Centre de Conseil et de Perfectionnement Pédagogique des

Transcription

Centre de Conseil et de Perfectionnement Pédagogique des
ASSOCIATION RELAIS
PRESENTATION DU PROJET DE CREATION D’UN CENTRE
DE CONSEIL & DE PERFECTIONNEMENT PEDAGOGIQUE
District de Bamako, Mali, Août 2010
Rédaction du document de synthèse : Elodie MARTINOT
SOMMAIRE
1.
Le système éducatif malien .............................................................................................. 3
1.1. Schéma de l’organisation nationale ............................................................................ 3
1.2. Fonctionnement du système éducatif ......................................................................... 3
1.3. Présentation des principales structures ....................................................................... 4
1.3.1.
1.3.2.
1.3.3.
1.3.4.
2.
Les acteurs rencontrés, moteur des initiatives locales .................................................. 7
2.1. Les membres l’association RELAIS .......................................................................... 7
2.1.1.
2.1.2.
2.1.3.
2.1.4.
2.1.5.
2.1.6.
2.1.7.
2.2.
2.3.
2.3.1.
2.3.2.
2.4.
2.5.
2.5.1.
2.5.2.
2.5.3.
2.5.4.
3.
Les écoles publiques ................................................................................................................... 4
Les écoles communautaires ........................................................................................................ 4
Les centres d’animation pédagogiques ....................................................................................... 6
Les autres structures ................................................................................................................... 6
Mamoutou Soumaré ................................................................................................................... 7
Kadidia Diakité ........................................................................................................................... 7
Kankou Traoré ............................................................................................................................ 7
Issa Bamba ................................................................................................................................. 8
Bourama Dembelé ...................................................................................................................... 8
Youssouf Koulibaly .................................................................................................................... 8
Samou Sanou .............................................................................................................................. 8
Un conseiller pédagogique au CAP du Centre Commercial de Bamako ................... 9
Deux directeurs de l’école publique franco- arabe de Darsalam ............................... 9
Salik Doumbia ............................................................................................................................ 9
Lassana Dolo .............................................................................................................................. 9
Le promoteur de l’école privée Mohammed Sidibé ................................................. 10
Les membres de l’association Forobaton ................................................................. 11
Adam Diop ............................................................................................................................... 11
Fatoumata Bengaly ................................................................................................................... 11
Oumou Sogoba ......................................................................................................................... 12
Fanta Keita ............................................................................................................................... 12
Les constats ..................................................................................................................... 13
3.1. Réintroduction des langues nationales dans le programme éducatif malien ............ 13
3.2. Un corps enseignant mal formé ................................................................................ 13
3.2.1.
3.2.2.
Au niveau des écoles publiques ................................................................................................ 13
Au niveau des écoles communautaires ..................................................................................... 14
3.3. Une logique monétaire qui prime sur la pertinence des orientations politiques ...... 15
3.4. Des conditions défavorables pour un enseignement de qualité ................................ 15
3.5. Une problématique locale mal identifiée par l’état .................................................. 15
3.6. Une logique éducative pas toujours au service des populations visées .................... 15
4. L’Association Relais ....................................................................................................... 17
4.1. Contexte de création du Relais ................................................................................. 17
4.2. Les objectifs du Relais ............................................................................................. 17
4.3. Fonctionnement de l’association RELAIS ............................................................... 18
4.4. La démarche pédagogique du Relais ........................................................................ 19
4.5. Les partenariats et collaborations de Relais ............................................................. 19
5. Le projet du Centre de Conseil et de perfectionnement pédagogique des
animateurs/ enseignants des Ecoles Communautaires ....................................................... 21
5.1. Les objectifs principaux du centre............................................................................ 21
5.2. Les objectifs intermédiaires du centre ...................................................................... 21
5.3. Démarche pédagogique envisagée ........................................................................... 22
5.3.1.
5.4.
5.5.
5.6.
Démarche du français sur objectif spécifique (français de metier) ........................................... 22
La gestion du centre pédagogique ............................................................................ 23
Prévisions de fonctionnement du centre ................................................................... 23
Les besoins de l’association Relais .......................................................................... 24
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Introduction
Le Mali est un pays sahélien qui s’étend sur une superficie de 1 241 235 km2. Sa population
est estimée à 11 millions d’habitants avec une densité de 8,87 habitants au Km2. Le Mali est
un des pays les plus pauvres de la planète. Il est divisé en 8 régions et un district, le district de
Bamako.
Le Mali a été sous un régime militaire jusqu’en 1991, et ce n’est qu’à partir de 1992 que le
pays est devenu une démocratie populaire.
La décentralisation est une réforme majeure en cours. Elle vise à transférer des compétences
aux collectivités territoriales, afin que les affaires locales soient gérées au plus près de la
population. Cette réforme a pour base une refonte complète du découpage territorial hérité de
l’administration coloniale (caractérisé par un processus de consultation populaire qui a permis
la création de communes sur la base de regroupement volontaires de villages et de factions
suivant des critères bien définis). Il y a 703 communes au Mali (dont 684 créées en 1996).
Une loi de 1999 confirme cette réorganisation administrative et territoriale en créant des
cercles (regroupement de communes) et les régions (regroupement de cercles).
La population malienne est composée majoritairement de jeunes : plus de 50% de la
population a moins de 15 ans et environ 12% a entre 15 et 25 ans.
Marqué par une condition économique difficile et une démographie galopante, le Mali a un
taux d’accroissement annuel de la population qui se situe autour de 5%.
Le taux de scolarisation au Mali est l’un des plus faible de l’ouest africain. En effet,
seulement 28% d’hommes et 19% des femmes vont à l’école.
Pour la tranche d’âge de 15 à 25 ans, 12 à 21% de garçons et 4 à 9 % de filles fréquentent
l’école. Cette différence de fréquentation scolaire varie encore fortement selon le milieu de
résidence. Si de 16 à 20 ans, 30% des enfants urbains sont scolarisés, seulement 4% des
enfants ruraux le sont.
C’est ainsi que le problème de formation des enfants prend une dimension de plus en plus
inquiétante au Mali.
Aujourd’hui le constat est alarmant la décentralisation ainsi que la mondialisation ne fait
qu’accroître ces disfonctionnements. Il y a un manque de coordination et d’homogénéité dans
ce système dont la qualité laisse à désirer.
Les constats et échanges montrent qu’aujourd’hui les élèves maliens ne maîtrisent ni la
lecture, ni l’écriture, ni le français parlé, et ce, à tous les stades de l’enseignement
(enseignement fondamental : primaire + secondaire, lycée, écoles techniques et
professionnelles et même les Universités). Le taux d’échec au DEF (Brevet des collèges) peut
atteindre 100% dans certaines écoles.
Entre 1990 et 1991, l’état a décidé de fermer les IFM puis a entamé d’en ré- ouvrir à partir de
1992.
Dès lors quelques écoles de formation des maîtres (IFM) ont été ouvertes dans les localités
suivantes : Kangaba, Niono, Mopti, Bougouni et Gao. Aujourd’hui il existe 7 IFM dans tout
le Mali et un 8e est actuellement en construction.
Cela reste nettement insuffisant vu les besoins sur l’étendue du territoire.
