Je m`appelle Steven kaboggoza , ne en 1966 dans un famille

Transcription

Je m`appelle Steven kaboggoza , ne en 1966 dans un famille
Semer les graines du Dhamma.
Part I : Mes premières rencontres avec le
bouddhisme :
Le bouddhisme, le point de vue des africains
Je vins au monde
Steven Kaboggoza en 1966
dans une famille chrétienne à Kampala, en Ougandaen Afrique de l’est. L’Ouganda est entoure par le
Soudan au nord, le Congo a l’ouest et le Rwanda au
Sud. L’Ouganda partage le lac Victoria avec la
Tanzanie et le Kenya au sud est. Le pays est petit et
pauvre. La population est composée d’un complexe
mosaïque d’ethnies comprenant les Baganda et
plusieurs autres groupes ethniques. Le pays fut ravage
par la guerre civile pendant plusieurs années avec
d’atroces dictatures et très peu de liberté. Malgré ces
soucis et désavantages, le pays a aussi ces merveilles.
Sir Winston Churchill au début du 20e siècle a dit «
Pour la magnificence, la variété des formes et
couleurs , la profusion de la vie - plantes, oiseaux,
insectes, reptiles, animaux - Pour la vaste échelle, …
l’Ouganda est vraiment « la perle de l’Afrique »
« Celui qui s'assied solitaire, celui qui marche
solitaire, celui qui demeure solitaire, celui qui est
ardent, celui qui, solitaire, subjugue le Soi,
cherchera ses délices dans les profondeurs des
forêts »
Dhammapada : 305
Enfance
Durant mon enfance, le bouddhisme était inconnu
dans mon pays. Les religions prédominantes étaient
le christianisme
et l’islam. En Ouganda,
particulièrement dans ma famille, les chrétiens peu
pieux étaient souvent considère comme des «
moutons noirs » or des « amis de Satan «
Mes premières leçons de « méditations sans
formes » en Ouganda
Au tendre âge de 5 ans, ma mère qui était ouverte
d’esprit, douce et modérée eu un grand impact sur ma
vie. Elle acceptait aisément nos différences
d’opinions et n’essayait pas de nous plier à sa
volonté, particulièrement sur des sujets religieux.
Elle avait sa propre sagesse naturelle.
Elle me disait souvent : Si tu n’as rien à dire, reste
silencieux – Si tu n’as rien à faire, va dormir.
Ces deux recommandations correspondaient à mon
tempérament et caractère. Je ne voulais pas dormir en
plein jour, mais puisque je n’avais rien à faire, elle me
forçait à rester couche. Je ne parvenais pas à trouver
le sommeil. Je me tournais et me retournais dans mon
lit. Ainsi, je restais souvent allonge et éveillé dans ma
chambre, mon esprit vagabondant et observant ma
mère qui elle s’endormait très vite.
Quand je repense a ces journées sans sommeil, je
réalise qu’a cette époque, je n’avais pas de sujet de
méditation mais n’était ce pas la, la plus simple des
méditations.
Rester silencieux et observer
tranquillement le flux des événements.
Personnellement, j’ai reçu une merveilleuse formation
pour être confortable avec le silence et l’espace. Il
aurait été bénéfique, si a l’époque quelqu’un m’avait
montre comment pratiquer la méditation vipassana.
Ou aurai-je pu obtenir plus d’expertise en
méditation ?
Pendant que j’étais à l’école primaire, j’appréciais,
l’ecole du dimanche et y entendre, chants et
histoires. Bientôt, la présence a l’Eglise fut
obligatoire – Le directeur de l’école était plein
d’enthousiasme pour sa religion. Il notait les absents
à ces leçons. En fait, une absence impliquait une
petite punition. Peu à peu, cette attitude créa une
résistance interne en moi.
Durant mon adolescence, l’internat catholique que je
fréquentais, me familiarisa avec le mode de vie
chrétien. En Ouganda, particulièrement dans ma
famille, les chrétiens peu pieux étaient souvent
considère comme des « moutons noirs » or des «
amis de Satan «
Personnellement, je commençais à me demander si
on allait a l’Eglise pour plaire ou autres ou pour son
propre développent spirituel. Ca aurait été bien si a
l’époque, j’avais reçu des instructions pour la pratique
de la méditation vipassana et j'aurais ainsi gagné en
sagesse.
Durant ces années, je me rappelé vaguement avoir
appris qu’une personnalité indienne se nommait
Gautama Bouddha. Comme la plupart des africains,
j’en savais très peu.
« L'amitié avec les bons et les vertueux,
l'association avec les bons et les vertueux, et
l'amitié envers de bons compagnons sont le plein
accomplissement de la Noble Vie de Pureté. On
peut s'attendre, ô Ananda, que le bhikkhu qui a de
l'amitié pour les bons et les vertueux, qui s'associe
avec les bons et les vertueux et qui montre de
l'amitié pour de bons compagnons développera le
Noble Octuple Sentier, et pratiquera souvent ce
Noble Octuple Sentier »
SN 45 :2
L’âge adulte
Face a face avec des moines bouddhistes
En juin 1990, j’allais à l’université en Inde, en quête
de gloire académique en administration des affaires.
Cela allé changer pour le bouddhisme !
Il y avait peu d’étudiants étrangers d’origine africaine
ou asiatique à l’université.
Dans ce petit groupe d’étudiants etrangers, se trouvait
deux moines bouddhistes originaires de la Thaïlande.
Je me sentis très proches de ces moines et bientôt je
les considérais comme mes seuls amis. Les moines
eurent les mêmes sentiments à mon égard. Ils ne me
donnèrent pas immédiatement des instructions pour
méditer mais peu à peu, ils m’introduiront au
bouddhisme. Plein de gentillesse, ils m’amenaient
dans les marches locales et m’offraient de la
nourriture.
J’ignorais tout alors de la correcte
étiquette envers les moines. J’aurais du leur offrir de
la nourriture et non l’inverse.
En novembre 1990 , l’un des moines , Vénérable
Sandsiti , m’invita a l’accompagner a un petit temple
bouddhiste aux alentour de Chandigarh ( la capitale
du Panjab ) ou résidait un moine indien . Ce fut la
première que j’assistai a une cérémonie bouddhiste. Je
vis une grande statue du Bouddha, mais ne comprit
pas alors son sens. Au fil des jours, mon intérêt pour
les enseignements du Bouddha, grandissait.
J’admirais vraiment ces moines. Quelques furent
leurs actions, elles firent grandir en moi de profond
sentiments d’amour bienveillant et de gratitude.
Durant les vacances, ils retournèrent en Thaïlande et
ils me manquèrent beaucoup. Je me demandais
comment rencontrer d’autres moines bouddhistes.
En vérité, donc : les Ariya, intelligents, sages
(dhira) instruits, sincères et respectueux s'associent
avec de tels hommes vertueux et intelligents,
comme la lune (suit) les étoiles
Dhammapada : 208
Connections spéciales avec Sa Sainteté le Dalai
Lama
Durant les vacances d’été, je continuais ma recherche
d’amis bouddhiste. Une nuit, je pris le bus pour
Dharamsala, la résidence de sa Sainteté le Dalai
Lama. Je pensais alors "Wow, c’est un pays
fantastique, On peut même y voyager la nuit". En
Ouganda, nous sommes restes longtemps sans
voyager la nuit à cause d’une suite de guerre et autres
problèmes politiques. J’atteignais un nouveau degré
de liberté. C’était un long voyage en bus dans un «
Mango shake « (le billet n’étais pas cher) vers
Dharamsala au pied des montagnes de l’Himalaya.
C’était un voyage merveilleux. Rêve ou réalité ? Je
n’aurais pu rien imaginer de tel, lorsque j’étais en
Ouganda. Tel étaient mes sentiments, lorsque je vins
vers le Dhamma, « Wow, j’ai découvert quelque
chose de libérateur «
Un jour, j’allais à une rencontre publique de Sa S. le
Dalai Lama à Dharamsala. Il y avait des centaines
d’occidentaux voulant rendre hommage à sa sainteté.
Dans cette foule blanche, j’étais le seul africain noir.
Et à cause de cela, on me remarquer facilement.
J’étais heureux d’être aux cotes du Dalai Lama pour
la première fois et fut assez chanceux pour lui serrer
la main. Il me bénit et je sentis qu’émanait de sa
personne un amour bienveillant, doux et sans limites
qui rafraichit et calma mon cœur. J’étais inspire
lorsque j’écoutais ses causeries sur le Dhamma. Il
représentait la profonde compassion et sagesse des
enseignements du Bouddha. Je pensais, « C’est ma
maison. J’ai trouve ma maison spirituelle a
Dharamsala. «
Je pris la résolution pour les prochaines années de
passer toute mes vacances à Dharamsala.
Mon voyage vers le bouddhisme commença avec ma
rencontre de deux moines bouddhiste en Inde. Je fus
très inspire par mes excellent amis en spiritualité.
