La Tour Eiffel

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La Tour Eiffel
Art, créations, cultures
De l’Antiquité au
IX°
Arts, rupture et
continuité
Du IX° au XVII°
Le XVIII° et le XIX°
Arts, état et pouvoir
Du XX° à nos jours
- La Tour Eiffel L’univers technologique de la fin du XIXe siècle
A la fin du XIXe siècle, on assiste à un nombre considérable d’inventions qui ont révolutionné notre vie, du
téléphone aux courses automobiles, en passant par le vaccin contre la rage! À cette époque, Jules Verne écrit
ses romans d’anticipation, la France se bâtit un empire colonial, le commerce est prospère et la révolution
industrielle est en marche. Tout bouge, tout change. Cette période, appelée parfois « printemps technologique »,
correspond à une effervescence créatrice, couronnée par Gustave Eiffel avec sa Grande Dame tout en fer.
Quelques repères scientifiques :
• 1876-1877 - Le moteur à 4 temps
• 1876 - Le téléphone est inventé par Alexander Graham Bell.
• 1879 - La lampe à incandescence de Thomas Edison et Swan et la première locomotive électrique de Siemens.
• 1881 - « La rapide », voiture à vapeur d’Amédée Bollée.
• 1885 - Le vaccin contre la rage par Louis Pasteur.
• 1886 - Les premiers lampadaires électriques à Paris.
• 1887 - Le début de la construction de la Tour Eiffel.
• 1891 - Les premiers pneus démontables d’Edouard Michelin pour les bicyclettes, adaptés en 1894 aux automobiles.
• 1892 - Le premier brevet de moteur est déposé par Otto Diesel.
•1895- La première séance publique du cinématographe Lumière et la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen.
• 1896 - La découverte de la radioactivité dans les sels d’uranium par Henri Becquerel.
• 1898 - La première liaison télégraphique entre le Panthéon et la Tour Eiffel
Pierre et Marie Curie : le radium.
• 1900 - L’Exposition universelle, le premier métro parisien et la réalisation du premier dirigeable par le comte Von
Zeppelin.
Que se passe-t-il en France au moment de la construction de la Tour Eiffel ?
1886
• Grâce à l’amélioration des moyens de communication (le canal de Suez existe depuis 1869), la Chine est à un mois de
Marseille et le Japon à moins de 40 jours.
• Les impressionnistes exposent à New York sans jamais avoir connu de succès en France.
• Les Américains inaugurent « La Liberté éclairant le monde » du sculpteur Auguste Bartholdi (structure de Gustave
Eiffel).
1888
• 11 000 abonnés au téléphone en France.
• Emile Zola termine les « Rougon-Macquart ».
• Jules Verne écrit « les Voyages extraordinaires » depuis 25 ans.
La construction métallique du XIXème siècle.
Le XIXe siècle voit se développer l’industrialisation, favorisée par l’essor de la métallurgie. La fabrication de fer et d’acier
permet de construire des réseaux de chemin de fer (rails et machines), d’édifier des constructions comme les usines, les
gares, les ponts, les marchés, les grands magasins. À partir de la seconde partie de ce siècle, les ingénieurs comme
Eiffel maîtrisent de mieux en mieux l’utilisation des charpentes métalliques, plus légères que les constructions en pierre
ou en béton.
1803 : Construction, en fonte, du pont des Arts, à Paris.
1853 : Construction des halles de Paris dont l’ossature métallique participe à l’esthétique du bâtiment.
Pour répondre au concours lancé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889 (centenaire de la Révolution
française), deux des ingénieurs de l’entreprise Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, proposèrent une tour
de 300 mètres en forme de pylône, ancrée au sol par 4 pieds.
50 ingénieurs et dessinateurs ont exécuté 5 300 dessins, plus d’une centaine d’ouvriers ont préfabriqué en atelier plus de
18 000 pièces différentes et 132 ouvriers se trouvaient sur le chantier au montage
La construction.
Les travaux de fondations débutèrent le 26 janvier 1887 et durèrent 5 mois. Le déblaiement s’effectua à la pelle, puis à
l’aide de wagonnets tirés par des chevaux et des locomotives à vapeur. Les fondations les plus profondes ne
dépassèrent pas 15 mètres à l’emplacement des futurs piliers orientés selon les points cardinaux. Ensuite, des blocs de
béton de 25 mètres de côté sur 4 mètres d’épaisseur furent coulés pour servir de base aux piliers métalliques.
