Le Sénégal dans l`économie numérique pour un développement

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Le Sénégal dans l`économie numérique pour un développement
FNGI 2013 – Le Sénégal dans l’économie Numérique
CHAPITRE SENEGALAIS DE L’INTERNET SOCIETY
Le Sénégal dans l’économie numérique pour un
développement durable : forces et faiblesses
Conclusions du Forum National sur la Gouvernance de l’Internet 2013
Dakar, le 19 septembre 2013
ISOC Sénégal – http://www.isoc.sn – BP 11542 Dakar-Peytavin (Sénégal)
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Table des matières Présentation du Chapitre Sénégalais d’Internet Society ........................................................................ 3 Préambule .............................................................................................................................................. 5 Panel 1 : « Rôle des différents acteurs de l'écosystème dans le développement des TIC » .................. 5 Panel 2 : « Comment créer une synergie des acteurs du privé des TIC pour la mise en place d’une économie numérique au Sénégal ? » ..................................................................................................... 9 Panel 3 : «Le Sénégal dans l’économie numérique pour un développement durable : Forces et faiblesses » ........................................................................................................................................... 11 Recommandations ............................................................................................................................... 13 Gouvernance de l’Internet ............................................................................................................... 13 Enjeux de l’Internet – Accès & Diversité .......................................................................................... 13 Sécurité et protection des données à caractère personnel ............................................................. 14 Ressources critiques ........................................................................................................................ 15 ISOC Sénégal – http://www.isoc.sn – BP 11542 Dakar-Peytavin (Sénégal)
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Présentation du Chapitre Sénégalais d’Internet Society Le Chapitre Sénégalais d’Internet Society, ISOC-Sénégal, association de droit sénégalais, a
été créé le 29 février 1999 et s’est fixé pour buts de :
• promouvoir l’utilisation d’Internet au Sénégal en mettant en valeur les expériences
acquises, en offrant un premier niveau d’informations et en favorisant les contacts des
membres entre eux et avec les autres membres de l’ISOC ;
• encourager une participation sénégalaise aux travaux de l’ISOC ;
• favoriser une participation à tous types de projets coopératifs, sénégalais ou
internationaux, de nature privée ou publique ;
• promouvoir un traitement adéquat des langues nationales sur Internet, encourager la
circulation de contenus locaux et favoriser la coopération avec les autres chapitres
africains de l’ISOC ;
• faire connaître les positions du chapitre et de l’ISOC auprès de toutes personnes
physiques ou morales intéressées par Internet ;
• susciter, préparer et participer aux réunions, manifestations, conférences, groupes de
travail ou commissions, formels ou informels, ainsi qu’à tout ouvrage ou publication,
utilisant ou non les moyens électroniques, notamment Internet, conformes à son objet
social ;
• entreprendre toutes activités allant dans le sens de la création d’un environnement
favorable, de la démocratisation de l’accès et d’une manière générale visant à
promouvoir l’Internet au Sénégal ;
Le Chapitre Sénégalais d’Internet Society a notamment organisé, depuis sa création la Fête de
l’Internet au Sénégal ainsi que plusieurs ateliers de formation portant sur les Technologies de
l’Information et de la Communication.
Formation de la relève :
Le Chapitre Sénégalais d’Internet Society, soucieux de l’avenir d’Internet au Sénégal en
termes de bonne gouvernance, de technologie et autre veut apporter sa pierre à l’édifice via le
projet ISOC Senegal Next Generation (ISOC SNNG). Cette nouvelle structure, lancée au
cours du Séminaire INET 2009, le 3 novembre, s’inscrit dans la lancée du programme
d’ISOC monde : "Next Generation Leaders Program" qui implique les jeunes dans la mise en
œuvre d’Internet de demain.
ISOC SNNG est une opportunité d'utiliser les compétences et ressources du Sénégal dans le
domaine d’Internet et de les mettre à profit et à la disposition de ceux qui feront le Sénégal et
l’Afrique de demain par la formation, la mobilisation et l’implication dans les structures de
décision.
