La guerre : un jeu trop dangereux

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La guerre : un jeu trop dangereux
Chronique 15 : La guerre : un jeu trop dangereux!
Sur la fin du conflit israélo-palestinien, je ne peux imaginer, qu’en 2009, il y a encore des gens qui croient
qu’on peut régler un problème en faisant la guerre. Quel bilan peut-on en tirer?
Le 27 décembre dernier, afin de sécuriser les habitants du sud d’Israël, le Tsahal déclare la guerre au
Hamas dans la bande de Gaza. Après 22 jours de combats intensifs et de bombardements quotidiens, on
ne constate que désastre et désolation : 1,300 morts, du côté palestinien, dont 410 enfants et 108
femmes et plus de 5,300 blessés. Du côté israélien, 10 militaires et 3 civils ont perdu la vie, dont certains
par des tirs amis. 4,000 immeubles ont été détruits dans la bande de Gaza et 20,000 autres sont
lourdement endommagés, faisant plus de 50,000 sans-abri. Et pourtant, au moment même où le premier
ministre israélien Ehoud Olmert instaure un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, 17 roquettes du
Hamas sont tirés sur le sud d’Israël, blessant légèrement 3 personnes. Et, comble de l’ironie, on voit sur
les images rapportées par les médias, des soldats israéliens, sourire aux lèvres, quittant la bande de
Gaza, comme s’il s’agissait d’un jeu qui venait de prendre fin. De son côté, le Hamas annonce une trève
d’une semaine pour permettre aux troupes du Tsahal de quitter le territoire palestinien.
Des deux côtés, on crie victoire! L’état hébreu soutient qu’il a atteint ses objectifs et même plus, et de
l’autre, le Hamas promet de poursuivre le combat si Israël continue d’occuper Gaza. Qui croire? Ça
donne l’impression que le monde vient d’assister à un jeu de guerre entre deux groupes pour qui la vie
humaine n’a pas grande valeur. Personnellement, ça m’écoeure de voir des soldats israéliens, heureux
d’avoir massacré des milliers de palestiniens et ça me répugne d’entendre le chef du Hamas, Ismaïl
Haniyeh, déclarer que la résistance était bonne et responsable et qu’elle oeuvrait dans l’intérêt du
peuple palestinien.
Reconstruction
On peut reconstruire Gaza : l’Arabie saoudite est prête à verser un milliard de dollars et les pays
occidentaux participeront à l’envoi de denrées et de vivres dont la population palestinienne a
grandement besoin. Mais qu’en est-il des centaines de femmes et d’enfants qui ont été tués pour rien
dans cette guerre ? Leur vie ne valait-elle pas celle d’Olmert ou d’Haniyeh? Que se passe-t-il dans la tête
et dans le cœur d’un homme palestinien qui perd sa femme ou son enfant injustement dans un
bombardement? Il devient assurément militant du Hamas et grossit les rangs de ceux qu’on qualifie de
terroristes; il cherche désespérément à venger ses proches et veut tout simplement retrouver sa dignité
humaine.
Si la guerre est un jeu, c’est un jeu trop dangereux pour des gens qui n’ont aucun respect de l’autre, de
sa vie, de sa dignité et de sa propriété. La seule solution pour la paix entre israélien et palestinien, c’est
une meilleure répartition du territoire et un respect mutuel entre ces deux peuples. On peut bien dire
n’importe quoi d’un côté comme de l’autre, à cause de la haine et du désir de vengeance qui les
habitent, mais si on veut la paix, il faut reconnaître le droit d’exister et la dignité de chaque israélien et
de chaque palestinien.
Raymond Gravel ptre

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