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1. Le système éducatif malien
1.1. Schéma de l’organisation nationale
Ministère de l’Education
Académie de l’Enseignement
2 académies à Bamako
1 académie/ région
Centre d’Animation Pédagogique (CAP)
Ecoles privées
Centres
d’alphabétisation
Ecoles
communautaires
Centres
d’Education
pour le
développement
Ecoles publiques
1.2. Fonctionnement du système éducatif
Le ministère de l’Education est chargé de concevoir et d’élaborer la politique et la loi
d’orientation de l’éducation, les académies et les centres d’animation pédagogiques (CAP)
sont respectivement en charge de la direction régionale de l’éducation et de l’inspection de
l’enseignement fondamentale.
Les CAP sont une structure d’encadrement des maîtres et une instance locale de mise en
œuvre de l’éducation. Ils ont en charge le suivi des écoles, des centres d’alphabétisation et des
centres d’éducation pour le développement avec des moyens d’action largement insuffisants,
en particulier en termes de formation continue.
L’académie est l’instance de mise en œuvre de la politique du ministère au niveau régional. A
ce titre, elle coordonne les activités d’éducation et travaille en étroite collaboration avec les
collectivités territoriales, notamment l’assemblée régionale. Elle ne s’occupe pas de
l’enseignement supérieur.
En 1998, le Mali s’est doté d’un Programme Décennal de Développement de l’Education
(PRODEC) dont les principaux objectifs à atteindre pour 2010 étaient :
- de faire passer le taux d’éducation préscolaire (école maternelle) de 1,53% à 15%
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-
d’augmenter le taux de scolarisation totale à 75%
de favoriser l’accès des filles à la scolarité avec un objectif de 93% (34% en 1996)
Aujourd’hui, comme dit précédemment dans ce document, le taux de scolarisation au Mali est
l’un des plus faibles de l’ouest africain : seulement 28% d’hommes et 19% des femmes vont à
l’école.
1.3. Présentation des principales structures
1.3.1.
Les écoles publiques
Les écoles publiques sont les écoles gratuites gérées par le ministère de l’éducation.
Elles représentent 46% de l’ensemble des écoles.
Elles sont nombreuses mais pas suffisantes pour couvrir l’ensemble de la population
malienne, et ne répondent pas toujours au besoin de proximité nécessaire pour couvrir la
population rurale.
Les maîtres des écoles publiques sont recrutés par l’état. Dans la théorie, pour devenir
enseignant il faut avoir étudié à l’Institut de Formation des Maîtres (IFM).
Il est nécessaire d’avoir le BEPC ou le Bac pour accéder à l’IFM. La formation à l’IFM se fait
sur une durée de 4 ans.
Note : L’IFM est venu remplacer l’IPEG vers 1994. L’IPEG était accessible sans concours et
l’entrée se faisait sur orientation. Le cursus à l’IPEG se déroulait en 2 ans. Il n’était pas
possible de doubler la 1ère année : l’échec signifiait le renvoi. Aujourd’hui l’entrée à l’IFM se
fait sur concours. Le cursus se déroule en 4 ans si l’entrée s’est faite au niveau du DEF
(brevet), et en 2 ans si l’entrée s’est faite au niveau du bac.
Cependant, vu l’urgence, la pratique est toute autre. Les écoles publiques ont souffert d’un
manque cruel de maîtres et ont été obligées de recruter sur le tas les gens disponibles pour
enseigner car attendre 4 ans pour recruter un enseignant diplômé devenait trop long.
De fait, beaucoup de jeunes diplômés et non diplômés, en recherche d’emploi et sans
formation pédagogique au préalable ont été sollicités pour prendre la casquette d’enseignant
et permettre aux écoles publiques de rester ouvertes.
Les enseignants nouvellement arrivés dans l’école reçoivent une formation de 45 jours au
début de leur carrière. C’est la seule formation qu’ils reçoivent durant toute la période pendant
laquelle ils vont enseigner.
1.3.2.
Les écoles communautaires
Une école communautaire peut être une école primaire, un collège, ou les deux à la fois.
L’école communautaire est privée et payante.
Note : Les écoles privées sont souvent distinguées des écoles communautaires sur le principe
suivant : les écoles communautaires sont à l’initiative de la communauté locale tandis que les
écoles privées sont à l’initiative d’un promoteur qui fonde l’école et qui recrute des
enseignants dans son réseau de connaissances.
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Dans notre analyse, nous confondons ces deux écoles qui sont toutes deux une alternative au
système éducatif public.
Les écoles communautaires sont créées et gérées par des communautés urbaines ou rurales.
Elles ne sont pas la propriété de l’état. Les membres de la communauté qui la créent
construisent les bâtiments, recrutent les élèves et les enseignants, paient les enseignants. La
création d’une école communautaire représente un véritable effort.
Les fonds propres des écoles communautaires sont les suivants :
- la contribution des membres
- la cotisation de chaque élève
- la contribution des associations
Les écoles communautaires et privées représentent 38% (respectivement 28% et 10%) sur le
total des écoles.
Ces écoles ont été créées par la population, la communauté elle- même ou par des associations
pour pallier aux manques non couverts par les écoles publiques.
Cependant, le choix des enseignants s’est fait de manière très informelle.
A partir de 1992, il y a eu une prolifération des écoles communautaires et privées au Mali
pour satisfaire les besoins éducatifs des enfants que le système publique n’arrivait pas à
combler :
-
Certaines écoles publiques peuvent avoir jusqu’à 100 élèvent par classe
Les écoles publiques sont parfois très éloignées des villages et obligent les enfants à
parcourir quelques kilomètres pour rejoindre l’école.
Les maîtres des écoles publiques étant recrutés « sur le tas », la population a critiqué
ce manque de formation et préféré choisir elle-même les enseignants de ses enfants.
Les écoles communautaires ont voulu répondre à ces problématiques et permettre aux
populations défavorisées d’accéder à un minimum d’instruction.
Le choix des maîtres dans ces écoles communautaires se fait par relation au sein de la
communauté. Parfois, certains parents ont endossé le rôle de maître.
Avec le temps, il est apparu que, dans ces écoles communautaires, il y avait aussi un manque
de pédagogie chez les enseignants. Les maîtres viennent de tous bords sans formation
pédagogique au préalable (des diplômés des écoles techniques professionnelles, des
universitaires, des déscolarisés de l’enseignement fondamental ou des lycées).
Conscientes de cette situation préoccupante, les autorités centrales et locales, les Associations
et Organisations non gouvernementales (ONG) ont entrepris des efforts en vue de
l’amélioration du système éducatif malien pour permettre à tous les enfants et jeunes
d’accéder à une formation de qualité.
C’est dans ce nouveau paysage institutionnel du Ministère de l’Education Nationale que les
centres d’animation pédagogique (CAP) ont été mis en place.
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1.3.3.
Les centres d’animation pédagogiques
Ce sont des structures d’encadrement rapprochées des maîtres dans le programme décennal
de l’éducation (PRODEC). Le CAP est chargé du suivi des écoles publiques, privées et
communautaires, des centres d’alphabétisation fonctionnelle et des centres d’éducation pour
le développement.
Malheureusement, le manque de personnes compétentes caractérise ces centres d’animation
pédagogique.
Les conseillers pédagogiques qui animent ces CAP, sont des anciens enseignants qui n’ont
pas toujours eu une formation spécifique en pédagogie et en alphabétisation.
Bien souvent, les conseillers pédagogiques sont nommés à cette fonction de par leur
ancienneté et pas forcément en fonction de leurs compétences. Les conseillers pédagogiques
se voient attribuer un domaine d’intervention (école fondamentale, école primaire, jardin
d’enfant…..).
