Les indices de concentration du marché

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Les indices de concentration du marché
Les indices de concentration du marché
Quelle est la question ?
L’analyse de la concentration aide à identifier la structure de marché
Les mesures traditionnelles de la concentration :
• Le nombre des firmes
• La distribution des tailles des firmes sur un marché
La structure de marché
Quatre critères :
• Le nombre de firmes
• L’étendue de la différenciation produit
• Les conditions d’entrée
• Le degré d’intégration
La mesure la plus fréquente : la mesure de la concentration du marché
Pour répondre à la question suivante : quelle est la part de la production qui est entre les
mains de quelques entreprises de grande taille ?
Quelques enseignements théoriques :
Hannah et Kay montrent en 1977 que, sous certaines conditions, les marges sont liées à la
valeur de l’indice Hirschman-Herfindahl.
Stigler (1964) établit que plus le Hirschman-Herfindahl est élevé plus la probabilité est forte
de faire face à un cartel.
Les 4 indices de mesure de la concentration absolue
Le ratio de concentration
L’indice Hirschman-Herfindahl
L’indice de Hannah et Kay
L’entropie
Le ratio de concentration
Définition :
c’est la part de marché cumulée des ièmes firmes les plus importantes.
Cx = ΣSi pour i=1…x
Cx est le taux de concentration des xème firmes
Si est le pourcentage de part de marché de la ième firme
En pratique :
On calcule le C1, C3, C4 et le C8
Aux Etats-Unis, il n’est pas rare de voir les C20 et C50 calculés
Un monopole possède 100%
Intérêt :
facile à l’emploi
Limite :
un peu sommaire
1
L’indice Hirschman-Herfindhal (HHi)
Définition :
c’est la somme du carré de la part de marché cumulée des firmes d’une industrie ou d’un
marché.
HHi = ΣSi2 pour i=1…n
Si est le pourcentage de part de marché de la ième firme
Sa valeur est proche de ‘0’ quand il y a un grand nombre de firmes de même taille
Sa valeur est ‘1’ en cas de monopole
En pratique :
C’est un indice qui requiert beaucoup d’informations sur de nombreuses firmes
Aux Etats-Unis, il est utilisé pour les fusions
Intérêt :
robuste
Limite :
nécessité de données couvrant l’industrie
donne un poids relatif à la grande taille
L’indice Hannah et Kay
Définition :
c’est la somme de la part de marché cumulée des firmes d’une industrie ou d’un marché
portée à la puissance α.
HK = (ΣSi α)1/(1- α) pour i=1…n
Le HHi est un cas particulier du Hannah et Kay
Hannah et Kay recommandent un α compris entre 0,6 et 2,5
L’indice d’entropie
Définition :
les parts de marché sont pondérées par le logarithme de la part de marché
E = ΣSi.log (1/Si ) pour i=1…n
Si sa valeur est ‘0’, cela indique qu’il n’y a qu’une firme sur le marché
La valeur maximum qui peut être prise par l’indice est, pour des firmes aux parts de marché
égales, le log du nombre de firmes sur le marché
Intérêt :
permet de décomposer en sous-groupes le niveau de concentration observé
Limite :
nécessité de données quasi-exhaustives couvrant l’industrie
Les 2 indices de mesure de la concentration relative
L’indice Linda
La courbe de Lorentz (coefficient de Gini)
2
L’indice Linda
Définition : c’est le % que détiennent les n plus grandes unités économiques d'un secteur ou
d'une activité
Ln = 1/(1-n).Σ EOi/n, pour i= 1 à n-1, et où EOi = ((n-i)/n).(Ai/(1-Ai))
avec n : les plus grandes unités du secteur ou du marché
et Ai : la part cumulée par les i premières entreprises (An=1)
valeur maximum = l'infini quand on a un seul producteur
quand les n entreprises sont de taille égale, l'indice Ln = 1/n
En pratique :
C’est un indice qui requiert un bonne connaissance de l’industrie ou du marché
En Europe, il est parfois utilisé pour les formes de cartellisation, et la concentration
horizontale
Intérêt :
ne requiert pas la totale disponibilité des données sur les firmes de l’industrie ou du marché
Limite :
Son interprétation demeure difficile
Le choix de la variable économique
La courbe de Lorentz (coefficient de Gini)
Définition : c’est la distribution du cumul de part de marché des entreprises les plus petites
aux entreprises les plus grandes
Le coefficient de Gini peut est ‘0’ quand toutes les firmes ont la même taille ; la courbe de
Lorentz se confond alors avec la droite d’égalité absolue
Le coefficient de Gini est ‘1’ quand il y a une firme unique.
Intérêt :
offre une représentation graphique
Limite :
Son interprétation demeure délicate quand il s’agit de connaître les raisons de la déviation de
la courbe vis-à-vis de la diagonale
Une application : le secteur de l’assurance en France
(cf. cours)
Structure de marché et concentration
Tableau comparatif de quelques indices de concentration
soit A, B, C, D quatre exemples de structures de marché (la première valeur exprime la part
de marché ; la seconde exprime le nombre de firmes)
A : 0,2 X 5
(5 firmes)
B : 0,5 ; 0,1 ; 0,05X8
(10 firmes)
C : 0,2X2 ; 0,1X4 ; 0,05X4 (10 firmes)
D : 0,1 X10
(10 firmes)
Distribution
A
CR4
0,8
CR8
1
Indices
HHi
0,2
HNE*
5
E**
0,699
3
B
0,7
0,9
0,28
3,57
0,771
C
0,6
0,8
0,13
7,69
0,939
D
0,4
0,8
0,1
10
1,0
* calcul d’un Herfindhal (HNE réciproque de HHi) pour un nombre équivalent de firmes de
même taille
* * valeur de l’indice d’entropie (base 10) : E = Σ si .log (1/si), la somme variant de i=1 à N
La notion de pouvoir de marché
Critères de structure
Critères de comportement
Critères de performance
- la concentration :
* nombre de firmes
* parts de marché
- la pratique de prix :
* prix de prédation
* vente en bloc
- l’obtention de profits
« excessifs » sur une longue
période
- l’intégration verticale en
amont et en aval
- la discrimination entre clients
- l’existence de rente(s) liée(s) à
la position
- le refus de vente
- l’existence de barrières à
l’entrée
- la taille minimale efficiente
des entreprises
- les restrictions imposées aux
forunisseurs et/ou distributeurs
- les ententes
Limites et ambiguïtés
Interprétation des mesures
Problèmes pratiques de construction
Fondements théoriques manquants
Ex. :
définition du marché que l’on se donne
quel marché de référence à l’international ?
4