SPÉCIAL IMMOBILIER LYON - guide Nouvel Observateur

Transcription

SPÉCIAL IMMOBILIER LYON - guide Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER LYON
dans le même sens. Selon
Pascal Teyssere, conseiller juri dique, « en quatre ans, les acheteurs
de moins de 30 ans sont passés de
26% à 22%. En revanche, ceux de
30-40 ans progressent de 41 à 45% ».
La hausse des prix enregistrée
depuis quelques années crispe
désormais le marché. « Beaucoup de
propriétaires hésitent à mettre leur
bien en vente de peur de ne pas en
trouver un autre mieux situé ou plus
grand, tandis que d’autres tablent
JEAN-PIERRE PROHASZKA
Président de la chambre
des notaires du Rhône
Le Nouvel Observateur
Comment percevez-vous
le marché ?
Jean-Pierre Prohaszka Rappelons tout d’abord qu’il s’est effectué
11 200 transactions en 2010, une
année très forte en termes d’activité. Mais le 1er trimestre 2011, avec
2 500 ventes, a accusé un repli par
rapport au 4e trimestre 2010, qui
avait enregistré 3 400 transactions.
Côté prix, ils ont augmenté de 8,1%
en un an, avec de fortes disparités
liées au bien et au quartier. Ainsi, le
secteur Charlemagne a vu son prix
moyen, 2 900 euros/m2, augmenter
de 16,3% en un an, alors que le quartier Tête-d’Or-Saxe, dans la fourchette haute des valeurs lyonnaises, à 3 524 euros/m 2, n’a
augmenté que de 8,3%.
Aujourd’hui, le marché devient
plus serein, et les prix devraient se
détendre.
Dans quels secteurs peuvent
acheter les budgets modestes ?
Il existe encore des microquartiers
dans Lyon intra-muros où les prix
restent abordables. C’est le cas de la
Duchère, où le prix moyen est de
1 700 euros/m2, mais aussi de Mermoz, à 2 100 euros/m2, ou de Gorgedu-Loup, à 2 390 euros/m2. L’Est
lyonnais revient à des justes prix, et
l’on peut y trouver des 3-pièces
autour de 138 900 euros ou une
maison autour de 270 000 euros.
Là encore, des disparités existent.
Sont à privilégier toutefois les villes
desservies par le tramway et pourvues de bons équipements scolaires. Certaines communes du
nord ou du sud méritent d’être quadrillées, notamment celles bénéficiant aujourd’hui ou demain de
bons moyens de transports.
Quels sont les critères de
choix ?
Le temps de transport et le coût
de l’éloignement sont devenus
des facteurs déterminants dans la
prise de décision. Et l’étiquette
énergétique, qui ouvre droit à des
aides conséquentes.
PROPOS RECUEILLIS PAR E. L.
Le Nouvel Observateur
A Bron, le neuf se
vend entre 2 800 et
3 400 euros/m2
encore sur une poursuite de la
hausse. Dès lors, l’offre se raréfie,
contribuant à tendre le marché »,
commente Denis Eyraud, respon sable des agences locales Cen tury 21. Aucun secteur de l’ancien
n’échappe à ce phénomène, pas
même le haut de gamme, pourtant
dynamique en début d’année. « Le
marché est atone, peu de biens sont
proposés et, quand ils le sont, c’est
souvent à des prix délirants. Les
valeurs estimatives ne suffisent plus,
les vendeurs veulent toujours plus, ce
qui tue le marché. Et les achats de
confort se raréfient », constate Philippe Mazet, directeur de l’agence
Mercure Rhône-Alpes. La première
accession est également mise à mal,
même si quelques secteurs affichent
des prix abordables, comme la
Duchère (à partir de 1 700 euros/m2)
ou Mermoz (à partir de 2 100
euros/m2). Mais il faut alors s’attendre à trouver des logements dans
des immeubles de piètre qualité,
sans prestations et énergivores. Ce
qui réduit le montant du PTZ+. L’âge
du premier achat augmentant, l’enveloppe budgétaire s’étoffe avec les
besoins d’espace, d’un bureau ou
d’une chambre pour un, voire deux
enfants. « Nous constatons une forte
proportion d’acheteurs dans une
tranche d’âge de 30 à 35 ans pour un
prêt moyen de 200 000 euros, mais
pour une acquisition de 300 000
euros, les 100 000 euros restants
étant financés par une donation »,
remarque Dominique Brunat, directeur d’agence du courtier ACE. La
réforme sur les donations inquiète
aussi les promoteurs lyonnais. Les
prix du neuf s’échelonne entre 4 200
et 7 000 euros/m 2 intra-muros et
entre 2 500 et 3 800 euros/m2 dans
le Grand Lyon. « Le tour de vis par
rapport aux donations peut freiner
le marché des primo-accédants pour
les petites et moyennes surfaces dans
certains de nos programmes sur Lyon
et sur la périphérie, comme à Villeurbanne, Caluire ou L’Isle-d’Abeau »,
reconnaît Stéphane Reymond,
directeur régional de Vinci Immobilier. Certes, il existe, dans toute la
périphérie de Lyon, des zones Anru,
donnant droit à la TVA à 5,5% et
dont les prix évoluent entre 2 500 et
2 800 euros/m2. Mais cela relève de
la portion congrue, sauf sur certains
sites, comme le Carré de Soie, à
Vaulx-en-Velin. « Sur les terrains
privés voire sur des terrains appartenant à des collectivités, les prix du
foncier continuent toujours à s’emballer. Et, si l’on ajoute le coût lié au
bâtiment basse consommation, la
valeur du neuf ne peut qu’augmenter », admet Thierry Mépillat, directeur régional de Bouygues Immobilier. « En deux ans, rappelle Gilles
Bayon de la Tour, directeur général
d’Ogic, les prix ont doublé. Mais les
ventes se ralentissant, le marché
devrait revenir à une base plus
sereine. » Quelques exceptions en
termes de prix et de délai illustrent
la bonne tenue du marché haut
de gamme, comme l’opération
Debrousse Parc (5e) : 32 réservations
d’appartement ont été effectuées en
une quinzaine jours au prix moyen
de 6 500 euros/m 2, ou celle du 34,
rue du Lieutenant-Colonel-Prévost
(6e), à 7 500 euros/m 2. Parmi les
acheteurs, des seniors quittant une
maison en périphérie pour revenir
dans le centre et privilégiant
les grandes surfaces. Preuve que la
ville séduit toujours pour sa qualité de vie et sa diversité architecturale. ÉLISABETH LELOGEAIS
DR
II