait en confrontation avec les normes professionnelles en cours dans les musées-hôtes. Si l’exposition porte le message d’une affirmation culturelle et politique d’un peuple autochtone qui a choisi de parler pour lui- 64 même, elle a tout de même recours à l’instance muséale. Elle s’inscrit ainsi dans une double perspective patrimoniale, à la fois locale et globale : son discours défend l’idée d’une culture vivante, à appréhender avec des concepts indigènes (rapports au passé, au territoire, à la cosmogonie), tout en se déployant dans les sphères artistiques et muséales internationales (par exemple scène de l’art contemporain). Cette expérience mène à penser que l’analyse muséologique elle-même doit se « dé-occidentaliser » pour être à même de comprendre les transformations culturelles du patrimoine à l’œuvre dans un monde muséal devenu cosmopolite. Elle invite à s’interroger sur la circulation des collections liées aux minorités, sur les usages politiques du patrimoine et le rôle de l’institution muséale dans la mise en œuvre d’une interculturalité nord/sud. Gaëlle Crenn, MCF Sciences de l’information et de la communication, Université de Lorraine Mail : [email protected] Mélanie Roustan, Maître de conférences, Muséum national d’histoire naturelle Mail : [email protected] Ann DAVIS A temple or a forum: blurring the boundaries through experiential learning and social activism in North American museology Mieke Ball noted that the “new” in new museology is discourse. To this must be added the recognition of differences, that individuals learn in various ways, bring their own pasts to the museum and seek different experiences therein. This paper will seek to explore this education and communication path in North America, starting with John Dewey, who posited that experience is an interaction with and a reconstruction of the environment. About sixty years later John Falk took Dewey’s 65 ideas, proclaiming that learning is an adaptation that permits an ongoing dialogue between the whole individual and the physical and sociocultural environment, phenomenological concepts. Into this mix will be added an examination of some of the important work of Duncan Cameron, Howard Gardner, Stephen Weil, Bob Janes, Ruth Phillips, Nina Simon and George Hein. A significant consideration is the seminal change and push from the eco museum movement. The result will show that many ideas considered “new” have been around for some time, but are being newly rediscovered, expanded, and made relevant to the contemporary discussion. Ann Davis, Ph.D., Curator Emeritus, museum director and professor. The Nickle Arts Museum, University of Calgary Mail : [email protected] Lydie DELAHAYE Le document exposé. Enjeux d’un glissement de registre. Dans un texte intitulé Visiter le passé, récemment publié dans la revue Débat, Krzysztof Pomian questionne à la fois l’historiographie et le concept même de musée d’histoire. À ce propos, il écrit : « Et ses frontières se sont déplacées si loin que l’on voit mal ce qui peut encore rester à l’extérieur ». Cette phrase résonne comme une double affirmation. D’une part, tout objet du passé est susceptible d’entrer au musée, mais d’autre part, tout musée exposant des objets du passé, est susceptible d’être considéré comme un musée d’histoire. Il est vrai que les pratiques contemporaines interrogent les frontières entre musée d’art et musée de société. Si ce dernier cherche à se placer dans le contemporain, le musée d’art, même celui d’art contemporain, s’inscrit lui de plus en plus dans un rapport à l’histoire. Bien sûr, le musée d’art est un musée historique dans le sens où il expose et conserve les objets de l’histoire de l’art; l’histoire de l’art étant un domaine particulier de l’histoire. Les musées d’art moderne, eux, présentent des 66 objets certes artistiques, mais il s’agit cependant d’objets du passé, celui de la modernité. Mais plus encore, les glissements qu’opèrent les pratiques curatoriales contemporaines tendent à déplacer les spécificités muséologiques qui caractérisent les musées. C’est ainsi que l’art contemporain est bien souvent présent dans les musées d’histoire ou de société, et inversement, des objets et des documents ethnographiques, scientifiques ou historiques se retrouvent exposés dans les musées d’art. Le glissement qu’il s’opère entre le registre scientifique ou historique originel de ces objets et documents, et le contexte artistique dans lequel ils sont exposés, semble être l’indice d’un déplacement général entre les catégories des musées. Il sera donc ici question d’interroger les répercussions de ces glissements sur le discours historique que propose le musée. Et par là même, de comprendre en quelle mesure cette propension anthropologique dans les pratiques curatoriales réinterrogent les frontières entre musée d’art et musée de civilisation. Lydie Delahaye, doctorante allocataire en Esthétique à l’Université Paris VIII Vincennes Saint‐ Denis, Cchargée de cours à l’EHESS et membre associé de l'IHTP Mail : [email protected] Linara DOVYDAITYTE Participatory Museum: New Ways of Dealing with the (Contested) Past? The paper will discuss the ideas of participatory museum within the context of post-communist memory culture focusing on recent developments in Lithuanian museums. After 1989 the museum has been playing a significant role in construction and maintenance of collective identities in newly re-established countries. For this purpose representations of the past, both recent and more distant, have been served as one of the main tools. Researching numerous museums dealing with the past (science centers, history museums as well as art museums) one can trace two ways of creating exhibitions: one is based on 67 museum expertise, second is related to participation of audiences. Both approaches to collecting, researching and displaying pose different opportunities and challenges for creating images of the past. The paper will present what forms of participatory practices are used by Lithuanian museums, including community-curating, co-creative exhibitions and crowd-sourcing. However the main questions explored will be not technical (forms of participation) but conceptual (purposes of participation). What relation with the contested past proposes new modes of communication between museum and audiences? How the idea of shared responsibility may be implemented in regard to dissonant heritage? What role participatory museum practices play in the process of diversification of postcommunist memory culture? Linara Dovydaityte, Associated Professor, A head of the Department of Art History and Criticism, Faculty of Arts, Vytautas Magnus University, Lithuania Mail : [email protected] Colette DUFRESNE-TASSE Les Best Practices, trésor de Troie ou trésor de Barbe noire? L’expression best practice semble née dans le domaine de la gestion et avoir atteint une popularité enviable dans les années 1990. À cette époque en effet, plusieurs secteurs l’adoptent, tels le droit, l’ingénierie, la psychologie, le service social, le nursing, la médecine et l’environnement. Mais dans plusieurs secteurs, on découvre bientôt qu’une pratique, même de qualité, peut poser de sérieux problèmes de transfert, c’est-à-dire d’implantation dans un milieu autre que celui de sa création. La popularité des best practices s’en trouve bien entendu affectée. Récemment, malgré ce déclin, des domaines comme la gouvernance locale, l’intervention sociale ou l’agriculture semblent leur attacher une grande importance. Pour des raisons obscures, L’ICOM vient de se joindre à ces domaines. 68 Une revue des publications (« papier » et électroniques, dont les cites web) en anglais, en espagnol et en français a montré que les best practices constituaient en fait une constellation floue de pratiques tout à fait protéiformes. Une première tâche s’imposait donc : les définir, établir leurs caractéristiques majeures, la manière dont on les identifie et l’opinion prévalante sur leur valeur. Même en considérant les « petits problèmes » qu’elles posent, ceux qui se prononcent les jugent très avantageuses. Toutefois, on ne sait pas si les avantages qu’on leur reconnaît s’appliquent au milieu muséal, car les publications émanant de ce milieu sont rares. La communication proposée synthétisera rapidement le travail déjà réalisé de manière à pouvoir critiquer la position de l’ICOM qui favorise l’introduction des best practices dans le milieu muséal. La communication de M.C. O’Neill à la même conférence constitue une réponse à l’une de mes critiques. Colette Dufresne-Tassé, Professeur titulaire, Maîtrise en muséologie, Université de Montréal Mail : [email protected] Célia FLEURY Le musée virtuel participatif : réalité nécessaire du XXIe siècle ? Les différentes composantes du musée virtuel, au-delà du musée réel virtualisé. Avec l’ouverture de la salle d’exposition à Paris du Google Art Project, l’ordre des choses semble s’inverser, puisqu’une galerie d’art universel ne pourrait plus se contenter d’une lisibilité en ligne. Quels liens entre les internautes et les publics réels des institutions muséales, entre les objets numériques et réels, entre les professionnels qui veillent aux uns et aux autres ? Le musée virtuel participatif restera-t-il l’apanage de grosses institutions, ou ne constituerait-il pas une voie de développement alternatif pour certains musées, notamment de taille réduite ? Si le musée imaginaire d’André Malraux se décline aujourd’hui en musée virtuel potentiel pour chaque internaute, les 69 professionnels des musées peuvent aujourd’hui imaginer que tout ou partie des collections publiques, voire privées, puissent être accessibles en ligne sous des formes variées (reproductions de qualité différente, sites aux contenus et gestionnaires variés, etc.). Le musée virtuel tend alors à se confondre à une base d’objets numérisés ou à l’encyclopédie en ligne dotée d’illustrations. Le musée virtuel est-il voué à être « déconnecté » des musées réels ? Wikimédia souhaite, par exemple, développer ses partenariats avec les institutions patrimoniales et muséales (château de Versailles ou Muséum de Toulouse). Les collections muséales sont-elles devenues avant tout des archives à numériser ? S’il existe des musées complètement virtuels, comme le « Mémorial virtuel de guerre du Canada », d’autres ont des formes mixtes, comme Europeana 14-18 : les contributeurs peuvent autant le faire en ligne (dépôt d’objets numérisés) ou in situ, lors de journées spécifiques dans des institutions patrimoniales. Ce sont donc des collections d’objets uniquement numériques. De plus, des portails thématiques, qui valorisent des collections patrimoniales, accueillent aussi des contributions directes, comme sur les sites « Photographes en Rhône-Alpes » ou « PhotosNormandie » (sur le Débarquement en Normandie de 1944). Est-il possible de voir autour de ces initiatives la constitution de communautés d’internautes ? Le rôle des modérateurs, bien réels, de ces musées virtuels, est de veiller à la qualité et la cohérence du contenu : la légitimité et la fréquentation sur le web, voire des financements diversifiés, se gagnent par la confiance durable. Seront ainsi développés un essai de panorama francophone et l’analyse de projets émergeants, notamment de musées de taille réduite (« Musée Hospitalier Régional »). Célia Fleury, Responsable du développement des musées thématiques, Département du Nord, Membre associé de l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS)UMR 8529 (CNRS – Université de Lille 3), Co-responsable de Musenor, site de l’Association des Conservateurs des Musées du Nord Pas-de-Calais Mail : [email protected] 70 Alexia FONTAINE Les conditions d’émergence du musée, ou proposition d’un modèle générique d’analyse : le régime de muséalité Quelles sont les modalités d’étude du musée aujourd’hui ? Assurément, les réflexions qui animent la muséologie actuellement tentent de définir l’essence du phénomène muséal. Deux processus sont perçus comme la clé de la compréhension de ce phénomène : la patrimonialisation et la muséalisation. Si le premier processus a été décrit par de nombreux auteurs, le second est un terrain quasi vierge de proposition intellectuelle. Au début, les chercheurs se sont intéressés au contexte historique de la naissance des musées ou à celui des collections. Mais depuis les travaux de Dominique Poulot, le musée est envisagé sous l’angle de l’histoire culturelle, et l’analyse de l’institution muséale se lit « comme une complexification progressive de son inscription sociale, […] comme la construction de ce qui a fait figure de culture significative aux yeux d'un milieu et d'une époque ». À partir de cela, des chercheurs comme Christine Tarpin (sciences de la communication) ou Lucie K. Morisset (études urbaines) tentent de mieux comprendre les significations investies dans les corpus patrimoniaux et les conditions d’émergence du musée. Empruntant le concept d’émergence à la philosophie des sciences, nous investissons le champ des sciences de la complexité qui ont pour objectif l’étude et la prédiction du comportement des systèmes composés d’un grand nombre de constituants en interaction : les politiques culturelles (institutionnalisation), la muséologie (légitimation scientifique) et les pratiques du patrimoine (transmission des objets de mémoire). L’analyse intègre des variables qui dépendent du temps aussi bien que de l’espace, reprenant l’idée d’écosystème avancée par Morisset. Ainsi, l’observation de l’évolution des interactions entre les constituants fait valoir une succession d’état qui nous mène à la compréhension des propriétés d’une structure globale, celles du musée en tant qu’institution et sa valeur telle qu’investie par