Syndicalisme agricole - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie

Transcription

Syndicalisme agricole - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
n°119 - Août 2009
La
Calédonie Agricole
Le magazine de la Chambre d'agriculture
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Création de trois
syndicats d'exploitants
agricoles
Syndicalisme
agricole . . .
De nouveaux
diplômés DAPA
C'est parti !
Votre avis compte !
• La Chambre au jeudi du centre-ville............................. 4
• Un spécialiste de l’hydroponie...................................... 4
• Disparition.................................................................... 5
• Préparation Foire de Bourail ........................................ 6
• Concours de miels . ..................................................... 6
éditorial
• Récompensés . ............................................................ 5
sommaire
Brèves
• Secteur agricole : statistiques....................................... 6
Actualités
• Halte aux idées reçues ! .............................................. 8
Mission
• Focus sur la mission . ...............................................12
Production végétale
• Le groupement des serristes . ..................................18
• Audit Agriculture Raisonnée.......................................22
• L’Agriculture Biologique . ..........................................26
Syndicalisme
• Les SEA.....................................................................32
Recherche
• Lutte contre le grillon . ..............................................36
Elevage
• Sélectionner les taureaux .........................................40
Juridique
• Convention collective.................................................48
• Sociétés agricoles.....................................................50
Agro tourisme
• Animations.................................................................52
Chers Amis (es)
Agriculteurs et
Agricultrices,
S’unir pour mieux agir
Ces dernières semaines ont été riches d’actualité pour notre monde agricole !
Après plus d’un an de préparation, trois Syndicats d’exploitants agricoles (SEA)
rassemblant près d’une centaine de producteurs viennent de voir le jour à La Foa,
Bourail et Pouembout.
Ces syndicats témoignent de la volonté et de la capacité des professionnels à se
fédérer. Ces structures naissantes en Nouvelle-Calédonie ont pour vocation de
faire entendre les attentes des professionnels sur le terrain.
Ces trois SEA permettent aujourd’hui d’envisager de créer une Fédération
territoriale affiliée à la FNSEA.
Notre monde agricole a tout à gagner à se retrouver au sein d’un syndicat
généraliste, capable de lui apporter ses compétences et des méthodes de travail
rôdées.
Ainsi, en faisant preuve d’unité, la profession pèsera davantage au moment de
défendre ses intérêts.
Autre temps fort, la poursuite des travaux pour la mise en place de l’Agriculture
Raisonnée, afin de garantir la qualité de nos produits agricoles.
Formation
• Remise de diplômes..................................................56
Le Président
Gérard Pasco
Etude
• Sythèse de l’étude sectorielle . .................................58
Petites annonces ..........................60-62
La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 98845 Nouméa cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication : Gérard Pasco. Directeur
de rédaction : Yannick Couete. Rédacteur en chef : Pierre Ardorino - Sophie Golfier. Rédacteurs :
Thierry Vanhaecke - Clément Gandet - Ronan Le Guen - Pierre Ardorino - Jean-Michel Favier - Florence
Castanet - Maxence Fleygnac. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20. Régie
publicitaire : Agence Calédonienne de Publications, tél. 24 35 20. ISSN : 1257 - 0397. La Calédonie
Agricole est tiré à 4000 exemplaires sur les presses de IRN.
La Calédonie Agricole 119
3
BRÈVES
LA CHAMBRE D'AGRICULTURE
au jeudi du centre-ville
Le jeudi 9 avril et le jeudi 4 juin 2009, la Chambre
d'agriculture a présenté, à l’occasion des Jeudis
du centre-ville de Nouméa, les travaux en cours
concernant la mise en place de signes officiels
de qualité : Agriculture Biologique, Agriculture
Raisonnée, Protection Biologique Intégrée (PBI).
Respectivement consacrées au Terroir et
à l’Environnement, ces deux soirées ont
été l’occasion de mieux appréhender la
perception des consommateurs.
Le public s’est montré très intéressé par les
démarches de qualité. En effet, les consommateurs, inquiétés
par la «problématique pesticide», ont un réel besoin de garantie
concernant la qualité sanitaire et l’origine des produits.
Le mode de production en Agriculture Biologique est bien
connu des consommateurs, la demande est forte. L’Agriculture
Raisonnée représente également une réponse satisfaisante pour
les consommateurs. Ce mode de production, moins connu du
grand public, apporte de réelles garanties concernant la qualité
sanitaire, il répond donc parfaitement à la demande. A terme,
une identification des producteurs en PBI verra également le
jour sur la base d’un référentiel en partie commun avec
l’Agriculture Raisonnée. Le grand public est impatient de
voir ces signes sur nos étals.
Demain, il est évident que les consommateurs orienteront
leurs actes d’achats vers des produits certifiés. Il semble
donc primordial, dès aujourd’hui, de se fédérer autour
de ces démarches officielles de qualité afin d’assurer la
pérennité des exploitations agricoles.
Plus d'infos sur l'Agriculture Raisonnée,
contactez le pôle végétal au 24 31 60
UN SPECIALISTE
Calédonie Agricole,
de l'hydroponie
en visite
en Nouvelle-Calédonie
Votre magazine évolue!
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A l’initiative de M. Pomina, producteur au Mont-Dore, un
spécialiste Néo-Zélandais en culture hydroponique a passé la
semaine du 30 mars au 5 avril 2009 en Nouvelle-Calédonie.
M. Mes de la Société Quantum Grow a visité, en compagnie
des techniciens provinciaux et représentants de la Chambre
d'agriculture, plusieurs exploitations du grand Nouméa,
Koumac et Pouembout. A travers ces visites, M. Mes a pu
prodiguer de nombreux conseils concernant les règles de
base pour la mise en place d’une installation hydroponique,
la gestion du pH et de la conductivité, la gestion de
l’oxygénation de la solution nutritive, etc. Ce type d’échanges
avec un spécialiste extérieur, très enrichissants, représentent
aujourd’hui un moyen pour l’amélioration continue des
pratiques agricoles.
4
La Calédonie Agricole 119
Afin de faire évoluer votre magazine, la Chambre d'agriculture vous écoute pour
connaître vos suggestions
et pistes d'amélioration.
Quelles sont vos attentes,
qu'est ce qui vous plaît
le plus ? Qu'est ce qui
vous plaît le moins ?
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Vous trouverez dans
ce numéro un questionnaire de satisfaction, à nous retourner
par fax au 28 45 87, avant le
15 septembre 2009.
Merci pour votre collaboration !
Récompensés
de leur mérite
La Chambre d’agriculture a organisé le 27 avril 2009 une
cérémonie de remise de médailles du mérite agricole pour
honorer Ronald Martin et Daniel Clemen. Une cérémonie
d’émotion et de convivialité. Le président de la Chambre a
fait l’éloge de ces deux figures de l’agriculture calédonienne
en rappelant leur parcours. Ces 2 «pionniers» ont reçu, très
émus, leur médaille de Chevalier dans l’Ordre du Mérite
Agricole des mains de Catherine Keller (elle-même Officier du
même ordre). Mr Carcelli, Président Délégué de l’Association
Nationale des membres du Mérite Agricole, était présent ainsi
que les 3 vice-présidents et le personnel de la Chambre.
Zoom sur... Ronald Martin
Zoom sur... Daniel Clemen
Ronald est né à Nouméa le 17 mai 1934. Il grandit à Païta sur la
propriété de famille. Après une scolarité à Nouméa, il commence
une vie professionnelle dans l’élevage avec son père sur la propriété de Païta. En 1968, il devient le gérant de la «Société des
Etablissements Martin» jusqu’en 1974.
Ronald participe aux différents organismes du monde de l’élevage
et adhère au Syndicat des Eleveurs. Il sera élu à la chambre syndicale pour être successivement le secrétaire, le président.
Elu à la Chambre d’agriculture, il fera 3 mandats sous la présidence
de Roger Pene : de 1970 à 1986, puis un dernier mandat en 1996.
Il a été élu Maire de la commune de Païta, de 1983 à 1995.
En 1974, il entre au conseil d’administration du Crédit Agricole Mutuel jusqu’en 2000 dont il assurera la présidence de 1977 à 1996.
Daniel est né le 30 septembre 1940 à Bourail. Il débute le
métier d’éleveur dans les années 1960. Il crée lui-même son
élevage de porcs sur sa propriété de Dumbéa et agrandit
progressivement son exploitation.
Sa production annuelle, de 2 à 3 000 porcs, le place alors
parmi les premiers éleveurs porcins du territoire.
Puis en 1989, il achète une propriété sur la commune de
Boulouparis afin de se lancer dans la production de viande
bovine. Ces efforts lui ont permis de recevoir un prix en 2004
au concours d’animaux de boucherie à la Foire de Bourail.
En 1995, Daniel s’implique dans la professionnalisation du
monde agricole, il devient membre et éleveur sélectionneur
au sein de l’UPRA BOVINE.
Disparition
de Jean Planche
Natif de l’Allier, «Jeannot» aurait eu 62 ans le 15 juin. Après 2 années d’études agricoles à l’école
supérieure d’agriculture de Purpan-Toulouse, il est titulaire d’un diplôme de conseiller agricole.
A 20 ans il découvre le monde tropical et ne le quittera plus. D’abord à Madagascar pendant 2 ans comme
coopérant civil où il travaille dans le centre d’apprentissage rural de Bevalala (Tanararive). En 1970, à la
Réunion, il devient conseiller agricole auprès de la Chambre d’agriculture pour les productions animales.
En 1982, il arrive en Nouvelle-Calédonie au sein de la circonscription du développement rural Sud (CIDERSud). Pendant cette période il prodigue ses bons conseils aux éleveurs de la région. A partir de juillet
1988, il prend en charge le poste de responsable de la station zootechnique de Port-Laguerre. Jeannot
est devenu un ardent promoteur de la race Charolaise en Nouvelle-Calédonie. Son dernier poste était à
LA FOA.
Un hommage rendu par le directeur du Développement Rural François MADEMBA-SY et ses collaborateurs.
La Calédonie Agricole 119
5
BRÈVES
Foire de Bourail,
La qualité en avant toute !
La Foire de Bourail
est un temps fort
d’échanges entre les
agriculteurs et les
visiteurs toujours plus
nombreux et curieux
de découvrir un univers
passionnant souvent
peu connu. Une belle
occasion de mieux
faire connaître le monde agricole dans un cadre festif. Cette
année, une invitée d’honneur : la qualité.
En effet, l’agriculture calédonienne a des atouts à faire valoir :
le savoir faire et la compétence des hommes et des femmes
d’abord, la qualité de nos produits bien évidemment, et la
maitrise des processus de production et de transformation du
champ à l’assiette.
La mise en place d’une certification Agriculture Raisonnée
est une première en Nouvelle-Calédonie. Ainsi, un stand sera
consacré à la présentation de cette certification sous
l’égide de la nouvelle association ODG. Des plaquettes
de présentation de l’Agriculture Raisonnée, un puzzle
mettant en valeur les bonnes pratiques agricoles, un film
pour mieux comprendre les avantages d’une Agriculture
Raisonnée. Est aussi prévue une animation à travers les
«agri…colles», quizz pour mieux connaître nos produits
calédoniens. Ce stand sera réalisé avec le soutien de
la Chambre et ses partenaires notamment l’ERPA et la
province Sud. Juste à côté, la Chambre d’agriculture tiendra
également son stand pour apporter toute l’information utile
sur les services proposés aux professionnels : formation,
installation, conseils etc.
La foire est une formidable occasion de découvrir les
produits locaux à travers les dégustations, de participer
à nombre d’animations et surtout d’échanger avec
des agriculteurs à l’écoute du grand public. Le réseau
Bienvenue à la Ferme sera bien naturellement présent
avec plus d’une cinquantaine de producteurs ouvrant leur
porte au public une bonne partie de l’année.
CONCOURS DES MIELS CALEDONIENS
A la demande du Comité de Foire de BOURAIL, le concours des miels 2009, sera organisé
par le Centre de Promotion de l’Apiculture, situé à Boghen, près de Bourail,
le vendredi 14 août 2009, à partir de 08H00.
Secteur
agricole :
des données
statistiques à l’étude
Conditions de participation :
Vous devez remettre vos échantillons de 250g de miel, ainsi que votre adresse complète
(ou société) au centre, avant le 07 août 2008, 12H00, délai de rigueur.
Une participation de 500 Frs par apiculteur et par catégorie de miel est demandée, soit
1 500 Frs si vous désirez présenter 3 miels
3 catégories de miel peuvent concourir :
• miel de niaouli : 500 Frs
• miel toutes fleurs : 500 Frs
• miel de forêt : 500 Frs
Les prix seront remis sur le champ de foire
de Bourail, ou bien expédiés par courrier.
Renseignements :
Centre de Promotion de l’Apiculture
au 44.15.79.
6
La Calédonie Agricole 119
La Chambre d'agriculture
a obtenu de la CAFAT
une étude statistique sur
l’évolution
du
secteur
agricole/pêche de 2005 à
2008. Cette étude porte
sur les employeurs et les
salariés permettant ainsi
de mieux cerner ce secteur
en termes de données
chiffrées.
