Le monde musulman - Collège Montesquieu Evry

Transcription

Le monde musulman - Collège Montesquieu Evry
Les débuts
de l’islam
I. Naissance et diffusion de l’islam
1) Le monde musulman
aujourd’hui
Les religions majoritaires
dans le monde
Le monde musulman est le deuxième plus grand
ensemble religieux du monde au XXIe siècle.
Contrairement au Moyen-Age, le monde musulman
est aujourd’hui plus grand que le monde arabe.
Les musulmans dans le monde en 2006
2) La formation de l’Empire arabo-musulman (VIIe-IXe s.)
L’Arabie au VIIe siècle
Au VIIe siècle, les tribus
d’Arabie s’unirent autour
d’une nouvelle religion,
l’islam, et d’un chef à la
fois politique et religieux,
Mahomet. Sous sa
conduite et celle de ses
successeurs (les califes),
les Arabes, devenus
musulmans, se lancèrent
à la conquête des empires
voisins byzantin et perse.
Les premières conquêtes
arabo-musulmanes
La bataille de Qadisiya (636),
Shâh Nâmeh, Ferdowsî, fin Xe s.
Le monde musulman à la fin des conquêtes
Les guerriers
musulmans ont
établi leur empire
de l’Andalousie à
l’Indus en moins
d’un siècle et
demi, en battant
de puissants
ennemis comme
l’Empire byzantin
au Yarmourk
(636).
Soldats arabes au combat, Kamasah, 1442
Cavaliers
arabes,
miniature
de
Nihayatal-Su,
Manuel
de
cavalerie
et de
combat,
Syrie et
Egypte,
XIVe s.
La bataille du Yarmouk (636)
et la conquête de la Syrie-Palestine
Document 1 : lieu et chronologie de la bataille
Document 2 : Les adversaires en présence
« Khalid *général en chef arabe+ s’établit près d’une rivière nommée
Yarmouk et appela auprès de lui toutes les troupes musulmanes. Le
roi de Roum [Héraclius] marcha contre lui avec ses 250 000 hommes.
(<) Khalid disposant son armée en ordre de bataille, plaça à l’aile
droite Amru, fils d’al-As, et à l’aile gauche, Yazid, fils d’Abu Sufyan,
chacun avec 10 000 cavaliers ; lui-même occupa le centre. (<) Après
avoir divisé ses 36 000 soldats (<), Khalid marcha à l’ennemi. (<) Les
250 000 Byzantins formèrent leur ligne de bataille. Khalid ordonna
aux lecteurs du Coran de son armée de réciter la sourate al-Antal
*« Les dépouilles »+. (<) Ensuite, il fit placer à un autre endroit ceux
qui avaient assisté à la bataille de Badr [remportée par les musulmans
en 624]. Khalid leur dit : "Quant à vous, je ne vous demande pas de
combattre ; mais vous devez tous vous prosternez et prier, afin que
Dieu nous vienne en aide." Ces hommes firent ainsi. Ils prièrent et
récitèrent le Coran. La bataille s’engagea... »
Source : al-Tabari [historien musulman], Chronique, IXe-Xe siècle.
Document 3 : Le déroulement de la bataille du Yarmouk
A. « Ils [musulmans et Byzantins] se livrèrent sur les bords du
Yarmouk, une bataille furieuse et sanglante ; or le Yarmouk est une
rivière. Les musulmans comptaient dans cette journée 24 000 hommes.
Les Romains *Byzantins+ et leurs partisans combattaient d’une façon
très serrée, afin de s’ôter jusqu’à la chance de fuir. Dieu leur tua plus
de 70 000 hommes. »
Source : al-Baladhuri [historien musulman],
Histoire des conquêtes musulmanes, IXe siècle.
B. « Les Sarrasins engagèrent le combat. Un fort vent du Sud, qui
soufflait au visage des Romains [Byzantins], une épaisse poussière, les
empêchait de voir l’ennemi en face, et à cause de cela, ils eurent le
dessous. Ils se précipitèrent dans les ravins du Yarmouk et y périrent
presque tous. »
Source : Théophane [historien chrétien], Chronique, IXe siècle.
Document 4 : Une guerre sainte (le djihad)
« Dieu préfère ceux qui combattent avec leurs biens et leurs personnes
à ceux qui s’abstiennent de combattre. Dieu a promis à tous
d’excellentes choses ; mais Dieu préfère les combattants aux noncombattants et Il leur réserve une récompense sans limite. Il les élève
auprès de Lui, de plusieurs degrés, en leur accordant pardon et
miséricorde. »
Source : Coran, sourate IV, versets 95-96.
