Photo ou illustration - Ambassade de France en Espagne
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SILLONS D’EUROPE P Poolliittiiqquueess eett ddéébbaattss aaggrriiccoolleess eett hhaalliieeuuttiiqquueess eeuurrooppééeennss Nº 144 - 6 avril 2012 © DG Trésor Sommaire Edito Dossier ……………………….p. 1 A l’heure où les discussions sur le futur de la Politique Agricole Commune et notamment sur son pilier développement rural abordent le thème de la forêt, il nous a paru opportun de donner un coup de projecteur sur la situation de ce secteur dans les principaux pays européens. Multifonctionnalité, biodiversité, mitigation du changement climatique, rémunération de biens publics figurent parmi les aspects positifs conférés à la forêt en Europe - et partant les acteurs de ce secteur, accompagnés par les eurodéputés, souhaitent que les modalités futures de la PAC en permettent l’accompagnement effectif ; toutefois, le développement économique de la forêt est peu pris en compte dans les propositions de la Commission, ce qui, vous le constaterez à la lecture, semble correspondre à un besoin réel dans plusieurs Etats membres. Avec les contributions de l’Allemagne, Espagne, Irlande, Italie, Pologne et Roumanie Actualité ……………….…….p. 9 - Espagne : Agence de la consommation et de la sécurité alimentaire -Allemagne : M. Sonnleitner passe la main - Italie : IMU : l'impôt qui fâche - Pologne : du sel routier dans les aliments Politiques agricoles nationales …………………….p.10 -Espagne : la promotion de l’alimentaire espagnol à l’étranger, prioritaire -Allemagne : campagne contre le gaspillage alimentaire - Pologne : le ministre veut interdire la culture du MON810 Bonne lecture ! Daniel LABORDE Conseiller agricole en Espagne Dossier Espagne Source: Ministerio de agricultura, alimentación y medio ambiente Les politiques forestières en Europe La forêt, parent pauvre du milieu rural espagnol ? Second pays de l’UE par la superficie boisée, après la Suède, comptant 2 fois plus de superficie forestière que la France et 3 fois plus que l’Allemagne, l’Espagne totalise plus de 27 M ha de surface boisée, soit 52,6 % du territoire, dont la moitié correspondant à des formations très peu denses (buissons et dehesa – écosystème typique de pâtures sous chênaie). Près de la moitié de la forêt espagnole se situe dans trois Communautés autonomes : l’Andalousie et les deux Castille (Castille-laManche et Castille-et-Léon), mais c’est au nord du pays que se concentrent les formations les plus productrices de bois destiné à l’industrie. La forêt espagnole est peu diversifiée (et donc vulnérable aux maladies) : les pins sont majoritaires au sein des conifères tandis que les chênes dominent parmi les feuillus, les deux classes d’arbres ainsi que les formations mixtes se répartissant de manière équitable l’ensemble de la surface forestière. La forêt espagnole est très morcelée, avec plus de 27,5 millions de parcelles. Elle appartient, pour 65%, à des propriétaires privés qui disposent de très petites parcelles de 0,75 hectares en moyenne. Les 35 % SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor restants sont des forêts publiques appartenant aux communes (30 %), aux Communautés autonomes (près de 5 %) et à l’Etat (moins de 0,5%). Les parcelles publiques font en moyenne 5 hectares. Depuis 2008, la superficie des forêts dépasse celle des terres cultivées ; cependant, les forêts espagnoles sont caractérisées par leur pauvreté en bois (51 m3/ha) par rapport à la moyenne UE (121 m3/ha) ou mondiale (212 m3/ha). La forêt espagnole fait l’objet d’une valorisation non négligeable, le secteur économique (bois, meubles, biomasse) représentant plus de 100 000 emplois et environ 20 Mds € de chiffre d’affaires. Malgré son importance au regard des critères précédents, la forêt espagnole ne constitue pas un enjeu politique, sans doute en raison de son morcellement, de la part très relative de forêt publique (environ le tiers) dont une majorité détenue par les communes (bois communaux, souvent loués aux éleveurs à des fins de pâturages) et d’une vision sans doute davantage patrimoniale (importance de Natura 2000) qu’économique. Elle occupe une place limitée au sein des programmes de développement rural, à l’exception notable des régions de Galice et du Pays basque, et ne bénéficie pas d’un cadre de soutien spécifique ; l’essentiel de la réglementation forestière porte sur la gestion et la protection de ces milieux, au détriment d’un accompagnement économique. Pour autant, le principal enjeu auquel les espagnols sont confrontés dans la gestion de la forêt concerne la prévention et la maîtrise des incendies. Chaque année, 150 000 hectares en moyenne partent en fumée et le nombre de foyers (imputables à l’homme à 90 %) augmente régulièrement. En 2012, la sécheresse hivernale marquée se traduit d’ores et déjà par un nombre d’incendies anormalement élevé au premier trimestre ; la seule région de Catalogne a connu en 3 mois davantage de départs de feu qu’au cours de la totalité de l’année 2011. Le rôle des éleveurs, pourtant essentiel en la matière, est peu reconnu et encore moins valorisé, particulièrement dans les filières ovins/caprins ; il s’agit d’un véritable enjeu, qui pourrait peser dans les futures discussions relatives à l’accompagnement des élevages de petits ruminants au titre de la future PAC. Allemagne La forêt, un élément important de l’économie et de l’identité allemande La superficie allemande est de 357 000 km2 : la moitié pour l’agriculture et 30% pour les forêts, soit 11 millions d’hectares, un chiffre proche de celui des surfaces cultivées. Les Länder les plus boisés sont les régions montagneuses du Sud (42% en Rhénanie-Palatinat et en Hesse, 38% en Bade-Wurtemberg et 36% en Bavière) tandis que le taux de boisement diminue en fonction de la latitude, le Land le moins boisé étant le Schleswig-Holstein à la frontière danoise (taux de boisement de10%). Si le Bund et les Länder détiennent le tiers des forêts, les communes en ont le cinquième et 2 millions de propriétaires forestiers se partagent une petite moitié des forêts allemandes, soit 5 millions d’hectares pour une propriété moyenne de 2.5 ha. Près de la moitié des 300.000 agriculteurs sont également des propriétaires forestiers qui détiennent en moyenne 10 ha. Ils exploitent ainsi 13% de la forêt allemande. Cette production est SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 2 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor particulièrement importante en Bavière mais aussi dans les montagnes centrales, en Forêt Noire et dans la lande de Lunebourg. L’Allemagne dispose du premier stock de bois sur pied de l’Union européenne avec 3.5 Mdm3, soit 17% du total européen (2.5 Mdm3 pour la France). Ce stock est en croissance régulière puisque depuis 1987 il a augmenté de 30%. La récolte annuelle de bois est de 92 Mm3, soit 2.5% du stock (38 Mm3 en France). La forêt allemande est essentiellement constituée de conifères (60% des surfaces dont 28% pour les épicéas et 23% pour les pins) tandis que les feuillus ne représentent que 40% des surfaces (dont 15% pour les hêtres et 10% pour les chênes). 100.000 personnes sont employées pour la gestion et la mobilisation du bois qui représente un chiffre d’affaires de 5 Mds€, soit environ 10% de la production agricole finale allemande. 55% du bois récolté est utilisé comme bois d’œuvre, 23% pour la pâte à papier, 17% comme bois de chauffe et 5% n’est pas valorisable. Au total, la filière bois dans son ensemble représente 1.2 millions d’emplois et un chiffre d’affaires global de 170 Mds€. Elle pèse ainsi presque autant que la filière agroalimentaire allemande : le nombre d’emplois est proche (1.1 millions), le chiffre d’affaires est seulement un peu inférieur (175 Md€ contre près de 200 Mrd€). Si la filière agroalimentaire génère un déficit commercial important (10 Mrd€ par an), la filière bois est l’origine d’un petit excédent de l’ordre de 1 Mrd€. A noter que 70% des superficies forestières allemandes sont certifiées « exploitation durable des forêts ». Outre son rôle économique et sa dimension récréative, les forêts ont un rôle identitaire fort en Allemagne. En effet, les Allemands se voient comme le « peuple de la forêt » tant cet espace joue un grand rôle dans l’histoire, les mythes et la culture allemande. Dans les interviews, rares sont les personnalités qui n’évoquent pas à un moment ou à un autre la nature et en particulier la forêt comme lieu essentiel à leur équilibre. Comme l’a écrit le grand écrivain d’expression allemande Elias Canetti : « La rigidité et le parallélisme des arbres qui se dressent tout droit, serrés et nombreux, emplissent le cœur des Allemands d’une joie profonde et mystérieuse. “ Irlande Partie de zéro, l’Irlande s’efforce de se doter d’une industrie forestière pérenne La forêt était quasi absente du territoire irlandais au début du 20 ème siècle mais, par un long programme d’afforestation, d’abord effectué par l’Etat lui-même, puis en soutenant financièrement le développement de la forêt privée à partir de 1981, l’Irlande est parvenue à atteindre une couverture forestière de 11% en 2011, soit 750 000 hectares. Les forêts irlandaises sont constituées à 75% de conifères, mais la part de feuillus tend à progresser, et en 2010, ils représentaient 38% des arbres plantés. Le gouvernement irlandais s’investit dans le développement de la sylviculture pour diverses raisons, au premier lieu desquelles l’impact positif de cette