Nous reviendrons en détail
sur cette étude lors de
notre prochain numéro de
LCA.
ACTUALITÉ
Halte aux idées
reçues !
La Chambre d'agriculture défend les agriculteurs
Lundi 22 juin, Gérard Pasco, président
de la Chambre d'agriculture, a tenu une
conférence de presse pour exprimer la
préoccupation des agriculteurs au moment
où le secteur agricole est mis à mal par
l’actualité. Une occasion de faire connaître
au grand public les actions menées pour
répondre au défi de l’agriculture de
demain : concilier viabilité économique
du producteur, santé du consommateur et
préservation de l’environnement.
8
La Calédonie Agricole 119
Les enjeux auxquels sont confrontés les agriculteurs
sont cruciaux. Il s’agit de regagner la confiance des
consommateurs et de répondre aux attentes d’une
société qui évolue tout en préservant leurs intérêts. C’est
dans ce sens que le président de la Chambre et les viceprésidents ont animé les échanges avec les médias. Le
président a tout d’abord rappelé que les agriculteurs
subissaient de plein fouet la décision du 27 mai dernier
du tribunal administratif de suspendre brutalement
l’homologation de 6 produits phytosanitaires. C’est
d’autant plus dommageable que la Chambre d’agriculture
s’était engagée dans une démarche constructive sur la
problématique des retraits de molécules.
Une démarche concertée
C’est en concertation avec les services techniques
des provinces et le secteur de la recherche qu’une
méthodologie pour la réévaluation de l’homologation des
substances actives phytosanitaires était prévue. Objectif :
évaluer les conséquences techniques et économiques des
retraits mais aussi proposer des solutions alternatives.
Conférence de presse avec le président de la Chambre d'agriculture
et les trois vice-présidents
«L’enjeu est de taille, car sans ce travail, nous risquons d’assister
à un effondrement de la production locale qui sera certainement
palliée par un recours massif aux importations, ce qui n’est pas
forcément un gage de sécurité sanitaire pour les consommateurs»
a souligné Gérard Pasco.
Meilleur taux de conformité pour les
produits locaux
«Les agriculteurs calédoniens sont conscients et responsables de
l’utilisation des produits phytosanitaires». Pour preuve, le plan de
surveillance 2008 de la DAVAR dont le bilan global montre que le
taux de conformité des productions locales (88,2 %) est meilleur
que celui des productions importées (83,7 %).
Bientôt des labels qualité
La démarche qualité va aussi apporter des garanties sur les
produits du pays. En effet, très prochainement, les signes officiels
de qualité « Agriculture Raisonnée » et «Agriculture Biologique »
vont paraître sur le territoire, caractérisés par un label.
Le président a aussi rappelé l’importance de la formation. Depuis
2000 plus de 150 personnes sont diplômées du DAPA
(diplômes d’applicateurs de produits antiparasitaires), certificat
attestant des compétences sur la distribution et l’application
des produits phytosanitaires. De plus, la sensibilisation aux
produits est réalisée auprès des jeunes exploitants à travers
les formations DIA (Dotation à l’installation en agriculture) au
démarrage de l’activité.
Aider à structurer la filière
Le président a également rappelé les priorités de la
Chambre : aider les agriculteurs à se structurer. Suite à la
crise sur les quotas qu’a connu la filière fruits et légumes
en avril, la Chambre a été mandatée par les services de la
Nouvelle-Calédonie afin de travailler sur la mise en place
d’une interprofession pour une meilleure régulation du
marché. Aujourd’hui elle consulte les professionnels pour
faire des propositions aux partenaires. Mais le président
a aussi précisé que tous les acteurs ne jouaient pas le
jeu et les a appelé à plus de responsabilité pour l’intérêt
commun. Enfin, le dernier point présentait la mise en place
d’un syndicat agricole sur le modèle de la FNSEA.
La Calédonie Agricole 119
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MISSION
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Focus sur la mission
découverte du milieu professionnel métropolitain
et du Salon International de l’Agriculture 2009
A l’initiative de la Chambre d'agriculture, une délégation composée de 6 agriculteurs
et de 2 techniciens s’est rendue en France, du 15 au 28 février 2009, pour découvrir,
comprendre, échanger avec le milieu professionnel métropolitain, avec des
responsables agricoles… Par ailleurs, cette période coïncide systématiquement avec
le Salon International de l’Agriculture, à Paris et, pour cette année, avec le Salon
International du Machinisme Agricole, à Villepinte.
12
La Calédonie Agricole 119
Présentation
des objectifs de la mission
Cette mission, conduite par Guy Monvoisin, vice-président de la
Chambre d’agriculture, mise sur pied par Yannick Couete directeur
de la Chambre d’agriculture et Thierry Vanhaecke responsable du
pôle formation et chargé du dossier syndicat agricole a été dense
et très riche. Elle avait pour ambition d’être un véritable voyage
d’étude pour les organisations professionnelles agricoles.
Ainsi la mission a été décomposée en 3 temps, le premier, avec
un travail sur Paris ; le second, avec des échanges avec des
agriculteurs, des organisations agricoles du département du
Maine-et-Loire, et enfin, le troisième, avec un retour sur Paris pour
assister au Salons Internationaux de l’Agriculture.
Les objectifs principaux ont largement été atteints :
• rencontrer des professionnels agricoles en charge d’organisations
professionnelles
• visites et échanges avec des agriculteurs
• découverte de la métropole et des Salons de l’Agriculture
• renforcement des liens privilégiés entre la Chambre d’agriculture
du Maine-et-Loire et la Maison de la Nouvelle-Calédonie.
Retour sur les échanges et visites
En moins de 15 jours, les 8 membres du groupe ont :
• obtenu 8 rencontres avec des structures et organismes nationaux
• participé à 13 réunions de travail sur des problématiques départementales (avec la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire)
• échangé avec les agriculteurs, lors de visites d’exploitation
• découvert 5 salons et marchés
• assisté au discours de Nicolas Sarkozy, Président de la République
Française, sur l’avenir de l’agriculture, à Daumeray (Maine-et-Loire),
le 19 février 2009.
Voici quelques passages marquants dans le discours du Président de
la République :
prix agricoles ont été divisés par deux et dans le même temps,
le prix de nos aliments n’ont baissé que de 14 %. La valeur
doit être mieux partagée dans notre pays.
Que les choses soient claires, une profession qui ne voit pas
des jeunes la rejoindre est une profession qui meurt. La question de l’installation des jeunes agriculteurs, c’est non négociable, parce qu’il en va de l’avenir de l’agriculture dans notre
pays.
La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires a
fait l’objet d’un accord sous présidence française, au niveau
européen, sur les bases de l’accord sorti du Grenelle de l’Environnement.
Je veux particulièrement remercier le monde de l’agriculture
d’avoir joué le jeu du Grenelle de l’Environnement. Ce n’était
pas évident.
Et le monde de l’agriculture a fait preuve d’ouverture, d’intelligence, de modération, en comprenant que le respect de
l’environnement, c’est d’abord la défense de la santé de ceux
qui vivent sur les exploitations.
Je le dis d’ailleurs aux défenseurs de l’environnement, les
premières victimes d’un environnement qui ne serait pas respecté, ce serait d’abord les agriculteurs qui entrent en contact
direct de tout ceci.»
«Un agriculteur, c’est d’abord, et je ne me lasserai jamais de le
dire, un entrepreneur, qui ne compte pas ses heures, qui porte
la responsabilité d’investissements importants, qui doit relever
quantité de défis humains, financiers, techniques, administratifs
considérables. Pour être agriculteur, il faut être passionné et il faut
être travailleur.
Il faut protéger les intérêts de l’agriculture en Europe et dans le
monde.
L’agriculture française est un atout économique majeur. Je combattrai toute tentative de ravaler les agriculteurs au rang «d’aimables jardiniers de la nature».
Il y a quelque chose qui est inadmissible. En près de 40 ans, les
Nicolas Sarkozy – Président de la République Française
La Calédonie Agricole 119
13
MISSION
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Les principaux
enseignements
de la mission
Le 6 juin dernier, la délégation calédonienne s'est retrouvée pour valider le
rapport de mission et surtout pour tirer
les enseignements et les pistes de réflexion pour la Nouvelle-Calédonie. Les
points suivants donnent la synthèse de
ce travail, pour les visites et échanges
les plus significatifs.
 La Maison
de la Nouvelle-Calédonie
La Maison de la Nouvelle-Calédonie
représente un partenariat essentiel,
incontournable
pour
la
Chambre
d’agriculture, notamment dans le cadre
de l’organisation du Salon International
de l’agriculture de Paris, et pour tous les
ressortissants de Nouvelle-Calédonie,
c’est en quelque sorte «notre ambassade».
L’ensemble des participants à cette mission
les remercie très sincèrement pour tout
l’accueil, l’appui et l’accompagnement que
ses salariés ont témoigné avec efficacité et
simplicité.
Visite de la Maison de la Nouvelle-Calédonie
de 35 ans. Il compte 50 000 jeunes répartis
en structures de réflexion et de décision décentralisées, les syndicats locaux.
La FNSEA est un partenaire important dans
la dynamique actuelle, en Nouvelle-Calédonie. C’est la structure la mieux organisée
en France. S’affilier à la FNSEA est une garantie de professionnalisme, d’autonomie
et d’impartialité. C’est aussi la force de
tout un réseau. Il y a nécessité de poursuivre ces relations, de faire partie de ce
dispositif. Un projet de convention avec la
FNSEA doit être validé pour conforter nos
engagements et nos moyens respectifs sur
ce dossier d’actualité.
Cette dynamique ne doit pas être perdue
de vue. Il est probable que la section jeune
des futurs syndicats d’exploitants agricoles
aboutisse à terme à la création du syndicat
jeune, à l’image des jeunes agriculteurs.
En effet, les jeunes sont les responsables
de demain ! Il faut donc travailler vers les
jeunes, dans les écoles agricoles. Il faut
aussi expliquer le syndicalisme, en parler.
 Le syndicalisme agricole :
Regroupant 70% des agriculteurs français,
la FNSEA rassemble, depuis 1946, toutes
les régions et toutes les productions
Plus spécifiquement, les Jeunes agriculteurs
(JA) est le seul syndicat professionnel composé exclusivement de jeunes âgés de moins
La Calédonie Agricole 119
 Les services
de remplacement
Depuis plus de 30 ans, les services de
remplacement sont des outils à la disposition du monde agricole. Implantés
localement, ils apportent un service de
proximité, rapide, en substitut de l'exploitant, de son conjoint, ou en absence
d'aide familiale.
En cas de grave problème de santé, d'un
Echanges avec la FNSEA lors du Salon congé maternité ou paternité, d'une
International de l’agriculture période de formation, d'une prise de
responsabilité ou tout simplement pour
prendre des vacances, ils assurent la
Nous avons également été marqué par :
• le fait que les politiques s’adressent systé- continuité de l'entreprise agricole en
matiquement à la FNSEA pour toute question toute compétence. Les services de remplacement confortent le projet de chaque
ayant trait à l’agriculture
• le poids et l’importance de la formation des agriculteur. En outre, ils sécurisent l'engagement dans le métier.
responsables agricoles
• la forte crédibilité de la FNSEA
• la structuration pyramidale de la FNSEA, pour
être une force de proposition dans l’unité
• des moyens humains importants
• les moyens pour appuyer les responsables
En Nouvelle-Calédonie, l’enjeu est de créer
des syndicats locaux et d’avoir les moyens
de les faire fonctionner.
FNSEA et Jeunes Agriculteurs
14
agricoles. La FNSEA unit, autour d’une
agriculture innovante, citoyenne et durable,
des paysans.
Franck Laur et Nicolas Fischer, directeur et président de la
Fédération Nationale des services de remplacement
Ce principe est remarquable. La solidarité
entre les agriculteurs permet de faciliter
le métier. Il sera certainement difficile de
le décliner en Nouvelle-Calédonie. Il y a
cependant des pistes à explorer pour aider
les agriculteurs, en ayant recours à des
jeunes en formation agricole, par exemple.
Ce serait aussi un excellent moyen pour
valoriser les jeunes et les accompagner
pour l’installation à la terre.
Il faut conforter
la transmission par une
vraie politique,
créer un fichier cédant repreneur…
 Les coopératives agricoles
 La Chambre d’agriculture
du Maine-et-Loire
Le relai de la Chambre d’agriculture du
Maine-et-Loire pour l’organisation de
notre mission dans ce département a été
exceptionnel. Aussi, il est question de
partenariat, d’échanges privilégiés.
Au centre, Laurent Damour, directeur de la
Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire
 L’enjeu de l’installation
Les enjeux sont les mêmes, en France
et en Nouvelle-Calédonie : installer
des jeunes et favoriser la transmission
de l’exploitation. Se former avant
l’installation est aussi une priorité. En
Nouvelle-Calédonie, le point Installation,
créé en juillet 2008, est donc essentiel.
Christian Petiteau, responsable du pôle
entreprise Chambre d'agriculture 49
Coopérative la Reinette Fruitière
Les coopératives agricoles, telles qu’elles
ont été présentées, ont le mérite d’être
souvent le seul outil professionnel pour
«sauver» les agriculteurs face aux lois du
marché, pour garder les marchés, ne pas
disparaître. Dans ce cadre, les petits et
moyens agriculteurs peuvent continuer
à exploiter, à produire. Il est important
d'avoir un esprit coopératif !