Document 5 : Les conséquences de la bataille du Yarmouk
« L’empereur des Grecs *Héraclius+ ne put plus dès lors opposer de
troupes [aux Arabes] en rase campagne. Ces derniers divisèrent leur
armée en trois corps. Une partie se dirigea vers l’Egypte et s’en
empara jusqu’à Alexandrie ; la deuxième se porta vers le Nord contre
l’empire grec et s’empara en un clin d’œil du pays *qui s’étendait+
des rives de la mer jusqu’aux bords du fleuve Euphrate. En deçà du
fleuve, [ils prirent] Edesse et toutes les villes de la Mésopotamie. La
troisième partie marcha vers l’Est contre l’empire perse. »
Source : Sébéos [évêque arménien], Histoire d’Héraclius, VIIe siècle.
La construction de votre récit
Consignes
 Possibilité 1 : vous êtes un fantassin arabe participant à la
bataille du Yarmouk. Racontez puis expliquez (donnez les raisons
de) votre victoire sur l’empire byzantin (10-15 lignes).
 Possibilité 2 : vous êtes Héraclius, l’empereur byzantin. Racontez
puis expliquez (donnez les raisons de) votre défaite face aux
troupes arabes (10-15 lignes).
Aide
1. Le récit doit être logique : présentez d’abord les adversaires,
puis racontez la bataille ; enfin, expliquez les raisons et les
conséquences de la victoire arabe.
2. Le récit doit comporter des lieux et des dates.
1. Choisissez chacun un document afin de prélever les éléments de
construction de votre récit et répondre à la consigne de départ.
2. Rédigez ensuite ensemble votre récit sur le cahier.
Docs
1
2
3
4
5
Quels éléments me donne ce document
pour raconter la conquête ?
Quels éléments me donne ce document
pour expliquer la conquête ?
Eclaircissements/
compléments
apportés par le
professeur
Bilan
Fin de l’heure : Je vérifie mon récit
Oui
J’ai rédigé un texte :
J’ai respecté les règles de rédaction
(orthographe, ponctuation…)
Mon récit suit un cheminement logique
J’ai fait un travail d’histoire :
Mon récit comprend des dates (j’en souligne
deux)
Mon récit se situe dans un espace (j’encadre
deux lieux)
J’ai donné des explications aux conquêtes
Mon récit me donne des connaissances
répondant à la question
Ce n’est
pas le cas
Que dois-je demander au
professeur/camarades/parents pour rectifier
si je n’ai pas trouvé par moi-même ?
Cavaliers, Séances,
Al-Harîrî, Bagdad, 1237
Le djihad d’après le Coran
Dieu préfère ceux qui
combattent avec leurs biens
et leurs personnes à ceux
qui s’abstiennent de
combattre. Dieu a promis
à tous d’excellentes choses ;
mais Dieu préfère les
combattants aux noncombattants et Il leur réserve
une récompense sans limite.
Il les élève auprès de Lui, de
plusieurs degrés, en leur
accordant pardon et
miséricorde.
Source : Coran, sourate IV,
versets 95-96.
Ces victoires si rapides s’expliquent d’abord par le fait
que les soldats arabes considéraient leur guerre
comme sainte (djihad), mais aussi par leur cavalerie et
la faiblesse de leurs ennemis.
Cavaliers musulmans,
Espagne, XIIIe s.
3) L’organisation de l’Empire islamique
Dinar d’or du calife Abd al-Malik, Syrie, 696 (?)
« Au nom de Dieu
« Au nom de Dieu
Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu l’Unique
Ce dinar a été frappé en l’année 77 »
Muhammad est son Envoyé »
Fonction politique
Fonction religieuse
Epée
Fonction
militaire
Audience chez un cadi (son
L’Empire musulman était scribe lit la plainte), Séances,
dirigé par un calife,
Al-Harîrî, Bagdad, 1237
considéré comme le
successeur de
Mahomet, à la fois chef
religieux, politique et
militaire. Le vizir était
son Premier ministre.
Chaque province de
l’Empire était dirigée par
un émir. Les cadis
rendaient la justice.
