Ghoula e Gamra - WordPress.com
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GAMRA & GHOULA Nous avons rencontré Gamra et Ghoula le soir du 27 Juin 2016, sur le toit de la maison de Ghoula, « où tout a commencé ». Ghoula Ghoula: Je m’appelle Wael Jegham et mes amis m’appellent Ghoula, ça veut dire « l’ogresse », et… je fais de la musique ! Et ça [indique Gamra] c’est Gamra, mon DJ préféré. On vit à Sousse, on vient de Sousse. Tout sort d’ici, de ce toit, cette chambre. Gamra : Toute la musique ! Ghoula : C’est la maison à ma mère, et je suis venu ici pour passer des vacances, une semaine ou deux. J’ai rencontré Gamra et on a commencé à biduler des sons et tout ça, après j’ai passé 6 mois ici. Donc c’est un peu grâce à Gamra, un peu grâce à ma mère, c’est elle qui paye l’électricité. Et à coté il y a la mer, la plage aussi, donc c’est idéal pour faire de la musique, c’est mieux qu’en France, pour tout. Quand je vais en France c’est difficile de faire de la musique, il y a que des immeubles… et dès que tu commences à faire du son il y a tous les voisins qui viennent et voilà, « on va appeler la police », alors qu’ici tu peux faire de la musique à 4h du matin et il n’y a personne qui te dérange. En plus, il y a de la bonne bouffe ! Giulia : Mais donc le projet de Ghoula comme groupe musical est né pour le plaisir ou est né avec un message ? Ghoula : En fait le projet c’est Hlib el Ghoula, moi c’est Ghoula. Hlib el Ghoula c’est le projet où il y a Gamra, il y a plein d’autres amis : un autre ami qui s’appelle Maher, il fait de la percussion, il est de Sousse aussi… en même temps ici il est plus facile de faire de la musique par rapport aux instruments. Moi je joue pas mal d’instruments mais je n’ai pas ces instruments. Ici tu demandes à un ami de t’emprunter une basse, et la basse elle est restée chez moi 6 mois. Et le mec il n’a jamais appelé. Je l’appelle et je lui dis : viens prendre ta basse s’il te plait ! Tu vois ? Et c’est plus facile, parce qu’on est d’ici. Se produire en France ou ailleurs c’est bien mais pour composer, pour faire un truc, c’est mieux ici. Giulia : Mais donc vous avez commencé pour le plaisir, mais est-ce qu’il y a un projet, une idée derrière ? Est-ce que vous voulez communiquer quelque chose de précis ? Ghoula : Au tout début on voulait faire de la musique, tout simplement. On a commencé avec des vieux vinyles, moi j’essaye de jouer la guitare, le piano, quelque sons… lui (Gamra) essaye de les scratcher, tu vois. Au tout début c’était pas évident. Pour lui (Gamra) ça n’était pas évident, parce que lui il vient du funk, hip hop, et tout ça. Gamra : C’est la première expérience pour moi, avec Ghoula. Ghoula : Du coup quand tu lui donnes une voix un peu orientale ou arabe, ou un son bizarre, comme le mezoued1, ou un truc comme ça… lui il n’a pas l’habitude de scratcher ça, pour lui c’est un peu étrange. C’est au cours du deuxième ou troisième jour qu’il a commencé à réaliser qu’il est possible de faire autre chose que les sons des Etats-Unis. C’était plus expérimental, on voulait voire qu’est-ce que ça donnerait. A petit à petit ça a marché et le premier morceau nous a poussé à faire le deuxième, qui nous a encouragé pour faire le troisième, comme ça. Après on avait en tout 8 titres, peut-être plus mais on n’a pas mis tout, c’est là que j’ai dit « il faut sortir ça et voir ce que ça donne ». 1 Instrument à vent typique de l’Afrique du Nord, semblable à la cornemuse. Giulia : Mais est-ce que vous croyez qu’il puisse avoir une espèce de rôle pédagogique de l’artiste ? Estce que vous pensez apprendre quelque chose à votre publique ? Ghoula : Apprendre ? Franchement, nous on a appris. Nous quand on cherche des vieux vinyles et quand on écoute une musique qui vient de nos ancêtres, notre patrimoine qu’on a jamais écouté, même pas à la radio… quand tu découvres tout ça, tu cherches, tu écoutes les paroles, tu commences à comprendre les paroles et c’est témoin d’une génération en fait, ça raconte une époque et comment les gens vivent, comment les gens pensent à ce moment-là, à cette période. Du coup, ça t’apprend, ce truc. Et le fait de sortir à des amis, en fait chacun a une réaction différente. Et si tu regardes la couverture de l’album… Pourquoi j’ai choisi ce tableau ? Parce que par rapport à