Barika
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INFO 318 « Non au 19 Mars » VOICI quelques articles de presse ou de donateurs retenus à votre attention : 1/ La ville de BARIKA Située dans le Nord Est algérien Barika est une commune de la préfecture de Batna, dans la région des Aurès, à 85 km à l'ouest de Batna et à 345 km au sud-est d'Alger. La commune de Barika est située sur le versant Est des hautes plaines qui surplombent le Chott El Hodna, qui lui-même est une zone relativement humide. Elle occupe une position stratégique reliant quatre villes à savoir Batna, Sétif, M’Sila et Biskra. Son altitude par rapport au niveau de la mer varie entre 400 et 500m. La ville de Barika a de tout temps été appelée « porte du désert » à cause de sa position stratégique reliant le Tell au grand Sahara. Sa superficie est de 305,43 kms². Repère géographique : Au nord-ouest, les sommets de l'amphithéâtre de montagnes duquel descendent les affluents de l'oued Chellal sont à de grandes altitudes : Kef Lakhdar (1464m); djebel Dira (1840m); Kef Afoul (1136m). Les cimes qui dominent la plaine de plus près s'élèvent à 700 ou 800m : Dra Mellouza (700m); djebel Roselma (650m); djebel Amris (859m). Au nord, sont les crêtes du djebel Tarf, du djebel Kteuf (1860m), du djebel Gourin et du djebel Maadhid (1840m), qui soutiennent les plateaux de la Medjana. Au nord-ouest, la cime du djebel Touggour (2100m) domine le massif de Batna. Histoire : ème BARIKA, nom arabe, est le siège de la commune mixte de même nom située entre le 35 et 36 parallèle de ° latitude Nord et entre le 2° et le 3 de longitude Est. Elle est située dans l’arrondissement de Batna. BARIKA se trouve sur deux grands axes routiers, la Nationale 28 de Batna qui se prolonge par la rocade Sud vers Bou-Saâda et Alger, et la Nationale 17 de Sétif vers Biskra. Bien qu’éloignée des grands centres, des services de messageries la relient quotidiennement à Sétif et à Batna. La pluviométrie pratiquement nulle ne permet pas de production agricole, mais cette région de steppes est un lieu privilégié pour l’élevage des ovins. Barika avec son marché à bestiaux est le lieu de rencontre et de commerce de cette immense région. De grosses transactions commerciales d’ovins, de céréales provenant des régions des hauts plateaux, des dattes des oasis, également un très bel élevage de chevaux de race Arabe et de dromadaires, « ces vaisseaux du désert » appelaient ici des Chameaux. La végétation n’est pas abondante, à perte de vue ce sont des étendues de terres incultes, arides, caillouteuses ou les moutons, les chèvres cherchent leur nourriture. Des plaines où poussent l’alfa, le jujubier épineux, le palmier nain, mais aussi du thym sauvage en abondance. Les montagnes du Sud sont recouvertes par endroit d’arbustes rabougris, des genévriers, celles du Nord ont une végétation importante de chênes verts, de pins, de nombreux arbustes genévriers et autres sur les sommets des cèdres. Par contre toutes les terres irriguées sont très riches, céréales, légumes se développent très rapidement, au printemps c’est une éclosion de fleurs des champs : Coquelicots, mauves, pâquerettes, soucis, etc…Les vergers sont composés principalement d’abricotiers, de figuiers et d’oliviers. Le gibier est abondant, lièvres et perdreaux ainsi que des gangas. Dans les montagnes du Nord des sangliers. L’animal sauvage le plus courant est le chacal. Le danger provient des scorpions jaunes qui pénètrent dans les maisons. La région subit les invasions périodiques des sauterelles, les mouches pullulent toute l’année et sont à l’origine du trachome dont souffre une grande partie de la population indigène. [Les balcons de Ghoufi] Les habitants : Les habitants appartenaient aux tribus des Oueld sidi Ghanem, les Mehamil et une partie des Ouled Sahnoune (tribu connue par sa virulence). La région montagneuse est habitée par des Berbères dénommés Chaouias, c’est une population sédentaire vivant dans des mechtas, cultivant leurs terres avec des troupeaux de chèvres et de moutons. Dans la plaine, ce sont des Arabes qui pratiquent depuis toujours la transhumance avec les troupeaux sans cesse à la recherche de pâturages, dans les petites oasis, autour des sources quelques mechtas, couvertes