 La Société d’Aménagement
Foncier et d’Etablissement Rural
(SAFER) et la gestion du foncier
agricole
La SAFER :
• est un acteur de premier plan de l’installation
• oriente les terres agricoles disponibles vers
des projets conformes au projet agricole départemental (PAD)
• permet une présence de l’agriculture autour
des villes et vers le littoral
• aide les collectivités dans leur politique
foncière
• libère les emprises foncières pour la réalisation d’infrastrutures, de zones d’activité,
d’habitat et de loisirs par la collectivité
• soutient les projets qui donnent vie au mi-
lieu rural…
Doit-on créer une SAFER en Nouvelle-Calédonie pour gérer le foncier ?
Tout comme en Métropole, il faudra privilégier l’installation en agriculture, garder la
vocation agricole du foncier. Mais il existe
ici un problème de mise à disposition des
terres.
L’intérêt de la SAFER réside aussi dans
son droit de préemption. Il faudrait aussi
envisager les moyens complémentaires
pour permettre aux agriculteurs d’avoir
accès au foncier : type de mise à disposition,
système de crédit, système d’imposition
des terres non mises en valeur, etc. De
nombreuses pistes de travail...
 Les visites d’exploitations
agricoles et les échanges avec
les agriculteurs
Finalement «on est proche d’eux, même
à 22 000 km. Ils sont comme nous». «Les
échanges ont été très riches, très chaleureux», «on a vu comment ils travaillent».
«On est chanceux ici (le froid, la concurrence, le poids de l’administratif, de la réglementation…)».
«On parle le même langage (celui de la
terre, des paysans !), mais on peut dire
qu’ils ont aussi une très bonne maîtrise
technique, et aussi une bonne formation
de base.»
Echanges avec un des gérants du GAEC Naulet.
La Calédonie Agricole 119
15
MISSION
 Les Marchés d’Intérêt National
 Les salons internationaux de Paris
Le Marché d’Intérêt National d’Angers est à notre échelle, celui de
Rungis est à l’échelle de l’Europe ! Celui d’Angers donne des idées
sur la nécessaire évolution du marché de gros de Nouméa. C’est
un bel outil, qui fonctionne bien.
Au-delà des clichés sur la France et l’Europe, ces salons sont des
vitrines de ce qui se fait de mieux. Exemple : 600 000 FCFP pour une
génisse vendue en boucherie. Le SIA est un salon professionnel mais
aussi un salon grand public. Il permet aux citadins de voir l’agriculture.
C’est l’agriculture qui vient dans la ville.
(Angers et Rungis)
Entrée du Marché d’Intérêt National du Val de Loire.
Le stand de la Chambre d’agriculture
au Salon International de l’Agriculture de Paris.
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r
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int
L’avis de
Stephen Moglia sur
cette mission :
Yvan Poirier (CCJA de Baugé) – David Chenevier – Audrey Garin – Stephen Moglia
Ce qui a plu
à Audrey Garin :
«Pour moi, ce sont les services de remplacement. C’est super de
pouvoir se libérer et d’avoir quelqu’un de confiance qui prenne
le relais sur son exploitation. En plus, cela a aussi l’avantage de
permettre à des jeunes de s’intégrer dans le milieu agricole, et de
les mettre éventuellement à la terre.»
16
La Calédonie Agricole 119
«Ce qui m’a marqué, c’est la structuration du monde
agricole, en France. Il faut s’en inspirer, pour avoir une
meilleure reconnaissance des professionnels. Cette
mission a créé des liens forts, il faut les poursuivre.
Cette structuration est indispensable pour une
valorisation de notre métier, être reconnu auprès
des consommateurs pour nos productions saines et
accessibles à tous. Nous avons besoin de redynamiser
l’agriculture. Il faut en faire la promotion, auprès des
jeunes, en organisant des journées portes ouvertes
dans nos exploitations, en étant plus présents lors des
jeudis du centre-ville à Nouméa. Mon message est :
vivre de notre métier, fédérer la profession, reconnaître
le vrai professionnel, être maître de son destin».
PRODUCTION VÉGÉTALE
Le Groupement
des serristes
A l’heure où l’on entend tout et n’importe
quoi sur l’utilisation des produits
phytosanitaires, nous nous proposons
de vous présenter un groupement
de producteurs qui n’a pas attendu
l’emballement des médias pour travailler
sur la protection de leurs cultures.
Entretien avec Jean-Baptiste Marchand,
maraîcher sur Païta et président du
Groupement de Défense des Cultures
Sous Abris de Nouvelle-Calédonie (GDCSA)
18
La Calédonie Agricole 119
Quelles ont été les motivations pour la
création du groupement ?
Vers le milieu des années 2000, les serristes ont du faire face
à deux préoccupations majeures, la nécessité de faire évoluer
leurs pratiques pour réduire leur consommation de produits
phytosanitaires en s’orientant vers la protection biologique
intégrée, mais également l’arrivée du virus du TYLC en
Australie. En effet, compte tenu de l’importance des échanges
avec notre grand voisin, dès cette époque il est devenu évident
qu’il fallait se préparer à son arrivée en Nouvelle-Calédonie. A
l’initiative de Laurent Desvals qui était à la station maraîchère
de St Louis, nous nous sommes regroupés en 2005, pour faire
face à ces enjeux.
Cependant, suite au départ de son initiateur, le groupement
a connu un flottement dû à l’absence d’appui de personne
ressource externe. La dynamique du groupement a donc
réellement été lancée suite au recrutement par la province
Sud d’un entomologiste spécialiste de la protection biologique
intégrée à la Réunion.
Quels sont les moyens du groupement ?
Avec le soutien financier de la province Sud, le groupement a
pu embaucher un technicien chargé du suivi des adhérents. Le
groupement dispose également de tout un fond documentaire
(livres, revues,..). La démarche de promotion de la protection
biologique intégrée du groupement s’appuie également sur
la biofrabrique de St-Louis dont la mission est de produire
les
fameux auxiliaires dont nous avons besoin.
Quelles sont les actions mises en œuvre
par le groupement ?
Le technicien du groupement passe en moyenne une fois par
semaine chez chaque adhérent afin de suivre les différentes
productions. Sa mission consiste à suivre l’état sanitaire des
cultures afin de conseiller au mieux sur les actions correctives à déclencher. A ces missions de diagnostic conseil, se
rajoute un accompagnement pour la mise en œuvre de la
protection biologique intégrée.
Les membres du groupement expérimentent sur leurs exploitations des méthodes de luttes alternatives à l’utilisation de
produits phytosanitaires chimiques. Le groupement a donc
également un rôle d’appui à l’innovation agronomique sur les
exploitations.
Notre technicien a également en charge la formation des
adhérents sur les mesures de prophylaxie à mettre en place
sur les exploitations. Cette formation continue s’appuie sur
notre fond documentaire à la disposition de l’ensemble des
adhérents.
Enfin, le groupement oeuvre auprès des autorités
compétentes pour demander l’importation d’auxiliaires,
de produits de lutte biologique et de matériel biotechnique
(piège, phéromone,…).
Faut-il avoir obligatoirement une
exploitation sous serre ?
Le groupement de défense des cultures ne se limite pas
aux cultures sous abris, notre objectif est de promouvoir la
protection biologique intégrée à l’ensemble des cultures.
Certains de nos adhérents n’ont pas de serre et notre
technicien les conseille sur de la PBI en plein champs, comme
par exemple pour la lutte contre le charançon des bananiers
par piégeage.
Quelles sont les modalités d’adhésion
au groupement ?
L’adhésion annuelle au groupement est fixée à 30 000 F afin
M. Marchand
La Calédonie Agricole 119
19
PRODUCTION VÉGÉTALE
de s’assurer de la réelle volonté de ses membres à mettre
en œuvre la protection biologique. Ce montant peut paraître
élevé mais il doit être mis en relation avec l’ensemble des
actions proposées aux adhérents.
Aujourd’hui, il n’y a pas d’exigence technique spécifique
pour être adhérent, cependant pense que l’on devrait
exiger d’être en Agriculture Raisonnée pour faire partie du
groupement. En effet la démarche Agriculture Raisonnée par
son approche globale de la gestion de l’exploitation est un
pré-requis indispensable à la mise en œuvre de la protection
biologique intégrée.
Aujourd’hui que pèse le groupement
dans l’agriculture calédonienne ?
Notre groupement représente 90% des surfaces sous abris,
un chiffre d’affaire d’environ 700 millions de francs et le
plus gros employeur agricole avec plus de 200 salariés. Pour
illustrer ces chiffes, on peut dire par exemple que plus de
7 tomates sur 10 produites en Nouvelle Calédonie le sont
par les membres du groupement. Mais on trouve aussi des
horticulteurs (Roses...) et des producteurs de plein champ
qui cultivent de la banane, de l’aubergine, du melon,etc.
Quels sont vos objectifs pour les
années à venir ?
La forte médiatisation de la problématique des pesticides
en Nouvelle-Calédonie nous montre combien nous devons
continuer à travailler sur l’amélioration permanente de nos
techniques de lutte contre les ravageurs. Le groupement a
démarré essentiellement avec des serristes car c’est plus
facile pour commencer la protection biologique intégrée, mais
nous devons transférer ces techniques vers le plein champ.
L’arrivée du TYLC en 2008 et la mission de Messieurs Hanafi
et Boulard, ont mis en avant la nécessité d’adapter nos
infrastructures pour les rendre imperméables aux entrées
d’insectes. Ces modifications de nos serres vont nous
amener à repenser la gestion du climat sous nos abris,
ce qui représente un grand challenge compte tenu de nos
conditions météorologiques (température et hygrométrie) et
du coût de l’énergie en Nouvelle-Calédonie.
Pour finir, nous souhaitons obtenir une reconnaissance des
techniques que nous mettons en œuvre, ce qui passera par
un signe officiel de qualité. Ce signe de qualité «PBI» sera en
fait une adaptation du référentiel de l’Agriculture Raisonnée
qui nous sert de socle, auquel se rajoute un chapitre
d’exigences spécifiques aux techniques de la protection
biologique intégrée.
20
La Calédonie Agricole 119
Bilan du passage à la PBI
sur l’exploitation «Le Paysan»
Depuis que nous avons commencé à modifier notre gestion de la
protection de nos cultures, on ne peut pas dire que nous ayons
connu des pertes de rendements mais par contre nous travaillons
différemment. En effet il a fallu revoir l’organisation du travail
compte tenu de l’importance du temps dédié à l’observation
des cultures. Par exemple pour le thrips sur poivron, la mise en
place de mesures de prophylaxie comme le paillage du sol et la
mise en place de filet «insect-proof» nous a permis de passer
d’un traitement semaine à moins d’un par mois. Aujourd’hui nos
interventions chimiques sont très ciblées et limitées car nous
avons appri à gérer les populations de ravageurs : c’est quand il
n’y a aucun ravageur que l’on doit s’inquiéter.
En conclusion, on peut dire que nos coûts de production ont
augmenté au début, compte tenu des aménagements et de la
phase d’apprentissage de nouvelles méthodes de travail. Mais
sur le moyen terme, nous sommes gagnants car nous sommes
moins dépendants des produits phytosanitaires.
PRODUCTION VÉGÉTALE
Audit
Agriculture
Raisonnée :
Comment ça marche?
Depuis le mois de janvier
2009, Stephen Battaglia,
intervenant à la Chambre
d'agriculture réalise des audits
conseils dans les exploitations
adhérentes au groupement de
défense des signes de qualité
des productions végétales.
Voici un descriptif du
déroulement type d’un audit.
22
La Calédonie Agricole 119
8h. La voiture de la Chambre d'agriculture
arrive sur l’exploitation, l’heure du diagnostic est
arrivée. Avant de commencer, Stephen précise que toutes les
informations qu’il va entendre sont totalement confidentielles.
Une clause de confidentialité lui interdit de divulguer toute information à un
tiers.
8h15. Contrôle des documents administratifs.
L’audit débute par le contrôle d’un certain nombre de
documents que l’exploitant a soigneusement préparés : plan de
l’exploitation, attestations de formation, déclaration CAFAT des
salariés, autorisation de captage d’eau, cahier d’enregistrement
des apports d’engrais et de produits phytosanitaires, analyses de sols,
factures d’achats des engrais et produits phytos etc. Stephen «épluche»
les documents, pose de nombreuses questions, vérifie le respect des
doses, les délais avant récolte, la conformité entre les achats et les usages
d’engrais, etc. L’objectif est d’identifier les points sur lesquels il est possible
de s’améliorer, le contrôleur rappelle donc certaines exigences du cahier des
charges et formule de nombreux conseils.
9h30. C’est l’heure de se dégourdir
les jambes...
Stephen demande à voir le local Phyto. Il vérifie
que les produits sont conservés dans de bonnes
conditions (lire encadré) et interroge l’exploitant sur l’utilisation
qu’il fait de chaque produit. Stephen précise que «les produits
phytosanitaires non utilisables et non homologués» doivent être
rangés à part et clairement identifiés. Ensuite, Stephen jette un
œil au pulvérisateur, un étalonnage sera certainement nécessaire
pour assurer la bonne utilisation de cet outil (lire encadré).
