POUR UNE ORGANISATION DES FEMMES AU SEIN DU PARTI
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POUR UNE ORGANISATION DES FEMMES AU SEIN DU PARTI
POUR UNE ORGANISATION DES FEMMES AU SEIN DU PARTI SOCIALISTE PS Femmes Contribution Thématique présentée par : Anouilh Anaïs LES PREMIERS SIGNATAIRES: Claude Roiron, secrétaire nationale aux droits des femmes et à la parité LES SIGNATAIRES: Hussein Bourgi, première secrétaire fédéral de l’Hérault Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes, députée Michelle Meunier, sénatrice Maud Olivier, députée Laura Slimani, présidente du MJS Karine Gloanec, Secrétaire nationale «Culture» Corinne Narassaguin, porte-parole Hélène Conway Mouret, sénatrice Christine Revault d'Allonnes Bonnefois, députée européenne Benoite Martine Lardy, BN Elsa Di Méo, secrétaire nationale chargée de la promotion et l'action républicaine Tania Assouline, BN Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale à la justice et aux libertés, BN Sandrine Mazetier, députée, secrétaire nationale à l'immigration Rita Maalouf, secrétaire nationale à la francophonie Juliette Méadel, secrétaire nationale à la politique industrielle, numérique, économie sociale et solidaire, BN Emmanuelle de Gentili, secrétaire nationale-adjointe « Transition énergétique" Maryse Martin, BN Fatima Yadani, BN Florence Augier, secrétaire nationale chargée de la vie associative Claudine Lepage, sénatrice Nelly Fesseau, CN Marie Bidaud, BN Ina Sy, conseillère régionale des Pays de la Loire Danielle Bousquet, présidente du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes TEXTE DE LA CONTRIBUTION La question des droits des femmes est une dimension majeure du beau triptyque républicain « Liberté, égalité, fraternité » car sans égalité femmes/hommes il ne peut y avoir d’égalité au sein de la République. L’émancipation des femmes est donc un enjeu essentiel de la République et de la démocratie. L’acquisition de droits pour les femmes a toujours correspondu à une volonté politique forte de voir se constituer une société plus juste, plus cohérente et plus émancipatrice pour chaque citoyen. Ce fut toujours l’œuvre de la gauche et particulièrement du Parti socialiste de faire de cet enjeu un sujet politique de premier plan. Chaque fois que nous avons été aux responsabilités nous avons agi concrètement pour permettre aux femmes d’acquérir de nouveaux droits et de voir ainsi leur vie quotidienne s’améliorer. Faut-il rappeler en 1982 la loi Roudy, en 1993 la loi Neïertz, en 2001 la loi Aubry et plus récemment en août 2014 la loi portée par Najat Vallaud-Belkacem ? Notre parti a été le premier à mettre en œuvre la parité dans ses instances, à instaurer des scrutins paritaires chaque fois qu’il était en capacité de le faire, très récemment encore avec le scrutin binominal femme/homme aux élections départementales faisant ainsi tomber ce bastion encore très masculin. Pour autant il reste encore beaucoup à accomplir pour passer de l’égalité de droits à l’égalité réelle. D’abord promouvoir inlassablement l’égalité femmes/hommes dans une société qui est aujourd’hui traversée par de forts courants conservateurs, voire réactionnaires. Il nous faut réaffirmer inlassablement et clairement que la liberté et l’émancipation des femmes constituent un paradigme sociétal non négociable, une valeur universelle non contestable et susceptible d’aucune alternative quels que soient la condition sociale, les convictions et croyances, le niveau d’éducation de chacune et de chacun. Ces valeurs doivent être transmises par l’Ecole de la République si l’on veut construire une société véritablement égalitaire et donner autant de chances aux filles de choisir et de réussir leur vie qu’aux garçons. Ces principes doivent être enseignés aux enfants dès leur plus jeune âge. L’Ecole de la République doit également s’attacher à mieux orienter les filles, à promouvoir davantage l’égalité femmes/hommes dans les filières scientifiques, technologiques, professionnelles auxquelles elles n’accèdent pas assez et où elles sont encore trop souvent dirigées dans des filières de relégation qui ne débouchent pas sur l’emploi. L’éducation tant individuelle, au niveau des parents, que collective, à l’Ecole, dans les associations, dans les clubs sportifs, est un enjeu décisif car il conditionne l’ensemble des évolutions sociales et sociétales. Dans le domaine de l’égalité professionnelle et salariale, il subsiste encore dans notre pays de profondes inégalités et injustices. Les femmes sont en effet les premières victimes du chômage, de la précarité de l’emploi, des emplois peu qualifiés aux horaires exigeants, ne permettant pas toujours une vie personnelle équilibrée. A cela s’ajoute des différences salariales conséquentes puisqu’à tâche égale le salaire des femmes dans le privé est encore inférieur en moyenne de 24 % à celui des hommes. Des progrès dans l’application des droits au quotidien doivent être réalisés pour toutes les femmes notamment en matière de droits spécifiques. Après de longues luttes, les femmes en France ont obtenu la possibilité de disposer librement de leurs corps grâce à la contraception et l’avortement. Ces acquis doivent être sauvegardés et étendus à toutes les femmes qui le souhaitent. La contraception, l’avortement sont dans l’univers mental de la plupart des françaises. Mais toutes n’y ont pas encore accès. De même, une minorité de femmes dénoncent et voient reconnaître les maltraitances, les abus, les viols dont elles sont victimes à l’intérieur ou à l’extérieur de leur environnement proche. Le début de XXIème siècle voit le retour du religieux, des morales étriquées et des intégrismes de toutes sortes. Ces forts courants conservateurs qui développent tous le primat de l’identité sur l’égalité doivent être idéologiquement combattus. Les femmes en sont toujours les premières victimes. La laïcité est aussi un garde fou contre l’amoindrissement et l’oppression des femmes. Nous avons besoin de réaffirmer sans cesse ces combats, de les prolonger et de les rendre accessible à toutes les femmes vivant sur notre territoire. Pour porter ces combats et faire entendre notre voix, nous avons besoin de nous organiser à l’intérieur même de notre parti. Certes la parité existe déjà au sein même du Bureau national et du Secrétariat national, même si à l’intérieur de nos instances les fonctions décisionnelles relèvent rarement des femmes. C’est aussi souvent le cas dans les exécutifs locaux dans lesquels nous sommes majoritaires. Les femmes ne dirigent quasiment pas d’exécutifs locaux qui sur les territoires sont les forces vives de notre parti. A ce jour, seule une femme est présidente de région et deux femmes président des départements, sur 61 actuellement détenus par la gauche avant les élections départementales de 2015. C’est pourquoi il nous faut maintenant créer un réseau de femmes à l’intérieur même du Parti socialiste, à tous ses niveaux, à l’image de ce qui existe au sein du Parti Socialiste Européen avec le PSE Femmes dirigé par Zita Gurmaï ou au niveau international avec l’Internationale socialiste Femmes présidée par Ouafa Hajji. Cette démarche est d’ailleurs déjà mise en œuvre dans de nombreux partis socialistes ou socio-démocrates européens … Ce réseau doit s’étendre et s’adresser à toutes les femmes socialistes quels que soient leur âge, leur niveau de responsabilité et leurs choix au sein de notre parti. Oui le socialisme est un féminisme, il est temps de l’affirmer, de le revendiquer et de nous organiser ! Contacter les auteurs de la contribution : [email protected]