de diss sont leurs points d’encrage. Historique : On connait peu de chose sur l’histoire de Barika. Les ruines nombreuses et imposantes de la ville de Tobna rappellent que la région fut civilisée et devint fertile à l’époque romaine. Le labour des terres fait ressurgir de nombreuses pièces de monnaie en bronze romaines, les traces des canaux d’irrigation vers la plaine sont encore visibles. Après l’ère romaine ce fut la désertification totale. Après la prise de Constantine par la France, les grands chefs indigènes de la région firent leur soumission tout en gardant leurs privilèges, mais en 1858, une colonne de troupes françaises dut intervenir pour calmer les révoltes entre les différents coffs de la région. [Intérieur du Bordj de Barika] En 1860, les Ouled Amor de Magra entrent en dissidence, la colonne du colonel Desmarets rétablit l’ordre. En 1864, nouveau soulèvement des Ouled Mehdi auquel met fin la colonne du colonel Séroka. En 1871, afin de faire face au soulèvement du Bachagha Mokrani un détachement militaire français fut installé à demeure. En 1873, l’annexe de Barika fut créée pour maintenir l’ordre et préparer le développement de la colonisation. Jusqu'en 1874, c'est un poste militaire de 65 personnes, relevant du cercle militaire de Batna. Elle devient une section de la commune indigène de Batna le 13 novembre 1874 sur une superficie de 3729 Km², puis une commune mixte le 5 octobre 1907. En 1885, l’annexe fut transformée en commune indigène pour être à nouveau, en 1907, modifiée en commune mixte. Pendant toute cette période 17 Officiers administrèrent successivement le Hodna oriental. A partir de 1900, le capitaine Massoutier entreprit la transformation de la commune, avec la scolarisation des indigènes, construisant une école et incite à la plantation des olivettes communales. A partir de 1907 ce furent les Administrateurs civils qui prirent le relais. Malgré la pauvreté qu’engendre son climat présaharien, Barika prend de l’importance, la population ne cesse d’augmenter, les constructions s’étendent, de nouvelles routes et pistes sont ouvertes, les recherches d’eau s’intensifient. Centre : Le centre de Barika est de création artificielle. En 1844 il fallait installer un Caïd à Barika, simple marché et nœud routier, le Génie construisit un Bordj, dont une aile subsiste. Pendant les insurrections de 1860 – 1864 – 1871, simples scènes de pillage entre les tribus, il n’existe que quelques tentes autour du bordj. A partir de 1874, devenait le chef lieu de l’annexe. La capitale du Hodna n’avait plus qu’à se développer, mais les années de sécheresse de 1878, engendrant la famine, obligent le commandement militaire à se replier provisoirement sur N’Gaous par suite du manque d’eau. En 1881, la région de N’Gaous d’où proviennent les eaux de l’oued Barika ne dépend plus de Barika mais de la commune mixte des Ouled Soltan qui retient toutes les eaux. Barika doit faire venir par tonneaux et peaux de bouc l’eau des puits artésiens de Bordj Kébab, à 16 km. Ce n’est seulement que l’arrêté du 22 juillet 1882 qui règle la question, Barika a droit à toute l’eau d’amont pendant les 10 premiers jours du mois. Bien pour les irrigations, insuffisant pour l’alimentation des habitants. En 1883-1884, création du bureau de poste et installation du télégraphe. C’est en 1885, qui marque une nouvelle ère dans l’évolution de ce centre. L’arrêté du 17 janvier 1885 crée la commune indigène de Barika avec ses ressources propres. Le Bordj est considérablement modifié et agrandi. Le village tracé, les constructions commencent. Commune Mixte : En 1891 il y a 404 habitants, puis 803 habitants en 1901 pour arriver en 1946 à 4328 habitants. La question de l’eau potable est réglée en 1946-1947 par la construction d’une conduite d’eau. L’agrandissement du village grâce à l’achat par la Commune Mixte d’un domanial de 7 ha. ème 1905 : Transformation de l’établissement de Facteur- receveur de Barika en simple recette de 3 classe. 1906 : Arrêté du Gouverneur Général, désignant le Caïd du Hodna oriental, commune indigène de Barika, comme Président de Djemaa formant la tribu de même nom. 1907 : Formation de la commune mixte de Barika : Monsieur Vitalis est nommé Administrateur. La commission municipale sera composée de 19 membres. L’Administrateur en sera le Président à défaut l’Administrateur Adjoint. Deux membres sont français tous les autres indigènes. Afin d’alimenter le centre de Barika, la jouissance des eaux de l’Aïn Touta est accordée à la commune mixte. 