les sociétés. Nous proposons donc 71 un cadre théorique qui serait celui du régime de muséalité, sous la forme d’une équation épistémologique : le musée est une énonciation qui reflète des pratiques qui renvoient à des savoirs. Alexia Fontaine, Doctorante en cotutelle à l’Université Laval à Québec et à l’Université Lille 3. Membre du Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture (LAMIC), et de l’Institut de recherche d’histoire du septentrion (IRHiS).Chargée de cours pour le master Gestion des sites du patrimoine à l’Université Lille 3 (UFR d’histoire, parcours Sciences historiques). Consultante en patrimoine culturel et muséologie, gérante de la société Museo-consulting. Mail : [email protected] Hannelore FRANCK, Yasmine HEYNDERICKX, Anaïs MASURE, Pierre TANGUAY Musée de ville et interculturalité. Susciter des dialogues dans les espaces urbains culturellement diversifiés : regards croisés sur Montréal, Anvers, Gand et Rotterdam Dans le cadre d’une collaboration entre l’Université du Québec à Montréal (maîtrise en muséologie) et l’Université d’Anvers (maîtrise en gestion culturelle), quatre étudiants au deuxième cycle (les auteurs) réaliseront une étude sur les moyens mis en œuvre par les musées de ville pour favoriser le dialogue interculturel dans les environnements urbains fortement marqués par les migrations internationales. Cette recherche prendra la forme d’une étude comparative de quatre musées : le Centre d’histoire de Montréal, le Museum aan de Stroom d’Anvers, le Stadsmuseum de Gand et le Museum Rotterdam. Elle se penchera sur le point de vue de l’institution et de sa gestion : quel mandat interculturel les musées de ville se donnent-ils ? Quels cadres et outils de planification mettent-ils en œuvre ? Quelles activités 72 interculturelles offrent-ils à leurs publics ? Dans quelle mesure ces activités contribuent-elles au développement des compétences interculturelles et des capacités organisationnelles des musées ? L’étude sera réalisée sur une période de dix mois, entre septembre 2013 et juin 2014. Elle sera nourrie par des recherches dans les domaines de la muséologie urbaine (Postula, CAMOC), de l’éthique muséale (Marstine), de la gestion culturelle et de l’interculturalité (LABRRI, Conseil de l’Europe). Le travail de terrain s’appuiera sur un outil de collecte et d’analyse de données inspiré du programme Villes interculturelles (Conseil de l’Europe/Commission européenne) et alimenté par les contributions de Serge Poisson-de Haro, chercheur à l’École des hautes études commerciales (HEC) de Montréal. Cette étude pluridisciplinaire apportera une contribution à la réflexion contemporaine sur l’éthique muséale, le rôle social du musée et son engagement communautaire en observant les façons dont les musées de ville répondent aux changements démographiques et à la diversification culturelle des espaces urbains. Hannelore Franck, Candidate à la maîtrise en muséologie, Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions Yasmine Heynderickx, Candidate à la maîtrise en muséologie, Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions Anaïs Masure, Candidate à la maîtrise en muséologie, Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions Pierre Tanguay, Candidat à la maîtrise en muséologie, Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions Mail : [email protected] 73 Marie FRASER Contemporanéité et anachronisme : comment le musée actualise sa relation à l’histoire Il n’y a pas si longtemps encore, les musées, encyclopédiques, historiques et de société, acceptaient rarement de prendre le risque d’exposer des artistes vivants et d’intégrer leurs œuvres à l’intérieur des collections. La tendance s’est pour ainsi dire inversée au cours des dernières décennies et l’art contemporain semble être partout. De plus en plus de musées, que se soit dans le domaine des beaux-arts, de l’histoire, de la science ou même de l’ethnographie, présentent de l’art contemporain au sein de leur collection ou dans le cadre d’expositions temporaires thématiques. Cette intégration de l’art contemporain dans les musées doit-elle se comprendre comme une stratégie pour « faire évènement » et rendre l’exposition des collections historiques et patrimoniales plus attrayantes ou n’exprime-t-elle pas une nouvelle tendance de la muséologie visant à redynamiser, voire à actualiser l’histoire et le patrimoine ? Le musée se met en phase avec son présent mais de telles incursions ne sont pas sans réinterpréter le sens de ses collections : artistes, commissaires, conservateurs et invités spéciaux explorent des relations inédites qui transforment certains principes muséologiques et certaines modalités d’exposition (chronologiques, thématiques, disciplinaires, stylistiques, formelles, etc.). S’il faut saisir cette contemporanéité dans le rapport singulier au temps présent qu’elle instaure, force est de reconnaître que les musées participeraient à un mouvement de remise en question de l’histoire et de valorisation de l’anachronisme (Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain ?, 2008). Il s’agira d’analyser quelques exemples récents afin de réfléchir aux répercussions de ces nouvelles pratiques sur le musée et son rapport à l’histoire qui se construit plus souvent qu’autrement à partir de ses collections. Marie Fraser, Professeure en art contemporain et en muséologie au département d’histoire de l’art de l’Université du 74 Québec à Montréal, depuis 2007, et conservatrice en chef du Musée d’art contemporain de Montréal, de 2010 à 2013. Mail : [email protected] Louis-Jean GACHET La Lettre de l’OCIM et le champ muséal des sciences : l’évolution d’une publication témoin 1988 – 2013 Créé en 1985 par le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, l’Office de Coopération et d’Information Muséales – OCIM, a dès 1988 mis en place une publication bimestrielle qui a fêté sa 150e parution en novembre 2013. Indépendamment du flux continu d’informations, d’avis de parutions, de signalements d’événements, de brèves en tous genres, que diffuse La Lettre de l’OCIM au fil du temps, les 4 à 5 études qu’elle publie numéro après numéro ont fini par constituer un corpus impressionnant de 900 articles, sous la signature de 830 contributeurs, professionnels, chercheurs, doctorants, le tout pouvant composer un volume de plus de 5000 pages. Du cercle très restreint et très spécialisé des muséums et professionnels de la conservation naturaliste, le spectre des institutions concernées par cette publication s’est peu à peu élargi aux autres types de musées, puis aux acteurs de la culture scientifique non strictement impliqués dans le champ patrimonial, notamment centres de sciences et universités. L’élargissement progressif de ce panel de parties prenantes s’est tout naturellement traduit par l’ouverture des préoccupations et par là même des thèmes traités, le champ muséal dans sa globalité demeurant cependant leur point focal. Ainsi, ce corpus, sous réserve d’en relire les évolutions des sources des contributions ainsi que des contenus, et sous réserve d’en bien distinguer les limites et les lacunes, peut probablement être envisagé comme un sommier témoin, au moins partiel, de la structuration du champ muséal des sciences en France, sur une période de 25 ans. 75 Louis-Jean Gachet, Conservateur général honoraire, Ancien directeur de l’OCIM – Université de Bourgogne Mail : [email protected] Renaud GARCIA-BARDIDIA, Lucile GUITTIENNE, Jean-Philippe NAU, Géraldine THEVENOT The Digital Natives: a useful concept for museums? Insights from the comparison of professionals’ and young visitors’ practices and representations Today museums are supposed to meet various expectations of visitors (Ross, 2004), meaning these institutions had to extend their traditional goals from conservation and education to new ones, such as creating immersive experiences to attract a new audience (Jarrier and Bourgeon-Renault, 2012). To that extent, visitor studies and museographies have progressively integrated tools and concepts from different academic fields, such as information and communication sciences, education sciences or marketing. The concept of Digital Natives (Prensky, 2001) is located at the intercept of these fields. It considers the Youth of today as a whole-different generation due to specific skills and taste for ICT. On the contrary, older people such as managers of cultural institutions, named Digital Immigrants, lost the connexion with this audience. However, this assumption lacks of empirical evidence, making it questionable to develop dedicated mediation in museums. This study questions what the so-called Digital Natives are supposed to think of and do in museums from semi-structured interviews with professionals from a natural history museum and with this part of the audience. The confrontation of discourses and practices collected may help to elaborate appropriate contexts, and further enable uses consistent with 76 designed scripts and with visitors skills and needs (Akrich & Latour, 1992). Renaud Garcia-Bardidia, Associate Professor, CEREFIGE, University of Lorraine Mail : [email protected] Lucile Guittienne, Assistant-Director, Museum-Aquarium of Nancy Mail : [email protected], Jean-Philippe Nau, Associate Professor, University of Lorraine Mail : [email protected], CEREFIGE, Géraldine Thevenot, Associate Professor, University of Lorraine Mail : [email protected], CEREFIGE, Carla GASTAUD Le Musée de la Colonie Française à Pelotas, Brésil: le devoir et le plaisir du patrimoine Este trabajo trata del proceso de implementación del Museo de la Colonia Francesa en la región de Pelotas, Brasil. En un contexto marcado por distintos grupos de descendientes de inmigrantes europeos establecidos en la región a fines del siglo XIX, el Museo surge del deseo de los francodescendientes con la intención de ser un lugar de representación de memória y significados a través de objetos cotidianos y del trabajo, dando forma al discurso local de búsqueda por el reconocimiento de su identidad. Hoy, el Museo, inaugurado en 2007, se acerca a la llamada museologia social, fomentando la participación activa de la comunidad en su construcción. Muchas cuestiones se presentan en la interacción entre los actores sociales y los agentes de los 77 saberes científicos, entre tantas, la discussión del tema del uso de objetos "demasiado corrientes" en la coleccción. La musealización es un poderoso agente de reconocimiento y valoración de la identidad local a través de sus objetos representativos. Recuperar elementos del pasado local es cargarlos de sentido. Los criterios para la selección de objetos se toman de lo que Llorenç Prats (1998) denomina "activación patrimonial”. Como lugar de memoria, el Museo al proponer la exposición de registros de la vida cotidiana y del percurso social e histórico de esta comunidad, hace, como afirma Tornatore (2010) con que la luz del patrimônio incida sobre ellos, dando consisténcia a tiempos y sentidos antes dispersados. Prof. Dr. Carla Gastaud, Jefe del Dep. de Museologia, Conservacion y Restauro, Instituto de ciências Humanas – UFPEL Mail : [email protected] Nadine GOMEZ-PASSAMAR Le musée est un sentier de montagne dans un paysage plat Remodeler le projet du musée Gassendi en invitant des artistes contemporains à travailler dans le vaste territoire de la Réserve Géologique de Haute-Provence fonde l’expérience développée à Digne depuis deux décennies. Mon arrivée comme conservatrice, géologue de formation, a, dès le départ, orienté le projet scientifique et culturel : cohabitation des collections scientifiques autour de la notion de cabinet de curiosités et mise en relation avec le territoire par des commandes artistiques. Mais, vingt ans plus tard, c’est le projet même du musée qui est transformé par l’expérience de la collaboration avec les artistes. Leur action a produit un ensemble important d’œuvres pérennes dans le musée et dans le milieu naturel, sur plus de 200 000 hectares. Travaillant in situ, ils posent dans chacune de leurs œuvres la question du lien avec le lieu d’implantation et son 78 histoire. Ce faisant, ils soulignent un phénomène d’érosion invisible au visiteur : la disparition de toute une culture avec le départ de la population rurale de Haute-Provence. Mais ils assument la fin d’un mode de vie sans nostalgie : par exemple, la marche étant le seul moyen d’accéder aux œuvres, ils invitent les visiteurs à renouer avec les déplacements en moyenne montagne. Autrement dit, l’ancien territoire scientifique des naturalistes du XIXe siècle, célébré par les collections du musée mais abandonné par ceux et celles qui l’ont façonné pendant des siècles, est à nouveau habité, artistiquement. L’effet rebond de cette expérience sur la fonction du musée est considérable : Il devient un relais où les visiteurs viennent chercher des renseignements, le nom d’un guide, des cartes et même des clefs : on peut dormir dans certaines œuvres comme les Refuges d’Art d’Andy Goldsworthy et devenir un occupant temporaire de ces lieux désertés. Le musée n’est plus seulement cet espace centripète où est collecté et conservé ce qui a disparu ; il est aussi ce foyer centrifuge à partir duquel les artistes inventent de nouvelles manières d’habiter les lieux. Je me propose d’analyser, à l’aide de quelques cas précis, cette redéfinition du musée, que l’un des artistes concernés, Richard Nonas, résume ainsi : « Le musée est un sentier de montagne dans un paysage plat. » Nadine Gomez-Passamar, Conservateur patrimoine, Musée Gassendi Mail : [email protected] en chef du Nada GUZIN LUKIC La muséologie de l'Est : la construction d'une discipline scientifique Circulation transatlantique des idées en muséologie Les propositions sur la théorie de la muséologie des années 70 et 80, notamment celles identifiées comme appartenant aux pays de l'Est avant 1989, regagnent un certain intérêt. 