Chapitre 7 - Chenelière Éducation

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Chapitre 7 - Chenelière Éducation
Réponses aux questions
Chapitre 7 7.1 Le développement physique (p. 203 de votre manuel)
1. Pendant l’enfance, d’importants changements se produisent dans la matière grise et la matière
blanche du cerveau. Expliquez ces changements.
À mesure que le cerveau se développe, on remarque une perte de densité de la matière grise dans
certaines régions du cortex cérébral. Ce processus est dû à l’élagage de dendrites non utilisées. Le
volume de matière grise augmente puis diminue, atteignant un sommet dans les différents lobes du
cerveau à des moments distincts. Cette perte de densité de matière grise est contrebalancée par une
augmentation constante de la matière blanche, qui correspond aux axones, ou fibres nerveuses, qui
transmettent l’information des neurones vers les autres régions du cerveau.
2. Comment l’obésité peut-elle influencer l’image de soi chez l’enfant ?
L’image corporelle, c’est-à-dire la représentation qu’on se fait de son propre corps, devient une
préoccupation de plus en plus importante chez les enfants d’âge scolaire, surtout chez les filles. En jouant
avec des poupées au physique irréaliste (Barbie, Bratz), les enfants peuvent prendre conscience de la
différence entre leur apparence et les modèles présentés. Par ailleurs, les enfants obèses sont souvent
l’objet de railleries de la part de leurs pairs et ils en souffrent.
3. Expliquez comment l’activité physique peut avoir un impact sur le rendement scolaire des
enfants.
Une étude ontarienne qui s’est déroulée sur une période de deux ans a montré que l’activité physique
améliore le rendement scolaire. La moyenne des notes des enfants participant à cette étude a en effet
augmenté de 36 % en lecture et de 24 % en mathématiques. L’exercice a par ailleurs un effet positif sur la
mémoire, la concentration et la durée de l’attention. En effet, même si l’on retranche du temps d’étude
pour faire de la place à de l’activité physique, l’effet positif de l’exercice compense cette diminution de
temps d’étude et les notes s’améliorent quand même.
7.2 Le développement cognitif (p. 213 de votre manuel)
4. Selon Piaget, quels sont les progrès cognitifs réalisés au stade des opérations concrètes ?
Selon Piaget, l’enfant qui atteint le stade des opérations concrètes est capable d’utiliser des opérations
mentales pour résoudre des problèmes réels et concrets. Il peut en effet exécuter de nombreuses tâches
cognitives d’un niveau largement supérieur à celui qu’il pouvait atteindre au stade préopératoire. Comme il
est beaucoup moins égocentrique, il peut se décentrer, c’est-à-dire qu’il peut tenir compte de plusieurs
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aspects d’une situation plutôt que de fixer son attention sur un seul aspect, comme c’était le cas au stade
précédent. L’enfant comprend également le caractère réversible de la plupart des opérations physiques.
Sa capacité accrue de comprendre le point de vue des autres lui permet de communiquer plus
efficacement et de se montrer plus souple dans son jugement moral. Bien qu’elle demeure ancrée dans le
réel de l’ici et maintenant, la pensée de l’enfant est beaucoup plus logique. Celui-ci comprend mieux les
notions d’espace et de temps, de causalité, de catégorisation, de raisonnement inductif et déductif, et de
conservation.
5. Décrivez les trois stades de raisonnement moral définis par Piaget.
Selon Piaget, ce raisonnement moral se développe en trois stades et suit le développement cognitif.
Le premier stade, qui s’étend environ de deux à sept ans (ce qui correspond au stade préopératoire) est
basé sur l’obéissance stricte à l’autorité. Pour l’enfant, un comportement ne peut être que bon ou
mauvais. Comme il est égocentrique, il ne peut concevoir qu’il y ait plus d’une façon de considérer une
question morale. Il croit que les règles dictées par une autorité adulte ne peuvent être modifiées et que
toute offense, quelle que soit l’intention de départ, mérite une punition.
Le deuxième stade, qui dure de sept ou huit ans à dix ou onze ans (ce qui correspond à peu près au
stade des opérations concrètes), se caractérise par une souplesse croissante dans le raisonnement
moral. À mesure que l’enfant multiplie ses interactions avec ses pairs et les adultes de son entourage, il
découvre un éventail de plus en plus large de points de vue et commence alors à penser de façon moins
égocentrique. L’enfant en vient ainsi à rejeter peu à peu l’idée d’un code moral unique et absolu, et il
commence à développer son propre sens de la justice, un sens fondé sur l’impartialité, c’est-à-dire sur un
traitement égal pour tous. Parce qu’il peut maintenant considérer plus d’un aspect dans une même
situation, il peut poser des jugements moraux plus subtils et prendre en considération l’intentionnalité de
l’acte.