1928 : Recensement de la population : Européens 187, Indigènes 50 567. 1935 : Madame Bérard est nommée infirmière visiteuse. 1946 : Plan d’action communal. Prévisions constructions avec échelonnement sur les 10 prochaines années : -Egouts, réfection des rues, conduites d’eau, -Groupes scolaires de 8 classes de garçons et logements, -Groupes scolaires de 3 classes de filles et logements aménagements de la commune mixte, appartements et bureaux, -Recette municipale et appartement, -Etablissement de remonte et cité des cavaliers, -Hôpital de 40 lits et logements de la société indigène de prévoyance (S.I.P), bureaux et logements, silos à grains de 20.000 quintaux de capacité de stockage, -Construction de 4 villas pour employés, -Installation de la prison. [Rue de l’hôpital] Le Village : En arrivant par la route de Batna, le village est situé sur une petite colline au milieu de la plaine désertique. Toutes les constructions qui composent le village, forment un grand rectangle d’environ 500 mètres de long sur 300 de large au milieu d’une oliveraie, de pépinière et de jardins, les trottoirs des rues sont plantés de grands arbres, toute cette verdure donne une impression de fraîcheur et de bien être. A gauche de la route, l’hippodrome avec ses tribunes, un pont métallique sur l’oued Barika, une route très large bordée de peupliers, à gauche les bâtiments des ponts et chaussées, à droite l’hôpital, la gendarmerie, la justice de paix et l’établissement de la S.I.P., tous ces bâtiments sont récents et entourés de plantations et de jardins. A gauche, laissant la route de Sétif, on pénètre dans l’avenue Villot qui est l’artère principale commerçante, bordée de palmiers avec de nombreux magasins et boutiques. Il y règne toujours une très grande animation, les commerçants étalant leurs produits sur les trottoirs, taxis camionnettes en attente, la foule bruyante, uniquement des hommes, venant, des douars environnants, y faire leurs achats. L’hôtel su Sahara, avec ses arcades, construction typique des villes du Sud, à l’extrémité de l’avenue, le Bordj communal. Au Nord, sur une grande place s’élève la mosquée, très beau bâtiment au style oriental. Très proche l’usine électrique, également l’agence des PTT avec le logement du receveur. Le service santé : Le service santé à Barika comprend : un Médecin de colonisation, un adjoint technique de la santé publique et une assistante sociale. Le médecin de colonisation dirige l’hôpital auxiliaire, soigne et traite les malades, effectuant des tournées dans les douars, soignant et fournissant gratuitement les médicaments. L’hôpital compte 20 lits, des vaccinations y sont faites régulièrement, des secours distribués aux indigents. L’assistante sociale donne des soins à domicile s’occupant des mères et des nourrissons et également des vaccinations. Pendant la seule année 1946, à l’hôpital, 1.400 malades ont été soignés dont de 1.000 atteints de trachome, 10.000 consultations, 12.000 vaccinations contre la variole, le typhus, la fièvre typhoïde, etc…le tout gratuitement. La société indigène de prévoyance (SIP) est composée d’un agent technique, d’un comptable, d’un magasinier et d’employés. L’agent technique est chargé de la formation des fellahs en leur prodiguant conseils et renseignements contrôlant les emblavures. Les récoltes sont livrées et stockées à la SIP qui les revend aux consommateurs. Cet organisme est habilité à faire des avances de semences. Pendant la période des restrictions dues à la guerre, la SIP était chargée du ravitaillement à la population. Le commerce : Le commerce est très actif, le village de Barika est le centre le plus important de toute cette région peuplée d’environ 75.000 habitants qui vivent dans des conditions difficiles, les productions, à part l’élevage des moutons, ne suffisent pas aux besoins de la population. De nombreux moulins à grain à eau et à moteurs, des fabriquants de nattes en alfa, quelques forgerons, des artisans fabriquent des bijoux en argent, les