79 L'appellation la muséologie de l'Est est entrée dans le Dictionnaire en 2011, pour considérer une compréhension spécifique de la muséologie en tant que discipline scientifique. Les auteurs comme Stránsky, Gregorovà sont cités pour leur approche qui la considère comme : l'étude de la relation de l'homme avec la réalité. Comment s'est construite cette appellation ? À quelle réalité elle réfère et quel est son sens ? En effet, muséologie de l'Est englobe les réalités historiques, géographiques et culturelles diverses ainsi que disparates. Par ailleurs, il ne s'agit pas d'un bloc homogène, les écrits dévoilent une diversité des approches et des perspectives, parfois opposées. Ainsi Neustupný ne trouve pas que la muséologie est une discipline scientifique autonome, il propose plutôt une théorie de la culture. Ou encore, Bauer et plus tard Maroevic proposent l'intégration de la muséologie au sein des sciences d'information et de communication. Cette communication interroge ces diverses propositions pour retracer par la suite quelques éléments de la circulation des idées. Comment les théories développées au sein de l'Europe centrale et de l'Est avant les années 1990 ont trouvé leur écho dans la muséologie contemporaine internationale, on peut même en relater les ramifications transatlantiques, notamment au Québec. Enfin, l'étude de divers courants de pensée et de leurs interprétations permet de mieux comprendre la circulation des idées et certains développements au sein de la muséologie. Nada Guzin Lukic, Ph.D., professeure agrégée, Université du Québec en Outaouais Mail : [email protected] Annie HERITIER Les musées et la « censure ». Après la morale et le droit : une éthique ? Entre le musée incarnant l’invitation et la censure figurant l’interdiction,une frontière infranchissable devrait exister. Or, et le paradoxe est là, les autorités muséales françaises ont ouvert 80 des brèves dans ce mur. Indéniablement, la France, a connu différents exemples ces dernières années montrant que le monde muséal un lieu surveillé lorsqu’il n’est pas interdit voire entravé : la Fiac en 2008, la police décrochant sur simple plainte les photos d’Oleg Kulik ; l’exposition Présumés Innocents organisée en 2000 au Centre d’arts plastiques contemporains à Bordeaux ; l’exposition des photographies de Larry Clark au Musée d’Art Moderne de Paris. La censure s’exerce quand elle ne se défile pas devant l’auto-censure des autorités muséales. La sentence choque. L'interdit apparaît d’autant plus liberticide que le musée à l’endroit duquel il s’exerce, participe aux choses éminemment publiques de notre modernité, impensables hors de la question de l’institution du politique et de la reconnaissance des droits et libertés qui lui sont liés. Comment peut-on alors qualifier ces décisions muséales jouant de leurs effets sur le public et sa relation aux œuvres. Rester neutre et parler de contrôle, de mesures de police administrative ? Ou doit-on s’engager sur le chemin toujours dangereux de la censure, terme si difficile à définir tant il est connoté, voire une « autocensure » des autorités muséales ? Si les uns crient à la censure, les autres expliquent l’intérêt politique de leur décision fondée sur l’intérêt général. Les termes s’opposent jouant avec la morale comme une justification du droit. Dès lors, à vouloir opposer la norme et l'interdit, on risque l'aporie : ne vaudrait-il alors pas mieux imaginer une éthique des musées, alliant à la fois les missions muséales et les libertés : celle de l'artiste, celle du public ? Annie Héritier, Maitre de Conférences, HDR, Droit public, Université Lumière Lyon 2 Mail : [email protected] ou [email protected] 81 Sheila K. HOFFMAN, Shannon T. PERICH If the collections database were reinvented today, what would it look like? : A report on the inception of MODD Pro—the Material Object Digital Documentation Project The rise of digital culture has profoundly altered concepts like identity, community, individual, property, location, territory, and jurisdiction (Doueihi, 2011). These are the same concepts to which museum collections bear witness and which museum practitioners must reconsider through a prism of Information and Communication Technologies if museums are to remain relevant. Advances in digital technology permit a profound reevaluation and reinvention of collections documentation that would integrate object, knowledge, and accessibility while increasing the density of the object information that is collected and disseminated. As digital storage and computing capacities expand, we are now positioned to rethink the very nature of collections documentation (Bearman, 2008).Yet, arising out of library and archival models that best handled textual data (Feeney et Ross, 1994 ; Grabar, 1994 ; Marty, 2012), even the most sophisticated among today’s collections databases are not evolved enough to meet such demands, perpetuating restricted access to museum objects (Anderson, 1999 ; Coburn et Baca, 2004 ; Martin-Ross et Barnett, 2003). The Material Object Digital Documentation Project is a radical re-conception of the museum collections database. This experiment, which will be initiated at the Smithsonian Institution, will gather diverse objects from diverse museums and subject them to diverse groups of specialists to expose multifaceted approaches to digitization. MODD Pro envisions collections that are easily accessible to a variety of users, scaled to their needs and interests, while continuing to serve archival and internal museum purposes. The experiment looks to military, medical and computer technology sectors for advancement in image and information unification. 82 Sheila K. Hoffman is a Ph.D. Candidate at the Université du Québec à Montréal in Muséologie, Patrimoine et Médiation en cotutelle with Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne in Art History. Mail : [email protected] Shannon Thomas Perich is the curator in the Photographic History Collection at the Smithsonian’s National Museum of American History and an Adjunct Professor of Photographic History at the Maryland Institute College of Fine Arts. Mail : [email protected] Sheila K. HOFFMAN, Nathan JONES, W. James BURNS Advancing the Practice: a Report of the US National Curator’s Committee Ethics Subcommittee on the 2014 Curatorial Survey and Core Competencies Projects Alternately reviled and revered, Curators retain an iconic role at the heart of museum activities. But what have they to do with Museology? Curators are the intellectual, authoritative center of a traditional model whose very foundations have been destabilized by economic, technological and social change. The role of the curator is challenged by the reductive, linear thinking that has accompanied the rise in computer technology (Doueihi, 2011 ; Marty, 2008 ; Peacock, 2007 octobre), the dependence on attendance and popularity that now determines user-centric operations (Janes, 2009 ; Mairesse, 2005 ; Tobelem, 2010), and a general post-structuralist, anti-intellectual attitude (Bauman, 1987 ; Cameron, 2010 ; Mason, 2006). Are curators then the last bastion of old-guard Enlightenment intellectuals, or a stopgap for the dissolution of culture in the face of radical egalitarianism in the Digital Age? To elucidate realities of the evolving role of curators and their relationship with Museology, this paper will present two major 83 projects of Curcom, the U.S. National Curator’s Committee. In tandem, these projects—a survey of the professional training needs of curators, and the elaboration of Curators’ Core Competencies—illustrate the significant challenges, functions, and duties faced by curators and the applied skills that they must all possess to be successful. Though museologists are not curators, many of the crucial questions that arise within the field are strongly related to curatorial activity. If museology is to be more than just irrelevant theory and to more adequately address the theoretical and practical elements that have destabilized the traditional models (Gob et Drouguet, 2010), we must evolve how it contributes to its adherents and practitioners. When crucial museum issues rest at the heart of curatorial activity, and there is little intersection of curators with museology, what is the hope for evolving the museum field? Sheila K. Hoffman is a Ph.D. Candidate at the Université du Québec à Montréal in Muséologie, Patrimoine et Médiation en cotutelle with Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne in Art History. Mail : [email protected] Nathan Jones is the Curator of History at the General George Patton Museum of Leadership and a Ph.D student at the University of Louisville in History, Applied Sociology and Curatorial Studies. Mail : [email protected] or [email protected] W. James Burns, Ph.D. is director of the Desert Caballeros Western Museum. Mail : [email protected] Brigitte JUANALS, Geneviève VIDAL Regards croisés sur les formes contemporaines de la communication numérique muséale : les 84 évolutions des médiations culturelles dans l’enceinte des musées et sur Internet Cette communication est centrée sur les formes contemporaines de la communication numérique par les institutions muséales dans l’enceinte des musées et sur Internet. Les formes de la médiation culturelle et ses publics sont pensées en relation avec les outils et les techniques numériques qui ont profondément modifié les modes d’exposition et de diffusion culturelles et scientifiques. Nous formulons l’hypothèse que les dynamiques d’articulation entre la médiation culturelle et les techniques numériques sont révélatrices de l’évolution des relations entre musées et publics. L’ancrage théorique de nos travaux est essentiellement situé dans la sociologie de la culture et des publics, la sociologie des usages et le champ des industries culturelles et de la communication. Nous avons associé l'étude qualitative des dispositifs socio-techniques d’une sélection d’établissements européens et nord-américains à celle de leurs pratiques éditoriales, des formes de médiation mises en œuvre, des entretiens avec les personnels en charge de la médiation numérique dans ces institutions, et des usages des publics, visiteurs ou internautes. L’analyse fait ainsi émerger des formes d’appropriation ancrées dans des cadres sociaux et culturels, tout en étant déstabilisées par des modèles de communication en reconfiguration. Brigitte Juanals est maître de conférences HDR en sciences de l'information et de la communication à l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense, chercheur à UMR 7114 MoDyCo et chercheur associé au Labsic. Geneviève Vidal, enseignante-chercheure, habilitée à diriger des recherches, en Sciences de l'Information et de la Communication est membre du LabSic à l’Université Paris 13. Mail : [email protected] 85 Letícia JULIÃO Museum and Historicity The intersections between History and Museology go beyond the specificities of collections reaching fundamental aspects of Museology. In this junction of disciplines, the category of historicity regime seems like a fertile place to discuss the museal fact, which is understood as a phenomenon that not only carries historicity, but also competes for the production of the order of time in societies. The museological processes are significant symbolic projections of how society understands time. The musealization procedures - collecting, institutionalization of the collections in museums and their public exhibitions – include important traces of the different ways society reacts to the degrees of its own historicity, and how it perceives and translates its experiences of time, articulating past, present and future, which indicates an order of time. Like an axial category, the historicity regime allows the transverse analyses of history and museology, in order to understand the ancient behaviour of man in relation to the preservation of testimonies of his world to the future. The analyses of the temporality produced in Museum spaces seem to be the key to understanding the behaviour of men before his heritage. From this relation, heritage gets converted into substrate to identities construction, so as to build the consciousness that the society has of itself. Through two distinct Brazilian museal scenarios, we inquire about the historical time that is created through the tension that arises between experience and expectation, and we verify the development of these temporalities in museum narratives. In particular, we seek to analyze how presentism - the contemporary phenomenon in which the present time is imposed as almost the only horizon – is shown in exhibitions of both museums and how the use of technology is associated with this phenomenon. Letícia Julião, PhD in History at UFMG – Universidade Federal de Minas Gerais, professor at the Museology Course, 86 coordinator of the researching group: Observatório de Museus at UFMG. Mail : [email protected] Camille JUTANT, Gaëlle LESAFFRE Création de valeur en contexte pénitentiaire : Le projet artistique et culturel du musée du Louvre à la maison centrale de Poissy En France, la complexité de l’intervention culturelle en prison a été analysée dans plusieurs études. Les recherches interrogent la façon dont des projets culturels peuvent s’insérer dans un espace, comme la prison, caractérisé par un système de contraintes fort. Depuis 2009, le musée du Louvre met en œuvre une programmation artistique et culturelle en collaboration avec des centres pénitentiaires en Île-de-France. Il associe à ces projets un dispositif d’étude et de