Le 13 mai 1958 en Algérie Chronologie des évènements du 13 mai

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Le 13 mai 1958 en Algérie Chronologie des évènements du 13 mai
Le 13 mai 1958 en Algérie
Chronologie des évènements du 13 mai au 6 juin 1958
04 – Vendredi 16 mai 1958
Ces textes sont une synthèse de plusieurs ouvrages que nous allons essayer de
rendre disponible en format PDF - suivre cet article : cela sera annoncé ici.
- Annonce de M. Delbecque
« Algérois, à travers vous, tout le
peuple de l'Algérie et de la Métropole,
nous vous annonçons et nous vous
confirmons que le Comité de Salut
Public vient de renouveler à l'Armée et
au général Salan l'expression de sa
confiance indéfectible.
Le général Salan, au nom de
l'Armée du peuple d'Algérie va vous
dire quelques mots.
Honneur et Patrie,
Algérie Française,
Voici, le Général Salan. »
Ce que vous venez de faire, en
montrant
à
la
France
votre
détermination de rester Français par
tous les moyens, prouvera au monde
entier que, toujours et partout, l'Algérie
sauvera la France.
Tous les Musulmans nous suivent.
Avant hier à Biskra, 7000 musulmans
sont allés porter des gerbes au
Monument aux Morts pour honorer la
mémoire de nos trois fusillés en
territoire tunisien.
Mes amis, l'action qui a été menée ici a
ramené près de nous tous les
Musulmans de ce pays. Maintenant,
pour nous, le seul terme, avec tous ici,
c'est la victoire avec cette armée que
vous n'avez cessé de soutenir, que
vous aimez et qui vous aime.
Avec les généraux qui m'entourent, le
général Jouhaud, le général Allard, le
général Massu qui, ici, vous a préservé
des fellagha, nous gagnerons parce
que nous l'avons mérité et que là est la
voie sacrée pour la grandeur de la
France.
Mes amis, je crie :
Vive la France,
Le général Salan prononce son allocution :
«Nous gagnerons parce que nous l'avons
mérité.»
Léon Delbecque et le général Allard
- Discours du général SALAN
« Algérois, Algéroises, mes amis,
Tout d'abord, sachez que je suis des
vôtres puisque mon fils est enterré au
cimetière du Clos Salembier. Je ne
saurais jamais l'oublier puisqu'il est
dans cette terre qui est la vôtre...
Depuis dix-huit mois, je fais la guerre
aux fellagha, je la continue et nous la
gagnerons.
Vive l'Algérie Française,
Vive De Gaulle. »
- En métropole la censure s’efforce de
cacher l’ampleur du mouvement
déclenché à Alger. Radio-Algérie est
brouillée. La presse métropolitaine est
attentiste.
- Guy Mollet déclare : « La déclaration
du général De Gaulle est plus
inquiétante par ses omissions que par
ce qu'elle contient » .
Les musulmans sont sur le Forum
Guy Mollet
- Paris est quadrillé par des forces de
maintien de l'ordre.
- De nombreux généraux, dont le
général Challe, sont arrêtés.
- Le colonel Faugas, venant d’Alger,
est reçu par Pflimlin et De Chevigné et
leur fait un compte rendu précis de ce
qui se passe en Algérie. Il suggère que
le blocus soit atténué. Refus brutal de
De Chevigné.
- Massu envoie à nouveau
message
au
Président
de
République.
un
la
Texte de
Casbah :
la
délégation
- 17h30 : Les musulmans se joignent
en masse aux manifestants qui se
relaient nuit et jour sur le forum. La
casbah remonte, drapeaux français en
tête, sous les vivats et les fleurs, la rue
qui mène au forum, d'incroyables
scènes de fraternisation se produisent.
la
« Le Comité de Salut Public de la
Casbah d'Alger, représentant 75000
habitants de toutes origines, adresse
au général Salan et au Comité de
Salut Public central de l'Algérie le
témoignage de sa confiance et de sa
volonté de lutter de toute son énergie
pour le salut commun.
Vive l'Algérie Française,
Vive la France. »
Des
musulmanes
symboliquement leurs voiles.