Je tombais sur des enseignements qui offraient des
moyens pratiques pour atteindre le bonheur. .ex …
tel qu’explique dans le noble sentier octuple. Ce fut
une découverte pour moi. Les enseignements sur le
Kamma ( action volitionelle ) mettaient l’accent sur
la responsabilité et la compétence de nos actions
individuelles. Plus tard, j’appris que tous les êtres
avaient le potentiel d’atteindre le Nibbana. Tous ces
enseignements bouddhistes me faisaient chaud au
cœur. Ils amenaient surtout un vrai sentiment de
liberté dans ma vie. Ma recherche de diplômes
académiques en Inde se transformait en une quête
spirituelle.
Dans l’inessentiel, ils voient l’essentiel, dans
l’essentiel, ils voient l’inessentiel.
Ceux qui demeurent dans le champ des idées
fausses, jamais n'arrivent à l’essentiel.
12 - Ce qui est essentiel, ils le connaissent comme
l’essentiel, ce qui est non essentiel, ils le
connaissent comme non essentiel.
Ceux qui demeurent dans le champ des idées
justes, arrivent à l’essentiel.
Dhammapada : 11-12
En quête de maitres spirituels :
Lèche vitrines de plusieurs traditions religieuses –
Un jeune ougandais dans une confiserie
Il y avait divers traditions spirituelles en Inde :
Hindouisme, Sikhisme, Islam, Christianisme, et
Bouddhisme entre autres. Au plus profond de moimême, mes aspirations spirituelles me poussaient en
quete de « quelque chose « mais en même temps, ce
< quelque chose > n’était pas très clair pour moi.
J’étais plein de volonté et ouvert d’esprit pour
explorer toute ces religions. C’est plein de joie que je
me rendais au Centre de la foi Baha’ i de Chandigarh.
Cela m’a beaucoup inspire de rendre visite a certains
gurus indiens et swamis. J’étudiai des enseignements
spirituels et la méditation sous la direction de Vimala
Thakar, une personne vraiment spéciale. Il emanait
d’elle un amour bienveillant qui fit qu’à l’ instant, je
lui vouais un énorme respect
et une grande
admiration. Vimalaji me dit, qu’elle-même n’était pas
bouddhiste mais vouait au Bouddha un grand respect.
Elle enseignait la méditation dans toutes les activités
quotidiennes et mettait l’accent sur la valeur du
silence. Elle nous recommandait de nous exposer
autant que possible a la nature environnante,
d’explorer notre propre nature autant que possible ,
d’être des disciple de notre propre compréhension , de
garder le corps et l’esprit alerte , sensible et vif . Je
pris ces enseignements à cœur.
Vraiment! De la méditation naît la sagesse, sans
méditation
la
sagesse
s'évanouit.
Connaissant ce double sentier de perte et de gain,
que l'on se conduise de façon à ce que la Sagesse
puisse croître.
Dhammapada : 282.
Une superbe retraite méditative tibétaine
L’événement décisif eu lieu finalement. En 1994, le
Tusita Monastery de Dharamsala organisa une
retraite méditative de 12 jours, sous la direction du
Dr Alex Berzin. Pendant la retraite, il donna des
leçons sur les
principes fondamentaux du
bouddhisme et les bases de la méditation bouddhiste.
L’observation constante de nos intentions quoique
l’on fasse fut mis en relief. J’appris ainsi durant
cette retraite, qu’observer nos intentions nous rend
conscient de notre esprit. Ce fut vraiment un voyage
de découverte personnelle. Apres cette retraite, je ne
fus jamais le même. La pratique de la méditation
m’aida à affermir ma foi en Bouddha et ses précieux
enseignements.
J’abandonnais le sentier universitaire pour celui de
la spiritualité. Je rejoignais des amis sur le chemin
spirituel a New Delhi et je continuais a écouter des
causeries spirituelle et pratiquer la méditation et
lire de nombreux ouvrages sur le Dhamma .
Les enseignements bouddhistes sur
Karuna
(compassion) et panna (sagesse)
m’inspirèrent
grandement. Les enseignements sur le Kamma, en
particulier mettaient l’accent sur la responsabilité
individuelle pour chacune de nos actions comme
étant a l’origine des événements dans notre vie (au
lieu de les attribuer a une force externe).
J’appris aussi que tous les êtres avaient le potentiel
d’atteindre le Nibbana, un état au delà du paradis.
Tous ces enseignements bouddhistes me faisaient
chaud au cœur.
Apres avoir vécu avec le Shanga (communauté des
moines et novices bouddhistes) a Delhi pendant un
an, je quittai l’Inde pour un pèlerinage. J’allais au
Népal, au Tibet et atterri finalement en Thaïlande.
Connaissez-vous l’expression, mille peines et mille
joies. J’allais en connaitre beaucoup plus sur cette
dernière au fil du reste de mon voyage.
« Les plaisirs et la joie sont les gratifications en ce
monde. Si, bhikkhus, il n’y avait pas de
gratification en ce monde, les êtres ne seraient pas
attaches à ce monde. Mais, parce qu’il y a de la
gratification en ce monde, les être y sont
attaches. »
AN 3 :101-2
A la recherche du plaisir et de la satisfaction
Apres un mois et demi au Tibet, j’y rencontrais un
voyageur anglais à Lhassa qui me recommanda la
Thaïlande . D’abord, je retournais au Népal, avant
d’aller sur la belle ile de Koh Tao dans le sud de la
Thaïlande. Il me fallait gagner ma vie. Je me décidais
alors à développer un expertise en plongée sous
marine jusqu’au niveau Instructeur Professionnel.
Finalement, j’eu un travail comme instructeur de
plongée. Je trouvais ca drôle d’être payer à avoir du
fun, mais très vite, je devins accro. Ce travail
semblait me procurer beaucoup de plaisir. En même
temps j’étai a la recherche d’opportunités pour
mieux apprendre et pratiquer la méditation vipassana .
Cependant les conditions n’étaient pas
encore
remplies pour que je puisse participer a une retraite
méditative en Thaïlande. A la place, j’en apprenais
un peu plus sur la douceur et les plaisirs de la vie d’un
instructeur de plongée. Jour âpres jour, je donnais des
leçons de plongée a des touristes riches venus des
quatre coins de la planète, pourtant, au fil du temps
j’étais de plus en plus insatisfait de mon job et de mes
joies. Comment cela est-il possible ?
« Le contentement dans les plaisirs sensuels ne
s'élève pas d'une pluie de pièces d'or.
De petite douceur, mais douloureux sont tes
plaisirs
sensuels.
Connaissant cela, l'homme sage ne trouve aucun
délice même dans les plaisirs célestes.
Le disciple du Pleinement illuminé se réjouit dans
la destruction de la soif. »
Dhammapada 186-187
L’insatisfaction
Au début, ma position me procura de nombreux
avantages et plaisirs. Cependant, peu à peu, je me
lassai des allers et venues des touristes et des hôtels
luxueux réservés aux touristes étrangers. Je
commençais à comprendre l’insatisfaction de cette
vie d’instructeur de plongée et ses dangers. Apres
avoir perdu mes illusions sur le monde des affaires,
je démissionnais de mon job et quittais la Thaïlande
pour retourner en Afrique. Plus tard, quelqu’un qui
apprendrait que j’avais quittais la vie luxueuse d’un
hôtel sur ile me suggéra de voir un psychiatre. Il
croyait que j’avais perdu la raison.
Pause : Si je n’avais pas quitté a ce moment la,
J’aurais encore était en Thaïlande lorsqu’elle fut
ravagée par le Tsunami. L’Ile de Phi Phi, fut presque
entièrement détruite. Plusieurs gens furent tues à l’
endroit même ou je plongeai. Il fut sage en fait pour
moi de rentrer en Afrique.
Sauve ?
Donc, ne tenez rien pour cher car la séparation
d'avec ceux qui sont chers est mauvaise, les liens
n'existent pas pour celui à qui rien n'est cher ou
non cher.
De l'amour naît le chagrin, de l'amour naît la
crainte, pour celui qui est complètement libre
d'amour, il n'y a pas de chagrin, d'où alors la
crainte ?
Dhammapada 210-211
Hello …. Et Au revoir Mama Africa
7 ans s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté
l’Afrique. Ca avait été un long voyage, imprévisible,
plein de rebondissement et de détours . J étais donc
très excite de rentrer a la maison et de revoir ma
famille. Je ressentis une forte vague d’émotions lors
de l’atterrissage à l’aéroport d’Entebbe. Enfin à la
maison - Tout était si familier et si étrange en même
temps.
Des mon retour, je constatais que mes parents et amis
s’attendaient à me revoir en riche businessman avec
une mallette. Moi, je n’étais qu’un simple yogi
bouddhiste au crane rase
avec mon matériel de
plongée dans mon sac a dos et beaucoup de livres sur
le bouddhisme. On n’avait du mal à comprendre
pourquoi je promenais avec les deux en Afrique. En
Ouganda, il n’y avait pas le moindre temple
bouddhiste, ni même un seul enseignant bouddhiste
et certainement pas de mer pour plonger.