Chaque année, les conseillers pédagogiques reçoivent une formation de 45 jours. A l’inverse
des enseignants, ces conseillers ont un suivi et une mise à niveau régulière.
Dans la théorie, l’état a réfléchi ce dispositif de manière à ce que ces conseillers pédagogiques
jouent le rôle de relais formateurs auprès des enseignants, tout ceci dans un objectif
d’optimisation des coûts, mais dans la pratique, l’information descendante est mal véhiculée
vers les maîtres.
1.3.4.
Les autres structures
Toujours dans le contexte de la refonte du système éducatif au Mali qui a vu la restructuration
des structures existantes et la création de nouvelles, une attention particulière a été accordée
par le législateur à l’éducation non formelle.
Ainsi, la Direction Nationale de l’Education de Base a été créée et comprend les Division des
Centres d’Education pour le Développement (CED) et Alphabétisation. Une nouvelle
structure d’appui conseil en éducation non formelle a également vu le jour ; il s’agit du Centre
National des Ressources de l’Education Non Formelle (CNR- ENF).
Parmi les écoles existantes, les medersas attirent aussi les populations. Ce sont des écoles
coraniques qui font leur enseignement principalement en arabe. Ces écoles représentent 16%
des écoles totales et leur nombre est en nette augmentation chaque année.
Nos recherches se sont principalement concentrées sur les écoles publiques et
communautaires et nous n’avons pas pu tirer de constat sur ces écoles et la qualité de leur
enseignement. Seul le taux de réussite au DEF qui est de 29,49% au niveau de l’académie
rive gauche de Bamako nous permet de penser que là aussi, la formation des enseignants n’est
pas optimale.
Note : l’ensemble des écoles communautaires et publiques de Bamako est regroupé sous deux
académies ; l’académie rive gauche et l’académie rive droite. L’académie rive gauche
regroupe elle 8 centres d’animation pédagogique.
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Le SNEC est le Syndicat National des Enseignants Contractuels. Il est chargé de la formation
continue des maîtres. Les membres du SNEC sont principalement des anciens enseignants du
primaire & secondaire ou des enseignants encore en service.
2. Les acteurs rencontrés, moteur des initiatives locales
Notre analyse ne s’est pas faite en chambre close, loin des réalités du terrain. Nous avons pu
dresser un tableau objectif de la situation du système éducatif malien grâce aux personnes
actives localement qui nous ont fait part de leurs expériences.
Nous tenons ici à dresser un portrait de chacune d’elle afin de renforcer l’objectivité de notre
analyse.
2.1. Les membres l’association RELAIS
2.1.1.
Mamoutou Soumaré
Mamoutou est le président de l’association Relais. Il a étudié à l’Ecole Nationale de
l’Administration à Bamako et a obtenu son diplôme Bac + 4. Il a ensuite travaillé pendant 7
ans avec l’ONG Planète Urgence en qualité de représentant sur tout le territoire malien. Il
s’est ensuite investi de manière plus locale dans la commune de Bamako afin d’améliorer
l’éducation des jeunes les plus défavorisés. En 2002, il a réalisé un DESS à l’université de
Lyon Lumière en langue française et coopération éducative. Mamoutou est très investi dans la
vie communautaire à Bamako est très conscients des réalités du système éducatif. Son réseau
de connaissances au sein des administrations et de l’académie malienne ainsi qu’au niveau de
la population locale lui confère une vraie objectivité.
Mamoutou a 44 ans, est marié et a 4 enfants. Il a été bénévole depuis sa sortie de l’ENA au
sein de plusieurs associations de soutien scolaire et d’alphabétisation avant d’avoir créé le
Relais. Mamoutou fait preuve d’un vrai dynamise et d’une réelle volonté à accroître le taux
d’alphabétisation des jeunes à Bamako car l’instruction des citoyens sera le moteur du
développement de son pays.
2.1.2.
Kadidia Diakité
Kadidia est trésorière de l’association Relais. Elle est diplômée en comptabilité avec un
diplôme Brevet + 2 ans du Collège Technique Moderne de Bamako.
Kadidia travaille au Ministère de la Jeunesse et des Sports en tant que comptable et est
animatrice au sein de Relais. Elle a également en charge la comptabilité de l’association.
Kadidia a 28 ans.
2.1.3.
Kankou Traoré
Kankou est diplômée de l’ECICA (Ecole Centrale de l’Industrie, du Commerce et de
l’administration). Elle a un diplôme Bac +4. Kankou a obtenu son bac grâce aux cours de
soutien dispensé par l’association Relais. Elle en quelque sorte un « fruit » de Relais.
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Aujourd’hui elle n’a pas trouvé de travail et est en recherche d’emploi. Elle est secrétaire et
animatrice chez Relais. Kankou a 23 ans.
2.1.4.
Issa Bamba
Issa est diplômé en droit de la faculté de sciences juridiques de Bamako. Il a un Bac + 4. Il
travaille chez Relais en tant qu’animateur depuis le début de ses études. Il est chargé de la
communication de l’association. Issa a 28 ans, il a tenté le concours d’entrée à la fonction
publique mais a échoué. A partir de la rentrée scolaire 2010- 2011, Issa va aussi enseigner la
journée dans l’école communautaire de Satigui.
2.1.5.
Bourama Dembelé
Bourama est diplômé de l’ETIC (Ecole Technique Industrielle et Commerciale) d’un bac + 4.
Il est enseignant dans une école communautaire et animateur chez Relais. Bourama a 28 ans
et n’a pas trouvé d’emploi à la sortie de son école.
Bourama a suivi une formation au CAP sur sa propre initiative (les formations du CAP pour
les enseignants des écoles communautaires sont payantes au frais de l’enseignant lui même).
Cette formation a duré 15 jours et lui a coûté 5000 CFA. Elle lui a permis d’acquérir des
compétences en préparation de leçon et méthode qu’il a pu appliquer lors de son
enseignement en classe. Bourama aimerait pouvoir assister à davantage de formation mais il
ne peut pas assumer cela financièrement.
2.1.6.
Youssouf Koulibaly
Youssouf Coulibaly est diplômé de l’Ecole Nationale de l’Ingénieur en spécialité construction
civile. Il a travaillé dans une mine d’exploitation d’or pour une entreprise internationale Davy
International. L’entreprise est partie en faillite et Youssouf enseigne maintenant dans l’école
communautaire Michelle Poulton les mathématiques en 2nd cycle. Il est parallèlement
animateur chez Relais. Youssouf a 52 ans.
2.1.7.
Samou Sanou
Samou Sanou est membre de l’association Relais en tant que secrétaire administratif et
animateur. Il est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako. A la sortie de son école,
il a travaillé dans une industrie textile en tant que laborantin en composition de couleurs.
L’entreprise est partie en faillite et Sanou s’est retrouvé au chômage. Depuis 1994, Sanou
enseigne dans l’école Michelle Pouton la biologie et la chimie en 2nd cycle tout en animant les
cours d’alphabétisation au sein de Relais. Ces deux activités lui permettent de gagner sa vie.
Sanou est quelqu’un de discret qui met ses qualités certaines au service des jeunes de son
pays. Sanou a 54 ans.
Youssouf et Samou sont tous les deux enseignants à l’école communautaire Michelle Pouton.