un sujet il y a différentes têtes, il y a différentes réactions, chaque grimace est différente de l’autre par rapport à un sujet. En fait c’est une femme nue, un homme nu, un extraterrestre, on ne sait pas qu’est-ce qu’il y a derrière, c’est une femme qui fait comme ça [il ouvre les bras], et pourquoi j’ai choisi ça ? Parce qu’il y a différentes têtes, différentes réactions. Et c’est la même chose quand je fais écouter une nouvelle musique à un de mes amis, il y a toujours une réaction différente. Il y a un qui te dis « enlève-moi ça », un qui est plus curieux que l’autre et commence aussi à dire « est-ce que tu peux le convertir en mp3 et me le donner ? », il y a plusieurs et plusieurs réactions en fait. Giulia : On est à connaissance d’un plan du gouvernement tunisien qui veut utiliser l’art comme instrument pour la prévention à la radicalisation et au terrorisme. Qu’est-ce que vous pensez de ça ? Est-ce que c’est possible ? Est-ce que c’est aux artistes de s’occuper de ça ? Ghoula : Franchement c’est possible, quand tu écoutes la vielle musique qui parle d’une femme ou d’un sujet, ils disent les mots comme ils sont, ils disent les choses comme elles sont. C’est-à-dire pour dire « sein » ils disent « sein », pour dire « lèvre » ils disent « lèvre », pour dire « salive » ils disent « salive », pour dire « cul » ils disent « cul ». Et c’est tellement simple et minimaliste, je trouve qu’on a perdu ça en fait. Que tout était simple avant, et lors du 2016 tout est compliqué. En fait oui, je pense qu’on se pose des questions quand on écoute un truc pareil, du genre « qu’est-ce qui s’est passé ? ». Je pense que c’est la même histoire en Egypte, quand tu regardes les vieux films égyptiens, quand tu écoutes les vieilles chansons égyptiennes c’est la même chose. Les nanas elles étaient en mini et ça, bein, moi j’étais en Egypte il y a deux mois et je te ne raconte pas ! Giulia : Donc c’est ça aussi qui vous porte à remettre la tradition dans votre genre de musique qui est très moderne, très avancée puisque vous mettez ensemble plusieurs éléments, c’est pour ça que vous gardez la tradition dans votre projet ? Ghoula : Non, on garde la tradition parce qu’on aime ça, parce que ça sonne bien, parce que c’est un peu différent de ce qu’on écoute tous les jours. C’est une approche en fait, c’est une musique qu’on écoute pas tous les jours et le fait de l’accompagner, de jouer avec… moi comme je conçois tout ça c’est de ramener le chanteur avec nous à travers le vinyle, avec ça, c’est comme si tu travailles avec un mort mais… voilà, comme je t’ai dit, maintenant on a perdu plein de choses : les paroles, les gens n’écrivent pas comme avant, la musique c’est pas comme avant ! Giulia : Pendant le concert du 21 Juin de la Fête de la Musique à Tunis on a entendu un commentaire qui disait que le fait que vous mainteniez la tradition dans vos chansons c’est aussi pour avoir un publique plus vaste, parce que vous arrivez à rejoindre à la fois le troisième âge grâce à la tradition et le jeune âge grâce aux techniques, au scratch etcetera. Quel est votre rapport avec le public ? Ghoula : En fait ce n’était pas par rapport au public, moi je pense qu’on a pensé ça par rapport à la Fête de la Musique en soi, et la Fête de la Musique c’est la Fête de la Musique, et franchement faire passer d’autre musique ça ne se fait pas. Ça ne se fait pas, faut passer la musique locale. Genre, « locale » moi je pense à nord-africaine, pas plus. Voilà donc, c’était ça qui nous a poussé à faire ça, parce qu’on n’a pas joué comme nos morceaux, on a fait les transitions d’un morceau à l’autre avec la musique, et on a choisi un morceau qui lie, c’est-à-dire une transition qui lie deux morceaux. Du coup on a eu toute une histoire en fait, par rapport au live, où on fait notre musique et on passe aussi, c’est comme un documentaire sonore. Giulia : On a remarqué qu’en Tunisie il y a plusieurs artistes qui pour avoir plus de succès ou plus d’opportunités se déplacent des régions intérieures à Sousse, de Sousse à Tunis, mais dans ton cas t’est allé encore plus loin. Qu’est ce qui t’a porté à faire ce choix ? Ghoula : En France ? Non, ça n’a rien à voir avec la France, on a fait la musique ici, la France n’a rien apporté par rapport à ça. Les vinyles je les ai trouvés ici, la