VIH et sida, hépatites B et C, infections sexuellement transmissibles

Transcription

VIH et sida, hépatites B et C, infections sexuellement transmissibles
Observatoire Régional de la Santé de Poitou-Charentes
Journée mondiale de lutte contre le SIDA
Situation épidémiologique en Poitou-Charentes du SIDA/VIH,
des hépatites B et C et des infections sexuellement transmissibles
Décembre 2008
P
lus de vingt ans après l’apparition du sida, et dix ans après l’arrivée des combinaisons de thérapies, la
question de la prévention et du dépistage reste d’actualité. En effet, si aujourd’hui les derniers résultats
de la surveillance de l’infection à VIH/sida tendent à montrer que l’infection à VIH marque le pas, il ne
faut pas mésestimer l’ampleur persistante du problème en France. Il reste encore trop de transmissions du VIH
découvertes tardivement, et les inégalités devant le risque de contamination demeurent majeures. Il faut promouvoir toutes les stratégies de réduction des risques et rester intransigeant sur la protection des rapports
sexuels. Aujourd’hui et depuis l’arrivée des combinaisons de thérapies antirétrovirales, c’est la prise en charge
trop tardive qui, in fine, conditionne en grande partie le pronostic. Ainsi, dépistage et prise en charge efficace
précoces constituent les déterminants du contrôle de la maladie. De fait, le premier motif de dépistage reste la
présence de signes cliniques, loin devant une exposition à risque. Il y a là comme un échec de la perception de la
prise de risque ou de la volonté de savoir.
Concernant les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), jusqu’à la fin des années 1990 elles semblaient devenues des pathologies « d’un autre temps ». Une première hausse, en 1998, des infections à gonocoque et des
infections à chlamydiae a été suivie par un retour de la syphilis dès la fin de l’année 2000 et de la lymphogranulomatose (LGV) rectale en 2003.
Au final, il apparaît aujourd’hui important de mettre en œuvre une communication ciblée tenant compte, tant
des caractéristiques des populations que de l’évolution différentielle des épidémies dans les différentes populations (hommes homosexuels, personnes en situation de précarité, migrants (notamment les femmes d’Afrique
subsaharienne) , jeunes ...).
Taux de découverte de séropositivité au VIH par
million d’habitants (de 2003 à 2007)
Repères ...
• En 2006, diminution des nombres de dépistages
positifs au VIH, de diagnostics de sida, et stabilisation du nombre de découvertes de séropositivité au VIH chez les homosexuels et diminution de la proportion de dépistages tardifs, au
stade sida.
• Depuis 1982, 53 % des malades du sida sont
décédés.
PoitouCharentes
• 44 % des découvertes de séropositivité au VIH
chez les femmes concernent des personnes originaires de l’Afrique sub-saharienne.
Taux par million
d’habitants
• 1/4 des personnes ayant découvert leur séropositivité au VIH a plus de 50 ans.
• 1 découverte de séropositivité au VIH sur 5
Sont exclus les diagnostics VIH pour lesquels une sérologie antérieure de
plus de 11 mois est connue
Source : InVS
Réalisation ORS Poitou-Charentes
De 2003 à 2007, en Poitou-Charentes, le taux de découverte de
séropositivité au VIH est inférieur à la moyenne de la France
métropolitaine avec 140 découvertes par million d’habitants
(soit au total 239 découvertes) contre 302 par million d’habitants en France. La région Poitou-Charentes se situe au 14ème
rang des régions où les taux de découverte de séropositivité au
VIH sont les plus importants (environ 60 découvertes/an).
Tél. : 05 49 38 33 12
concerne une infection contractée il y a moins de
6 mois.
• Sur la période 2003-2007, plus de la moitié des
personnes ignorait leur séropositivité au VIH
avant le stade sida.
• Depuis la fin des années 90, certaines infections
sexuellement transmissibles sont réapparues.
• Le vaccin contre le papillomavirus humain
(HPV) protège contre 70 % des cancers du col de
l’utérus.
