Les enjeux de la filière forêt-bois d`Auvergne Rhône

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Les enjeux de la filière forêt-bois d`Auvergne Rhône
Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation
Contribution de l’interprofession FIBRA
Les enjeux de la filière forêt-bois d’Auvergne Rhône-Alpes
Avec 35% de surfaces boisées, soit 2,5 millions d’hectares de forêts sur son territoire, Auvergne RhôneAlpes se positionne à la 3ème place des régions françaises après Grande Aquitaine et Occitanie. Mais,
elle occupe la première place pour le volume sur pied, ce qui pourrait en faire la première ressource
française.
Compte tenu de ses nombreuses aménités environnementales, et notamment la fixation de dioxyde
de carbone par les bois et forêts, le stockage de carbone dans les forêts et les produits fabriqués à
partir de bois, la filière forêt bois contribue à la lutte contre le changement climatique et doit être
développée.
La récolte régionale atteignait 5,2 millions de mètres cubes de bois ronds en 2014, en progression de
5% par rapport à 2013. Cette progression de 800 000 m3 répond d’ores et déjà aux objectifs des
politiques publiques de la période 2010-20 qui prévoyait une progression de 2 millions de m3 sur la
période. Ainsi, la région se situe au troisième rang français après la Grande Aquitaine et le Grand Est
et au deuxième rang pour le bois d’œuvre. Cette récolte ne représente cependant que 38% de
l’accroissement annuel des forêts, un des enjeux majeurs est donc de faciliter la mobilisation de la
ressource.
Avec 1,8 million de m3 de sciages produits en 2014, la région concentre 23% des volumes sciés de
France. L’activité reste relativement stable depuis 20 ans et est très largement dominée par les sciages
de résineux très demandés par la construction. Cependant, la région accuse un retard dans le séchage
des bois sciés par rapport au niveau national (4% des résineux séchés en région contre 12% au niveau
national) alors que les constructeurs ont besoin de bois séchés. Certains scieurs ont développé des
bois rabotés, poncés ou aboutés pour diversifier et apporter de la valeur ajoutée (en 20 ans, la part de
ces produits est passée de 1 à 6% des sciages de résineux). Cette évolution a permis de renforcer
l’approvisionnement en bois français auprès des acteurs de la construction mais les achats extérieurs
restent conséquents. Il faut donc à la fois mieux faire connaître l’offre locale et accompagner les
entreprises vers la production de bois techniques semi-transformés.
Le marché de la construction et de la rénovation des bâtiments constitue le premier débouché de la
filière : 19% des maisons individuelles sont en bois, 20% des extensions surélévations…. Parmi les
39100 salariés de la filière forêt bois de Rhône-Alpes, le secteur de la construction en emploie 53%
(charpente, menuiserie, construction). Les autres débouchés sont également à développer mais sont
souvent liés à celui de la construction : emballage, bois industrie, bois énergie. Ce dernier a pris une
place importante parmi les débouchés de la filière, passant de 1,493 millions de tonnes en 2010 à 2,078
en 2014. Il convient donc de veiller à la complémentarité des usages.
1. Accroître l’usage du bois d’œuvre, du bois énergie et du bois industrie
La demande de produits bois doit être encouragée afin d’augmenter l’utilisation de ce matériau
renouvelable aux propriétés multiples, seul ou associé à d’autres matériaux.
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a. Prescription du bois construction auprès de la maîtrise d’ouvrage et maîtrise
d’œuvre, grandes écoles (architectes, bâtiment….)