ABD MANAF
ABD SHAMS
UMAYYA
JATTAB
‘ABD AL-MUTTALIB (grand-père)
ABU TALIB
(oncle)
ABU
UTHMÂN ALI
SUFYAN (beau-fils) (cousin)
MU'AWIYA
(oncle d’Uthmân)
Omeyyades
Généalogie des
dynasties
HACHIM musulmanes
‘ABBAS
(oncle)
ABDULLAH
(père)
MUHAMMAD
FATIMA ZAYNAB
(fille)
(fille)
Abbassides
Un empire partagé entre des dynasties rivales
571
632 661
750
929
1131
1258
CALIFAT DE CORDOUE puis morcellement
Mahomet
CALIFAT
OMEYYADE
(Damas)
PREMIERS
CALIFES
CALIFAT ABBASSIDE (Bagdad)
CALIFAT FATIMIDE (Afrique du Nord, Egypte)
909
Hégire (622)
1171
Ecriture des grands textes de l’islam (VIIe-IXe siècle)
Conquêtes arabes (632-750)
Prise de Bagdad par les Mongols (1258)
Mais les révoltes d’émirs ou les coups d’états contre le
calife étaient fréquents. Au Xe siècle, l’empire était
partagé en trois. L’unité de l’ensemble ne tenait qu’à la
religion : l’islam.
II. L’élaboration de la tradition islamique
1) Le Coran : la progressive écriture du texte fondateur
Huit extraits du Coran
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Croyez en Dieu et en son envoyé, le prophète. Suivez-le et vous serez dans le droit
chemin (Sourate VII, verset 157).
Heureux sont les croyants qui observent strictement les heures de la prière (Sourate
XXIII, versets 1 et 9).
Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la chair du porc (Sourate V,
verset 3).
Ô croyants ! Faites l’aumône des meilleures choses que vous avez acquises (…). Ceux
qui feront l’aumône en recevront la récompense de Dieu (Sourate II, versets 269 et
275).
Dieu vous commande, dans le partage de vos biens entre vos enfants, de donner au fils
mâle la portion de deux filles (Sourate IV, verset 12).
Ô croyants ! Quand vous vous disposez à faire la prière, lavez-vous le visage et les
mains jusqu’aux coudes ; essuyez-vous la tête et les pieds jusqu’aux chevilles (Sourate
V, verset 4).
Faites le pèlerinage à La Mecque, en l’honneur de Dieu (Sourate II, verset 192).
La lune de ramadan, dans laquelle le Coran est descendu d’en haut pour servir de
direction aux hommes, est le temps destiné au jeûne (…). Il vous est permis de manger
et de boire jusqu’au moment où vous pourrez distinguer le fil blanc d’un fil noir. A
partir de ce moment, observez strictement le jeûne, jusqu’à la nuit (Sourate II,
versets 181 et 183).
La foi
La profession de foi
(VII, 157) : la shahada
Le culte
Les règles de vie
La prière (XXIII, 1.9)
Sur l’alimentation (V, 3)
Les ablutions (V, 4)
L’aumône aux pauvres
(II, 269.275)
Le pèlerinage à La
Mecque (II, 192)
Sur l’héritage (IV, 12)
Le jeûne du ramadan
(II, 181.183)
Le Coran définit la foi, le culte et les règles de vie des
musulmans. Il rassemble les paroles que Mahomet
disait avoir reçues de Dieu. Transmises oralement du
vivant de Mahomet, ces paroles ont été mises par écrit
après sa mort (632) puis rassemblées presque
définitivement en un recueil unique (le Coran) sous le
3e calife, Othman (644-656).
Le texte du Coran
Sourate « La caverne »
Sourate « Marie »
Coran,
XVIe
siècle
« La fâtiha » [celle qui ouvre], Coran (sourate I), Iran, XVe s.
Coran, XIIe-XIIIe siècle
Sens de la lecture : de droite à gauche.
« Une basmala », album de calligraphie, Iran, fin XVIe s.
« Au nom de Dieu, le Clément,
le Miséricordieux »
« Le verset du trône », Coran (sourate II, v. 255), XVIIe s.
Les supports du Coran : du parchemin au papier
Les plus anciens feuillets coraniques conservés,
parchemin, milieu du VIIe siècle
Coran, parchemin,
Maghreb, XIIIe-XIVe siècles
Coran (sourate XXIII, 56 à
XXIV, 20), papier oriental,
Afghanistan, 1111-1112
Les formes du Coran : codex… Coran, Iran, XVIe siècle
Coran, Turquie (?), fin
XVIIIe-début XIXe s.
