la budgetisation projet
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la budgetisation projet
APPORTS THEORIQUES THEME : LA BUDGETISATION PROJET Sources : Roger AÏM, « L’essentiel de la gestion de projet », Edition Gualino Paris 2007, Les Carrés. Robert BUTTRICK, « Gestion de projet »,Edition Pearson 2010. http://www.trouverunsponsor.com/Pourquoi_sponsoriser.php « Nous n’avons pas l’argent, nous devons donc réfléchir ». Lord UTHERFORD, 1871-1937, considéré comme le père de la physique nucléaire Le budget d’un projet dépend évidemment de la durée du projet. La maîtrise du budget est donc indissociable de la maîtrise des délais qui est elle-même subordonnée à la performance technique. La garantie des objectifs de budget passe donc par la maîtrise de la technique du projet. 1- Évaluation du coût du projet : Le coût projet est entendu dans son acception financière. Il est la somme des coûts : des ressources humaines du projet des ressources matérielles et logicielles du projet L'ensemble des coûts doit être évalué à partir de trois points : • L'estimation de base du projet = coûts de toutes les activités du projet. • La réserve de contenu du projet = basée sur l'expérience et le bon sens, elle doit couvrir les éléments non pointés dans le projet mais que vous savez devoir intervenir, par exemple des frais de déplacement. • La provision pour risques = doit permettre de couvrir un imprévu et non de compenser une mauvaise évaluation initiale. 1-1- Définitions normatives : - Maîtrise des coûts, cost contrôl : « processus permettant, pendant toute la durée d'un projet, de prévoir suivre et optimiser tous les coûts des activités successives avec l'objectif de maîtriser un coût prévisionnel final » (NF X50-106-1). - Rapport de coût, cost report: « document périodique sous forme de tableaux et/ou de diagrammes, récapitulant pour chacune des lignes budgétaires: • le budget initial et ses révisions éventuelles, • les engagements à une date donnée, • l'estimation des coûts futurs jusqu'à l'achèvement du projet, • le coût total prévisionnel, son écart avec le budget éventuellement révisé et sa dérive par rapport au précèdent coût total prévisionnel » (NF X50-106-2). 1-2- Principes et méthodes : On décline, à partir du montant total affecté au projet, les allocations budgétaires par entité responsable, ou tâches. Ces entités ont un objectif de budget plafond et devront, sur la durée de leurs tâches, maîtriser les coûts alloués en début de projet. Elles rendront compte périodiquement de l'avancement des dépenses réalisées et à venir, à travers par exemple un rapport de coût. La précision de l'estimation dépend du temps nécessaire pour réaliser l'estimation et des informations dont on dispose sur le projet. En fonction des phases du projet on va estimer un ordre de grandeur (+/- 30% de précision), une estimation préliminaire (+/- 20%), de base (+/-10%) ou détaillée (+/- 5%). Il existe différentes méthodes d'estimation : • La méthode analogique globale (pour partie subjective): elle est globale en ce qu'elle se rapporte, non pas à la valeur de chacun des différents éléments constitutifs mais à la globalité de l'ouvrage. Elle est analogique parce qu'elle se définie par analogie avec un projet déjà réalisé. Elle peut aussi se réaliser par « fonctions ». • La méthode modulaire ou par coefficients : elle est modulaire parce qu'elle se rapporte aux modules du projet (les équipements principaux). Le principe de la méthode est basé sur l’existence d’un rapport entre le coût d’un équipement (base du module) et celui de tout ce qui doit lui être associé. Pour passer du coût de l’équipement principal au coût d’un sous-ensemble, on utilise un facteur modulaire qui comprend le coût : • Des équipements secondaires : tuyauterie, électricité, instrumentation…. • Du transport des équipements, de la préparation du site, des bâtiments… ; • Des travaux de montage de l’équipement principal et des équipements secondaires ; • Et des charges indirectes imputées au budget du projet. • La méthode paramétrique : elle est paramétrique parce qu'elle utilise les paramètres pertinents du projet (masse, volume, énergie…) pour calculer le coût prévisionnel final de celui-ci. C'est une approche « produit ». • La méthode analytique : elle est analytique parce qu'elle décompose le projet en éléments simples (WBS), elle consiste à estimer le coût de chacun de ces éléments. Selon la précision que l'on « peut » obtenir, on utilise les méthodes suivantes : • On évalue un ordre de grandeur par une méthode globale (analogique/paramétrique). • L'estimation préliminaire est réalisée par les méthodes paramétriques/modulaires. • L'estimation de base est réalisée par une méthode semi-analytique. • L'estimation détaillée (cost control) est réalisée par une méthode analytique. Généralement, on utilise : Etape d’Initialisation = méthode analogique, Etape de lancement = méthodes modulaire et paramétrique, Etape de Réalisation = méthode analytique. 