MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DU TRAITEMENT
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MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DU TRAITEMENT
© Masson, Paris, 2001 Neurochirurgie, 2001, 47, n° 2-3, 369-383 Indications thérapeutiques MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DU TRAITEMENT CHIRURGICAL DES MALFORMATIONS ARTÉRIO-VEINEUSES CÉRÉBRALES Données actuelles et analyse de la littérature récente JEAN-PIERRE CASTEL (1), GUY KANTOR (2) (1) Clinique Universitaire de Neurochirurgie, Hôpital Pellegrin, 33076 Bordeaux Cedex. (2) Radiothérapie, Fondation Bergonié, Bordeaux. SUMMARY : Postoperative morbidity and mortality after microsurgical exclusion of cerebral arteriovenous malformations. Current data and analysis of recent literature JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR (Neurochirurgie, 2001, 47, 369-383). Background and purpose. Microsurgical exclusion of a cerebral arteriovenous malformation (AVM) can compare favorably with radiosurgery. We sought to assess its rate of morbidity-mortality as it is presently reported in the literature, and to discuss some of its current and worthwhile indications. Methods. Through Medline and additional searches by hand, we retrieved studies reporting the clinical and angiographic results after microsurgical excision of an AVM published between january 1990 and december 2000. Results. a) Postoperative mortality was 3.3 % (68/2 452 patients from 25 studies). Permanent postoperative morbidity was 8.6 %. Morbidity was never absent varying from 1.5 % to 18,7 %. The morbidity-mortality rate increased with an increasing Spetzler-Martin’s grade, and was related to the location of the AVM. A 4.6 % morbidity (from 1.5 % to 9.7 %) and a zero mortality were reported after microsurgical removal of small lesions of less than 3 cm in diameter. b) Postoperative angiography confirmed a total excision of the AVM in 97 % of the cases (1 050/1 076 patients over 11 series), varying from 91 % to 100 %. c) Permanent morbidity related to pre-surgical embolization varied from 4 % to 8.9 %. Results from multiple or combined treatment including microsurgery could not be summed up. Conclusions. A complete and definitive microsurgical excision of an AVM can be achieved with a high success rate and a low morbidity-mortality rate, according to sound indications and to the neurosurgeon’s personal experience. The choice for a best treatment of an AVM is no longer limited to microsurgery ; it is a team decision where the neurosurgeon plays a determining role. Key words: arteriovenous malformation, surgery, embolization, radiosurgery, postoperative outcome. Tirés à part et correspondance : J.-P. CASTEL, voir adresse ci-dessus. e-mail : [email protected] RÉSUMÉ Objectifs. Il est important de connaître les taux de mortalité et morbidité après microchirurgie des malformations artérioveineuses (MAV) en vue de disposer d’éléments de comparaison avec les résultats de la radiochirurgie stéréotaxique. Des indications du traitement chirurgical peuvent être reconfirmées à la lumière de ces résultats. Méthode. Recherche dans Medline et manuellement des résultats cliniques et angiographiques de séries importantes de MAV traitées, et publiés de janvier 1990 à décembre 2000. Résultats. a) La mortalité globale postopératoire est en moyenne de 3,3 % (68 cas sur 2 452 opérés dans 25 séries) et varie de 0 à 15 %. La morbidité postopératoire globale est en moyenne de 8,6 %. Elle n’est jamais nulle et varie de 1,5 % à 18,7 %. Le taux de morbidité mortalité augmente avec le grade de Spetzler-Martin de la MAV, et dépend de la localisation de la lésion. Pour les lésions de moins de 3 cm de diamètre, la mortalité est nulle et la morbidité permanente est en moyenne de 4,6 % (comprise entre 1,5 % et 9,7 %). b) Le contrôle angiographique postopératoire confirme la qualité de l’exérèse avec un taux moyen d’éradication complète de 97 % (1 050/1 076 patients dans 11 séries), et varie de 91 à 100 %. c) La morbidité permanente liée aux complications directement attribuables à l’embolisation préopératoire varie de 4 à 8,9 %. Les résultats des traitements multiples combinant chirurgie, embolisation, et radiochirurgie sont imprécis ou incomplets. Conclusions. Une exclusion complète, immédiate et définitive de la MAV peut être accomplie par microchirurgie, avec de grandes chances de succès et un faible risque postopératoire si les indications raisonnables sont respectées en accord avec l’expérience du neurochirurgien. Le choix du meilleur traitement d’une MAV n’est plus unique ni l’œuvre d’un seul, et le rôle du neurochirurgien y apparaît déterminant. Mots-clés : malformations artério-veineuses, chirurgie, embolisation, radiochirurgie, évolution post-opératoire. 370 JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR Longtemps, l’exérèse chirurgicale a été le seul recours possible pour traiter une malformation artério-veineuse cérébrale (MAV), quelle que soit sa localisation. Mais cette situation privilégiée de la chirurgie s’est effritée ces 15 ou 20 dernières années avec l’apparition de la radiochirurgie stéréotaxique en dose unique et des techniques d’embolisation par voie endovasculaire. Le développement des techniques de microchirurgie avait indiscutablement permis de sécuriser le geste chirurgical. Au point d’ailleurs de l’amener trop loin peut-être, car l’ambition chirurgicale n’avait plus de mesure au regard de la complexité et du volume de la malformation. Avec l’embolisation préopératoire on avait cru pouvoir encore repousser les limites du possible. La morbidité et mortalité postopératoires n’effrayaient alors sans doute que peu ou pas. Depuis lors, l’importance progressive prise par la radiochirurgie et le souci de réduire la morbidité liée au traitement ont rendu discutables ou dépassées nombre des indications chirurgicales pour les petites lésions (moins de 3 cm de diamètre). Mais comme une technique ne peut en remplacer complètement une autre, on a vu se préciser des programmes de traitement (en multimodalité) combinant 2 des 3 techniques, voire les 3 (exemple embolisation + radiochirurgie + chirurgie) pour pallier aux difficultés de traitement des grosses lésions (3 à 6 cm et plus). De fait, à ce jour, rien ne pourrait faire changer l’objectif chirurgical essentiel : faire l’exérèse de toute la MAV. Mais les indications opératoires ont évolué : il n’est plus question de faire l’exérèse de toutes les malformations. Alors qu’en est-il vraiment aujourd’hui, quelle confiance peut-on accorder à la chirurgie, quelle nouvelle place doiton lui réserver ? Doit-on l’oublier au profit de la radiochirurgie ? Nous proposons d’évaluer les résultats cliniques et angiographiques de la chirurgie des MAV tels qu’ils sont actuellement rapportés dans la littérature scientifique. Nous avons choisi de limiter la période de cette analyse en ne citant que les travaux publiés depuis 1990. Ceci n’enlève rien aux travaux antérieurs publiés par nos maîtres qui sont à l’honneur et cités dans tous les travaux que nous rapportons. Puis nous examinerons les conditions techniques de cette chirurgie pour discuter ensuite des éléments nécessaires au choix d’un traitement. Enfin, quelques indications chirurgicales qui à ce jour peuvent être retenues seront brièvement présentées. HISTORIQUE On peut lire en quelques lignes sur deux pages présentées par Raja et Ausman les étapes de la chirurgie des malformations artério-veineuses cérébrales (MAV) [63]. Neurochirurgie L’histoire commence par la première description de cette curieuse lésion par Hunter en 1757, puis se poursuit avec la première exérèse chirurgicale complète réalisée par Péan en 1889. Cette liste de dates historiques a été marquée par les plus grands noms de la Neurochirurgie. On ne manque de repérer parmi eux celui de Ch. Drake qui publie en 1979 une série de 166 cas opérés. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS Rappelons brièvement les avantages et inconvénients de la chirurgie. AVANTAGES L’exérèse chirurgicale peut être appliquée en urgence . Elle permet de résoudre le problème concomitant de l’hypertension intracrânienne secondaire à la rupture de la MAV. Cette indication de la chirurgie est encore largement pratiquée dans tous les services de Neurochirurgie. Elle ne peut être remplacée dans bien des cas ni par l’embolisation, ni par la radiochirurgie. Réfuter son utilité paraît contestable, élargir ses indications serait critiquable. L’exérèse chirurgicale permet un traitement total complet et immédiat de la lésion. À ce double titre, elle assure une protection immédiate contre l’hémorragie primitive ou secondaire qui marque l’histoire naturelle de ces lésions. L’exérèse chirurgicale peut être utilisée comme complément des deux autres traitements à n’importe quelle étape d’un projet thérapeutique combiné (multimodalité) ou en raison d’un échec des autres techniques. INCONVÉNIENTS La chirurgie d’exérèse est limitée par la topographie et le volume de la MAV. Ainsi lui échappent, théoriquement du moins, les lésions situées dans les noyaux gris centraux et le tronc cérébral et les MAV très volumineuses. Au contraire, les lésions situées sur le cortex cérébral sont d’accès plus facile. Mais leur exérèse comporte le risque d’apparition d’un déficit fonctionnel transitoire ou permanent lorsque l’acte porte sur des zones hautement fonctionnelles telles que celles du langage ou de la motricité. Ces zones sont désignées aujourd’hui sous le terme général de « zone éloquente ». La chirurgie d’exérèse expose le patient à une morbidité et mortalité postopératoire immédiate en raison du risque de complications per et postopératoires comme une hémorragie, un œdème ou une ischémie au sein ou autour du foyer opératoire. Ces accidents sont la conséquence des désordres hémodynamiques locaux liés à la dispa- Vol. 47, n° 2-3, 2001 MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DE LA CHIRURGIE DES MAV rition du court-circuit artério-veineux. Leur risque de survenue est habituellement proportionnel au volume de la lésion [1, 39, 72]. La chirurgie d’exérèse ne peut prétendre résoudre le problème de l’épilepsie ni du déficit neurologique constitué préopératoire, ni modifier de façon certaine les céphalées empêchantes parfois associées à l’origine de la découverte de la lésion. La maîtrise de l’acte opératoire ne peut s’acquérir simplement et rapidement. La faible incidence des indications opératoires aujourd’hui accentue encore cette difficulté pour les neurochirugiens en formation qui voudraient se familiariser avec ces techniques ( 1 MAV découverte pour 11 anévrismes, soit une incidence de l’ordre de 0,5 à 0,9/100 000 habitants suivant les pays) [23]. De même que l’on dénonce le faible intérêt des ligatures artérielles chirurgicales extra ou intracrâniennes, il faut rappeler qu’une exérèse chirurgicale incomplète n’offre au patient aucune sécurité vis-à-vis de l’évolution naturelle de la MAV. Miyamoto nous rappelle que le risque annuel de saignement pour une lésion incomplètement traitée est de 14,6 % [38]. Dans sa série de 137 patients, 46 ont été incomplètement traités et suivis en moyenne 49 mois, un déficit neurologique majeur a affecté 10 patients (23,3 %) et la mortalité a été de 9,3 %. Une telle exérèse chirurgicale partielle ne peut donc s’inscrire que dans le cadre d’un projet thérapeutique par étapes. CLASSIFICATIONS CHIRURGICALES DES MAV Depuis sa description en 1986, la classification proposée par Spetzler et Martin est celle qui est presque unanimement adoptée [73]. Rappelons que cette classification tient compte du diamètre de la MAV (1 à 3 points), de l’existence d’un drainage veineux profond (1 point) et de sa situation en zone éloquente (1 point). Une MAV grade I est petite (< 3 cm, soit 1 point), superficielle et située en dehors d’une zone fonctionnelle. Elle est grade V si elle est volumineuse (> 6 cm, soit 3 points), profonde (1 point) et située en zone fonctionnelle (1 point). Le grade VI désigne une lésion non opérable. Cette classification sert à évaluer le risque chirurgical per- et postopératoire et choisir le mode de traitement. Elle permet de comparer des groupes de patients. Elle a l’avantage d’être simple, facile à retenir, et d’avoir été évaluée dans une série prospective par Hamilton et Spetzler [18]. À titre d’exemple, on peut citer le travail de Pikus et al. qui ajoute à cette classification des précisions sur chacun des items utilisés [59]. 371 D’autres critères de classement ont été proposés. Pertuiset et al. définissaient un score cumulatif d’opérabilité : au delà du score de 30, les risques chirurgicaux d’ordre fonctionnel ou vital sont très élevés [54]. Pasqualin et al. proposent d’ajouter le Doppler transcrânien pour évaluer l’importance du shunt artério-veineux et déterminer l’opérabilité [51]. Ils considèrent aussi que plus que la présence d’un drainage veineux profond, le nombre et le volume des veines de drainage sont des critères importants d’évaluation des risques chirurgicaux. Enfin, la participation des artères lenticulo-striées à la vascularisation du nidus angiomateux est indiscutablement un facteur supplémentaire de risque de complications chirurgicales [5, 43, 50, 77]. L’âge du patient ne semblerait pas influer sur les résultats ni même la présence d’une hémorragie révélatrice [19, 33]. Enfin, le calcul volumétrique de la MAV est bien décrit par Pasqualin et al. [50] : RÉSULTATS DE LA CHIRURGIE RÉSULTATS CLINIQUES Les résultats dans leur ensemble Le tableau I résume les données pour des séries disponibles dans la littérature publiée depuis 1990 et concernant des séries de plus de 50 patients sauf séries particulières [11, 13, 17, 18, 21-25, 27, 33, 34, 36, 42, 45, 51, 55, 58, 59, 66-68, 81, 82]. Ces résultats globaux ne tiennent pas compte du traitement