recherche-action pour comprendre quels sont les bénéfices, mais aussi les difficultés et les ambivalences, produits par ce type de projet en milieu carcéral. Cette intervention présente des résultats de la dernière étude menée à l’occasion du projet organisé à la maison centrale de Poissy, entre septembre 2012 et mai 2013, autour de l’installation de deux moulages de sculptures appartenant aux collections du musée et de la programmation, pour les personnes détenues, de quatre ateliers de création (vidéo, danse, sculpture et création sonore) ainsi que d’un cycle de conférences. Cette étude, organisée autour de la réception du projet par les personnes détenues participantes et non participantes, ainsi que par les personnels de surveillance, les coordinateurs du projet et les intervenants, a permis de montrer comment les activités proposées par le Louvre ont introduit dans la maison centrale de la « valeur ». Cette valeur, ou ces espaces de valeur, tiennent à la présence de personnes extérieures, au statut de ces personnes (intervenants et conférenciers, président-directeur du Louvre, personnels du musée), à leurs savoir-faire et compétences, et, 87 enfin, à la nature des échanges qui sont proposés aux personnes détenues. L’intervention s’attachera à montrer quel répertoire de valeurs peut émerger d’un tel projet, et à l’inverse, donnera à voir ce qui peut constituer des registres de « non valeur » dans le contexte considéré. Camille Jutant, post-doctorante à l’École des Médias et du numérique de la Sorbonne Mail : [email protected] Gaëlle Lesaffre, chercheuse associée au Centre Norbert Elias Mail : [email protected] Eric LANGLOIS Au-delà de l’évolution technologique : réflexion muséologique pour des cyberexpositions conséquentes et particularisées Au-delà de la constante évolution technologique, l’avenir de la cybermuséologie devrait prioritairement passer par une évolution des pratiques visant à rendre compte efficacement de nos objets muséaux. Certes, l’univers des récentes technologies – la diffusion multiplateforme, la multiplication des écrans, l’ergonomie gestuelle relative au tactile, la réalité augmentée, les périphériques numériques de reproduction matérielle – bouscule la médiation et la médiatisation muséale (Saouter, 2011). Malgré tout, notre rapport aux collections et notre relation à la réalité doivent être pris en compte par un savoirfaire visant à maximiser la mise en valeur cybermuséale. De la toile, du tableau, nous sommes passés depuis déjà un bon nombre d’années à l’écran. Du pictural, de l’analogique, nous sommes conséquemment passés au numérique. De fait, l’interface, comme forme médiatique, actualise par l’écran numérique nos énoncés cybermuséaux. Il en résulte un nouveau paradigme d’énonciation. Si cette évolution ontologique doit évidemment être régie par une adéquation ergonomique (Nogier, 2011) propre au cybermédia (l’écran n’est ni la page, ni le tableau), elle doit également être soutenue par des 88 procédés de mise en valeur efficients. Rendre compte de la matérialité d’abord (Turgeon, 2007), de façon à pouvoir ensuite ouvrir sur une mise en contexte exprimant l’immatériel (Jadé, 2006). Là devrait-être l’ultime objectif de tout énoncé cybermuséal. Pour ce faire, les artefacts, les écofacts et les œuvres ne devraient-ils pas être mis en valeur de façon différenciée? Leur appartenance disciplinaire – art, histoire, ethnologie, archéologie, sciences naturelles et sciences et technologie – ne devrait-elle pas être ainsi prise en compte? Doit-on mettre en valeur de la même manière une œuvre picturale et un instrument de science? Pourtant, dans les salles de musées, des différences s’opèrent. L’interprétation portée par la cybermuséologie devrait également viser une adéquation plus optimale avec ce qu’elle donne à voir, à comprendre. Au cœur de cette prise de conscience, une multimodalité opérante (Lemke, 2002) devrait rendre les cyberexpositions porteuses de sens (Barthes, 1964; Pomian, 1994), tant par le texte, l’image, que le son, pour ainsi mener leur caractère multimédia vers la pertinence. Eric Langlois, Professeur et chercheur en Muséologie et patrimoines + cybermuséologie, ÉMI - École multidisciplinaire de l'image / Université du Québec en Outaouais ; Doctorant en Muséologie, médiation et patrimoine – Université du Québec à Montréal Mail : [email protected] ou [email protected] Anna LESHCHENKO Digital dimensions of the museum: defining Cybermuseology's subject of study 'Cybermuseology' (field that connects museum and digital media) emerged in the late 1990s, when the availability to access the Internet increased dramatically for most people. The term has been mentioned a considerable number of times in the museological literature since then. Nonetheless, this relatively new museological trend and term have still not received a 89 worldwide recognition, while the field itself has been enriched by new digital media and the emergence of new museum jobs like Director of Digital Media, Director of Interactive Technology, Web Application Developer and many others. The article presents the necessity for museum professionals of becoming aware of Cybermuseology as a field of research that could unite their efforts in dealing with new challenges. The only theoretical article that analyzes cybermuseology as a new field was published in 2005. Most of the conferences, course programs and articles in this field are Canadian. Although some of the researchers who identify their works as a part of cybermuseology (mostly Canadian) state that it has become a field of knowledge, the subject matter of this field is still vague. Besides, the relation between Cybermuseology and General Museology has not been defined yet. From the meta-museological point of view, the key questions in this matter are: 1) What are all the «cyber» dimensions of the museum? 2) Is Cybermuseology a research field or is it an applied discipline? Tracking and registering various digital dimensions of the museum will allow us to outline the scope of the field — this will answer the first question. Analysis of the papers devoted to cybermuseological issues will address the second question. This paper aims at giving an overview of the bibliographical material as well as of the impact of digital media used in the museum nowadays on creation of new ways of museum communication and participation. Anna Leshchenko, lecturer at the university, researcher, Museology Department, Russian State University for the Humanities Mail : [email protected] Anna LESHCHENKO, Anneta SUNDIEVA Museology in Russia: New Trends Museology is being taught in 35 Russian universities and colleges. A number of theses concerning subjects of General 90 Museology as well as scholarly works about museums’ mission and significance have been written in the last 20 years. There has recently been an important change in a scientific hierarchy on a state level: Museology entered into the list of the culturological disciplines. That was the consequence of the expansion of the research field of modern museology, which includes other forms of heritage preservation, along with museums. More and more museologists study museum not only as an institution, but as a cultural form, which opens new perspectives for deeper scholar research. In our opinion, Museology as an academic discipline plays an important role in the training of museum professionals in Russia. Its formation into a scientific discipline is an ongoing process. As a discipline it unites a specific field of knowledge, growing professional community and mechanisms of formation of the profession. However, the question of the place of museology in the science system continues to be controversial. The link between Museology and museum practice in Russia has been traditionally close. The museological researches have been rapidly reacting to the emerging social issues in museum sphere, such as society consolidation, communities’ selfidentification, working with disabled people, etc. This article presents a study of the most topical ideas and trends in the Russian museum's science. We also offer the analysis of museologists’ self-identification, based on the results of the questionnaires distributed among renowned Russian museologists and museum specialists. Anneta Sundieva, Cand. Sc. (History), associate professor at the Russian State University for the Humanities Mail : [email protected] Anna Leshchenko: lecturer at Russian State University for the Humanities, researcher. Mail : [email protected] 91 Olaia FONTAL MERILLAS, Sofía MARIN CEPEDA El patrimonio como fluido: la educación patrimonial orientada a la inclusión social Entender el patrimonio, siguiendo a Fontal (2003), como las relaciones que se establecen entre personas y bienes, supone comprenderlo como fluido, como sustancia contenedora y cambiante que posibilita la generación de identidades individuales y sociales. La educación patrimonial, en este sentido, se ocupa de generar las condiciones idóneas para crear patrimonios, a través de procesos de enseñanza/aprendizaje. Todo individuo encuentra su lugar en ese medio líquido que posibilita el movimiento, la generación de vínculos, hilos que nos unen a los bienes, lugares, museos, historias. Es lo que Falcón (2010) denomina plazas afectivas, manantiales necesarios en todas las personas, espacios patrimoniables. Es la diversidad una realidad presente, latente, actual e indiscutible. Entonces, ¿Por qué existen todavía experiencias de segregación en educación patrimonial? Comprender la patrimonialización como proceso educativo supone entender el patrimonio desde el punto de vista del desarrollo y aprendizaje en las personas, ya sea a nivel individual o colectivo, en la construcción de su identidad individual y su pertenencia en una identidad colectiva. Hacer, por tanto, un uso educativo del patrimonio, requiere una comprensión de la educación patrimonial como fluido o puente hacia la inclusión. Nuestra investigación se enmarca en el proyecto de investigación nacional OEPE: Observatorio de Educación Patrimonial en España, Análisis de la educación Patrimonial en España (Ref. EDU2009/09679), proyecto de I+D+i dirigido por la Dra. Fontal desde la Universidad de Valladolid, observatorio de referencia en España que nos permite configurar una base de conocimiento extensa en torno a las prácticas de educación patrimonial y museos en los últimos años. Constatamos que existe un contraste significativo entre las demandas sociales actuales, -reflejadas en las leyes y reclamadas por los expertos-, 92 y la realidad de la práctica en torno a la educación patrimonial y la accesibilidad Nuestra investigación se apoya sobre esta sustancia teórica y se orienta hacia la creación de un modelo flexible y único, necesario para la inclusión de todas las personas, en su diversidad, en las prácticas de educación patrimonial, concretándose en el modelo educativo de calidad que definimos en nuestra tesis doctoral. Sofía Marín Cepeda, PhD Student, Beca FPI del Ministerio de Ciencia e Innovación en la Universidad de Valladolid, Facultad de Educación y Trabajo Social, Departamento de Didáctica de la Expresión Musical, Plástica y Corporal Mail : [email protected] Olaia Fontal Merillas, Directora del Observatorio de Educación Patrimonial en España (OEPE), Coordinadora del Plan Nacional de Educación y Patrimonio (PNEyP), Profesora Titular de la Universidad de Valladolid Mail : [email protected] Diogo Jorge de MELO, Luciana MENEZES DE CARVALHO, Vinicius de Moraes MONÇÃO Nuevas tendencias en museología: perspectivas para una museología amazónica El trabajo hace una lectura del campo museológico en sus perspectivas teóricas y practicas con el intuito en desarrollar un contexto de posibilidades y perspectivas sobre nuevas tendencias en la Museología, temática propuesta para el evento. Añadiendo específicamente con la perspectiva del campo en la región Amazónica en Brasil. Una importante referencia para la premisa está en el facto de que hace poco en esta región se fue formado la primera clase de diplomados en Museología, de la Universidad Federal de Pará, único curso de grado superior específico de la región. Así, pensar en una expansión de los 93 cursos de grado superior y la implementación de un programa de posgrado es un sueño que empieza en ser deseado. Sin embargo, no se puede negar que en la región ya posee una antigua “tradición Museológica”, principalmente por la constitución del Museo Paraense Emílio Goeldi, uno de los mas antiguos museos de lo país; mas allá de los experimentos museológicos únicos como el Museo Magüta de los indios Ticunas en el Acre y el Muso Sacaca de la sustentabilidad en Macapá. Así, la reflexión del trabajo se ha pautado en contexto Amazónico, con las sus posibles diversidades y singularidades museológicas, principalmente por el trazado del perfil del Estado de Pará y de la ciudad de Belém y sus adyacencias. De manera, realizaremos el ejercicio especulativo sobre el futuro de la Museología o las suyas nuevas tendencias. Diogo Jorge de Melo - Museólogo, Profesor de la Universidad Federal de Pará y Doctorando en Enseñanza y Historia de Ciencia de la Tierra de la Universidad Estadual de Campinas. Mail : [email protected] Luciana Menezes de Carvalho – Maestre y Doctoranda en Museología y Patrimonio (Universidad Federal de la Provincia del Rio de Janeiro – UNIRIO / Museo de Astronomía y Ciencias Afines). Directora del Museo de la Memoria y Patrimonio de la Universidad Federal de Alfenas. Mail : [email protected] Vinicius de Moraes Monção - Pedagogo. Maestría en Educación de la Universidad Federal de Río de Janeiro PPGE/UFRJ. Mail : [email protected] 94 Snezana MIJAILOVIC, Gloria ROMANELLO Nouvelles tendances, vieux problèmes? Le cas de la réception des « parcours » à la Villa Méditerranée de Marseille La Villa Méditerranée de Marseille, après quelques événements ponctuels et l´organisation des visites architecturales, a été définitivement ouverte au public en juin 2013 avec l’inauguration des deux « parcours » d’exposition de caractère audiovisuel. Depuis le début, l’effort expositif de ce nouvel équipement culturel, géré entièrement par la Région, semble être marqué par une volonté réformatrice et pionnière, soit dans le domaine des contenus proposés, soit dans la façon dont ces contenus souhaitent être communiqués aux publics. En effet, déjà dans l’initial discours institutionnel l’exposition se fait « parcours », le commissaire « narrateur », le médiateur « agent d’accueil » et finalement le visiteur devient « acteur » (Dossier de présentation et dossier de presse, Villa Méditerranée, 2013). Quelles sont donc les conséquences de ce glissement terminologique dans l’expérience quotidienne de l’institution ? Comment s’intègre ce supposé changement programmatique dans la relation avec les publics ? Quel est en définitive leur retour ? Quel est le message qu’ils véhiculent ? À travers l’usage combiné des entretiens semi-directifs et d’une observation participante auprès des publics de la Villa Méditerranée, cette étude vise à franchir les limites des définitions fermées au service d’une perspective critique qui observe la relation entre les attentes institutionnelles et l’évidence de la réception des « parcours » proposés. L’analyse de l’expérience de visite nous oblige à reconnaître des larges zones d’ombre dans le procès d’évaluation et interprétation de la part des publics et, au même temps, elle nous parle ainsi de la perception globale (des fonctions) de cette nouvelle offre culturelle marseillaise qui semble ne pas être si insensible et émancipée par rapport a l’évidente proximité, à la fois spatiale et thématique, avec la grande étoile, le MUCEM. 