LA TRIBUNE DE LA SANTE

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LA TRIBUNE DE LA SANTE
LA TRIBUNE
DE LA SANTE
Bureau de l’OMS au Sénégal, N° 120, Novembre 2013
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Bulletin d’information du
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Directeur de publication : Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, Représentant de l’OMS
Coordonnateur : Khalifa Mbengue, HPR, Tél : 221 869 59 44, P : 221 77 545 83 81, E-mail :
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Réunion de plaidoyer en faveur du financement durable de la vaccination
Le secteur privé s’engage à apporter un soutien multiforme pour le renforcement du
Programme élargi de vaccination du Sénégal
Selon les prévisions actuelles de l’évolution des ressources financières consacrées à l’achat des vaccins au Sénégal,
l’Etat devra débourser 7 046 000 dollars américains en 2016 pour satisfaire les besoins du Programme élargi de
vaccination (PEV) contre 2 038 000 dollars en 2013. Cette forte augmentation des dépenses est liée à l’impérieuse
nécessité de consolider les acquis en matière de couverture vaccinale des enfants de 0-12 mois et des enfants de
moins de 5 ans, d’élargir la cible vaccinale au-delà de 12 mois, d’atteindre les objectifs d’introduction de nouveaux
vaccins dans le PEV et de remédier à la sous-utilisation de vaccins existants.
Parallèlement à l’achat des vaccins, des investissements importants devront être faits pour la maintenance et le
renouvellement de la logistique, la gestion efficace des déchets produits au cours des activités de vaccination et pour la
sécurité des injections.
En cas de non-respect de ces obligations, le Sénégal s’expose à la réapparition d’épidémies, à l’importation des cas de
poliomyélite, à l’échec de l’initiative d’élimination du tétanos maternel et néonatal. La ligne budgétaire de 900 millions
actuellement allouée par l’Etat à l’achat de vaccins est nettement insuffisante.
D’où l’initiative prise par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale d’organiser, le 25 octobre 2013, la Réunion de
plaidoyer en faveur du financement durable de la vaccination avec le secteur privé, en vue d’assurer le co-financement
l’initiative nationale d’indépendance vaccinale.
Dans l’argumentaire qu’elle a développé devant les responsables du secteur privé, le Ministre de la Santé et de l’Action
sociale a commencé par les informer sur les progrès accomplis, les défis à relever et les perspectives en ce qui
concerne le PEV.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale.
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A cet effet, le Pr Awa Marie Coll Seck a présenté les
résultats de la dernière enquête de couverture vaccinale
effectuée en mars 2013, avec l’appui de l’OMS.
Selon elle, si 79% des enfants de 12 à 23 mois sont
complètement vaccinés, le taux alliant quantité et qualité
est de 31%. L’augmentation de ce taux passe par le
maintien et le renforcement de la chaîne de froid, de la
logistique roulante, des capacités techniques du
personnel de santé, du système d’information, du
recrutement et de la fidélisation du personnel.
Il s’y ajoute la nécessité de réviser et de rendre
disponibles des outils de gestion du PEV, d’élaborer des
stratégies de communication innovantes.De plus, le
Sénégal va faire évoluer le nombre d’antigènes du PEV
de 9 actuellement à 12 d’ici la fin 2014.
Les enfants de 0 à 5 ans représentent (19,4%) de la
population sénégalaise, avec un taux de mortalité très
élevé. Le partenariat public-privé préconisé, en plus de
mettre en évidence le rôle central des acteurs du
secteur privé dans la réponse aux besoins
d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant,
contribuera à la réduction du déficit actuel de soins de
santé à ces couches vulnérables. Il faut donc un
financement conséquent, prévisible et durable », a
ajouté le Ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Appuyant le plaidoyer du Ministre de la Santé et de
l’Action sociale, le Représentant de l’OMS, le Dr Alimata
Jeanne Diarra-Nama, a indiqué qu’en matière de santé
publique la vaccination des enfants a le meilleur coûtefficacité. En effet, la mise au point et l’introduction de
nouveaux vaccins et d’autres interventions à haut
impact, ont permis de réduire le nombre annuel de
décès chez les enfants de moins de 5 ans. Il a chuté de
9, 6 millions en 2 000 à 7, 6 millions dont environ 2
millions imputables aux maladies évitables par la
vaccination en 2010.
