Rapport Italien
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Rapport Italien
ITALIEN LV1 – Banque IENA Session 2015 40 candidats ont composé en italien LV1 pour cette session 2015 et ont obtenu une moyenne de 10,90 (en 2014 : 47 candidats. Moyenne générale : 11,42). L'écart type est de 3,52. Les notes vont de 03 à 17/20. Le texte d'appui du sujet d'italien LV1 pour la session 2015 était un article paru le 26 septembre 2014 dans le quotidien Il Corriere della sera. Intitulé “L'italiano perfetto non esiste”, l'article reprend la thèse défendue par un historien de la langue italienne dans un livre récemment publié selon laquelle non seulement une langue “parfaite” n'a jamais existé (des auteurs de référence comme Dante, Boccace ou Leopardi prenaient des libertés avec la grammaire), mais - n'en déplaise aux puristes et aux conservateurs - la langue est un organisme vivant en perpétuelle évolution, qui s'enrichit des nouvelles façons de communiquer. De même que la télévision a révolutionné la langue orale dans les années soixante en diffusant sur tout le territoire un italien oral véhiculaire se superposant aux nombreux dialectes, aujourd'hui “l'etalien”, langue écrite des textos et autres réseaux sociaux sur Internet, enrichit considérablement l'italien écrit, et ce auprès d'un public bien plus vaste que celui de cette élite qui autrefois maniait seule la langue écrite. Le texte de version, assez riche d'un point de vue lexical, a été globalement bien compris (moyenne 11,05; notes de 0 à 19/20). Les meilleures copies ont démontré non seulement une excellente compréhension mais aussi une louable aptitude à rendre avec précision et finesse certains termes ou expressions complexes (perbenismo: purisme, catastrofismo linguistico : catastrophisme linguistique, tramonto del congiuntivo, déclin / mort / crépuscule (à la rigueur) du subjonctif, par exemple). D'autres, en revanche, ont accumulé impropriétés, barbarismes et incohérences, comme s'ils maniaient le français de façon aléatoire ou ignoraient trop de la langue italienne. Enfin, nous nous abstiendrons de reproduire ici la liste des fautes d'orthographe trouvées dans un nombre excessif de copies, mais elle est assez longue...Une relecture attentive est fondamentale, faute de quoi l'impression donnée au correcteur peut être mauvaise et cela entraîne des sanctions dans la notation. Fautes les plus courantes : il saggio : l'essai (et non le sage, comme le contexte l'indiquait clairement) lo storico : l'historien (et non historique, histoire, et évidemment pas le barbarisme storicien) Comunque anche Leopardi diceva le parolacce : le titre de l'essai était à traduire (en l'absence de mention contraire) : De toute façon / Quoi qu'il en soit, même Leopardi disait des gros mots. On a été surpris de lire de nombreuses erreurs dans des tentatives de traduction dudit titre pour comunque (qui ne signifie pas tout de même, comme quoi, pourtant) et parolacce (traduit mal à propos mots faux, mots déformés, abréviations), des mots non rares pourtant. i profeti di sventura : les prophètes de malheur (une expression consacrée) l'imbarbarimento lessicale : peut-être l'expression la plus difficile à rendre dans cette version. La décadence lexicale, l'appauvrissement barbare du lexique… incoercibile : incoercible (l'adjectif a donné lieu à un grand nombre de barbarismes ou de contresens) il delitto : le crime (délit était un italianisme ici) … di volerla seppellire viva : de vouloir l'enterrer vivante. L'ignorance du verbe “seppellire” a donné lieu à des traductions parfois très surprenantes : l'écorcher vivante, l'empailler vive, la dépecer vivante…! Di ibernarla : de la mettre en état d'hibernation / de la congeler. Le verbe “hiberner” n'est pas transitif en français. Il fallait procéder à un changement syntaxique. anzi : et même, au contraire (ici) persino : jusqu'à, même Boccaccio : Boccace (traduction française “homologuée” pour l'un des écrivains les plus célèbres de la littérature italienne). Les deux questions de compréhension donnaient, comme leur nom l'indique, l'occasion aux candidats d'expliciter des aspects du texte (et non de le commenter!). Ils y sont dans l'ensemble mieux parvenus qu'à la session 2014. Rappelons qu'il est inutile de faire une introduction et une conclusion en si peu de mots, de reprendre in extenso l'intitulé de la question (un correcteur mal intentionné pourrait y voir un “remplissage” vain…) ou de gloser inutilement (“l'autore vuole dire, in questo