2- Les courbes de suivi budgétaire : La méthode des courbes en S est un outil graphique de suivi d’avancement d’un projet. Elle a pour but de comparer, à l’instant T, ce qui était prévu de faire et de dépenser avec ce qui a été effectivement réalisé et à quel coût. En cas de dépassement budgétaire ou de retard, des actions correctives seront prises afin de limiter les dérapages le plus tôt possible. 2-1- Courbe des dépenses en « S » : Les dépenses d'un projet ont, sur la durée de son cycle de vie, une allure caractéristique en forme de S. Cette allure correspond à trois grandes phases du projet. Phase de démarrage (Phase 1) : une phase d'accélération, de mise en place des équipes du projet. Phase de croissance (Phase 2) : on atteindra les ressources maximum du projet. Phase de décélération (Phase 3) : diminution des ressources (les équipes quittent le projet). Coûts k€ 1 3 2 Temps 2-2- Les courbes des « Engagements – Dépenses » : L'allure de la courbe des engagements programme est caractérisée par une très forte croissance sur une courte période qui correspond aux décisions prises en tout début de programme et qui engagent financièrement le projet jusqu'à sa livraison. Rappel sur la notion d'engagement : Il correspond à l’acte de rédiger un bon de commande et de le remettre à un fournisseur. Il est évident de vérifier la disponibilité des crédits ! L’établissement s’engage à l’égard du fournisseur à lui régler le montant porté sur le bon de commande, sous réserve que le service soit réalisé bien entendu. Il faut suivre les engagements au fil de la rédaction des bons de commande. Ainsi la Situation des Dépenses Engagées est réelle tout au long du projet. Coûts k€ Engagement Dépenses Temps 2-3- Les courbes de suivi budgétaire d'un projet : À une date donnée t, l'analyse des courbes de dépenses (courbes en S) permet de traiter trois types de coûts et d'en déduire, par extrapolation, les écarts prévisionnels de coûts et de délais : — CBTP (trait plein) : Coût Budgété du Travail Prévu ou budget alloué en début d'affaire correspondant au déroulement nominal du programme dans le budget initial ; — CRTE (trait pointillé) : Coût Réel du Travail Effectué ou coûts encourus à une date donnée correspondant au coût réel des réalisations effectuées à cette date ; — CBTE (trait mixte) : Coût Budgété du Travail Effectué ou valeur budgétaire du réalisé. C'est la valorisation à prix budget du travail réalisé à une date donnée. — La courbe (a) représente la vision contractuelle du projet à son démarrage. Elle est construite à partir du Coût Budgété du Travail Prévu (budget plafond), des dates de lancement du projet (t0) et de livraison prévue (tf). — La courbe (b) représente, à la date (t) d'avancement du projet, la réalité de son avancement. Construite à partir du Coût Réel du Travail Effectué, elle permet d'extrapoler le coût prévisionnel à terminaison et le retard prévisionnel de livraison. — La courbe (c) représente, à la date (t), l'avancement physique du projet. Elle est construite à partir du Coût Budgété du Travail Effectué . Elle permet à l'instant (t) de déterminer le retard et l'écart de coût. L’écart entre les courbes CBTE et CBTP représente l’écart entre le Travail Effectué et le Travail Prévu (axe des abscisses, le retard d’avancement) : cet écart exprimé en coût (lecture sur l’axe des ordonnées) s’appelle la Variance délai (Schedule Variance). L’écart entre les courbes CBTE et CRTE représente la différence en coûts entre le Coût Budgété et le Coût Réel : cet écart est nommé Variance coût (Cost Variance). 3- Le budget du projet : Il s’agit tout simplement de mettre en mouvement le bilan de départ (qui est une photographie, une vision instantanée des ressources affectées au projet). Cette mise en mouvement comporte des événements tels que : Consommer un stock de matériel. Dépenser de l’argent disponible pour acheter une assurance. Faire payer une activité par ceux qui la fréquentent. Payer un salaire. Encaisser une subvention, etc. L’enjeu est de prévoir ces mouvements ; le budget est donc une anticipation de la vie économique du projet. Dans une telle prévision, il y a quelques principes de base de saine gestion : Utiliser au mieux ses ressources (matérielles, compétences,…). Veiller à équilibrer les recettes et les dépenses et, si possible, à avoir un peu plus de recettes que de dépenses afin d’augmenter son potentiel d’action. 