Observatoire Régional de la Santé de Poitou-Charentes
17, rue Salvador Allende—86 000 Poitiers
E.mail : [email protected]
Site internet : www.ors-poitou-charentes.org
1
VIH et SIDA : épidémiologie et mode de contamination
Le VIH désigne le Virus de l'Immunodéficience Humaine. Il pénètre dans le corps, infecte et détruit certaines cellules qui
coordonnent l'immunité. Des maladies graves, dues à des microbes peuvent alors se développer, et sont appelées « maladies
opportunistes ». Lorsqu'une personne a une ou plusieurs maladies de ce type, on dit alors qu'elle a le sida (Syndrome d'Immuno Déficience Acquise).
Donc, un malade du sida a forcément une infection par le VIH, alors que toutes les personnes infectées par le VIH ne développent pas le sida. Les traitements actuels ont pour but de soigner le sida chez ceux qui l'ont déjà, mais aussi d'empêcher que
l'infection par le VIH évolue vers le sida.
Nombre de découvertes de séropositivité au VIH et de nouveaux cas de sida selon l’année
de diagnostic et nombre de décès par sida selon l’année de décès en Poitou-Charentes
Nb de nouveaux
cas de sida
Depuis 2003, 239 personnes ont été découvertes séropositives au VIH
Nb de découvertes de
séropositivité au VIH
Nb de décès par sida
59
55
49
S
elon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS),
de 2003 à 2007, 239 personnes domiciliées en Poitou-Charentes ont été découvertes séropositives pour le VIH. En 2005, le
nombre de nouvelles découvertes de séropositivité au VIH était de 59 et de 46 en 2007.
Parmi les femmes séropositives au VIH, 39 %
provenaient d’Afrique sub-saharienne. Chez
les hommes, 70 % étaient d’origine française
et 9 % venaient d’Afrique sub-saharienne.
30
20
6
1996
1997
15
7
1998
21
21
8
9
1999
2000
26
7
2001
21
12
2002
46
43
42
11
3
2003
15
18
4
2
2004
9
2
11
1
2005 2006 * 2007 *
Note : depuis 2003, l’infection par le VIH est une maladie à déclaration obligatoire
* données provisoires non redressées pour les délais de déclaration
Sources : InVS, INSERM CépiDc
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Une personne malade du sida sur deux est décédée depuis 1982
Depuis 1982, 786 cas de sida ont été déclarés en Poitou-Charentes dont les 2/3 ont été diagnostiqués avant 1996. Le nombre de
nouveaux cas de sida diagnostiqué a fortement diminué après l’introduction des combinaisons de thérapies en 1996, passant
de 55 nouvelles déclarations en 1996 à 15 en 1998. Depuis le début de l’épidémie, plus de la moitié (53 %) des malades du sida
est décédée dont 80 % avant 1996. La mise à disposition des combinaisons de thérapies antirétrovirales pourraient en partie
expliquer cette baisse de mortalité.
Découvertes de séropositivité au VIH par classe d’âge
de 2003 à 2007* en Poitou-Charentes (en %)
30 à 39 ans
< 29 ans
40 à 49 ans
50 ans et +
En Poitou-Charentes, une proportion plus importante qu’en France de personnes de 50 ans et plus
découvrant leur séropositivité
46,8
29,6
21,0
27,8
De 2003 à 2007, 32 % des personnes qui ont découvert leur séropositivité étaient des femmes (39 % en
France). Les classes d’âges les plus concernées ont
été les 20 à 39 ans surtout chez les femmes et les 30
à 59 ans chez les hommes.
A noter également qu’un peu moins d’un quart des
personnes qui a été découvert séropositif au VIH a
plus de 50 ans (14 % en 2003) alors que cette proportion était de 15 % en France sur la même période.
31,2
21,6
10,4
Hommes
11,7
Femmes
* 2006 et 2007, données provisoires non redressées pour les délais de déclaration
Source : InVS
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Une contamination par rapports homosexuels plus importante qu’en France
Sur la période 2003-2007, les modes de
contamination les plus fréquents ont été
les rapports hétérosexuels (39 %) et les
rapports homosexuels (33 %), ces proportions sont respectivement de 45 % et 22 %
en France.
Chez les hommes, les contaminations par
rapports homosexuels et hétérosexuels
représentaient près de 80 % des contaminations. Chez les femmes, les contaminations par rapports hétérosexuels concernaient près de 64 % des contaminations.
La part des contaminations pour usage
de drogues par voie intraveineuse était
de 0,8 %.