Plusieurs parents m’offrirent des chèvres ou des
poulets pour me souhaiter la bienvenue et pour
m’honorer mais je n’autorisai pas leur sacrifice
puisque je ne voulais pas que des animaux soient tués
spécifiquement pour moi.
Ils essayèrent de me reconvertir au Christianisme,
mais ma confiance en Buddha et ses enseignements
était grande.
Certains parents éloignés me
recommandèrent de bruler mes livres sur le
bouddhisme et de lire la Bible ; bien sur, je refusai.
Ils devinrent vite frustres, déçus et désabuses par
rapport a mon cas.
Je continuai à méditer seul dans ma chambre et à lire
des livres sur le bouddhisme collectionnés en Asie.
Mais âpres toutes ces années en Inde et en Asie, avec
un accès facile a tant d’amis et d’enseignants en
spiritualité, en Ouganda, je n’avais aucun ami avec
qui discute et partager mes découvertes spirituelles. Je
me sentais perdu et isole de toute communauté.
J’étais frustre, déçu et désabusé. Je décidai de quitter
ma patrie pour une seconde fois à la recherche d’une
vérité plus profonde. Cette fois ci, j’allais me
consacrer entièrement à la voie spirituelle.
Vivrait-on cent ans, sans sagesse et sans contrôle
meilleur
en
vérité,
est un seul jour de la vie de celui qui est sage et
méditatif.
Dhammapada : 111
Bienvenue en Amérique
Je passais un an en Amérique du Sud, voyageant et
méditant seul avant d’atteindre les USA. En 1999,
j’assistais a une retraite de 3 mois au IMS (Insight
Meditation Society), a Barre, au Massachussetts.
Enfin, j’avais trouve
d’autres bouddhistes
pratiquants, mon Shanga, et IMS, devint ma maison
spirituelle- une maison loin de LA maison.
Malgré mes plans initiaux de retourner en Amérique
du Sud après la retraite, je devins membre du staff du
IMS jusqu’en 2000. Pendant ce temps, je travaillai,
étudiai avec les différents professeurs, participait a
des retraites et pratiquait la méditation.
Je rencontrai Bhante Gunaratana à IMS en 2000,
lorsqu’il vint y mener une retraite. Il faisait une
marche quotidienne durant la retraite. A la fin d’une
marche ensemble, Bhante Gunaratana me dit que je
devrais lui rendre visite à la Bhâvanâ Society.
Cet endroit aller devenir mon monastère résident.
Mon domicile pour sans domicile
après mon
ordination.
Tout arrive à la suite de causes et conditions toujours
changeantes. Ceci s’applique aussi à mon séjour à
l’IMS. Il est important de prêter attention aux
changements dans la vie. Tout peut sembler solide et
stable mais les conditions changent et la stabilité
disparait.
Sans le prévoir je dus quitter l’IMS.
Comme le dit le proverbe, le coin de la rue n’est pas
la fin de la route, à moins que l’on ne tourne pas.
J’étais à un nouveau tournant dans ma vie mais ou
cela aller t-il me mener ?
Sûrement le chemin qui mène au gain mondain est
un, et le chemin qui mène au Nibbana est autre.
Comprenant ainsi, le Bhikkhou, le disciple de
Bouddha ne doit pas se réjouir en faveurs
mondaines, mais doit cultiver la retraite.
Dhammapada : 75
Le Renoncement
J’avais pris ma décision. J’allais « m’évader « des
soucis mondains. Les richesses matérielles avaient
perdu tout attrait à mes yeux depuis mon expérience
thaïlandaise. J’avais trouve mon bonheur en étudiants
le bouddhisme. Je voulais consacrer ma vie à l’étude
et à la pratique du bouddhisme. Je renonçais à un
bonheur moindre (le bonheur mondain) pour un
bonheur bien plus grand à mes yeux … mon
développement spirituel.
A la fin de la retraite de 3 mois à l’IMS, je réalisais
beaucoup plus clairement que le vrai bonheur nous
vient de l’intérieur et non des choses externes. Bien
sur, nous avons tous besoin d’assistance externe
(biens matériels) pour supporter notre développement
spirituel mais ces conditions externes ne sont pas
tout. Ce sont juste des moyens pour une fin. Si nous
faisons de la quête des biens matériels notre but
ultime dans la vie, nous perdons de vue alors la
véritable finalité de la vie. La finalite de la vie
bouddhiste est de vivre une vie morale et ultimement
d’atteindre le Nibbana.
J’étais déterminé à emprunter le chemin qui ferait de
moi un moine bouddhiste confirme. Ceci doit se
passer dans un monastère avec un moine qui a assez
d’ancienneté et qui est prêt à prendre un élève. Ou
devais –je aller ?
Allant du foyer à l'état sans foyer, l'homme sage
doit abandonner les états sombres et cultiver les
brillants. Il doit chercher un grand délice dans la
Retraite,
si
difficile
à
goûter.
Abandonnant
les
plaisirs
sensuels
sans
empêchements, l'homme sage doit se nettoyer luimême des souillures de l’esprit.
Dhammapada 87-88
En quête de l’ordination supérieure
Un ami m’avait recommandé un petit centre, Tatatata
(le nom utiliser par le bouddha pour parler de lui –
même) Méditation Centre (TMC), a San Jose,
Californie. Il me dit que les gens, particulièrement les
fideles vietnamiens, avaient des cœurs généreux
même s’il ne s’agissait que d’un petit centre. Apres
avoir considéré divers options, j’y allais en 2001. J’y
rencontrais Vénérable Pannadipa et immédiatement,
naïvement, je lui demandai si je pouvais être
ordonne. Je n’avais pas réalisé qu’il y avait tout une
formation culminant en une ordination. Il semblait
surpris de rencontrer un noir africain
aussi
sérieusement motive pour une ordination sans aucune
formation. Comment aurait –il pu savoir a quel point
j’étais sérieux ? J’étais anxieusement à la recherche
d’une transformation spirituelle. Il accepta ma
demande et je restais à TMC pour commencer la
formation menant à l’ordination.
Je commençai une formation faite d’intense session
de méditation
et d’un entrainement au règles
monastiques qui culmina en 2002 a mon ordination
supérieur comme moine bouddhiste Theravada par
mon précepteur , Sayadaw U Silananda a TMC , San
Jose, Californie .
Au bout d’un certain temps, je me rendis à la Bhâvanâ
Society, Virginie Occidentale pour pratiquer avec
Bhante Gunaratana. Mon voyage américain, m’avait
mené à cet endroit tranquille et je devins un résident
permanent.
Alors, comment les enseignements du Bouddha se
sont retrouves en Ouganda ?
Etais je prêt a rencontrer mes frères africains qui pour
la plupart n’avait jamais entendu parler du
bouddhisme ?
Devais – je aller méditer dans des caves en Inde ou
répandre le Dhamma en Afrique ?
« Allez Bhikkhus, enseignez le Dhamma au
monde, pour le bien-être et le bonheur de la
multitude, par compassion. Que vous ne soyez pas
deux à emprunter le même chemin. Répandez le
Dhamma qui est excellent au début, au milieu et à
la fin. »
Le Bouddha
Part II : Le bouddhisme en Ouganda
Première Dhamma mission en Afrique
Il y a plus de dix ans, alors que j’étais encore en Inde,
j’avais mis au point un plan avec des africains et
d’autres amis pour lancer la « Société de l’amitié
Afro-Tibétaine » dans .le but d’établir le Dhamma en
Afrique
et
dans
d’autre
pays
africains.
Malheureusement, la terre africaine était toujours
sèche, les champs en jachères …… le timing
inadéquat.
Lors de mon séjour au TMC a San Jose, Californie,
Sayadaw U Pannadipa m’avait suggéré de partir, et de
repandre le Dhamma en Afrique, en commençant par
ma famille.
Quelques années auparavant, Sayadaw U Beelin
m’avait demande aussi d’envisager de retourner en
Afrique un jour et d’y partager le Dhamma- en
commencant aussi par ma famille.
Plus tard, je demandais a Bhante Gunaratana son
opinion – si actuellement, il était mieux pour moi
d’aller méditer dans une cave en Inde (ceci est très
cher aux moines, pour leur entrainement personnel)
ou aller en Afrique pour partager le Dhamma. Il me
recommanda fortement d’aller enseigner le Dhamma
aux africains, le plus tôt possible.
Quelques amis aux USA, me découragèrent de
retourner en Afrique. Ils se souciaient de savoir si
j’allais avoir un support local et des gens pour me
fournir de la nourriture, un abri et les autres
provisions « les pré-requis basiques » que les fideles
bouddhistes offrent aux moines. Etais –je prés à
échanger avec mes frères africains qui n’avaient
jamais entendu parler du bouddhisme ? Je pris mon
courage a deux mains et décidais de partager les
enseignements du Bouddha en Afrique.
