La gourmandise jusqu`au bout

ÉVILARD Un atelier pour fabriquer et décorer ses gâteaux a vu le jour
La gourmandise jusqu’au bout
SARAH TSCHAN
Passée maître dans l’art de la décoration et de la confection de
tourtes et autres petits gâteaux
plus colorés et savoureux les uns
que les autres, Sandra MüllerJennings vit à fond sa passion
rose bonbon. «L’esthétique est évidemment importante, mais je choisis mes produits avant tout pour
leur qualité gustative.» Miss
Kitsch, comme elle se surnomme volontiers, a le goût des
belles, mais avant tout des bonnes choses. Oubliée la crème au
beurre indigeste: les ingrédients
de base, tels que les œufs, la farine ou la poudre de cacao sont
achetés dans les commerces de la
région.
Recette anglo-saxonne
Tout droit venue des EtatsUnis, la recette des cupcakes
trouve pourtant son origine outre-Manche. Au 18e siècle, les
Anglais utilisaient les tasses à thé
pour confectionner les muffins.
Ce n’est que bien plus tard, avec
l’essor des séries télévisées américaines, que ces douceurs ont
été remises au goût du jour. Un
succès fulgurant auprès de la
jeune génération.
Pour preuve ce samedi matin,
où huit jeunes stagiaires du Jura
bernois, de Berne et même du
canton de Zoug se sont offert un
cours d’initiation à la décoration
des gâteaux. Attentives, les élèves
neperdentpasune miettedesdémonstrations de leur professeure
débordante d’imagination. A l’affût des nouvelles techniques, la
www.journaldujura.ch
D’autres articles sur la confection de ces
cupcakes dans nos archives.
Dans un univers digne d’Alice au pays des merveilles, Sandra Müller-Jennings (2e depuis la droite)
confectionne des gâteaux gourmands et fantaisistes. SARAH TSCHAN
pâtissière est contrainte d’importer des Etats-Unis, d’Angleterre
oud’Asielesaccessoiresintrouvables en Suisse. Une palette sans
fin de perles, de glaçages, de pâte
à sucre ou de formes qui lui permet d’élaborer des créations toujours plus extravagantes et déjantées.
Vous avez dit kitsch?
Quant aux mauvaises langues
qui raillent le côté «bling-bling»
de ses pâtisseries, Sandra MüllerJennings s’en amuse: «Le simple
fait de recevoir un gâteau personnalisé selon leur goût les ferait à
coup sûr changer d’avis!» Sa passion débute lors de son 14e anniversaire. A cette occasion, elle reçut une somptueuse pièce en
forme de piano qui la laissa bou-
che bée. «Je n’avais encore jamais
vu ça, j’étais émerveillée!» Hygiéniste dentaire de formation –
cela ne s’invente pas! – et originaire de Dalhousie, une petite
ville côtière de l’est du Canada,
Sandra Müller-Jennings se joue
des contrastes. Féminine jusqu’au bout des ongles, elle a pourtant évolué pendant quelques années en treillis militaire comme
mécanicienne des forces navales
canadiennes.
Un concept novateur
Par amour, la jeune femme
s’établit à Orvin en 1996. Constatant que le marché de la décoration des douceurs y est encore
peu développé, elle décide
d’aménagerunpetitatelierdansle
sous-sol d’une maison. Les solli-
citations s’enchaînent après un
passage remarqué dans un reportage diffusé sur la chaîne de télévision alémanique Pro Sieben. A
tel point que même la maison bâloise Läckerli Huus fait appel à
ses talents culinaires.
Le déclic. Sandra Müller-Jennings crée sa propre entreprise
en janvier 2011. A la fois boutique de fournitures spécialisées
avec une interface en ligne et
atelier de création et de formation, sa société investit désormais le rez-de-chaussée de la résidence Beau-Site à Evilard. Un
univers dans lequel Miss Kitsch
ne se lasse pas de transmettre ses
connaissances avec humour et
dynamisme. £
www.kitschcake.ch