femmes indigènes façonnent les ustensiles de ménage en terre cuite, des cordonniers confectionnent des babouches, des chaussures, bottes et brides en filali « belghas » confectionnées en cuit tanné localement, mais cela est une simple production locale. Les mozabites quant à eux confectionnent gandouras et vêtements féminins. Les denrées fraiches viennent de Sétif ou de Batna. Les bouchers avec leurs étales archaïques abattent sur les marchés, uniquement les moutons. La principale ressource du village de Barika est l’adjudication des droits du marché, qui a lieu chaque semaine le jeudi et le vendredi, s’élevant à plus d’un million de francs (Ndlr : anciens francs). C’est le plus important point de vente des ovins de tout le Hodna, les acheteurs venant de toute la région Nord du Constantinois, s’approvisionner en bêtes d’embouche. Un cinéma parlant a été installé dans le village dès son électrification en 1936. [Douaire et Marché devant Barika] Synthèse établie grâce à de nombreux documents en mentionnant notamment le remarquable exposé de monsieur Maurice Villard. Epilogue BARIKA : 2008 = 104 388 habitants ET si vous souhaitez en savoir sur BARIKA cliquez SVP, au choix, sur l’un de ces liens : http://www.youtube.com/watch?v=Dynn5DU5nRU http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1953_num_62_334_13052 http://fr.db-city.com/Alg%C3%A9rie--Batna--Barika--Barika http://sbmw.skyrock.com/9.html http://anneemaghreb.revues.org/335 2/ Le Hodna Le Hodna est la région située au sud des hauts plateaux dans le centre de l'Algérie. Ayant pour capitale M'Sila, elle est réputée pour son élevage d'ovins et connue pour son chott (lac salé) d'où elle tire son nom. Les monts conservent dans leurs plissements les ruines de la Kalâa des Béni Hammad. C’est une plaine creusée au cœur d'une enceinte de montagnes de moyenne ou basse altitude. Cette vaste plaine, limoneuse au nord et sablonneuse au sud, est occupée dans sa partie la plus basse par la sebkha, 76 000 ha d'argiles salées, nues, rarement recouvertes d'eau. Vaste dépression au pied du Tell, le Hodna dispose, à partir des montagnes alentour, de quantités d'eau non négligeables. [Le Chott el Hodna aux environs de Baniou entre Bou-Saâda et M'Sila] Climat : Le Hodna est une steppe plus chaude et plus sèche que les hautes steppes de l'Algérois et de l'Oranie. Sa position au fond d'une cuvette lui vaut une sécheresse et une pluviométrie capricieuse qui préfigurent le Sahara. Histoire : Le Hodna était primitivement peuplé, comme toute la région steppique centrale du Maghreb, par des Gétules nomades, et des montagnards « sédentaires ou semi-nomades à courtes migrations ». Ces populations berbères furent soumises par les légions romaines et le pays intégré à la province de Numidie. De par sa situation et sa morphologie la région fut, par le passé, un couloir pour le passage des troupes guerrières, entre le tell et l'atlas saharien ainsi qu'entre les hautes steppes algéro-marocaines et algéroème ème ème tunisiennes. Elle connut l'invasion vandale au 5 siècle et byzantine au 6 siècle et 7 siècle. Elle se ème trouvait fatalement sur le passage des troupes musulmanes qui envahissent l'Afrique du Nord au 7 siècle, ème cependant l'établissement définitif des arabes ne remonte qu'au 11 siècle. Les Sanhadja ont construit la ville forte de M'Sila en 925. En 1007, la Kalâa des Beni Hammad est fondée par Hammad ibn Bologhine, fils de Bologhine ibn Ziri (fondateur d'Alger), qui y engagera de grands projets de construction, devenant la principale cité de la région. Il rase M'Sila et transfère ses habitants dans sa nouvelle capitale. Les incursions des Hilaliens, envoyés par les Fatimides, à partir de 1052, affaiblissent grandement la dynastie Hammadide jusqu'à ce qu'elle soit définitivement vaincue à l'arrivée des Almohades en 1151. ème Du 12 siècle au 16 ème siècle, les Hafsides régnèrent jusqu'aux confins du Hodna. ème Au début du 16 siècle, Alger fait appel aux Turcs afin de chasser les Espagnols qui la menace. Les Turcs s'installent durablement dans le pays. Ils vont conquérir dans un premier temps les villes côtières et du tell, puis, dans un second temps, l'arrière-pays. C'est à cette période que les contours de l'Algérie actuelle vont se dessiner. Ils vont y rester jusqu'à la conquête française en 1830. Durant les premières années de la colonisation, la province est sous l'autorité de l'Émir Abdelkader, tel que reconnu par le traité de Tafna. Et ce n'est qu'en mars 1847 que le khalifa de Abd el-Kader pour le Sebaou en Kabylie, dont le commandement englobait aussi la région du Hodna jusqu'à Bou-Saâda, déposa les armes au cours d'une cérémonie à Sour El-Ghozlane. 