Stephen demande maintenant à voir le vestiaire de rangement
des équipements de protection pour les utilisateurs de produits
phytosanitaires. Il vérifie l’état de propreté de la combinaison,
l’état du filtre, des gants et des lunettes, questionne l’exploitant
sur l’utilisation de ces équipements et informe du bon usage des
filtres pour le masque.
Après la partie phytosanitaire, les conditions de stockage et
d’utilisation des engrais sont également vérifiées. L’auditeur
contrôle le respect du cahier des charges : «ne pas stocker
d’engrais liquide dans un réservoir enterré», «disposer d’aires
de stockage des engrais solides stabilisées, couvertes,
séparées des matières dangereuses et des produits destinés
à la consommation», «disposer du matériel d’épandage adapté
aux types de fertilisants épandus».
Stephen n’oublie pas de passer un peu de temps sur l’aire de
remplissage du pulvérisateur. Il précise, si ceci n’est pas en vigueur,
qu’il est indispensable d’assurer la discontinuité hydraulique lors
du remplissage. Par ailleurs, il note que «la meilleure façon de
gérer les fonds de cuve, c’est de ne pas en avoir. Cependant,
certains pulvérisateurs présentent toujours un fond résiduel qu’il
convient de diluer puis d’épandre sur la parcelle traitée».
Diagnostic des pulvérisateurs
Les adhérents du syndicat de défense des signes de qualité
des productions végétales ayant réalisé un audit bénéficient
d’un étalonnage de leurs pulvérisateurs. Cet étalonnage,
indispensable pour la réussite de tout traitement est obligatoire
pour l’obtention de la certification. Il est réalisé par Stephen
BATTAGLIA.
Rappel de la règlementation
relative au stockage de produits
phytosanitaires
Extrait de l’article 26 de la délibération n°335 du 11 août 1992
relative aux produits phytosanitaires
à usage agricole :
«Conserver les produits dans leur emballage d’origine dans
des locaux fermés à clef, à l’écart de tout aliment. Ces locaux
doivent être frais et ventilés pour éviter l’accumulation de
vapeurs.»
L’exigence 26 du cahier des charges de l’Agriculture
Raisonnée précise que ce local doit être réservé à ce seul
usage, être équipé d’un sol étanche et d’une réserve de
matière absorbante. De plus, les produits doivent être rangés
par catégories (insecticides, fongicides, etc.) et les consignes
de sécurité clairement affichées à l’entrée.
Les plaques engluées jaunes sont d’excellents outils d’aide à la décision. Elles
permettent d’éviter les traitements systématiques, interdits en Agriculture Raisonnée
La Calédonie Agricole 119
23
PRODUCTION VÉGÉTALE
10h30. On n’oublie pas les déchets.
Le cahier des charges de l’Agriculture Raisonnée prévoit
aussi une amélioration de la gestion des déchets.
Stephen demande à l’exploitant quels types de déchets il produit
et comment il les gère. Stephen précise : «il est interdit de brûler les
déchets…», «au minimum, les déchets spéciaux (huile, batterie…)
doivent être triés… », «la meilleure solution est d’apporter les
déchets à la déchèterie… ». Le producteur s’interroge concernant la
gestion des PPNU (Produits Phytosanitaires Non Utilisables), Stephen
conseille : «dans l’attente d’une filière d’élimination, ces produits
doivent être conservés dans le local phyto, séparés des produits
utilisables et clairement identifiés».
11h. C’est terminé ! Après 3 heures
d’audit, l’ensemble de l’exploitation a été passée au
crible. Le contrôle technique est terminé, Stephen
fait un premier bilan, formule des conseils. Un
rapport d’audit sera envoyé à l’exploitant dans les 10 jours. Ce
rapport mentionnera les points forts de l’exploitation, les écarts
par rapport au cahier des charges de l’Agriculture Raisonnée
et les points d’amélioration prioritaires. L’exploitant n’a pas
passé 3h très agréables mais elles lui auront permis d’avoir un
regard extérieur critique et de bénéficier des conseils avisés de
Stephen. Si l’exploitant met en application ces conseils, demain,
les produits pourront porter le logo de l’Agriculture Raisonnée.
Les analyses de terre sont obligatoires dans le cadre de l’Agriculture
Raisonnée.
Deux agences de communication
pour la création d’un logo
Deux agences de communication (Cyclone et Push & Pull)
sont actuellement mises en concurrence pour créer le logo
qui permettra d’identifier les produits certifiés «Agriculture
Raisonnée». Ce logo ne pourra être utilisé qu’après l’audit
externe réalisé par un organisme de contrôle indépendant,
compétent et impartial.
Des exigences supplémentaires
pour les exploitations en
polyculture-élevage
Afin d’assurer l’absence d’interaction «négative» entre les
productions animales et végétales, la partie «animale»
des exploitations en polyculture élevage est également
contrôlée.
Pour les exploitations utilisant des tiquicides, l’auditeur
vérifie : l’enregistrement des apports, le respect des doses
et des conditions d’usage, l’état du réservoir, etc.
Par ailleurs, pour toutes les productions animales (porc,
lapin, volaille, etc) l’auditeur contrôle le respect de la
règlementation en vigueur.
Les sacs d’engrais doivent être rangés sur palette sur une aire de stockage couverte.
24
La Calédonie Agricole 119
PRODUCTION VÉGÉTALE
L’Agriculture
Biologique
en Nouvelle-Calédonie est semée
et s’apprête à lever…
Suite aux différentes actions
de sensibilisation menées
par la CPS (Secrétariat de la
Communauté du Pacifique),
la Chambre d’ agriculture
et Arbofruits, l’Agriculture
Biologique commence à émerger.
26
La Calédonie Agricole 119
La Chambre d’agriculture et Arbofruits fédèrent aujourd’hui les
producteurs souhaitant valoriser une production qui applique les règles
et principes de la «NORME OCEANIENNE D’AGRICULTURE BIOLOGIQUE».
Cette démarche originale implique également les consommateurs
intéressés par la démarche Bio, permettant ainsi de créer des espaces
d’échange, de discussion avec les agriculteurs.
La Norme Océanienne d’Agriculture Biologique
(NOAB)
La NOAB a été créée par le Groupe de Travail Régional sur
l’Agriculture Biologique et le Secrétariat Général de la Communauté
du Pacifique (CPS).
Le SPG :
un outil pour la certification des
productions biologiques calédoniennes
Les SPG (Système Participatif de Garantie) ont été développés dès
les années 70 en Métropole par l’association Nature & Progrès.
Par ailleurs, on observe depuis une dizaine d’années des initiatives
similaires aussi bien dans les pays en développement (Keystone
en Inde, Ecovida au Brésil,…) que dans les pays industrialisés
(Organic Farm NZ en Nouvelle-Zélande, Certified Naturally Grown
aux Etats-Unis,…).
La Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture
Biologique (IFOAM) a organisé en 2004 un atelier sur les systèmes
de certification alternatifs développés par les producteurs ne
pouvant accéder aux coûts d’une certification par un organisme
tiers. Cet atelier a permis de définir le concept de SPG et ses
éléments de base : participation, vision commune, transparence,
confiance, horizontalité. Les SPG se distinguent d’une certification
par un tiers par une implication directe des acteurs de la filière dans
le processus de certification. En effet les enquêtes de certification
sont menées par une association regroupant des producteurs
et des consommateurs. Les SPG répondent aux exigences
de garantie des consommateurs mais les impliquant en plus
dans l’exercice difficile de la certification.
Le producteur est associé dans un objectif de compétence
technique. L’appréhension de voir surgir des conflits d’intérêts
ou des problèmes de connivence existe. Pour répondre à
ces risques de dérive, les pierres angulaires d’un SPG sont :
la confiance entre les acteurs impliqués et la composante
«consommateurs» qui est primordiale en termes de
transparence, et de solidarité.
Dans un souci de compétence et d’intégration aux
démarches qualité déjà engagées sur le territoire, le schéma
de certification participatif développé pour ce projet intègre
en son sein un organisme de contrôle tiers et indépendant
pour en contrôler son bon fonctionnement.
 : «Les Systèmes participatifs de garantie sont des systèmes d’assurance
qualité orientés localement. Ils certifient les producteurs sur la base d’une
participation active des acteurs concernés et sont construits sur une base de
confiance, de réseaux et d’échanges de connaissances.» Définition des SPG
d’après l’IFOAM.
Des visites de terrain réalisées par la Chambre d'agriculture et Arbofruits ont déjà été l’occasion de rencontres et d’échanges entre producteurs dans
l’esprit des SPG.
Plus d'info
La Norme Océanienne
d’Agriculture Biologique
Cette Norme, reconnue internationalement, a pour vocation de servir de base
à la mise en place de la certification et
la labellisation des productions biologiques en Océanie. Elle constitue ainsi un
cahier des charges reconnu internationalement, au même titre que le cahier des charges
Agriculture Biologique utilisé en Métropole.
La norme océanienne d'agriculture biologique (NOAB)
est téléchargeable sur internet :
http://www.spc.int/lrd/New_LRD_Publications.htm
ou http://ifoam.org/partners/projects/pacific.html
Pour plus d’information sur les systèmes participatifs
de garantie (SPG), consultez le site d’IFOAM
http://www.ifoam.org/about_ifoam/standards/pgs.html
La Calédonie Agricole 119
27
PRODUCTION VÉGÉTALE
À la rencontre
des différents acteurs intéressés par
le projet d’Agriculture Biologique
Plusieurs réunions ont été organisées sur une grande
partie du territoire pour rencontrer les producteurs
intéressés par une labellisation «biologique» et les
consommateurs souhaitant soutenir cette démarche.
Ces différentes rencontres accompagnées de visites sur
le terrain ont permis de sensibiliser les interlocuteurs sur
la certification participative et la NOAB. Ces premières
visites de champs conduites selon les principes de
l’agriculture biologique, ont permis de mettre en évidence
certaines problématiques techniques spécifiques à ce
mode de production (voir encadré).
Actuellement, quatre groupes se sont constitués sur la
grande terre (Grand Nouméa, Bourail, Houaïlou et Koné) et
deux groupes sont en cours de création sur Maré et Lifou.
Des réunions avec les producteurs ont permis de discuter
de la Norme et de s’en approprier le contenu.
Problématiques
soulevées par les agriculteurs
La Nouvelle-Calédonie, par son contexte pédoclimatique d’île
tropicale est soumise à un certain nombre de contraintes pour
la production agricole. Les rencontres avec les producteurs
intéressés par la démarche d’agriculture biologique ont été
l’occasion d’échanges sur les problématiques particulières à la
production biologique en Nouvelle-Calédonie.
L’une des principales contraintes est liée à la pression constante
des ravageurs de culture, par exemple la Chrysomèle ou la
Cochenille farineuse et des adventices, en particulier pendant
la saison chaude des pluies.
Face à ces difficultés, les agriculteurs développent des solutions
28
La Calédonie Agricole 119
avec plus ou moins de succès. La diversité du réseau des
producteurs intéressés par l’agriculture biologique constituera
sa plus grande richesse. Le partage et l’échange des différents
savoir faire (savoirs traditionnels, «recettes de grand-mère»,
expériences empiriques) constituent un élément de base
important du SPG et certainement l’une des clés de la réussite
de l’agriculture biologique.
C’est par la compilation de ces savoirs techniques et par la
mise en place de partenariats entre les producteurs «bio» et les
centres de recherche de Nouvelle-Calédonie, que l’agriculture
biologique calédonienne pourra surmonter les contraintes
agronomiques à son développement.
Des réunions avec les producteurs ont été organisées pour décrire le Système Participatif de
Garantie.
Une association en place
avant la fin d’année
La dynamique créée va se structurer
dans la deuxième partie de 2009, sous
la forme d’une association regroupant
toutes les personnes et organismes souhaitant s’impliquer dans la démarche de
certification (associations, consommateurs, producteurs, transformateurs, distributeurs,…).
La création de l’association va permettre
de mieux identifier les besoins notamment
en termes d’animation territoriale et
locale. De plus, le regroupement des
producteurs va contribuer à faire remonter
des besoins pressants d’appui technique.
Cette association devra adhérer dans un
deuxième temps au syndicat de défense
des signes de qualité des productions
végétales,
dans
l’optique
d’une
reconnaissance officielle par l’Organisme
de Gestion des signes officiels de qualité.
En synthèse
A l’image de la préparation d’un sol
vierge pour son utilisation en production
agricole, la démarche de mise en place
de la filière d’Agriculture Biologique a
fini son défrichage avec l’identification
des premiers acteurs motivés par le
développement du projet. Le terrain est
actuellement en cours de préparation
compte tenu de ressources disponibles.
Cependant si une première étape vers le
développement d’une filière biologique
est en train d’être franchie avec la mise en
place d’une certification accessible pour
tous, cette filière ne prendra réellement
son essor qu’à condition d’être fortement
soutenue.