musique on l’a faite ici, donc… la France c’est juste une phase de passage pour partit ailleurs, pour collaborer, pour connaitre le monde, pour jouer avec des gens ; j’ai été en Italie, j’ai été en France, j’ai été en Allemagne, j’ai été au Danemark et ça c’est tout joué pour rencontrer des gens, et c’est bien ça, pour respirer. Toi, tu fais de la musique, c’est la même chose, on se comprend ! Giulia : Oui ! Mais est-ce que c’est lié aussi au manque de support de la part du gouvernement, de politiques qui ne fonctionnent pas, choses comme ça ? Ghoula : Franchement, moi, ça n’est pas mon cas en fait. Je sais qu’il y a plein de jeunes qui veulent sortir et tout ça, moi j’ai travaillé dans la post-prod et j’étais bien, sauf que je voulais à un certain moment faire autre chose et sortir, parce que je pense que c’est l’âge de sortir… non ? Giulia : Et donc votre projet s’internationalise maintenant. Je sais que vous avez une tournée de programmée pour Novembre en France, et quels sont les pas successifs de de 7lib el Ghoula et de toi personnellement ? Ghoula : 7lib el Ghoula c’est une expérience en fait, tout est une expérience, la musique en soi et après le fait de jouer ça en live, de préparer le live, de jouer la première foi et de l’essayer sur un autre public à l’étranger c’est… tout ça c’est une expérience, en fait je ne sais pas qu’est-ce que ça va donner. En Tunisie ça donne bien puisque les gens ils comprennent les paroles, mais le fait de le jouer ailleurs… peut-être il faut le réfléchir, le penser autrement. C’est ce qu’on est en train de faire ! Giulia : Et à part ça vous vous sentez sures à l’idée de vivre de musique ? Est-ce que le fait d’être un artiste comme travail est un problème ? Ghoula : Ça dépend ce qui importe. Moi je suis en train de vivre l’expérience, je ne saurais pas te répondre. Je peux te répondre dans un an ! Parce que moi je me pose cette question tous les jours, revenir à mon travail de post-production à faire de la musique pour des pubs et des films et tout ça, et faire des mixages, des bruitages et tout ça, ou rester faire de la musique ? C’est en cours en fait, cette expérience, pour voir ce que ça donne, et qu’est-ce que les gens aiment, qu’est-ce que les gens n’aiment pas, est-ce que j’ai envie de faire ça… je ne sais pas. Giulia : On a vu à Sousse qu’il y a une situation qu’on peut définir « révolution culturelle », même si c’est encore tôt, mais on a vu qu’il y a beaucoup de jeunes qui s’engagent à nouveau depuis seulement quelque moi, et on voit qu’il y a des pas vers quelque chose de différent, et on pense qu’une des choses importantes est de faire un travail de réseau et donc d’unir aussi plusieurs types d’art ensemble, d’unir plusieurs types d’artistes. Est-ce que vous pensez que votre projet a eu du succès dans ce sens ? Ghoula : Les gens ici ont un souci de locales. Tout le monde a un souci de locales. Le problème c’est pas qu’ils ne sont pas créatifs, ils n’ont pas d’initiative, est-ce qu’ils sont capables ou pas… ils sont capables de faire plein de trucs, mais juste l’inconvénient c’est qu’ils ne trouvent pas où travailler. Dans n’importe quel domaine, soit l’informaticien, le musicien, le je ne sais pas quoi, le graphiste… il y a toujours un problème de locales. Et en comparant ici et à l’étranger, quand je vais en France j’ai eu l’occasion de trouver pas mal de squat et tout ça, parce qu’il y a cet esprit-là, de squatter un lieu et y faire une résidence d’artistes et faire un truc. Ici les gens ils ont encore peur d’aller et ouvrir un lieu, parce qu’il y a 36000 hangars fermés, il y a 36000 lieux, et les gens n’osent pas, ils n’ont même pas cette idée dans la tête, d’aller casser une porte et la squatter enfin. Voilà donc, il y a un manque d’encouragement surtout. Je pense qu’ils sont capables avec Internet, on a l’électricité, on a tout ce qui faut ! Giulia : On te remercie pour ton témoignage et bonne chance pour le futur ! Gamra Gamra : My name is Maher Lahouar, my family name is Gamra, so my friends call me Gamra, they don’t call me Maher, and I’m from Hammam Sousse, from here, and actually Ghoula and I have family links. I didn’t start from music, I started dancing before, in 2000 I started dancing hip hop. And then I discovered that in breakdance we need lots of