Pèlerinage aux lieux saints bouddhistes
J’avais planifie mon voyage sur six mois a travers
l’Asie et l’Afrique. En octobre 2004, Vénérable
Khippapanno me permit de me joindre à un groupe
allant en pèlerinage aux lieux saints bouddhistes en
Inde et au Népal. Malgré les années passées en Inde,
c’était la première fois que je me rendais au lieu de
naissance du Bouddha et cela renforça ma foi au
Dhamma. Ensuite, je me rendis en Birmanie et au Sri
Lanka avant d’atterrir en Ouganda pour rendre visite
à ma mère et y introduire le bouddhisme. Au Sri
Lanka , mon hôte , Dhammaruwan ( un enfant
prodige sri lankais d’une grande renomme qui avait
pratique les méditations samatha ( concentration ) et
le Vipassana ( vue pénétrante ) pendant prés de 20
ans, depuis l’âge de 9 ans ) m’offrit le choix entre
deux statues du Bouddha a amener en Ouganda. Une
petite statue et une autre, plus grande. Puisque mon
nom – Buddharakkhita – signifie « protecteur du
Bouddha » - je choisis la plus grande des deux
statues. Je ne pouvais deviner que la protection de
cette statue allait être à la source de nombreuses
épreuves sur ma route vers l’Afrique.
« Aveugle est ce monde; peu sont ceux qui ici
voient
clairement.
Comme des oiseaux qui s'échappent d’un filet,
sont-ils, ceux qui; vont aux cieux. »
Dhammapada : 174
En Voyage avec une statue du Bouddha au Kenya :
Apres avoir répondu a ce qui m’a sembler être une
centaine de questions sur la statue du Bouddha a
Mubi ( Bombay ) lors d’une escale de cinq heures,
puis a bord de l’avion et encore au bureau
d’immigration kenyan, je me sentais épuise. Pire
même, je me sentais mal, puisque la statue que je
m’étais jure de protéger, avait été éraflée a sa base a
cause des constantes manipulations. Je voulais la
garder avec moi et dans ce but, je l’avais enroulée
dans une robe de moine. Mais ce ne fut pas assez. Les
officiels posaient tellement de questions.
« Est-ce une bébé que vous transportez ? Ou est sa
carte d’embarquement ? »
« Non », insistai-je, « c’est juste une statue »
Un autre officiel me demanda, « est-ce votre mungu
(Dieu) ? »
« Non ! Dans le bouddhisme, une statue n’est pas un
dieu »
« Pourquoi la couvrir ? Vous ne voulez pas que
d’autres la voient ? »
« Non, je la couvre parce qu’elle est fragile et pour
qu’elle ne soit pas éraflée », expliquai-je
Lorsque je plaçai la statue sur le comptoir de l’officiel
d’immigration, pour lui remettre mes documents de
voyage, il s’exclama « Qu’est ce que c’est que ca ?
Ca fait peur ! Veuillez le déplacer ! »
« C’est une statue du Bouddha » répondais-je.
J’avais un dilemme. Je ne pouvais en même temps
tenir la statue et remettre mes documents de voyage.
Lorsque je laissais la statue seule, les autorités
menaçaient de la détruire, mais sur le comptoir, elle
les effrayait et ils avaient peur de s’en approcher.
L’officiel continua, « ca ressemble a de la magie
africaine, une bizarrerie, de la sorcellerie »
« Pourquoi transportez-vous cette statue ? Ouvrez-la ?
Puis –je voir ? Transportez-vous des choses à
l’intérieur ? De la drogue peut-être ? »
« Non ! C’est juste une statue du Bouddha »
répondis-je avant de la dévoiler.
« Ne la vendez pas à Nairobi »
« Elle n’est pas à vendre » répondis-je humblement.
Il conclu par « Elle est belle »
Je le remerciai et m’en allais.
Je passais quelque jour au Kenya, pour récupérer des
forces après mon long voyage. Avant de continuer
pour l’Ouganda, j’enroulai la statue dans des robes
avant de la couvrir avec du papier journal et de
mettre le tout dans un sac.
Adorable Ouganda !
Finalement, j’arrivais a l’Aéroport International
d’Entebbe, en Ouganda un dimanche ensoleillé. Je
ressentis la fraiche brise du très beau lac Victoria. Par
contre, je n’étais sur de comment mes compatriotes
allaient me percevoir dans mes robes de moine
bouddhiste. Je passais vraiment pour un étranger sur
ma terre natale. Je mis dans la longue queue du
bureau d’immigration. Bien sur, les ougandais me
lancer des regards anxieux et inquisiteurs. En
inspectant mon passeport ougandais, l’officiel lu mon
nom qui confirmait que j’étais bien de la tribu
Baganda, ce qui l’étonna. Il avait en face de lui un
homme qui venait apparemment de la campagne
ougandaise, mais qui en fait venait juste de débarquer
des USA.
Il me demanda, choque, « Pourquoi prétendre que tu
es un Masai alors que tu Baganda typique ? »
Je lui repondis que j’étais un moine bouddhiste. Il
grommela et me laissa passer mais ne semblait pas
particulièrement convaincu.
« Cet homme, depuis longtemps absent et qui
revient sauf, de loin, les parents, les amis et ceux
qui lui souhaitent du bien, lui font bon accueil à
son arrivée. De même, ses bonnes actions
recevront celui qui les a faites, qui a quitté ce
monde pour le prochain, comme les parents
reçoivent un être cher à son retour. »
Dhammapada 219-220
L’accueil d’un fils bouddhiste
Ma sœur vint me chercher à l’aéroport ; elle était
contente de revoir et s’adressa respectueusement à
moi comme « pasteur ». Nous allâmes à la maison
pour rencontrer ma mère qui était très heureuse de
me revoir. Ca semblait incroyable. Ca faisait sept
ans que je n’avais pas vu ma mère. Ma famille était
surprise de me voir en robes de moine bouddhiste.
Ma mère n’en croyait pas ses yeux. « Est-ce toi, mon
fils, Steven » me demanda t-elle sans arret.
« Oui ! Mère, c’est bien moi » répondis-je
Alors, elle marcha à travers la chambre, m’observant
constamment, alors que des larmes coulaient sur son
visage. Elle fit un autre tour dans la chambre et dit «
Merci au bon Dieu ! Tu es revenu »
Je savais que ce n’étais pas Dieu qui m’avait ramené a
la maison, mais je ne voulais pas me disputer la
dessus, craignant que cela aller la blesser. Mes
parents, observèrent attentivement mes robes de
moine et mon comportement. Peu à peu, je me rendis
compte qu’avec l’étiquette d’un moine bouddhiste et
la statue du Bouddha, je ne pouvais plus rester dans
cette maison.
« Pareil aux fleuves et rivières, tel le Gange, ou la
Yamuna…… une fois qu’ils se jettent dans
l’Océan, abandonnent leur nom pour simplement
être appelé Océan.
De même, lorsque des membres des quatre castes,
guerriers, prêtres, marchands et travailleurs Quittent le foyer pour la vie sans foyer, pour
rejoindre la Doctrine et la Discipline enseignée par
le Bouddha – Ils abandonnent alors, leurs anciens
noms et clans et sont classifies simplement comme
des contemplatifs , les fils du Sakyien. »
Le Bouddha
Fou ?
Le jour de mon arrivée, il y eut une forte pluie. C’était
difficile de chercher un autre logement. En plus, je
voulais rester auprès de ma mère et du reste de la
famille. Je me décidais à prendre une chambre dans
un hôtel des environs. Les gens continuaient à être
étonnés, et parfois même inquiets lorsqu’ils me
voyaient. Certains pensaient que mes robes étaient
l’habillement traditionnel d’un masaï.
Un matin, en quittant ma chambre d’hôtel, je
marchais devant deux femmes. Je me consacrais alors
à une marche méditative, doucement, faisant des
allers-retours sur un sentier de 7 mètres, mon regard
fixe, un ou deux pas devant mes pieds. J’entendis la
conversation des deux femmes.
L’une dit « C’est un fou »
L’autre répondit « Un fou ne peut pas se permettre un
aussi bon hôtel. Il ne peut pas être fou »
Alors que je retournais à l’hôtel, deux enfants me
regardaient, plein de peur. Ils s’enfuirent en criant «
Cet homme va nous manger ».
Ceci me remémora, lorsque enfant, j’avais été expose
aux histoires Baganda traditionnelles
pleine
d’endroits et de gens étranges. En fait, durant mon
enfance, il y a avait un homme plutôt rugueux que je
rencontrai souvent et je le craignais beaucoup car je
croyais qu’il allait me manger.
« De tous les remèdes dans le monde, nul n’est
pareil au Dhamma. Ainsi moines,
buvez le
Dhamma ; ayant bu le Dhamma, vous serez sans
âge , au delà de la mort, vous serez apaises , libre
de la soif. »
Le Bouddha
Guérisseur ou Sorcier ?
Certains ougandais me prenaient pour un guérisseur
lorsqu’ils me voyaient avec mon sac de moine. «
Hey ! Que vends-tu ? » Me demandaient-ils.