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Le programme d’ISOC, confié à ISOC Next Generation tourne principalement autour du
développement des axes suivants :
a. Technology - Policy - Business
Le projet "Next Generation Leaders Program" d’ISOC se base sur trois domaines qui sont
"technology" (technologie), "policy" (réglementation) et "business" (économie numérique).
Ces derniers constituent aujourd’hui le cœur de la société de l’information. ISOC SNNG veut
donc s’appuyer sur ces trois domaines afin de permettre une bonne connaissance et maitrise
de l’Internet par les futurs leaders.
b. Sensibilisation et formation
Afin de rendre Internet et ses concepts accessibles, des journées (ou 1/2 journées) de
sensibilisation sont proposées par l’Equipe NG. Ce seront des occasions de présenter l’usage,
les technologies de l’internet ou encore démystifier des concepts tel que le routage, les
protocoles, les DNS, Web 2.0, etc. Cette sensibilisation aura pour principales cibles les
étudiants, les professionnels, le monde rural, etc., par la mise en place de cellules ISOC au
niveau des universités, instituts et autres écoles professionnelles. Ces cellules
constitueront les relais permettant à ISOC Sénégal de faire plus facilement émerger les
leaders de l’Internet de demain.
-
-
c. Contribution au développement d’Internet
Assurer la présence d'ISOC Sénégal dans les événements autour d'Internet, de
l'informatique et du numérique ;
Présenter les enjeux et les défis au niveau national et international à travers les
contributions de la communauté ISOC en tant qu'institution de renommée internationale
et acteur principal d'internet dans le monde ;
Participer aux réflexions autour d’internet et des TIC et faciliter leur diffusion et
expansion au Sénégal.
Chapitre sénégalais d’Internet Society
Arrêté n°10148/MINT/DAGAT/DEL/AS
BP 11542 Dakar-Peytavin - SENEGAL
Tel: +221 33 824 20 05
Email: [email protected] - http://www.isoc.sn
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Préambule La 3e session du Forum national sur la Gouvernance de l’Internet s’est déroulée le 19
septembre 2013 au Centre de conférences UCAD II de l’Université Cheikh Anta Diop de
Dakar (UCAD). La thématique de cette année est « Le Sénégal dans l’économie numérique
pour un développement durable : forces et faiblesses». Cette problématique a été abordée
en long et en large en réunissant tous les acteurs des secteurs public et privé pour identifier
les verrous et proposer les mesures et les pratiques à adopter.
Ce forum a été déclaré ouvert par Alex CORENTHIN, Président du Chapitre Sénégalais de
l’Internet Society. Après avoir remercié les participants pour avoir répondu présent à cet
évènement, il a présenté les missions et l’historique des activités de ISOC Sénégal. Son
discours a pris fin avec la lecture des conclusions et des recommandations du FNGI 2012.
La session du FNGI 2013 a démarré avec la présentation du programme de la journée par
Maïmouna DIOP, vice Présidente de ISOC Sénégal, qui a également annoncé les
interlocuteurs du premier panel.
Panel 1 : « Rôle des différents acteurs de l'écosystème dans le développement des TIC » •
•
•
Président : Mouhamed Tidiane Seck, Consultant Performances Group
Panelistes : Babacar Ba (TIGO); Mahfoud Brahim (EXPRESSO); Aboubakary Diakhaby
(UGB); Khoudia Sy (SENCHIX) ; Mouhamet Lamine Diop (KHEWEUL) ; Omar Seck
Ndiaye (AMARC); Stefano Amekoudji (AUF) ; Karim SY (Jokkolabs)
Modérateur: Malick Ndiaye
Le Modérateur a introduit ce panel par la présentation du parcours des différents experts
présents.
Aussi, il a tenu à féliciter le registrar Kheweul.com, représenté par son Directeur général
Mouhamed Diop, qui vient de recevoir le prix du meilleur registrar africain 2013 décerné par
ICANN.