En effet le développement de l’agriculture
biologique est lié à la mise en œuvre d’une
série de mesures fortes par les pouvoirs
publics :
• Adaptation de l’offre de formation dans
les lycées agricoles, les CFFPA / CFA et les
MFR.
• Favoriser prioritairement l’installation
des agriculteurs biologiques sur des
zones sensibles aux risques de pollutions
comme les périmètres de protection des
captages d’eau potable.
• Encourager les conversions par des
aides attractives afin d’inciter
les agriculteurs à faire ce choix
de production plus respectueux
de l’environnement et créateur
d’emplois.
• Mise en place de bonification
des aides aux investissements
ainsi que des aides au maintien de
l’agriculture biologique.
• Mise en place d’un suivi
technico-économique
adapté
aux spécificités de l’agriculture
biologique pour accompagner les
agriculteurs en conversion.
• Mise en place d’expérimentation
sur l’agrobiologie par les instituts
de recherche, pour augmenter la
capacité d’innovation de ce mode
de production. De nombreux axes
sont à explorer pour résoudre les
problèmes techniques, toutes ces
avancées profiteront également
à l’agriculture conventionnelle
dans son objectif de réduire sa
dépendance vis-à-vis des intrants
de synthèse.
• Soutien à l’accès à la certification
pour l’ensemble des agriculteurs
du territoire.
La Calédonie Agricole 119
29
PRODUCTION VÉGÉTALE
Etude de cas
Création du Groupe Local de Lifou.
La Chambre d’agriculture et Arbofruits ont organisé une tournée sur le terrain
auprès des producteurs intéressés par la démarche biologique (principalement
des producteurs de vanille).
Suite à la formation «Récolte et échaudage de la vanille» organisée chez un
producteur de Wé, une réunion entre agriculteurs a été menée.
Puis deux autres réunions se sont tenues en présence de producteurs, de
représentants de la Province, du CFPPA, de la Chambre et d’Arbofruits. Au cours
de ces rencontres, les exigences de la production végétale de la Norme ont été
discutées.
• Une réflexion a été engagée sur la gestion des écosystèmes et la reconnaissance du
système de culture traditionnel mélanésien. La nécessité de recueillir et valoriser les
savoir faire ancestraux a été abordée sur des thèmes comme la conservation des sols et
la lutte contre les ravageurs/adventices/maladies.
• Des points particuliers ont été aussi soulevés sur la nécessité de garantir des intrants
garantis sans OGM et de développer une politique de limitation de l’importation de produits phytosanitaire sur les Iles. Les représentants de la PIL ont apporté leur soutien à la
démarche, notamment compte tenu de l’enjeu de la conservation de la qualité des eaux,
ressource particulièrement fragile sur les Îles. "Lifou est une île condamnée au bio" a
souligné un participant.
Les prochains rendez-vous du groupe ont été fixés afin de nommer
un représentant qui participera à la fondation de l’association et
à la création des documents fondateurs du Système Participatif
de Garantie.
Les producteurs ont convenu
de se revoir pour définir les projets
à mener afin de développer l’Agriculture
Biologique sur Lifou (échanges et formations
entre producteurs, information et sensibilisation
sur la consommation locale de produits
biologiques, vulgarisation de la Norme
et pourquoi pas une traduction en
Drehu !).
30
La Calédonie Agricole 119
SYNDICALISME
A La Foa, au moment de l’adhésion des agriculteurs
Les syndicats
d’exploitants agricoles sont en marche !
Bref rappel historique
Le premier syndicat d’exploitants
agricoles reconnu par la Fédération
Nationale des Syndicats d’Exploitants
Agricoles (FNSEA) a été créé le 9 juin
dernier. Depuis, deux autres ont vu
le jour. Après de longues années de
discussion, d’hésitation, les agriculteurs
de Nouvelle-Calédonie ont choisi la voie
de l’unité pour se faire entendre.
32
La Calédonie Agricole 119
Comme l’ont souvent rappelé de nombreux agriculteurs, «ça
fait longtemps qu’on en parle, mais on ne voit rien venir». Et
pourtant, les contacts avec la FNSEA ne datent pas d’hier. C’est
en 1999, que la Nouvelle-Calédonie, par l’intermédiaire de la
Chambre d’agriculture, accueille son président, Luc Guyau.
Mais plus récemment, une mission mise sur pied conjointement
par la Chambre d’agriculture et la FNSEA a permis à AnneElisabeth Gerrebout de venir 6 mois expliquer la démarche
sur le terrain. Le contexte, les difficultés du moment faisant,
aucun syndicat n’avait pu alors sortir de terre.
Une démarche depuis 2 ans !
Depuis deux ans, un noyau d’agriculteurs principalement concentré
autour de La Foa a continué le travail. En 2008, ces agriculteurs
reprennent contact avec la Chambre d’agriculture pour demander
son soutien afin de poursuivre la démarche entreprise.
De nombreux échanges reprennent avec la FNSEA, à
Paris, permettant ainsi de continuer à faire avancer
ce «dossier».
Remforcement des échanges en février 2009
• La mission de découverte du milieu professionnel agricole menée en février 2009 par la Chambre
d’agriculture, confirme, auprès de la FNSEA nos engagements.
• De nombreuses réunions de travail ont lieu. Sont
rencontrés, les élus agriculteurs de la FNSEA chargés du dossier syndical, dans le cadre de l’Outre
Mer : Pascal Ferey et Jérôme Despey.
• Le 25 février, une partie de la délégation calédonienne est reçue sur le stand de la FNSEA à l’occasion du Salon International de l’Agriculture. Jean-Michel Lemétayer (président de la FNSEA) qui a été très
attentif à nos difficultés et nos ambitions, exprime
dès lors son soutien aux agriculteurs de NouvelleCalédonie.
Aujourd'hui, les tous premiers syndicats sont
lancés !
• La FNSEA valide en avril 2009 les modifications
des statuts du syndicat d’exploitants agricoles
(SEA), modifications nécessaires pour les rendre
applicables en Nouvelle-Calédonie. Le travail
se poursuit pour la validation des statuts de la
Fédération des SEA.
• Les agriculteurs de Boulouparis, La Foa, Farino,
Sarraméa lancent le premier SEA local, le 9 juin
dernier, à La Foa. Plus de 40 personnes de diverses
communes sont rassemblées. Tous les agriculteurs
présents adhérent au premier SEA.
• Depuis deux autres SEA ont été constitués, le 25
juin 2009 : le SEA des communes VKP, à Pouembout
et le SEA de Bourail, Moindou et Poya, à Nessadiou.
D’autres SEA vont rapidement voir le jour.
Les principes fondateurs des SEA
Le SEA est un syndicat local d’exploitants agricoles qui regroupe les
agriculteurs, toutes filières confondues, par zone géographique. Ses statuts,
validés par la FNSEA, sont simples mais ne peuvent être modifiés sans son
accord.
Parmi les objectifs de la création de SEA, il y a celui d’aboutir rapidement à la
création de la Fédération Calédonienne de SEA (FCSEA) pour :
• rassembler les agriculteurs
• agir
• informer et dialoguer.
L’unité syndicale est le fondement même du syndicat agricole majoritaire (près
de 70% des agriculteurs métropolitains sont adhérents à la FNSEA). Il n’y a
pas de politique, mais la cogestion et la notion de partenaire incontournable,
dans le paysage agricole, sont essentielles.
Les 3 premiers Syndicats d’Exploitants Agricoles
Voici la composition des trois conseils d’administration.
Le conseil d’administration du SEA de Boulouparis, La Foa, Farino, Sarraméa
Mobilisez vous !
SEA de Boulouparis - La Foa - Farino - Sarraméa
La création des SEA doit être encouragée dans toutes
les communes de Nouvelle-Calédonie. Pour cela,
les nouveaux élus au sein des SEA jouent un rôle
essentiel sur l’explication de la démarche, sachant
que la Chambre d'agriculture soutient largement
toutes les créations par :
• la mise à disposition de Thierry VANHAECKE, salarié
de la Chambre d'agriculture ayant travaillé plusieurs
années dans le syndicalisme agricole en France
• la prise en charge de la communication (courriers,
communiqués radio) accompagnant leur création.
NOM
PERRARD
BOUVIER
MOGLIA
NIEMANT
DUBUISSON
MOGLIA
ESTIEUX
PAILLANDI
BOUVIER
BOUVIER
GARIN
Prénom
David
Jean-Louis
Jean-Charles
Yves
Serge
Stephen
André
Augustin
Annick
Ghislain
Michel
Fonction
Président
Vice-Président
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier
Membre du bureau
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
La Calédonie Agricole 119
33
SYNDICALISME
David Perrard, président du SEA de Boulouparis, La Foa, Farino,
Sarraméa est intervenu à Pouembout, accompagne de JeanLouis Bouvier (vice-président du SEA) et de Jean-Claude Condoya
(membre) pour exposer la démarche.
Présentation des statuts du SEA lors de
l’assemblée générale constitutive à Nessadiou.
SEA de Voh - Koné - Pouembout
NOM
SAURAY
COURTOT
GAVEAU
BILLIET
MOGLIA
SAURAY
GUERIN
GILLES
MOGLIA
MONVOISIN
PERALDI
VIDEAULT
Prénom
Benoît
Christophe
Claude
Axel
Jérôme
Jonathan
Mauvita
Jean-Pierre
Denis
Guy
Georgie
René
Fonction
Président
Vice-Président
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier
Membre du bureau
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Création du SEA de Bourail.
SEA de Bourail - Moindou - Poya
NOM
MOULIN
PERSAN
CHANTREUX
YOSHIYAMA
TOURNIER
WEISS
THIRIET
COLOMINA
MARCIAS
LAUNAY
GAZENGEL
CHANTREUX
GILLES
BARONNET
Prénom
Guy
Kalinka
Eric
Alia
Sylvio
Arnaud
Fabrice
Michel
André
Christophe
David
Laurent
Tony
Cindy
Fonction
Président
Vice-Président
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier
Membre du bureau
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Déja près de
80 agriculteurs
adhérents !
Au 25 juin 2009, les 3 SEA
comptent 79 agricultrices et
agriculteurs adhérents, toutes
filières confondues.
A terme environ 10 SEA devraient
se fédérer au sein de la future Fédération Calédonienne des Syndicats d’Exploitants Agricoles.
Une initiative qui prend de
l'ampleur !
Le conseil d’administration du SEA de V-K-P.
Plus d'information sur le syndicalisme,
N’hésitez pas à prendre contact avec les nouveaux élus ou avec Thierry Vanhaecke au 24 31 69.
34
La Calédonie Agricole 119
RECHERCHE
Photo 1 – Adulte de Teleogryllus oceanicus de la Collection de
référence de l’IAC – SRAP (Photo Christian MILLE).
Les moyens
de lutte disponibles contre les grillons des champs
(Orthoptera, Gryllidae), importants ravageurs de la
Pomme de terre.
Christian MILLE
Entomologiste de l’Institut Agronomique néo-Calédonien
Station de Recherches Agronomiques de Pocquereux, La Foa
Depuis plusieurs années des agriculteurs producteurs de pommes de terre en
particulier, se plaignent à l’approche de la récolte de dégâts importants. Ces dégâts
sont observés sur les plus grosses pommes de terre qui sont en fait celles qui sont les
plus en surface et donc les plus exposées. Ces dégâts sont dus à une espèce de grillon.
Cet article fait le point sur les connaissances de ce ravageur ainsi que sur les moyens
de lutte disponibles actuellement.
36
La Calédonie Agricole 119
Connaissances actuelles
C’est donc depuis 1982 au moins qu’un
ravageur de ce genre est signalé en
Nouvelle-Calédonie en culture de Pomme
de Terre (Brun and Chazeau 1986). A
l’époque, c’est l’espèce Teleogryllus
commodus (Walker, 1869) qui était
signalée. Mais un spécialiste du Museum
Nationale d’Histoire Naturelle de Paris a
récemment identifié l’espèce en question
comme Teleogryllus oceanicus (Le Guillou,
1841) de l’Ordre des Orthoptères et de la
Famille des Gryllidés.
Il semble que les deux espèces coexistent
dans les mêmes habitats. Ces deux espèces
sont très proches morphologiquement et
ne sont différenciées que par les genitalias,
c'est-à-dire les appareils reproducteurs.
Il est donc possible qu’il s’agisse d’une
erreur d’identification à l’époque. Une
dizaine de spécimens collectés à La Foa
ont permis d’identifier seulement l’espèce
T. oceanicus (Photo 1).
Les deux espèces sont communes avec
l’Australie et T. commodus est aussi
présente en Nouvelle-Zélande et qui fait
dans les deux pays voisins d’importants
dégâts
essentiellement
dans
les
pâturages.
associé à un couvercle placé de telle façon qu’il permette le passage des insectes
jusqu’au son empoisonné, tout en protégeant la faune de vertébrés notamment mais
aussi pour protéger l’appât de la pluie. Deux types de pièges (Photos 2 et 3) doivent
être évalués le plus rapidement possible pour être disponibles pour la prochaine
saison de pommes de terre, ou au pire lors de la suivante.
Bien qu’utilisant un insecticide de synthèse, ce moyen de lutte reste peu dangereux
pour l’environnement puisqu’il demeure localisé, et sans aucun danger pour les
consommateurs puisqu’il n’entraîne aucun résidu dans les récoltes.