industrie, indigène, sur l’économie : elle génère environ 16 000 emplois, en incluant l’amont et l’aval de la filière (à titre de comparaison, le secteur de la pêche en Irlande est à l’origine de 11 000 SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 3 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor emplois), les flux de capitaux qu’elle crée circulent dans l’économie domestique, et elle permet de réduire la dépendance de l’Irlande aux importations de bois et aux énergies fossiles. Les raisons de ce soutien de l’Etat sont également d’ordre environnemental (séquestration du carbone et participation aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, protection des sols), et récréatif. En 2010, la valeur de la production du secteur de la forêt s’est élevé à 2,2 Mds€, et ce secteur a exporté 286 M€ de produits, principalement à destination du Royaume-Uni. Récemment, le secteur a souffert de l’important fléchissement des activités de construction en Irlande et au Royaume-Uni. Ce phénomène, conséquence de l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, devrait se prolonger pendant plusieurs années en Irlande. A l’inverse, les débouchés vers les activités de production d’énergie renouvelable, à l’échelle industrielle et individuelle, se développent. Les forêts irlandaises sont désormais détenues à hauteur de 47% par des particuliers, en grande majorité des agriculteurs, et 53% des forêts (soit 7% du territoire irlandais) sont la propriété de Coillte, entreprise dont les parts sont à 100% détenues par l’Etat. Les discussions, dans l’enceinte gouvernementale, autour de la vente des actifs de Coillte, soulève des questions quant à la bonne poursuite de ses activités. Les autorités irlandaises ont pour objectif d’atteindre une surface de forêt suffisante pour permettre à l’industrie forestière de réaliser des économies d’échelle supplémentaires, afin d’être pleinement rentable (objectif affiché : 1,2 millions d’hectares, soit 17% du territoire d’ici 2030). L’approvisionnement régulier en bois est une condition nécessaire à la rentabilité et au développement des industries de transformation. Pour cela, le gouvernement tente de maintenir le rythme d’afforestation, et de réduire les coûts supportés par les privés, amplifiés par le morcellement des parcelles (10 ha en moyenne). En 2012, malgré les fortes contraintes budgétaires pesant sur le budget du ministère de l’agriculture, le budget consacré aux programmes de soutien à la forêt a été maintenu, à 112 M€. Le rythme d’afforestation, désormais entièrement dû aux plantations privées, s’est considérablement réduit depuis 2002, malgré le maintien d’aides financières variées par le gouvernement : aides à la plantation, pour l’entretien des parcelles, pour la construction de routes forestières, remplacement après catastrophe naturelle, aides environnementales. Les raisons de ce phénomène sont diverses. La multiplication des zones sous protection environnementale réduit la surface disponible à l’afforestation. La lenteur du retour sur investissement est également un frein à la plantation pour les agriculteurs. Cependant, les incertitudes régnant sur les paiements offerts par la PAC pourraient peser en faveur de l’afforestation. Italie Le nouveau défi de la forêt italienne : passer de l'occupation territoriale à la gestion durable et productive Un bilan d'approvisionnement très défavorable SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 4 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor Le couvert forestier italien représente 10 millions d'ha, soit 35 % de la superficie du pays. Du Tyrol au maquis méditerranéen, en passant par les peupleraies de plaine, le couvert forestier italien présente de nombreux et dissemblables visages. L'ISTAT évalue à 7 millions d'ha la superficie disponible aux coupes. Cette superficie connaît une augmentation constante depuis 50 ans. Cependant, l'expansion spatiale ne s'est pas traduite par une augmentation de l'utilisation du bois produit dans le pays. En outre, 65 à 70% du bois récolté est destiné au chauffage. Les taillis exploités représentent ainsi plus de la moitié des forêts utilisées. Corrélativement, la production de bois d'œuvre ou de sciage est très insuffisante et très inégalement répartie sur le territoire. La Lombardie, la Vénétie, la Toscane, le Trentin-Haut-Adige et la Calabre sont les régions les plus productives. Certaines autres régions sont quasiment dépourvues de scieries. L'industrie italienne du bois (transformation, ameublement), qui est un secteur économique d'une importance notable comptant plus de 400 000 employés et exportant le tiers de sa production, importe plus de 80 % de la matière première qu'elle utilise. En ce qui concerne le bois de