Les Ougandais semblent être désespérément à la
recherche de remedes même lorsqu’ils semblent être
en bonne sante. Avec mon sac de moine, certains
pensaient que j’étais un guérisseur , communément
appelés « witch doctor » ( docteur sorcier ) . On
devait me confirmer plus tard que les Masai avaient
commences à vendre leur herbes medecinales
traditionnelle a travers Kampala.
J’avais abandonne une carrière dans les affaires pour
devenir moine bouddhiste mais les gens en Ouganda
me prenaient toujours pour un homme d’affaires. En
fait, les moines n’ont pas le droit de faire des affaires,
de prendre part à des transactions monétaires ou
d’exercer la médecine. La medecine du Dhamma
n’est pas à vendre. J’avais en fait des graines de
Dhamma. Si seulement ils pouvaient connaitre la
véritable medecine du Dhamma. Je fus plus tard
informe que les remèdes Masai ne traitaient pas
seulement les maladies mais aidaient aussi au bien
être général du corps. Ceci me fit penser au Dhamma
dont le remède est un message universel pour le bien
être de tous.
« Par le moi seul le mal est fait, par le moi on est
souillé, par le moi le mal n'est pas accompli.
Par le moi on est purifié. Pureté et impureté
dépendent
du
moi.
Nul ne purifie un autre. »
Dhammapada : 165
Tu vas jouer au tennis ou garder notre Roi ? Un
moine manchot …. Au secours !!
A la vue du grand éventail bouddhiste, un objet
religieux que j’avais ramené de Birmanie, certains
pensèrent qu’il s’agissait d’une nouvelle sorte de
raquette de tennis, « ensero » et me demandèrent ou
j’allais jouer au tennis. D’autres croyaient qu’il
s’agissait d’un bouclier que j’utilisais pour protéger
mon corps. D’autres encore pensaient que j’étais un
membre de la garde royale ou un notable représentant
le Pape (les funérailles de Jean Paul II à l’époque
doivent être a l’origine de cette opinion)
Ma robe orange-marron causait encore plus de
confusion. J’allais dans un village habille en robe de
cérémonie. Ceci implique d’avoir un bras a l’intérieur
des robes et l’autre libre de bouger. Lorsque des
enfants me virent, ils se dirent « regardez, voici un
manchot »
Lors d’une visite a la pharmacie, je me penchais sur le
comptoir avec un bras enroule dans mes robes. Le
pharmacien crut que j’avais un bras casse dans le
plâtre. Je dus le convaincre que je n’avais aucun
problème avec mon bras. Si jamais vous allez en
Afrique comme moine bouddhiste attendez-vous à
créer l’événement.
D’autre fois, les réactions étaient même plus fortes.
Un jour, l’université de Makerere à Kampala,
m’invita à faire une lecture publique sur « La nature
du bouddhisme et son rôle en Afrique ». Je
mentionnais dans ma lecture que les causes de la
souffrance et de la misère humaine sont l’avidité, la
haine et la délusion. Et qu’en abandonnant ces
derniers, il n’y a plus ni misère, ni souffrance.
Apres ma conférence, un élève m’envoya une note
(une sorte d’ultimatum) qui disait « Mon cher, la
source de la souffrance est le diable. Une fois que
vous aurez accepte Jésus Christ, et Dieu le père alors
vous atteindrez le bonheur. Je vous recommande
d’accepter le salut pour atteindre le bonheur qui ne se
trouve pas avec vos petits dieux »
Un bouddhiste comprend que les gens sont
responsables de leur propre choix. Le salut final or
atteindre le Nibbana ne peut venir que de soi-même.
Je fus agréablement surpris que le site web de
l’université de Makerere avait sur sa page d'accueil
une citation du Dhammapada extraite de ma lecture
« Vous-même devaient faire un effort, les Buddhas
sont seulement des professeurs » (Ils montrent la
voie).
Ceux qui empruntent ce chemin et qui sont méditatifs
sont libers des chaines du mal.
Celui qui cherche refuge dans le Bouddha, le
Dhamma et le Sangha, voit avec une juste
connaissance les Quatre nobles vérités des Aryas.
La souffrance, la cause de la souffrance, le passage
au delà de la souffrance et l'Octuple sentier qui
mène à la cessation de la souffrance
Dhammapada : 190 -191
Mère prend refuge
Au début, seuls ma mère, ma petite sœur et mon
beau-frère me rendirent visite à l’hôtel.
Ensuite, d’autre parents et amis, vinrent ; peut être par
curiosité. Je leur montrais des photos de mes amis
bouddhistes, de mon ordination, du pèlerinage en
Inde, de la Birmanie et du Sri Lanka. Ils dirent tous
que les photos des temples et des moines étaient très
belle. J’avais ramené aussi des cadeaux que des
fideles vietnamiens et thaïs (des USA) avaient
envoyés spécialement pour ma mère. Elle fut
profondément touchée et ne pouvait pas comprendre
pourquoi ces bouddhistes avaient pense a elle et
montraient tant d’amour et de gentillesse a son égard.
Expliquer le bouddhisme à ma mère et aux autres
membres de ma famille n’était pas facile.
Heureusement, certains amis aux USA m’avaient
remis les adresses de thaïlandais et de sri-lankais
vivant en Ouganda.
Ainsi, je décidai de leur rendre visite avec ma mère.
La première visite, était a un restaurant appartenant et
géré par quatre thaïs. A ma vue, ces thaïs furent très
heureux et me traitèrent avec un profond respect. Ils
se prosternèrent jusqu’au sol et m’offrirent du jus
d’orange. C’est une coutume fréquente dans les pays
bouddhistes Theravada lorsque qu’un laïque rencontre
un moine bouddhiste. Ma mère était très surprise, peut
être même un peu confuse. Ensuite, nous allâmes à
une usine appartenant à un Sri Lankais. Le manager
de l’usine étais un homme grand et bien habille. Des
qu’il me vit, il se prosterna a la façon coutumière, une
marque de respect a mon égard. Une fois encore, ma
mère fut très surprise. Certainement, elle ignorait tout
de cette prosternation coutumière, ou de l’histoire de
la mère du Vénérable Sariputta a l’époque du
Bouddha. Lorsque le Venerable Sariputta retourna
chez lui pour voir sa mère, de nombreux devas (des
êtres venus des sphères paradisiaques) vinrent et lui
rendirent hommage. Ce fut une surprise agréable
pour sa mère et cela la décida à se convertir au
bouddhisme et à prendre les trois refuges dans le
Bouddha, le Dhamma et le Shanga. Etrangement, ma
mère allait se comporter de la même manière.
« Il y a dans ce monde des êtres qui n'ont que très
peu de poussière devant les yeux. Comme ils n'ont
pas entendu le Dhamma, ils vont à leur perte. Ils
ne leur manquent que d'entendre le Dhamma.
Faites-leur connaître le Dhamma »
Le Bouddha
Contemplation
Bouddha
de
la beauté de la statue du
Quelques jours après, j’allais à un autre hôtel, plus
prés du restaurant thaï, ou je dévoilai officiellement la
statue du Bouddha. Ma sœur s’exclama, « La statue
du Bouddha ressemble à une figurine féminine »
Je lui dis qu’elle était belle et que nombreuse
personnes admiraient le teint du Bouddha.
Je
mentionnais aussi, qu’apparemment, les gens qui
méditent ont aussi de beaux esprits. En conséquence,
ils ont aussi un beau teint de peau. Ce jour la, ma
mère était aussi présente. Je la vis avec un regard
lointain depuis le coin de la pièce et je lui demandais
ce qu’elle regardait. Elle me dit qu’elle était fascinait
par la beauté de la statue du Bouddha et avait été
absorbe par sa contemplation. Plus tard, elle me dit
qu’elle voulait devenir bouddhiste. Elle avait déjà été
chrétienne (protestante) et puis elle était devenue
musulmane ces dix dernières années .Maintenant, elle
avait du réfléchir attentivement et profondément sur
les nombreux événements nouveaux et étranges
depuis mon retour avant de décider de devenir
bouddhiste. Officiellement pour devenir bouddhiste, il
faut juste prendre les 3 refuges. Mais pour être un
bouddhiste vertueux, il faut aussi prendre les 5
préceptes.
Les Cinq Préceptes :
1 — S'abstenir de tuer.
2 — S'abstenir de prendre ce qui n'a pas été
donné.
3 — S'abstenir de pratique sexuelle non noble
4 — S'abstenir de dire ce qui n'est pas vrai.
5 — S'abstenir de boire des boissons alcoolisées ou
consommer des drogues qui enivrent
Traduire les trois refuges et les cinq préceptes en
langue locale me prit beaucoup de temps. C’était la
première fois que j’officiai une cérémonie de prise
des refuges et preceptes dans ma langue natale. Ma
mère prit les cinq preceptes facilement et
naturellement. Elle n’avait jamais connu le
bouddhisme mais moralement, on peut même dire
qu’elle avait toujours vécu comme une bouddhiste.
Cela montre a quel point le Dhamma est universel.