Pierre de Chevigné, Ministre de la
Défense nationale dans le gouvernement
Pflimlin en mai 1958.
de
brûlent
- Mohand Saïd MADANI (membre du
Comité du Salut public d'Alger - 53
ans, père de sept enfants, syndicaliste,
contremaître à la Société de Produits
Chimiques et Engrais de MaisonCarrée)
« Les Musulmans, liés à leurs frères
chrétiens d'Algérie, sont prêts à lutter
avec eux jusqu'à la victoire finale.
Depuis cent vingt-sept ans, la France
est en Algérie.
- Le général Jouhaud,
« C'est un beau jour, c'est un beau
jour pour nous et notre cœur est ému.
Et, par la grâce de Dieu, nous
sentons l'union de tous les cœurs. La
force de cette union permettra la lutte
jusqu'à la victoire finale. »
Puis la foule chante une vibrante
marseillaise et forme une longue
chaine de l’amitié avec les européens.
Lorsqu'elle est arrivée ici, elle y a
trouvé deux millions de Musulmans.
C'est grâce à elle, à sa civilisation, à
ses méthodes, grâce à toutes ses
réalisations que les Musulmans sont,
aujourd'hui, près de dix millions.
Les États-Unis, eux, par contre, ont
rapidement fait disparaître les milliers
d'hommes de race rouge qui habitaient
les territoires qu'ils ont conquis, alors
qu'ici la France a fait de nous des
hommes dignes de ce nom.
Les chiens du F.L.N. doivent
disparaître. L'Algérie est française et
restera française. »
Mohamed Saïd Madani, membre du
Comité de Salut Public d'Alger, s'adresse
à la foule massée sur le Forum
- M. Arnould du Comité d'entente des
Anciens Combattants
« Tout à l'heure, M. Madani a fait le
serment de poursuivre la lutte jusqu'à
la victoire finale. Ce serment, je le
réitère avec vous car nous n'avons
qu'un seul cœur. Que Dieu nous
garde.
Et maintenant, nous allons montrer au
monde la force de notre union. Pour
cela, nous allons tous nous prendre
par la main et former la grande chaîne
de l'amitié. »
Des délégations musulmanes
- Comité de Salut Public de la
Casbah
Ouladj Ali,
Merabet Athmane,
Frèche Maurice,
Zefouni Yahia,
Kais Djema,
Bellout Ahmed,
Sans René,
Zenou René,
Hattab,
Kaddour Ali,
Kerdjani Bachir,
Mansouri Mançour,
Djaoud Saïd,
El Madaoui Bachir,
Ferroudji Ahmed,
Médina Jean,
Bauzil,
Hadj Ali Mohamed,
Zittouni Ali,
Ayache Alfred,
Chelali Ziane,
Ouznadji Amar,
Toualbia Abdeikader,
Allalou Hacène,
Guettât Mouloud,
Boussa Mohamed,
Bella-Frèche Rabah,
Hasni Amar,
Djaoun Saïd,
Touil Maamar,
Pradines Jean-Marie.
Six militaires figuraient également dans
le Comité de la Casbah :
Le commandant Roulleau,
Le capitaine Sirvent,
La capitaine Pfirrmann,
Le lieutenant Di Martino,
Le sergent-major Histre,
Le sergent-chef Casamayor.
événements d'Alger comme un putsch
militaire, et sent qu'il n'a plus sa
confiance quand il explique qu'il s'agit
d'un mouvement populaire.
- A Paris, l’Assemblée Nationale étend
pour 3 mois l’état d’urgence au
territoire métropolitain : 461 voix contre
114. Le discours de Georges Bidault
fait quitter l’hémicycle à Maurice
Schuman : « .... on nous demande une
procédure d’exception pour la défense
du régime et non de la Nation.... ».
Le général Ely
Il refuse de « paraître, par ma
présence, donner mon appui à des
mesures qui iraient à l'encontre de ce
que je tiens pour l'essentiel ». Il pense
sans doute à l'unité de l'armée.
Maurice Schuman
- Léon Delbecque
président du CSP.
est
élu
vice-
Léon Delbecque
- 20h 15 : Le général Ely, chef d'état
major donne sa démission pour
protester contre l'attitude de son
ministre (Chevigné) qui a placé ses
deux adjoints Challe et Martin,
gaullistes, en résidence surveillée. Il
voit le gouvernement analyser les
- À Bruxelles Pascal Arrighi prend un
avion pour Madrid. À bord d’un
appareil privé il se rend à Alger où il
arrive le 19 mai.
Pascal Arrighi
(A suivre)