Découvertes de séropositivité au VIH par mode de contamination selon le sexe
de 2003 à 2007* en Poitou-Charentes
Hommes (n=162)
Inconnu
21,6 %
27,8 %
Rapports
hétérosexuels
Rapports homosexuels
49,4 %
0,6 %
Usagers de drogues par
voie intraveineuse
Femmes (n=77)
Inconnu
31,2 %
3,9 %
Transmission
mère/enfant
Usagers de drogues par
voie intraveineuse
1,3 %
63,6 %
Rapports
hétérosexuels
* 2006 et 2007, données provisoires non redressées pour les délais de déclaration
Source : InVS
Réalisation ORS Poitou-Charentes
2
VIH et SIDA : dépistage et prise en charge
Des proportions d’infections récentes variables en fonction
du mode de contamination
E
ntre janvier 2003 et décembre 2007, 20 % des découvertes de séropositivité au VIH concernaient une infection
récente (datant de moins de 6 mois avant le diagnostic)
tandis que 21 % étaient à un stade sida. L’infection était plus
souvent diagnostiquée à un stade précoce chez les personnes
contaminées par rapports homosexuels (25 %) que chez les
personnes contaminées par rapports hétérosexuels (18 %). Ces
chiffres semblent témoigner de l’efficacité du ciblage des messages vers la population homosexuelle.
Moins d’un jeune sur cinq a effectué un
test de dépistage
D’après le Baromètre Santé Jeunes PoitouCharentes 2005 [7], 17 % des jeunes (ayant
déjà eu des rapports sexuels) ont effectué
un test de dépistage VIH au cours des 12
derniers mois. Les jeunes de 15 ans et plus qui ont eu des
rapports sexuels au cours des 12 derniers mois sont plus
nombreux (26 %) à avoir effectué un test de dépistage du
VIH lorsqu’ils ont eu plusieurs partenaires que lorsqu’ils
n’en ont eu qu’une seul(e) (17 %).
Jeunes ayant effectué un test de dépistage VIH
selon l’âge et le sexe (en %)
L’apparition de signes cliniques comme premier motif
de dépistage
Sur la période 2003 à 2007, dans la région, les motifs de
dépistage chez les personnes séropositives au VIH étaient
l’apparition de signes cliniques et biologiques (31 %), puis
le risque d’exposition au VIH (19 %). Dans 8 % des cas, le
dépistage a eu lieu chez des femmes enceintes pour lesquelles il est systématiquement proposé. Parmi l’ensemble
des femmes dépistées séropositives, 23 % l’ont été à cette
occasion.
Motifs de dépistage des découvertes de séropositivité
au VIH de 2003 à 2007* en Poitou-Charentes
Motif inconnu * *
25 %
Filles
Garçons
Des prévalences beaucoup plus élevées en milieu
carcéral
Selon les données du ministère de la justice [5], la
prévalence du VIH en milieu carcéral est 3 ou 4 fois
plus élevée que celle de la population générale, 5 fois
plus importante pour l’hépatite C et 10 fois pour
l’hépatite B. Au moment de l’incarcération, le dépistage VIH, VHC, VHB est proposé systématiquement
à tous les détenus. Ainsi, en 2007, à la maison d’arrêt
de Poitiers, une sérologie VIH a été réalisée chez 209
personnes (2 positives), celle du VHC 130 personnes
(11 positives) et celle du VHB 187 personnes (12
positives) [2].
Autres motifs
10 %
Grossesse 6 %
24,6
19,0
21,5
17,8
16,3
14,1
10,9
5,2
15-17 ans
18-19 ans
20-22 ans
23-25 ans
Signes cliniques
et biologiques
31 %
Bilan systématique
8%
Risque d’exposition au VIH
19 %
* 2006 et 2007, données provisoires non redressées pour les délais de déclaration
** souvent, le motif n’est pas encore connu
Source : InVS
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Source : Baromètre Santé Jeunes Poitou-Charentes 2005
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Le traitement d’urgence
Cas de sida, connaissance de la séropositivité et traitement antirétroviral de 2003 à 2007* en Poitou-Charentes
(nombre de cas)
60 cas de sida
Patients connaissant leur
séropositivité avant le sida
9
avec traitement
antirétroviral
13
Patients ne connaissant pas leur
séropositivité avant le sida
38
sans traitement
antirétroviral
* 2006 et 2007, données provisoires non redressées pour les délais de déclaration
Source : InVS
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Plus de la moitié des personnes ignorait leur séropositivité au VIH au stade sida
Sur la période 2003-2007, plus de la moitié des personnes ne
connaissait pas leur séropositivité au moment de leur entrée au stade sida. Parmi ceux qui connaissaient leur séropositivité, près de 6 sur 10 ne suivaient pas de traitement
antirétroviral.