Lutte biologique : Cette lutte consiste à utiliser le champignon entomopathogène
Metarhizium anisopliae. Ce champignon découvert naturellement sous forme de
souches différentes en Australie, a été évalué et est maintenant commercialisé sous la
forme d’un insecticide biologique sous plusieurs spécialités commerciales. Ce produit
est notamment utilisé en Afrique contre le Criquet migrateur (Locusta migratoria). Un
produit commercial Green Guard®, est disponible et commercialisé en Australie. Il
serait urgent et nécessaire de tester ce produit dans les conditions néo-calédoniennes
et surtout évaluer son efficacité sur les espèces de Teleogryllus.
Moyens de lutte
Deux moyens de lutte sont connus contre
ces ravageurs, le premier est un moyen
de lutte classique utilisant un insecticide
avec un appât, le second utilisant la lutte
biologique serait à étudier.
Lutte par appâts : Il s’agit d’empoisonner
du son avec la substance active malathion
(commercialisée sous le nom produit
commercial de MALDISON 500). Pour un
kilogramme de son, on utilise 50 ml de
Maldison 500. On doit mélanger le tout
vigoureusement puis enfermer le mélange
dans un sac en plastique pendant 24
heures de manière à ce que le produit
pénètre bien le son. Le mélange peut être
ensuite utilisé en le plaçant au sol sur un
support plat en plastique par exemple
(empêchant le contact avec la terre),
Photo 2 – Premier type de piège réalisé grâce à une boîte plastique alimentaire, dans laquelle des
fentes sont réalisées pour laisser passer les grillons. A noter que ce piège doit être enfoncé dans le
sol de manière à positionner les fentes au niveau du sol
(Photo Sylvie Cazères).
La Calédonie Agricole 119
37
RECHERCHE
Photo 3 – Détail du second type de piège réalisé en tôle, qui permet de protéger
le son empoisonné, avec en insert le piège en place, avec son couvercle vissé sur
la base (Photo Sylvie Cazères).
Conclusion
Deux moyens de lutte permettraient de s’affranchir du
problème constitué par les grillons des champs. Dans
l’urgence, on peut se baser rapidement sur la lutte par
appâts en espérant qu’elle donne satisfaction mais dans
le même temps il serait opportun de s’attacher à faire
venir, tester, et homologuer le bio-insecticide existant à
base de Metarhizium anisopliae car il permettrait de traiter
ce ravageur sans entraîner les problèmes récurrents des
insecticides de synthèse.
Ces deux moyens de lutte s’inscrivent dans le cadre de
la lutte intégrée. Cette dernière permet d’utiliser des
insecticides de synthèse tout en limitant les impacts sur
l’environnement et en supprimant les éventuels résidus
dans les récoltes. Par ailleurs, l’utilisation d’insecticides
d’origine biologique fait intégralement partie de la lutte
intégrée, que l’on se doit de mettre en place.
38
La Calédonie Agricole 119
Remerciements
L’auteur remercie chaleureusement le Dr Tony Robillard du
Museum National d’Histoire Naturelle à Paris, pour l’identification
de l’espèce principale.
Référence
Brun L.-O. et J. Chazeau, 1986. Catalogue des ravageurs d’intérêt
agricole de Nouvelle-Calédonie. ORSTOM, Centre de Nouméa,
126 pages.
ELEVAGE
Sélectionner
les taureaux
sur leurs capacités
Pierre-François DELACHARLERIE
Dr.vétérinaire
En élevage bovin viande, le choix d’un taureau reproducteur est déterminant pour
la productivité future du troupeau. Les qualités bouchères (vitesse de croissance,
développement squelettique, conformation) sont des critères souvent recherchés. Avec
la contrainte croissante représentée par la lutte contre les tiques, l’appartenance à une
race résistante à ces parasites est aussi un élément fréquent de choix.
Mais il est un autre groupe d’aptitudes très important à prendre en considération, et
qui peut paradoxalement être négligé lors de la sélection ou l’achat d’un taureau : il
s’agit des capacités reproductrices de l’animal.
40
La Calédonie Agricole 119
Depuis 18 mois, grâce notamment à
l’exemple de nos voisins australiens, les
capacités reproductrices sont désormais
intégrées en matière de sélection et
gestion des taureaux. On parle par
simplification de «test de fertilité»,
réalisé à la ferme au cours d’un examen
vétérinaire, et complété par une analyse
en laboratoire.
Le présent article expose cette méthode
de sélection, qui est donc d’application
récente sur le territoire: ses intérêts,
sa mise en œuvre en pratique, et les
premiers résultats obtenus en NouvelleCalédonie sont abordés successivement.
Pourquoi s’intéresser aux
capacités reproductrices
des taureaux ?
Rappel :
Comparons l’impact d’un taureau,
susceptible d’engendrer 150 à 200 veaux
au cours de sa carrière (25 à 30 veaux
par an pendant 5 à 7 ans), à celui d’une
vache, à l’origine de 5 à 6 veaux, 8 à 9
dans le meilleur des cas !
Dans le même ordre d’idée, depuis l’arrivée
d’un jeune taureau dans le troupeau,
jusqu’à la réforme de ses dernières filles,
c’est sur une période de 10 à 15 ans que le
taureau va influencer le troupeau.
Enfin, à lui seul, le taureau représente la
Photo 1 : mesure de la circonférence scrotale.
moitié de la génétique de son troupeau
de reproduction.
Ces éléments soulignent le rôle central
que joue le taureau dans le troupeau,
et donc l’importance de le choisir le
plus judicieusement possible.
Quelques chiffres :
Cela semble une évidence, la fonction
première du taureau reproducteur est
de produire des veaux. Pourtant, dans les
populations ne faisant l’objet d’aucune sélection particulière sur la fertilité des mâles, on s’aperçoit qu’une proportion importante de taureaux est moins fertile : selon
les cas, on parlera de subfertilité, voire
d’infertilité totale. Ainsi, plusieurs études
internationales (Australie, Amérique du
Nord) dans des élevages de grande taille
rapportent que :
• 20 à 30% des taureaux sont insuffisamment fertiles ;
• 5 à 7% des taureaux ne produisent
aucun veau ;
• 40% des taureaux suffisent pour produire 90% des veaux
On en conclut logiquement ici que :
Lorsqu’ils ne sont pas correctement
sélectionnés, environ un quart à un tiers
des taureaux présente une productivité
insuffisante et pénalise donc les
performances du troupeau.
A l’inverse, la moitié des taureaux les plus
fertiles produit la quasi-totalité des veaux.
Photo 2 : prélèvement de semences par électroéjaculation, le taureau étant simplement maintenu
dans la coulisse.
L’importance d’avoir des
taureaux fertiles :
Un taureau fertile influence les
performances du troupeau à
plusieurs niveaux, directs ou
indirects :
En tout premier lieu bien sûr, plus
le taureau est fertile et plus il sera
susceptible de produire un nombre
élevé de veaux, dans une période
courte. On considère ainsi qu’un
taureau fertile, dans un troupeau
de 30 vaches, est en mesure de
féconder 60% des femelles en 3
semaines (un cycle de chaleurs)
et 95% en 2 mois (3 cycles de
chaleurs).
Mais aussi, l’utilisation de taureaux
à la fertilité avérée permet, dans
des grands troupeaux, de réduire le
nombre de taureaux nécessaires,
donc de faire des économies sur
le poste «taureaux». Par exemple,
dans les ranchs du «Northern
Territory» australien, la sélection
des taureaux sur la fertilité a permis
de passer d’un ratio de 1 taureau
pour 25 vaches, à 1 taureau pour
40 vaches, sans diminution de la
fertilité.
En corollaire au point précédent, la
réduction du nombre de taureaux
nécessaires permet d’accélérer le
Photo 3 : examen microscopique immédiat de
la semence, à la ferme.
La Calédonie Agricole 119
41
ELEVAGE
progrès génétique. En effet, moins de taureaux
signifie la possibilité de réaliser une sélection
plus forte sur les autres critères et l’accès à la
reproduction pour les tous meilleurs animaux.
Enfin, et c’est un point extrêmement important,
il a été prouvé qu’il existait une corrélation
importante entre la fertilité du taureau, d’une
part, et la fertilité des filles de ce taureau,
d’autre part. Cela signifie qu’un taureau fertile
engendrera des génisses fertiles. En ce sens, la
sélection des taureaux pour la fertilité est une
voie de sélection de la fertilité des femelles.
Les différentes études mondiales, réalisées
sur plusieurs dizaines d’années, prouvent ainsi
que la sélection de la fertilité par la voie mâle
est 10 fois plus efficace que par la seule voie
femelle !
Normal spermatozoa
Knobbed acrosome
1.
Un plus grand nombre de veaux, dans un laps de temps plus court.
2.
Une économie sur le poste «achat de taureaux».
3.
Une accélération du progrès génétique.
4.
Une voie de sélection efficace de la fertilité des femelles.
Detached heads
Pyriform head
Teratoid
Proximal droplet
Coiled tail
Abaxial attachment of tail
Accessory tail
Photo 4 : anomalies morphologiques des spermatozoïdes.
42
Tableau 1 : les atouts des taureaux sélectionnés
pour la fertilité :
La Calédonie Agricole 119
Microencephalic heads
Pseudodroplet
Diadem defect
Distal droplet
Distal mid-piece reflex
Mise en œuvre de la
sélection des taureaux
sur leurs aptitudes
reproductrices :
La sélection des taureaux sur leurs
aptitudes reproductrices repose en grande
partie sur la réalisation d’une «évaluation
de la fonction de reproduction», plus
communément désignée, par raccourci,
par le terme «test de fertilité», pratiqué par
le vétérinaire.
La technique existe depuis plusieurs
décennies. Elle est notamment en vigueur
depuis longtemps dans les centres
d’insémination artificielle, pour les taureaux
donneurs de semence. Mais c’est au cours
des 15 dernières années que de nombreux
travaux, directement dans les élevages et
non plus en stations contrôlées, ont permis
de rendre opérationnelle la technique
sur le terrain. Elle est donc désormais
parfaitement disponible et accessible pour
chaque élevage.
Méthodologie du «test de fertilité» :
Il comporte plusieurs volets, qui couvrent
l’ensemble des facteurs nécessaires,
pour le taureau, à l’accomplissement de
sa fonction de reproducteur. En effet, le
taureau reproducteur doit :
• Etre capable de se maintenir en bon état
de santé dans l’environnement dans lequel
il sera placé ;
• Pouvoir repérer les femelles en chaleurs ;
• Etre apte à saillir de façon répétée
ces femelles ;
• Produire un nombre suffisant de
spermatozoïdes viables, morphologiquement normaux, et capables de
fertiliser l’ovocyte et débuter le développement embryonnaire.
Aussi étudie-t-on différents volets
tels que présentés dans le tableau cidessous :
Tableau 2 : les différents volets du «test de fertilité» :
L’examen général
L’examen des organes génitaux
externes
La tête et les yeux
Les aplombs postérieurs
Les jarrets
Les pieds
La locomotion
La note d’état
La conformation du fourreau
L’examen du pénis
L’appréciation de la tonicité testiculaire
La mesure du périmètre testiculaire
L’examen des organes génitaux
internes
Par palpation transrectale
Le prélèvement de semence
Par électro-éjaculation
L’examen immédiat de la semence au Aspect
microscope
Densité
Mobilité de masse
Pouvoir fléchant
L’analyse morphologique des
spermatozoïdes
En laboratoire spécialisé
L’évaluation de la libido et de
l’aptitude au saut
Observation du comportement du
taureau en présence de femelles
Cette partie du test est la plus difficile
à réaliser
La méthode allie donc plusieurs niveaux d’investigation :
• «sur le terrain» : examen général et clinique du taureau ;
• «le laboratoire à la ferme» : prélèvement et examen immédiat de la semence ;
• «au laboratoire» : examen différé de la semence, souvent réalisé en laboratoire
spécialisé.
Conclusions du test :
Pour chaque poste, les différentes études ont permis d’établir des normes de référence.
On sait donc parfaitement quels sont les critères - qui varient légèrement selon
l’âge, le type génétique et l’alimentation - que le taureau doit remplir pour être jugé
apte à assurer sa fonction de reproducteur. Les taureaux jugés insuffisants doivent
être écartés de la reproduction et donc réformés. Les taureaux classés seulement
passables peuvent être utilisés dans des circonstances particulières (troupeaux
commerciaux terminaux notamment). C’est pour les troupeaux destinés à produire
des reproducteurs de renouvellement (race pure ou non) que la sélection doit être la
plus rigoureuse.