Il s’en est suivi une présentation de Tidiane Seck, Consultant de Performances Group, sur
le rôle des différents acteurs de l'écosystème dans le développement des TIC. Ainsi, il est
identifié quatre (4) groupes d’acteurs :
• les institutions de l’Etat, qui regroupent l’autorité gouvernementale, les autorités de
régulations et les structures opérationnelles, chargées de définir le cadre
réglementaire, et veiller à son application, promouvoir l’accès et s’assurer de la mise
en oeuvre opérationnelle ;
• le secteur privé, présenté sous forme de pyramide, qui englobe les opérateurs des
infrastructures et ceux des services et les PME, fournisseurs de services à valeur
ajoutés ;
• la société civile qui doit intégrer le cadre juridique, celui des affaires et participer à la
gouvernance ;
• le secteur académique vivier de compétences, d’innovations et d’expérimentations.
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Il a également en exprimant son sentiment de frustration face aux technologies limitées
proposées par les opérateurs pour l’accès à l’Internet.
Tidiane Seck a terminé ses propos en invitant les panelistes à présenter leur vision des
principaux blocages au développement numérique du Sénégal et sur leurs implications dans
ce développement.
Le premier paneliste, El Hadj Babacar Ba, Représentant de Tigo, a démarré son
intervention en félicitant ISOC Sénégal et ses partenaires pour cette initiative qui permet de
renforcer la position des acteurs impliqués dans le développement des TIC.
Monsieur Ba a insisté sur le fait que le développement d’un pays ne peut se faire sans celui
des TIC ; aussi, il invite les acteurs identifiés à définir une stratégie commune pour répartir
les rôles afin de lever les problématiques soulevées par le président de la session.
Les opérateurs doivent investir dans la fibre optique avec l’appui de partenaires
financiers. L’Autorité doit définir le cadre réglementaire avec le concours de la société civile
et mettre en place un fond numérique d’au moins 3 à 4 Milliards par an. Il rappelle que le
secteur sénégalais des télécommunications génère de gros revenus qui devraient être investis
dans des PME/PMI.
La parole a ensuite été donnée à Mahfoud Brahim, Représentant de Expresso. Il a axé son
intervention sur le caractère multi acteurs du développement numérique même si les rôles et
les missions sont clairement définis.
Les opérateurs doivent fournir la bande passante internationale, l’infrastructure national (fibre
optique, services sans fils plus flexibles) mais il est impératif d’aller vers la mutualisation des
ressources.
Les problématiques actuelles sont assimilées à l’offre mais il faut les penser à la demande
dont les besoins se font de plus en plus ressentir. Les objectifs doivent être orientés vers des
besoins d’usage. Selon lui, le Sénégal dispose des ressources et des compétences
nécessaires mais il faut encourager la synergie des actions. Le potentiel vient de l’Internet et
il faut mettre en place un partenariat entre tous les acteurs.
Le troisième paneliste, Mouhamed Diop, Directeur Général de Kheweul, a démarré son
interlocution par un rappel historique des TIC au Sénégal à travers un cas d’application.
En 2003, la France lance une mission Proparco (Promotion et Participation pour la
Coopération économique), filiale de l'Agence Française de Développement (AFD) pour le
recensement de tous les fichiers. Cette mission reste sans suite pendant plusieurs années.
En 2013, le secteur des TIC est toujours sans le moindre investissement. Et pourtant, il est vu
de l’extérieur comme un trésor financier. Il est important que tous les niveaux de l’échelle
soient impliqués et informés si on veut que les avancées soient notables et remarquables.
Au Sénégal, l’achat d’un terrain est pris au sérieux mais pas celui d’un nom de domaine. A
travers cet exemple, M. Diop cherche à rappeler que les TIC devrait faire partie de notre
quotidien car elles sont le levier commun à tous les secteurs et pourraient offrir également des
emplois. En effet, il est important d’identifier l’apport des TIC dans les différents domaines
(agriculture, pêche) et d’y associer les experts métiers.
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Il termine son intervention en déplorant que les acteurs des TIC n’aient apporté aucune
réponse à l’appel du gouvernement dans sa quête de solutions pour la gestion opérationnelle
des différents secteurs d’activités. Il faut une thérapie brutale (on ne sait toujours pas
concrètement ce qu’est la thérapie globale).