associé par embolisation préalable au geste chirurgical (voir plus loin). On remarque qu’en moyenne la période d’observation des patients s’étale sur 10 ans et plus. L’âge moyen des patients est de 30 ans environ. La MAV est découverte à l’occasion d’une hémorragie dans 57 % des cas. La majorité des auteurs rapportent leur expérience sur l’ensemble des lésions opérées, toutes localisations ou volumes confondus, à l’exception de quelques travaux plus spécifiquement dédiés aux petites lésions de moins de 3 cm [58, 66, 68], ou encore de localisations ou situations particulières [13, 25, 33, 36, 81]. Mortalité postopératoire. — Elle varie de 0 à 15 % toutes topographies et volumes confondus. Elle est inférieure à 5 % dans 81 % des cas rapportés. Elle est nulle pour 7/22 auteurs, et comprise entre 1 et 3 % pour 8/22 d’entre eux. Pour mémoire, rappelons la statistique rapportée par Yasargil en 1988 avec une mortalité de 2 % chez 414 patients. Sur l’ensemble des séries que nous rapportons, la mortalité moyenne est de 3,3 % (68 sur 2 452 patients opérés). Morbidité postopératoire. — Elle est souvent difficile à évaluer en un seul chiffre dans les tra- 1990 1991 1991 1991 1992 1993 1993 1993 1994 1994 1995 1995 1996 1996 1997 1997 1998 1998 1998 1999 2000 2000 2000 2000 Heros Pertuiset Pasqualin Vinuela U Morgan Sisti Deruty Hamilton Hladky Lawton Grzyska Malik Malik Schaller Lanzino Pikus Hassler Schaller Pik Hartmann Morgan Huh Di Rocco 80-97 88-97 89-98 90-98 89-98 83-95 81-96 85-96 84-93 83-94 78-91 78-91 89-92 83-93 75-94 85-92 85-92 71-91 74-90 79-89 78-90 70-89 83-90 78-88 80-89 2 452 27 132 200 124 110 150 191 72 13 62 132 24 68 32 62 120 100 67 112 16 101 248 57 153 79 Nbre de patients 26 abs 109 50 60 58 96 45 13 29 69 7 38 27 54 80 41 63 81 8 53 147 14 76 57 Hémorragie initiale 1 à 15 97 % 57 % abs 11 à 73 abs 11 à 73 6 à 72 abs 2 à 81 > à 60 7 à 72 abs 11 à 67 11 à 58 1 à 75 < 1 à 15 abs 55 % 40 % 55 % 39 % 50 % 63 % 100 % 47 % 52 % 29 % 56 % 84 % 87 % abs 15 à 65 41 % 67 % 10 à 67 1 à 67 12 à 60 11 à 67 1 à 62 abs 5 à 77 6 à 71 Âges 94 % 72 % 50 % 52 % 59 % 24 % 50 % 72 % Hémorragie % 31 8 abs abs 33 38 34 abs 39 abs 33 abs 33 33 29 9 35 abs 34 29 32 34 30 abs 36 38 Âge moyen 8,6 % 6,3-25 % 3-13 % 5,0 % 5,6 % 2,7 % 15,3 % 9,4 % 8,3 % 7,6 % 9,7 % 15,0 % 13,0 % 5,8 % 9,0 % 13,0 % 8,3 % 10-12 % 1,5 % 18,0 % 18,7 % 6-19 % 9,6 % 5,0 % 7,8 % 5,0 % Morbidité 3,3 % 15,0 % 1,5 % 1,0 % 0,0% 0,0 % 1,6 % 1,6 % 0,0 % 15,3 % 0,0 % 3,0 % 4,0 % 2,9 % 0,0 % 6,5 % 0,8 % 7,0 % 0,0 % 3,6 % 6,2 % 5,0 % 5,2 % 14,0 % 0,0 % 5,0 % Mortalité 68 4 2 2 0 0 1 3 0 2 0 4 1 2 0 4 1 7 0 4 1 5 13 8 0 4 Nombre décédés pédiatrique toutes toutes toutes < à 3 cm toutes toutes toutes > à 60 ans < à 3 cm toutes temporale toutes profonde pédiatrique toutes toutes < à 3 cm toutes profonde toutes toutes toutes toutes toutes Topographie MAV JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR N total 1990 Année Période de publication d’observation Hernesniemi Auteurs TABLEAU I. — Morbidité et mortalité post-opératoires. TABLE I. — Postoperative morbidity and mortality. 372 Neurochirurgie Vol. 47, n° 2-3, 2001 MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DE LA CHIRURGIE DES MAV vaux rapportés, car parfois les auteurs ne parlent que de la morbidité permanente, ou du déficit neurologique apparu après la chirurgie, ou encore du résultat fonctionnel à long terme. Elle n’est jamais nulle et est exceptionnellement inférieure à 5 %. Elle varie de 1,5 % à 18,7 %. Elle se situe en moyenne autour de 8,6 % (1 patient sur 12). Lorsque dans la série étudiée la mortalité postopératoire rapportée est égale à 0, la morbidité est en moyenne à 6,3 %, mais se situe encore entre 1,5 % et 10 %. Le mode de présentation par une hémorragie ne semble pas modifier significativement les résultats. Les résultats en fonction du grade de Spetzler-Martin 373 Tous se présentaient avec une hémorragie, et à l’angiographie une lésion artério-veineuse était soit discutable, soit réduite à une veine précoce isolée ou encore une toute petite fistule artérioveineuse avec une veine persistante. L’intervention effectuée d’une semaine à 22 mois après le début retrouvait une veine artérialisée qui a conduisait à l’exérèse d’une micro-MAV confirmée 7 fois sur 12. Le résultat fait état de 3 patients sans séquelles. Les commentaires qui font suite à cet article évoquent l’effet d’un effacement initial de la MAV par l’hématome compressif d’une part, et plus malicieusement soulèvent la question de l’utilité de l’intervention. Les résultats pour les lésions de moins de 3 cm Dans une série prospective de 120 patients, Hamilton et Spetzler étudient la corrélation entre le grade I et V décrit par Spetzler en 1986 et le devenir après traitement [18]. Le risque de survenue d’un déficit neurologique permanent postopératoire est nul pour les patients grade I, II et III, alors qu’il est de 21,9 % pour les grades IV et de 16,7 % pour les grades V. Cette augmentation compréhensible du risque de déficit neurologique avec le grade est notée dans toutes les séries. Schaller et al. le confirment dans leur série de 150 cas. Mais ils font remarquer avec d’autres que la taille de la lésion est à elle seule indicative du risque chirurgical [42, 50, 67]. Le tableau II illustre bien cette relation entre le grade de la MAV et le résultat postopératoire [11, 21, 22, 44, 48, 58, 59, 74]. On reste cependant étonné par les résultats des séries de Nozaki et de Spetzler [48, 74]. Les micro-MAV décrites par Stiver et Ogilvy ne s’inscrivent pas bien dans la classification de Spetzler en raison de leur très faible volume ou diamètre (toujours inférieur au centimètre) [78]. Ces auteurs rapportent une série de 12 cas issus d’une série de 148 patients traités de 1991 à 1998. Trois séries rapportent les résultats du traitement chirurgical de MAV de moins de 3 cm de diamètre, toutes localisations confondues [58, 66, 68]. Ces données sont utilisées pour être comparées à celles de la radiochirurgie. Elles font valoir une mortalité postopératoire nulle et une morbidité très réduite (de 1,5 à 9,7 %), et viennent appuyer les convictions des auteurs concernant la supériorité du traitement chirurgical par rapport à la radiochirurgie. Ces résultats sont extraits de séries plus larges dont nous connaissons le nombre mais pas les résultats globaux en terme de morbidité mortalité. D’autres auteurs rapportent des résultats comparables avec une mortalité et une morbidité nulles si la lésion a un diamètre de moins de 3 cm ou qu’elle est évaluée grade I et II de Spetzler-Martin [45, 59]. Les résultats en fonction de la topographie Plusieurs auteurs rapportent leur expérience du traitement chirurgical de MAV profondes para ventriculaires ou des noyaux gris centraux, ou encore des localisations particulières comme les TABLEAU II. — Résultats en fonction du grade de Spetzler. Final outcome according to Spetzler’s classification. Grades