chauffage ou les sous-produits du bois destinés à être brûlés, l'Italie est certainement le premier importateur mondial. Toutes les régions, même les plus productives, manquent ainsi de disponibilité en bois local et souffrent d'un manque de compétitivité à cause, notamment, de la localisation des forêts en zone de montagne (60 %) ou de colline (35 %). De longue date, la forêt est davantage orientée vers l'occupation et l'entretien du territoire que vers la production. Une gestion lacunaire Aujourd'hui, la forêt est majoritairement privée (60 %). Les communes en détiennent environ 30 % et l'Etat 8 %. La taille moyenne des exploitations forestières est de moins de 8 ha. La sylviculture est fiscalement considérée comme une activité agricole. Le morcellement de la propriété foncière est une caractéristique de la forêt italienne présentée comme un handicap pour sa gestion. On estime que la moitié de la forêt n'aurait pas été gérée depuis 40 ans. Même si des mesures nationales, au succès mitigé, tentent de faciliter l'agrégation de la propriété forestière (aménagement des règles en matière de succession pour éviter le démembrement / incitation à la création d'associations de gestion visant à coordonner plusieurs propriétaires), parfois renforcées par des dispositifs régionaux, le problème du morcellement des propriétés forestières demeure. La gestion forestière publique a connu des évolutions importantes au cours des années récentes. Après avoir connu une gestion centralisée des forêts au travers d'une administration d'Etat faisant partie du ministère de l'agriculture: le Corpo Forestale dello Stato, une première orientation vers la régionalisation a eu lieu dans les années 70. Ensuite, la loi Constitutionnelle de 2001 a définitivement attribué aux régions la compétence en matière forestière. Depuis lors, les modalités de gestion de la forêt varient selon les régions, certaines ayant d'ailleurs délégué la mission aux provinces, voire à des communes. Les interventions financières publiques en faveur du secteur forestier sont très majoritairement mises en œuvre dans le cadre des plans régionaux de développement rural (second pilier de la PAC). Le potentiel en bois énergie est important Alors que l'année 2011 déclarée par l'ONU "année internationale de la forêt" s'est achevée en décembre dernier, il apparaît de plus en plus SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 5 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor clairement que l'Italie doit valoriser davantage son potentiel forestier, notamment en matière de bois-énergie. Pour cela, elle devra réussir à dynamiser un secteur pour l'instant insuffisamment développé tout en capitalisant sur les externalités positives de la forêt dans le domaine environnemental, au sens le plus large. Forêts d’Etat : gestion critiquée par l’industrie et résultats convoités par les Finances Pologne POLOGNE 2010 Surface forestière % surface territoire surfaces privées surfaces d’État surfaces de collectivités surface en feuillus Réserves de bois sur pied réserve par ha % forêt privée Surfaces certifiées 9,27 millions d’ha 29,7% 17,7% 81,4% 0,9% 24% 1,91 milliards de m3 206 m3/ha 13 % 68,7 % FSC Aulne Autres feuillus Bouleau 5% 1% 6% Hêtre Chêne frêne 5% érable sycomore orme 7% Pin mélèze Epicéa sapin 68% douglas 8% Part en surface des différentes essences Plus de 80% des forêts polonaises sont publiques et administrées par l’office des Forêts Nationales (Lasy Państwowe), office placé sous la tutelle du Ministre de l’environnement (budget : 1,3 milliards €) employant 25.000 personnes. Seulement 18 % des forêts sont détenues par des propriétaires privés, principalement des agriculteurs âgés qui exploitent directement pour le bois de chauffe de petites surfaces forestières (3ha), essentiellement à l’est du pays, dans trois régions qui figurent parmi les moins boisées. Cette répartition entre forêts publiques et forêts privées est restée inchangée depuis la seconde guerre mondiale. Les conifères couvrent 75,6 % de la surface forestière, ce qui s'explique par la pauvreté des sols acides sur lesquels la forêt a été conservée. La prévalence des feuillus est cependant en augmentation : 13 % en 1945 et 24 % aujourd’hui. La Pologne a été fortement touchée par les conséquences des émissions gazeuses de l’industrie (SO2, NOx et NH3) à l’origine des pluies acides, les principales zones d'émissions de polluants atmosphériques en Europe étant les bassins miniers de Pologne, République Tchèque et du centre-est de l'Allemagne. Le suivi des rejets et des dépôts fait l’objet de toutes les attentions, le phénomène diminue mais est toujours présent. L’impact plus lancinant du réchauffement climatique se fait aussi ressentir avec les épidémies