music, so I tried to research: funk, backbeat and soul, all that dancers need to get down. So I started to listen, searching on the Internet, and started the experience with battles and events, in Tunis, and I was making lots of battles, local battles, in many different places in all Tunis, like Monastir, Tunis, Kairouan, Bizerte, Sfax… and then I met Ghoula, two years ago. I met him through a friend of mine, he was a B-boy, we were dancing together in the same team before, and he introduced Ghoula to me. So Ghoula asked me if we could make something together, so I said “Ok, let’s go” and I brought my turntables here, and Ghoula has a lots of vinyls, like he showed me lots of vinyls and I said that I had many too, so I liked the idea and we started working on this project. It’s very interesting, it’s the first time I have this experience and they want to go forward. Giulia: You talked to us about the problem you have, that often you work in bars and you have to play a certain kind of music and not the one you want to play. What if you were free of choosing what you want to do? Gamra: Actually I do not play what the manager tells me to play, because I don’t play in clubs, I play in bars, lounge bars, and I play like Latin, nice songs with the groove, hip hop, I don’t play modern commercial music, I don’t play this. Even in my PC I don’t have this music, I always want to play music with a lot of musicality, which is good to listen to and to dance to. It’s not like just “put your hands up”, like house music, I don’t play this, in big clubs I don’t play, I just play in Carpe Diem2 with French DJs, I started over there and they told me “play what you want to play, don’t play what other people tell you to play”. And since this day I play what I like to play. So, that’s good. Giulia: And if you have to create a new kind of music, starting from your taste, what would you take from the sources you know and what would you add? Gamra: I always try to make breakbeat for the dancers at the battles, because I play at the battles in Tunis and Algeria, and I play in many international events, in Algeria too, so I always make research for B-boy music. It’s very different kinds of music, it’s not like only funk or soul, in any genre of music you can find breakbeat, even in our traditional music you can find afro breakbeat. So I try to make the melange, I make the remix and try to edit some sounds, to put nice drums, guitars and bass to make it more energetic and sound good for the B-boy to dance to. This is what I do, I made 4 or 5 mixtapes already, with my own edits and my own vinyl dig, and I will make a new mixtape next month, with my friends Dragon Diggers team, worldwide based DJs. So this is my professional work, I’m DJ at the battles, that’s what I’m good and professional in. Giulia: Do you try to tell something to people with your work? For example, in battles you told us you don’t think about the dancers, you just follow your inspiration. Gamra: Yeah, of course. I follow my inspiration of music, the sounds I feel are good for me to dance to, cause I’m a B-boy and if I listen to some kind of old music and I find it energetic, I try to play it my own way for the dancers, so that they get inspiration from the music, because the music is the highest inspiration for the dancers. Because if there is no music there would be no dance, you know. And I’m always trying to play something different, I have lots of DJ friends I share my music with, worldwide DJs, so we share our edits, our remix between each other and we play them at the battles, so the B-boy will listen to a new kind of music and it gives inspiration. So that’s good! Giulia: But why do you think art, and in particular music, and in particular your music is important? Gamra: Because if there would be no art, there would be nothing. It’s all about the art. The plastic music of nowadays, it’s very simple and sound no good, just like machines, it’s not like real drum and acoustic, you know? I think many DJs need to take more, there is tons and millions of music that hasn’t been discovered until now, you just need to find your style and find old music, try to dig and to bring it with your style to the new generation of B-boys now. Giulia: Do you think you can have some power in