3/ Ernest Mercier Ernest Frédéric Honorat Mercier est né le 4 février 1878 à Constantine, et décédé à Paris, 11 juillet 1955. C’est un industriel français qui créa et dirigea la Compagnie française du pétrole (CFP), ancêtre du groupe pétrolier français Total. Son grand-père, Stanislas Mercier, est un républicain protestant originaire du Doubs qui quitta la métropole pour s’établir en Algérie. Son père Jean-Ernest Mercier (1840-1907), maire radical de Constantine et historien de l'Afrique du Nord, a cinq enfants. Son fils éponyme Ernest est le troisième de la fratrie. Admis à Polytechnique en 1897, le jeune homme opte à sa sortie pour une carrière dans le corps des ingénieurs du génie maritime. Il est affecté au port de Toulon dont il modernise les installations, notamment le réseau électrique. Pour se perfectionner, il suit entre 1905 et 1908, les cours de l’École Supérieure d’Electricité (Supélec). Il épouse en 1904 Madeleine Tassin (1881-1924) la fille d’un sénateur républicain. Il est alors remarqué par Albert Petsche et quitte l’administration pour le secteur privé électrique. Son grand-père, Stanislas Mercier, est un républicain protestant originaire du Doubs qui quitta la métropole pour s’établir en Algérie. Son père Jean-Ernest Mercier (1840-1907), maire radical de Constantine et historien de l'Afrique du Nord, a cinq enfants. Son fils éponyme Ernest est le troisième de la fratrie. Admis à Polytechnique en 1897, le jeune homme opte à sa sortie pour une carrière dans le corps des ingénieurs du génie maritime. Il est affecté au port de Toulon dont il modernise les installations, notamment le réseau électrique. Pour se perfectionner, il suit entre 1905 et 1908, les cours de l’École Supérieure d’Electricité (Supélec). Il épouse en 1904 Madeleine Tassin (1881-1924) la fille d’un sénateur républicain. Il est alors remarqué par Albert Petsche et quitte l’administration pour le secteur privé électrique. Pendant la Première Guerre mondiale, mobilisé dans les troupes de marine, il combat dans les Balkans et les Dardanelles. Blessé d'un éclat d'obus au pied alors qu’il commande sur le Danube des troupes roumaines, il est rapatrié sur Paris où il devient l’agent de liaison de Louis Loucheur, ministre de l’armement de Georges Clemenceau, avec les généraux Ferdinand Foch et Philippe Pétain ainsi qu’avec les troupes américaines. Après guerre, pour les anglo-américains, il demeure le colonel Mercier. Quand Louis Loucheur est nommé ministre des zones libérées, Mercier le suit et s’occupe des usines allemandes dépendant de la commission de contrôle militaire. L’industriel de l'électricité et du pétrole Les deux grands secteurs où il va être actif, l’électricité et le pétrole, sont à la fois alors les plus nouveaux, et ceux qui, dans les années vingt, vont le plus tirer l’économie française. En 1919, il joue un rôle clef dans la fondation de l’Union d’électricité qui unit diverses petites sociétés de la région parisienne. Il la préside ainsi que la Société lyonnaise des eaux et de l'éclairage. Dans l'entre-deuxguerres, il est un acteur important du domaine de l'énergie électrique en France, à travers le Groupe de Messine, construisant centrales thermiques et barrages hydro-électriques. Il conçoit l'usine d'électricité de Gennevilliers, qui est la première super-centrale européenne. Il sera aussi le PDG de la société Alsthom de 1933 à 1940. En 1923, il est chargé par Raymond Poincaré sur la suggestion de Louis Pineau, son conseiller aux affaires pétrolières et de Louis Loucheur, ministre de la reconstruction de dynamiser et de restructurer le secteur pétrolier en bâtissant une entreprise d’une taille suffisante pour être l’opérateur de référence dont le pays avait besoin. En effet, la guerre et le développement des transports mécaniques ont montré à la fois