d’insectes ravageurs et de maladies infectieuses fongiques ces dernières années. Les forêts polonaises sont de plus considérées comme exposées aux incendies, en raison de l’importante proportion de conifères et de la relative jeunesse des arbres, combinées à une aridité importante l'été. Néanmoins, d’après l’index annuel de défoliation, l’état sanitaire des forêts polonaises s’améliore lentement quelle que soit l’espèce considérée. La politique forestière polonaise vise essentiellement à la reforestation (objectif de 30 % du territoire d’ici 2020 et 33 % en 2050) via un programme national, à la protection de la biodiversité et des zones humides forestières (les forêts immergées sont réputées en Pologne) via les fonds de cohésion. Si les conséquences du changement climatique sur les forêts sont peu prises en compte, leurs rôles dans la lutte contre ce réchauffement le sont. Dans le cadre des exigences du paquet énergie-climat, la politique nationale forestière prévoit d’augmenter le potentiel de captage du CO 2 d’environ 10 % d’ici 2020 (4,5 M de tonnes) et d’environ 20 % à l’horizon de 2050 (9 M de tonnes). Les Forêts Nationales ont de fait le monopole sur le marché de l’approvisionnement en bois. En 2008, les Forêts Nationales ont mis sur le marché 30,4 millions m3 (bois de sciage résineux 35 % ; bois résineux pour papier 30 % ; bois de sciage feuillus 9 %; bois feuillus pour papier 11 %). SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 6 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor Le bois est vendu pour moitié par appel d’offres limitées et pour autre moitié par appel d’offres ouvert à tous. Les Forêts Nationales font aujourd’hui face à une double offensive de l’aval de la filière et du gouvernement. C’est d’abord leur gestion qui est critiquée par l’industrie du bois, importante en Pologne (3 % de l’économie nationale, soit 6 milliards EUR), qui lui reproche des coupes insuffisantes et des ventes privilégiant les grandes entreprises étrangères (allemande, suédoise, autrichienne et tchèques) qui capteraient les ¾ des achats. Le système actuel d’appel d’offre ne permet pas de répondre à la croissance du secteur (à 2 chiffres, s’expliquant par sa compétitivité liée au prix du bois et de la main d’œuvre), ce qui conduit à des importations de bois croissantes, à des prix souvent supérieurs à ceux du marché national. Parallèlement, le Ministère des finances souhaite remettre en question son statut unique d’entité publique sans personnalité juridique, autonome du point de vue financier. L’objectif de l’Etat est d’intégrer les comptes de l’office dans le Budget de l’Etat. La tentative en 2011 de réformer la loi forestière s’est heurtée à une vive opposition des forestiers, qui ont su mobiliser l’opinion publique polonaise naturellement sensible à la gestion de son patrimoine forestier. Les parlementaires ont finalement rejeté la proposition. Roumanie Surface des forêts dans les EM en 2010 (en milliers ha) Pays Sweden Finland Spain France Germany Poland Italy Romania Bulgaria Greece Austria Portugal Latvia UK Czech Rep. Estonia Lithuania Hungary Slovakia Slovenia Ireland Belgium Denmark Netherlands Cyprus Luxembourg Malta Source : Eurostat 2010 28 203 22 157 18 173 15 954 11 076 9 337 9 149 6 515 3 927 3 903 3 887 3 456 3 354 2 881 2 657 2 217 2 160 2 029 1 933 1 253 739 678 544 365 173 87 0 L’accroissement et la valorisation des surfaces forestières de Roumanie est une priorité affichée sur le papier, mais faiblement mise en pratique La forêt roumaine est majoritairement publique Avec 6,515 Mha de forêts en 2010, la Roumanie occupe le 8ème rang au niveau européen et a un taux de boisement de 27,3%, en-dessous de la moyenne communautaire qui était d’environ 36%. 70% de la superficie forestière serait disponible pour l'approvisionnement en bois. 16,9 millions de m3 (volume brut) ont été prélevés en 2010, représentant un peu moins de 50% de l’accroissement annuel. Le fonds forestier appartient majoritairement à l’Etat (3,339 Mha soit 51%), puis à des propriétaires privés (2,079 Mha soit 34%) et enfin à des unités administratives de droit public (1,024 Mha soit 16%) ou privé (73000 ha). La densité moyenne de la voirie forestière est de 6,4 m/ha, nettement inférieure à d'autres pays européens avec une topographie similaire (Autriche 36 m/ha, France 26 m/ha). Le secteur de l’exploitation forestière, comprenant principalement des PME, est faible et souffre d'un manque d'investissements dans de nouvelles machines et technologies. Les forêts privées, fragmentées et relativement petites sont depuis relativement peu de temps soumises aux principes de gestion durable, qui mettra encore du temps à se mettre en place. Les forêts privées, aux mains de 830 