Déclaration SNUipp-FSU à la CAPD du 4 juin 2015
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Déclaration SNUipp-FSU à la CAPD du 4 juin 2015
Déclaration SNUipp-FSU à la CAPD du 4 juin 2015 Madame l’Inspectrice d’Académie ; Le "mouvement" est un moment clé dans la vie professionnelle. Pour cela, le droit à mutation doit être garanti et rendu effectif pour tous. Depuis 2008, le ministère a imposé des nouvelles règles qui limitent les droits des personnels: une seule phase de saisie des vœux, multiplication des postes à profil. Ces dispositions aggravent les distorsions dans notre département et sont source de profonde insatisfaction. Nous vous demandons donc de les lever dans notre département, comme c’est le cas dans d’autres départements. Les Elus paritaires du SNUipp-FSU sont très attachés à l’élaboration au sein de la CAPD de règles concernant la gestion des personnels ; elles doivent être connues de tous et s’appliquer à tous. Cette transparence est garante d’un traitement équitable des personnels, base essentielle d’un service public qui doit veiller à apporter la même qualité quel que soit le territoire qu’il dessert. Le mouvement est l’occasion pour les personnels d’exprimer leurs vœux et de pouvoir changer d’affectation en fonction des règles édictées lors des instances paritaires. Les textes précisent les situations qui peuvent déroger à ces règles ; elles devraient être très exceptionnelles. A ce jour, les élus du SNUipp-FSU découvrent qu’un certain nombre de collègues ont été unilatéralement retirés de leur poste par l’administration sans que la CAPD en ait eu communication. Outre le fait qu’il y avait peut-être d’autres solutions à envisager pour certains d’entre eux, ces collègues se retrouvent très souvent affectés sur un poste qu’ils n’ont pas forcément demandé, qui ne leur convient pas toujours. Cette méthode fragilise davantage ces personnels qui se relèvent très difficilement. On assiste de plus en plus à un véritable contournement des règles et des barèmes. Le SNUipp-FSU demande que la CAPD puisse émettre un avis sur la demande de tous les collègues faisant part d’une situation particulière lors des opérations de mouvement, y compris pour la phase d’ajustement et que cet avis soit pris en compte dans la prise de décision. Toute nouvelle affectation doit alors faire l'objet d'un arrêté. Il est contraire aux règles de la CAPD que des situations antérieures à la phase d’ajustement, découvertes bien après la rentrée par les élus, soient traitées hors de cette phase. Nous y serons particulièrement attentifs et nous nous engageons à transmettre et à défendre à la CAPD les dossiers que les collègues nous confieront. Le SNUipp-FSU réaffirme aujourd’hui son engagement à défendre tous les personnels et exige que l’administration mette tout en œuvre pour que cette instance fonctionne au mieux dans le respect des collègues, de leurs représentants et du dialogue social. Nous constatons la participation au mouvement de nombreux collègues sortant de l'éducation prioritaire. Peu d'entre eux ont fait jouer les priorités 8 et 9. Quitte à être en zone banale, ils ont fait le choix de partir dans des secteurs très différents de l’éducation prioritaire où les conditions de travail sont moins difficiles. Les zones difficiles perdent des personnels expérimentés, ce qui creuse davantage les inégalités territoriales. Vous donnez finalement moins aux élèves qui ont déjà moins. A propos de la Hors-classe, l’ancien barème d’accès mettait déjà à jour de profondes inégalités : types de postes, classement de l’école ou non en éducation prioritaire, hommes/femmes…. Un phénomène avant tout lié au taux d’accès à la hors classe, qui reste encore largement insuffisant (4,5% par an) et loin des 7% appliqués aux enseignants du second degré. Ces inégalités vont encore s’aggraver par rapport à l’an passé. Le nouveau barème favorise l’accès pour certaines catégories reconnues (REP+, REP) pénalisant davantage les autres. Pour les collègues de notre département, travaillant dans une école sortie de REP mais dont la population scolaire relève des mêmes caractéristiques sociales que des écoles classées en REP, les conséquences seront très lourdes sur l’évolution de leur carrière. Le véritable problème ne concerne pas les critères pour sélectionner ceux qui accèderont mais le nombre de collègues qui pourront accéder à la hors-classe. Malgré, la difficulté du métier, et les promesses de reconnaissance, aujourd’hui encore, six enseignants sur dix partent à la retraite sans avoir accédé à la hors classe. C’est pourquoi le SNUipp-FSU réaffirme sa revendication d’un seul rythme d’avancement pour tous, au sein d’une nouvelle grille indiciaire comportant une classe unique avec un indice terminal de 783, correspondant à l’échelon le plus élevé de la hors classe. Concernant les mutations interdépartementales, elles ont abouti, cette année, à un taux de satisfaction catastrophique. Les enseignants du Val de Marne attendent la phase des EXEAT avec beaucoup de tensions. Des dizaines de collègues sont dans des situations personnelles de très grande souffrance : collègues gravement malades ayant besoin de se rapprocher de leur famille, enseignantes dans de graves situations sur le plan social ou médical, conjoints en situation de séparation depuis plusieurs années. Les détachements semblent souvent refusés pour des collègues souhaitant travailler à l'étranger ou dans un autre département à proximité de leur famille (accords sur demandes). Ces collègues ne reviendront pas dans le Val de Marne. Ils pourront obtenir des disponibilités de droit. Pour des raisons d'affichage, on nuit gravement à leur situation et à leur droit à la mobilité. Nous demandons que ces refus soient motivés, fassent l'objet d'un examen en CAPD et que les collègues aient accès à leur dossier. A ce jour, ils ne reçoivent qu'un courrier de l'Administration sans aucune motivation. Nous demandons également qu'un regard particulièrement humain soit porté sur ces douloureuses situations. Nous tenons à remercier les services qui ont apporté toutes les réponses aux questions que nous leur avons posées et nous constatons malheureusement qu’ils sont souvent très démunis pour répondre aux différentes demandes des collègues. Enfin, nous réitérons notre demande de réviser votre décision au sujet de la situation de tous les collègues ayant participé aux délégations du 7 avril. Dans une période où les conditions de travail sont de plus en plus difficiles, où les effectifs ne cessent de monter, où les postes manquent, participer à une délégation permet aux collègues d’informer l’inspection académique de la situation de leur école au plus près de la réalité. Cette décision de leur retirer une journée de salaire est une première. Nous ne que les relations se tendent à ce point entre l'Administration et les collègues. pouvons pas accepter Nous vous demandons Mme l'Inspectrice d'Académie de revenir sur cette décision. Nous proposons un vœu à la CAPD : « La CAPD réunie le 4 juin demande que la décision de retirer une journée de salaire aux collègues qui ont fait partie des délégations d’école le 7 avril soit annulée. » Avoir un regard bienveillant sur les personnels pour leur permettre d’exercer au mieux les missions qui leur sont confiés dans l’intérêt des élèves, cela passe par l’installation de conditions d’un dialogue social constructif. Madame l’inspectrice d’Académie, les élus paritaires du SNUipp-FSU espèrent que cette CAPD permettra d’apporter tous les éclairages nécessaires sur les situations des personnels.