L’école communautaire Michelle Pouton compte :
- 2 classes de 42 et 20 élèves en 9e année
- 2 classes de 28 et 20 élèves en 8e année
- 2 classes de 25 et 37 élèves en 7e année
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Le taux de réussite au DEF pour l’année 2010 est de 0%.
Plusieurs raisons expliquent ce résultat catastrophique :
- les enseignants sont mal formés
- 70% des élèves du 2nd cycle arrivent en 7e année alors qu’ils étaient auparavant dans une
école publique et il semblerait que ces élèves ont une mauvaise influence sur les 30% d’élèves
déjà présents au sein de l’école communautaire (comportement, respect, discipline, capacité
de travail…).
2.2. Un conseiller pédagogique au CAP du Centre Commercial de Bamako
Sissoko Mahamadou est diplômé de l’IPEG depuis 1972. Il a été enseignant pendant 13 ans
puis a été directeur d’école pendant 10 ans. Il a ensuite été nommé au poste de formateur (il
participait à la formation des enseignants, des conseillers pédagogique et des directeurs
d’école) ; il est resté à ce poste pendant 5 ans. Il est aujourd’hui conseiller pédagogique dans
un CAP de l’académie rive gauche de Bamako.
Lors de notre échange, il nous a fournit un rapport du Ministère de l’Education sur le plan
stratégique opérationnel de formation des maîtres. Ce rapport est très riche en information et
apporte de nombreuses idées qui, en théorie, sont très intéressantes, mais qui, en pratique
semblent très ambitieuses. Le Ministère appuie majoritairement les écoles publiques, et ne
peut répondre aux problématiques des écoles communautaires que dans un 2nd temps.
Il apparaît clairement que Sissoko est conscient des problématiques posées par le
fonctionnement actuel du système éducatif malien : très mauvais taux de réussite au DEF,
beaucoup d’hétérogénéité dans la qualité de l’enseignement dans les écoles de son CAP. Les
raisons qu’il invoque pour justifier ce constat ne sont pas toujours bien fondées (les
mouvements de grève importants parmi les professeurs et les élèves ne permettent pas à eux
seuls d’expliquer de si mauvais résultats). Le statut politique de son poste de conseiller
pédagogique nous laisse penser qu’il ne nous a pas fait part d’un jugement objectif et que la
corruption est très présente dans les écoles.
2.3. Deux directeurs de l’école publique franco- arabe de Darsalam
2.3.1.
Salik Doumbia
Salif Doumbia a 38 ans de carrière dans l’éducation publique : pendant 30 ans il a été maître,
puis il est devenu directeur de l’école franco- arabe. Il a étudié à l’IPEG (ancien IFM).
2.3.2.
Lassana Dolo
Lassana a 33 ans de carrière dans l’éducation publique (30 ans d’enseignement et 3 de
direction).
L’école franco- arabe compte 17 enseignants et l’enseignement se fait en français et arabe
(c’est l’école qui prête ses locaux à Relais pour les cours d’alphabétisation). C’est pourquoi,
certains enseignants viennent de l’EGIR (équivalent IFM en arabe. Il existe un EGIR à
Tombouctou).
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L’école franco- arabe bénéficie d’actions de formation de l’académie comme par exemple les
formations à la radio qui permettent au enseignants de recevoir un complément de formation
et des outils réutilisables comme des postes de radio par exemple. Mais les directeurs
ressentent un vrai manque en matière de matériel didactique.
De plus, l’académie a mis en place des CA (Communauté d’apprentissage) qui doivent
permettre aux maîtres et directeurs de se regrouper pour identifier leurs besoins, échanger et
coopérer dans l’élaboration de projets d’amélioration. Il apparaît en réalité que ces CA ne
soient pas motivants pour les enseignants car ces ateliers ont lieu en dehors des heures de
travail à l’école et ne sont pas payés.
Les directeurs organisent eux même des leçons modèles pendant lesquelles ils essaient de
transmettre une méthode pédagogique à leurs enseignants.
Ils estiment que les écoles communautaires qui se créent sont une bonne chose dans la mesure
où elles répondent à un réel besoin. Elles permettent de subvenir à la formation de jeunes en
périphérie de Bamako et de désengorger les classes publiques.
La problématique tourne autour de la formation des maîtres.
Leur école affiche 80% de réussite au DEF pour 2010.
2.4. Le promoteur de l’école privée Mohammed Sidibé
Satigui Sidibé est promoteur de l’école privée Mohammed Sidibé dans le quartier de Lassa de
la commune IV de Bamako créée en 2007.
Satigui a étudié en Ukraine 5 ans après le bac puis est revenu travailler chez ESICA, une
entreprise d’électricité et de climatisation. Cette entreprise a envoyé Satigui en stage en Union
Soviétique pour une formation approfondie en électricité. Satigui a, par la suite, quitté cette
entreprise pour créer son école. Son village étant éloigné de la ville, les enfants ont des
difficultés pour aller à l’école. Satigui a voulu créer une école de proximité permettant aux
plus défavorisés de recevoir un enseignement minimum. L’ensemble du village a adhéré à son
projet et le chef du village ayant donné son accord, l’école a été créée.
L’école une nouvelle classe chaque année afin de permettre aux élèves d’aller jusqu’au bout
de leur scolarité. Cela permet aussi de rendre petit à petit l’école autonome dans son
financement.
Les frais d’inscription s’élèvent à 2000 CFA pour 1 année.
La cotisation annuel est de :
- 2000 CFA pour la 1ère année
- 2500 CFA pour la 2e année
- 3000 CFA pour la 3e année
Ces revenus permettent de payer les maîtres et de développer un minimum de matériel
pédagogique.
La classe de 4e année va s’ouvrir à la rentrée 2010.
L’école semble répondre à un réel besoin car la première année d’ouverture il y avait 16
élèves, la 2e année, 36 élèves et la 3e année, plus de 80 élèves.
Les frais d’inscription et de cotisations de l’école de Satigui sont moins élevés qu’une école
privée, l’école s’apparente plus à une école communautaire.
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Aujourd’hui, Satigui développe lui-même son matériel didactique en s’appuyant sur ses
relations dans d’autres écoles.
Chaque semaine, Satigui se rend au CAP pour participer au CA, mais il juge cette réunion
inadaptée à ses besoins concrets, l’état appuyant principalement les écoles publiques en
matière de matériel.
Aujourd’hui, le problème majeur auquel est confronté Satigui est la formation de ses maîtres.
Son école compte 3 maîtres :
- celui de 1ère année a le niveau bac
- celui de 2e année a un brevet de technicien en comptabilité
- celui de 3e année est diplômé de l’école de formation pré- scolaire (pour le personnel
des crèches)
Aucun des maîtres n’a reçu de formation pédagogique pour être enseignant. Les maîtres
remontent des difficultés en orthographe, grammaire et conjugaison.
Satigui fait appel à un enseignant de l’école publique qui vient une fois par mois qui vient
donner une formation sur la méthode et la pédagogie et donner un certain cadre
d’apprentissage aux maîtres.
L’objectif de Satigui est d’ouvrir des classes jusqu’à la 9e année afin de permettre un
enseignement fondamental initial aux enfants défavorisés (même s’il est rudimentaire).
L’ouverture de ses classes permettra d’avoir suffisamment de fonds pour recruter des maîtres
formés.
