PERDRE UN ENFANT
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PERDRE UN ENFANT
« À la vie… à la mort ! » PERDRE UN ENFANT Face à la mort d’un enfant, l’entourage peut être maladroit, mal à l’aise ou avoir tendance à fuir… Or, les parents en deuil ont besoin des autres. Comment aider des parents touchés par ce drame ? Pour le Dr. Michel Hanus, auteur de « La mort d’un enfant », (Éditions Vuibert, 2006), le silence ou la non présence accentue la douleur. Il livre ces quelques conseils : si pour vous il est trop difficile d’affronter le chagrin des parents, il est toujours possible d’écrire un mot, d’envoyer quelques fleurs ou un courriel. L’important est de ne pas les laisser penser que vous êtes indifférent. Si vous le pouvez, proposez votre aide, n’hésitez pas à leur parler de l’enfant décédé et surtout maintenez le contact, au-delà des quelques semaines du deuil social. Évitez de dire : « Moi, à ta place… » en particulier, si c’est pour dire : « Moi, à ta place, je ne tiendrais pas le coup. » Cela n’aide pas… Et il vaut souvent mieux écouter que de parler. Extrait du site www.anne-charlotte.org « Les parents en deuil ont besoin des autres » « Mourir avant de naître » - L'exposition "Le deuil d'un enfant éphémère" sera présentée du 23 octobre au 28 novembre dans le hall d'entrée de l’HNE - Pourtalès à Neuchâtel. - Un petit livre intitulé « Le deuil d’un enfant éphémère – Le douloureux parcours des parents » peut être téléchargé à l’adresse suivante : http://www.microplume.ch/creation-exposition-autres-evenements/quelques-realisations - Interview d’Esther Wintsch, consultante en deuil périnatal. Esther Wintsch a créé en 2007 le « Carré des anges » au Centre funéraire d’Yverdon-lesBains. Des propos recueillis par Francine del Coso. © FONDATION LA CHRYSALIDE – septembre 2012 1 « À la vie… à la mort ! » Quelle a été votre motivation principale ? Dans l’accompagnement que je fais avec les femmes et avec les parents qui ont perdu un enfant avant terme ou à la naissance, j’ai constaté souvent que des mois, voire des années après la mort, la grande question est la suivante : "Où est mon enfant ? " Parce que, au moment de la perte, les parents ont voulu tourner la page et le corps a disparu. Et l’on n’a pas de réponse satisfaisante à cette question. Que devient en effet le corps de l’embryon, ou du fœtus ? Avant la 22ème semaine de grossesse, les corps sont considérés selon la loi comme des "déchets spéciaux" - dits "médicaux" - et sont incinérés avec les déchets de l’hôpital. Et ça, c’est insupportable comme réponse pour les parents. C’est pourquoi depuis 2007, systématiquement à Yverdon et sur demande ailleurs en Suisse romande, les corps peuvent être incinérés dès la 14 ème semaine et les cendres déposées ici, dans le carré des anges, ou jardin du souvenir pour les toutpetits. Il s’agit d’une cavité couverte d’une dalle en granit noir avec pour symboles une étoile éphémère, un soleil et la lune. Est-ce que c’est un endroit très visité ? C’est un endroit vivant, avec un banc en demi-lune, où les gens apportent des fleurs ou des objets. Un endroit d’apaisement. Grâce à ce cimetière, la société reconnaît l’existence de cet enfant et la souffrance des parents. Ce n’est pas "rien" qui s’est passé. En quoi consiste votre travail d’accompagnement ? À l’hôpital d’Yverdon, on propose aux parents de venir me voir, mais ce n’est bien sûr jamais un passage obligé. Je vois par exemple des couples qui viennent tout de suite après le décès, ils ont envie de savoir ce qui les attend : Ils ont par exemple entendu parler des problèmes qui peuvent surgir dans le couple. On dessine presque une carte du paysage du deuil, où il est normal de pleurer ou d’être jalouse quand on voit une autre femme enceinte. Ensuite, ce sont souvent des femmes seules qui viennent plusieurs mois après le deuil car un décalage se fait avec l’entourage - qui estime qu’il est temps de tourner la page. Enfin, la troisième catégorie ce sont des femmes qui, 5, 10 ou 20 ans après la perte de leur enfant, se rendent compte qu’elles n’ont pas fait le deuil et qu’elles en ont très peu parlé jusque-là. © FONDATION LA CHRYSALIDE – septembre 2012 2 « À la vie… à la mort ! » Après de longues années de silence, on parle aujourd’hui beaucoup des enfants éphémères, au point que cette médiatisation agace parfois… Ce sujet touche chaque personne dans son vécu et sa propre histoire. Je trouve très difficile de vouloir faire une hiérarchie de la douleur. Un enfant très attendu et perdu à 12 semaines de grossesse, c’est le désespoir pour les parents. La souffrance ne se mesure pas en semaines de grossesse. Avec cette reconnaissance ne prend-on pas le risque de faire reculer le droit des femmes - difficilement acquis - à l’avortement ? Je vois la difficulté que vous évoquez, mais ce n’est pas du tout mon idée de remettre en cause ce droit. L’intention est de donner la possibilité aux femmes, également après une interruption volontaire de grossesse, de parler en toute sécurité. Parfois des années plus tard. Quelques rappels : - APES’E Aide aux parents endeuillés suite au décès d’un enfant Dresse Isabelle Oltramare-Brun, Rue Oscar Huguenin 8, 2017 Boudry 032 842 41 41 - - [email protected] Association As’trame Neuchâtel www.astrame.ch Accompagnements Deuil 079 704 90 07 - - [email protected] Association suisse d’entraide de parents en deuil « Arc-en-ciel » www.verein-regenbogen.ch groupes d’entraide Secrétariat : Südstrasse 2, 2558 Aegerten 032 372 79 49 - [email protected] © FONDATION LA CHRYSALIDE – septembre 2012 3