95 Snezana Mijailovic, Doctorante à Aix-Marseille Université et Université degli Studi di Milano, Rattachée au LAMES (Laboratoire méditerranéen de Sociologie), UMR 7305 , MMSH – Maison méditerranéenne des sciences de l'Homme Mail : [email protected] Gloria Romanello, Doctorante dans le Programme de Doctorat en Gestion de la Culture et du Patrimoine, Rattachée au CECUPS - Centre d’étude culture, politique, société, Département de Théorie Sociologique - Faculté d’Économie Université de Barcelone Mail : [email protected] Nicole MOOLHUIJSEN Revisiting Participation: Questioning Old ‘Masters’ and historical paintings This paper is based on a unpublished master’s research that has critically assessed recent developments in the display of Old Masters and historical paintings in the UK. The research aimed to identify curatorial practices and interpretative strategies that whilst retaining the integrity of the objects’ history and respecting the expertise of professionals devoted to their study, make artworks accessible to visitors and engage the audience in the development of the displays. The research has been conducted in order to propose useful frameworks of practice for museums where these artworks are largely interpreted according to the art historical canon, speaking an obscure language for the contemporary and multicultural global audience. As a consequence, whilst the international debate is proposing participative models of museums, the gap between curatorial practices and museological debate is increasing. The paper intertwines theoretical and epistemological reflections with observations of current museum practice. After the contribution of communitarian museology and the acknowledgment of objects being ‘polysemic’, a downfall of the museums literature has been the lack on discussion of the 96 position of the specialist value of artworks in the development of socially relevant displays. This resulted in artworks being largely presented from an art historical point of view. It will be discussed how by validating objects’ socio cultural history, diverse expertise within the museum work force can be valorised and how new professionalism can emerge and collaborate to include new voices and develop participatory and accessible displays. Hopefully, by engaging with stories that unpack relevant themes for the contemporaneity, visitors, professionals and collections can play a proactive role in transforming the museum in a forum for debate. Nicole Moolhuijsen, MA in Art Galleries and Museums Studies at Leicester University, Young museum professional with experience in marketing and visitor studies, ICOM Italy, Veneto Regional Committee Mail : [email protected] Bariaa MOURAD The Anthropology of the Museum : Epistemology and Museal Ethics between Science, Creativity and Cultural History The production of the museum's "knowledge" is rooted in a long tripartite tradition of collection, research and communication. This article attempts to analyze whether this aspiration is always pertinent in the face of new technologies and radical political changes during the last two decades, where certain mercantile interests encroach on the scientific reflection of our conditio humana in general, and on museology in particular. Our concern is the interaction between the exhibition and its reception; and epistemologically inspired by social-psychology of science to discern the central motivations and ‘legitimating discourses’ of exhibition and collection politics that dispute distinction and hegemony in the field of museology. Just like art, science and education - museology is as well a particularly disputed field since their common creative quests produce knowledge and, depending on the theme, ideology notably during 97 conflict or in economic crisis. Of crucial importance for museology seems to be the epistemological definition of an independent museum connected to the question of exhibition and collection ethics – which are nowadays increasingly sidelined by market forces. The focus of many exhibitions shifts away from scientific analysis and research, that is the cultural capital, to the economic capital. On the basis of their historically grown power of definition and prestige, the exhibitions and collections of a museum can play nowadays an important value-boosting and/or manipulative role through exchange and certain market-oriented exhibition strategies. Notably in the context of new multi-media platforms and presentation technologies (e.g. cybermuseology), the objectives of museology are prone to oscillate between a sacred new aristocratisation and propaganda. Eventually, we attempt to briefly illustrate the common practices and important differences between cultural heritage programs, the technical/scientific/historical functions of museums as opposed to the function of contemporary art museums, in the context of mercantilism and ideological production. Mourad Bariaa, Researcher and Independent Curator, University of Applied Arts Vienna (Universität für Angewandte Kunst, Wien) Mail : [email protected] Nathalie NOEL-CADET, Céline BONNIOL La création contemporaine comme muséologie participative, le musée comme espace de spectacle vivant. La construction de dispositifs liés au spectacle vivant et de projets de création contemporaine pour proposer un éclairage différent sur une collection ou sur un lieu de patrimoine est une situation de plus en plus fréquente. A titre d’exemple, après Tony Cragg et Wim Delvoye, c’est Loris Gréaud qui investit cette année le musée du Louvre. Autre haut lieu du patrimoine français, le château de Versailles invite depuis plusieurs années un artiste contemporain à exposer dans ses murs et ses jardins. La création contemporaine, qu’elle relève des arts plastiques et 98 visuels ou du spectacle vivant devient dans certains cas un objet hybride, au carrefour entre médiation et création. Notre communication souhaite présenter ce processus dans le contexte développement culturel que connaît La Réunion depuis quelques années. Malgré une situation de crise qui handicape les compagnies et les artistes et voit les budgets de subventions diminuer, l’offre artistique et culturelle sur le territoire réunionnais a significativement augmenté ces dernières années. Des équipements culturels ont vu le jour, d’autres sont en devenir, les programmations s’étoffent. Dans ce contexte de développement, de quelle manière les dispositifs de médiation sont ils conçus pour rendre « la muséologie vivante » ? Quel est le rôle de l’action culturelle et de la création contemporaine dans la construction de nouvelles expériences muséales ? Quels sont les modes de connexions entre différents champs : musée d’histoire et art contemporain, espace muséal et spectacle vivant ? Quels nouveaux discours sont générés par ces connexions ? ces nouvelles expériences proposent-elles « de faire de la muséologie un spectacle participant » ? Nous répondrons à ces questions à travers l’analyse de deux exemples réunionnais : la création du spectacle déambulatoire Somin Vavang à l’occasion du centenaire du musée Léon Dierx, l’unique musée d’art de La Réunion; la proposition artistique d’une jeune plasticienne à l’occasion de la manifestation Nuit d’art de Pleine Lune proposant une relecture des collections du musée historique de Villèle. Nathalie Noel-Cadet, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication-laboratoire LCF EA 4549-Université de la Réunion Mail : [email protected] Céline Bonniol, docteur en sciences de l’information et de la communication, chercheur associé au laboratoire LCF EA 4549-Université de la Réunion, consultante Mail : [email protected] 99 Effrosyni NOMIKOU Museology without a prefix: some thoughts on the epistemology and methodology of an integrated approach This paper advocates the integrity of museology as a field of study that encompasses all aspects of the museal landscape. Such potential for integrity is based on a solid body of research questions, methods and knowledge domains, rather than piecemeal or loosely connected post-modern approaches to the field. A conceptualisation of museology ‘without a prefix’ promotes a synthetic approach and purpose rather than prescriptive frameworks, and operates beyond common museological divides like objects vs. people, academics vs. practitioners, ‘old’ vs. ‘new’. The integrity of museology is (or should be) largely maintained through the substantiation of theory with empirically grounded arguments. This claim brings forward questions about the epistemology and methodology of an integrated approach. From epistemological perspective, the paper examines the scope of museological knowledge, as well as the degree of expertise developed in various domains. In terms of methodology, it outlines current methods, tools and research practices with particular focus on the rise of ethnographic studies. Effrosyni Nomikou, PhD in Museum Studies, University College London, ICOMON Board member Mail : [email protected] 100 Marie Clarté O’NEILL Développement d’un outil international de pilotage des programmes éducatifs et culturels: L’instrument d’analyse “Best Practice” ICOM/CECA Une recherche systématique, menée en 2010 auprès du réseau des membres de l’ICOM/CECA et destinée à identifier en quoi le comité pourrait contribuer à l’enrichissement des pratiques professionnelles, a fait apparaitre un besoin important des membres de se référer à un corpus identifié de “bonnes pratiques” dans l’élaboration des multiples programmes offerts par les musées à travers le monde à leurs publics. Cette requête se heurtait, dès l’abord, à diverses difficultés: Quelle approche permettrait de servir des musées de natures et de tailles très diverses? Comment donner un caractère fondamentalement international aux propositions faites? Comment échapper au piège de préconisations rendues nécessairement inadaptées par ces environnements multiples? C’est la forme “outil de pilotage” qui a été choisie, incitant les concepteurs et opérateurs de programmes à se poser une suite systématique de questions tout au long des phases de conception, de mise en oeuvre, d’évaluation/appréciation et de remédiation de leurs programmes. Ces questions sont multiples, convoquant, de manière exigeante, des dimensions théoriques (ex: quels degrés de pertinence institutionnelle, scientifique, sociale, économique pour le programme analysé), scientifiques (ex: Quel choix d’outils d’appréciation/évaluation), opérationnels (ex: Quelle nécessité d’évolution entre le produit conçu et le produit réalisé?). Le mode d’élaboration choisi a été le mode participatif, une trame de départ étant proposée par une équipe de conception resserrée, puis soumise aux propositions et corrections du réseau ICOM/CECA. L’outil est actuellement publié sur le site du comité dans sa forme “work in progress”. Il suscite, à la fois, intérêt, crainte et critiques qui devraient progressivement en impacter le contenu. 