A gauche, le Représentant de l’OMS. A droite, le Représentant de l’UNICEF qui a recommandé l’identification des besoins en
appui des zones nécessiteuses afin de mieux orienter la contribution du secteur privé. Au milieu, le Secrétaire général du
Ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Pour le Représentant de l’OMS, la dynamique actuelle
en faveur de l’enfant impulsée sous la haute autorité
du Président de la République, Mr Macky Sall, dans le
cadre de la mise en œuvre de son programme
politique « Yoonu Yokkuté » est en phase avec les
principes directeurs et les objectifs stratégiques du
Plan d’Action Mondial pour les Vaccins 2011-2020
auquel le Sénégal a adhéré en 2012.
Ces objectifs stipulent que les pays doivent s’engager
à faire de la vaccination une priorité, que les
individus et les collectivités doivent comprendre la
valeur des vaccins et réclamer la vaccination à la fois
comme un droit une responsabilité et que les
programmes de vaccination doivent avoir un
financement prévisible, un approvisionnement de
qualité et à des technologies innovantes. Au nom
des partenaires techniques et financiers, le Dr DiarraNama a remercié les opérateurs économiques
désireux d’assumer leur rôle social, le retour sur
investissement étant garanti avec la santé.
Après avoir passé en revue les objectifs du PEV, les
résultats obtenus, les défis et les menaces, le
Directeur de la Prévention, le Dr Mamadou Ndiaye, a
présenté le projet d’une structure ou d’un mécanisme
de gestion des ressources qui seraient mobilisées en
faveur de la vaccination.
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Basé sur le partenariat et le volontariat, le Fonds
autonome privé sera destiné au financement du PEV.
Il sera ouvert à toute entreprise soucieuse de la santé
des enfants et désireuse d’apporter sa contribution et
à toute personne désireuse de prendre en charge la
vaccination d’un ou plusieurs sénégalais durant la
première année de vie.
La traçabilité de l’utilisation des ressources sera établie
de manière transparente avec comme crédo le devoir
de rendre compte. En plus des dons effectués par les
bienfaiteurs, un diner de gala annuel sera organisé à
la fin de chaque année pour boucler le budget de
l’année suivante.
Le Fonds jouira d’une autonomie de gestion, d’une
cogestion transparente entre les donateurs et le
département de la santé.
Un site web sera créé pour permettre aux donateurs
d’accéder aux informations financières.
Vers la création d’un Groupe de réflexion multipartite chargé d’approfondir la réflexion
Les responsables du secteur privé qui ont participé à la réunion de plaidoyer en faveur du financement durable
de la vaccination se sont engagés à soutenir la protection des enfants contre les maladies cibles du PEV. Ils
appartiennent à divers secteurs d’activités : travaux publics, assurances, produits alimentaires, banques et
institutions financières, laboratoires, cliniques, mines, pétrole, agriculture, transfert d’argent, logistique, transit et
entrepôt. Des chambres professionnelles, réseaux et organisations patronales étaient aussi représentées.
Les appuis proposés vont des ressources financières aux moyens logistiques, en passant par la formation,
l’information et la sensibilisation des populations à travers les programmes d’alphabétisation fonctionnelle, la
mise à disposition de personnes ressources, d’outils informatiques pour améliorer la gestion et le système
d’information sanitaire. En contrepartie, les responsables du secteur privé souhaitent que leurs contributions
soient déductibles des impôts dus à l’Etat.
Les chefs d’entreprises ont également fait des suggestions visant à améliorer le projet du ministère de la Santé
et de l’Action sociale d’un Fonds autonome de financement de la vaccination. Il s’agit de la création d’un Groupe
de réflexion multipartite chargé d’approfondir la réflexion sur la mise en place du Fonds, l’exécution d’actions de
plaidoyer ciblant des entreprises évoluant dans des domaines d’activités spécifiques, l’organisation, au niveau
national, d’une levée de fonds et d’un système de parrainage à travers l’Ecole par l’implication des élèves et de
leurs familles, la capitalisation des bonnes pratiques, y compris celles du projet Optimize OMS/PATH sur
l’amélioration du processus et de la décentralisation de l’approvisionnement du système de santé en vaccins et
autres
produits dedusanté
s’est
déroulé
durant
3 ans au
Un
des Représentants
secteurqui
privé
salue
la démarche
du Ministère
de Sénégal.
la Santé et de l’Action sociale
Un des participants du secteur privé salue la démarche du
Ministère de la Santé et de l’Action sociale
En arrière plan le Chargé du PEV au Bureau OMS pays ,avec
à ses côtés des responsables de sociétés privées.
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