Le troisième stade commence lorsque l’enfant devient capable de raisonnement formel, c’est-à-dire vers
l’âge de onze ou douze ans. À ce stade, la notion d’égalité prend une signification différente pour l’enfant :
la croyance que tous doivent être traités de façon égale est graduellement remplacée par la notion
d’équité, et donc par la prise en compte de circonstances particulières. Ainsi, pour l’enfant plus âgé, un
enfant de deux ans qui renverse de l’encre ne devrait pas être traité de la même façon qu’un enfant de dix
ans qui agit de la même façon.
6. Précisez comment les améliorations dans le traitement de l’information peuvent aider l’enfant
dans les tâches de conservation décrites par Piaget.
Les améliorations dans le traitement de l’information peuvent expliquer les progrès réalisés par l’enfant
dans les tâches de conservation décrites par Piaget. Les progrès de la mémoire peuvent contribuer à la
maîtrise des tâches de conservation. En effet, la mémoire de travail du jeune enfant est tellement limitée
que, même s’il maîtrisait le concept de conservation, il pourrait être incapable de se souvenir de toute
l’information pertinente. Il pourrait, par exemple, oublier que deux formes différentes en pâte à modeler
étaient identiques au départ. Quand l’enfant parvient à appliquer un concept ou un schème de façon plus
automatique, de l’espace est libéré dans sa mémoire de travail, ce qui permet ainsi le traitement d’une
nouvelle information. Ce processus expliquerait pourquoi les enfants ne maîtrisent pas tous les types de
conservation en même temps : il faudrait d’abord que l’enfant soit suffisamment à l’aise avec un premier
type de conservation (par exemple, la conservation de la substance) et capable de l’utiliser de façon
automatique pour qu’il puisse ensuite étendre et adapter ce schème à d’autres types de conservation.
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7. Expliquez la controverse soulevée au sujet des tests de quotient intellectuel.
L’utilisation des tests de QI demeure très controversée. Plusieurs de leurs détracteurs prétendent que ces
tests sous-estiment le degré d’intelligence des enfants qui sont en mauvaise santé ou qui travaillent
lentement, car la vitesse d’exécution est un élément important de la réussite du test. Plus
fondamentalement, on reproche également aux tests de QI de ne pas mesurer directement l’habileté
innée, mais de juger plutôt l’intelligence par rapport aux connaissances de l’enfant, c’est-à-dire
principalement à partir de ce qu’il a appris à l’école ou dans son milieu culturel, sans tenir compte des
autres caractéristiques importantes du comportement intelligent. En effet, d’autres habiletés comme le
bon sens, l’intuition créatrice, les habiletés sociales ou la connaissance de soi ne sont pas mesurées par
les tests de QI, même si elles sont tout aussi importantes dans la vie et qu’elles peuvent même être
considérées comme des formes différentes d’intelligence.
7.3 L’évolution du langage : la communication (p. 217 de votre manuel)
8. Expliquez comment évoluent les habiletés de communication chez l’enfant d’âge scolaire.
L’utilisation du langage pour communiquer, qui comprend les habiletés de conversation et les habiletés de
narration, est le domaine dans lequel les enfants progressent le plus à l’âge scolaire.
Lorsque les enfants de six ou sept ans racontent des histoires, ils rapportent souvent une expérience
personnelle. La plupart d’entre eux peuvent répéter l’intrigue d’une courte histoire ou d’un film et faire des
liens entre les motifs d’une action, l’action et ses conséquences. Vers sept ou huit ans, l’enfant raconte
ensuite des histoires plus longues et plus complexes, mais ses récits ont encore souvent un début et une
fin classiques (du type « Il était une fois… » et « Ils vécurent heureux » ou tout simplement « Fin »). Le
vocabulaire utilisé est plus varié qu’auparavant, mais les personnages ne grandissent pas et ne changent
pas vraiment, et les intrigues ne sont pas encore complètement développées. L’enfant plus âgé, lui, situe
généralement la scène en décrivant le décor et en présentant les personnages, et il indique clairement les
changements de temps et de lieux pendant l’histoire. Il construit aussi des épisodes plus complexes que
l’enfant plus jeune, mais contenant moins de détails superflus. Il se concentre enfin davantage sur les
motifs et les pensées des personnages, et réfléchit à la manière de résoudre les problèmes dans
l’intrigue.