I à III Grade IV et V Nombre total de patients Nbre Hassler 191 129 2,3 % 0,0 % 62 19,4 % 4,8 % Hartmann 124 95 12,6 % 0,0 % 29 24,1 % 0,0 % Morgan 200 182 4,9 % 0,5 % 18 38,8 % 5,5 % Deruty 67 44 2,0 % 2,0 % 23 9,0 % 9,0 % Pikus 72 72 1,9 % 0,0 % - - - Pik 110 110 2,7 % 0,0 % - - - Nozaki 63 - - - 31 9,0 % 0,0 % Spetzler 20 - - - 20 9,0 % 0,0 % Auteurs Morbidité Mortalité Nbre Morbidité Mortalité 374 JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR MAV de la scissure sylvienne ou de la région temporale interne [36, 69, 79, 88]. Des voies d’abord adaptées sont décrites. Des précisions s’y rapportant sont données et diffèrent peu de celles habituellement détaillées pour les voies d’abord des tumeurs cérébrales. Pour parfaire l’exérèse de la MAV, la transposition de l’anatomie angiographique sur les autres données morphologiques est indispensable. Elle est aujourd’hui grandement facilitée par l’utilisation de la neuronavigation couplée aux images 3D [46]. Le tableau III résume les résultats de la chirurgie des lésions profondes. La morbidité est lourde, ce qui est attendu [10, 34, 65, 81]. L’exérèse de lésions striatales ou thalamiques serait facilitée par l’embolisation (11 fois sur 22 patients opérés par Lawton et al. [34]) et la multiplication des séances opératoires (11 séances pour les 4 premiers patients de U et al. [81]). Sasaki ne rapporte aucun cas opéré après 1990 (15 opérés au total), et conseille fortement le traitement en multimodalité [65]. Quelques très volumineuses MAV ont fait l’objet d’un traitement chirurgical complexe de plusieurs séances opératoires [15, 40, 41]. TABLEAU III. — Résultats de la chirurgie des lésions profondes. Final outcome for deep-seated cerebral AVM. Auteurs De Oliveira Sasaki Lawton U Nombre total de patients Nombre d’opérés Morbidité Mortalité 18 101 32 16 18 22 22 16 17 % 20 % 9% 25 % 6% 0% 0% 6,2 % Les MAV de la fosse postérieure sont réputées pour être d’un traitement plus difficile et d’un risque d’hémorragie postopératoire plus important. Peu de travaux sont dédiés à l’étude des résultats postopératoires. En 1986, Drake et al. rapportaient leur expérience à propos de 66 cas dont 51 ont été opérés [14]. Huit décès ont été notés dont 6 fois en raison d’un hématome postopératoire. Batjer et Samson rapportent la même année leurs résultats à propos de 30 patients opérés en une ou plusieurs fois, avec ou sans embolisation [4]. Deux patients sont décédés (7 %), l’un après le traitement d’une MAV intéressant le tronc cérébral, l’autre en raison d’une hémorragie postopératoire dramatique. Une morbidité permanente a affecté 4 patients (13 %). Neurochirurgie peu relatée et détaillée dans la littérature. Puzzilli et al. rapportent 10 cas opérés entre la 3e et la 7e heure après le début pour souligner l’intérêt du geste décompressif [62]. Jafar et Rezai rapportent aussi 10 cas dont 8 sont secondaires à une embolisation [29]. Dans leur expérience, l’exérèse de la mAV doit si possible être conduite en même temps que le geste décompressif, ce qui a donné pour eux 5 excellents résultats, 4 bons résultats et 1 seul mauvais. Sur 35 patients admis dans le coma après la rupture de la MAV, 24 ont été opérés en urgence ou urgence différée, avec 53 % de bons résultats (13/24), et malheureusement 25 % de comas persistants, et 21 % de décès [32]. Aucune conclusion valable ne peut être tirée pour notre pratique de ces quelques observations. Une très bonne analyse de la prise en charge postopératoire peut être trouvée dans le travail de Awad et al. [3]. Les résultats chez l’enfant Les travaux se rapportant à l’enfant ne sont pas nombreux [13, 25, 26, 28, 31]. Les critères de choix pour un traitement sont identiques à ceux utilisés chez l’adulte. Dans leur série de 62 patients, Haldky et al. rapportent une morbidité de 13 % et une mortalité de 6 % après traitement [25]. Di Rocco rappelle que 15 % environ des MAV sont découvertes chez l’enfant et insiste sur le rôle de l’embolisation et de la radiochirurgie dans le traitement de ces lésions chez l’enfant : dans sa série de 37 patients, tous ceux qui ont fait d’objet d’une embolisation associée à la chirurgie ou la radiochirurgie ont eu un bon résultat contre 78 % chez ceux qui n’ont eu qu’un traitement chirurgical seul [13]. Kondziolka explique que la gravité des MAV rompues chez l’enfant serait due à la plus grande fréquence chez eux des localisations dans la fosse postérieure, avec les conséquences plus graves d’une hypertension intracrânienne [31]. La mortalité postopératoire (4/27, soit 15 %) qu’il rapporte concerne des patients en admis en état critique. Pour Hoh et al., sur une série de 40 patients pédiatriques, 20 ont fait l’objet d’un traitement chirurgical dont 6 après embolisation [26]. Recommandant une multimodalité du traitement, ils rapportent une morbidité de 2,5 % et une mortalité de 2,5 % sur l’ensemble de la série. Cependant Humphreys et al. font remarquer que 10 % des cas pédiatriques sont au dessus des ressources thérapeutiques actuelles [28]. RÉSULTATS ANGIOGRAPHIQUES Contrôle angiographique postopératoire Les résultats de la chirurgie d’urgence pour hématome La place de la chirurgie en urgence à la phase aigüe de l’hémorragie révélatrice de la MAV est Un contrôle angiographique est indispensable pour évaluer la qualité de l’exérèse chirurgicale. Cependant, tous les travaux récents recensés ne rapportent pas leurs résultats après exploration Vol. 47, n° 2-3, 2001 MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DE LA CHIRURGIE DES MAV angiographique postopératoire, même si cet examen figure dans le détail de la prise en charge décrite. Le traitement chirurgical a pu être précédé par une embolisation. On ne dispose pas de renseignement précis sur ce que les auteurs appellent exclusion complète. En cas de résidu angiomateux après chirurgie, le risque de récidive hémorragique serait évalué à 2 à 4 %. Mais les données disponibles à ce sujet sont faibles. Le tableau IV résume les données disponibles dans la littérature disponible après 1990 [12, 23, 36, 45, 50, 58, 59, 66, 68, 70, 82]. On remarque le taux élevé d’éradication complète de la MAV après le traitement chirurgical. Ce taux atteint en moyenne 97 % soit 1 050/1 076 patients (de 91 % à 100 %). Ce résultat confère à la chirurgie un taux de réussite très élevé et supérieur à ceux qui sont rapportés pour les autres techniques de traitement, toutes classes de MAV confondues. Contrôle angiographique peropératoire L’angiographie peropératoire permet de s’assurer immédiatement du caractère complet de l’exérèse. Munshi et al. ont utilisé l’angiographie peropératoire chez 25 patients et concluent que cet examen a permis de détecter deux fois un résidu angiomateux (soit 8 %), mais a été faussement négatif dans 3 cas (soit 13 %) [47]. Anegawa et al. ont utilisé l’angiographie peropératoire pour la chirurgie des lésions profondes avec deux faux négatifs (15 %) [2]. Ces 2 cas ont été réopérés avec succès (cet article contient de remarquables illustrations). Vitaz et al. ont exploré 189 patients (91 anévrismes et 98 patients opérés d’une MAV) 375 [83]. L’angiographie a modifié la procédure dans 29 % des cas. Ils concluent à l’utilité, la sécurité, et la précision de la méthode avec à 5,2 % de faux négatif et un taux de complication de 0,9 %. Pietila utilise l’angiographie pour les interventions sur les MAV situées en zone éloquente, ce qui a permis de détecter 4 fois un résidu (19 %) et permettre ainsi une exclusion complète dans tous les cas [57]. Plus intéressante est l’expérience de Solomon et al. qui pratique l’angiographie au sortir de la salle d’opération [70]. Il décrit la difficulté à faire la différence entre un résidu angiomateux et des vaisseaux dysplasiques telles des veinules et artérioles péri lésionnelles encore dilatées par l’augmentation du débit et du volume sanguin intracérébral. Sur 86 patients opérés, l’angiographie postopératoire immédiate a confirmé la résection complète chez 78 patients. Deux patients sur 8 ont été réopérés l’un d’un résidu angiomateux et l’autre de vaisseaux dysplasiques. Dans un cas l’angiographie a été faussement négative, avec une récidive hémorragique post-opératoire. Au total, l’angiographie de contrôle postopératoire est une nécessité voire une obligation pour évaluer le résultat après traitement. L’angiographie peropératoire semble certes un outil utile dans un faible nombre de cas avec malencontreusement un nombre assez élevé de résultats faussement négatifs. Si bien qu’elle n’est peut-être pas un outil absolument essentiel à la pratique microchirurgicale, sauf en cas de lésion profonde dont le contrôle anatomique complet est difficile comme le conseille Anegawa [2]. TABLEAU IV. — Résultats angiographie post-opératoire. Angiographic postoperative results. Auteurs Année Nombre de patients Exclusion complète % Topographie MAV Hernesniemi 1990 79 75 94 % toutes Vinuela 1991 101 97 96 % toutes Pasqualin 1991 248 243 98 % toutes Sisti 1993 67 67 100 % < à 3 cm Deruty 1996 67 61 91 % toutes Malik 1996 24 23 96 % temporale Schaller 1997 62 61 98 % < à 3 cm Pikus 1998 72 70 97 % toutes Morgan 2000 246 244 99 % toutes Pik 2000 110 109 99 % < à 3 cm Solomon 2000 86 78 90 % toutes 1 076 1 050 97 % Total 376 JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR TECHNIQUES CHIRURGICALES UTILISÉES CHIRURGIE D’EXÉRÈSE SEULE La voie d’abord est décidée en fonction de la localisation de la MAV. Elle doit inclure en principe le drainage veineux principal lorsqu’il affleure le cortex pour le rendre facilement accessible et contrôlable. Deux techniques de dissection et d’exérèse sont décrites : soit les pédicules artériels sont isolés et coagulés en premier et la veine principale de drainage est sectionnée à la fin de la dissection [14, 23, 24, 86], soit au contraire, la veine de drainage principale est repérée et sectionnée en premier et sert de guide et de point de traction pour réaliser la dissection de la lésion [2, 56, 79, 87]. La lésion affleure sur le cortex On choisit en principe la technique « d’abord l’artère, puis la veine en dernier ». La dissection est entamée sur tout le pourtour cortical de la MAV, pour se poursuivre en profondeur et se terminer par la partie (la plus difficile) de la lésion enchâssée dans la substance blanche. Les pédicules artériels sont isolés, coagulés et sectionnés un à un. Lorsque le pédicule artériel est important car il a plus d’1 à 1,5 mm de diamètre, il est recommandé d’y appliquer un clip temporaire avant de le sectionner. Ceci permet d’évaluer l’effet de cette interruption du flux sur la circulation cérébrale avoisinante pour éventuellement prendre des dispositions anesthésiques si une turgescence cérébrale exagérée se manifestait. En principe, tant qu’un pédicule veineux profond ou superficiel est conservé, ce risque reste limité. Conserver un pédicule veineux jusqu’à la fin de la dissection est donc une sage mesure. L’application d’un clip sur la veine comporte moins de dangers que la coagulation dont l’effet peut déborder et menacer l’abouchement d’une veine voisine. Un dernier pédicule artériel est souvent caché par la veine principale. L’hémostase de la cavité est soigneusement révisée après l’ablation complète de la MAV. La pression systolique moyenne doit alors être relevée pour atteindre au moins 80 mmHg. La lésion n’affleure pas le cortex On choisit en principe la technique « la veine en premier, l’artère en dernier ». Une des veines de drainage repérée par sa couleur rouge est sectionnée et sert de guide pour entamer la dissection de la lésion. La présence d’une veine profonde assurant le drainage évite la turgescence de la MAV tant que l’ensemble des pédicules artériels ne seront pas contrôlés. Ceux-ci sont Neurochirurgie habituellement profonds et atteignent la lésion par le pôle opposé à celui qui est exposé. Ceci est surtout vrai pour les lésions profondes qui nécessitent une résection cérébrale corticale et subcorticale pour atteindre la MAV. Il est alors nécessaire de diriger la dissection vers un plan anatomique reconnaissable tel que la paroi épendymaire ou un pédicule vasculaire bien identifié sur l’artériographie cérébrale ou l’IRM. Les conseils techniques Pour les localisations particulières, de nombreux conseils techniques peuvent être utilement trouvés dans les références [14, 36, 55, 69, 79, 8688] qui toutes renvoient à des travaux antérieurs. Hernesniemi fait remarquer que l’hémostase des artères afférentes de la MAV qui sont d’un calibre moyen ou petit ne causent aucune difficulté. À l’inverse, le contrôle des petits vaisseaux afférents dilatés reste la difficulté technique majeure de la chirurgie des MAV [23]. La coagulation bipolaire ne peut éviter qu’ils éclatent et se rétractent, nécessitant parfois l’application d’un clip malgré leur faible diamètre. Avec clairvoyance, il signale que lorsqu’une intervention se prolonge, la fatique entraine des faiblesses psychomotrices et quelques petites erreurs peuvent survenir occasionnant un saignement évitable. Enfin l’utilisation d’un endoscope, nouvel outil de la microchirurgie, peut aider à la résection d’une lésion profonde, paraventriculaire [87]. CHIRURGIE D’EXÉRÈSE APRÈS EMBOLISATION Une embolisation par voie endovasculaire de la MAV est proposée surtout depuis 1980 comme un adjuvant avant la microchirurgie. En effet, l’embolisation seule ne peut prétendre obtenir une éradication complète de la lésion que dans 4 à 7 % des cas [16]. Son objectif séduisant est de réduire le flux sanguin afin de diminuer l’éventuelle perte sanguine peropératoire, faciliter la résection chirurgicale et limiter le risque de complications per et postopératoires d’origine hémodynamique. Le choix du matériel d’embolisation est souvent discuté sans que cela semble offrir des résultats cliniques différents. Si l’embolisation