l’importance stratégique de ce secteur et la faiblesse de la France dans ce domaine. La Compagnie française des pétroles (CFP) est fondée en mars 1924. Une loi votée en 1931 donnera 35 % de son capital, alors entièrement privé, à l’État, mais Mercier se satisfera d’avoir réussi à éviter une loi donnant à ce dernier un contrôle total sur l’entreprise. À partir de son premier actif, 25 % des parts de la Turkish Petroleum Company, la CFP se développe grâce à l’exploitation de pétrole près de Kirkouk en Irak, puis en Colombie et au Venezuela. La CFP avait aussi des intérêts en Roumanie (Steaua Roumania). Mercier renforce l’intégration verticale de son groupe en construisant des moyens de transport pétrolier et des raffineries à Gonfreville, près du Havre et sur l’étang de Berre, près de Martigues. L’industriel engagé En décembre 1925, il fonde le Redressement français, un mouvement patronné par le maréchal Foch destiné à « rassembler l’élite et éduquer les masses ». Ce mouvement avait deux grands objectifs : faire adopter par la France ce que nous appelons un mode de régulation fordiste (forte productivité, salaires élevés et consommation de masse) et moderniser les institutions et la vie politique. Si ses idées économiques ainsi que politiques étaient appelées à un grand avenir, dans l’entre-deux-guerres, il ne réussit à convaincre ni les autres patrons (trop malthusiens) ni les hommes politiques. Il faut dire que sa vision élitiste de la technocratie, issue de sa formation à Polytechnique et de l’influence du maréchal Lyautey avait des aspects qui pouvaient et peuvent encore susciter des réserves même si elle est devenue maintenant dominante. Le peu de succès de son entreprise, sa mise en cause dans les évènements du 6 février 1934, qu’il décrivit comme la victoire de l’« esprit du front », l’échec du gouvernement d’union nationale de Gaston Doumergue (novembre 1934)) dont il attendait beaucoup, furent certainement des éléments qui le conduisirent à dissoudre, en 1935, le Redressement français. Il cesse alors d’être le porte-parole des polytechniciens modernisateurs ce rôle passant, d'une certaine manière, à Louis Marlio et à Auguste Detœuf autour de la revue Nouveaux Cahiers. Il continue à être actif dans le domaine de la politique étrangère. À la mort de Louis Loucheur, en 1931, il prend la tête du comité français Pan européen. En 1932, un comité d’experts se réunit sous les auspices du Redressement français et préconise une alliance avec l’Angleterre pour faire pression sur les allemands. En 1934, il préconise un rapprochement avec l’URSS de manière à encercler l’Allemagne. C’est dans cette optique, semble-t-il, qu’il a donné une conférence sur la Russie en 1936 au Centre polytechnicien d’études économiques qui poursuivit l’œuvre du groupe X-Crise. Il est l'un des organisateurs de la Conférence mondiale de l'énergie tenue en 1936. Si, en 1938, il participe encore au colloque Walter Lippmann, il n’y a, semble-t-il, aucun rôle actif, et peut-être a-t-il été surtout attiré parce que les problèmes y étaient abordés dans une optique qui dépassait le cadre français. La Seconde Guerre mondiale et après En mai 1940, l’ambassadeur américain à Paris lui demande d’organiser la distribution de l’aide offerte par la Croix Rouge américaine. Même si le régime de Vichy compte d'anciens membres du redressement français comme Raphaël Alibert (ministre de la justice) ou Hubert Lagardelle, Ernest Mercier ne collabore pas. Il pensait que c’est en partie par vengeance que Yves Bouthillier, un ancien du redressement français alors ministre des finances, avait créé une législation limitant le nombre de postes d’administrateur qu’une personne pouvait occuper qui le força à quitter la CFP. Ayant épousé en secondes noces en 1927 Marguerite Dreyfus, il fut également l'objet d’attaques antisémites. Il n’échappa à la déportation que parce que, le jour où il devait être arrêté, il était hospitalisé victime d‘un empoisonnement du sang. Il fit partie par la suite du même réseau de résistance que l’architecte Auguste Perret et André Siegfried. En novembre 1944, il participe à la conférence de Rye, réunion d’hommes d’affaires internationaux désireux de faire « une étude préliminaire des bases économiques de