Chapitre 5. Choix en avenir incertain
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Chapitre 5. Choix en avenir incertain
Chapitre 5. Choix en avenir incertain 1. Les critères de choix en incertain 2. Risque vs incertitude ou Risque objectif vs risque subjectif ? Don Siegel (1971), L’inspecteur Harry (Dirty Harry): (Harry) – « You have to ask you one question: Do I feel lucky?.. Well, do you, punk? » 1 1. Les critères de choix en avenir incertain (a) maximax, maximin et minimax (Hurwicz) • Maximax : M (d i ) = Max(rij ) j d i = Arg max[M (d i )] * 2 1. Les critères de choix en avenir incertain (a) maximax, maximin et minimax (Hurwicz) • Maximin : m(d i ) = Min(rij ) j d i = Arg max[m(d i )] * 3 VAN de 3 projets de TC selon 3 états possibles de la demande Max(min) Demande projet élevée moyenne faible Max(max) A Tramway 100 50 30 B Bus guidé 65 70 40 35 45 50 C Bus articulé site protégé en 4 1. Les critères de choix en avenir incertain (a) maximax, maximin et minimax (Hurwicz) • Minimax d’Hurwicz (k un réel compris entre 0 et 1) : H (d i ) = km(d i ) + (1 − k )M (d i ) d i = Arg max[H (d i )] * 5 Le minimax d’Hurwicz : application 100 90 80 70 H(d) H(Tram) H(BG) 60 H(BA) 50 40 30 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 k 6 b. Le minimax regret de Savage • Logique de « si j’avais su, qu’aurais-je dû faire ? » • Un regret peut se manifester ex post dans la mesure où la décision que j’ai adoptée ne s’avère pas forcément la meilleure dans le contexte où je me trouve finalement. • L’idée est de se projeter dans chaque état possible de l’environnement et de calculer le regret afférent à chaque décision possible dans cet environnement si cet environnement se réalise. 7 Principe de calcul • Dans chaque état de la nature, on calcule les regrets afférents aux décisions possibles ( ) ri ( j ) = Max Gi ( j ) − Gi ( j ) • A chaque décision est donc attachée un vecteur de regrets dans les différents états • On détermine le max des regrets pour chaque décision • On cherche à minimiser le regret maximum et on adopte la décision qui minimise le regret maximum 8 Matrice des regrets de l’exemple TCU Demande projet élevée moyenne faible A Tramway 100-100 = 0 70-50 = 20 20 B Bus guidé 100-65= 35 0 10 C Bus articulé site protégé en 100-35 = 65 25 Minimum du regret maximum 0 9 2. Retour sur l’opposition entre risque et incertitude : risque vs incertitude ou risque objectif vs risque subjectif ? • Quand on est dans des situations qualifiées d’incertaines, tout se passe comme si les états présentaient tous le même degré de vraisemblance (distribution uniforme)… • Si on refuse cette conclusion, cela signifie qu’on pose une certaine vraisemblance des états de manière intuitive ! • Par conséquent, l’opposition ne peut être « probabilités vs absence de probabilités » mais « probabilités objectives vs probabilités subjectives ».. 10 Un exemple simple Etats possibles Pluie Soleil Sortir de chez moi (S) -10 20 Ne pas sortir de chez moi (NS) 10 0 Décisions possibles 11 Raisonnement probabiliste ex post • Supposons que j’ai finalement décidé de sortir… • Dans cette hypothèse, j’ai donc considéré que l’utilité de sortir était supérieure à l’utilité de ne pas sortir, • Si on reprend le cadre de l’utilité espérée pour un agent neutre visà-vis du risque, cela signifie que EU(S) > EU(NS). La conclusion est donc que, si p est la probabilité d’avoir de la pluie : • (-10)p + (+20)(1-p) > (+10)p + (0)(1-p) • -10p+20-20p > 10p • -40p>-20 40p<20 • p<½ 12 Conclusion logique (1) • Si on suit ce raisonnement, cela signifie que « tout s’est passé comme si » j’avais appliqué une distribution de probabilités pour prendre ma décision tq : [p < ½ ; (1-p) > ½ ]. • Par conséquent, mais intuitivement, j’ai raisonné sur des probabilités subjectives (sur l’idée que je me faisais de la vraisemblance des évènements). • Comme une décision est systématiquement prise par les individus, cette décision révèle la distribution de probabilités subjectives qu’ils ont face au problème qui se pose à eux. 13 Conclusion logique (2) • 1. C’est à cette même conclusion qu’arrive Savage, ce qui a deux implications pour lui : Il n’est plus possible d’opposer risque et incertitude mais d’opposer probabilités objectives et probabilités subjectives 2. • Le cadre d’application de l’utilité espérée est beaucoup plus large que prévu, puisqu’il y a toujours des probabilités présentes dans tout problème de décision. Par ailleurs, les probabilités ne peuvent différer entre les individus que si les individus sont inégalement informés. Si l’ information est identique, alors les probabilités subjectives sont les mêmes pour tous et deviennent donc objectives (De Finetti, 1970). 14