Peut-être avait-elle en elle les graines du Dhamma
depuis plusieurs vies ! Qui sait ? Bientôt, un mois
après mon retour au pays natal, 5 personnes parmi
ma famille et mes amis avaient pris comme refuge le
Bouddha, le Dhamma et le Shanga. Parmi eux, ma
mère, ma sœur et mon beau-frère. Ceci me rappela,
les cinq premiers disciples du Bouddha, il y a prés de
2600 ans.
Pas d’argent pour nourrir les trois refuges
Des gens m’offraient de la nourriture et j’offrais
toujours des bénédictions en retour. L’une d’entre
elle, avait un intérêt certain pour le bouddhisme. Elle
voulait savoir comment devenir bouddhiste. Je lui dis
qu’elle devait prendre les trois refuges dans le
Buddha, le Dhamma et le Shanga (qui sont répétés
trois fois) comme suit :
Buddham saranam gacchami
Je vais prendre refuge dans le Bouddha.
Dhammam saranam gacchami
Je vais prendre refuge dans le Dhamma.
Sangham saranam gacchami
Je vais prendre refuge dans le Sangha.
Dutiyampi Buddham saranam gacchami
Pour la deuxième fois, je vais prendre refuge dans
le Bouddha.
Dutiyampi Dhammam saranam gacchami
Pour la deuxième fois, je vais prendre refuge dans
le Dhamma.
Dutiyampi Sangham saranam gacchami
Pour la deuxième fois, je vais prendre refuge dans
le Sangha.
Tatiyampi Buddham saranam gacchami
Pour la troisième fois, je vais prendre refuge dans
le Bouddha.
Tatiyampi Dhammam saranam gacchami
Pour la troisième fois, je vais prendre refuge dans
le Dhamma.
Tatiyampi Sangham saranam gacchami
Pour la troisième fois, je vais prendre refuge dans
le Sangha.
Pendant que je continuais ma leçon, je la voyais
grimacer de temps en temps.
Elle m’interrompit « Attends un peu… Et si je n’ai
pas d’argent pour nourri les trois refugies ? »
« Ne t’inquiète pas », je lui expliquai clairement les
trois refuges et elle se senti soulage d’un grand
fardeau. Pensait-elle qu’il s’agissait des noms propres
de trois refugies du Soudan, du Congo ou du
Rwanda ?
Avant de quitter l’Ouganda, elle visita notre centre
bouddhiste. Le nombre de fideles avait commence à
augmenter et ils prenaient les trois refuges.
Quelques semaines avant mon départ pour les USA,
mes trois nièces et mon neveu rejoignirent le sentier
du Bouddha. En un mois, que j’avais passe en
Ouganda, 9 ougandais étaient devenus bouddhistes.
Lors de ma deuxième visite, mon neveu dit « Je veux
être comme toi » signifiant qu’il aspirait à devenir
moine. Les plans sont en cours pour l’envoyer dans
un pays asiatique et pour qu’il ait une ordination
comme moine novice.
Moine Masaï ?
Avant de retourner aux US, je passais une semaine au
Kenya. Les gens étaient très amicaux et je semblai
adapte a la société. Une fois, un masaï m’arrêta et me
dit « Er-wo ! ». J’étais perdu, ne réalisant pas la
signification du mot. Je me tins coït, ne sachant que
dire. Plus tard, il me vint a l’esprit que c’était peutêtre une salutation en langue masaï. Les masai portent
des Shukas (un bout de tissu) aux couleurs proches de
mes robes orange-marron.
En passant à travers le village de Kangemi, une
femme masai, qui vend des remèdes traditionnels, me
saluait toujours en joignant les paumes de ses mains.
Curieusement, c’est aussi de cette façon que les
bouddhistes saluent les moines. J’ignore comment
elle a appris à faire ce geste.
Ma ressemblance avec les masaïs et leur amitié me
donnèrent un sentiment d’appartenance. J’avais
trouve ma place dans la société en tant que moine
masaï. J’allais plus tard user de cette atmosphère
amicale pour enseigner le Dhamma aux locaux qui
étaient plus ouverts puisque je paraissais être l’un des
leurs.
Y avait t-il toujours du travail Dhamma, a terminer en
Afrique ? Sans doute, étais –je motive par la foi des
nouveaux bouddhistes et j’étais déterminé à continuer
à répandre les graines de Dhamma.
« Tous tremblent devant la violence, à tous la vie
est
chère.
Comparant les autres avec soi-même, on ne doit
jamais tuer ou être cause de mort. »
Dhammapada 130
De retour pour irriguer les graines de Dhamma
Choc des cultures et adaptation
Lors de mon second voyage en Afrique après prés
d’un an aux USA, je remarquais que les gens me
regardaient toujours avec curiosité, essayant de
comprendre mon rôle dans la société africaine.
Parfois, je recevais support et encouragement de la
part des bouddhistes locaux. Je visitais le Kenya
après un mois en Ouganda. Chaque matin, j’allais
faire pindapatta (la quête).
Un gardien nomme John, a l’université de Nairobi se
releva être un grand raconteur d’histoire. Le jour de
Noel, mon ami plutôt charmant me demanda ce que
j’avais prévu au déjeuner en ce jour spécial. Je
l’informais que je mangeais tout ce qui m’était offert,
mais que j’aurais suggéré un repas végétarien. Il me
dit qu’en ce jour, ils ‘chinja’ (tue) une vache, un
poulet et ainsi de suite pour marquer ce jour si
spécial par rapport aux autres jours de l’année.
Je lui demandais pourquoi ils tuent des animaux ? Il
me répondit que c’est Dieu qui leur avait dit de tuer
vaches, moutons, chèvres et le reste mais qu’il leur
avait interdit de tuer et de manger les êtres humains,
les léopards, les éléphants, ect…
Je lui demandais alors, si les animaux n’avaient pas le
droit d’être heureux et d’apprécier Noel comme lui.
« Les animaux ne connaissent pas Noel » répondit
John. J’insistai que l’on ne devrait pas tuer les
animaux parce qu’ils sont aussi des êtres vivants et
qu’ils souffrent quand on les tue. Il répliqua avec
confiance que, les gens prenaient plaisir à tuer les
animaux pour se nourrir. Il maintint que ‘nyama
choma’ (la viande grille) et l’alcool local ‘cha’ngaa’,
une vodka africaine, étaient le met et la boisson de
choix pour célébrer Noel. Je lui dis que les moines
n’ont pas le droit de boire de l’alcool et il essaya de
me convaincre qu’un peu de vin ne pouvait faire de
mal. « Juste, un petit coup ». A propos de mes
préférences végétariennes, il me prévint que les
‘sukuma wiki’ (kales, un legume tres sain) pouvaient
continuer à grandir dans mon estomac. Il me mit aussi
en garde de ne pas manger que des légumes.
« Heureux vivons nous, nous qui n'avons pas
d'attachements mondains, nous sommes nourris de
joie extrême, comme les Devas radieux. »
Dhammapada 200
Le dollar man
Apres plusieurs rencontre avec John, il apprit
comment j’étais devenu un moine bouddhiste, et que
j’étais maintenant un résident permanent des USA. Il
dit, « Tu es un dollar man. Peux-tu me donner un sac
des dollars que tu as ramené des US ». Il me fit rire
lorsqu’il m’apprit qu’il serait content de travailler à
notre temple puisque le gardien de notre centre
bouddhiste avait un ‘tumbo kubwa’ (un gros ventre).
Contrairement aux croyances occidentales, les
africains sont persuades qu’avoir un gros ventre est un
signe de richesse. Dans ce cas précis, lorsque John
avait vu notre gardien, il s’était imagine qu’il y avait
beaucoup d’argent et de nourriture au temple
bouddhiste et que les employés y étaient mieux
nourris. Je dus lui expliquer que la seule chose que je
pouvais offrir était des bénédictions. Alors que je
m’apprêtais à offrir quelques bénédictions, il
m’étonna par le respect qu’il montra et la
prosternation qu’il effectua. Avant mon départ, il ne
demanda « Rien que des bénédictions ? ». Il semblait
accorder plus de valeur aux choses tangibles qu’aux
bénédictions. Plus tard, il allait continuellement me
demander des dollars. Je répondis que je n’avais pas
de dollars. J’expliquai que comme moine bouddhiste
nous ne recevons pas de salaire et ne possédons rien.
Je l’aidai à comprendre que les moines dépendent de
la générosité des autres. Ainsi, tous les matins,
j’effectuais une quête. En même temps, les fideles
laïques, dépendaient des moines pour leur direction
spirituelle. Il y a une relation symbiotique entre les
moines et les fideles laïques.
Comme une abeille, sans nuire à la fleur, à sa
couleur
ou
à
son
parfum
s'envole,
emportant seulement le miel, ainsi le sage doit
parcourir le village.
Dhammapada 49
En quête,
Plusieurs quêtes, une banane !