Stefano Amekoudji, Directeur du Campus Numérique de l’AUF (Agence Universitaire de
la Francophonie), a axé son intervention sur l’utilisation des solutions open source. L’AUF,
dès le démarrage de ses activités, a contribué à la vulgarisation de l’Internet par la promotion
et la formation de logiciels libres.
En 2012, une étude a montré que les logiciels libres représentent 10% du marché des
logiciels. Aussi, il est important d’aller vers une culture de l’open source qui est la solution
pour faire face à la problématique budgétaire. Il est donc fondamental de promouvoir la
formation et l’autoformation sur ces technologies car les besoins croissants sont souvent
limités par les limites financières.
Karim Sy, Représentant de Jokkolabs, a ensuite présenté cette problématique sous deux
aspects.
Il précise qu’il faut ouvrir le secteur des TIC à celui de la société et ne pas le limiter au
regroupement des techniciens. L’économie mondiale fait face à un nouveau modèle et il faut
intégrer les liens nécessaires.
L’Afrique doit transformer sa crise en atout numérique et aider ses communautés dans la
promotion de leurs activités à travers les TIC.
Il faut créer un esprit de confiance dans l’écosystème qu’est les TIC, repenser ce que nous
sommes et maintenir nos valeurs.
Par ailleurs, il faut créer un cadre pour aider les jeunes à mettre en place des infrastructures et
les impliquer davantage dans cet écosystème.
L’intervenant suivant, Aboubakary Diakhaby, de l’Université Gaston Berger de SaintLouis, regrette la faible implication des universités dans certains domaines. On constate que
les pays les mieux classés ont su intégrer les universités dans le tissu économique de leurs
politiques intérieures.
Depuis 2006, les infrastructures sont mises en place mais la non stabilité du Ministère de
tutelle ne facilite pas l’exécution des actions planifiées. Il est nécessaire que les autorités
prennent en charge cette problématique plus sérieusement et que la société civile soit plus
impliquée.
Aussi, on note le lancement de plusieurs projets durant cette période mais ils n’ont pu aboutir.
On peut citer entre autres l’interconnexion des cinq (05) universités sénégalaises dont la mise
en œuvre n’est toujours pas effective ou encore la télémédecine, déployée dans le cadre d’un
partenariat indo-sénégalais, dont l’exploitation n’est plus suivie.
En ce qui concerne les logiciels libres, ils sont enseignés dans les universités. Mais la
problématique est plus liée aux marchés publics qui sont mieux valorisés par les solutions
propriétaires et payantes.
Il termine ses propos en rapportant une expérience pour former des étudiants, diplômés de la
Faculté de Lettres, en administration de base de données suivant un format accéléré (six
mois).
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Il s’en est suivi l’intervention de Khoudia SY, Présidente de SenChix, qui a démarré son
allocution en présentant cette jeune association, lancée en décembre 2012, qui est un cadre de
partage pour mettre l’intelligence numérique au service de la femme. SenChix devrait
permettre aux femmes de bénéficier de formations sur des bases de l’Informatique et/ou des
technologies de pointe, de services et des technologies pour valoriser leurs activités, etc.
C’est dans ce cadre qu’elle apporte son appui à l’Hôpital d’Enfants de Diamniadio (HED) à
travers la mise en place d’un site web et d’un service de messagerie professionnel.
L’un des défis à relever est également la production de contenu local pour les différentes
richesses culturelle, touristique, artistique gérées par des femmes. Mme Sy insiste sur les
cibles qui incluent également les femmes des zones rurales.
Le dernier intervenant, Omar Seck NDIAYE, Représentant de AMARC, s’est réjoui de
participer à une rencontre de ce type mais il a tenu à rappeler qu’en dehors du cadre
d’échange entre les ingénieurs TIC, il est impératif de créer des passerelles afin de faire
passer plus facilement les informations. Nous courons le risque de la dégénérescence par
consanguinité. Il est donc vital d’ouvrir les passerelles pour travailler avec les autres.
Synthèse des débats
Les débats de ce panel ont essentiellement porté sur les points ci-dessous :
• Rôle des médias
Ces dernières années, la diffusion médiatique s’est élargie car elle dispose de
nombreuses techniques et technologies de pointe. Toutefois, les limites sont
particulièrement d’ordre juridique.