9. Comparez les deux principales approches dans l’apprentissage de la lecture.
Le décodage et la reconnaissance visuelle sont deux méthodes qui ont inspiré des approches différentes
dans l’apprentissage de la lecture. L’approche qui met l’accent sur le décodage est appelée approche
phonétique, tandis que celle qui met l’accent sur la reconnaissance visuelle et l’utilisation d’indices
contextuels est appelée approche globale. Cette dernière approche est basée sur la croyance que les
enfants peuvent apprendre à lire et à écrire naturellement, de la même manière qu’ils apprennent à utiliser
le langage. Les partisans de cette approche affirment que l’enfant apprend à lire avec une meilleure
compréhension et avec plus de satisfaction lorsqu’il perçoit la langue écrite comme une façon d’obtenir de
l’information et d’exprimer des idées et des sentiments, au lieu de la voir comme un système de sons et
de syllabes isolés qui doivent être appris par cœur. Toutefois, on reproche à la méthode globale
d’encourager l’enfant à lire le texte en diagonale, à deviner les mots et leur signification, et à négliger la
correction de ses erreurs de lecture ou d’orthographe.
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10. Pourquoi est-il plus difficile pour un enfant d’apprendre à écrire que d’apprendre à lire ?
Écrire est difficile pour le jeune enfant. Pour écrire, l’enfant doit rassembler et organiser différentes
informations issues de sa mémoire à long terme et de diverses autres sources. Contrairement à la
conversation, qui lui offre une rétroaction constante, l’écriture demande à l’enfant de juger par lui-même si
l’objectif a bien été atteint. L’enfant doit aussi garder à l’esprit un certain nombre d’autres contraintes :
l’orthographe, la ponctuation, la grammaire, de même que la tâche physique de base reliée à la formation
des lettres.
7.4 La scolarisation (p. 224 de votre manuel)
11. Décrivez les principaux facteurs qui jouent un rôle dans la réussite scolaire d’un enfant.
L’enfant arrive à l’école avec un bagage accumulé depuis la petite enfance qui inclut son tempérament,
ses habiletés interpersonnelles, son estime de soi, ses habiletés cognitives et son attitude à l’égard des
expériences nouvelles.
La confiance en soi de l’enfant Les élèves qui éprouvent un sentiment d’efficacité personnelle élevé se
croient capables de maîtriser le travail scolaire et de contrôler leurs propres apprentissages. Ils sont aussi
plus susceptibles de réussir à l’école que ceux qui doutent de leurs capacités.
Le sexe de l’enfant Les filles ont tendance à mieux réussir à l’école que les garçons et le décrochage
scolaire est un phénomène qui touche beaucoup plus de garçons que de filles. Certains attribuent ces
écarts à la « féminisation » d’un monde scolaire où les femmes sont les plus nombreuses et où
l’enseignement est basé sur des valeurs dites féminines. Par ailleurs, les garçons ont besoin de bouger
davantage et d’être plus actifs dans leurs apprentissages que les filles, ce qui pourrait aussi mettre en
cause les méthodes pédagogiques qu’on utilise avec eux.
Le rôle de la famille Les parents des enfants qui réussissent le mieux savent créer un environnement
propice à l’apprentissage (une place pour étudier, un horaire faisant place aux devoirs, des heures de
télévision réduites, etc.). Ils démontrent aussi de l’intérêt pour la vie scolaire de l’enfant et s’impliquent
dans les activités de l’école. Une étude a montré que les enfants qui ont des parents démocratiques sont
ceux qui réussissent le mieux à l’école. Ces enfants sont curieux et désireux d’apprendre ; ils aiment les
tâches qui représentent un défi et ils prennent plaisir à résoudre des problèmes par eux-mêmes. Les
parents de style autoritaire qui surveillent de près leurs enfants afin qu’ils fassent leurs devoirs, qui les
supervisent et qui utilisent des motivations extrinsèques ont tendance à avoir au contraire des enfants qui
réussissent moins bien. C’est aussi le cas des parents permissifs qui ne semblent pas se préoccuper de
ce que l’enfant fait à l’école.