Mon bol à quête était une constante source de
questions. Certains penser que s’était un tam-tam
africain, peut-être un petit ‘jembe’. Ceci me rappela,
l’une de mes escales à Londres au cours de laquelle,
une hôtesse avait confondu mon bol à quête avec un
tam-tam. Lorsqu’elle commença à taper dessus et que
je lui dis qu’il s’agissait de mon bol à quêtes, elle
s’excusa très vite. Lors de ma quête quotidienne au
Kenya, chaque fois que je passais devant la porte de
l’université, mon ami John avait des questions à me
poser et des histoires à partager. Il se demandait
comment était-il possible qu’un africain qui n’était
pas un masaï se promène en robe avec un ‘bakuli’
(bol a quête). Je devais lui expliquer la signification
de la robe et de la quête du point de vue d’un moine
bouddhiste.
Un jour, je décidai de faire ma quête pieds nus. John
était étonne et dit que j’étais plutôt drôle a voir. Il
éclata de rire et me dit que je marchais pieds nus
comme un poulet ! Il me dit que marcher pieds nus
voulait dire que j’étais pauvre et sans emploi. En plus,
il y avait de nombreux objets coupants et tranchants,
des bouts de verres brises, donc il s’inquiétait car je
risquais de finir aux Urgences. Il me demanda « Tu
n’as pas des tapettes ou des sandales ? ». Il me
prévenait en blaguant. « La prochaine fois que tu
viens pieds nus, je ferme la porte et je ne te laisse pas
passer ». C’était, bien que mal dirige, un sentiment
d’inquiétude quant a ma sante. Plus tard, après mon
déjeuner, je retournais pour lui expliquer que c’était
notre tradition comme moine d’aller pieds nus lors de
nos quêtes. Il était finalement convaincu.
Plus tôt, John m’avait questionnait sur mon bol a
quête, qui a ses yeux ressemble a un pot et signifiait
que j’allais faire un long voyage. Il me demanda si je
quittais le pays.
Je luis dis « Non, je vais faire ma quête a la recherche
de nourriture ». Il rit. Puis dit « Chercher à manger ?
Tu es déjà riche » (les moines et les nonnes ne sont
pas autorises à voir de l’argent, alors c’était vraiment
un malentendu)
Apres une pause, je lui demandais, «
chrétien ? »
Es-tu
« Oui » répondit-il
Je demandais, « Offres-tu quelque chose au prêtre ou
a l’Eglise »
« Oui » répondit-il
« Lorsque tu fais une offre, comment te sens-tu ? »
« Ah, je me sens bien », répondit-il avec un grand
sourire.
Je dis, « Tu vois, c’est la même chose. Nous ne
sommes pas l’Eglise dimanche, au lieu de ca, nous
nous mettons tous les jours en quête afin d’offrir au
gens l’opportunité de faire des actions méritoires en
faisant des offrandes. En offrant, tu te sens bien
non ? »
Enfin, il semblait comprendre et m’offrit une banane.
Avoir cette banane, c’était comme si on n’avait presse
du sang d’une pierre !
J’offris des bénédictions. Il était respectueux. J’étais
heureux de lui offrir des bénédictions. Cette banane
avait un gout très différent des autres bananes. Le
gout de Dana (générosité)
La santé est le plus haut des gains, le contentement
est la plus grande richesse, les parents de confiance
sont les meilleurs, Nibbâna est le suprême
bonheur.
Dhammapada : 204
Juste un moine…. C’est tout !
A ma grande surprise, lors de ma prochaine quête,
John, encore me demanda de lui quelque chose au
moins. Je promis de lui offrir ce livre de Dharma, une
fois publie. Il était si heureux. C’était comme si il
avait investi une banane dans une entreprise future qui
pourrait un jour lui rapporter une grosse somme en
dollars US. A la fin, je n’étais pas tellement surpris
puisque beaucoup de gens n’offrent qu’avec l’espoir
d’avoir quelque chose en retour- Au moins un
‘merci’. Bien sur, nous devons toujours nous montrer
reconnaissants envers ceux qui nous font des dons par
charité. Traditionnellement, quand les gens offrent
quelque chose a un moine ou à une nonne, ce sont eux
qui remercient les moines ou les nonnes. Les
bienfaiteurs ne s’attendent pas à un mot de
remerciement de la part des moines ou des nonnes.
Chaque bienfaiteur sait qu’il est celui qui reçoit du
mérite. John ne pouvait comprendre pourquoi un
résidant d’un des pays les plus riches au monde- la
soi-disant « Superpuissance », l’Amérique – pouvait
faire la quête, ‘quémandant’ sa nourriture. En réalité,
les moines ne demandent pas l’aumône. Ils se
contentent de récolter tous les dons qui leur sont fait.
(C’est une offense mineure pour les moines de
quémander ou de demander une nourriture spécifique
à des gens auquel ils ne sont pas lies par les liens du
sang)
Je le convainquis que bien que vivant dans un pays
riche, je n’étais qu’un simple moine ne en Ouganda.
Cet incident me rappelle une dame américaine qui me
demanda, alors que je me préparais à aller en quête a
Winchester en Virginie Occidentale, « Qu’est ce que
ca fait d’aller en quête, un noir africain, en robes
orange, quémandant de la nourriture dans une ville de
montagne
rurale dans l’un des états les plus
conservateurs de l’Amérique ? »
De la soif naît le chagrin, de la soif naît la crainte
pour celui qui est complètement libre de soif, il n'y
a pas de chagrin, d'où alors la crainte ?
Dhammapada :216
Une bombe, une balle ou un panier ?
Durant ma quête matinale, un homme pris mon bol
pour un ballon de foot. J’ai rencontre aussi un groupe
de femmes s’apprêtant à récolter les noix de café
dans une plantation des environs. Elles m’arrêtèrent et
demandèrent, « Habari yako’ (Comment ca va ?)
Une des dames me faisait la grimace. Elle semblait
apeurée et dit « J’ai peur de la bombe que tu
transportes ». Plus tard, elle demanda, « Est-ce
vraiment une bombe ?»
« Non ! » répondis-je, alors que je soulevais le
couvercle de mon bol pendant que quelques unes
m’entouraient. Je leur dis qu’il s’agissait d’un bol à
quête.
Lorsque je l’ouvris, une des dames cria, « Oh, il est
vide ! »
Je dis, « il est juste plein d’air »
Les femmes me demandèrent aussi très innocemment,
« Pour quel Dieu pries-tu dans ton temple ? »
Avant que je puisse répondre, elles demandèrent si
elles étaient les bienvenues pour visiter notre temple.
J’étais surpris par leur enthousiasme à voir le centre
bouddhiste. Dans l’ensemble, mon séjour en Afrique
a été merveilleux. J’ai beaucoup appris sur le point de
vue de la population locale sur les moines bouddhistes
et sur ce que le bouddhisme représente.
Bon, j’ai été en quête plusieurs fois en Afrique, sans
grand succès jusqu'à présent. Une des raisons de ce
manque de succès est que chaque fois que les gens me
voient en quête avec mon bol, ils veulent l’acheter. Ils
pensent que c’est un panier ou un sac a mains.
« Il coute combien ? » demandent-ils. Un bol coute
autour de 50 USD – assez cher pour un ougandais
moyen. Parfois, ils pensent que je suis un Shaman
local qui cherche à leur vendre des remèdes. Je n’ai
pas de succès aussi parce que certain pensent que je
suis simplement un fou ……. collectionnant au
hasard des choses.
« Si une personne fait une action méritoire, elle
devrait le faire encore et encore, elle devrait
prendre plaisir à cela.
Heureuse est
l’accumulation de mérites. »
Le Bouddha
Evêque bouddhiste, Maitre Shaolin ou Maitre
Scout ?
Lorsque j’étais en Ouganda, j’ai continue la tradition
de la quête. J’ai décidé d’aller a Mmengo et a la porte
du site de campement, ou j’avais installe mon ‘temple
mobile’, le gardien me demanda, ou j’avais l’intention
d’aller. Je lui expliquais le but de ma quête avec mon
bol. Il m’offrit un paquet d’arachide. C’était un geste
incroyable pour moi. Ensuite, je me rendis à
Mmengo pour ma quête.
Les gens, étonnés,
m’observaient. Ils me demandaient encore et encore
de leur vendre mon panier (bol) et je répondais qu’il
n’était pas à vendre et qu’il me servait pour manger.
Un des campeurs était prés à m’offrir à manger.
C’était la première fois que je recevais de la
nourriture d’un campeur. Les gens commençaient a
mieux me comprendre. Parmi eux, une campeuse qui
m’appelait l’évêque bouddhiste. Je lui dis que j’étais
un simple moine et non un évêque.
Enfin, des locaux commencaient à prendre plaisir à
m’offrir de la nourriture même s’ils en avaient très
peu. Je pouvais constater que la foi en Dhamma se
développait lorsqu’ils étaient confrontes au mode de
vie simple d’un moine bouddhiste. Même s’ils avaient
une image différente de ce qu’ils pensaient être un
évêque bouddhiste. Un autre jour, un couple anglais
m’offrit deux bananes et un fruit de la passion.
