Révision en version pdf. - CBC Ombudsman - Radio
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Révision en version pdf. - CBC Ombudsman - Radio
1 Révision par l’ombudsman de Radio-Canada d’une plainte à propos de différents articles se trouvant sur les sites web de Radio-Canada et de CBC référant au fait que l’homme ait un jour marché sur la Lune. LA PLAINTE Le 31 mars 2016, Sylvain Pimparé écrit à l’ombudsman pour dénoncer comme autant de faussetés toutes les références au fait que l’homme ait déjà marché sur la Lune, contenues dans de multiples textes se trouvant sur des pages web de Radio-Canada et de CBC. « On a jamais été sur la Lune », affirme-t-il. Selon lui, un tel voyage serait impossible, car « les étoiles sont NUCLÉAIRES » (les majuscules sont de lui), ce qui résulterait en l’émission de radiations « sur toutes les fréquences » dont les rayons gamma. Or, poursuit-il, « il faut au moins huit pouces de plomb pour stopper gamma… ». En appui à sa prétention, il invite Radio-Canada à prendre connaissance d’un reportage pouvant être consulté sur la chaîne YouTube. « Si vous prenez la peine de regarder ceci, écrit-il, je vous jure que vous n’allez plus jamais croire qu’on a été sur la Lune. » LA RÉPONSE DE LA DIRECTION DE L’INFORMATION Le 4 avril 2016, M. Pierre Champoux, directeur de la rédaction numérique d’ICI RadioCanada.ca, a répondu au plaignant que « le consensus scientifique mondial tend à confirmer que des astronautes américains ont bel et bien mis le pied sur l’unique satellite naturel de notre planète ». M. Champoux se dit « conscient que toutes sortes de théories circulent à propos des missions lunaires, comme elles pullulent à propos du 11 septembre 2001, du réchauffement climatique ou de la mort d’Elvis Presley ». Cependant, poursuit-il, tout en reconnaissant au plaignant le droit à son opinion, « comme tous les grands médias crédibles, nous nous réservons le droit de ne pas la partager ». LA DEMANDE DE RÉVISION Insatisfait de cette réponse, Sylvain Pimparé réplique le 4 avril 2016 en affirmant que « Pierre Champoux refuse de regarder mes preuves AVANT de prendre une décision ». Il se désole qu’on n’ait pas contacté de « véritables scientifiques d’universités » ou « un seul mathématicien universitaire » pour corroborer sa théorie voulant que la présence de l’homme sur la Lune soit une entière fabrication. Dans un courriel subséquent, le 11 avril 2016, M. Pimparé demande une révision formelle de sa plainte. 2 LA RÉVISION1 La plainte porte sur un enjeu très simple : l’exactitude de l’information. L’homme a-t-il ou non déjà marché sur la Lune? La seule pièce à conviction présentée par M. Pimparé à l’appui de sa thèse repose sur une « enquête » intitulée What happened on the Moon. An investigation into Apollo. Réalisé en 2000, ce simulacre d’enquête journalistique est un concentré d’insinuations et d’allégations tordues le plus souvent énoncées sous la forme interrogative : « Se pourrait-il que…? », « Nous aurait-on caché que…? », « Comment expliquer que…? ». Le « journaliste » présentant ce reportage fleuve est Ronnie Stronge dont la page LinkedIn ne fait état d’aucune activité journalistique ou scientifique au cours de sa carrière. La seule formation qu’il y mentionne est un cours en commerce au Trinity College de Dublin, en Irlande. Le « reportage » affirme d’entrée de jeu qu’il « soulève des doutes à savoir si, en trois ans, à partir de 1969, 12 astronautes sont vraiment allés sur la Lune ». La table est dressée. Pendant plus de trois heures, il s’acharne ainsi à distiller le doute dans les esprits crédules à coups de citations prises hors contexte et de sophismes grossiers. L’un des plus spectaculaires consiste à présenter comme expert indépendant David S. Percy, un photographe, qui conteste l’authenticité de certaines images vidéo ou photographies de la NASA. Or, il faut attendre le générique – à 3 h 39 min du début – pour découvrir que ce personnage est aussi le réalisateur de cet interminable charabia où il se donne le rôle de témoin expert! Mais ce qui est encore plus révélateur se trouve immédiatement avant le générique. Si le plaignant, M. Pimparé, s’était lui-même donné la peine d’écouter jusqu’au bout le simulacre d’enquête journalistique qu’il présente comme la seule preuve de sa théorie, il en aurait trouvé sa réfutation explicite. À exactement 3 h 38 min 10 s, voici ce qu’il aurait entendu et lu, puisque le texte est présenté à l’écran : (ma traduction) « Au cours du projet Apollo, six appareils d’une grande complexité, habités par des 2 humains, se sont posés sur la Lune, en sont repartis et sont revenus sur Terre. » Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de s’étendre davantage sur le sujet. 1 http://www.ombudsman.cbc.radio-canada.ca/fr/a-propos/mandat-de-l-ombudsman/ Le texte en anglais est : During Projet Apollo, six highly complex manned crafts landed on the Moon, took off and returned to Earth. 2 3 CONCLUSION Les références au fait que l’homme ait marché sur la Lune, contenues dans les textes web de 3 Radio-Canada et de CBC, ne contreviennent pas à la règle d’exactitude qui gouverne les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada. Guy Gendron Ombudsman des Services français CBC/Radio-Canada Le 13 avril 2016 3 http://www.cbc.radio-canada.ca/fr/rendre-des-comptes-aux-canadiens/lois-etpolitiques/programmation/journalistique/