… ou rouleaux
Coran,
Egypte (?),
vers 1400 (?)
Les arts du livre développés grâce à la copie du Coran
Cuir découpé sur un fond de
soie verte
Reliure sur Coran, Égypte, fin
XIVe siècle
Enluminures d’une page
du Coran, Iran, XVIe siècle
La calligraphie
Ecriture coufique, Coran
(sourate XLVIII, v. 16), Xe s.
L’écriture arabe coufique : formes
carrées, courts traits verticaux, lignes
horizontales prolongées, pas de
voyelles.
Ecriture naskhi, Coran,
Irak (?), 1289
Le style naskhi : écriture plus
ronde, fine et régulière. Il se
développe au XIe siècle.
Encrier à trois bacs, Iran, XVe
siècle
Canif, Turquie, XIXe siècle
Écritoire aux cavaliers
chasseurs, Égypte,
1304-1305
Les plus beaux noms,
album de calligraphie,
Turquie,
XVIIe siècle (?)
Premier Coran en
caractère
d’imprimerie,
édité par Abraham
Hinckelmann,
Hambourg, 1694
Coran imprimé imitant
les manuscrits, Alger,
XIXe-XXe siècles
2) Hadiths et Sîra : Mahomet selon la tradition musulmane
Un récit de la révélation selon la Sîra d’Ibn Hicham
« L’ange Gabriel descendit du ciel et trouva Mahomet sur le
mont Hira. Il se montra à lui et lui dit : "Salut à toi, ô Mahomet,
apôtre de Dieu." Mahomet se leva, pensant qu’il était devenu
fou. Il se dirigea vers le sommet de la montagne. Mais Gabriel
le prit entre ses ailes et lui dit : "Mahomet, tu es le prophète de
Dieu et je suis Gabriel, l’ange de Dieu qui t’apporte son
message pour que tu le lises." Mahomet lui répondit :
"Comment lirais-je, moi qui ne sait pas lire ?" Gabriel lui dit :
"Lis au nom de ton seigneur, qui a tout créé." »
Source : Ibn Hicham, Vie du prophète (Sîra I), IXe siècle
La révélation de
Gabriel à
Mahomet, La vie
de Mahomet,
XVIe siècle
Les biographies
traditionnelles de
Mahomet (sîra)
rapportent que vers
610, Mahomet (570632), un marchand de
La Mecque, déclara
avoir reçu une
révélation de l’ange
Gabriel : Dieu (Allah)
l’avait choisi pour être
le prophète d’une
nouvelle religion
monothéiste, l’islam.
Mahomet sur les épaules de l’ange,
Album de Bahram, Mirza, XIVe s.
L’Hégire selon la Sîra d’Ibn Hicham
« Lorsque l’Envoyé de Dieu prit l’initiative de proclamer
l’islam devant les Quraych [tribu de La Mecque à laquelle
appartient Mahomet], comme Dieu le lui avait ordonné, ces
derniers n’opposèrent pas de résistance. Mais, lorsqu’il en vint
à condamner leurs divinités, ils en furent scandalisés et lui
déclarèrent leur hostilité. »
Source : Ibn Hicham, Vie du prophète (Sîra I), IXe siècle
« Des compagnons du Prophète qui habitaient Yathrib [future
Médine] sortaient chaque jour après la prière du matin à
l’extérieur de la ville pour guetter son arrivée. (<) Il arriva à
Médine le lundi 12 rabî’ awwal [15 juillet 622].
Source : Ibn Hicham, Vie du prophète (Sîra II), IXe siècle
Arrivée de Mahomet à Médine (622), Histoires de prophètes,
Ishâq al-Nishâpûrî, Qazwin (Iran), 1581
L’hégire (622)
Hégire (622)
Médine, Turquie, XIXe siècle
Mahomet dénonçait le
polythéisme des
habitants de La Mecque.
Chassé de cette ville
en 622, il se réfugia à
Médine : ce fut l’Hégire.
Cette date de 622, année
de l’Hégire, marque
le début du calendrier
musulman.