articolo…”, etc). Une lecture attentive de l'ensemble de l'article proposé permettait de remédier à d'éventuelles ignorances ou imprécisions lexicales portant sur les termes mêmes des questions. Sur 40 candidats, 5 ont fait un hors-sujet total pour la question 1. On y demandait d'expliquer que la télévision (objet nouveau dans les foyers d'une Italie en plein boom économique) avait permis la diffusion – voire l'apprentissage - de l'italien “standard”, alors que presque tous les Italiens parlaient alors seulement le dialecte de leur région malgré l'unification. Certains candidats ont de façon très appropriée rappelé la célèbre phrase “Ora che l'Italia è fatta, bisogna fare gli italiani”, ou évoqué l'importance du service militaire, de l'école, etc pour l'unification linguistique du peuple italien, démontrant ainsi une judicieuse culture historique. Trois candidats n'ont pas compris le jeu de mot à expliquer dans la question 2: (“l'e-pistola” a remplacé “l'epistola”, autrement dit : les échanges par sms, post, chat, etc ont remplacé les échanges épistolaires), probablement par ignorance de l'adjectif français “épistolaire”. Le pistolet qu'ils ont évoqué aurait dû les surprendre et les amener à une relecture plus approfondie... A contrario, on a apprécié les copies cherchant à définir le terme “d'epistola”, puis à rappeler l'évolution des moyens de communication au cours du temps. (moyenne pour la question 1 : 6,39/10; question 2 : 6,25/10). La question d'expression personnelle (“Est-il plus important de parler parfaitement une langue ou d'avoir quelque chose à dire?”) a plutôt inspiré les candidats. Certains ont utilisé à bon escient des références littéraires (convoquant Orwell et le “novlangue” de 1984, par exemple), voire historiques (une langue “efficace” peut servir la propagande et les dictatures, cfr discours de Mussolini), sociologiques (Bourdieu et les marqueurs sociaux présents dans les façons de s'exprimer, entre autres), et ont su articuler leur développement de façon subtile. D'autres (moins du quart) sont tombés dans le piège d'une réflexion trop simpliste (Si l'on ne sait pas parler, on ne peut pas se faire comprendre…), ou d'une construction du propos grossièrement binaire (Bien parler, c'est important, mais mal parler, ce n'est pas si grave…), ce qui est décevant à ce niveau. (moyenne : 10,74/20). Le thème portait sur un extrait d'un article du Figaro publié en novembre 2014. Il évoquait la construction en plein centre ville de Milan de deux tours “écologiques” nommées “Bosco verticale”, et leur conception novatrice associant architectes et botanistes. Le texte ne comportait pas de difficultés grammaticales importantes. Quelques constructions syntaxiques, néanmoins, ont permis par leur relative complexité (normale en LV1) de valoriser les copies des meilleurs candidats qui les ont bien rendues. Deux tours d'environ cent mètres de haut : Due torri alte circa cento metri … viennent d'être primées par le prestigieux… : sono state appena premiate dal prestigioso… … de chaque façade : … di ogni facciata (ogni est toujours suivi du singulier) … c'est aux Milanais : tocca ai milanesi… le pari (…) a consisté à planter… : la scommessa ha consistito (è consistita, également correct) nel piantare…Ou bien, en changeant le temps, ce qui était possible ici : la scomessa consisteva nel piantare… Le lexique, certes assez précis mais pas d'une rareté insurmontable, a semblé dérouter certains candidats, y compris pour des mots courants : la tour (la torre), les oiseaux (gli uccelli), le papillon (la farfalla), les Parisiens (i Parigini), les Alpes (le Alpi), mai (maggio), la consommation (il consumo). Voici les termes ou expressions qui ont semblé poser le plus de problèmes aux candidats : abriter : ospitare véritable : vero (a) e proprio (a) l'arbuste : l'arbusto l'insecte : l'insetto le mur végétalisé : il muro vegetale le potager : l'orto de l'autre côté de … : dall'altra parte di… plébisciter : plebiscitare signataire : firmatario le parasite : il parassita plus de mille deux cents coccinelles : oltre (ou : più di) milleduecento coccinelle ainsi que : nonché le concept : il concetto maîtriser : controllare (ici) les poumons : i polmoni le botaniste : il botanico Pour les termes les moins courants, le jury a été indulgent et a accepté des périphrases ou équivalents : pour un hectare (un ettaro), par exemple, à condition que l'équivalent soit justement évalué (rappelons qu'un hectare, c'est 10 000m2). (moyenne du thème : 10,25/20)