Mendicité des enfants talibés

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Mendicité des enfants talibés
Mendicité des enfants
talibés
La situation des enfants talibés n’est pas très reluisante dans
notre pays. A qui la faute ? Aux maîtres coraniques qui ont la
responsabilité d’assurer la prise en charge d’enfants se
chiffrant par dizaines? Ou aux parents qui semblent se
débarrasser de leurs ouailles entre les mains d’individus qui les
exploitent comme des vaches à traire?
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Tenez, A.T par exemple. En plus de son jeune âge, une
quinzaine d’année au plus, un lourd handicap l’oblige à se
servir d’un bâton pour pouvoir se déplacer. Ainsi, chaque jour
il quitte Sirokoni dans le nord est de la ville pour joindre le
centre-ville. Il ne peut s’y dérober car le vendredi, il doit
impérativement remettre 500 FCFA au maître. Les autres
jours, c’est 150 F. AT est l’un des 100 disciples de ‘’Karamoko’’
astreints à cette corvée, en plus des multiples autres
contraintes liées à l’apprentissage.
rg
A qui la faute ? - On les rencontre presque partout : aux
grands carrefours, devant les grands édifices publiques, les
restaurants et autres lieux généralement fréquentés. Ces
gamins très indentifiables avec leurs boîtes rouges sont à la
recherche du pain quotidien. Leur survie dépend de la
mendicité. On peut les voir en petits groupes ou en singleton.
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OT avec 2 ans d’expérience dans la ‘’profession’’ ramène 500
FCFA chaque jour à son maître. Mais ce n’est pas obligatoire,
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dit-il.
T.K a quitté Yamoussoukro en 2001 pour rejoindre Bamako où
il vit depuis. N’ayant aucun tuteur, il a décidé de prendre la
boîte rouge pour mendier. Et d’élire domicile dans la ville. Il y
dort, y mange. Il n’a pas de maître. Actuellement, il ne sait
plus où se trouvent ses parents qu’il souhaite pourtant revoir Il
gagne 500 FCFA à 750 FCFA dans la journée. Le vendredi est
son jour favori.
Comme T.K, d’autres enfants n’ont pas de maître: c’est le cas
de AD qui révèle même n’avoir jamais fréquenté un maître. Il
ne s’en plaint d’ailleurs pas du tout.
Aux feux se trouvant près du ministère de la Communication et
des nouvelles technologies, ils sont plusieurs ‘’sans maîtres’’ à
former une petite communauté. Instinct de survie ? Face à un
interlocuteur qu’ils ne connaissent pas, ils font preuve d’une
grande méfiance.
Ailleurs, par exemple comme sur le trottoir de la Grande
mosquée de Bamako, considérée comme le fief des enfants
talibés, personne ne se trompe d’amis.
De teint légèrement clair, I.C vient de Mopti où il compte
rentrer. ‘’Je n’aime pas mendier’’, déclare, avec un regard
crispé, le jeune peuhl à tous ses interlocuteurs
AS, quant à lui, habite avec d’autres camarades, non loin de
l’hôpital Gabriel Touré. Contrairement aux autres, son père
vient de temps en temps lui rendre visite.
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Ils sont unanimes à déclarer qu’ils vivent tous grâce à la
générosité des gens. A les entendre parler, on a l’impression
qu’ils n’apprennent pas le coran. Cela est d’autant plus vrai
qu’ils passent tout leur temps dans la rue.
rg
Grâce à la générosité des gens, ils trouvent à manger
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Cette exploitation des enfants talibés se passe dans un pays où
la constitution met en avant la promotion des enfants. Les
traitements inhumains à eux infligés sont fréquents. C’est une
forme de violation du droit des enfants par les maîtres
coraniques.
Ho
Or, chaque fois qu’il est porté atteinte à l’intégrité physique ou
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morale d’un garçon et d’une fille, c’est celle de tous les autres
enfants qui est atteinte. Partout où sont tolérées et
encouragées ces pratiques contre les enfants, c’est l’avenir de
la société qui est en danger.
Pas l’islam
Il n’est pas question dans cet article d’incriminer l’islam - que
Dieu nous en garde !- mais plutôt ces hommes et femmes se
réclamant de cette religion, qui prône plutôt la pitié et la
tolérance, pour commettre des abus aux antipodes des
principes de cette religion. A qui la faute ?
Aux maîtres coraniques qui ont la responsabilité d’assurer la
prise en charge d’enfants se chiffrant par dizaines? Ou aux
parents qui semblent se débarrasser de leurs ouailles entre les
mains d’individus qui les exploitent comme des vaches à
traire?
Chiaka Doumbia
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Moeurs du 18 mai 2007
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