101 Marie Clarté O’Neill, Chargée d’enseignement Ecole du Louvre, Institut National du Patrimoine, Membre du bureau de l’ICOM/CECA pour les Best Practice Mail : [email protected] Maria Cristina OLIVEIRA BRUNO La pédagogie muséologique et l'expansion du domaine scientifique de la muséologie Cette communication se propose de présenter les principales caractéristiques du champ épistémologique de la muséologie, considérant qu'il s'agit d'une discipline appliquée, qui opère dans la hiérarchie entre la muséologie general, muséologie spécial et muséologie appliquée, a partir du l`articulation entre les instances conceptuelles / réflexives et expérimentales / pratiques. Pour cela, nous avons abordé deux arguments de discussion. D'une part, l'indication de la chaîne opérationnelle de procédés du sauvegarde (de conservation et de documentation) et de la communication (exposition et de l'action éducative et culturelle) comme la pièce maîtresse de la structuration et la mise en œuvre des activités muséologiques. En outre, la proposition relative à l'interaction entre les champs museologiques, ce qui indique que le champ essentiel est configuré du fait muséal , le champ du interlocution maintient le phénomène muséologique et est responsable des approches interdisciplinaires et multidisciplinaires et, à son tour , le champ de projection permet le dialogue avec la société . Avec ces arguments, nous voudrions proposer l'extension du la scéne épistémologique à partir de l`insertion de la notion de “pédagogie muséologique” comme résultant des operatións intrinsèques à fait, phénomène et processos, présentées cidessus, et aussi comme un élément pertinent à insertion de la muséologie dans le domaine des Sciences Sociales et Appliquées. A cet effet, cette pédagogie peut etre compreendre entre les éléments suivants : l`identification de la muséalité qui est responsable de propositions de encourager l'observation et la perception; l'amélioration de la perception sélective qui reitere 102 la potencialité du l'exercice du regarde et l'identification des ce qui se voit; ce réveil de possibilités de perception et d'identification conduit à un traitement des engagements de certains biens qui , à son tour, induisent l'utilisation qualifiée de références culturelles , de plus en plus les routes constitutifs du patrimoine culturel en raison de l'appréciation de la héritage. Ces opérations systématiques et systémiques dans le contexte des politiques publiques de la culture, de l'éducation et l'inclusion socio- culturel peut permettre des multiples formes d'interprétation, presérvation et la diffusion de biens sélectionnés. Maria Cristina Oliveira Bruno, Spécialiste en Muséologie (FESP-SP), Maîtrise em Histoire Sociale et Doctorat en Archéologie (USP), Livre-Docência et Professeur Titular en Muséologie (USP). Muséologue et Professeur de Musée d'Archéologie et d'Ethnologie de l'USP et Coordonnateur du Programme d'Études Supérieures en Muséologie (USP) Mail : [email protected] / [email protected] Jaeyeon PARK Musée méditerranéen sans muséologie méditerranéenne : identité vague du musée national des Beaux-Arts d’Alger Avec l’ouverture solennelle du MuCEM, la méditérranéité émerge comme une problématique majeure dans le domaine de la muséologie. Cette conception identitaire facilite l’aménagement muséal en englobant plusieurs substances historiques et géographiques. Par contre, la question de la substance ‘matérielle’ de la méditérranéité dans les régions méditerranéennes reste à réfléchir. Depuis le temps moderne, la méditérranéité est définie et visualisée stratégiquement par les européens « septentrionaux », pour son expansion et cette stratégie se reflète bien dans la muséologie du musée des Beaux-Arts d’Alger. 103 La sensibilité à la double historicité – l’algérianité et la francité – constitue l’image méditerranéenne, l’Europe et l’Orient fusionnant pour créer un nouveau monde. Le passé latin devient une merveilleuse source de légitimation de l’entreprise coloniale et l’Algérie va être considérée tout naturellement comme une province perdue de la latinité. Certes, le musée national des Beaux-Arts d’Alger est né de la volonté des politiques. Malgré trentaine d’années du développement stable soutenu la politique coloniale, ce musée méditerranéen s’affronte à une situation complexe et délicate après l’Indépendance. Le problème le plus sérieux et fondamental est que le musée reste en marge de la vie sociale et culturelle des Algériens. En état de délabrement, le terrible vide règne l’ambiance du musée qui ne suscite pas la curiosité et l’intérêt des visiteurs. Pour la muséologie de l’avenir, l’effort d’insuffler un esprit nouveau en essayant d’enlever l’image poussiéreuse qui étouffe le musée ne suffit pas ; il faut une réflexion essentielle sur politique d’acquisition et fonction de l’institution. Par cet exposé, je voudrais souligner la nécessité de réflexion critique sur le contexte de la naissance de musée et son histoire organique du musée des Beaux-Arts d’Alger, où l’identité méditéranéenne a été formée et modifiée. Jaeyeon Park, Doctorante en histoire de l’art, HiCSA, Université Paris 1 Mail : [email protected] 104 Sara PÉREZ LÓPEZ El concepto de interpatrimonios. intercambio cultural como resumen de la inclusión social en el patrimonio para el colectivo sordo. La configuración de espacios comunes entre culturas en los espacios museísticos Presentamos un texto en el que se desarrolla parte del pensamiento desarrollado en nuestra tesis doctoral titulada “Educación artística y patrimonial para la percepción, comprensión y reflexión del colectivo sordo en el ámbito museal”.Desde la educación patrimonial debe tenerse en cuenta la incidencia que tiene en la reconfiguración, ya no sólo identitaria, sino cultural. La puesta en escena del acto educativo utilizando para ello el patrimonio como medio y fin, da lugar a espacios imaginarios generados a partir de la puesta en común de los vínculos que pueden establecerse. En este sentido, entendemos que: (…) el concepto de patrimonio se refiere a la relación existente entre bienes y personas. Esta relación no es unidireccional ni única, sino que puede expandirse y enriquecerse en varios sentidos. Así, las personas pueden establecer vínculos con los bienes, entre sí a partir de diferentes bienes o en otro sentido: entablar vínculos con los bienes a través de las personas. Este galimatías tiene una fácil explicación: el trabajo a través de la educación patrimonial parte de vínculos sentimentales, es decir, de lo subjetivo y particular hacia lo compartido, de forma que la subjetividad individual puede sumarse a otras diferentes, aumentando el poder de asimilación y sensibilización hacia los objetos, a través de la creación de espacios de diálogo y aprendizaje de carácter sumamente enriquecedor. (Pérez, 2013, 59). La generación de vínculos, identificación e identización, puede darse en varias direcciones. El patrimonio, atendido desde la educación en un contexto grupal, desencadena la generación de relaciones interpersonales, inter-experienciales, y, en definitiva, interpatrimoniales, puesto que ya la propia idea alude a patrimonio compartido entre colectivos culturales Éste término 105 alude, por tanto, a una de las tantas consecuencias al que el trabajo educativo patrimonial da lugar: Los espacios interpatrimoniales son generosos lugares donde aprender y ser aprendido, donde mostrarse y mostrar elementos que son propios a cada uno de los participantes, para que el resto pueda beber de su experiencia y aportar la suya propia. De este modo, se van construyendo activamente nuevos significados que quedarán reflejados en un cambio de pensamiento derivando en un cambio actitudinal hacia el patrimonio en su conjunto, a través de la sensibilización. (Pérez, 2013, 60). Así, al generar espacios compartidos en que las experiencias mueven la puesta en común para la adquisición de conocimientos, se gestan conexiones, a modo de red, entre los diferentes agentes que se activan y participan de la educación patrimonial: Bienes, personas, vínculos, vivencias, sentimientos, espacios, lugares, pasado y presente. Estas conexiones surgen del diálogo, el cual caracteriza a los espacios interpatrimoniales: Si algo caracteriza estos espacios interpatrimoniales es el diálogo; sensaciones y sentimientos compartidos y traducidos en palabras que vehiculan un recorrido hacia encuentros y desencuentros de sensibilidades que consiguen conectarse, a pesar de la distancia que une las diferentes edades, culturas, localidades o ámbitos de trabajo. Y es que realmente esa aparente distancia no es tal, puesto que los objetos surgen de necesidades propias al ser humano que van más allá de todas estas aparentes barreras. Estos espacios que surgen de la unión entre distintas individualidades dan lugar a nuevas identidades colectivas, en las que cada individuo, con su bagaje cultural, tiene algo que aportar para construir un nuevo patrimonio, el patrimonio de todos. (Pérez, 2013, 59). Sara Pérez López, Doctoranda. Profesora universitaria. Instituciones de referencia: Universidad de Valladolid, España. Observatorio de Educación patrimonial en España (OEPE) Mail : [email protected] 106 Juliane C. PRIMON SERRES, Viviane TRINDADE BORGES Los museos en antiguos leprosarios y el sufrimiento: tendencias, instituciones y actores sociales Delante de la obsesión conmemorativa y la emergencia de la memoria como una de las preocupaciones políticas y culturales de las sociedades contemporáneas, la preservación de los vestigios del pasado se han tornado una demanda de la sociedad y los museos actores imprescindibles en esos procesos. La proliferación de lugares de guarda de recuerdos, los cuales se ofrecen como garantías contra el olvido, ayudan la ampliación de lo que debe considerarse patrimonio cultural. El deseo de preservación también englobó los espacios y las experiencias relacionadas al trauma y al sufrimiento. La patrimonialización de espacios que buscan el recuerdo de tragedias, se presentan como consecuencia de la expansión de la noción de patrimonio e de la preocupación de políticas de memoria que buscan garantizar la preservación como una manera de reconciliación con un pasado traumático. Esas practicas pueden ser observadas en Europa (memoriales de guerra, campos de concentración); América Latina (espacios relacionados a las dictaduras militares), en Asia o África (memorial de los genocidios). Sin embargo, las políticas de memoria que permiten rememorar y preservar locales de memoria relacionados a otros tipos de sufrimiento, pueden promover la patrimonializacion de otros pasados, como la historia de los cárceles, de los hospitales, de las leprosarias. La musealización de esos espacios en general presentan las mismas comunidades/actores involucrados en los procesos patrimoniales. La propuesta de esa comunicación es presentar y analizar ese fenómeno en relación a musealización de los leprosarios, antigos locales de aislamiento de los enfermos de lepra, en los cuales esos moradores desean preservar sus memorias. Serán presentadas las experiencias de musealización de los espacios de dos instituciones en el sur de Brasil: a lo del Hospital Colonia Itapuã en Río Grande del Sur y la Colonia Santa Teresa en Santa Catarina. Esos casos permiten 107 plantearse cuestiones importantes en esos procesos, que pueden ser consideradas nuevas tendencias en relación a los museos, sus colecciones y actores involucrados. Juliane C. Primon Serres, Doctora en Historia, Profesora de Museologia en la Universidad Federal de Pelotas, Brasil Mail : [email protected] Viviane Trindade Borges, Doctora en História, Profesora de História en la Universidad Estadual de Santa Catarina, Brasil Mail : [email protected] Odalice Miranda PRIOSTI LE SALON DE LA MEMOIRE – La collecte participative de la mémoire communautaire Il s´agit de la création d´une méthodologie et un espace spécifique pour l’ enregistrement spontanné des narratives, des rapports, des histoires de vie des habitants et des travailleurs d’ une banlieue periurbaine de Rio – Santa Cruz et proximités. Celà compose un tableau du quotidien de cette banlieue, au service de la recupération des lacunes et des mémoires oubliées ou tellement non valorisées des personnages anonymes, détenteurs d´une mémoire communautaire qu´íl faut sauvegarder dans le temps. Parce qu’on travaille la notion de processus inachevé sur une construction continuée et avec la notion de protagonisme communnautaire pour la sauvegarde de cette mémoire, l´investissement part d´ une métodologie de collecte participative. L´ecomusée garde e exhibe cette mémoire en risque de disparition à tous les autres membres de la communauté et aux potentiels visiteurs du SALON DE LA MÉMOIRE. C´est une stratégie a long terme pour une exposition transmidiathique de ce potentiel patrimoine audiovisuel, de montrer les narratives et l´image des protagonistes culturels. La soutenabilité de ce processus ouvert et inconclu s´apuye sur la vraie demande qui existe – le besoin d´enregistrer le “ vécu” par des personnes communs, par eux-mêmes. Chaque rapport, chaque narrative, chaque 108 fragment vont se joindre au patrimoine de la mémoire de la population locale. Pour atteindre les objectifs de valoriser la mémoire en construction des habitants de Santa Cruz, de collecter, garder, enregistrer et exposer la mémoire vivante des habitants et des travailleurs de la banlieue. Une exposition ouverte à tous qui veulent garder leur mémoire et la partager avec les futures générations. Une métodologie de collecte participative de la mémoire communautaire à partager avec le monde muséal. Odalice Miranda Priosti, Docteur em Mémoire Sociale Chercheur en Mémoire Sociale, Ecomuséologie, Museologie Communautaire, Museologie Sociale, Gestion et Mediation des Écomusées/ Musées Communautaires Institution(s) de rattachement: NOPH / Ecomusée de Santa Cruz ; ABREMC – Associação Brasileira de Ecomuseus e Museus Comunitários Mail : [email protected] ; [email protected] Karina PRONITCHEVA Le luxe qui envahit les musées : du mécénat au co-branding Depuis les années 1970, le mécénat était devenu un moyen courant pour des entreprises commerciales d'associer leur nom à une manifestation culturelle. Par la suite, à la recherche d'un mode de communication encore plus efficace, les marques de luxe, soucieuses de se donner une allure créative et d'actualité à la fois, songent au soutien de l'art contemporain qui aboutit finalement à la création de nombreuses fondations (Cartier, Hermès, PPR, Louis