Entrée de Mahomet à La Mecque et destruction des idoles (630),
Hamla-i haydarî, Bâzil, XIVe siècle
Dans un hadîth : Mahomet et la prière
« Au premier temps de son arrivée à Médine, Mahomet habitait
chez ses grands-parents. Durant seize ou dix-sept mois, il fit sa
prière en se dirigeant vers le Temple de Jérusalem, bien qu’il eût
préféré se tourner du côté de La Mecque. La première prière
qu’il fit dans cette direction fut une prière de l’après-midi. Un
des fidèles du groupe qui priait avec lui passa, en s’en allant,
auprès d’un oratoire où d’autres fidèles étaient en train de prier
à d’autres fidèles : "Je jure, par Dieu, que je viens de prier avec
l’envoyé de Dieu et que nous étions tournés vers La Mecque."
Aussitôt ces gens, tout en conservant la même attitude, se
tournèrent en direction de la Kaaba. »
Source : El-Bokhâri, Les traditions islamiques, IXe siècle
Le prophète Muhammad en prière, Le Livre de l’ascension
du Prophète, Mir Haydar, Hérât (Afghanistan), 1436
Le Prophète prêchant, Vestiges des siècles passés,
Al-Bîrûnî, Iran, XVIe siècle
Le voyage nocturne de
Mahomet,
Le Livre de l’ascension du
Prophète,
Mir Haydar, Hérât
(Afghanistan), 1436
Mahomet
Ange
avec 70
têtes
Gabriel
Jument ailée
al-Burâq
Mahomet
Les prophètes
Yahya (JeanBaptiste ?) et
Zakariyya
Gabriel
Jument
ailée
al-Burâq
Après le Coran, les recueils des paroles (hadîth) et des
actes de Mahomet (sîra) constituent les autres
textes fondateurs de la tradition islamique (Sunna).
Recueil de hadîth, Egypte, XVe siècle
Al-Bukhârî, al-Sahîh
(L’Authentique).
Maghreb, 1727
Le Sahîh , qui contient
2762 hadîth classés par
sujet est l'un des plus
importants ouvrages de
l’islam sunnite.
3) La mosquée, lieu de culte et centre culturel
Bassin aux
ablutions
Mihrab
Minbar
Minaret
La mosquée de Kairouan (IXe siècle)
Cour
Salle de
prière
La Grande Mosquée de Damas (706-714)
Influences
byzantines
Cour de la
mosquée de
Damas
Coupole
Fronton triangulaire
Mosaïques
Salle de prière
de la mosquée de
Damas
Intérieur de la mosquée de Damas
Plan de la mosquée
de Damas
Le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa (685-715)
à Jérusalem
La Grande Mosquée de Cordoue (786-988)
Minaret
(clocher
aujourd’hui)
Cathédrale
(XVIe siècle)
Coupole
au-dessus
du mihrab
Ancienne cour
Ancienne
salle de prière
Sourates en mosaïques
Mosaïques
avec
arabesques
Mihrab de la mosquée de
Cordoue dans le mur de la
qibla
Salle de prière
de la mosquée de Cordoue
Plaques de
marbre blanc
56 colonnes de
marbre et de granit
mêlant
héritage
gréco-romain
et
culture arabe.
Minbar à l’intérieur
d’une mosquée,
Séances, Al-Harîrî,
Bagdad, 1237
Au Moyen Age, la
mosquée était un lieu
de prière, mais aussi
un lieu de réunion,
d’enseignement du
Coran et une cour de
justice.
III. Diversité et rayonnement de la civilisation
islamique
Sunnites et chiites
1) Une grande diversité religieuse
en 2006
ABD MANAF
ABD SHAMS
UMAYYA
JATTAB
‘ABD AL-MUTTALIB (grand-père)
ABU TALIB
(oncle)
ABU
UTHMÂN ALI
SUFYAN (beau-fils) (cousin)
MU'AWIYA
(oncle d’Uthmân)
SUNNITES
Généalogie d’Ali et
Moawiya
HACHIM
ABDULLAH
(père)
‘ABBAS
(oncle)
MUHAMMAD
FATIMA ZAYNAB
(fille)
(fille)
CHIITES
La bataille de Siffin
(657), miniature,
XVIe siècle
Au milieu du VIIe siècle, les musulmans se
divisèrent en deux branches : les sunnites
(majoritaires), partisans de Moawiya, et les
chiites, partisans d’Ali.
Au sein du monde musulman, vivaient aussi
d’autres croyants : les juifs ou les chrétiens.
Mais ils étaient considérés comme inférieurs et
soumis à un impôt spécial.