society and in politics through the music? Gamra: Politics… I think politicians don’t like what we do, because they kicked us out from Maison des Jeunes3, we were doing like 5 events since 4 years ago, we do local events with hip hop with other people who support us, many friends, and we bring people together with hip hop and the government don’t like that because hip hop is something really underground and the government doesn’t support the underground movement in Tunis. Like Art Solution4, I started the underground movement with Art Solution, and Art Solution is not supported by the government, it’s always an underground movement. So it’s hard, it’s really hard, politicians they don’t like us. So we try our best to give all that we’ve got here now, to bring dancers together, so it’s about the community of hip hop, it’s about bringing people together, to share together, because if everyone goes… like, I play music by myself in my room, I don’t play it in public with 2 Name of a club in Gammarth, Tunis. Youth cultural centre in Sahloul, Tunis. 4 Cultural association that promotes underground art in Tunis. 3 other DJs, I don’t share my music with the dancers it’s not gonna be developed, it’s not gonna be… you know what I mean? Giulia: Yes, of course. And do you feel sure about your future? Do you think, as we asked Ghoula, do you think you can go on living with your work? Gamra: Yeah! Yeah, I believe in my work, I believe that I will create lots of music because when I met Ghoula he gave me lots of inspiration, you know, he gave me lots of hope, and Ghoula taught me lots of things, he helped me a lot. I try to put what I learnt to my style of music to create my own music to play in international B-boy competitions, because I know many people in this hip hop community and I wanna go forward, I wanna go higher and higher and higher all the time, so I believe I will be travelling worldwide playing my own music and sharing with the dancers and with the hip hop community. I think… I believe I will do it. This is my work, this is what I do! And I will meet… like, I met Ghoula and we worked together, I can meet other artists and we work together, too. Giulia: But I know you travelled already a lot, as you told you’re part of an international DJ network, but until now you’ve been living in Sousse, and how is it like to live in Sousse and wanting to be famous and to collaborate with other artists? Isn’t Sousse too small? Gamra: Ok, I don’t wanna be famous. I just want to be myself. And I wanna make my own music and share it with the world, no matter which place I’m in. You know, Ghoula told you we are in a roof, we make music that five people came to Tunisia and listened to what Ghoula created, you know? It’s not a problem that I live in Sousse or in Sfax, it’s not a problem. Sousse is the best, beautiful country in Tunis. We feel so good here, we have the beach, good food, you know, inspiration… and I have lot of inspiration from my grandfather, he’s a musician, so I have it in my blood, the music is in my blood. And I believe, like I told you, we can share that movement, hip hop movement, from Sousse to worldwide. And chouaya bchouaya5, step by step, we can communicate with many other artists and DJs for collaboration, and we invite many people to come here in Tunis, and we already did it, like workshops with DJs and dancers, the best DJs and dancers worldwide. Giulia: But what about the young people of Sousse, can we do more to improve the situation here? Gamra: We need support. This is the missing part, the support from the government. The government doesn’t support young “guns”, that means the young generation. They don’t support us. They think we are from the streets, they don’t care about us, they just want you to be part of their system, they tell you what to do, when to do it, and they tell you exactly what to do. This is not an art form: if they tell you what to do, they don’t let you express yourself, it’s not an art form. Giulia: I hope all the best also for you, for your future, and collaboration with others to create the space to express yourself. Gamra: Thanks! We’ll be rocking worldwide, for sure, this is for sure. We believe in this. Thank you for the interview, we really appreciate this. 5 Step by step in Tunisian.