Vuitton). L'ouverture des nouveaux marchés dans les années 90 poussent les marques à élaborer un nouveau discours face à de nouveaux consommateurs, tout en se distinguant des marques concurrentes : elles trouvent leur nouvel argument de vente en leur propre histoire. La vague de la patrimonialisation qui commence alors dans l'univers du luxe français, italien et allemand se traduit, autour de l'année 2000, 109 par la création des musées de marques (Cartier, Breguet, Ferragamo, Gucci, Porsche, etc.). La fréquentation de ces musées restant limitée, l'idée d'une exposition dans un musée d'art émerge rapidement et prend alors une ampleur inattendue. De grandes expositions de marques comme Breguet, Chanel ou Dior, s'enchaînent depuis 2004 dans les plus importants musées de Russie et de Chine, deux marchés prometteurs. Cependant, Paris reste, pour les groupes de luxe, la cible n°1, car fait office de vitrine du luxe français aux yeux des millions de touristes étrangers. A l'heure actuelle, le rapprochement entre les marques de luxe et les musées devient tel qu'il semble désormais possible de parler d'un véritable co-branding. Procédé récurrent dans le monde de l'art via des collaborations des marques avec des artistes (Ron Arad qui crée des flacons de parfum pour Kenzo ; Takashi Murakami qui « repense » les sacs Louis Vuitton, etc.), aujourd'hui, le co-branding va encore plus loin en réunissant un brand muséal et un brand commercial dans la création conjointe d'une exposition, destinée à avoir un grand écho auprès du large public. Karina Pronitcheva, doctorante, Ecole du Louvre/Université Paris 3 ; titre de thèse « Exposer des parfums français contemporains dans un espace muséal : entre art et commerce » Mail : [email protected] Sara RADICE Design and participatory practices enhancing the visitor experience of heritage The paper is partially drawn upon the Author’s PhD research that has the overall aim to envision novel paradigms for audience engagement within cultural heritage, starting from the assumption that the emergence of new patterns for culture transmission opened to new possibilities for participatory approaches in the design of heritage experiences. In fact, the relation between audiences and museums increasingly needs to be reconsidered within the contemporary sociocultural context, 110 in which the traditional portrait of the public as a passive spectator is inapplicable to the contemporary user. The paper moves from the discussion of the emerging role of cultural institutions, which are shifting from being provider of content and designer of experience, to becoming facilitator of experiences around content, often supported by the potential that digital technologies have in enabling novel practices of audience engagement within heritage. These issues are regarded from the design perspective exploring both projects in which audience participation is the final outcome of the design process, and participatory design projects, in which innovation is in the process. By presenting operative insights derived from case studies and literature review, the paper identifies novel design approaches that might support a process of heritage valorization that is socially sustainable for the community that benefit of that heritage, and proposes a framework for the design of effective participatory experiences of heritage, in which visitors are involved in recursive evaluation phases, till the extent of conceiving the exhibition itself as an ongoing and neverfinished product. Sara Radice, PhD student, Politecnico di Milano, Design Department Mail : [email protected] Nina ROBBINS Museological Value Assessment Protecting Disposals: Survey results from Finland This paper discusses the silent issue of disposal in Finnish art museums. Collection management is divided into seven areas: acquisition, inventory, condition assessment, value assessment, conservation, preservation and disposal. For the issue of disposal, in order to draw all previous areas into the same theoretical framework, all of them must follow the same network of values. It is clear that any disposal process is a time- 111 intensive endeavor, which consumes resources before any calculated benefits become evident. When seeking solutions, museums should retain their autonomy when determining the limits of their own collections or terms of preservation. In 2012 a questionnaire regarding disposals was sent to Finnish art museums. The questions were divided into three sections: content, disposals and values. The format allowed possible tacit comments to surface. Such information is not official or written, but is nonetheless very much rooted in everyday museum practices. When asked about the most important values relating to museums’ collections, five values were clearly dominant: artistic, aesthetic, those related to locality, those related to a museum and research values. These five values are an integral part of the value network of Finnish art museums, and can eventually be utilized to help museums clarify their focus. Values related to financial issues were not stressed in the answers The overall negative attitude toward disposal is changing in Finnish art museums. Mainly due to the tacit nature of information surrounding disposal, the younger generation of museum professionals sees it as a useful but under-utilized tool. Value discussion will help tacit information to become more accessible, which will eventually point the discussion towards issue of the impact factor of museums in society. Evidence of this profound impact can be found in the survival of museum items from century to century, i.e. someone has shown them heritological interest lifetime after lifetime Nina Robbins, MA Art History, MA Art Conservation, PhD Student, University of Jyväskylä, Faculty of Humanities, Museology, Helsinki, Finland Mail : [email protected] 112 Gloria ROMANELLO Pour un diagnostic des études de publics. Le rôle des outils de connaissance des publics dans la gestion des musées d’art contemporain en Espagne et en France Dans le cadre d’une étude menée dès avril au septembre 2013 en France et en Espagne, cet article s’interroge sur les effets du procès de démocratisation qui opère à l’intérieur du secteur professionnel de la culture. Aujourd’hui il existe un grand débat autour de la politique des publics et les responsabilités des institutions culturelles vers ses publics (Donnat, 2010), mais quel est réellement le rôle du public ?, comment on le connaît ?, comment on utilise ces connaissances? En ligne avec ce débat, nous avons développé un programme de recherche comparative entre Espagne et France dont la finalité est celle d’analyser la production de la connaissance sur les publics des musées et centres d’art contemporain, un monde qui a connu un développement spectaculaire durant ce dernières trois décennies, où le refrain de la réception des œuvres devient de plus en plus déterminant (Heinich, 2012). En adoptant la perspective totalement interne des professionnels de la gestion de la culture, nous interprétons les résultats de l’exploitation d’une enquête on-line afin de observer les démarches, les opinions et les inquiétudes des spécialistes engagés avec les publics. Parler de l’ample éventail des activités qui font partie du champ sémantique de la politique des publics signifie aussi parler du développement des connaissance des et auprès les publics produites dans les institutions culturelles elles-mêmes, notamment à travers des recherches sur les publics. Dans la conceptualisation qu’on en fait entre les murs du Ministère de la Culture (Eidelman and Jonchery, 2011), étudier les publics renvoie à une idée participative de la culture, où se réalise l’aspiration à la démocratisation des politiques culturelles. Cependant, les changements toujours en cours dans la gestion expérientielle des institutions culturelle elles-mêmes (Gilmore and Rentschler, 2002) indiquent la voie du développement des publics pour des 113 raisons à la fois économiques et socio-politiques (Davallon, 1992). Les études de publics s’ont ainsi faites l’interprète d’un questionnement qui renvoie à la fois à une politique d’action auprès les publics (notamment démocratiser l’accès a la culture contemporaine) que du marketing culturel (dans la volonté de positionner l’institution sur le marché de la culture et du tourisme). Gloria Romanello, Doctorante dans le Programme de Doctorat en Gestion de la Culture et du Patrimoine. Rattachée au CECUPS - Centre d’étude culture, politique, société, Département de Théorie Sociologique - Faculté d’Économie Université de Barcelone Mail : [email protected] Saena SADIGHIYAN Etudes politiques d'une muséologie de la restitution Les demandes de restitution de biens culturels s'invitent depuis la seconde moitié du XXème siècle à la table des controverses patrimoniales, sous une nouvelle forme inédite. Elles s'appuient sur les leitmotive équivoques d'un nouveau paradigme patrimonial international mis en place simultanément par plusieurs réseaux d'organisations internationales chargées de gérer les questions culturelles à une échelle globale à l'instar de l'UNESCO. Le patrimoine, indivis théorique selon les grandes conventions ratifiées par plusieurs Etats membres des Nations Unies, serait en pratique non pas la propriété de l'humanité mais celle d'un Etat, c'està- dire d'une nation (majoritaire) sur un territoire délimité par des frontières. Disposer de la propriété des objets culturels matériels (meubles ou non) serait ni plus ni moins le gage de la souveraineté de l'Etat (post-)moderne. Appliquant cette logique, lorsqu'un objet culturel se trouve sur un territoire autre que celui avec lequel il est identifié par ces expertises internationales, sans généalogie licite expliquant sa trajectoire et son emplacement « hors-lesmurs », une demande 114 de restitution à son « territoire d'origine » peut être formulée par les autorités nationales compétentes. Ce paradigme particulier pose le problème des attachements des objets culturels meubles à leur territoire, et de la construction sociopolitique de ces attachements ; l'enjeu est fondamentalement géopolitique. La contribution se propose d'explorer les multiples enjeux que pose la question de la restitution d'objets culturels à partir d'une étude de la mise en représentation des objets absents dans l'espace musée ; les nouvelles stratégies et représentations de ces attachements de l'objet culturel à son territoire seront également examinées à travers deux enquêtes ethnographiques qui seront utilisées pour montrer la construction et les reconfigurations politiques d'une muséologie de l'objet absent. L'objectif de cette communication est de définir les usages augmentés de ce patrimoine « hors-les-murs » qui questionne l'équilibre patrimonial en jeu. Saena Sadighiyan, Doctorante, European Institute for Urban Studies, Faculty of Architecture, Bauhaus-Universität Weimar (Allemagne) Chargée d'enseignement et directrice de l'atelier de co-design, Département de Sciences Sociales, Institut Supérieur d'Electronique et du Numérique, Brest (France) Chargée d'enseignement : Ecole Normale Supérieure (Ulm) Paris (France), Mines ParisTech Paris (France), SciencesPo. Paris/Poitiers (France), Université catholique de l'Ouest Angers (France), Chercheur-Consultant, INTERREG Dijon (France) Mail: [email protected] Renata SANT’ANNA DE GODOY PEREIRA Voir et lire - Programme d'intégration culturelle des jeunes et adultes en cours d’alphabétisation L'analphabétisme, terme utilisé pour nommer l'état des personnes privées des codes d'écriture et de lecture, dépasse la seule question du savoir. Concernant des catégories de population de tous âges, il révèle une réalité sociale qui empêche le développement personnel, social, économique et 115 culturel des individus. Dans une société où l'écrit domine et où la valorisation sociale se base sur le niveau de scolarité, les personnes privées de ce code sont exclues, ayant une participation limitée dans la vie professionnelle ainsi que dans les domaines de la culture et des loisirs. D'après le Rapport de l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (PNAD 2012), le Brésil compte 12,9 millions de personnes analphabètes. Face à ce constat, et du fait de notre inscription au sein de l'Université, notre Musée a souhaité promouvoir des expériences en direction du public non-scolarisé. Ainsi, nous avons conçu un programme ayant pour but de stimuler un public peu scolarisé à développer le langage écrit à partir de l'expérience avec les arts visuels. Par l'organisation de visites guidées des expositions ciblant jeunes et adultes en processus d'alphabétisation basée sur la méthodologie de Paulo Freire, il s'agit de présenter le musée comme un lieu de plaisir, d'échanges, de connaissance et d'expériences et - surtout, comme une institution ouverte à tous. Les activités autour des expositions sont déployées par l'équipe du Musée dans les salles de classe, au cours et suite aux visites, au sein des écoles, dans un véritable partenariat entre éducateurs d'art et les enseignants. Le projet innovateur peut encourager la création de programmes au sein d'autres musées et institutions culturelles dans un processus de collaboration avec les différents cours d'alphabétisation offerts dans la ville. Favorisant l'accès de ce public aux espaces culturels, ces programmes leur permettent d’exercer leur droit à la culture - condition essentielle pour la construction de la citoyenneté. Renata Sant’Anna de Godoy Pereira, éducatrice au Musée d’Art Contemporain de l’Université de São Paulo – Secteur d’Enseignement et d’Action culturelle Mail : [email protected] 116 Martin R.SCHÄRER Alternate Reality Games and Transmedia Story