introduit un élément de facilité par la réduction des afférences artérielles, elle introduit un élément de difficulté en limitant l’effacement par compression de la lésion vasculaire pendant la dissection lorsque 60 % au moins de la MAV a été obstruée. Et surtout elle prend le risque d’accentuer une ischémie péri lésionnelle cérébrale [12, 44]. Elle alourdit la morbidité et mortalité postopératoire puisqu’elle y ajoute ses risques propres. Ceux-ci sont difficiles à évaluer dans la pratique. D’après la méta-analyse de Frizzer et Fisher, l’embolisation a été déclarée responsable de la Vol. 47, n° 2-3, 2001 MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DE LA CHIRURGIE DES MAV 377 Aujourd’hui, l’intérêt de l’embolisation préopératoire se réduit. Elle serait inutile pour toutes les MAV évaluées grade I, II et III de Spetzler [44]. L’embolisation est un appoint important dans la prise en charge des lésions grade IV et V. Mais comme le font remarquer Hartmann et al. ces lésions ont un faible risque évolutif et présentent un haut risque pour le traitement, si bien qu’un choix plus conservateur ne doit pas être écarté. En effet, cette combinaison de traitements suppose que soient évaluées avec précision les risques du traitement combiné opposés aux risques évolutifs de l’histoire naturelle de l’affection. Hartmann nous rappelle que ce risque évolutif est faible, car dans sa série prospective de 115 patients suivis de 1 à 214 mois (moyenne : 16,2 mois), la morbidité est de 3 % et la mortalité est nulle, même si 27 patients (23,4 %) ont présenté une seconde hémorragie [20]. Situant à 8 % la morbidité + mortalité des traitements actuels proposés, il considère comme nécessaire une nouvelle évaluation du risque/bénéfice des traitements invasifs des MAV cérébrales. morbidité chez 102 des 1 246 patients répertoriés (soit 8,1 %), et responsable du décès de 18 patients sur 1 246 (soit 1,4 %) [16]. Song et al. cherchant à démontrer l’efficacité et l’innocuité relative de l’embolisation par des fragments de fils de soie rapportent 12,3 % de complications permanentes chez 9 des 70 patients ayant subi au total 230 embolisations (jusqu’à 10 séances d’embolisation, en moyenne 4 par patient) [71]. Dans une série de 38 patients porteurs d’une MAV des noyaux gris centraux, Paulsen et al. rapportent un taux de complications permanentes de 10,5 % après une embolisation précédent la chirurgie (5 cas), la radiochirurgie (19 cas), ou les deux combinées (13 cas) [52]. De l’étude d’une série de 150 cas traités en 6 ans, Lunqvist et al. évaluent les complications après embolisation à 6,7 % pour les séquelles sévères, 15,3 % pour les séquelles modérées, et rapportent une mortalité de 1,3 % [35]. Enfin, l’embolisation n’évite pas toujours les complications hémodynamiques [74]. Chioffi et al. proposent le Doppler transcrânien pour surveiller la vitesse circulatoire dans le vaisseau afférent principal après embolisation [8]. Si la vitesse s’y maintient au dessus de 120 cm/sec, le risque de complications opératoires hyperhémiques (hémorragie ou œdème) reste élevé. Le tableau V résume les résultats rapportés dans quelques études récentes dans lesquelles les complications liées à l’embolisation sont clairement lisibles [12, 45, 51, 82]. Certains de ces travaux se montrent en faveur de l’embolisation préopératoire [51, 82], d’autres cherchent à démontrer la faible incidence des complications rapportées au nombre de séances, d’autres enfin se montrent plus critiques ou même se déclarent opposés en raison du risque ajouté [12, 45]. Une hémorragie méningée ou intracérébrale immédiate ou retardée peut compliquer une embolisation [29, 61]. Purdy et al. rappellent leur expérience à propos de 7 patients dont un est décédé des suites d’une rupture de l’artère cérébrale moyenne [61]. Ils insistent sur la nécessité de disposer d’une équipe chirurgicale en cas de difficulté rencontrée pendant l’embolisation ou dans les suites immédiates. CHIRURGIE D’EXÉRÈSE APRÈS RADIOCHIRURGIE L’exérèse chirurgicale d’une lésion précédemment traitée par radiochirurgie en dose unique paraît toujours possible, quelle que soit son volume résiduel. Seule la topographie de la lésion offre une limite. Cette situation est rapportée ponctuellement lorsque la radiochirurgie n’a pas apporté à son heure la protection contre le risque de rupture ou de resaignement. Steinberg et al. rapportent leur expérience à propos de 33 cas opérés après échec de la radiochirurgie associée ou non à l’embolisation [75]. Il attribue une part de la morbidité aux traitements antérieurs. Il fait état de 2 décès (soit 6 %) et de 4 aggravations postopératoires (soit 12 %). Il n’est pas retrouvé de travaux où la chirurgie s’inscrivait systématiquement dans un programme de traitement comprenant d’abord la radiochirurgie puis la chirurgie. Il n’est pas possible de donner les résultats de la chirurgie après radiochirurgie en terme de morbidité et mortalité et qualité de l’exérèse TABLEAU V. — Taux de complications de l’embolisation préchirurgicale. Complication rate of presurgical embolization. Auteurs Année Nombre total de patients Nombre de patients embolisés % embol + chirurgie Morbidité Mortalité Pasqualin 1991 143 49 34 % 4,0 % 0,0 % Vinuela 1991 101 95 94 % 8,9 % 0,9 % Deruty 1996 67 40 59 % 5,0 % 7,5 % Morgan 2000 250 55 22 % 7,2 % ? 378 JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR supposée complète. Il n’est pas rapporté que la radiochirurgie effectuée avant la chirurgie en complique les étapes de dissection et de contrôle de la MAV. La question de la présence d’une cicatrice de radionécrose associée n’est pas toujours abordée. ANÉVRISMES ASSOCIÉS À UNE MAV Plusieurs classifications sont à notre disposition pour définir ces anévrismes associés à une MAV [37, 53, 64, 84, 85]. La plus simple distingue les anévrismes proximaux des anévrismes distaux sur l’axe artériel alimentant la MAV. Vymazal introduit la notion de proximité ou inclusion par rapport au nidus [84]. Un peu plus complète, la classification donnée par Perata et al. est souvent retenue [53]. Il distingue quatre formes d’anévrismes associés à une MAV suivant leur situation par rapport à la MAV : — anévrisme à distance sans relation de flux avec la MAV ; — anévrisme proximal sur un vaisseau né du polygone de Willis et alimentant la MAV ; — anévrisme pédiculaire, développé sur le trajet d’une artère alimentant la MAV ; — anévrisme intranidal, au sein de la MAV. Cette classification est reprise par Westphal et Grzyschka [85], qui confirment le risque hémorragique des anévrismes pédiculaires, plus particulièrement fréquents lorsque la MAV est soustensorielle. L’étiopathogénie et le devenir de ces anévrismes sont très bien exposés dans le travail de Meisel et al. à propos d’une série de 305 cas retrouvés parmi 662 patients analysés [37]. Les auteurs ont observé 313 anévrismes dits proximaux contre 372 anévrismes intranidaux. Ils