en Lycée agriccoŒe
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en Lycée agriccoŒe
Atelier 1Percu~~ icon~ en Lycée agriccoŒ e a~ricaine~ Philippe DE MURCIA Et pourquoi pas un Projet. Initiative et Communication concert de percussions? Au cours de l'année scolaire 2000-2001, quatre étudiantes 1ère année B. T.S.A. I.A.A. du LEGTA de Limoges Les Vaseix ont conduit un projet initiative et communication autour de l'accueil du groupe BARR/KA dans le cadre de leur module d'expression et de communication. Outre la logistique et la communication sur ce concert, en lieu avec le réseau régional ES C. ; elles ont réalisé une exposition sur les percussions dans le monde : l'histoire Mandingue et ses grands maÎtres. Cette soirée du 21 Mars 2001, (date symbolique à l'occasion de la semaine nationale de la lutte contre le racisme) a permis aussi de vendre des tickets de tombola, des boissons et gâteaux au profit de leur voyage en Espagne ... Bref, de la coopération internationale en interne! Nathalie BROUSSE-MESTRE Professeur d'Education Sodo·culturelle au LEGTA de Limoges Les Vaseix Depuis cinq ans, je propose un atelier de découverte autour de la polyrythmie mandingue. Outre le djembé, bien connu des jeunes, l'atelier comprend une initiation aux tambours dununs, qui sont à la base de cette musique. L'atelier consiste en une découverte du répertoire mandingue très riche et très élaboré rythmiquement, que nous appréhendons comme une musique traditionnelle, avec ses codes, ses exigences. Ma formation personnelle en percussions africaines s'est poursuivie pendant cinq ans avec Alain Brunache de Bordeaux, leaders de "Barika Manden" disciple de Mamady Keïta et Famoudou Konaté (deux grands maîtres en percussions africaines mandingues), donc l'atelier est fortement lié à son enseignement. Elle se poursuit aujourd'hui, suite à une mutation au lycée horticole de Romans, avec Nasser Saïdani autre grand professionnel de la région lyonnaise. Avec une quinzaine de participants à l'atelier au début de l'année et une dizaine de participants assidus tout au long de l'année on peut s'interroger sur les raisons de ce succès. Bien sûr il est en prise direct avec la mode "djembé" évidente depuis plus de dix ans. Mais cet atelier musical est autre chose qu'un simple défouloir et il n'est pas question pour moi de "taper le bœuf" sur un "Kuku" (standard mandingue) pendant six mois avec les jeunes. Pour expliquer l'intérêt des jeunes envers cet apprentissage pourtant ardu, on peut évoquer ses trois dimensions : la dimension relationnelle, la dimension musicale, la dimension culturelle. La dimension relationnelle Outre la convivialité évidente à ce genre d'atelier, le jeune vient avec le désir légitime de s'exprimer, s'extérioriser par le rythme, cousin de la transe. Ce désir est vite rééquilibré par la nécessité, le plaisir de l'écoute et celui de l'échange. Car cette musique comme toute musique collective suppose l'attention à soi, l'ouverture aux autres. Dans chaque polyrythmie, née du mariage des doums doums et des djembés il y a un chant collectif, exigeant d'abord de chacun une réelle présence au groupe, bref une perte de l'ego, de l'individualisme. Cette dimension de l'écoute, de la communication non verbale évidente en musique est donc très forte dans la musique des rythmes mandingues. Les jeunes le réalisent d'autant plus facilement qu'ils ont une personne formée à ces codes parmi eux. D'une démarche individuelle ou d'un besoin individuel de défoulement on peut donc essayer de passer à une démarche de construction collective. Certes la "sauce" ne prend pas toujours: certains n'entendent pas, n'écoutent pas ou veulent se faire entendre ou bien refusent les codes. On veut improviser, jouer comme" on sent", s'exprimer, etc. Tout comme le jazz cette musique demande la "digestion" d'un vocabulaire rythmique conséquent et surtout une bonne écoute avant de s'essayer à l'improvisation. Mon expérience personnelle c'est que les jeunes comprennent très vite que le cadre musical imposé à chaque morceau peut être une sécurité permettant l'expression personnelle. Dès qu'ils seront prêts ils seront sollicités pour improviser au sein du groupe et avec lui. Au fait: les filles réussissent très bien dans cet atelier; elles ont souvent une écoute très pertinente et physiquement elles vont trouver leur propre "son". Cette dimension relationnelle est liée aussi à une autre dimension: la dimension corporelle. Le rythme revêt une réelle efficacité dans la construction du "schéma corporel" du jeune. L'apprenti passe donc, grâce à l'écoute, l'attention et la mémorisation, par la maîtrise de plus en plus délicate d'opérations de coordination que ce soit au djembé ou doumdoums. Je répète aussi inlassablement que quand les rythmes sont "en place" on