Après une exposition au VIH (rupture de préservatif, rapport non protégé, partage de seringues, blessure par un objet
piquant ou tranchant contaminé …) le traitement d’urgence
permet de diminuer les risques d’infection. Il faut se rendre
le plus rapidement possible (idéalement dans les 4 heures
suivant l’exposition) à l’hôpital et demander le médecin
référent pour les accidents d’exposition virale. Ce traitement
dure 4 semaines et diminue le risque de contamination.
Des stratégies thérapeutiques pour optimiser la qualité de
vie du patient
Les stratégies thérapeutiques ont une grande influence sur la
qualité de vie à partir du moment où elles sont efficaces et
bien tolérées par le patient. La qualité de vie sous traitement
est influencée par la qualité de vie pré-thérapeutique, ainsi
que par des facteurs psychosociaux comme la relation médecin-patient, le ressenti de comportements de stigmatisation
ou encore la précarité sociale. D’autres spécificités individuelles sont également à prendre en compte ainsi que les
vulnérabilités spécifiques des personnes contaminées par
usage de drogue. La prise en charge doit donc être globale,
pluridisciplinaire, et capable de s’adapter aux diverses vulnérabilités dans le but d’optimiser la qualité de vie du patient [3].
3
Les Hépatites B et C
HÉPATITE C
É
’hépatite C chronique peut évoluer vers une cirrhose ou un cancer du foie.
P
La contamination par le virus se fait principalement par voie sanguine
A
T
mais elle pourrait également être possible par les relations sexuelles. Dans
I
T 20 % à 30 % des cas, le mode de contamination reste inconnu. Seules les personE nes atteintes d’une hépatite C chronique bénéficient d’une prise en charge médi-
L
Modes de contamination connus du VHC
- transfusion sanguine avant 1992
- usage de drogues par injection intraveineuse
- contamination nosocomiale
- tatouage et piercing
- accident d’exposition au sang
camenteuse (selon le degré de fibrose). Le traitement de référence associe deux
médicaments. Cette bi thérapie dure de six mois à un an et permet de guérir 50 %
des malades, en fonction du génotype mais également de la charge virale et de la tolérance du patient. Actuellement, il
n’existe pas de vaccination contre l’hépatite C. D’après une enquête réalisée en population générale en 2004 par l’InVS [6],
0,8 % des personnes de 18 à 80 ans étaient porteuses d’anticorps contre l’hépatite C. Parmi elles, 65 % étaient porteuses
d’une infection à l’hépatite C chronique, soit une prévalence estimée à 0,5 % de la population globale. La prévalence des
anticorps anti-VHC est plus importante dans les populations précaires : elle était de 2,5 % chez les bénéficiaires de la couverture universelle complémentaire (CMUc) contre 0,7 % chez les non bénéficiaires.
C
Recommandations pour un dépistage
ciblé de l’hépatite C
Une diminution des taux de dépistage positifs d’hépatites C
en Poitou-Charentes
Une étude transversale a été menée en 1997, 2000 et 2003 par le
réseau des Hépatites Poitou-Charentes [4]. Le taux de dépistage
par rapport à la population régionale a augmenté entre 1997 et
2003, de ce fait, le taux de tests positifs a diminué. Parmi les tests
positifs, 53 % étaient des nouveaux cas en 1997, 55 % en 2000 et
44 % en 2003. Rapporté à la population, le taux de détection
avait diminué durant la période : 43 pour 100 000 habitants (712
détections) en 1997, 39 pour 100 000 (627 détections) en 2000, et
26 cas pour 100 000 (433 cas) en 2003.