• Services des opérateurs
On note les limites frontalières (régions, villes) qui ne permettent pas l’accès à
certains services ou une dégradation de la qualité des services.
• Formation
Il faut intégrer des programmes de formation des étudiants en création de
projets. L’ARTP travaille sur un programme de bourses destinées aux étudiants
sénégalais mais l’instabilité du ministère de tutelle ne facilite pas la finalisation
de ce projet ;
• Modèle TIC
Le modèle TIC du point de vue de l’Etat doit être revu. Il est impératif de mettre
en place un écosystème stable et favorable pour débloquer le système des TIC.
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Panel 2 : « Comment créer une synergie des acteurs du privé des TIC pour la mise en place d’une économie numérique au Sénégal ? » •
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Président : Moustapha Guirassy, Directeur général d’IAM
Paneliste : Omar Cissé (CTIC) ; Cheikh Fall (Communauté des blogueurs du Sénégal) ;
Abdoulaye SANOKHO (Association Sénégalaise pour la Promotion de l'Invention et de
l'Innovation) ;
Mountaga
Cissé
(Atelier
des
médias) ;
Jean-Marie
Preira
(ESMT/Mobilesenegal) ; Mabousso Thiam (ADEPME) ; Ibrahima Diouf (D PME)
Modératrice : Coura FALL
Le président de cette session, Moustapha Guirassy, Directeur général d’IAM, a introduit ce
panel en rappelant son objet qui porte sur le bénéfice des avantages de l’Internet, des
Télécommunications et de l’Informatique.
Il a ensuite tenu à profiter de cette occasion pour remercier les doyens pour leur engagement
dans le secteur éducatif mais également Mme Maimouna Diop pour sa détermination et son
perpétuel combat dans ce domaine.
M. Guirassy a axé son intervention sur l’économie numérique à travers plusieurs exemples.
D’une part, de nombreuses écoles d’enseignement supérieur sont créées dans le but d’offrir
des formations dans des domaines TICs mais peu d’investissements sont déployés pour offrir
aux étudiants un cadre et une formation de qualité. D’autre part, le Ministère de l’économie
numérique ne regroupe pas tous les acteurs des TIC. Ainsi, il suggère d’imposer à chaque
département ministériel un budget pour l’investissement dans les secteurs tels que les TICs, la
santé, etc.
Par ailleurs, il est important que les discussions menées lors des cadres d’échanges et de
partage impactent fortement la synergie.
La parole a ensuite été prise par Mme Coura Fall qui atteste que la révision de l’écosystème
est indispensable. En effet, suivant ces propos, au delà des acteurs du privé des tics, le rôle de
l’Etat, l’implication financière et humaine doivent être revus. Le système des TIC souffre
d’une incompréhension entre l’économie numérique et les acteurs.
Le premier paneliste, Oumar CISSE, Directeur Général du CTIC, aborde son allocution en
précisant que cette thématique est assez critique pour les acteurs du domaine. Il reste
consterné par les statistiques de Google qui montre que le Sénégal n’a pas remarquablement
évolué dans ce domaine depuis 10 ans.
Les reproches sont lancés aussi bien vers les opérateurs, pour la qualité et le type de service
rendu, et un autre part au secteur privé, qui ne sait pas définir ses besoins. Mais l’heure n’est
pas à « qui la faute » ; la vision de l’économie numérique doit être définie et projetée à long
terme.
En ce qui concerne le volet éducatif, il n’y a pas d’action concrète pour la mise en place
d’incubateurs dans les universités mais il serait moins prétentieux, de lancer un incubateur
universitaire hébergé en dehors de l’université.
Il termine en soulignant en soulignant que la principale faille du système TIC est la
défaillance du système de régulation.
Le deuxième intervenant, Cheikh Fall, Représentant de la communauté des bloggeurs du
Sénégal, déplore que les problématiques soient souvent évoquées mais les actions ne suivent
pas. Il faut concentrer nos efforts sur la synergie à mettre en place et l’un des conditions de sa
continuité est la stabilité politique. Il interpelle l’Etat afin qu’il ait un regard mais également
un suivi sur le développement des TIC au Sénégal.