n’ont trouvé aucune corrélation entre la présence de ces anévrismes et l’incidence de l’hémorragie initiale révélatrice. Seul le taux de récidive était corrélé avec la présence d’un anévrisme intranidal. Environ 30 % de ces anévrismes proximaux (45/149) ont involué après traitement de la MAV par embolisation. Aucune rupture de ces anévrismes proximaux ou intranidaux n’a été observée après traitement endovasculaire de la MAV. Les auteurs concluent que ces anévrismes proximaux ne sont pas une cible primaire pour le traitement contrairement aux anévrismes intranidaux qui ont un risque hémorragique plus élevé. Cet article très documenté et portant sur un nombre élevé d’observations n’échappe pas à la critique du biais de sélection et de recrutement. Ces points sont soigneusement relevés dans la discussion. Fox commente ce travail et propose de distinguer parmi ces anévrismes proximaux ceux qui se présentent avec une hémorragie méningée de ceux révélés par une hémorragie cérébrale. Dans le premier cas, l’anévrisme doit être traité en pre- Neurochirurgie mier. Dans le second cas, la MAV doit être la cible du traitement. Les conclusions de cette série rejoignent celles de Redekop et al. sur la définition de la cible du traitement, et la régression spontanée connue de ces anévrismes d’origine hémodynamique après traitement de la MAV [12, 37, 64]. Thompson et al. relèvent une série de 45 patients porteurs d’anévrisme associé à une MAV après analyse de 600 observations (soit une incidence de 7,5 %) [80] : tous avaient une MAV à haut débit et de haut grade (IV ou V) ; 23 d’entre eux ont eu une hémorragie : (15 en provenance de la MAV, 5 en provenance d’un anévrisme et 3 d’origine indéterminée) ; de plus, 4 patients ont eu une rupture de leur anévrisme dans les suites du traitement. Pour les auteurs, la conclusion est simple, et ils recommandent une action de traitement chirurgical ou endovasculaire pour tous les anévrismes avant de commencer à traiter la MAV. Cunha e Sa et al., plus modérés dans leur position, concluaient simplement, à la lumière de leur expérience de 39 cas retrouvés sur 400 MAV prises en charge entre 1970 et 1990 : traiter la lésion symptomatique en premier [9]. Vymasal et al. rapportent leur expérience de 41 patients porteurs d’anévrismes associés révelés dans une série de 217 MAV traitées par radiochirurgie entre 1992 et 1998 [84]. Ils remarquent que sur 14 anévrismes juxta- ou intranidaux étudiés à long terme et contrôlés par angiographie, 10 étaient occlus 24 mois après le traitement, même si l’anévrisme n’était pas inclus dans le volume irradié. Ils relèvent que cela donne force à l’hypothèse hémodynamique expliquant le développement de ces anévrismes. De l’ensemble de ces travaux, on retient que la présence d’un anévrisme associé n’entraîne pas forcément son traitement, et rien ne nous indique que ce traitement soit exclusivement chirurgical. COÛT/EFFICACITÉ DE LA CHIRURGIE La comparaison de deux traitements est toujours difficile lorsque leurs résultats sont approchants. Deux traitements peuvent différer par les résultats à long terme, ou au contraire donner les mêmes résultats en terme de qualité et différer par le coût de la pratique. Dans le cas des MAV, il est difficile de comparer les résultats obtenus par la microchirurgie versus la radiochirurgie pour les lésions de grade I, II, et III de Spetzler-Martin. Pour la chirurgie, le résultat, les risques encourus et leurs conséquences sont immédiats. Pour la radiochirurgie, le résultat et les risques encourus sont retardés, et s’y ajoute le risque hémorragique de l’évolution naturelle. Sur ces bases, Chang et Nihei ont conçu un modèle mathématique d’aide à la décision : la Vol. 47, n° 2-3, 2001 MORBIDITÉ ET MORTALITÉ DE LA CHIRURGIE DES MAV courbe de survie des patients en fonction de l’âge sert d’abaque [7]. Pour pouvoir assurer la comparaison entre la radiochirurgie, la microchirurgie et l’absence de traitement, le résultat est exprimé en équivalent de morbidité mortalité chirurgicale (équivalent surgical morbidity mortality). De leurs principales conclusions, nous retiendrons que le traitement est supérieur à l’absence de traitement. D’autre part, la radiochirurgie et la chirurgie offrent un résultat comparable, à la condition que la mortalité chirurgicale ne dépasse pas 1 % à 2 %, et morbidité-mortalité combinées soient comprises entre 3 % et 7 %. Porter et al. concluent à une légère supériorité de la chirurgie par rapport à la radiochirurgie avec cependant un coût supérieur de 6 937 $ par patient [60]. Cette différence s’exprime en terme de « quality adjusted life year » (QALY), et est estimée à 0,98 QALY. La discussion du modèle propose des limites, déclarant que la chirurgie n’est un choix attractif que si la mortalité opératoire est inférieure à 4 % et que le taux de survenue d’un déficit neurologique permanent ne dépasse pas 12 %. Nussbaum et al. concluent aussi à la supériorité de la chirurgie dans leur modèle, mais remarquent que, condition essentielle, le choix et la réalisation du traitement doivent être confiés à une équipe expérimentée [49]. Enfin, pour évaluer le coût de l’embolisation, Berman et al. comparent la consommation des ressources exprimée en dollars et la durée d’hospitalisation en jours dans un groupe de 194 patients traités par chirurgie seule ou avec embolisation préalable [6]. Ils concluent que le coût et la durée d’hospitalisation augmentent proportionnellement au grade de Spetzler-Martin (20 000 $ et 6 jours de plus par grade supplémentaire). Le coût de l’embolisation pré-opératoire (78 400 $ ± 4 900) calculé pour 122 patients ajoute 29 000 $ par patient au coût de la chirurgie seule (49 300 $ ± 5 800). Cependant, les auteurs ne peuvent par cette étude donner l’évaluation du bénéfice postopératoire de l’embolisation. En effet, le bénéfice est estimé en terme de réduction des pertes sanguines épargnées et de réduction de la durée opératoire qui ne sont pas des facteurs modifiant significativement le coût ou la durée de l’hospitalisation. À l’inverse, Jordan et al. démontrent que l’embolisation préchirurgicale côute 9 % de moins que la chirurgie seule en se basant sur le calcul du coût de 22 patients embolisés puis opérés comparés à un groupe de 475 patients seulement opérés [30]. À ce jour, aucune analyse de ce type d’analyse n’a pu apporter la preuve de la supériorité d’un traitement par rapport à l’autre, mais seulement d’une forte attractivité en terme économique. Pour la chirurgie et la radiochirurgie, l’équivalence apparente des résultats pour les lésions de grade I, II et III de Spetzler-Martin ne pourrait 379 être affinée ou démentie que par une étude randomisée. On peut estimer qu’une telle étude a peu de chances de voir le jour en raison du nombre nécessaire de patients à inclure pour établir une différence, et de l’ancrage actuel des convictions, opinions et habitudes partisanes qui