Évolution du nombre de nouveaux cas annuels, et taux de dépistage
et de tests positifs en % en Poitou-Charentes
Nb de nouveaux
cas annuels
Taux de tests
positifs
Taux de dépistage
Risque élevé
Enfants nés d’une mère séropo- Sujets incarcérés ou ayant été
sitive pour le VHC
incarcérés
Patients hémodialysés
Tatouage ou piercing*
Patients séropositifs au VIH
Mésothérapie ou acupuncture*
Taux élevé d’enzymes hépatiques (ALAT) sans cause
connue
3,7
2,3
Personnes originaires ou ayant
reçu des soins dans pays à forte
prévalence du VHC
1,5
712
627
433
Source : Thèse de médecine, G. Défossez [4]
2000
2003
contaminé
Usagers de drogues par voie Entourage familial contaminé
intraveineuse
par le VHC
3,2
1997
Risque faible
Personnes transfusées avant Partenaire sexuel
1988 ou ayant reçu des pro- par le VHC
duits sanguins labiles ou une
greffe avant 1992
* en cas de pratique sans matériel à usage unique
Source : InVS
Réalisation ORS Poitou-Charentes
HÉPATITE B
É
’hépatite B peut évoluer vers une cirrhose ou un cancer du foie.
P
Cependant, 90 % des adultes et 5 % des enfants guérissent sponA
T
tanément. Les autres deviennent des porteurs chroniques dont
I les deux tiers pourront être stabilisés par la prise d’un traitement médiT
E camenteux au long court (interféron pégylé et antiviraux), il est excep-
L
tionnel d’en guérir. D’après une enquête réalisée en 2004 par l’InVS [6],
0,65 % de la population française métropolitaine âgée entre 18 et 80
ans était porteuse chronique du virus de l’hépatite B. Chez les hommes,
cette prévalence était estimée à 1,1 % et à 0,2 % chez les femmes. Les personnes âgées de 30 à 34 ans étaient les plus fréquemment touchées (1,5 %).
La proportion de porteurs de l’hépatite B chronique était plus importante
dans les populations précaires : elle était trois ou quatre fois plus élevée
chez les bénéficiaires de la CMUc (1,8 % vs 0,6 %) que chez les non bénéficiaires. En 2004, la vaccination concernait dans la région 35 % des enfants
de 2 ans (29 % en France métropolitaine). Ils étaient 41 % dans ce cas en
2000 (Source : DREES).
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Test de dépistage de l’Hépatite C
D’après le Baromètre Santé jeunes
2005 en Poitou-Charentes, 16 %
des 15-25 ans ont effectué un test
de dépistage de l’Hépatite C.
Cette proportion est de 25 % parmi les jeunes de 15 ans et plus ayant déjà eu
des rapports sexuels et 4 % parmi les autres.
B
Modes de contamination connus du VHB
- transmission sexuelle
- transfusion sanguine avant 1992
- usage de drogues par injection intraveineuse
- contamination nosocomiale
- tatouage et piercing
- accident d’exposition au sang
- transmission mère-enfant
La vaccination est recommandée pour les nourrissons et chez les personnes exposées : usagers de drogues par voie intraveineuse et nasale, les personnes tatouées et percées, les personnes en contact avec un sujet porteur chronique des VIH, VHB et
VHC, les personnes hémodialysées ou transfusées chroniques, les personnels des structures accueillant des personnes handicapées mentales, les personnels de santé, les personnes ayant des multiples partenaires et/ou une IST récente, les voyageurs
en pays de forte endémie, les détenus et les malades en attente de greffe. Enfin, la vaccination doit pouvoir être proposée aux
populations migrantes en provenance de zones de forte endémie.
Vaccination contre le virus de l’hépatite B : Recommandations de la réunion de consensus, Paris, 10 et 11 septembre 2003.
4
Les Infections Sexuellement Transmissibles
L
es infections sexuellement transmissibles (IST) sont des maladies infectieuses qui se transmettent entre partenaires
au cours de différentes formes de rapports sexuels (contacts génitaux ou sanguins, rapports buccaux, vaginaux ou
anaux). Certaines peuvent également se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse et l’accouchement.
Les IST sont souvent asymptomatiques et ont une incidence plus importante chez les femmes et les adolescentes. Jusqu’à
la fin des années 1990, elles étaient devenues rares, que ce soit la syphilis, le lymphogranulomatose (LGV) ou « chancre
mou ». En 1998, une hausse des infections à gonocoques, suivie en 2000 d’un retour de la syphilis, et du LGV rectal en
2003, sonnent le retour des IST. Les IST augmentent le risque de contamination par le VIH : les ulcérations et les microlésions génitales favorisent la pénétration par voie sexuelle du VIH dans l’organisme. De plus, chez les sujets infectés par le
VIH, certaines IST ont une évolution plus grave et sont plus difficiles à traiter.
