REGION BASSE-NORMANDIE Synthèse de l`activité 2014

Transcription

REGION BASSE-NORMANDIE Synthèse de l`activité 2014
REGION BASSE-NORMANDIE
Synthèse de l’activité 2014
Paysage typique du Cotentin (Gauche) et couverture du guide des Curiosités géologiques des plages du
Débarquement en Normandie (Droite)
La région Basse-Normandie regroupe trois départements : le Calvados, la Manche et l’Orne,
pour une superficie de 1 750 km2, 1.5 millions d’habitants, et une façade littorale de 470 km.
C’est une région agricole, avec un caractère rural marqué. Seulement 14 villes comptent
plus de 10 000 habitants et 2/3 des communes en rassemblent moins de 500.
La géologie de la région est variée avec plusieurs ensembles bien distincts : le Cotentin et
l’Armorique (laves, schistes et granites) ; le centre, calcaire, formé du Bessin, de la plaine de
Caen, des campagnes de Caen et d’Argentan ; l’Est de la région, marneux (Troarn, Dozulé,
etc.) ; et enfin les plateaux orientaux, crayeux couverts d’argile à silex et de loess. Les
roches les plus vieilles de France peuvent également être observées au nez de Jobourg, à
l’extrémité Nord-Ouest du Cotentin (Gneiss datés de plus de 2 milliards d’années).
La nature et le comportement de ces terrains déterminent des enjeux majeurs : ressources
en eau, risques de mouvements de terrain ou de pollution des sols…
En Basse-Normandie, les activités de la direction régionale sont plus particulièrement
orientées vers :
•
la gestion quantitative et qualitative des ressources en eau souterraine,
•
la gestion des risques
souterraines,...),
•
la connaissance et valorisation du patrimoine géologique,
•
la mise à disposition des données du sous-sol.
(mouvement
de terrain,
chute
de blocs,
cavités
Axe I. - Référentiels géologiques et hydrogéologiques
La direction régionale met à la disposition du public (http://infoterre.brgm.fr) l’ensemble des
connaissances géologiques disponibles : consultation des 47 cartes géologiques au
1/50 000, accès aux 18 000 dossiers de forages (9 900 pour le Calvados, 5 400 pour la
Manche et 2 700 pour l’Orne) de la banque de données du sous-sol (BSS).
En partenariat avec le Département du Calvados, le BRGM a réalisé en 2014, à l’occasion
du 70ème anniversaire du débarquement allié marquant le début de la Bataille de Normandie,
un guide des curiosités géologiques des plages du débarquement en Normandie. Ce guide
touristique met en avant les relations entre stratégie militaire et contexte géologique, et en
utilisant pour itinéraire les circuits touristiques des plages du débarquement et de la bataille
de Normandie.
Axe II. - Réseaux d’observations et observatoires
La bonne gestion des ressources en eau, tant en quantité qu’en qualité est un enjeu sociétal
majeur, les deux tiers de l’alimentation en eau potable dans la région étant assurée par les
nappes d’eau souterraine. Le suivi de cette ressource est d’autant plus important que la
région est également marquée par de fortes interactions entre les eaux souterraines et les
eaux de surface (zone de répartition des eaux de l’aquifère du Bajocien-Bathonien) et les
zones humides associées (marais du Cotentin et du Bessin, marais de la Dives…).
La direction régionale Basse-Normandie du BRGM assure la gestion et le suivi de l’état
quantitatif des eaux souterraines au travers du réseau piézométrique ONEMA/Département
du Clavados/BRGM (42 points, données consultables sur www.ades.eaufrance.fr).
Axe IV - Ressources en eau
Le principal projet, initiée en 2012 (RP-62855-FR et RP-63136-FR) et se poursuivant jusqu’à
fin 2015, concerne le sous-bassin de Marchésieux (Manche). Ce projet, financé par l’agence
de l’eau Seine-Normandie, le Département de la Manche et le BRGM, a pour objectif
d’améliorer la connaissance géologique et hydrogéologique de ce secteur, le potentiel de la
ressource en eau souterraine et les relations avec les enjeux environnementaux (zones
humides notamment).
Les principales phases de ce projet visent à mieux comprendre : la structure géologique du
secteur, la nature des formations le constituant, les caractéristiques hydrogéologiques de
ces formations (profondeur des venues d’eau, vitesses de circulation, débit…) et les relations
entre les eaux souterraines et les eaux de surface, en particulier dans les zones humides et
les marais.
La direction régionale intervient également en appui aux services en charge de la police de
l’eau.