3-1- Les outils du budget : L’étude financière réunit les tableaux classiques de la prévision budgétaire, qui complètent le plan de financement initial. Vos comptes prévisionnels doivent être aussi détaillés que possibles, avec des estimations chiffrées réalistes. Vous devez avoir réuni des devis et réalisé, si besoin, votre étude de marché L’étude financière aide à dégager les grands indicateurs économiques de votre projet : - vos besoins en capitaux au démarrage, - la rentabilité de votre activité, - les risques de cessation de paiement, - le montant minimum des ventes à réaliser, - la situation de votre structure financière durant les trois premières années. Des indicateurs qui permettront d’évaluer la solidité ou au contraire la faiblesse de votre montage, et le cas échéant de corriger le tir avant de démarrer. a- LE COMPTE DE RÉSULTAT Pour évaluer la rentabilité de votre projet, il faut monter le compte de résultat des trois premières années. Ce tableau est directement lié à l’activité : il définit les dépenses nécessaires à cette dernière et les recettes qu’elle génère. Le solde vous indique si vous obtenez des bénéfices ou des pertes. Évidemment l’objectif est d’obtenir au moins l’équilibre. En cas de bénéfice, vous pourrez envisager de l’investir l’année suivante pour augmenter votre potentiel d’action. b- LE PLAN DE TRÉSORERIE La trésorerie, c’est l’argent disponible sur votre compte bancaire. Le plan de trésorerie sur 12 mois vous aide à savoir si vous aurez toujours de quoi payer les factures en fonction de leur date d’échéance et de vos rentrées financières. C’est donc un tableau temporel, qui définit pour chaque mois les mouvements de fonds prévus en encaissement et en décaissement, en TTC pour les opérations assujetties à la TVA. Il donne un solde mensuel et un solde cumulé. Attention : un problème de trésorerie passager ne signifie nullement que l’activité n’est pas rentable. Peut-être faut-il simplement repenser l’échelonnement des dépenses par rapport aux recettes. c- LE PLAN DE FINANCEMENT SUR TROIS ANS Sur le modèle du plan de financement initial, il est recommandé de poursuivre l’analyse des besoins et des ressources en termes financiers sur trois ans. Cela vous donnera une vision plus large du développement de votre activité au-delà de l’année de démarrage, et vous permettra, ainsi qu’à vos partenaires, d’évaluer la solidité de votre structure financière. En outre les statistiques prouvent que deux entreprises sur trois font faillite durant les trois premières années, faute d’avoir réalisé les recettes nécessaires à leur survie. Cela tient autant à une mauvaise évaluation du marché qu’à un manque de fonds propres. Pour passer le cap des trois ans, mieux vaut avoir évalué tous les aspects financiers et économiques du projet avant de démarrer. Vous vous apercevrez ainsi qu’il vous faudra peut-être contracter un emprunt bancaire. 3-2- Les modes de financement d'un projet Pour une présentation complète et détaillée des modes de financement, on pourra se reporter au cours de finances d'entreprise. a- L'autofinancement L'autofinancement est le financement d'un investissement par des moyens internes à l'entreprise. La capacité d'autofinancement est égale au montant que l'entreprise peut dégager, pour financer des investissements. Une entreprise qui dispose d'une forte capacité d'autofinancement peut rapidement dégager des moyens lorsqu'une opportunité d'investissement se présente (rachat d'une entreprise concurrente, ...). L'entreprise peut augmenter sa capacité d'autofinancement en faisant appel à de nouveaux actionnaires qui entreront dans le capital de l'entreprise. Cette opération conduira à une dilution du pouvoir des actionnaires actuels et, si elle se renouvelle, à la prise de contrôle de l'entreprise par ces nouveaux acteurs. De plus, une augmentation de capital n'est envisageable que pour une entreprise en bonne santé, très peu d'actionnaires (sauf pour des raisons stratégiques) n'entreront dans le capital d'une entreprise en difficulté. L'entreprise peut aussi demander à ses actionnaires de contribuer au financement de ses investissements en apportant de nouveaux capitaux. Ces apports peuvent être réalisés en compte courant ou en augmentation de capital. Cette solution, qui a des conséquences sur la rentabilité des fonds propres, se heurte fréquemment à l'incapacité (ou au refus) de certains actionnaires. b- Le recours à l'emprunt Il consiste à trouver des capitaux auprès de tiers, pour une durée déterminée. L'emprunt peut être souscrit auprès d'un organisme financier (banque, organisme de crédit, ...) et peut être soumis à des conditions (garanties, ...). L'emprunt peut également être souscrit auprès d'autres agents économiques (emprunt obligataire), il consistera alors à proposer au public, des obligations à rendement déterminé, pour une durée déterminée. Les obligations sont généralement émises par des grandes entreprises qui présentent des garanties suffisantes pour obtenir la confiance du public. La capacité d'endettement d'une entreprise est cependant limitée, le taux d'endettement étant un critère important de la santé et de la stabilité d'une entreprise. Une entreprise