Le niveau socioéconomique Le niveau socioéconomique de la famille est un autre facteur important de
la réussite scolaire. Son influence s’exerce à travers l’ambiance familiale, le voisinage, la qualité des
écoles disponibles, les attentes des parents, ainsi que dans la façon dont ces derniers élèvent leurs
enfants. Il est important de souligner que plusieurs enfants provenant de milieux défavorisés réussissent
tout de même bien à l’école. En effet, ce qui fait la différence, c’est le capital social, c’est-à-dire les
ressources familiales et communautaires sur lesquelles ces enfants peuvent compter.
L’influence du groupe de pairs Lorsque le groupe de pairs valorise la réussite scolaire, on note un effet
d’entraînement chez l’enfant qui, en voulant s’identifier à son groupe, va valoriser à son tour la
participation à l’école. En outre, puisque les enfants ont tendance à se regrouper avec ceux qui ont des
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performances scolaires similaires, les apprentissages nécessaires à la réussite scolaire tels que la
persévérance, la détermination ou le dynamisme peuvent être imités par les enfants d’un même groupe.
Les relations famille-école La participation du parent à la vie scolaire diminue également les problèmes
de comportements des enfants et augmente à la fois leur perception positive de l’école et leurs résultats
scolaires. C’est pourquoi la communication entre la famille et l’école est primordiale.
Les pratiques pédagogiques Les élèves apprennent mieux si on leur propose des projets reliés à leurs
champs d’intérêt et à leurs talents naturels, si l’on utilise différents moyens d’apprentissage et qu’on met
l’accent sur la créativité et les habiletés pratiques autant que sur la mémorisation et l’esprit critique.
12. Comment le niveau socioéconomique d’un enfant peut-il avoir un impact sur sa réussite
scolaire ?
Le niveau socioéconomique de la famille est un facteur important de la réussite scolaire. Son influence
s’exerce à travers l’ambiance familiale, le voisinage, la qualité des écoles disponibles, les attentes des
parents, ainsi que dans la façon dont ces derniers élèvent leurs enfants. L’écart entre les enfants
avantagés et désavantagés a tendance à s’accroître avec les années. Le taux d’élèves non diplômés du
secondaire serait ainsi deux fois plus élevé dans les milieux socioéconomiques moins favorisés.
Il est important de souligner que plusieurs enfants provenant de milieux défavorisés réussissent tout de
même bien à l’école. En effet, ce qui fait la différence, c’est le capital social, c’est-à-dire les ressources
familiales et communautaires sur lesquelles ces enfants peuvent compter. Ainsi, dans le cadre d’une
recherche expérimentale américaine qui s’est échelonnée sur trois ans, on a augmenté le salaire des
parents de manière à ce que leurs revenus se situent au-dessus du seuil de pauvreté et on leur a offert
également un montant d’argent supplémentaire destiné aux soins de santé des enfants. Ces parents ont
alors manifesté moins de stress et plus d’optimisme que le groupe témoin, et leurs enfants d’âge scolaire
ont amélioré à la fois leur comportement et leur rendement scolaire. Deux ans après la fin du programme,
son impact sur la réussite scolaire et la motivation des enfants s’était maintenu.
13. Quelles sont les principales causes attribuées au déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité ?
Des études basées sur l’imagerie médicale révèlent que le cerveau des enfants qui souffrent du TDAH
croît normalement ses différentes régions épaississent puis amincissent à des moments différents de son
développement. Toutefois, ce processus est retardé d’environ trois ans dans certaines parties du cerveau,
et plus particulièrement dans les lobes frontaux. Or, ce sont ces régions frontales qui permettent à une
personne de contrôler ses mouvements, de supprimer les pensées et les actions inappropriées, de
concentrer son attention, de se souvenir d’un moment et de poursuivre un but. C’est la raison pour
laquelle ces fonctions sont souvent perturbées chez les enfants présentant un TDAH. Le cortex moteur
est la seule région qui se développe chez eux plus vite que la normale, une disparité qui pourrait expliquer
l’impatience et l’agitation caractéristiques des enfants atteints par ce trouble.
Le TDAH possède une base génétique importante. Les chercheurs ont en effet identifié la présence d’une
variation dans un gène lié à la dopamine, un neurotransmetteur essentiel dans l’attention et la cognition,
et dont la carence semble associée au TDAH.
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