2.5. Les membres de l’association Forobaton
L’association Forobaton est une association pour les femmes et les enfants qui proposent des
cours en teinture, savonnerie, vente et l’alphabétisation des enfants. L’association compte 17
mamas qui se réunissent une fois par semaine pour donner les cours. La formation est gratuite
et attirent de nombreuses femmes (il n’est pas possible de donner un chiffre exacte).
2.5.1.
Adam Diop
Adam Diop est la fondatrice de cette association. Elle est enseignante à la retraite et a
enseigné pendant plus de 35 ans. Elle est diplômée de l’IPEG. Elle dénonce une vraie
régression dans la pratique du français chez les enfants et un corps enseignant de l’école
fondamentale de moins en moins bien formé.
2.5.2.
Fatoumata Bengaly
Fatoumata Bengaly est enseignante à l’école fondamentale depuis 18 ans. Elle est diplômée
de l’IPEG. Elle suit depuis l’année dernière des cours à l’ENS afin de préparer son diplôme.
Elle a auparavant suivi les sessions de formation à l’enseignant donné par Mamoutou à
l’ensemble des animateurs du Relais.
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2.5.3.
Oumou Sogoba
Oumou Sogoba est enseignante à l’école fondamentale depuis 27 ans. Elle est diplômée de
l’IPEG.
2.5.4.
Fanta Keita
Fanta a le niveau DEF. Elle est enseignante depuis 1997 dans l’école privée de Kalaban
Coura. Elle a auparavant fait de l’alphabétisation dans les villages en bambara sous l’égide
d’un programme officielle de l’état. Ce programme s’est arrêté par manque de fond. Depuis,
Fanta est devenue enseignante. L’école de Kalaban Coura ne fournit pas de formation a ses
enseignants. Ceux- ci doivent faire eux- mêmes la démarches s’ils le souhaitent, et les frais
sont à leur charge. Fanta a participé à une formation au CAP qui lui a coûté 7500 CFA.
Ces 4 femmes ont ou enseignent dans le même groupe scolaire public de Kalaban Coura. Ce
groupe compte 6 directions pour le 1er cycle (de la 1ère à la 6 année), soit 36 classes ; et 5
directions pour le 2nd cycle (de la 7e à la 9e année), soit 30 classes.
Toutes, elles dénoncent des classes surchargées (parfois jusqu’à 100 élèves pour une classe) et
de nouveaux maîtres qui débutent l’enseignement sans formation pédagogique adéquate.
Ces nouveaux maîtres sont souvent des vacataires qui sont recrutés sans être passés par l’IFM.
En matière de formation continue, 2 ou 3 maîtres sont choisis par année pour recevoir une
formation sur un sujet choisi par l’académie. Malheureusement la retransmission des
informations reçues ne se fait que peu ou pas du tout. Les enseignants peuvent décider de
suivre une formation au CAP sur leur initiative, mais les frais sont à leur charge.
Les 4 femmes estiment qu’il n’y a pas de programme clair et organisé de formation continue
des maîtres.
Les frais d’inscription et de cotisations de cette école sont les suivants :
- inscription : 5000 CFA
- cotisations :
o de la 1ère à la 3e année : 4000 CFA/ mois
o de la 4e à la 6e année : 5000 CFA/ mois
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3. Les constats
L’analyse de la politique de l’Education nationale ainsi que les échanges et entretiens réalisés
avec les différents acteurs locaux œuvrant pour l’amélioration qualitative du système éducatif
nous a permis de constater ceci :
3.1. Réintroduction des langues nationales dans le programme éducatif malien
L’Etat a souhaité réintroduire les langues nationales dans le programme éducatif malien.
Ainsi, les élèves reçoivent un enseignement :
o 100% en bambara (langue de la région de Bamako, la plus parlée dans le Mali)
la 1ère année
o 50% français/ bambara de la 2e année jusqu’à la 6e année
o 100% français de la 7e à la 9e année
Cette stratégie est en partie la résultante de la post colonisation et la volonté pour l’état malien
de prendre son indépendance en particulier an niveau de la langue.
Cette forme d’enseignement est très problématique dans la mesure où les élèves arrivent à la
fin de l’école secondaire sans savoir parler et écrire l’une ou l’autre langue parfaitement. De
réelles lacunes sont détectées chez les élèves qui ne maîtrisent pas bien l’orthographe du
bambara ni l’orthographe et le parlé français. Le suivi des cours à 100% français à partir de la
7e année est très difficile pour les enfants, et l’échec au niveau du DEF (Diplôme d’études
fondamentales, équivalent au brevet des collèges) est très important.
En 2010 dans l’académie rive gauche de Bamako, 21 127 élèves se sont présentés au DEF,
seuls 25,58% des inscrits a obtenu son DEF.
Note : Auparavant, il y avait un examen au niveau de la 6e année qui permettait de valider un
certain nombre d’acquis. Aujourd’hui cet examen a été supprimé car cela représentait un
coût pour l’état (frais de correction et de surveillance payés aux enseignants désignés pour
ces tâches). La conséquence aujourd’hui est que beaucoup d’élèves arrivent au niveau du
DEF avec un niveau nettement inférieur à la moyenne exigée.
3.2. Un corps enseignant mal formé
Le corps enseignant non qualifié contribue à baisser le niveau de l’enseignement malien. Les
maîtres enseignants ne sont que peu ou pas formés à la pédagogie d’enseignement (dans les
écoles publiques comme dans les écoles privées).
3.2.1.
Au niveau des écoles publiques
Lors de la grave pénurie du personnel (celle-ci résulte de la fermeture de nombreux IFM dans
les années 90), des enseignants sans formation pédagogique de l’IFM (appelés communément
« contractuels ») ont été embauchés dans les écoles publiques. Le profil de base d’un
enseignant contractuel est celui d’un technicien titulaire d’un CAP ou d’un Brevet de
technicien d’une école professionnelle.
A leur recrutement comme enseignant, ils ont bénéficiés d’une formation dont la durée peut
être très aléatoire.
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Aujourd’hui, la réforme structurelle a amélioré la qualité de cette formation et la durée est
aujourd’hui de 90 jours (45 jours de théorie et 45 jours de pratique).
Malgré ces changements dans la formation des contractuels, le déficit à combler reste
important.
Quantitativement, ils n’ont reçu que 90 jours de formation pour les préparer à leur métier
d’enseignants (alors qu’un sortant de l’IFM a reçu une formation de 4 ans). Il faudrait donc
que les contractuels reçoivent 285 jours de formation continue pour les amener au même
niveau qu’un sortant d’IFM. A raison de 20 jours par année (pendant les grandes vacances),
cela prendrait 14 ans à un contractuel pour atteindre le niveau d’un sortant d’IFM ;
Qualitativement, il ressort des différentes analyses que les contractuels affichent des déficits
en matière de didactique, et de pédagogie.
3.2.2.
Au niveau des écoles communautaires
Les enseignants des écoles communautaires sont en nombre très insuffisant et sont en général
des personnes qui n’ont pas terminé le 2nd cycle de l’école fondamentale. Très peu sont
titulaires du DEF. Pour la plupart, ils n’ont pas reçu de formation les préparant à la fonction
d’enseignant en matière de pédagogie par exemple.
Pour ces enseignants, les besoins de formation continue sont très élevés et ce n’est qu’à long
terme qu’on peut souhaiter qu’ils atteignent un niveau de compétences suffisant.