Axe VI - Gestion des risques et des impacts naturels et anthropiques
La direction régionale Basse-Normandie du BRGM intervient également en appui aux
administrations déconcentrées de l’état pour des avis techniques et expertises suite à des
dommages occasionnés par des éboulements de falaises, des mouvements de terrain, des
affaissements ou des effondrements d’anciennes marnières ou carrières souterraines. Trois
projets ont également été réalisés ou initiés en 2014 :
La Basse-Normandie, dans sa diversité géologique, possède plusieurs secteurs propices au
développement de mouvements de terrain. Le déclenchement de ces phénomènes est la
conséquence de différents facteurs : principalement d’ordre géomorphologique, géologique,
hydrogéologique, climatique et également anthropique. Dans ce contexte, la DREAL de
Basse-Normandie a réalisé sur l’ensemble de la région une carte de prédisposition aux
risques de manifestation de mouvements de terrain (notamment chute de blocs et
glissements de terrain) sur la base d’une analyse des pentes, et des données issues de la
carte géologique au 1/50 000 (pour ce qui concerne les glissements de terrain). La DREAL
de Basse-Normandie a sollicité le BRGM afin d’étudier des secteurs aux contextes
géologiques variés pour en définir les niveaux d’aléa « mouvements de terrain » (chute de
blocs et glissements), en vue d’une analyse critique de la carte de prédisposition à la
manifestation de ces phénomènes. Suite à deux premières tranches réalisées entre 2011 et
2013, la troisième tranche, réalisée en 2014 (RP-63975-FR), a permis de valider la méthode
de cartographie de terrain définie lors de la seconde tranche, en travaillant sur deux
communes, Dives-sur-Mer et Grangues (14), avec un contexte géologique différent de celui
étudié lors de la précédente tranche. Ce projet a également permis, par des tests sur cette
zone d’étude, de commencer une réflexion sur la possibilité d’une modélisation des
glissements de terrain à grande échelle, qui permettrait, à terme, de réaliser des cartes
d’aléa selon une méthode homogène et sur de grandes surfaces.
Suite aux effondrements d’anciennes carrières souterraines abandonnées ayant entrainé
des désordres au sein ou à proximité de zones urbanisées : Saint Pierre Canivet (14) et
Courgeon (61) en 2011, Caen (14) en 2013, etc., et compte tenu du mauvais état de
certaines d’autres carrières, il s’est avéré nécessaire de réaliser un état des lieux et un
diagnostic de leur vieillissement, afin, d’une part, de porter à connaissance l’existence et les
risques liés au vieillissement de ces carrières souterraines, et d’autre part, de préconiser
d’éventuels programmes de mises en sécurité, de surveillance et de prévention. Le BRGM a
ainsi initié à l’automne 2014, avec le soutien financier de la DREAL, un programme
d’évaluation des risques liés au vieillissement des carrières souterraines de BasseNormandie, avec une attention particulière pour les formations sédimentaires (calcaire
bathonien et craie du cénomanien) des deux premiers départements. Ce programme ne
concerne que les carrières souterraines d’exploitation de moellons et pierres de taille (il ne
concerne donc pas les marnières).
Une première étape a consisté à réaliser une synthèse des données disponibles dans les
différentes archives. Une seconde étape visait à identifier les sites visitables, à les
hiérarchiser et à les sélectionner. Pour cela, un croisement des différentes données
disponibles a été réalisé et notamment avec les enjeux au droit ou à proximité des sites. Une
dernière étape consistait à réaliser les inspections visuelles des cavités souterraines et à
réaliser les comptes-rendus de visites ainsi que des recommandations (diagnostic détaillé,
mise en sécurité, programme de surveillance adapté -surveillance visuelle ou
instrumentation- levé topographique pour affiner les cartes d’aléas…) et des préconisations
pour la poursuite du programme. Les comptes-rendus de visites ont été rédigés sous forme
de fiches et sont fournis en annexe du rapport (RP-64117-FR) de manière à être autonomes
et pouvoir être consultés indépendamment du reste du rapport. Au final, une quinzaine de
cavités ont été visitées dans le cadre de ce projet. Celles-ci sont réparties dans 5 communes
dont trois situées dans l’agglomération caennaise (Hérouville-Saint-Clair, Mondeville et
Fleury-sur-Orne) et deux situées plus au sud du département (Conteville et Aubigny). Toutes
sont situées sur les calcaires du Bathonien moyen (calcaire de Caen, calcaire de Creuilly).
En effet, compte tenu du délai du projet (3 mois) et du nombre de cavités qu’offre le
Bathonien, il a été décidé de se concentrer sur cette formation. L’inventaire réalisé dans le
cadre de cette étude est donc loin d’être exhaustif. Il s’agit donc bien ici d’un travail
préliminaire qui devrait être affiné dans les années à venir.
Cloche de fontis à Hérouville-Saint-Clair
Enfin, en partenariat avec l’agence de l’eau Seine-Normandie, le BRGM a initié une étude
qui se terminera au printemps 2015 visant à développer des métriques à l’échelle des
masses d’eau DCE permettant de prendre en compte la modification des échanges
sédimentaires à la côte et la modification des courants et des vagues, en conséquence de la
présence d’ouvrages ou d’interventions anthropiques (rechargement, exploitation, etc.).