régissent aujourd’hui nombre d’indications. LES ÉLÉMENTS DU CHOIX DU TRAITEMENT L’exérèse chirurgicale d’une MAV peut faire partie d’un plan de traitement combinant radiochirurgie et embolisation ou être l’essentiel du traitement. La complexité de ce plan de traitement est proportionnelle à la complexité de la lésion (grade III et au-dessus). De même, les difficultés techniques et les risques chirurgicaux en sont alors accrus. Suivant une démarche logique, il faut d’abord : a) évaluer le grade de SpetzlerMartin, b) décider si une combinaison de traitement est nécessaire, c) décider de l’ordre du traitement et du moment. On ressent bien aujourd’hui que ce choix ne peut être l’œuvre d’un seul. Cette participation de deux ou trois acteurs à la décision est devenue un fait naturel. On demande au chirurgien l’éradication complète de la lésion. Remarquons que cette obligation de réussite totale, rarement possible pour l’embolisation seule, est un objectif que la radiochirurgie ne peut atteindre toujours avec certitude, même si cela est son ambition. Par conséquent, les questions suivantes seront posées au chirurgien : est-ce réalisable ? en une ou plusieurs fois ? le risque en est-il acceptable ? Le volume de la lésion, son degré d’accessibilité, sa proximité d’une zone fonctionnelle, le nombre et la topographie des pédicules afférents et efférents, l’aspect compact ou diffus du nidus angiomateux, sont des critères essentiels pour décider de la faisabilité du geste chirurgical. L’évaluation des risques chirurgicaux tient de plus à l’âge et l’état prémorbide du patient, à l’existence d’un déficit neurologique constitué ou récent. Il faut y ajouter l’analyse des facteurs de risque de complications hyperhémiques per et postopératoires tels que fistule artérioveineuse à haut débit, drainage veineux profond, participation des pédicules artériels profonds, hypovascularisation du cortex alentour, artères afférentes longues, vaisseaux capillaires anormalement dilatés autour du nidus. Au total, l’objectif chirurgical peut être tenu si et seulement si on considère que : a) une exérèse complète est possible, b) morbidité et mortalité combinées sont inférieures à 6 %-8 %. Au terme de cette analyse, un choix raisonnable peut imposer la chirurgie comme traitement 380 JEAN-PIERRE CASTEL, GUY KANTOR principal ou associé. Mais alors deux points méritent encore une analyse : — connaître les préférences du patient pour tel ou tel traitement s’il peut l’exprimer, surtout si 2 traitements équivalents en terme de résultat et de risque peuvent être proposés ; — évaluer avec sincérité sa propre capacité à accomplir le geste chrirugical, à en dominer les étapes successives, et à en surmonter les difficultés attendues ou imprévues ; une surestimation de soi et une sous-estimation des dangers sont deux écueils à éviter. PRINCIPALES INDICATIONS ACTUELLES INDICATION SIMPLE Elle concerne une MAV de moins de 3 cm de diamètre, d’aspect compact, située sur la convexité cérébrale externe hors zone rolandique ou zone de langage, avec des pédicules artériels évidents et repérables sur l’angiographie, sans participation de pédicules artériels profonds. La présence d’une grosse veine de drainage cortical et/ou d’une hémorragie au contact de la MAV en facilite le repérage, la dissection et l’exérèse. INDICATION DE NÉCESSITÉ Dans le cadre de l’urgence pour hématome compressif avec hypertension intracrânienne non contrôlable, il peut être décidé d’évacuer l’hématome et de faire l’exérèse de la MAV rompue. Il est indispensable de disposer d’une angiographie diagnostique, car on ne peut se fier au seul examen du cortex ou des parois de la cavité d’hématome pour repérer le nidus et en réaliser une exérèse complète. Une exérèse seulement partielle expose à un risque élevé de récidive hémorragique dans les heures qui suivent l’intervention. L’évacuation du seul hématome compressif est un geste hasardeux. Il n’y a aucune indication de traitement en urgence d’une MAV non rompue. INDICATION DE COMBINAISON DE TRAITEMENT — Chirurgie combinée à l’embolisation. — Nous avons vu que cette combinaison n’est souhaitable que pour la chirurgie des lésions volumineuses de grade IV ou V. — Chirurgie combinée à la radiochirurgie. — Soit la radiochirurgie vient au secours de la chirurgie qui n’a pu réaliser son plein objectif, soit la chirurgie vient en complément de la radiochirurgie tenue en échec. — Combinaison des 3 traitements. — Elle ne peut être discutée qu’au sein d’une équipe multidisciplinaire expérimentée et entraînée face à une MAV de grade IV ou V dont le traitement complet est devenu une nécessité. Dans une telle com- Neurochirurgie binaison, il est raisonnable de placer la chirurgie en dernier. CONCLUSIONS On ne peut oublier la conclusion donnée en 1993 par Ladislau Steiner invité à commenter l’article de Sisti et al. publié intentionnellement pour comparer la microchirurgie à la radiochirurgie des MAV de moins de 3 cm [68]. Avec sagesse, il écrivait : « cet article nous rappelle que la microchirurgie est une méthode sûre et directe qui ne sera pas facilement écartée au moment du choix du traitement, que l’excès d’indication de la radiochirurgie doit être évité, et que les MAV doivent être prises en charge par un neurochirurgien maîtrisant la microchirurgie et la radiochirurgie » [76]. Ce conseil reste d’actualité. Gardons de la chirurgie l’idée de sa mission essentielle : l’éradication complète de la MAV. Pour s’accomplir, cette règle absolue doit s’entourer de précautions que l’analyse clinique et angiographique permet d’estimer. Cette anticipation sur les difficultés techniques et leurs conséquences tient une place essentielle dans le travail chirurgical pré-opératoire. Elle est le garant d’une bonne décision. La préoccupation de tout traitement est de ne pas apporter au patient un risque supérieur à celui de l’évolution naturelle. Une grande confiance peut être encore aujourd’hui accordée à la chirurgie des MAV à la lumière des résultats rapportés dans la littérature, mais toujours à la condition d’en connaître et respecter les indications. Justement, la confrontation de la chirurgie à d’autres modes de traitement a permis d’en mieux cerner les dangers et les limites. Les combinaisons de traitement sont à la mode, leur évaluation reste encore imparfaite. Même si l’on met l’accent sur la faible place apparente laissée aujourd’hui à la microchirurgie, on ne peut en revanche ignorer le rôle important joué par le neurochirurgien dans la prise en charge de patients porteurs d’une MAV. Mieux que quiconque, il peut en effet assurer le suivi de ces patients en raison de son expérience de cette pathologie, de sa connaissance des complications évolutives survenant avant ou après le traitement, et peut faire état de sa capacité à répondre à toutes les situations urgentes. RÉFÉRENCES [1] AL-RODHAN NR, SUNDT TM. 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