doit tous le sentir comme une sensation corporelle de bien être, de "tonicité joyeuse". La dimension musicale Le répertoire mandingue est un support extraordinaire de travail sur le rythme. Elaboré depuis des siècles dans l'ancien empire mandingue (Guinée, Côte d'Ivoire, Mali. Burkina Faso) cet univers de rythmes est d'une densité, d'une complexité, d'une musicalité incroyable. On le sait les musiques africaines ont influencé des décennies de jazzmen, de rockers, de musiciens de variétés en tout genre, et parmi celles-ci la musique mandingue de percussions. Diffusée depuis vingt ans en Europe et en Occident par les maîtres (Mamady Keïta, Adama Dramé, Famoudou Konaté ... ) et popularisée par l'engouement du djembé présent sur tous les marchés de France, et les magasins de musique, cette musique transporte une énergie de joie, de gaîté, le sens de la fête, l'envie de danser. "Le djembé c'est facile" entendons nous ou lisons parfois. Mon premier message c'est de dire le contraire: le djembé, simple fût de bois avec une peau de chèvre tendue, est un véritable instrument, ainsi que ses frères les doumdoums (cylindres de bois équipés de peaux de vache se jouant avec un bâton et une cloche). II · faut le connaître, le respecter. Je serai toujours reconnaissant à mon professeur, Alain Brunache, en prise direct avec ce savoir ancestral, de m'avoir fait sentir la richesse de ce patrimoine rythmique. Sur ces deux instruments je ne connais rien d'autre (et d'ailleurs je le connais encore peu) et je ne > 52 . • '.. ' .' . . ... "' peux rien donner d'autre. Je me suis donc efforcé d'être à la hauteur de l'esprit et de la forme de cette musique traditionnelle. En réalité, et il faut le reconnaître, au sein de ces ateliers forcément limités nous ne pouvons y parvenir: nous ne sommes pas nés là bas, nous manquons de temps, notre jeu est restreint, etc... Mais cette référence à la tradition donne une cohérence à une exigence artistique et musicale qu'il est souhaitable d'avoir lorsque" nous caressons les peaux". Et Marie (2de Pro. Horticole) traduit très bien cette exigence : "Maintenant je comprend que le djembé est un véritable instrument. Chez moi on me demande de jouer mais je réponds que pour l'instant, j'apprends" Cette dimension musicale est bien entendu renforcée par la rencontre avec les" pros" de cette musique : le stage animé par Barika Manden pour des lycéens de l'enseignement agricole du Limousin à Limoges le 21 mars 2001 et leur participation à la première partie du concert de Barika en soirée a été vécu par tous comme une occasion exceptionnelle, comme toujours en pareille occasion. La dimension culturelle La démarche musicale est en relation évidente avec la dimension culturelle. Chacun comprend que cette musique transmet l'histoire, le quotidien d'un peuple. "Chaque rythme a sa signification, et est joué dans une situation précise" enseigne Mamady Keïta. Outre l'écoute de quelques disques (voir discographie) l'atelier est ponctué par le visionnement de vidéos documentaires (voir liste en annexe). Les jeunes réalisent que celui qui a créé une musique aussi raffinée, aussi puissante est digne du plus grand respect et intérêt. Ils peuvent alors aussi reconnaître la filiation souvent inavouée ou méconnue de "nos" musiques (rock,Hiphop, musique électronique, musique de variétés) avec ces musiques africaines. Je vous laisse de quoi méditer sur l'intérêt de travailler le rythme (mandingue ou autre) avec nos jeunes en vous offrant ces belles citations: "Quand le rythme est juste, tu le sens avec tous tes sens, une sorte de confiance t'envahit~uand tu te laisses aller au rythme. Tu ne I.é combats pas, tu acceptes au contraire de te laisser porter par ce sentiment pénétrant, mais agréable. Tous sens de l'instant présent disparaît, les catégories habituelles du temps perdent leur signification, ton intellect est déconnecté, tu ne juges plus que par tes émotions. Tes sentiments affluent par " ~ ' .. ~' - , . Mickey Hart, batteur in "Le tambour magique" Olivier, comment as tu découvert la percussion mandingue? - En fait, il y a deux ans je n'avais jamais tou- autres, ils s'en lassent vite car le mandingue n'est pas qu'un jeu, c'est aussi et surtout un travail. Le djembé est devenu une mode et comme toutes les modes ça ne va pas durer. C'est dommage car cet instrument a beaucoup de choses à apprendre à celui qui essaie d'en jouer sérieusement." "N'importe quelle percussion sur la planète, c'est fait pour dégager une énergie qui est à l'intérieur, et c'est jouer aussi pour dégager une énergie de joie." ché un instrument de percussions. Lorsque je suis arrivé au lycée d'Objat j'ai appris qu'il y avait un club de percussions africaines et comme j'ai toujours adoré ces instruments, j'ai tout de suite voulu adhéré au