Différentes raisons expliquent cela :
o L’état n’a pas suffisamment de moyens financiers pour recruter des maîtres
formés à l’IFM en leur offrant un salaire adéquat. Le recrutement se fait donc
« sur le tas », de bouche à oreille. (dans certaines écoles publiques, ce type de
contractualisation des maîtres représente plus de 50% du corps enseignant).
Parfois même, la rémunération des maîtres des écoles communautaires se fait
en nature.
o Le manque d’argent au niveau de l’académie ou des écoles communautaires ne
permet pas de former correctement les enseignements. La formation continue
est quasi voire complètement inexistante dans certaines écoles (publiques ou
privées)
o La motivation des enseignants pour leur métier diminue, et beaucoup
deviennent enseignants sur le tas car ils ne trouvent pas d’autre travail alors
qu’ils n’ont pas de formation pédagogique (ne sortent pas de l’IFM). C’est le
système D du système éducatif malien et c’est ainsi que les écoles publiques
voient de plus en plus de maîtres contractuels venir enseigner.
Note : Le ministère de l’éducation distingue les deux types d’écoles fondamentales (publiques
et privées ou communautaires) en matière de formation continue des maitres.
- Pour les écoles publiques : les formations ne sont pas à la charge des enseignants,
ceux-ci sont même payés pour participer aux formations. Les enseignants sont choisis
(de manière des subjective) pour participer à une formation dispensée par le CAP.
- Pour les écoles privées, les formations sont à la charge de l’enseignant, les directeurs
de l’école n’ayant pas assez de moyens pour financer la formation de leur maîtres.
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De plus, il ressort que la qualification des formateurs du CAP (qui sont censés dispenser à leur
tour les maîtres enseignants) n’est pas toujours à la hauteur car ceux- ci sont nommés à ces
postes de par leur ancienneté et pas forcément pour leurs compétences reconnues.
3.3. Une logique monétaire qui prime sur la pertinence des orientations politiques
Certaines organisations internationales appuient le Mali dans ses initiatives culturelles. Ces
organisation défendent les traditions culturelles et financent des projets ayant cette dominante.
La promotion du bambara dans les écoles fait partie de ces initiatives. Cela invite de manière
plus qu’incitative l’état malien à prendre ce type de directives stratégiques afin de recevoir
l’aide financière, bien que la majorité de la population préfèrerait ne garder que le français
comme langue d’enseignement. Mais l’état y voit un intérêt financier plus qu’intéressant.
3.4. Des conditions défavorables pour un enseignement de qualité
Les conditions d’enseignement et d’apprentissage dans les écoles publiques comme dans les
écoles communautaires n’est favorable ni pour les enfants ni pour les maîtres (salaires bas,
locaux et matériels très insuffisants, classes surchargées, écoles éloignées des villages).
Seules les écoles publiques reçoivent du matériel didactique.
3.5. Une problématique locale mal identifiée par l’état
Les écoles publiques répondent mal aux besoins des populations défavorisées : Bamako a une
population dont la croissance est très rapide (taux de croissance naturelle très élevé, pressions
migratoires internes et externes importantes) ce qui entraîne des problèmes majeurs
éducationnels. Quasiment 80% des emplois se situent dans le secteur informel. Les jeunes ont
fait une entrée précoce dans la vie active du fait d’une proportion très élevée d’enfants non
scolarisés ou en abandon scolaire.
L’école publique ne leur permet pas aujourd’hui un apprentissage approché à partir du concret
de leur propre situation. (Cf. Mémoire de recherche de Monsieur Mamoutou Soumaré).
L’école publique reste trop théorique et loin des réalités quotidiennes de la majorité des
jeunes qui doivent se débrouiller pour subvenir à leurs besoins. De fait ceux- ci finissent par
abandonner l’école tôt ou tard et affiche un vrai manque d’intérêt pour ce qui est enseigné à
l’école fondamentale.
3.6. Une logique éducative pas toujours au service des populations visées
Il semble que les chiffres des résultats au DEF soient parfois gonflés afin d’afficher un taux
de réussite qui puisse attirer un public pour l’année suivante et de permettre aux directeurs
d’écoles de faire une bonne promotion de son école.
Cela est particulièrement vrai pour les écoles communautaires qui doivent remplir leurs
classes afin de pouvoir continuer à payer les maîtres et être crédible auprès des populations
qu’elles visent.
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Parmi tous ces constats, il apparaît qu’un programme national ou régional commun et
uniforme ne semble pas pouvoir répondre aux besoins spécifiques de l’écrit chez tous les
enfants et les jeunes adultes.
C’est dans ce contexte que l’association Relais a été crée en 1992 par les jeunes diplômés de
l’Ecole Nationale d’Administration et l’Ecole Normale Supérieure de formation des maîtres
qui ont voulu répondre à la nécessité de formations spécifiques aux différents groupes cibles.
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4. L’Association Relais
4.1. Contexte de création du Relais
Depuis octobre 1992, le relais « Association Malienne d’Education d’Adultes s’est intéressée
à ces jeunes et enfants en leur proposant un programme d’éducation de base, d’alphabétisation
et de formation continue en langue française. L’association compte aujourd’hui 6 membres
animateurs.
L’Association relais dès son origine a tenté de répondre à une demande existante venant des
enfants, des jeunes et des adultes déscolarisés ou non (exerçant des activités professionnelles).
Les méthodes académiques employées et les progrès au rythme des programmes sont parfois
démotivants pour les adultes qui attendent de leur apprentissage des résultats concrets et des
compétences réinvestissables sur leur lieu de travail. Le travail de recherche et d’étude mené
par Mamoutou Soumaré (Cf. Mémoire de recherche de Monsieur Mamoutou Soumaré)
permet de comprendre le rapport à l’écrit des jeunes du secteur informel dans le district de
Bamako et de trouver des pistes pédagogiques pour répondre aux besoins de la population, ne
nécessitant pas une durée trop longue d’apprentissage.
Cette étude a permis de montrer que :
- Beaucoup de jeunes du secteur informel à Bamako n’ont pas terminé leur éducation de
base
- L’éducation de base correspond à un pré requis de base pour permettre à un jeune
venant de Bamako de gérer de façon autonome les activités quotidiennes dans la vie
professionnelles et sociales.
- Une formation appropriée est nécessaire pour permettre à ces jeunes d’avoir un savoir
de base qu’ils ont abandonné de manière précoce en se déscolarisant au profit de la
capitale Bamako.
4.2. Les objectifs du Relais
Relais veut contribuer à la mise en place d’une politique éducative destinée à redonner une
dernière chance aux jeunes du secteur informel à Bamako en prenant en compte leur projet de
vie, et leur environnement cognitif, affectif et relationnel.
Relais veut s’inscrire en parallèle de la politique nationale d’éducation (et non pas en
opposition)
Dans cette optique, le Relais s’est fixé pour objectifs :
-
D’assurer une formation linguistique adaptée aux enfants, jeunes et adultes afin de
permettre leur insertion socio- économique ;
Sensibiliser et éduquer les différents groupes cibles en vue de leur mobilisation et de
leur participation à leur propre développement.
Développer /créer des activités génératrices de revenus en faveur des jeunes
filles/femmes par l’octroi de petits prêts (micro- crédit)
Donner la formation professionnelle à des filles/femmes sans métier
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-
Donner un cadre éducatif aux enfants jusqu’à la 6e année afin de leur permettre d’être
autonome et capable de s’insérer dans la société, quelque soit leur parcours après la 6e
année. D’autres structures associatives assurent des cours du soir qui permettent aux
enfants déjà scolarisés d’être appuyés dans leur parcours éducatif fondamental.