200 propriétaires forestiers suite à la rétrocession des terrains mise en œuvre par trois lois successives (18/1991, 1/2000 et 247/2005), sont caractérisées par des exploitations relativement petites et fragmentées. Les années 90 et le début des années 2000 ont été marqués par une mauvaise gestion des forêts privées et un déboisement important. Ceci s’explique par une législation vis-à-vis de la gestion des forêts privées alors inexistante et une absence d’encadrement des nouveaux propriétaires. La succession de lois sur la rétrocession a également eu pour SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 7 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor conséquence un régime de propriété ambigu, auquel s’est ajoutée une situation cadastrale incertaine. Les dispositions les plus récentes en matière de gestion des forêts publiques et privées sont prévues dans le code forestier, adopté par la loi 46/2008. Cette loi fixe comme principe que le fonds forestier constitué de l’ensemble des forêts publiques et privées constitue un bien d’intérêt national, et à ce titre, règlemente en partie les usages et les pratiques sur les terrains forestiers en vue d’une gestion durable de la forêt (soumission au régime forestier). La gestion des forêts doit être assurée par des districts forestiers, Production de biens soit publics (administrés par ROMSILVA, Régie Nationale des Forêts), soit sylvicoles en 2008 privés (constitués par des propriétaires privés ou des associations de (en M€) propriétaires – 132 à ce stade). En vue d’éviter le morcellement de la Pays 2008 propriété forestière, la loi prévoit que la propriété forestière ne puisse pas Suède 7 183 France 5 269 être divisée en parcelles inférieures à 1ha (y compris en cas de succession). Allemagne (incluant 4 767l'ancienne RDA à partir de 1991) Des dispositions obligent également ROMSILVA à prendre des mesures Pologne 3 947 pour supprimer les enclaves et améliorer le périmètre des forêts publiques Finlande 2 712 par acquisition et échanges de terrains. Enfin, des dispositions existent pour Autriche 1 941 constituer des associations volontaires de propriétaires de forêts dans République tchèque 1 238 l’objectif de consolider la propriété forestière. Portugal 726 Roumanie Slovaquie Royaume-Uni Hongrie Bulgarie Slovénie Grèce Chypre 714 598 579 338 308 245 67 3 Pour en savoir plus : Le site du ministère de l’agriculture et du développement rural La contribution du secteur de la forêt et du bois à l’économie n’est pas négligeable ; le secteur est un employeur important dans les zones rurales et est exportateur net. Le poids du secteur forestier, y compris de l'industrie du bois, dans le PIB a varié entre 3,5 et 4,5% au cours de la dernière décennie. Le secteur est un employeur important, en particulier dans les zones rurales bien que les chiffres aient chuté de 235 000 emplois en 2000 à 161 000 estimés en 2009. L'industrie du meuble est le principal employeur pour près de 80 000 emplois, suivie par le secteur de la transformation du bois et par l'Administration nationale des forêts - ROMSILVA. La Roumanie est un exportateur net de produits forestiers, y compris de mobilier, sciages et de panneaux dérivés du bois. Les politiques publiques existent sur le papier mais leur mise en œuvre semble relativement peu prioritaire. Le site du ministère de l’environnement et des forêts Le site de l’Agence de Paiement pour le Développement rural et la Pêche Les politiques mises en œuvre à l’heure actuelle sont contenues dans la stratégie forestière 2000-2010, le programme forestier national de 2005 et le Plan national pour combattre l’abattage illégal. Deux documents sont en cours d’élaboration : le programme national de boisement et le programme forestier national 2011-2015. Les principaux objectifs de ces politiques sont : accroitre la superficie du fonds forestier national (objectif de 100 000 ha), réduire l’abattage illégal des arbres, améliorer l’accès au fonds forestier (objectif de 2000 km) et soutenir la gestion des forêts par les propriétaires privés. Un rapport de la Banque Mondiale de mai 2011 a estimé que les politiques publiques dans ce secteur souffraient cependant de nombreuses lacunes, notamment compte tenu des évolutions depuis la rédaction des documents en vigueur (adhésion à l’UE, privatisation des terrains forestiers, changement climatique) justifiant leur révision en cours. L’efficacité de la mise en œuvre des politiques forestières par la direction générale des forêts au sein du Ministère de l’environnement et des forêts (MEF) a été jugée faible, notamment en raison des moyens insuffisants attribués au regard des SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 8 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor obligations issues de la loi forestière. Après l'adhésion de la Roumanie à l'UE en 2007, le soutien financier pour le secteur forestier est principalement apporté par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) avec un cofinancement national assuré par le budget du Ministère de l’agriculture et du développement rural (MADR). Le Programme national de développement rural (PNDR) reconnaît ainsi l'importance des forêts et énonce une série de priorités et d’objectifs ambitieux pour l’accroissement de la surface boisée, le développement des infrastructures, l’accroissement de la valeur ajoutée dans la transformation des produits forestiers et l'amélioration de la valeur économique des forêts. Le soutien public (y compris de l’UE) pour les mesures spécifiques forestières s'élève à 577 M€ (2007-2013) soit un peu plus de 5% des fonds publics alloués au PNDR. La mise en œuvre des mesures forestières a cependant été très lente, le boisement des terres agricoles et l’amélioration de la valeur économique des forêts ne démarrant qu’en 2012. Le transfert de responsabilité des forêts du MADR au MEF en 2009 n’est certainement pas étranger à cette situation, de même que le manque d'expertise forestière au sein de l’agence de mise en œuvre du deuxième pilier de la PAC (APDRP). Une meilleure coordination entre les deux ministères (MADR et MEF) serait sans doute nécessaire pour améliorer l'absorption des fonds et préparer au mieux les futures échéances 2014-2020 dans l’intérêt du secteur. Actualité Espagne Angela López de Sá y Fernández Directora ejecutiva de la Agencia Española de Seguridad Alimentaria Licenciée en sciences physiques de l’Université Complutense de Madrid et appartenant au corps des Organismes Autonomes du Ministère de la santé et de la consommation espagnol, Mme Lopez occupait précédemment le poste de Directrice des affaires scientifiques et réglementaires de la filiale de Coca Cola en Espagne. Allemagne Création de l’Agence espagnole de la consommation et de la sécurité alimentaire La Ministre espagnole de la santé, des services sociaux et de l’égalité, Ana Mato, a annoncé, le 15 mars dernier, la fusion de l’Agence espagnole de la sécurité alimentaire et de nutrition (AESAN) et de l’Institut national de la consommation (INC) pour donner naissance à l’Agence espagnole de la consommation et de la sécurité alimentaire (AECSA). Les activités de la nouvelle agence devraient s’apparenter à celles de la DG SANCO, permettre la participation des associations de consommateurs dans le secteur alimentaire et mieux appréhender les questions relatives à la consommation, à la sécurité alimentaire et à la protection du consommateur. Le conseil des ministres du 23 mars a nommé à la tête de cette agence Mme Angela López de Sá y Fernández, ex-directrice des affaires scientifiques et réglementaires de Coca Cola España. La nomination d’une ex-dirigeante de la multinationale américaine Coca Cola à la tête de l’organisme espagnol chargé de veiller à la sécurité alimentaire, a suscité d’ores et déjà des réticences de la part du secteur agro-alimentaire espagnol, et en particulier des fabricants de produits visant à une alimentation saine et de type méditerranéen.. Après 15 ans à la tête du principal syndicat agricole allemand, M. Sonnleitner va passer la main : son successeur devrait être M. Joachim Rukwied, président des agriculteurs du Bade-Wurtemberg. M. Sonnleitner va toutefois achever son mandat à la tête du COPA. SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 9 - Sillons d’Europe – Nº 143 Italie – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor IMU : l'impôt qui fâche Parmi les mesures anti-crise arrêtées au mois de décembre 2011 par le gouvernement Monti, figure une réforme de la fiscalité locale et foncière. Le nouvel imposta municipale unica (IMU), dont une part du produit revient à l'Etat, entraîne une augmentation très substantielle des impôts fonciers en réévaluant les bases imposables et en étendant le champ d'application de l'impôt à de nouveaux biens tels que les bâtiments d'exploitation, fussent-ils désaffectés ou situés dans des zones défavorisées. Depuis le mois de décembre, alors que se déroule la procédure parlementaire (arrivée quasiment à terme) de conversion du décret en loi, les organisations agricoles et le ministre de l'agriculture s'attachent à revendiquer des allègements. A force de manifestations des agriculteurs, de débats interministériels et d'amendements parlementaires, la voie pour une acceptation de la mesure semble s'ouvrir avec la perspective, notamment, d'exclure les bâtiments situés en zone de montagne (à + de 1000 m d'altitude) et d'introduire un système d'abattement substantiel dans le cas de biens