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M. Fall conclut en rappelant que les espoirs doivent être placés sur la nouvelle génération,
riche en idée mais qui a besoin d’être accompagnée.
Mountaga Cissé, Représentant de l’Atelier des médias, déplore l’évolution actuelle du
système. En effet, depuis 2005, certes beaucoup d’entreprises TIC ont vu le jour et cela
accroit fortement le cercle des acteurs de ce système, mais l’entreprenariat n’est pas
développé. La préoccupation majeure est le profit financier dans l’immédiat ; ce qui délimite
considérablement la gamme de services à proposer.
Il interpelle la communauté sur la mise en place d’un réseau afin que les jeunes en
« freelance » se rapportent à des structures pour formaliser leurs interventions. Selon lui, les
failles de ce modèle économique se traduisent par le non respect des délais de livraison et la
qualité du produit final (non conforme aux besoins, non respect des normes …).
Le dernier paneliste, Jean Marie Preira, Représentant de l’ESMT / Mobilesenegal, a
démarré son intervention en rappelant que la révolution numérique est une chance pour
l’Afrique. Il aborde essentiellement deux (2) points.
En ce qui concerne les applications mobiles, seul le modèle « win-win » est adapté. Mais ce
domaine reste très timide car le cadre actuel ne permet pas l’évolution des startup dans le
développement mobile ; ce qui rend le risque d’investissement plus élevé.
Le deuxième point abordé est celui de l’éducation et du renforcement de capacités. Il est
nécessaire de revoir les offres de formation proposées aux téléacteurs et l’Etat doit être partie
prenante.
Synthèse des débats
A la fin des allocutions des panelistes, les débats ont été ouverts et de
nombreuses questions ont été évoquées :
• Technologie et développement
La technologie est un support pour le développement ; aussi, il est nécessaire
d’identifier tous les secteurs d’activités pour lesquels il est nécessaire de
développer des outils.
• Entreprenariat
On recommande l’entreprenariat mais aucune mesure, aucun programme n’est
mis en œuvre pour encourager et accompagner les jeunes entrepreneurs. On ne
croit pas fortement en la jeunesse sénégalaise.
• Solutions libres
Au vu des problèmes économiques auxquels nous sommes confrontés et la
nécessité de s’approprier certaines solutions, le libre/opensource est la porte de
secours adaptée.
• Appels d’offres
Certains justificatifs requis ne sont pas accessibles aux PME/PMI ; ce qui exclu
la plupart des entreprises évoluant dans ce domaine.
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Panel 3 : «Le Sénégal dans l’économie numérique pour un développement durable : Forces et faiblesses » •
•
•
Président : Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye, Ministre de l'économie numérique
Panelistes : Abdoul Aziz Mbaye (Conseiller spécial du Président de la République chargé
des TIC), Abou Lô (Directeur général de l'ARTP), Khassoum Wone (Directeur général de
l'ADIE), Antoine Ngom (Président d’OPTIC), Idrissa Badiel (Représentant résident de
l’UIT), Amadou Top (Président d’OSIRIS)
Modérateur : Fatimata Sèye Sylla
La modératrice de la session, Fatimata Seye Sylla, a rappelé le contexte de ce forum et
l’approche multi acteurs qui a été entreprise. Le Sénégal rengorge de nombreuses
organisations qui sont reconnues au delà des frontières de par leurs réactivités et leurs
activités. Soucieuses du développement TIC du Sénégal, elles souhaitent mettre en place un
cadre thérapeutique pour identifier et soigner les maux dont souffre ce domaine.
Nous avons des organisations très performantes qui sont debout pour que le Sénégal aille de
Dans son allocution, le ministre, Cheikh Abiboulaye Dièye, a précisé qu’il a tenu à
participer à ce séminaire de la communauté d’Internet sur le site de l’Université. Conscient de
l’intérêt et des enjeux des TIC, il souhaite travailler, en partenariat avec tous les acteurs, pour
faire émerger les secteurs de l’Internet et du mobile.