L’association Relais intervient localement à plusieurs niveaux tant sur des activités
d’alphabétisation que sur de la formation professionnelle ou de gestion de micro- crédit. Audelà de ses activités éducatives, Relais joue un vrai rôle local dans la mesure où l’association
collabore avec de nombreuses petites associations des villages proches (associations de
femmes, association de formation artisanale, écoles communautaires).
4.3. Fonctionnement de l’association RELAIS
L’Association relais assure des cours soir à l’école franco- arabe de Darsalam à Bamako.
L’école franco- arabe met à disposition de l’association Relais ses locaux afin que les cours
d’alphabétisation puissent avoir lieu le soir.
Relais a contribué à la formation des centaines d’enfants, jeunes et adultes de 1992 à 2008.
Chaque année, Relais reçoit en moyenne plus de 200 inscrits au cours du soir dont une grande
majorité de filles déscolarisées et non scolarisées. Relais, depuis sa création, a permis à
beaucoup d’enfants de poursuivre leurs études supérieures, certains même travaillent
aujourd’hui à l’étranger.
Note : malheureusement, le suivi des élèves inscrits et le suivi « post- formation Relais » n’a
pas été réalisé jusqu’à présent, faute de moyens. Il n’est possible de comptabiliser et de
caractériser les débouchés amenés par Relais aux enfants qui sont passés au cours
d’alphabétisation.
Différents type de publics suivent les cours : des adultes qui travaillent et ont besoin de
formation de base pour exercer leur métier (mécaniciens, couturières, vendeuses, gardiens…)
et des enfants qui viennent suivre les cours du soir afin de renforce leur apprentissage des
matières fondamentales.
L’association fait aussi du micro crédit auprès des femmes. Relais accorde peut accorder un
prêt sous réserve que la personne qui en fait la demande paie sa cotisation d’entrée et achète
sa carte de prêt (500 CFA). Cette logique permet de responsabiliser l’emprunteur.
Le financement de l’association et du salaire des animateurs est assuré par les cotisations
payées par les élèves :
-
-
Frais d’inscription :
 2500 CFA de la 1ère à la 5e année
 3000 CFA pour la 6e année
Cotisations :
 1000 CFA / mois de la 1ère à la 5e année
 1500 CFA / mois pour la 6e année
Les animateurs sont payés 30 000 CFA/ mois (la fondation Orange permet aujourd’hui
d’assurer ce revenu aux animateurs : leur subventionnement s’ajoute aux cotisations et
inscriptions perçues par Relais).
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Actuellement, Relais n’assure pas un suivi rigoureux de son budget (pas de document
synthétisant l’ensemble des dépenses et des recettes). Il est difficile de connaître l’état global
de la trésorerie. Depuis 2 ans un système de reçu a été mis en place, permettant ainsi un suivi
régulier des paiements perçus auprès des élèves.
Jusqu’aujourd’hui, chaque animateur percevait les frais auprès de ses élèves et les reversaient
à Kadidia, la trésorière qui s’assure ensuite de payer mensuellement les animateurs. Ce
fonctionnement n’est pas optimal pour Relais, et le directeur a décidé dès la rentrée (octobre
2010), de charger Kadidia de récupérer l’argent auprès de chaque élève. Kadidia sera la seule
personne à manipuler l’argent. Cette centralisation va permettre d’avoir une vision plus claire
du budget.
Il est prévu l’utilisation d’un outil informatique pour le suivi mensuel du budget.
Relais est conscient de son manque de rigueur en matière de comptabilité, et l’amélioration de
ce fonctionnement actuel est la priorité des prochains mois.
Relais veut fonctionner sur deux logiques :
- être autonome et générer un revenu
- responsabiliser ses auditeurs dans la prise en charge de leur éducation
4.4. La démarche pédagogique du Relais
Les animateurs de Relais sont formés par Mamoutou qui est expert en pédagogie. Il a luimême construit les outils pédagogiques en s’appuyant sur des situations concrètes de terrain
(Cf. fiches pédagogiques et mémoire bleu de Mamoutou Soumaré).
Au fur et à mesure des années d’existence du Relais, les outils pédagogiques de Relais
s’enrichissent des retours d’expériences des différents animateurs qui travaillent ensemble
pour améliorer de manière pérenne leur approche pédagogique et leur matériel didactique.
4.5. Les partenariats et collaborations de Relais
Depuis sa création, le Relais a bénéficié de quelques appuis :
En 1996, les Coopérations Française et Canadienne à Bamako ont financé la construction de
son siège à l’école Franco – Arabe à Darsalam.
En 1998, l’UNESCO Paris a financé une année de programme d’alphabétisation et de
réflexion sur les matériels didactiques.
.
En 2001/ 2002, grâce à la Coopération Française, le Président de l’association a suivi une
formation en langue française et coopération éducative à l’Université Lumière Lyon2 en
collaboration avec le Centre d’Etudes Pédagogiques pour l’Expérimentation et le Conseil
(CEPEC International) en France. Il a ainsi obtenu un DESS en langue française et
coopération éducative et a pu aboutir à deux Etudes : « réflexion sur l’élaboration d’un
programme de formation de base en français pour les commerçants- détaillants en milieu
urbain au Mali » et « Le rapport de l’écrit des jeunes du secteur informel dans le District de
Bamako ».
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En 2006, grâce à un appui financier de la Fondation Orange France, les animateurs du relais
ont été formés aux techniques de conception, d’élaboration et d’animation de ces modules
d’apprentissage du français de spécialité. Aujourd’hui la fondation Orange continue de
soutenir Relais par une aide au financement du micro- crédit pour les femmes.
En 2007, ces même animateurs ont été initiés aux techniques d’exploitation des images à
l’ordinateur via internet et l’appareil photo numérique. L’application de cette nouvelle
pédagogie a été réalisée par 2 volontaires de la fondation Orange France en collaboration avec
Orange Mali.
Les partenaires hors financement pur sont l’Academie de l’éducation et le Centre d’animation
pédagogique du Centre commercial du District de Bamako.
Le centre d’animation pédagogique du centre commercial fait le suivi du programme
d’alphabétisation.
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5. Le projet du Centre de Conseil et de perfectionnement pédagogique des
animateurs/ enseignants des Ecoles Communautaires
Aujourd’hui, Relais souhaite développer ses domaines d’intervention et faire face à la
problématique de formation des maîtres. Depuis sa création, Relais a reçu des auditeurs
manifestant des faiblesses dans leur apprentissage, et Relais s’est aperçu car cela était
majoritairement dû à un manque voire une absence de pédagogie active. C’est dans ce
contexte, que le Relais souhaite ouvrir un centre de conseil et de perfectionnement
pédagogique tourné dans un premier temps vers les enseignants écoles communautaires.