la paix ». En 1946, quand les compagnies d’électricité qu’il a dirigées sont nationalisées pour former l’EDF, sa carrière de dirigeant d’entreprise prend fin. Il continue toutefois à présider la branche française de la Chambre de commerce internationale et siège au conseil d’administration de diverses sociétés, dont la Compagnie du Canal de Suez. En tant qu’ingénieur il poursuit des recherches sur les turbines électriques. Il est nommé vice-président de l'Académie de marine et grand Officier de la Légion d'honneur. Ernest Mercier décède le 11 juillet 1955 à Paris. Il repose dans le caveau de famille de son beau-père, l’industriel Mathieu DREYFUS (1857-1930), qui n’était autre que le frère du célèbre capitaine Alfred Dreyfus. Persuadé dès l’origine de l’innocence de son frère, il batailla jusqu’à sa réhabilitation pour faire admettre cette erreur judiciaire. 4/ La VERITE de Notre histoire (Algérie) qui émerge. (Auteurs C Navarro et G Belmonte) Merci de bien vouloir cliquez sur ce lien :"www.resistancerepublicaine.eu" Deux articles de Claire Navarro et de Georges Belmonte vous sont proposés : - "quand les dockers de la CGT criaient "les Pieds-Noirs à la mer" - : "Le peuple français est le grand berné de l'histoire" 5/ Tranche de vie : (Source Madame H Chambre petite fille de l’auteur) Madame Hélène Chambre a bien voulu porter à notre connaissance une correspondance privée de son aïeul Christophe MIOT. Qu’elle en soit vivement remerciée; la lecture de cette lettre nous permet de mieux cerner le quotidien de nos anciens d’alors. Aumale le 4 Mars 1884 « Mon Cher frère, « Je me suis enfin décidé, après avoir étudié les mœurs du pays, à te donner une idée de l’Afrique. L’Afrique, selon beaucoup de monde, n’est qu’un pays civilisé, ou les mœurs, les habitants, enfin la civilisation française y son implantés ; selon le monde, et selon même les députés entre autre, l’Afrique n’est que le prolongement de la France. JE t‘assure que ceux qui en causent de la sorte n’y ont jamais mis les pieds ; il ne faut pas croire que parce que vous voyez sur la carte d’Algérie des noms de pays, quelques lignes figurant sur les routes, que c’est charmant ; le pays ne présente point surtout le même aspect. Ainsi pour te donner une idée : d’Alger à Aumale ce n’est pas loin, il n’y a que 125 km : pour parcourir ce trajet, il faut, faute de sous dans la poche le faire à pied (4 étapes). Ou autrement, vous n’avez à votre disposition que la voiture omnibus, attelée de 7 à 8 chevaux. Ainsi tu vois que les moyens de transport ne sont pas très rapides. Les plaines sont très fertiles mais malheureusement il n’y en a guère. Elles sont charmantes, hiver, comme été, l’on y voit que des arbres en fleurs, et surtout ces jolis orangers toujours chargés de beaux fruits. Je t’assure que c’est splendide ; que l’on s’enfonce dans ces chaînes de montagnes appelées ; ATLAS, c’est un aspect sauvage peu cultivées, par endroit couvertes de forêts sauvages où l’on y rencontre, en se dirigeant sur la province de Constantine des animaux féroces. Les Arabes, habitants de ces contrées, sont fainéants, ils ne mangent que 10 centimes de figues par jour, un peu de couscous et voilà leur seule nourriture. Ils se font traîner sur des chevaux ou mulets, et voila la FATMA ou Moukères (femme) suit derrière en portant sur son dos les provisions de toutes natures ; la femme n’est qu’une marchandise que l’on achète au père et, qu’en cas d’infidélité la renvoie à son premier possesseur. L’Arabe lui-même est timide, un Européen peut terrasser 4 ou 5 Arabes, ils se sauvent comme des petits chiens auxquels on administre quelques coups de bâton. Seul, l’Arabe s’humilie, il vous embrasse la main et vous appelle facilement Grand Kébir. Seulement si un Européen se trouve à rencontrer une dizaine d’Arabes il n’est plus salué. Surtout par l’Arabe des montagnes. L’Arabe de la plaine est beaucoup plus pacifique, travailleur actif, il commence par se civiliser. Pour moi, quoique je sois dans un pays moins civilisé que la France, je m’y plais bien, je ne me considère pas, pour ainsi dire comme soldat, je commence par travailler au bureau 7 heures par jour seulement, de 8 h à 11 h et de 1 h à 5 h. Tu vois que je ne suis pas trop malheureux, et quoique