La Calédonie Agricole 119
43
ELEVAGE
Tableau 3 : le résultat du test de fertilité :
Taureaux classés «BONS»
- Tous les postes sont conformes
- Fertilité maximale
- Usage sans restriction
Taureaux classés «PASSABLES»
- Certains postes sont acceptables mais pas au
maximum de l’échelle de référence ; aucun résultat
éliminatoire
- Bonne fertilité
- Usage à restreindre aux troupeaux commerciaux
(tous les produits sont abattus), et de préférence
dans des troupeaux à plusieurs taureaux
Taureaux classés «INSUFFISANTS»
- Un résultat éliminatoire (ou plusieurs)
- Sub-fertilité, voire infertilité
- A réformer
En particulier dans le cadre d’une
transaction (achat d’un jeune
taureau par exemple), ces résultats
sont consignés dans un certificat
individuel d’examen. Pour le
vendeur, être en mesure de fournir
un certificat vétérinaire d’examen
de la fonction de reproduction
ajoute du crédit et de la valeur au
taureau qu’il souhaite vendre. Pour
l’acheteur, c’est l’assurance que le
reproducteur présente toutes les
caractéristiques nécessaires pour
accomplir efficacement la tâche à
laquelle il est destiné.
CERTIFICAT VETERINAIRE : (exemple)
EXAMEN DE LA FONCTION DE REPRODUCTION DU TAUREAU
Lieu d'examen : XXXXXXX
Date : 3 mars 2009
Taureau examiné :
Identification :
XXXXX
Date de naissance :
10/01/2004
Race :
Limousine
Poids vif :
724 kg
Propriétaire :
XXXXX
Résultats de l'examen :
Scrotum
Examen
physique
Semence
(examen
immédiat)
Morphologie
(laboratoire)
Aptitudes au
saut
37.5 cm OK OK
OK
OK
Non évaluées Résultat final :
Sur la base des caractéristiques mesurées au cours du test d’évaluation
des aptitudes reproductrices, conformément au protocole de référence, le taureau identifié ci-dessus est jugé : BON.
Son utilisation est possible sans restriction.
XXXXXXXXXXX
Dr. Vétérinaire
44
La Calédonie Agricole 119
Quelques résultats des premiers tests de
fertilité réalisés sur le territoire :
Environ 200 taureaux - jeunes taureaux
avant première mise à la reproduction ou
taureaux adultes -, de différents races
(Limousine, Charolaise, Brahman, Santa
Gertrudis, Senepol) ont déjà été testés
dans différents élevages. Les résultats
obtenus sont similaires aux chiffres
rapportés dans les études internationales
(cf. premier paragraphe). Ainsi, environ
un tiers des taureaux testés présentent
des caractéristiques insuffisantes pour
assurer leur rôle de reproducteur dans
des conditions optimales de fertilité.
Premiers résultats des « tests de fertilité » des taureaux en NouvelleCalédonie :
fréquence des anomalies relevées
(certains taureaux présentent plusieurs anomalies).
Circonférence Examen
scrotale
physique
insuffisante
non
conforme
TAUREAUX 34%
ADULTES
JEUNES
13%
TAUREAUX
3%
Fourreau
et/ou
pénis
non
conformes
Examen
Qualité
immédiat morphologique
de la
de la semence
semence
insuffisante
non
satisfaisant
6%
6%
15%
7%
8%
Ces chiffrent confirment la très grande
importance de procéder à un effort de
sélection des taureaux sur leur fertilité.
Conclusion :
Nous avons vu que le taureau avait une
place déterminante dans le troupeau.
Sélectionner les taureaux pour la fertilité
est la voie génétique la plus efficace
d’amélioration de ce critère dans
l’élevage.
La technique d’évaluation des capacités
reproductrices des taureaux est
désormais parfaitement codifiée, et de
mise en œuvre relativement aisée et
rapide : elle est donc accessible à tous
les élevages.
On peut considérer le «test de fertilité»
comme un véritable contrôle technique»
du taureau. Les circonstances pour
mettre en œuvre un test de fertilité sont
en particulier :
• L’achat d’un taureau reproducteur : ne
pas vérifier les capacités reproductrices
du futur taureau revient en quelque sorte
à acheter un véhicule sans avoir vérifié
son fonctionnement !
• La vérification, années après années,
des aptitudes des taureaux adultes : en
effet, un taureau déjà prouvé fertile peut
voir sa fertilité baisser au cours du temps
(maladie, blessure...). On pourrait parler
ici de «révision annuelle» !
• La vérification des aptitudes d’un tau-
reau face à un problème anormal d’infécondité dans le troupeau.
Pour placer l’élevage sur les «rails de la fertilité», ce contrôle devrait donc concerner
le maximum de taureaux chaque année.
Attention, il ne faut pas pour autant négliger les autres facteurs intervenant dans
les performances de reproduction : alimentation du troupeau, sélection et gestion
du troupeau de reproduction femelle, contrôle des maladies pouvant pénaliser la
fécondité.
D’une manière globale, c’est par l’amélioration des performances de reproduction
du troupeau que la rentabilité progresse le plus rapidement. En effet, à elle-seule, la
fécondité détermine 70% du résultat économique en élevage allaitant. La sélection
des taureaux en constitue l’une des pierres angulaires.
La Calédonie Agricole 119
45
JURIDIQUE
Convention collective
des exploitations agricoles :
évolution en cours.
Fin 2008, une évolution de la convention collective
agricole datant de 1996 a été demandée au MEDEF
par un certain nombre de syndicats (UT-CGT-FO).
Les demandes des syndicats portent sur les points
suivants :
• Actualisation de la convention collective par rapport au
droit du travail
• Actualisation et évolution des grilles de salaire (valeur
du point inchangée depuis 1996, suppression du SMAG)
• Ancienneté (pas d’ancienneté actuellement dans la
convention), jours fériés (4 en agriculture contre 7 à 8
dans les autres branches).
• Mise en place de dispositions spécifiques aux différentes
filières.
Le MEDEF, en charge de ce dossier, a donc organisé
plusieurs réunions sous forme de commissions paritaires
réunissant syndicats représentants les salariés agricoles
48
La Calédonie Agricole 119
et employeurs agricoles. Sont seuls habilités à siéger à cette
commission les syndicats et employeurs signataires de la convention
collective de 1996 ou représentatifs de la profession. La Chambre
d’agriculture n’a donc pas pu assister à ces réunions. Parallèlement
le MEDEF a rencontré les employeurs agricoles pour des réunions de
travail préparatoires aux commissions paritaires.
Face à l’importance de ces enjeux, certains exploitants agricoles
présents aux réunions du MEDEF ont contacté la Chambre
d’agriculture en vue d’obtenir son appui technique sur ce dossier. Ils
ne s’estimaient pas assez représentatifs ou pas assez informés pour
prendre la responsabilité de statuer lors des commissions paritaires
au MEDEF.
Une réunion a donc eu lieu le 2 avril 2009 à la Chambre d’agriculture
au cours de laquelle il a été décidé que chaque filière agricole serait
contactée par la Chambre afin de désigner un représentant dans
ce dossier. Ceci permettrait ainsi de faire «remonter» les avis des
professionnels appartenant à cette filière.
Font partie du groupe de travail
«employeurs agricoles»
présents au MEDEF :
• M. Jean-Claude Birot, Syndicat des naisseurs et naisseurs-engraisseurs de porcins en Nouvelle-Calédonie
• Mme Lucie Duvivier et M. Daniel Pairault pour le Syndicat des Pêcheurs Professionnels Côtiers Calédoniens • M. Roger Galliot, Président du syndicat des Producteurs
de céréales
• Mme Laurette Thouzeau, pour l’Association Apicole des
3 Provinces.
• M. Noréné Warecakaine, Président de l’Association Arbofruits
• M. Manuel Bianchi, Président de l’Organisme de Défense et de Gestion de l’Agriculture Raisonnée (ODG)
• Mme Hélène Andres, Présidente du Collectif de Défense
des Intérêts des Exploitants Calédoniens
• Mme Annick Haury pour le Groupement des serristes
• M. Gérald Thomas, pour le Syndicat des éleveurs de
Nouvelle-Calédonie
D’autres représentants de filières n’ont pu assister à la
réunion du 05 juin 2009.
Font partie de la Commission
Paritaire au MEDEF :
Une rencontre a eu lieu le 13 mai 2009 entre le Directeur du MEDEF
et le Directeur de la Chambre d’agriculture. Il a été convenu que la
Chambre et le MEDEF s’informeraient mutuellement sur l’avancée de
ce dossier en partageant les compléments d’informations nécessaires
pour permettre d’éclairer au mieux les employeurs agricoles.
Les représentants des différentes filières agricoles se sont réunis le
5 juin 2009 à la Chambre d’agriculture afin de prendre connaissance
de l’avancée des travaux menés par le MEDEF :
• Signature d’un avenant n°1 à la convention le 27 mai 2009 entre
les différentes parties (MEDEF, employeurs agricoles et syndicats
de salariés agricoles). Cet avenant ne fait que mettre en conformité
certaines dispositions de la convention par rapport au droit du
travail.
• Certaines dispositions de la convention doivent faire l’objet de
négociations entre employeurs et syndicats de salariés agricoles
(suppression du SMAG et grilles de salaire ; ancienneté ; jours fériés
chômés ; modulation des horaires).
Les représentants des filières ont souhaité participer à l’avenir aux
réunions de travail «employeurs agricoles» organisées par le MEDEF.
La Chambre d’agriculture s’est rapprochée du MEDEF qui a accepté
ces nouveaux représentants pour élargir les discussions.
• M. Manuel Bianchi, Président de l’Organisme de Défense et de Gestion de l’Agriculture Raisonnée (ODG)
• Mme Hélène Andres, Présidente du Collectif de Défense
des Intérêts des Exploitants Calédoniens
• Mme Annick Haury pour le Groupement des serristes
• M. Gérald Thomas, pour le Syndicat des éleveurs de
Nouvelle-Calédonie
• M. Régis Bador, Directeur SODACAL SA
M. Alain Romieu, Directeur de Pacific Jardin Paysage
• M. John Kuhn, Président du Groupement des fermes
Aquacoles (GFA)
La 1ère réunion «élargie» a eu lieu le 10 juin au MEDEF.
Son but était de recueillir l’avis de l’ensemble des
représentants des filières agricoles pour en faire part lors
des négociations avec les syndicats.
Le 24 juin 2009 s’est déroulée au MEDEF une réunion avec
les syndicats de salariés agricoles et les représentants
des employeurs agricoles sur les modalités de passage
du SMAG net à un SMIG net. Cette évolution pourrait
être étalée sur plusieurs années et selon des modalités
à définir avec le gouvernement, notamment pour les
filières dont les prix sont réglementés.
La Calédonie Agricole 119
49
JURIDIQUE
Sociétés
agricoles :
les textes applicables en
Nouvelle-Calédonie.
L’extension des dispositions du code rural sur les sociétés
agricoles avait été demandée en 2000 par la Chambre
d’agriculture et c’est chose faite puisque depuis la mi-juin,
les textes relatifs au Groupement Foncier Agricole (GFA), au
Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC) et à
l’Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée (EARL) sont
applicables. Toutefois, il faudra faire preuve d’encore un peu
de patience en attendant les mesures réglementaires qui
permettront de créer ces sociétés.
Petit rappel
sur les structures juridiques GAEC : comment ça marche ?
Le GAEC est une structure qui permet le regroupement d’exploitations
de caractère familial. L’agriculteur met en commun des moyens avec
d’autres agriculteurs confrontés aux mêmes difficultés structurelles.
Chaque associé participe effectivement au travail en commun
des exploitations des associés et conserve son statut individuel
de chef d’exploitation au niveau économique et fiscal. Il facilite la
transmission des exploitations entre le père et le fils.
50
La Calédonie Agricole 119
GFA : comment ça marche ?
Le GFA est une société civile qui permet
• de louer des terres aux agriculteurs,
• de maintenir l’exploitation en cas de succession,
• de transformer un patrimoine foncier en parts sociales
cessibles pour éviter l’indivision ou y mettre fin,
• d’assurer ou de faciliter la gestion des exploitations dont il
est propriétaire soit en les donnant en location par bail rural
ordinaire ou à long terme, soit en les exploitant lui-même en
faire-valoir direct.
EARL : comment ça marche ?
L’EARL permet de :
• séparer le patrimoine privé et le patrimoine professionnel,
• pouvoir constituer une société avec un seul associé en
bénéficiant de tous ses avantages ;
• créer une société entre agriculteurs travaillant sur l’exploitation et non agriculteurs simplement associés au capital.
Nous reviendrons en détail sur ces sociétés au cours des
prochains numéros de LCA.
AGRO-TOURISME
Animations
du réseau Bienvenue à la Ferme :
En plus des nombreux «marchés» organisés tout au long de l’année, les agriculteurs
du réseau Bienvenue à la Ferme participent à des évènements comme le Salon du
Tourisme les 13 et 14 juin ou même organisent des évènements comme les soirées
«Feux de la Saint Jean» les samedis 20 et 27 juin.
52
La Calédonie Agricole 119
me
• Salon du Touris
Le Salon du tourisme s’est déroulé les 13 et 14 juin à la gare
maritime en présence des professionnels du tourisme afin
d’informer le public sur les différentes sorties, activités et loisirs
proposés sur le territoire.
Etant un acteur majeur du tourisme rural sur le territoire, le
réseau Bienvenue à la Ferme était représenté. Disposant de 3
emplacements, ses adhérents se sont relayés afin d’animer le
stand, en communiquant sur le réseau et sur ses membres.