18 juillet 1887
7 décembre 1887
20 mars 1888 (1er étage)
15 mai 1888
21 août 1988 (2ème étage)
26 décembre 1888
15 mars 1889 (campanile)
Une Tour en fer
La Tour Eiffel est construite en fer puddlé. Cette qualité de fer est obtenue grâce au brassage du fer chauffé, rendu à
l’état liquide. Cette technique permet d’obtenir un fer de structure fibreuse en dissociant le carbone et les impuretés de la
structure cristallographique. Le martelage, puis le laminage, terminent la préparation de ce fer résistant. Ces différentes
opérations sont réalisées dans les usines qui se sont implantées à proximité des mines de fer, notamment en Lorraine.
Pourquoi la Tour Eiffel est-elle en fer ?
Quels sont les avantages de ce métal ? Gustave Eiffel répond lui- même : « C’est en premier lieu sa résistance. Au point
de vue des charges que l’on peut faire supporter avec sécurité à l’un ou l’autre de ces matériaux, on sait que, à surface
égale, le fer est dix fois plus résistant que le bois et vingt fois plus résistant que la pierre.» Il précise : « C’est dans les
grandes constructions surtout que la résistance du métal le rend supérieur aux autres matériaux. La légèreté relative des
constructions métalliques permet en même temps de diminuer l’importance des supports et des fondations.»
Les pièces métalliques mesuraient de quelques millimètres pour les rivets à plusieurs mètres pour les poutres en fer
puddlé fabriquées dans les aciéries de Pompey en Lorraine.
Quatre hommes étaient nécessaires à la pose d’un rivet : celui qui le chauffait, celui qui le maintenait en place et celui
qui formait la tête (de part et d’autre de la poutre) et le dernier qui l’écrasait à l’aide d’une masse
Dès la présentation de son projet en 1886, Gustave Eiffel savait que seule l’utilité scientifique de la Tour pouvait, alors, la
préserver de ses adversaires et prolonger sa durée de vie. Elle devait au départ être détruite au bout de 20 ans !
Il précise alors la vocation de la Tour : observations météorologiques et astronomiques, expériences de physique, poste
d’observation stratégique, poste de communication par télégraphe optique, phare pour l’éclairage électrique et études du
vent. Gustave Eiffel précise : “Ce sera pour tous un observatoire et un laboratoire tel qu’il n’en aura jamais été mis
d’analogue à la disposition de la science.”
De cette façon, la Tour Eiffel a été sauvée de la destruction à plusieurs reprises. Sa notoriété a ensuite fait le reste.
Une tour entretenue.
Le fer puddlé fut initialement protégé par plusieurs cours de peintures à l’huile et de
l’huile de lin.
Très régulièrement, il fallut repeindre la Tour qui était agressée par les pollutions
extérieures, les déjections de pigeons, les éclairs… De la rouille se formait et rongeait le
fer sous l’effet du dioxygène de l’air et d’autres polluants présents dans l’air de la ville de
Paris.
Actuellement on peint la tour tous les 10 ans (et tous les 5 ans pour les parties
supérieures).
Quelques oeuvres en rapport (de nombreux autres exemples existent…)
Statue de la liberté (1886) (New York)
La structure interne et le socle de la statue imaginée par le sculpteur Bartholdi est
réalisé par Eiffel.
On retrouve la structure en dentelle de fer pour supporter la peau de cuivre de cette
statue.
Le viaduc de Gabarit (1884)
Un autre projet de la société Eiffel, on retrouve de nombreuses ressemblances avec les
pieds de la Tour Eiffel.
Ce pont en arc est également célèbre pour son utilisation dans le fil « le pont de
Cassandra » en 1976.
La fontaine des mers (1840) – place de la Concorde à Paris.
Exemple qui montre l’importance de bien prévoir l’action du temps sur une construction.
Cette fontaine est majoritairement en fonte.
A peine 10 ans après son inauguration, cette fonte se dégrade rapidement et un
premier entretien par électrochimie a lieu pour la recouvrir de cuivre. La technique, mal
maîtrisée à l’époque, n’empêche pas sa dégradation et une nouvelle restauration a été
nécessaire en 1999.
Quelques chiffres sur la Tour Eiffel :
• Les 4 piliers de la Tour sont inscrits dans un carré de 125 m de côté et orientés selon les 4 points cardinaux.
• Poids de la charpente métallique : 7 300 tonnes.
• Poids total : 10 100 tonnes. • Nombre de rivets utilisés : 2 500 000.
• Nombre de pièces de fer : 18 038.
• Le montage s’acheva définitivement avec le sommet, le 31 mars 1889.
• C’est l’un des 3 monuments les plus visités de France (7 à 8 millions de visiteurs par an)
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