j’ai fait mon service, je ne me trouve pas malheureux pour ça. Ce n’est plus l’exercice d’un régiment, les hommes n’ont pas de fusil, ils ne font que travailler pour le Génie ; les gradés ne sont que des chefs de chantier et sont payés en surplus du prêt pour nous sergent de 1 F 93 par jour d’une allocation de travail de 0 F 60 par jour. Le climat est comme au mois de mai, chez nous, quoiqu’il tombe de temps en temps de la neige sur le haut des montagnes, ça n’empêche pas les amandiers d’être en fleurs, et aux artichauts de grossir ainsi que les petits pois de grandir. Les arbres commencent par se couvrir de feuilles. Enfin je me plais bien, j’ai très bonne santé, aussi bonne que je puisse le désirer et je souhaite que vous vous portiez tous aussi bien…. » Signé : Christophe MIOT 6/ IMA : Jack Lang n'est pas gratuit http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2758p008.xml9/jack-lang-dominique-baudis-laurent-fabius-francois-hollande-institut-du-mondearabe-ima-jack-lang-n-est-pas-gratuit.html [Jack Lang a pris la tête de l'IMA en janvier 2012. © Martin Bureau/AFP] Après avoir pris la tête de l'Institut du monde arabe (IMA), à Paris, Jack Lang a obtenu de toucher un salaire, contrairement à ses prédécesseurs qui y avaient renoncé. Il gagne environ 10 000 euros par mois. La République vertueuse chère à François Hollande est décidément à géométrie variable. En janvier dernier, Jack Lang a pris la tête de l'Institut du monde arabe (IMA). Mais alors que ses prédécesseurs (en l'occurrence Dominique Baudis puis Bruno Levallois) avaient été simplement défrayés compte tenu des difficultés économiques de l'IMA, Jack Lang a, lui, exigé un salaire. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il s'est aperçu, tardivement, que ce n'était pas prévu ! Appel à Laurent Fabius pour lui expliquer que, dans ces conditions, le poste ne l'intéressait plus ; embarras du ministre des Affaires étrangères... Résultat : Lang, qui a obtenu gain de cause, touche 10 000 euros par mois. Les économies attendront. 7/ La France signe avec le Maroc un soutien aux PME de 67 millions € (Source Mr J Cataldo) Cliquez SVP sur ce lien pour lire l’article : http://www.agenceecofin.com/aide-au-developpement/0411-14774-la-france-signeavec-le-maroc-un-soutien-aux-pme-de-67-millions NDLR : Quant aux bretons ils n’auront que 15 millions ! 8/ A Paris, un lieu inédit dédié à l'Islam (Source Monsieur Axel Galindo) L'Institut des cultures d'Islam, mi-centre d'art contemporain mi-salle de prière, ouvre ses portes le 28 novembre ème dans le 18 . Visite en avant-première L'édifice est volontairement sobre et discret, comme s'il ne voulait pas attirer trop l'attention. C'est pourtant un projet cher à Bertrand Delanoë qui va ouvrir ses portes au public la semaine prochaine au cœur du quartier populaire de la Goutte-d'Or (18e). Lancé en 2005, l'Institut des cultures d'Islam (ICI) doit être inauguré le 28 novembre par le maire de Paris et le député-maire du 18e, Daniel Vaillant, en présence de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Le JDD a pu visiter en avant-première cet équipement inédit, mi-espace culturel, mi-mosquée, sis au 56 rue Stephenson (18e). "Il s'agit d'un centre d'art contemporain consacré aux créations et cultures musulmanes, qui a la particularité d'abriter une salle de prière. En cela, c'est un ovni. On innove", souligne Jamel Oubechou, président de l'association loi 1901 qui gère l'établissement municipal. Cet agrégé d'anglais, diplômé de Science-Po et de Normale Sup, ancien conseiller d'Hubert Védrine au ministère des Affaires étrangères, travaille aujourd'hui auprès du Défenseur des droits, Dominique Baudis. Il se dit "profondément laïc" et revendique "le dialogue des cultures entre les croyants de toutes confessions, les athées et les agnostiques". Pas d'argent public dans le lieu de culte… Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/A-Paris-un-lieu-inedit-dedie-a-l-Islam-640204 9/ Pétition contre l’oubli volontaire du massacre du 5 juillet 1962 à Oran : Il est encore temps.....et n'oubliez pas de faire suivre. Cliquez ici pour signer la pétition. VOTRE SOUTIEN NOUS EST INDISPENSABLE – IL FAUT ATTEINDRE LES 10.000 SIGNATURES MERCI. BONNE JOURNEE A TOUS. Jean-Claude Rosso