Différentes brochures ont été distribuées mais aussi, et c’est une
première, une vente des produits des différents adhérents était
prévue…, le public a donc pu découvrir (ou redécouvrir) la qualité
mais aussi la diversité des produits de nos producteurs.
Cette manifestation a été un succès puisque beaucoup de
visiteurs sont repartis avec des produits achetés sur le stand et
les informations sur nos exploitations adhérentes.
Jean
• Feux de la SaintTrois exploitations du réseau BAF ont participé à la troisième
édition des soirées «Feux de la Saint-Jean». Christelle et Hervé
Pagès de la station d’élevage des 3creeks à Bourail et Annick
et Jean Louis Bouvier de la Petite ferme à La Foa ont ouvert les
portes de leur exploitation le samedi 20 juin. Chantal et Stéphan
Nottret du Refuge du Cerf à Kaala Gomen ont mis en place cette
animation le samedi 27 juin.
• Samedi 20 juin
Ces festivités ont été compromises par des conditions météorologiques peu clémentes, mais le public a répondu à l’invitation en
se déplaçant sur les fermes de Bourail et La Foa.
e les 3 creeks
• Station d’élevag
Malgré une vingtaine d’annulations dues à la pluie, plus d’une
cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour partager un
moment convivial. Après un verre de bienvenue et une couronne
de fleurs offerte à chaque dame, le public a pu savourer un buffet
copieux composé de cuisine traditionnelle, le tout accompagné de
musique celtique. Les enfants ont participé aux activités proposées
avec notamment le maquillage : chats, fées et lutins étaient donc
de sortie ! Le ciel redevenu un peu plus clément a permis à Hervé
d’embraser le bûcher. Les invités partagèrent alors la chaleur
et la convivialité des flammes et profitèrent de la musique pour
danser sur les rythmes celtiques.
Nous tenons à remercier la classe de 1ère Bac Pro commerce du
lycée Saint François d’Assises ainsi que leurs professeurs
Mme Lechanteur et Mme Nonzeran pour l’aide apportée
dans l’organisation et le déroulement de cette soirée. Merci
également à la municipalité de Bourail qui est venue rénover
les routes accédant à l’exploitation.
• La Petite Ferme
Bien que la moitié des invités n’aient pu se déplacer, une
dizaine de convives sont venus partager un moment agréable
chez Annick et Jean Louis, le nombre restreint d’hôtes favorisant encore plus la convivialité et l’ambiance familiale ainsi
que les échanges entre les familles. Après un cidre d’accueil
et un apéritif afin de réchauffer les courageux invités ayant
bravé la boue et les averses, un somptueux repas composé
de plats du terroir fit le bonheur des papilles des gourmands
avec une mention spéciale pour le succulent cassoulet maison cuit au feu de bois.
• Samedi 27 juin
Initiateurs de cette manifestation, Chantal et Stephan avaient
à cœur d’organiser cette soirée feux de la Saint-Jean, devenue
une tradition du côté de Ouaco.
Plus de 110 personnes se sont déplacées pour profiter de
cette soirée chaleureuse et danser sur les rythmes entraînants
du groupe de musique "Les Improbables", présent pour
l’occasion.
A noter :
Les adhérents du réseau Bienvenue à la Ferme ont organisé
un marché à l’extérieur du magasin Carrefour le vendredi 26
juin. Les nouméens ont pu acheter et découvrir les saveurs
des produits de nos producteurs avec les légumes et fruits
du pays, les produits transformés (confitures, achards,
charcuterie…), les cailles farcies mais aussi les plantes et les
essences de niaouli.
La Calédonie Agricole 119
53
FORMATION
Les nouveaux diplômés du CAPA.
Remise de
diplômes
à la Chambre d'agriculture
Vendredi 12 juin, la Chambre d’agriculture a remis les diplômes aux 15 apprentis
agricoles du Centre de Formation d’Apprentis (CFA) et aux 13 stagiaires (agriculteurs,
salariés agricoles) ayant suivi la formation Distributeur et Applicateur de Produits
Antiparasitaires (DAPA). La formation, un enjeu majeur pour l'avenir de nos métiers.
56
La Calédonie Agricole 119
En présence de plus de 60 personnes (institutions,
professionnels, diplômés confondus), la cérémonie de remise
des diplômes a récomprensé la promotion de 2008 de 15
diplômés en apprentissage sur trois sections.
Mais aussi une remise des certificats DAPA à 13 agriculteurs.
Ce certificat est déterminant. En effet, la responsabilité des
agriculteurs va s’accroître dans les prochaines années avec la
sensibilité grandissante de la population pour la protection de
l’environnement.
«Nourrir les hommes dans un environnement préservé, former et
installer de nouveaux agriculteurs… ce sont les priorités de la
Chambre d’agriculture pour le développement d’une agriculture
durable» a souligné le président de la Chambre d'agriculture.
«Agriculteurs et futurs agriculteurs, salariés et apprentis agricoles,
vous mobilisez des qualités et des compétences très diverses et
vous mettez en œuvre au quotidien des savoir-faire sans cesse
en mutation. Et aujourd’hui, je suis fier de vous remettre vos
diplômes…
Vous êtes les nouveaux ambassadeurs de notre profession, je vous
félicite pour le travail réalisé.» a également précisé M. Pasco.
Une formation solide et diversifiée est aujourd’hui indispensable.
L’actualité le démontre, les consommateurs sont à la recherche
d’un produit de qualité irréprochable. La Chambre d’agriculture,
représentante du monde agricole, s’investit pour relever le défi
de la qualité et de la préservation de l’environnement. C’est
l’enjeu majeur de l’agriculture de demain.
«L’agriculture est un métier d’avenir, un métier de passionnés, je vous
souhaite une pleine réussite dans votre choix de vie» a encouragé le
président.
Un merci tout particulier aux Maîtres d’apprentissage et aux
Liste des diplômés du
CAPA en apprentissage
CHARLES EDOUARD
CHEVRON
ROSINA DAYE
ALAIN MAKONO
MELVEENFACON
JAMES GUYETTE
JORDANEERCKELBOUDT
STEPHANE PEMONON
YONNICKHIANDONDIMAAT
MARIE NOELLE BADIMOIN
YVERICK PODEI
NICESSIOWADECLA
JEAN MEITE
LAURYCKMAGAUT
WANIJAKGUYETTE
CHLOE ANDRZEJEWSKI
Gérard Pasco remettant le certificat DAPA à Monique Dyee.
Liste des certifiés du DAPA
SASKYA JOSEPH
JEAN-PAUL LOLO
SOSEFO HOLOPOPO
CHRISTOPHE KALATO
RAPHAËLROSEMINA
JACKY TARTERET
WILLY KATENGA
JEANNE JAMET
STÉPHANE FACON
PHILIPPELEGER
OLIVIER ROLLAND
ALOÏSIO TALAÜ
THIERRY PARC
MONIQUEDYEE
SANDRA POTINO
OLIVIER ROLLIN
Les nouveaux diplômés du DAPA.
Nous remercions les formateurs qui ont largement contribué à la réussite des apprentis !
La Calédonie Agricole 119
57
ETUDE
Synthèse
de l’étude sectorielle
en agriculture
Entre avril et juillet 2008,
l’Observatoire de l’Emploi, des
Qualifications, des Salaires et de la
Formation (OEQSF) de l’Institut pour le
Développement des Compétences de la
Nouvelle-Calédonie (IDCNC) a réalisé
une enquête auprès de l’ensemble des
entreprises employeurs ayant déclaré
au moins un salarié dans le secteur
de l’agriculture, soit 444 entreprises.
Cette enquête permet d’actualiser les
données issues de l’étude déjà réalisée
en 2004 notamment concernant les
besoins en emplois et formations du
secteur.
58
La Calédonie Agricole 119
Chaque entreprise a reçu un questionnaire par courrier et a été
suivie individuellement par un chargé d’études. Les questions
posées traitent du secteur dans sa globalité (difficultés, points
forts et points faibles du secteur…) et du ressenti des professionnels (confiance dans l’avenir, problèmes de recrutement,
avis sur la formation proposée localement…), mais aussi des
salariés de l’entreprise (âge, diplôme, type de contrat,…) et des
besoins en emplois et en formations pour les 5 ans à venir.
L’intérêt des études sectorielles
Les résultats des études sont présentés lors d’un Comité Technique Sectoriel (CTS) pour validation et commentaires. Ce comité, composé d’institutionnels (Nouvelle-Calédonie, provinces,
Etat) et de partenaires sociaux (représentants du patronat et des
syndicats de salariés), et piloté par la Direction de la Formation
Professionnelle Continue (DFPC) s’approprie les résultats pour
préconiser des axes d’améliorations appelés « contrats d’objectifs ». Ces derniers permettront notamment d’ajuster l’offre de
formation locale aux besoins des entreprises et de mettre en
place des actions de communication sur les métiers du secteur.
Résultats de l’enquête réalisée en 2008
• La concentration des entreprises employeurs en province
Sud (et donc une concentration des offres d’emploi en province Sud), alors que les indépendants (entreprises sans
salarié) sont répartis de façon plus homogène entre le Nord
et le Sud.
• Plus de 70% des salariés sont des hommes.
• 83% des salariés des grandes entreprises du secteur n’ont
aucun diplôme, le niveau de formation est donc très faible.
• Les entreprises interrogées ont déclaré 93 besoins en emplois dans les 5 ans à venir, dont la moitié pour les métiers
de «jardinier d’espaces vert» et «maraîcher-horticulteur».
Ces besoins sont plus faibles que lors de la précédente
étude en 2004 : en effet les aléas climatiques et biologiques
ainsi que l’automatisation du travail ont diminué les besoins
en main-d’œuvre et fragilisé la confiance des entreprises
en l’avenir.
• 65% des besoins en formation sont concentrés sur l’espace vert (élagage, phytosanitaire,…) alors qu’en 2004,
les besoins étaient plus dispersés (49% pour l’espace vert,
29% en aviculture, …).
Il a été souligné le besoin de former les agriculteurs à la
commercialisation, au marketing et au conditionnement des
produits.
D’ici 2013, 93 besoins en emplois dont 57 créations de postes et 36 départs à la retraite ; il s’agit principalement des
métiers de «maraîcher-horticulteur» (28% des besoins) et
«jardinier d’espaces verts» (20% des besoins).
Rappel des résultats de l’enquête
réalisée en 2004
• Un déficit de main-d’œuvre dans les métiers de l’exploitation forestière ; aucune formation dédiée n’existe pour
couvrir ces besoins.
• Les besoins en formation sont surtout qualitatifs et non
quantitatifs (technicités nouvelles).
• Chercher à développer la formation par apprentissage qui
ne représente que 1,8% des diplômés entre 2000 et 2004.
• Multiplier les partenariats avec les entreprises pour répondre plus rapidement à leurs besoins.
• Créer des formations itinérantes pour former les agriculteurs indépendants qui sont répartis sur les trois provinces.
Les commentaires des professionnels
Les professionnels interrogés ont exprimé certaines difficultés :
• Le secteur est peu attractif (le salaire minimum est faible,
risques biologiques, aléas climatiques, aléas internationaux,
pas de caisse de retraite,…) ce qui engendre un problème
de renouvellement des générations.
• La terre devient chère et rare.
• Il existe peu de regroupements et de fédérations dans le milieu agricole,
pourtant cela permettrait aux agriculteurs d’être mieux représentés.
• Les employeurs et employés ne sont pas assez formés (techniques, savoir-être,…) ; en effet 83,2% des salariés des grandes entreprises (≥ 10
salariés) n’ont aucun diplôme.
• Le besoin d’une politique agricole commune.
• L’application des produits phytosanitaires n’est pas assez réglementée.
Pour plus d’informations :
IDC NC - 1, rue de la Somme BP 497 - 98845 Nouméa cédex
Tél. 28 10 82, fax 27 20 79 - Numéro Vert 05 07 09
site internet : www.idcnc.nc
L’IDC-NC est un outil du
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie au service
du public construit sur les
thématiques «emploi et formation» et organisé autour de trois missions :
• Le dispositif IOPP’S (Information, Orientation, Positionnement, Prescription, Suivi) : positionner les stagiaires sur des
parcours de formation professionnelle ;
• Le service aux entreprises : accompagner et conseiller
les entreprises pour la mise en œuvre d’une politique de ressources humaines ;
• L’Observatoire de l’Emploi, des Qualifications, des Salaires et de la Formation (OEQSF) : veiller, observer et analyser l’économie calédonienne pour une meilleure adéquation
entre l’emploi et la formation. Concrètement l’Observatoire :
- diffuse les statistiques du marché de l’emploi ;
- évalue le dispositif de formation professionnelle continue
et par apprentissage programmé et financé par la NouvelleCalédonie ;
- accueille, informe, oriente et suit les étudiants désireux de
poursuivre leurs parcours de formation ;
- réalise une veille prospective via les études sectorielles.
Les études sectorielles sont confiées à l’OEQSF par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Elles sont destinées à
évaluer les besoins futurs en emplois et formations des entreprises dans les différents secteurs économiques. Elles permettent d’adapter le dispositif local de formation aux besoins
de l’économie calédonienne.
La Calédonie Agricole 119
59
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