club. Grâce à mon professeur (Mr De Murcia ) qui avait une passion pour la tradition mandingue j'ai très vite appris à jouer correctement. Il m'a aussi fait découvrir le doudoumba, le Kenkéni, ou le sangban. Si maintenant, c'est moi qui fait découvrir la tradition mandingue à ceux qui le souhaitent, c'est entièrement grâce à lui que je suis actuellement capable de lire et d'interpréter des partitions de djembé ou de fûts (les doumdoums). le groupe Barika Manden Barika Manden cela veut dire merci de gratitude au pays et au peuple Mandingue d'Afrique de l'Ouest. Les quatres percussionnistes au djembé, dununs et chant, se sont spécialisés dans l'étude et dans la transmission de ces rythmes traditionnels par le biais de rencontres, de stages, de concerts, de voyages au coeur de la Guinée, du Mali, du Sénégal ou du Burkina Faso. tes bras et tes jambes et jaillissent du tambour. Tu te sens léger, sans pesanteur. Tes bras sont comme des ailes, tu voles comme un oiseau quand le rythme est juste." Mamady I<eïta "Nous avons une pulsation et avec la dernière pulsation s'achève notre vie. Avec le dernier souffle s'achève notre vie, aussi la vie est directement liée au rythme." Commentaire extrait de la soirée de la chaÎne ARTE du 25/2/ 97 ("La frénésie des Tams-tams") "Quel instrument autre que le djembé peut revendiquer une telle homogénéité entre le mouvement, la pulsation, le son, et une énergie phénoménale ?" François I<okélaere (musicien, percussionniste) Philippe DE MURCIA Professeur d'Education Socio-Culturelle au Lycée Horticole de Romans (Anciennement Lycée agricole de Brive-Objat) Vidéos documentaires "Djembéfola" (l'histoire de Mamady l<eÎta) de Laurent Chevalier - Soirée ARTE sur la percussion ,' 25/2/97 (" La frénésie des tams-tams") - "Le djembé" petits documentaires de la ) dans "Allo la Terre" Discographie Mamady l<eÎta "Wassolon", "Nankama", etc... Editions Fonti Musicali - Famoudou I<onaté " "Guinée: percussions et chants malinké" Editions Musique du monde - Barika Manden contact " Créaction Mairie 33 750 St Quentin de baron Interview de Pierre Olivier (anciennement Terminale B.E.PA lP. aujourd'hui 1'" S.T.A.E. Lycée agricole de Brive-Objat) Quel bilan fais-tu du stage avec Barika Manden? - Un tel stage aurait été inconcevable sans une personne avec des relations comme celles de Mr De Murcia. Avant tout il faut savoir que nous n'avons rien payé pour avoir la chance de suivre ce stage car Mr De Murcia a fait marcher l'association du lycée et le réseau des profs d' E.s.C. De plus il nous a formé au préalable et de ce fait nous étions plus aptes à prendre des cours avec des professionnels. Ce stage a été l'occasion unique de jouer avec des "pros" de la percussion. Ils nous ont appris à jouer une partie d'un morceau de musique pour, par la suite, jouer en introduction de leur concert. Ce qui m'a le plus surpris chez eux, c'est qu'ils n'ont pas la "grosse tête", ce sont des gens comme vous et moi, mais ce sont aussi des "dieux" de la percussion mandingue. Pour ma part ils m'ont appris des choses essentielles: ils m'ont montré ce que la percussion mandingue avait d'extraordinaire; Ils m'ont encouragé à continuer; Ils m'ont appris à faire des roulements plus longs et plus réguliers en relâchant mes poignets. On ne peut qu 'aimer la percussion mandingue lorsque ce sont des personnes comme eux qui enjouent. Que penses-tu de la "mode djembé" ? - Aujourd'hui les jeunes achètent un djembé parce qu'ils trouvent ça marrant. Ils ne se rendent pas compte de l'importance de la tradition mandingue car pour la plupart ils ne la connaissent même pas ! Pour les "BARIKA SCENE" Élèves des grands maîtres de la tradition Mandingue tels Mamady Keïta, Famoudou Konaté, Fadouba Oularé, Mansa Camio, François Dembélé ... etc, les musiciens partagent leurs connaissances et leur passion avec le public depuis 1993. A travers les codes polyrythmiques et l'improvisation collective, se trame l'esprit de Barika Manden. Leur musique a franchi l'espace qui sépare l'Afrique du monde occidentale, elle vient palpiter au moment du concert dans la complicité qui unit les musiciens avec le public. Cest l'écoute, l'interactivité .. . la relation qui priment. les ateliers Alain BRUNACHE, titulaire du D.E. de professeur de Musiques Traditionnelles, certifié par l'école Mamady KEïTA de Bruxelles, Éric BORAWSKI, enseignant en percussions traditionnelles Mandingues au CFAT 33 (Centre de Formation des Arts Traditionnels) de Bordeaux proposent des ateliers de percussions Mandingues du débutant au professionnel. "BARIKA RUE" Barika Manden propose aussi une version déambulatoire de son spectacle plus visuelle avec deux échassiers masqués. Pour les retrouver, contacter : BARIKA MANDEN Marianne Thiébaut Manager Tél. : 06 75 7465 70 E-mail : [email protected]