violente et meprisante : la justice de classe

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violente et meprisante : la justice de classe
VIOLENTE ET MEPRISANTE : LA JUSTICE DE CLASSE !
Extrait du Paroles Libres
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VIOLENTE ET MEPRISANTE :
LA JUSTICE DE CLASSE !
- Articles - 2015 - Octobre 2015 -
Date de mise en ligne : jeudi 15 octobre 2015
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VIOLENTE ET MEPRISANTE : LA JUSTICE DE CLASSE !
Posté par 2ccr le 14 octobre 2015
medef Le 12 octobre, à quatre heures trente du matin, dans les commissariats de plusieurs départements proches
de Paris, l'alerte était au rouge : rassemblement des policiers, dernier briefing sur la mission, vérification des armes
et des gilets pare-balles, répartition des personnels dans les véhicules. L'opération était programmée à six heures
pétantes. Il fallait faire vite et éviter les témoins.
S'agissait-il de terroristes préparant un attentat ? De malfrats impliqués dans de sales affaires ? De voyous en col
blancs spécialistes du détournement de biens publics, anciens membres des gouvernements d'hier et d'aujourd'hui,
de la droite et son extrême ? D'assassins recherchés ? Des responsables de la mort de Remy Fraisse ou
l'arrestation des gros bras de la FNSEA ? Vous n'y êtes pas.
Cette rafle visait plusieurs salariés d'Air France suspectés d'avoir arraché leurs chemises à des membres de la
direction venus annoncer des milliers de licenciements après s'être octroyés, eux et leur PDG, des augmentations de
salaires allant de 30 à 70%.
Manuel Valls, a promis des « sanctions lourdes » contre ceux qu'il avait qualifiés de « voyous ». Ils risquent trois ans
de prison et 45 000 euros d'amende. De quoi seraient-ils coupables ? D'avoir laissé exploser leur colère parce que
leur vie et celle de leur famille est en danger ? D'avoir dit non aux 2 900 licenciements secs annoncés par la
Direction ?
Valls dans tout cela ? Ses ridicules poses martiales et sa pitoyable mise en scène médiatique avec, à ses côtés, les
héros dérisoires du capital chahutés la veille, à nouveau propres sur eux, enchemisés de frais, le Manuel s'est piégé
en procédant, de lui-même, au dévoilement de son véritable statut politique : cul et chemise, lui et son gouvernement
sont à la botte du capital ! Piètre révélation de ce que tout le monde sait, tellement la « macronisation » de cette
gauche aura crucifié jusqu'aux apparences de gauche !
Les organes officiels de communication ont pris le relais et la Tribune n'a pas hésité à titrer « Air France : une
majorité de Français comprend les actes de violence contre la direction« . À longueur de journée, les médias nous
expliquent que la lutte de classe n'existe pas et que les intérêts des travailleurs et du patronat concordent
parfaitement. Mais les mêmes médias, mènent cette lutte de classe en prenant fait et cause pour le patronat contre
les salariés, en défendant les licencieurs contre les licenciés, le capital contre le travail. Qui encore dans notre
société peut accorder foi à des médias qui sont plus proche de la propagande que de l'information ?
On peut rêver d'un jour où les médias passeraient en boucle la détresse des gens qui se retrouvent privés d'emploi
en les assortissant de condamnations ad hoc des agissements patronaux. Ça signifierait qu'on a remis l'économie à
sa place, c'est à dire au service de l'homme au lieu d'en être le despote. Mais, parmi toutes les chaînes de télé, qui
veulent donner l'impression d'une diversité, tous les analystes, tous les experts et les économistes sont tous des
libéraux. Les journaux et autres médias, télévisés ou non ne sont rien d'autre que de la communication dont les
autoproclamés journalistes ne sont que des animateurs. Rappelons que 95% des gros médias sont détenus par sept
milliardaires !
Pour la caste dirigeante la violence physique est insupportable, alors que la violence sociale est totalement légitime,
il n'y a aucune violence à jeter à la rue des milliers de personnes dés l'instant ou les actionnaires sont satisfaits.Alors
que d'un coté l'on parle d'une chemise déchirée, de marque , certes, mais seulement une chemise, l'on oppose de
l'autre des licenciement qui entraineront des milliers de gens dans les affres du chômage et de la précarité, des
divorces et peut-être même des suicides ... elle est ou la justice ? Il est ou ce gouvernement soit disant de gauche ?
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VIOLENTE ET MEPRISANTE : LA JUSTICE DE CLASSE !
L'ordre libéral, c'est ça ! Cela nous montre combien le travailleur n'a plus voix au chapitre. L'opinion publique est
sommée de condamner les salariés d'Air France. Les patrons ont le cynisme discret des tapis feutrés et l'égoïsme
de leurs clubs fermés de décision, les salariés ont le pouvoir de l'émotion brouillonne et de la mobilisation indignée.
La violence des exploités et des exploiteurs ne peut pas être mise sur le même plan. Serions-nous revenus au temps
de la répression anti-ouvrière la plus noire ?
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L'ancien ministre socialiste Jules Moch s'était distingué en 1948 en faisant tirer sur les mineurs en grève. Il les
qualifiait de « racailles ». Manuel Valls a vu des « voyous » parmi les salariés désespérés d'Air France et a fait
donner la police. Les années passent, les méthodes des puissants ne changent pas pratiquant la même violente et
méprisante justice de classe.
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Article de J.P.N réalisé en surfant sur le net
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« Le patronat n'a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles
tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l'intimité d'un conseil
d'administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme
des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers
; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des
marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l'universelle vindicte patronale.
[...] Ainsi, tandis que l'acte de violence de l'ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément
frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe,
elle s'évanouit dans une sorte d'obscurité. »
Jean Jaurès, discours devant la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906
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