Quels traitements ?
Les infections gonococciques sont traitées par antibiotiques (traitements «minute»), efficaces en une seule prise. Une syphilis récente est traitée par des antibiotiques adaptés, pendant quinze jours par voie orale, ou par injection unique de
pénicilline. Si elle est ancienne (syphilis secondaire ou tertiaire), le traitement doit être poursuivi un mois. Le traitement
des infections à chlamydiae repose aussi sur des antibiotiques par voie orale, tandis que les infections à papillomavirus et
les condylomes sont traitées par des crèmes locales. Les infections à papillomavirus passent le plus souvent inaperçues,
mais peuvent entraîner des lésions précancéreuses sur le col de l’utérus.
Les Infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes
Le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV)
Ce vaccin protège contre 70 % des cancers du col de l’utérus.
En effet, le HPV est le principal facteur de risque du cancer
du col de l’utérus. Dès aujourd’hui, les jeunes filles de 14 ans
peuvent bénéficier d’une vaccination généralisée, étendue
également aux jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n'auraient
pas eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l'année suivant le début de leur vie sexuelle. Néanmoins, toutes les
jeunes femmes vaccinées ou non doivent continuer à bénéficier du dépistage par frottis cervico-utérin.
D’après le Baromètre Santé jeunes 2005
Poitou-Charentes, 2 % des jeunes de 15
à 25 ans ayant déjà eu des rapports
sexuels déclarent avoir eu une infection
sexuellement transmissible (IST) au
cours des 5 dernières années. Ces derniers déclarant tous utiliser systématiquement un moyen de
contraception.
1983
1986 1987
1995
1996
N
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1982
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1978
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Repère chronologique ...
2003
2006
2007
Méthodologie - Sources
Les données de déclaration obligatoire (VIH et sida) sont redressées pour les délais de déclaration, exceptées pour l’année 2006 et l’année 2007.
Les données VIH sont également corrigées pour la sous-déclaration. En effet, cette sous-déclaration est estimée autour de 35 % entre 2003 et
2006.
Les données utilisées ont pour la plupart été fournies par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), qui anime le dispositif de surveillance de l’infection VIH en France. Elles proviennent :
- de la déclaration obligatoire des cas de sida par les médecins, mise en place depuis le début de l’épidémie
- de la déclaration obligatoire des cas d’infection à VIH, par les médecins et les biologistes, existant depuis 2003.
Le Baromètre Santé jeunes Poitou-Charentes 2005 est une enquête téléphonique mise en place par l’Institut National de Prévention et d’Éducation à la Santé (INPES) afin d’appréhender les connaissances, les attitudes et les comportements des français à l’égard de la santé. En 2005, l’échantillon Poitou-Charentes comportait 1 169 individus âgés de 12 à 25 ans, représentatifs des jeunes de la région.
Références bibliographiques
[1] Institut de veille sanitaire. Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France-10 ans de surveillance, 1996-2005. Mars 2007,
156 p.
[2] UCSA la Pierre-Levée, rapport d’activité 2007, page 29.
[3] Regard Santé n°18, 2007. ORS PACA et INSERM 379.
[4] Defossez G. Thèse. Épidémiologie et prise en charge de l’infection par le virus de l’hépatite C dans la région Poitou-Charentes : étude transversale comparative 1997-2000-2003. 2005, 56 p.
[5] Prise en charge des personnes infectées par le VIH (Recommandations du groupe d'experts), Sous la direction du Professeur Jean-François Delfraissy,
Rapport 2002
[6] Institut de veille sanitaire. Prévalence des hépatites B et C en France en 2004. Rapport 2006, 114 p.
