Circuit conventionnel Je suis une courgette du Kenya Je suis une
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Circuit conventionnel Je suis une courgette du Kenya Je suis une
Circuit conventionnel Je suis une courgette du Kenya J’ai besoin de grandes quantités d’eau pour pousser. Je suis cultivée par des paysans à qui je ne profite pas. En effet, je suis exportée vers les pays riches afin qu’ils puissent manger des courgettes été comme hiver. J’ai fait 6.000 km avant d’arriver dans vos assiettes. J’ai voyagé en camion, bateau, avion. Et peu importe que ce voyage m’ait un peu défraîchie, je suis toujours aussi belle. Je suis une banane Je viens de nombreux pays d’Amérique du Sud. On me retrouve partout dans le monde, dans tous les supermarchés. Ce sont les grandes multinationales qui me commercialisent. On me cultive sur de très grands terrains où l’on utilise beaucoup de pesticides et d‘engrais chimiques. Dans mes cultures, on ne respecte ni l’environnement, ni les droits sociaux, ni la santé des travailleurs. Mais je suis belle et pas chère ! Mangez-moi ! Je suis la laitue En hiver, je suis cultivée dans une serre très chauffée. Je suis toute belle, on me pulvérise tellement de pesticides que je n’ai plus la moindre tache, ni la moindre petite bête sur moi. On me nourrit d’engrais solubles. Entre transport, chauffage de la serre, pesticides et engrais, il aura fallu un litre de pétrole pour me produire et m’apporter dans vos assiettes. Je suis un beau morceau de bœuf Entier, haché, reconstitué ou ce que vous voulez. J’ai été produit dans des élevages industriels qui créent quelques petits problèmes environnementaux : on ne sait que faire de mes flatulences et déjections. Je consomme beaucoup d’eau (25.000 litres pour produire 100 g de bœuf). Aujourd’hui, je ne mange plus que des protéines végétales (soja, manioc, céréales) produites intensivement par les pays du Sud. Je mange aussi un peu de poisson mais il ne faut pas le dire. Si je suis un bœuf, il me faut 7 à 10 kg de céréales et de légumineuses pour produire 1 kg de viande, pour le porc ce rapport est de 4 kg pour 1 kg. Le bétail des pays du Nord mange autant de céréales que tous les habitants de l’Inde et la Chine réunis. Circuit conventionnel Je suis une multinationale agro-alimentaire Je produis énormément et je suis présente dans de nombreux pays aussi bien consommateurs que producteurs et, grâce à moi, les gens trouvent du travail ! Je décide de tout : la quantité d’engrais et de pesticides utilisés pour les cultures, le salaire des ouvriers, les conditions de leur travail. Mon but premier est de faire des bénéfices pour mes actionnaires. J’interviens partout dans le monde sans me soucier des populations, ni de l’environnement. Mes gros bénéfices servent en partie à faire de la publicité, qui m’aide à vendre tous mes produits. Grâce à elle, j’arrive à convaincre les gens de manger beaucoup de produits animaux même si ce n’est pas bon pour leur santé. Elle m’aide aussi à vendre des produits exotiques toute l’année. Je suis Augusta, citoyenne belge J’habite un petit appartement en ville. J‘essaie de m’en sortir avec mes allocations sociales mais ce n’est pas marrant! Alors, moi, j’achète des pizzas à 2€ chez..., des lasagnes à 3€ chez ..., la glace est à 1€ chez... Et pour moi, toutes ces histoires de vaches folles, dioxines et pesticides, c’est de la blague ! La nourriture est déjà assez chère comme ça et le bio, c’est pour les riches ! Manger, c’est manger ! Je suis une tomate bien rouge Je suis produite en Andalousie sur l'un des plus grand champs plastifiés d'Europe, soit 40 000Ha de serres. Cultivé par des migrants d'Afrique du Nord qui s'épuisent à la tâche dans l'air vicié des pesticides. Je suis cultivé dans des conditions maximales de rentabilité, hors sol et hors saison pour pouvoir être vendu partout en Europe par la grande distribution à des prix défiant toute concurrence. Je suis un thon en boîte Pratique et économique, je suis devenu idéal pour une « pause dîner ». Je déborde sur les étales des supermarchés laissant croire à une illusion d'abondance aux consommateurs. Pourtant les stocks de thon dans le monde ont été largement décimés. Je suis le produit d'une surpêche commerciale et souvent illégale qui laisse les populations côtières démunies. Sous l’eau, des centaines de milliers d’espèces marines sont victimes des dommages collatéraux causés par les méthodes destructrices de la pêche au thon. Circuit conventionnel Un pot de Nutella Populaire, je suis le goûter préféré des enfants à en croire les publicitaires !! Je domine le marché mondial de la pâte à tartiner à la noisette et au cacao et pourtant je suis classé parmi les produits phare de la malbouffe. Produit majoritairement en France, je me compose portant de 20% d'huile de palme, extraite des palmiers qui participent à une déforestation massive en Malaisie et en Indonésie, les deux principaux producteurs mondiaux. Une barquette de lasagne Findos Très appréciée des enfants et des parents dépassés par le temps, je suis majoritairement vendue dans des grandes surfaces. Avant d'arriver dans vos assiettes, je passe par tellement d'intermédiaires à travers toute l’Europe qu'il est très difficile de tracer l'origine des produits qui me composent. Je regorge de substances chimiques, d’acides gras, de sels surdosés, de sucres en trop grande abondance, et souvent bourrés de colorants, épaississants, conservateurs et bien d’autres surprises encore. Je suis également sur-emballée de plastique ! Farine de blé Matière première de l'aliment le plus consommé en France, le pain, je suis majoritairement produite de manière industrielle sur des grandes surfaces de monoculture utilisant beaucoup d'intrants. Ma chaîne de fabrication et de distribution est longue de plus de 300 km et passe par un grand nombre intermédiaires avant de se retrouver dans les grandes surfaces. Jean-Pierre, producteur de maïs Installé dans le bassin d'Aquitaine, je possède une exploitation de 200 Ha de maïs à grains tolérant au Round'up. La moitié de ma production est exportée vers des pays tiers, notamment vers les pays du Maghreb. Elle est entièrement destinée à l'alimentation animale et sera revendue aux industries agroalimentaires pour ensuite être distribuée. Pour produire ce maïs je suis largement subventionné. En effet, cette production est très consommatrice en eau puisqu'il me faut utiliser 400 litres d’eau pour produire 1 kg de maïs.