Une personne sur trois dans ce monde est intéressée par l’Internet. Les nations Unies ont
compris cet enjeu et ont mis en place une politique de large bande. La connexion des
ménages aux services de larges bandes constitue le troisième objectif.
Par ailleurs, les services mobiles constituent l’une des activités importantes de notre
économie.
Après cette brève introduction, il a déclaré l’ouverture de ce panel en rappelant son
engagement à participer et à suivre de près les travaux qui découleront de ce forum.
Ainsi, M. Dièye a invité les panelistes à donner leurs impressions, suivant leurs activités,
chacun en ce qui le concerne et à proposer des solutions.
M. Mahmoud Brahim, Représentant de Expresso, résume son intervention en deux points :
(1) la mutualisation des ressources du secteur TIC, (2) la réorientation du fond d’accès
universel pour couvrir certaines zones.
Expresso est disposé à accompagner la masse critique en tenant compte de la problématique
et à travailler avec tous acteurs pour améliorer dans le secteur du numérique.
Antoine Ngom, DG de OPTIC, décrit l’économie numérique comme étant transversale et
plus globalisante dans la mesure où elle intègre également la technologie. Selon lui, c’est l’un
des rares secteurs où notre pays peut se rattraper de son retard. Mais cela implique quelques
réformes ; d’une part, l’Etat doit initier de grands chantiers dans ce domaine en partenariat
avec le secteur public et privé – d’autre part, la réglementation doit se rapporter à l’avancée
technologique.
Nous pouvons reprendre le leadership dans le domaine car tous ingrédients sont là, ils ne
restent que la mise en musique.
Le DG de l’ ADIE, Khadim Wone, oriente ses propos sur les infrastructures qui doivent être
renforcées et couvrir entièrement de Sénégal.
Le câble marin est une force que le Sénégal a par rapport aux autres pays de la sous région.
En revanche, l’une des grosses faiblesses est la fracture numérique car les zones rurales ne
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sont pas aussi bien desservies que les zones urbaines. L’Etat, avec l’appui des opérateurs, doit
investir dans ces zones pour lutter contre la fracture numérique. Le Sénégal doit aller vers une
économie numérique de masse.
Il faut se lancer vers le haut débit du mobile. L’impact de l’accès Internet à large bande a une
forte influence sur le PIB.
Il termine ses propos en invitant les jeunes à s’intéresser au secteur TIC qui est la plus grande
porte vers le monde du travail car il a une très forte valeur ajoutée.
La menace actuelle est la réorientation du budget des TIC dans d’autres secteurs.
Il s’en est suivi l’intervention de Diadié Touré, Représentant de l’IUT, qui présente la
société de l’information comme une société inclusive. L’IUT a mis en place un mécanisme
d’harmonisation qui est ouvert et qui privilégie le partenariat public/privé.
Dans sa vision, il faut que tous les acteurs s’impliquent pour aller dans le sens de développer.
Ce tour de table a pris fin avec l’allocution de Amadou Top, Président de OSIRIS. Il insiste
sur le fait que l’Internet est accessible à tous y compris les africains. Aussi, les
problématiques doivent être rapportées à des contextes appropriés. Le TIC permettent de
répondre à de nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Il s’agit entre
autres de :
• l’éducation de nos populations analphabètes
• l’information dans les zones les plus reculées avec une connexion Internet à haut débit
à travers la télévision numérique ;
• de la massification et du manque d’enseignants des universités ;
• la santé.
Les usages doivent être au cœur des évolutions et non la technologie. Il faut faire des choix
opérationnels comme le open source ou le open hardware. L’Etat doit créer les conditions et
l’environnement pour régler les problèmes.
Il termine en souhaitant que l’entreprenariat se développe pour répondre aux problématiques
quotidiennes des hommes et des femmes du Sénégal.
Synthèse des Débats
• Femmes et TIC
Le rôle de la femme dans le secteur n’est pas bien défini. Tous les contenus
locaux passent par les femmes car elles se retrouvent au cœur des richesses
culturelles, alors il est important de les mettre en avant.
Le gouvernement devrait proposer des programmes pour inciter les femmes à se
former dans tous les domaines aussi bien via des formations diplômantes que
des formations certifiantes.