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Les Ressources en Poitou-Charentes
Les Centres d’Information et de Dépistage Anonymes et Gratuits (CIDAG
ou CDAG) ont été créés en 1987 dans le but de faciliter le dépistage du VIH
en supprimant les obstacles liés aux coûts et à la non confidentialité des résultats. Ils ont pour mission de permettre une prise en charge précoce après
exposition aux risques de contracter le virus du VIH et des hépatites B et C ; de faciliter l’accès au dépistage pour les personnes les plus vulnérables ; de renforcer la prévention ; enfin de renforcer les liens entre dépistage et prise en charge. En 2006 la lutte
contre le VIH/sida et les hépatites intègrent les IST dans le cadre de la mise en place
des Centres d'Information, de Dépistage et de Diagnostic des IST (CIDDIST), dans
les Centres de Planification et d'Éducation Familiale (CPEF), et dans les laboratoires
de ville. En 2006, selon l’InVS, 89 % des consultants des CDAG du Poitou-Charentes
ont été testés (soit 9 329 individus). Parmi ces personnes dépistées, 2,4 pour 1 000 (soit
22 personnes) avaient une sérologie positive au VIH.
En cas d’hépatite chronique
(B ou C), le FibroScan est un
appareil qui quantifie de façon
instantanée et totalement non invasive (pas de geste chirurgical ni de
prise de sang) la fibrose du foie. La
mesure est totalement indolore et
ne prend que 5 minutes. Elle se
substitue donc aux biopsies du foie,
examen redouté par les patients. Il
existe 3 fibroScan dans la région : 1
au CHU de Poitiers, 1 au CH de La
Rochelle et 1 au CH de Rochefort.
CIDDIST 05 49 98 43 66
CIDAG 05 49 68 31 22
CIDAG 05 49 02 90 19
CIDAG CHU 05 49 44 39 05
Loudun
Bressuire
Réseau ville-hôpital
05 49 78 30 84
Châtellerault
Réseau ville-hôpital
05 49 44 38 96
CIDAG 05 49 78 30 72
Poitiers
Réseau ville-hôpital
05 46 45 50 17
Niort
CIDAG 05 46 45 52 40
CIDDIST Relais G. Charbonnier
05 49 44 39 05
Montmorillon
Réseau hépatites Poitou-Charentes
05 49 44 44 02
CIDDIST 05 49 83 83 83
La Rochelle
Rochefort
CIDAG 05 46 82 20 00
Saint Jean
d’Angély
CIDAG 05 45 29 54 93
Ruffec
CIDAG 05 45 35 13 13
CIDAG 05 46 59 50 22
CIDAG 05 46 95 15 12
CIDAG 05 45 24 42 84
Saintes
Royan
Cognac
Angoulême
Centre de prévention 05 45 90 76 95
CIDAG 05 46 39 52 74
Jonzac
CIDAG 05 46 48 75 30
Réalisation ORS Poitou-Charentes
Des réseaux visant à améliorer la prévention, la prise en charge et la recherche
Constitués en associations loi 1901, les réseaux ville-hôpital ont pour but d'améliorer la prise en charge des personnes touchées par le VIH et/ou hépatite virale chronique notamment dans la coordination entre les différents intervenants. Ils s'adressent à toutes les personnes concernées par l'infection à VIH et le sida : patients et familles, professionnels de santé, travailleurs sociaux, psychologues, associations, structures administratives.
Par ailleurs, le réseau des hépatites Poitou-Charentes implanté au Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers vise
à favoriser l’accès à l’information et à la prévention ainsi qu’à la prise en charge des patients de la Vienne. Il participe au registre de surveillance de l’hépatite C de l’InVS et au développement de la recherche. En 2007, le réseau a
suivi 34 patients atteints de co-morbidité VIH-VHC, 7 patients atteints de co-morbidité VIH-VHB, 375 patients atteints de
l’hépatite C et 117 patients atteints de l’hépatite B.
Enfin, le réseau de prévention SIDA et hépatites vise à améliorer la connaissance mutuelle des structures et leurs actions,
à impulser, développer et coordonner des actions de prévention, et à sensibiliser les intervenants des champs sanitaires,
médico-social et de l’éducation (Réseau Prévention SIDA Vienne : www.reseau-prevention-sida86.fr ).
Les Coordinations Régionales de lutte contre l’infection à VIH (COREVIH) sont des instances réunissant différents acteurs : acteurs de la recherche et des soins, de la prévention et du dépistage, membres d’associations de malades et d’usagers du système de santé. Ils ont 3 missions principales : la coordination, le recueil et l’analyse des données ainsi qu’à
l’harmonisation et l’amélioration des pratiques.
Le Poitou-Charentes est couvert par le COREVIH Centre implanté à Tours (02 47 47 36 04).
Hépatites Info service
0 800 845 800
0 800 840 800
0 820 160 120
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