Afin d’accroître les usages du bois dans la construction (divers modes constructifs, menuiserie…), il
convient de communiquer sur ses nombreux atouts auprès de la maîtrise d’œuvre et de la maitrise
d’ouvrage privée et publique et d’accompagner ces acteurs.
b. Communication
Portée à connaissance de l’offre disponible en région (catalogue produits, entreprises…)
Prix régional et national de la construction bois
Sensibilisation des publics : réseaux sociaux, sites internet
c. Observatoire / comité stratégique bois énergie
Articuler harmonieusement les divers usages du bois, notamment éviter les conflits d’usage entre
bois énergie/bois industrie au travers de l’observatoire du bois énergie/industrie et du comité
stratégique.
d. Soutien à la qualité du bois énergie (bois bûches, plaquettes, granulés)
Accompagner les entreprises de bois énergie (bûches, plaquettes et pellets) dans la compétitivité, au
travers des marques de qualité
2. Accroître la compétitivité des 18500 entreprises, adapter l’offre à la demande
a. Accompagnement individuel et collectif
Afin de proposer une offre compétitive de produits et services, les entreprises doivent être
accompagnées pour moderniser leurs outils et être en capacité de répondre rapidement à la demande
de nouveaux produits. La modernisation du tissu industriel passe notamment par l’innovation,
l’amélioration des performances et l’optimisation des process industriels.
Accompagner les créations et transmissions d’entreprises
b. Soutien aux investissements
Mobilisation de financements spécifiques adaptés aux investissements des entreprises.
Développement d’un outil financier pour le financement des stocks hivernaux des scieurs de montagne
c. Développement des compétences et attractivité des métiers
La modernisation des outils de production doit viser également l’amélioration des conditions de travail
des salariés, y compris en forêt, afin de d’améliorer l’attractivité des métiers du secteur, actuellement
confronté au développement du travail détaché.
Organiser une présentation des métiers de la filière sur les forums métiers, participer à la semaine de
l’industrie, présentation de la filière en milieu scolaire, promouvoir les sites métiers foret bois et
bourse emploi
d. Soutien à l’innovation
Sensibiliser les entreprises de la filière à l’innovation (appel à projets innovation, trophées de
l’innovation, installation d’une antenne de Xylofutur)
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3. Mobiliser les bois de nos forêts
Le programme national forêt bois prévoit une mobilisation supplémentaire de 2,7 millions de mètres
cubes pour Auvergne Rhône-Alpes, elle permettrait de récolter 65% de l’accroissement annuel des
forêts.
a. Regroupement en forêt privée et en forêt publique
Développement et accompagnement des GIEEF et toute autre forme de regroupement de la forêt
privée
Mise en gestion des propriétés publiques en nature de bois-forêt, non soumises à ce jour au régime
forestier (potentialités de 700 000 ha en Rhône-Alpes ; 100 000 ha potentiellement les plus
intéressants à diagnostiquer dans les trois ans,
Développement du partenariat public – privé, pour mobiliser conjointement les bois sur les parcelles
fortement imbriquées
b. Faciliter la sortie des bois (dessertes, câbles)
Création de nouvelles dessertes (routes forestières et pistes), condition sine qua non à la mise en
gestion de certains massifs
Confortement de l’activité câble, reconnaissance du câble comme une « desserte » au même titre
qu’une piste forestière
Améliorer la connaissance du réseau d’infrastructures forestières (itinéraires bois ronds)
c. Reconstitution des forêts de production
Reconstitution des forêts de production, mobilisation du programme SYLV’ACCTES (fond public – privé
créé par la Région) pour aider les propriétaires forestiers publics et privés. (un frein à la mobilisation
des bois est le coût de la reconstitution des forêts après exploitation ; SYLV’ACCTES vient de manière
très opportune apporter des aides financières pour lever ce frein).
d. Problématique des gros bois
La problématique de la valorisation des gros et très gros bois difficilement valorisables, compte tenu
de leur hétérogénéité, est un problème important dans la mesure où les scieries se modernisent et
sont moins enclines à les accepter.
e. Lien interprofessionnel entre tous les acteurs de la filière
Proposer des services de mise en relation ou de gestion des forêts (plateforme informatique)
Développement des contrats d’approvisionnement au bénéfice des scieurs locaux, pour donner aux
scieurs une visibilité à moyen terme sur le développement de leur outil industriel
Développement en parallèle des contrats de prestation pluriannuels pour les ETF, pour leur donner de
la lisibilité en termes d’investissement/modernisation de leurs machines
Sensibilisation du grand public et des décideurs aux enjeux et services rendus par la forêt, valorisation
des actions permettant de concilier enjeux économiques, environnementaux et sociaux.
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