exploités directement par les redevables. Pologne Du sel pour saler les routes dans les aliments polonais 3 sociétés polonaises ont revendu à des entreprises agro-alimentaires du "sel industriel", utilisé notamment pour le salage des routes, comme sel alimentaire. Les investigations menées dans un cadre judiciaire dans les 170 entreprises clientes ont entraîné la saisie de plus de 600 tonnes de sel dont la nature (industrielle ou alimentaire) ne pouvait être établie, et la consigne de plusieurs centaines de tonnes d’aliments fabriquées avec ce sel douteux. Toutefois, les évaluations scientifiques des risques réalisées par différents instituts et experts nationaux ont considéré qu’il n’y avait pas de danger direct pour la santé publique. En conséquence, les services vétérinaires ont libéré les denrées animales qu’ils avaient consignées. L’inspectorat sanitaire du ministère de la santé a, quant à elle, maintenu en consigne 260 tonnes d’aliments d’origine végétale et mixte, en attente d’analyses. Les autorités polonaises ont réussi à faire disparaître cette affaire sulfureuse des médias, grâce à une communication orientée sur les développements favorables, et au secret de l’instruction invoqué par le Procureur. En revanche, elles ont démontré un manque de coopération entre les inspectorats vétérinaire et sanitaire, apportant ainsi de l’eau au moulin du projet du ministre de l’agriculture de fusionner sous son aile tous les inspectorats en charge de la sécurité sanitaire des aliments. Politiques agricoles et nationales Espagne La promotion de l’alimentaire espagnol à l’étranger, une priorité de Miguel Arias Cañete Commerce extérieur 2010 Industrie alimentaire esp. Imports Exports 23.823 28.083 Taux couverture 117,9 13.335 15.693 117,7 Prod. non 10.488 transformés Source: Douanes Esp 12.390 118,1 Total alimentaire Produits transformés Lors de ses comparutions au Congrès des Députés et au Sénat en février et mars derniers, présentant ses propositions pour la prochaine législature, Miguel Arias Cañete a placé la structuration du secteur agro-alimentaire espagnol parmi ses premières priorités ; il a réaffirmé dans ce cadre sa volonté de promouvoir l’alimentaire espagnol tant au niveau national qu’à l’international. Parmi les mesures, le Ministre envisage des plans et programmes SERVICES ECONOMIQUES ALLEMAGNE – ESPAGNE – IRLANDE – ITALIE - POLOGNE – ROUMANIE - 10 - Sillons d’Europe – Nº 143 – 4 a v r i l 2 0 1 2 © DG Trésor spécifiques destinés à renforcer l’image des produits espagnols et la confiance des marchés internationaux vis-à-vis de ces produits, l’encouragement à la formation des professionnels et des canaux d’information qui leur sont destinés, ainsi que le développement des activités de promotion. Allemagne Mme Aigner lance une campagne contre le gaspillage des denrées alimentaires Le ministère fédéral de l’agriculture veut réduire les pertes de denrées alimentaires estimé à près de 11 Mt par an, dont 7 Mt chez les particuliers. Une sensibilisation va être lancée afin de mieux interpréter les dates limites figurant sur les emballages et d’encourager les gens à acheter en fonction de leurs besoins. Pologne Le Ministre de l’agriculture veut interdire la culture du maïs MON810 La Pologne a déjà interdit en 2007 l’utilisation de semences de 15 variétés de MON810, en application de la Directive 2002/53 (article 16 al. 2), au motif que ces variétés sont inadaptées à la culture en Pologne. Le Ministre de l’Agriculture a préparé un nouveau projet d’arrêté visant à interdire l’utilisation des semences des 210 autres variétés de MON810. Ce projet est une conséquence d’un arrêt de la Cour de Justice européenne (et des manifestations consécutives d’apiculteurs), qui a jugé que le miel et les aliments contenant du pollen de maïs MON 810 constituent des denrées alimentaires contenant des ingrédients produits à partir d’OGM, et sont dès lors soumis à l’obligation d’évaluation et d’autorisation préalable à la mise sur le marché, et éventuellement à l’obligation d’étiquetage. Le Ministre indique qu’il veut par cet arrêté protéger la filière mellifère polonaise, et les intérêts du consommateur, pour la santé duquel le miel est bénéfique. Mais comme le projet d’arrêté n’invoque aucun des motifs susceptibles, selon la Directive, de justifier une interdiction, sauf l’argument ténu sur la santé des consommateurs, il est possible ou probable que cette fois-ci la Commission ne donnera pas son accord. Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique Régional de Madrid (adresser les demandes à [email protected]). Clause de non-responsabilité Le Service Économique Régional s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. 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