2) Le rayonnement des villes : l’exemple du Caire
Plan du Caire (Al-Qahira)
au Moyen Age
Activités
politiques
Activités
économiques
Activités
religieuses et
intellectuelles
Mosquée
Activités
artistiques
Les activités du Caire
[Le Caire] est la capitale de l'Égypte où sont groupés les bureaux de
l'administration et où réside le Prince des Croyants1. Sa surface est vaste, ses
habitants nombreux. Elle éclipse Bagdad et fait la fierté de l'islam : elle est
l'entrepôt du Maghreb, le dock de l'Orient. II n'y a pas de ville plus animée
qu'elle. On y trouve des marchandises et des spécialités merveilleuses, de
bons souks et de bons métiers, des bains excellents. Dans tous les pays
d'islam, on ne trouve pas de grande mosquée plus fréquentée que la sienne,
de gens mieux vêtus, de navires plus abondants que dans son port. Elle
offre des nourritures fines, des douceurs à bon marché, elle regorge de
bananes et de dattes fraîches, de légumes et de bois à brûler.
Source : AI-Moggadasi, Les Régions de la terre, fin du Xe siècle.
1. Prince de Croyants : titre donné au Calife.
Activités
politiques
Palais du
calife
Activités
Activités
économiques religieuses et
intellectuelles
Docks,
entrepôts
Bureaux de
Souks
l’administration
Port
Mosquée
Activités
artistiques
Une bibliothèque au Caire
Le samedi 10 Djoumada II 395 (24 mars 1005), on ouvrit au
Caire la maison nommée Maison de la Science. On y transporta
des livres tirés des bibliothèques du Palais. Chacun avait la
liberté d'entrer et de lire ou copier tout ce qu'il voulait. Cette
maison fut ornée avec soin, décorée de tapis et de rideaux. On y
établit des lecteurs, des astronomes, des grammairiens et des
médecins. La bibliothèque que le calife Hakim avait fait porter,
renfermait des ouvrages sur toutes sortes de matières, des
livres copiés à la main des plus célèbres calligraphes. Tout le
monde y était admis sans distinction. »
Source : Al-Maprizi.
Activités
politiques
Palais du
calife
Activités
Activités
économiques religieuses et
intellectuelles
Docks,
entrepôts
Bureaux de
Souks
l’administration
Port
Mosquée
Maison de la
science
Activités
artistiques
Lampe de mosquée en verre
émaillé et doré, XIVe siècle,
Le Caire
La mosquée Al-Azhar,
« La Brillante », XIVe siècle
Activités
politiques
Palais du
calife
Activités
Activités
économiques religieuses et
intellectuelles
Docks,
entrepôts
Bureaux de
Souks
l’administration
Port
Activités
artistiques
Mosquée
Objets d’art
Maison de la
science
Mosquée
3) Un empire carrefour commercial et culturel
Les échanges commerciaux dans le monde musulman
Le marchand Ali Kogia
« Il y avait un marchand nommé Ali Kogia qui se préparait à faire un
pèlerinage à la Mecque. Il se joignit à la caravane de Bagdad avec un
chameau chargé de marchandises. Quand il eut achevé les devoirs du
pèlerinage, il exposa les marchandises pour les vendre. Deux
marchands les trouvèrent si belles qu’ils se dirent l’un à l’autre : « Si
ce marchand savait les bénéfices qu’il ferait au Caire avec ses
marchandises, il les y porterait. » Ali Kogia prit alors le chemin du
Caire. Il y vendit toutes ses marchandises en faisant un grand profit,
et en acheta d’autres pour les vendre à Damas. Après un long séjour à
Damas, il reprit le chemin de Bagdad ; il arriva à Alep puis à Mossoul.
Mais là, des marchands perses le menèrent à Ispahan. Puis il les
accompagna en Inde et revint avec eux. Quand il retrouva Bagdad, il
en était parti depuis sept ans. »
Source : Les Mille et Une Nuits, XIIIe siècle.
Un échange culturel entre Orient et Occident
au XIIIe siècle
Noria à Cordoue, Espagne
Réunion dans un jardin,
Séances, Al-Harîrî, 1237
Un décor végétal
Une fontaine
Les
auditeurs
Un
joueur
de luth
Un décor végétal
Malgré ses divisions politiques et religieuses, le
monde musulman surpassait les autres
empires méditerranéens (l’empire carolingien et
l’empire byzantin) au milieu du Moyen-Age,
grâce à ses marchands, ses savants et ses
artistes.