Telling in museums – promising novelties or unsuitable gimmicks? Alternate Reality Games try to combine the real and the virtual world by interactive Transmedia Story Telling/Transmedia Narrative taking place in real-time (not like console games) and evolving according to the participants’ responses. Traditionally there exist or online information on an exhibition in the real museum world or a completely virtual “exhibition” on the screen only. Alternate Reality Games shift between the two realities. Since 2008 several projects have been launched in museums. Before the appearance of a virtual cyber world it could be said that our life took place in three different realities: the primary real every day one, the secondary fictitious one recombining elements (physically) from the former (for instance in a museum), and the secondary personal recombining elements (intellectually) from the two others. We constantly move between those realities. If we consider that the real and the fictitious realities are both physical (things, people) and that the personal reality is virtual we could, by adding the cyber reality, create a dichotomy physical/virtual. Alternate Reality Games and Transmedia Story Telling use our permanent and very often unconscious shift between the two realities to augment museum experience. The paper will discuss the title question in a museological context including theoretical considerations as well as practical aspects. Martin R.Schärer, President of the Ethics Committee of ICOM Mail : [email protected] 117 Daniel SCHMITT Apports et perspectives du programme de recherche « cours d’expérience » dans les musées Cette communication s’inscrit dans le cadre des SIC en insistant sur la dimension à la fois cognitive et corporelle de l’information. Nous analysons le cours d’expérience des visiteurs en autonomie (sans guide ou enseignant) dans des musées à partir d’enquêtes réalisées en re-situ subjectif. Cette méthode s’appuie sur le socle épistémique de l’énaction, lequel souligne la dimension incarnée de l’information (Varela, 1980/1989 ; Varela, Thompson, & Rosch, 1993). Cette méthode s’appuie également sur la théorie du cours d’expérience (Theureau, 1992/2004, 2006, 2009) et sur des entretiens réalisés en re-situ subjectif (Rix & Biache, 2004 ; Rix-Lièvre 2010 ; Schmitt, 2012). Ainsi nous pouvons saisir, identifier et comprendre les attentes des visiteurs, les savoirs mobilisés, leurs émotions, ce qui fait sens pour ces visiteurs, de leur point de vue, au fur et à mesure de leur parcours et in fine, nous pouvons montrer à partir de quoi et de quelle façon les visiteurs construisent des connaissances dans les musées (Schmitt, 2013). La typicalisation des attentes des visiteurs précise les écueils de la médiation et dessine des pistes de remédiation. De même, la typicalisation des savoirs mobilisés par les visiteurs permet d’identifier des cheminements cognitifs qui conduisent à des expériences négatives de visite. Avec cette méthode, nous disposons d’un outil de diagnostic fin et précis de la médiation muséale au sens large (spatiale et informationnelle), ainsi que d’un outil prospectif de remédiation (Schmitt, 2014a, 2014b). Enfin et surtout, cette méthode semble particulièrement féconde lorsque la médiation s’appuie sur des dispositifs numériques (cartels numériques, visioguides, smartphones, QR codes, réalité augmentée, etc.) car il devient possible de proposer aux visiteurs des informations personnalisées à partir des leurs registres attentes-savoirs, identifiés dans le cours de leur activité. Nous pouvons imaginer des dispositifs prédictifs de médiation dynamique utilisant les attentes et les savoirs 118 mobilisés des visiteurs afin de proposer des contenus spécifiques et pertinents pour chaque visiteur. Paradoxalement, ce processus pourrait favoriser « la magie des musées en renforçant la liberté avec laquelle chaque personne y crée ses propres espaces ». Daniel Schmitt, Maître de Conférences associé (Université de Lorraine) et chercheur associé (Université de Strasbourg), LISEC – Université de Strasbourg (Laboratoire interdisciplinaire des sciences de l’éducation et de la communication) Mail : [email protected] Lúcia SHIBATA Developing an Audience-based Expography for a Geosciences Museum This presentation proposal concerns a research into the expography of museums of geosciences, particularly the conditions for producing exhibitions on scientific themes that reach non-academic audiences. The locus of this study is the Collection of Minerals and Rocks of the Institute of Geosciences, which runs the geology and geosciences undergraduate and graduate programs of the University of São Paulo. This Collection, built up since 1934 for the hands-on mineralogy courses, which currently use another collection, was opened in the 1990s for public visitation and is known as Museum of Geosciences. The profile of visitors has since changed: today, the Institute’s students account for less than 1% of total; school groups, nearly 60%. Its expography, however, was not affected by it or the museological thinking over the years. The specimens’ labels use academic terminology and classificatory rhetoric of geology. We believe it leads to what Ulpiano Bezerra de Menezes (1994) describes as fetish for objects, mystifying them. To draw the society closer to this museum, we plan to adopt a participatory approach to design an exhibition with a methodology comprising action research and 119 front-end, formative, summative and process evaluations, as proposed by Marília Xavier Cury (1999). The action research is to build the museum team’s capacity to make decisions on exhibition design and analysis. The front-end evaluation includes a survey on internal audience (students, faculty and staff), which data will influence which themes and specimens will be articulated in the exhibition. With this this research we expect to discuss methodology in museums, particularly in expography processes of scientific museums. This proposal for presentation and publication in ISS 44 brings up for discussion exhibition aspects analyzed in terms of communication, and problematizes the working method for exhibition design and assemblage in contemporary museums based on a wider museological discussion. Lúcia Shibata, Graduate student of the Inter-unit Graduate Program in Museology at University of São Paulo (Master’s degree), Brazil. Mail : [email protected] Kerstin SMEDS Metamorphosis of meaning in the battle between preservation and disintegration/destruction. New museological research perspectives Ever since the first preservation law ever was defined in France in 1790, the musealization of our lived life and things has been going on. The scale of preservation has escalated relentlessly; today everything we inhabit is potentially susceptible for preservation, including entire cities and landscapes, seas and wilderness. The interval of distance in time between the present and what is preserved has accordingly shortened – if it in 1800 was 2000 years, it is by now 10-20 years or even shorter. We are living in an absurd moment when preservation seems to be overtaking us. Nothing that occurs may pass untouched by the hand of preservation, which treats every happening as a past in becoming. If preservation is a product of modernity, so is the 120 the traumatic relation to Time and the preoccupation with trying to stop it. So is also the quest for authenticity, which has gained ever more significance today. We are carefully selecting and valuing things, balancing on the edge between the authentic and the forge or copy. Museums (in the West) are bellying by the pressure of their enormous collections. Museum, collection and heritage management require ever more funds and has become a major political issue in the post-modern society. Experts and politicians battle with the everlasting issue on what to keep, and what to let go. And why, in whos interest? Many sociologists have been concerned about this phenomenon of modernity. Is this a sound development? All this excessive solicitude as for human material leftovers calls for more attention in museological research. The phenomenon and motives to preserve, and of its opposite, to discard, is, if anything, an important museological objective. Museology is supposed to study man’s “relation specifique” to reality and offer guidance to the practical museum field.I will use sociological theory, but my approach is also metamuseological. This paper presents a post-humanist approach to museums, preservation and collections. Time to leave the Cartesian dichotomy between mind and matter behind, and think entirely differently about the relationship between man and her material world. Kerstin Smeds, professor of museology, Department of Media & Communication Sciences, Umeå university, Sweden Mail : [email protected] Branko ŠUŠTAR How can museums of education create links? New and traditional orientation of school/pedagogical museums in Europe Regards the internet research of educational museum in Santiago de Compostela (Galicia, Spain) we know at the beginning of 21th Century for more than 680 121 school/educational museums all over the world! Majority of them are active in nearly 30 countries Europe (442 or almost 65%), with Germany having the highest number (over 100). But activities of many museums of them are oriented across the borders of traditional museology. School museums that started appearing in the mid-nineteenth century have often been linked to teachers’ societies, as well as to presentations of modern teaching aids, and to contemporary education. Present-day school museums are in different organizing forms: local associations, school history collections as a part of bigger regional or town museums (sometimes connected with schools, universities or other museums) as well the national pedagogical museums. This contrubution present development of new museological orientation in same national educational museums (from France, national museums in slavic coutries e.g. Slovenia, Croatia, Czech Republic, Slovakia, Serbia, Bulgaria, Ukraine to the Netherlands in comparation with some others regional, cities and local school museums and educational collections from Norway to separatelly school museums in Denmark, Germany, Austria, Italy and in some other european countries. It seems that the actual specialities and characteristics of a museum is better shown through the results of the work (i.e. the collected material, exhibitions, research activities, events and other contacts with visitors), carried out during the last few decades than through declarations and definitions. How can school museums creating links? Interesting are various issues connected with the orientation of school/pedagogical museums with regard to nostalgia, education and social activities. A comparison of activities in different school museums opens up issues concerning the experiences of such museums in Europe and elsewhere. The article discusses how through modern exhibitions and research different educational museums in Europe respond to the needs of society to include marginal groups, present contrasting views, and build tolerance and harmony. A particular emphasis is on issues concerned with facing up to a problematic past, endeavours for the creation of democratic values, the presentation of differences in historical experiences and 122 educational-political themes that are judged and evaluated differently. Branko Šuštar, PhD, museum councillor at Slovenian School Museum, Slovenski šolski muzej / Slovenian School Museum, the national museum of education, Ljubljana (Slovenia) Mail : [email protected] Olga TRUEVTSEVA Innovative technology of preservation of nonmaterial heritage in the museums of Siberia This article deals with the information about new forms of work of Siberian museums on the preservation, study, reproduction and introduction of non-material heritage. The author pays attention to both the organization of separate events (actions) and the setting up of permanent structures in the museums of Siberia. Innovation forms of non-material heritage preservation for Siberian museums are Oral History Centers. The major purpose of these organizations is creating of unified collection system, storage, systematization, and publication of historical sources of oral and visual origin on basis of systematically organized work with witnesses and participants of historical events, social and cultural development and everyday experience. The Centre’s activity contributes to the development of sociocultural space of settlements, accumulation of inhabitants’ traditions, cultural continuity support, formation of positive image of a region. Peoples’ traditions, culture and way of life can be saved with the help of ethnographical villages, peasant coaching inns, which are recreated in the separate regions of Siberia for the first time. Separate actions also contribute to the preservation of society’s spiritual culture. For instance, there was a great historical and cultural action “900 days of brotherhood” connected with the 70th anniversary of the Siege of Leningrad and moving of the most valuable museum collections to the new building of Novosibirsk Opera and Ballet Theatre for 123 storage. The range of great exhibitions as a part of the action was planned. A great work has been done on searching and studying of documents. Publications and meetings with the veterans were organized. All digital materials are kept in the museum archives and in the future they will be used for making films, exhibitions, theatre performances and shows. Olga Truevtseva, doctor, professor, Altai State Pedagogical Academy Mail: [email protected] 124