Aller en quête est une expérience pleine d’humilité. Je
ne sais jamais comment ca va finir. Je suis aussi un
centre d’intérêt en Ouganda. Les gens m’observent
pendant que je marche sur les routes avec mon crane
rase et mes robes. Souvent, je ne reçois pas de
nourriture au cours de ma quête mais heureusement,
j’ai le backup de d’un groupe de quatre thaïs du
restaurant Kura Thaï Restaurant a Kampala qui ont
promis de m’offrir de la nourriture jusqu'à mon départ
de l’Ouganda. En plus ma mère vient me donner de la
nourriture de temps en temps.
Dans la banlieue de Kampala, les gens me prennent
pour un maitre Shaolin, qui ne parle à personne parce
que je reste tranquille d’habitude. Ou, au cours d’une
marche méditative, ils me croient perdu et recherchant
le bon chemin. D’autres me prirent carrément pour un
« danseur de nuit » ou un amuseur et se demandaient
pourquoi je ‘ dansait si tôt, le matin. Ils trouvent
même difficile d’identifier mon genre. Une dame
demanda, « Est-ce un homme ou une femme ?» Un
autre me prit pour un Maitre Boy Scout à cause de
mon uniforme. Et enfin, alors que je marchai dans une
ville universitaire, un homme me demanda quand
avais-je eu mon diplôme, il assumait que je porter un
robe de graduation.
« La patience et l'endurance sont l'ascétisme le
plus haut, Nibbâna est suprême, disent les
Bouddhas. »
Dhammapada : 184
Quand c’est dur, les durs persistent
Rejeter par les transports publics
Certains ressentent plus de peur que de curiosité.
Apparemment, les taximen ougandais penchent plus
du cote de la peur que de la curiosité. Trois taximen
ont refuse de me prendre bien qu’ils indiquaient avoir
une place de disponible dans le taxi. Initialement,
les taxis ralentissaient, mais des qu’ils étaient prés de
moi, ils accéléraient.
Il m’est arrive de faire de longues distances a pied
parce que les taxis refusaient de me prendre. J’ai
affronte plusieurs situations pleine de challenges.
Parfois, nous nous devons d’affronter ces situations
de front et voir les possibilités qu’il y a en elles. Bien
sur, marcher, m’exposait plus à la population locale.
Je leur étais ouvert. Enfin, sur le terrain a appliqué,
l’amour bienveillant, la compassion, la patience et la
compréhension.
Au début, j’avais ma tente avec moi (qui allait devenir
plus tard, un ‘temple mobile’) et je cherchais un
endroit convenable pour camper sans succès. Une
personne que j’avais contactée m’avait recommandait
de prendre en location une de ses chambres, mais je
me décidais à chercher un site de campement ailleurs
(prés de la ville de ma mère). Finalement, je n’en
trouvais aucun. Je retournais voir l’homme qui
m’avait propose une chambre. Lorsque je le rappelai,
il m’informa qu’il n’avait plus de chambre libre. Il
avait quelques inquiétudes. Finalement, j’eu une
chambre a un autre endroit quelque jours plus tard et
en attendant, un campement m’abrita. Les fideles du
Centre Bouddhiste Ougandais s’y rencontraient pour
le service dévotionnel et pour des leçons de
méditation.
Plus tard, avec un nouvel adhérent au Dharma, je me
mis à la recherche d’un terrain au prix abordable.
L’idée m’était venue qu’il serait bien pour les
bouddhistes ougandais d’avoir un endroit fixe leur
appartenant. Les gens qui vivaient aux abords du
terrain ne voulaient pas me parler, craignant que je ne
sois un sorcier. Ils parlèrent plutôt à mon compagnon.
C’est un sentiment plutôt étrange d’être rejeter par la
société.
Une autre fois, je voulais enregistrer notre Centre
Bouddhiste Ougandais, j’allais soumettre une
demande au Commissaire du District Régional qui me
prit pour un déséquilibré. Pourtant, avec beaucoup
d’hésitations, il signa la demande. Ensuite, je me
rendis à un autre bureau d’enregistrement à Kampala.
La dame du bureau d’enregistrement des ONG, fronça
les sourcils, lorsque je franchis la porte de son bureau.
Elle admit qu’elle avait failli s’enfuir en me voyant
s’approcher de son bureau.
On juge toujours un livre par sa couverture.
Heureux les amis quand le besoin survient
Heureux le contentement avec juste ceci ou cela
Heureux le mérite quand la vie est à sa fin
Heureuse est la destruction de toute souffrance.
Dhammapada : 331
Les graines de Dhamma sont semées
Pour ce qui est du Centre Bouddhiste Ougandais,
nous fumes très chanceux de découvrir deux acres de
terrain prés du Lac Victoria a Geruga sur la route
d’Entebbe. J’eu une très grande joie en sachant que
désormais, les ougandais avaient un endroit pour
pratiquer le bouddhisme et méditer. Etant donne que
j’avais eu à traverser l’océan Indien pour découvrir le
Dhamma, j’étais très heureux maintenant que le
Dhamma prenait racine dans la ‘perle de l’Afrique’.
Même si le bouddhisme à exister pendant prés de 26
siècles, les africains n’en savait rien ou très peu. Le
bouddhisme reste très faible sur le continent africain.
En Ouganda, personne parmi les locaux n’avait
jamais pratique le bouddhisme avant mon arrivée
comme moine. Maintenant, j’essaie de disperser les
graines sur toute l’étendue de cette terre fertile en
apportant les enseignements du bouddha a tous ceux
qui l’esprit assez ouvert et qui sont prêts a les
embrasser. Le premier « Shanga laïque » est établi
désormais en Ouganda et mon neveu dit qu’il aimerait
être ordonne comme moine novice. Ma mère et mes
trois nièces disent aussi vouloir être nonnes. Je suis
très reconnaissant à la communauté vietnamienne et
aux autres a TMC, San Jose pour leur soutien énorme
dans l’établissement du Centre Bouddhiste
Ougandais. Je voudrais exprimer mon anumodana
(partage des mérites) à un groupe de thaïs en
Thaïlande et aux Etats-Unis qui a offert deux statues
africaines du bouddha. Que leur générosité ouvre la
voie vers leur libération. La première statue du
Bouddha sera installe au Centre Bouddhiste
Ougandais et la seconde sera installe au Grand Hall
Royal du Bouddhisme au Japon. Je suis plein de
gratitude pour le Président du Sommet Mondial
Bouddhiste au Japon, pour son soutien généreux pour
établir le Dhamma en Ouganda. Il y a des plans en
cours pour développer le Centre Bouddhiste
Ougandais.
Enfin, les graines du Bouddhisme Theravada ont été
plantées en Ouganda. Il est temps de prendre soin de
ces graines. Que ces graines de Dhamma germent,
grandissent et se fortifient pour qu’elles puissent
produire des fruits abondants au bénéfice de tous les
êtres.
Que tous les êtres pratiquent selon les enseignements
du Bouddha et qu’ils atteignent la libération finale
dans cette vie.
Glossaire pâli
Ce glossaire donne une brève définition de tous les
termes palis contenus dans cet
Ouvrage.
Légende :
[ ] .......Traduction purement littérale.
F ........Genre féminin.
M.......Genre masculin.
N ....... Genre neutre.
T........ Trois genres.
S........ Sans genre
Arahant M [Personnage respectable]. Être qui a
éliminé la totalité des impuretés
du mental (kilesa) et qui est par conséquent libre de
tout attachement et
de toute souffrance.
Anumoda – Partage des mérites
Bhante - Vénérable Sire
Bhavana F [Progression, développement de la
concentration]. Entraînement
consistant à développer la concentration.
Bhikkhu M [Être qui renonce (aux plaisirs du
monde)]. Moine intégré dans le
Sangha.
Bhikkhuni F Féminin de bhikkhu (voir ce mot).
Buddharakkhita – protecteur du Bouddha
Dana N Don, offrande, générosité. Dana est la
pratique du don, qui se traduit
par le développement d'états d'esprit de générosité et
de désintéressement.
dayaka M [Donateur]. Bienfaiteur du sangha. Le
dayaka est une personne qui
aide matériellement les bhikkhu dans leur pratique,
étude et enseignement
du Dhamma.
Deva M Être demeurant dans le monde du même nom
qui est supérieur à celui
des humains.
Dhamma M [Réalité, chose]. Nature de toutes choses.
Ce que Bouddha a enseigné.
Étude de la réalité. Conscience. Détachement et
délivrance du
monde.
Nibbana N [Disparition des impuretés du mental (et
des dangers qu'il véhicule)].
Réalité qui n'a ni objet ni conscience. Dans Nibbana,
les phénomènes
physiques et mentaux n'apparaissent pas.
Sangha M [Communauté]. Communauté des bhikkhu,
fondée par Bouddha.
Partie de cette communauté, établie dans un
monastère donné.
Sila N [Vertu]. Conduite, morale, précepte, tenue,
attitude.
vipassana F [Vision répétée sur toutes les sortes de
choses]. Observation multiple,
d'instant par instant. Connaissance directe de la réalité
développée par le
fait de porter son attention sur ce qui est perçu, tel que
cela est perçu.