• Connectivité
Le Sénégal doit couvrir toutes ses régions en termes de connectivité et de
services Internet.
• Entreprenariat
Le gouvernement devrait promouvoir des projets pilotes qui sortent du code des
marchés en accompagnant les petites et moyennes entreprises sur une durée de
deux ou trois ans.
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Recommandations La communauté TIC recommande particulièrement à travers ce rapport :
• La publication et la diffusion d’études et de livres blancs sur des
problématiques spécifiques au Sénégal ;
• la mutualisation des infrastructures TIC à travers le territoire national ;
• la mise en place de mesures incitatives aux opérateurs pour favoriser
l’externalisation de certains services à l’expertise nationale au travers de
la sous-traitance ;
• la mise en place d’un cadre de partage et d’échange des compétences
entres les acteurs du privé et la communauté des TIC.
Gouvernance de l’Internet ●
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Plus forte implication de l’Etat à tous les niveaux
Créer un groupe de travail visant à élaborer une stratégie nationale TIC
Organiser des rencontres multi-acteurs périodiques (gouvernement,
ARTP, société civile, opérateurs, secteur privé TIC, communauté TIC,
etc.) afin d’identifier les problèmes qui entravent le développement de
l’Internet et proposer des solutions
Faire participer les régions aux manifestations de ce type
Affirmer la neutralité technologies pour résoudre les problèmes d’accès
dans les régions
Développer l’économie numérique
Faire des mises à niveau régulier de la régulation et de la législation
Créer un partenariat entre les jeunes entrepreneurs
Mettre en place un cadre d’échange virtuel pour maintenir le débat autour
des différentes problématiques
Enjeux de l’Internet – Accès & Diversité ●
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Promouvoir le développement d’applications et de contenus en ligne
Encourager la formation et l’autoformation
Encourager et soutenir l’entreprenariat avec l’appui de l’Etat
Identifier les problématiques locales, en allant vers les communautés, et
utiliser les TIC pour résoudre les problèmes concrets qu’elles rencontrent
ISOC Sénégal – http://www.isoc.sn – BP 11542 Dakar-Peytavin (Sénégal)
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FNGI 2013 – Le Sénégal dans l’économie Numérique
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Promouvoir l’utilisation de logiciels libres à tous les niveaux
(administration, universités, établissements scolaires, instituions de
recherche, etc.)
Mutualiser les infrastructures de télécommunications existantes
Dégrouper la boucle locale
Déployer des réseaux haut débit en fibre optique
Bâtir des infrastructures destinées à l’hébergement des contenus en local
Créer des applications et des contenus adaptés aux téléphones mobiles
Mettre les PME en ligne à travers des sites web, l’e-commerce …
Rapprocher les contenus les plus consultés
Opérer le passage le passage de l’analogique au numérique dans la
concertation
Sécurité et protection des données à caractère personnel ●
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Responsabiliser les intermédiaires
Sensibiliser et former les parents pour une maîtrise des TIC (contrôle
parental)
Sensibiliser les gérants des cybercafés à leurs responsabilités légales
Spécialiser et former les magistrats et les policiers chargés de la
cybercriminalité
Mettre en place un cadre citoyen de formation aux technologies de
l’Internet
Elaborer une stratégie globale de lutte contre la cybercriminalité
Sensibiliser les acteurs (régulateur, entreprises, grand public, etc.) aux
enjeux de la protection des données à caractère personnel
Adopter les bonnes pratiques en matière de sécurité (audit, sécurisation,
des réseaux, etc.)
Internationaliser l’approche de la lutte contre la cybercriminalité
Réguler les données circulant sur les réseaux sociaux
Instaurer des maisons de l’Internet chargées de la sensibilisation et de la
formation
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Ressources critiques ●
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Faire le marketing de l’utilisation des noms de domaine pays
Promouvoir IPv6 à travers des sessions de sensibilisation et de formation
Veiller à la protection des noms de domaines géographiques et du
patrimoine africain
ISOC - Projet Ile-de-Mar : Equipement du CEM Mar Lodj - iles du Saloum (2012-2013)
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