trop endettée deviendrait fragile si le marché se rétrécit. c- Le crédit-bail (aussi appelé leasing en anglais) C'est un crédit permettant l'acquisition d'un bien en échange de redevances (loyer) et avec option d'un droit de propriété à l'échéance (option de rachat). Le système est particulièrement utilisé pour l'achat de véhicules, le matériel informatique et industriel, notamment parce que ce type de contrat permet d'inclure des garanties de maintenance et le financement de la TVA. Le crédit-bail permet aux entreprises et aux particuliers de disposer de biens, sans s'endetter, en présentant un bilan équilibré. d- Les aides publiques En France, comme dans tous les pays, il existe une multitude d’aides publiques susceptibles d'accompagner un projet d'investissement. Ces aides évoluent dans le temps et l'espace ; une veille réglementaire est donc nécessaire. Ces aides peuvent être déclinées selon leurs origines : - Les aides locales (communes, départements, régions) sont souvent accessibles pour des projets de création ou de développement d'activités, telles que la création d'une usine, l'extension d'une entreprise, ..., mais peuvent également concerner la reprise d'une entreprise (en difficulté) ou le maintien d'une activité. Elle peuvent prendre des formes variées, subventions, exonérations, ... - Les aides de l'état prennent des formes voisines de celles des collectivités territoriales, mais comportent des aides spécifiques notamment pour les projets innovants (crédit d'impôt recherche, aides à l'innovation, ...) ainsi que pour le recrutement de certaines catégories de personnels. - Les aides de l'Union Européenne, peuvent compléter les aides précédentes dans des circonstances précises. c- Mécenat et sponsoring Le mécénat est un acte philanthropique qui se traduit par le versement d’un don à une œuvre ou à un organisme, pour une ou des actions d’intérêt général. Il est un vecteur de communication institutionnelle. Le sponsoring (ou parrainage) se caractérise comme un acte de commerce, qui sert essentiellement à promouvoir les produits et les marques et à accroître la notoriété et l'image de l'entreprise. Une campagne publicitaire peut être menée en parallèle, afin de faire connaître cet engagement à la clientèle potentielle de l'entreprise. 3-3- Échéancier des financements : Selon la durée du projet (et son importance), le niveau de décision des financements peut varier. Pour les projets les plus importants, la décision relève de la direction générale de l'entreprise. Pour des projets modestes, la direction d'ouvrage peut être confiée à des responsables intermédiaires.De plus la faisabilité d'un projet dépend souvent de l'échéancier de financement, l'entreprise étant susceptible d'étaler le financement sur une période. La création d'un nouveau modèle de voiture (coût estimé1 500 millions d'euros) ne peut être envisagé l'année prochaine car l'entreprise ne dispose pas de financements suffisants. Cependant, le projet ayant une durée de réalisation de 5 ans, l'entreprise pourra envisager un financement étalé sur plusieurs années (200 millions l'année prochaine, 400 l'année suivante et 300 par an les trois années suivantes). La décision de lancement vaut accord de principe sur la totalité du financement, sauf changement d'orientation ou décision de suspendre le projet, mais l'entreprise étalera son financement, ce qui rend le projet réalisable. L'entreprise doit donc déterminer avec précision le calendrier des dépenses et des recettes prévues pour le projet. Les documents concernés permettront le suivi du projet. PRESENTATION NORMALISE DU BILAN : EXEMPLE DE PRESENTATION DU BUDGET PREVISIONNEL : Période du……………………au…………………… - Le plan de financement doit être DETAILLE (toutes les dépenses doivent être liées au projet), EQUILIBRE (le total des dépenses doit être égal au total des recettes), signé (par le responsable légal ou la personne disposant de la délégation de signature prévue p.1). - Indiquez les sous-totaux dans les cases grisées. DEPENSES ACHAT (fournitures, matériel…)* Matériels à acheter Matériels valorisés Montant RECETTES SUBVENTIONS DEMANDEES Etat (préciser) Montant Région Département Agglomération SERVICES EXTERIEURS Téléphone, PTT Transport Loyer Location Assurance Eau, électricité Comptabilité Autres FRAIS DE PERSONNEL Salaires (bruts) Charges sociales de l’employeur Formation Bénévolat valorisé Autres : IMPOT, TAXE, REDEVANCE SACEM TAXE SPECTACLE VARIETES TAXE DEBIT BOISSONS AUTRES DEPENSES à préciser TOTAL * En fournir une liste détaillée Communes (préciser) CAF Fonds d’action sociale Union européenne Autres (Office HLM… préciser) RECETTES Recettes activités Participation des adhérents Bénévolat valorisé Matériels valorisés Participation autres (préciser) TOTAL A……………………….., le………………… Signature du responsable légal (précédée de la mention « certifié exact »)