Déclaration de Perpignan suite à la Conférence

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Déclaration de Perpignan suite à la Conférence
FERRMED – ENERGIE TGV CONFERENCE
DECLARATION DE PERPIGNAN
28 Juin 2016
Espace ferroviaire méditerranéen Franco-Espagnol
Par « Espace ferroviaire Franco-Espagnol », il faut entendre l’espace géographique tourné vers
la Méditerranée compris entre les villes de Lyon, Toulouse, Marseille, Nice, Montpellier,
Perpignan, Gérone, Barcelone, Saragosse, Tarragone, Castelló, Valence, Alicante, Murcie et
Almeria. Cet espace est l’un des un des plus peuplés de chacun des deux états concernés, avec
plus de 34 millions de résidents (17 millions pour la France et 17 millions pour l’Etat espagnol)
et un PIB de 910 milliards d’euros.
De plus, cet espace représente un potentiel d’échange de fret et de passagers important.
Le schéma ci-après révèle également, entre Barcelone et Lyon, un déséquilibre ferroviaire
préjudiciable à la fluidité des trafics. En effet, le tronçon Perpignan-Montpellier n’est desservi
que par une seule ligne, à savoir l’ancienne ligne, alors que les autres tronçons bénéficient au
minimum de 2 lignes.
Entre Barcelone et Almeria la situation est encore plus critique. Il n’existe pas d’écartement
international pour les voies. Certains tronçons présentent une seule voie (Tarragone –
Vandellós et zone Font de la Figuera – Alacant – Murcie) alors que d’autres sont dénués de
connexion ferroviaire (Lorca – Almeria).
Constat Franco/Espagnol
En ce qui concerne les transports terrestres, la route bénéficie d’un réseau
d’autoroutes assez performant.
Le secteur ferroviaire présente un déficit considérable d’infrastructures, dû pour partie
aux différentiels techniques des deux réseaux mais aussi aux retards pris dans leur
processus d’harmonisation. Cet état de fait est en contradiction avec la situation
climatique actuelle et contrevient aux décisions de la Cop21.
Toutes les lignes ferroviaires du nord et du sud du secteur méditerranéen sont
contraintes d’emprunter le goulot d’étranglement, Perpignan-Montpellier, d’où
l’intérêt de s’intéresser prioritairement à la LNMP et à tout ce qui nuit à la fluidité de
circulation.
En ce qui concerne les passagers, avec 34 millions de résidents, auxquels il faut ajouter
les touristes en déplacement, le manque de LGV entre Montpellier et Perpignan d’une
part, entre Tarragone et Valencia d’autre part est inacceptable, et se trouve en
contradiction avec la situation climatique ;
Ne pas oublier le bouchon que représente la traversée de Lyon (contournement de
Lyon) et nécessité d’avancer dans la construction du tunnel de base de la ligne LyonTurin.
En ce qui concerne plus spécifiquement l’Espagne, la mise à écartement international
des rails s’impose très rapidement, en particulier pour les tronçons Castellbisbal –
Tarragone – Castelló – València – Alicante – Murcia/Cartagena de la ligne
conventionnelle.
De même il faut terminer la mise à écartement UIC de l’embranchement des Ports et
des Terminaux.
Ouvrir la liaison Murcia – Almeria à la grande vitesse avec possibilité de transport fret.
La position de FERRMED
FERRMED demande:
a) Aux gouvernements Français et Espagnol:
En ce qui concerne la France.
Compte tenu du fait que le trafic transfrontalier entre la France et l’Espagne côté
Méditerranéen est équivalent même supérieur à celui qui existe entre la France et l’Italie,
axe sur lequel les travaux du tunnel Lyon-Turin seront finis en 2029 : nous soutenons qu’il
faut planifier la réalisation de la LNMP et le Contournement Est de Lyon avant fin 2017,
afin de terminer les travaux au plus tard en 2025 ; comme le démontrent les études de
FERRMED, en 2024 les lignes conventionnelles seront alors saturées.
En ce qui concerne l’Espagne.
Terminer avant fin 2018 l’implantation du 3eme rail sur les lignes programmées entre
Barcelone et Cartagena, ainsi que les connexions avec les terminaux multimodaux, les
ports, les zones industrielles, logistiques et minières, les grandes usines, et les zones de
grande production agro-alimentaire, ainsi que la nouvelle ligne entre Murcia et Almeria.
Et également réaliser avant fin 2017 les études indispensables à la programmation du
dédoublement de la ligne entre Tarragona et Valencia, puis entre Alicante et Murcia, pour
disposer des nouvelles lignes opérationnelles avant 2025. D’autre part nous demandons
au gouvernement espagnol de nommer un coordonnateur spécifique pour le suivi des
travaux.
b) A la Commission Européenne:
- Nous demandons à la CE (DG MOVE) et aux coordonnateurs des Corridors Méditerranéen
et Mer du Nord-Méditerranée de réaliser – en application de Réglementations
Européennes concernant le RTE-T – un suivi détaillé du plan de développement du réseau
ferroviaire à court et moyen terme dans l’Espace Méditerranéen Franco-Espagnol. Et ce,
en respectant le délai d’exécution déjà fixé par les Etats concernés, en prévoyant à avance
leur éventuel retard et en proposant les mesures nécessaires pour le prévenir et le
combler (d’accord avec les demandes exprimées aux gouvernements Français et
Espagnol). C’est le seul moyen d’atteindre les objectifs du Livre Blanc des Transports de
l’Union Européenne, et d’améliorer la compétitivité de nos entreprises.
Note: voir sur le site FERRMED www.ferrmed.com dans les conclusions de la « Tribune de
Barcelone » du 27 Janvier 2015, la « Déclaration de Valencia » du 2 Décembre 2015 et la
« Déclaration de Martorell » du 8 Juin 2016, les détails des actions à exécuter.
Perpignan, le 28 Juin 2016.