5.1. Les objectifs principaux du centre
Le centre aura pour objectifs :
 De développer des outils pédagogiques et du matériel didactique
 De renforcer les capacités des animateurs/ enseignants
des écoles
communautaires :
o à la conception, l’élaboration et l’animation des modules gradués
d’apprentissage du français
o au français de spécialité
o à la pédagogie active
 Etre un lieu de stage pour les étudiants en science de l’éducation
5.2. Les objectifs intermédiaires du centre
Dans un second temps, l’association Relais souhaite que le centre permette aussi de :
 Former des jeunes adultes déscolarisés désirant être animateurs/ Instituteurs
dans les écoles d’enseignement fondamentale
 De diversifier la formation des maîtres sur les sujets suivants :
 Sensibilisation à l’environnement
 Initiation des enseignants à l’informatique
 Développement de la coopération éducative : l’école doit sortir du
cadre clôt pour s’ouvrir à la société (cela peut aussi l’aider à avoir des
financements pour certains de ses projets d’établissement par
l’intermédiaire des Associations, ONG, entreprises et Services publics)
 Ouverture à l’inter culturalité : pour permettre aux enseignants de
comprendre chaque élève dans sa particularité, consolider l’acquis et
prévenir les guerres tribales (le Mali à plus de 20 ethnies qui doivent
continuer à vivre en symbiose pour un développement durable).
L’école est le meilleur endroit pour inculquer l’acceptation des uns des
autres.
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Ce centre pédagogique s’inscrit dans la continuité des activités initiales de l’association Relais
et doit permettre également de pérenniser le statut des animateurs en leur permettant d’avoir
un poste permanent au sein de Relais.
Dans ce nouveau projet, Relais souhaite utiliser ce qu’il y a déjà en place en matière de
système éducatif malien et agir sur le qualitatif.
Ce projet représente une forme d’autonomie pour Relais qui souhaite, à travers sa mission de
contribution au développement socio-éducatif du Mali, pouvoir être une source d’activité
génératrice de revenu pour ses membres. Ce centre permettra de consolider le savoir acquis
par Relais. Sur le moyen- terme, Relais souhaite pouvoir vivre de ses activités et mieux
rémunérer ses membres.
Dans ce projet, il est prévu une collaboration étroite et continue avec les instituts de
formations des maîtres, les Académies et le Ministère de l’éducation nationale.
5.3. Démarche pédagogique envisagée
5.3.1.
Démarche du français sur objectif spécifique (français de metier)
Un programme de langue spécialisé induit une démarche d’enseignement très différente de
celle du français générale. Cette démarche se réalise en cinq étapes :
1. La formulation d’une demande extérieure qui en fait une véritable commande. Le
public, veut être capable de faire ça en français dans un délai raisonnable et à un prix
abordable. Cet objectif doit être atteint.
2. A partir de cet accord, l’enseignant se livre à une analyse des besoins : il formule des
hypothèses sur les situations de communication auxquelles seront confrontés les
apprenants dans leur vie professionnelle et donc sur les discours auxquels il faudra les
préparer. Les besoins dûment identifiés vont devenir les objectifs du cours.
3. Il lui faut ensuite collecter les donner langagières correspondant aux situations à
traiter : exemples d’échanges, de discutions dans les boutiques. Ces données dans la
quasi-totalité des cas ne sont pas directement accessibles, car personne ne dispose
d’enregistrement de ces situations orales.
Cela suppose donc une phase indispensable et parfois longue de négociation avec les
acteurs des milieux concernés (leur expliquer la démarche, les convaincre d’accepter
d’être enregistrés, de fournir des documents écrits…)
Note : cette phase de collecte des données remet généralement en cause une partie des
hypothèses formulées dans l’étape précédente, d’une part, du fait de l’ignorance des
situations traitées, d’autre part parce que nous n’avons généralement que très peu
conscience du fonctionnement de la lange orale. Ce n’est que face aux discours réels
collectés que nous pouvons déterminer une démarche d’enseignement en fonction de
ce que ceux-ci nous révèlent.
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4. Les documents collectés ne peuvent être utilisés directement dans le cours de langue
(trop longs, complexes, de médiocre qualité sonore…..). Ces documents collectés
exigent un solide travail de traitement de ce matériau brut pour le transformer en
matériel pédagogique exploitable (traitement acoustique : amélioration de la qualité
sonore et ralentissement du débit, traitement discursif : sélection d’extraits,
élimination de parties d’énoncés, voire reconstruction des discours) Ces retouches
sont des passages obligés pour une utilisation didactique correcte.
5. La dernière étape est celle de l’élaboration des activités de classe ou exercices sur les
documents ainsi obtenus.
L’enseignant doit pouvoir élaborer la fiche pédagogique pour chacun de ses cours en
indiquant ce qu’il va faire :
- Objectifs du cours
- Supports utilisés
- Détail du déroulement (différentes étapes réparties sur la durée de la classe)
Le centre pédagogique veut apporter une vraie méthode aux maîtres.
5.4. La gestion du centre pédagogique
Le Centre sera géré par les 6 membres actifs permanents du Relais. Il est prévu que le centre
sera bâti sur 900 m², à coté d’un petit village à 15 km de Bamako à « Zougoumé ».
Le choix de cet endroit s’est fait pour les raisons suivantes :
- Le prix des parcelles est moins cher que dans le centre de Bamako
- Le village de Zougoumé est excentré et calme. L’éloignement du centre ville est très
demandé car il est favorable à une bonne concentration. Le lieu est accessible, le trajet
peut se faire en mobylette depuis le centre de Bamako en 20- 25 minutes.
Il est envisagé de construire deux salles qui permettront la dispense des cours. Sur le moyen
terme, Relais souhaite développer une bibliothèque afin de capitaliser ses connaissances et se
constituer un savoir faire écrit propre, ré- exploitable sur le long- terme.
Les frais de cotisations ainsi que les frais d’inscription pour participer à ces cours ne sont pas
encore déterminés. L’association Relais étudie actuellement le budget de fonctionnement du
centre (frais d’inscription, cotisations, rémunération des formateurs). Le calcul va se baser sur
les frais de formation du CAP pour essayer de situer un peu en dessous.
5.5. Prévisions de fonctionnement du centre
Le centre prévoit d’être ouvert les 5 jours de la semaine et souhaite dispenser des cours 6
heures par jour.
Les 6 animateurs du RELAIS assureront l’animation de ces cours, et chacun bénéficiera d’une
formation en pédagogie et didactique qui sera dispensée par Mamoutou SOUMARE au
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préalable. Le contenu des cours ainsi que les supports sont actuellement en cours
d’élaboration.
Relais prévoit un délai d’une année pour réussir à se faire connaître et susciter l’intérêt des
enseignants. Ce délai sera nécessaire pour que le centre puisse fonctionner en continue et
permette d’assurer un revenu correcte aux membres de Relais.
5.6. Les besoins de l’association Relais
Pour mettre en place ce projet, l’association Relais souhaite pouvoir être appuyée. Ce soutien
ne se situe pas uniquement sur un plan financier mais également au niveau de compétences
qui pourraient venir enrichir l’équipe dans la mise en œuvre de ses nouvelles activités.
Voici les besoins qui seraient utiles à Relais :
-
-
Un expert en communication : pour permettre au centre de se faire connaître et
inciter des maîtres à venir assister aux formations
Un expert en pédagogie/ formation/ élaboration de matériel didactique : pour
travailler en binôme avec Mamoutou et l’aider à concevoir tous les supports de
formation
Un formateur/ enseignant d’IUFM : pour appuyer le démarrage du centre et
dispenser quelques formations. Ce formateur pourra appuyer les 6 formateurs de
Relais dans les premiers mois d’ouverture du centre.
Sur un plan financier, Relais mène des recherches de partenariats afin de trouver les 80% du
budget total requis par le projet.
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