5. Les éléments constitutifs de l`entraînement pour un

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5. Les éléments constitutifs de l`entraînement pour un
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE
L’ENTRAÎNEMENT POUR UN
DÉVELOPPEMENT À LONG TERME DE
L’ATHLÈTE
Février 2010
Avertissement de l’auteur
En couchant ces quelques lignes, je tente simplement de confronter ces idées avec
d’autres opinions pour pouvoir me remettre en cause et m’améliorer. L’objet de ce
document n’est donc pas de remplacer des documents scientifiques existants.
Je rassemble ici ma vision du cadre d’entraînement suivant les choix que j’ai été amené à
faire pour incorporer au mieux réalités scientifiques et contexte social, rigueur et
pédagogie pratique.
Ces réflexions sont issues : De publications scientifiques ; De formations suivies ; De
colloques sportifs ; D’expériences personnelles ; De la confrontations d’idées avec
d’autres entraîneurs ; De l’organisation de l’athlétisme en Belgique ; Du mode de
fonctionnement de la société belge (cadre législatif et social) ; … Et, pour beaucoup,
d’influence familiale.
En résumé, ayant baigné dans l’athlétisme depuis ma naissance, je fais part de mes
conclusions en tant qu’ancien athlète pratiquant ce sport depuis plus de 25 ans et en tant
qu’entraîneur dans différents domaines depuis plus de 15 ans.
J’ai un grand respect pour la propriété intellectuelle. Cependant, je reprends souvent
intégralement des morceaux d’ouvrages ou de sites sans pour autant mettre la référence
bibliographique. Ce choix est purement pratique dans la mesure où :
-
cet essai n’a pas vocation à être commercialisé, diffusé de manière large … ;
-
d’autres personnes, plus aptes que moi, ont déjà très bien vulgarisés certaines
explications (je n’ai d’ailleurs pas les titres académiques pour y prétendre) ;
-
j’estime que les références doivent être cherchées par les personnes intéressées
ou données par des personnes qui ont les diplômes ad hoc et dont le métier est
de former.
Il faut juste voir cela comme un document de travail qui me permet de recevoir vos
observations et références utiles à ma réflexion (d’ailleurs si quelqu’un avait un ouvrage
de référence sur l’histoire/évolution de la planification, cela m’intéresserait).
A mon niveau, ce document est évidemment libre de tout droit. Pour les données qui ne
sont pas de moi (à vous de les retrouver), la reproduction même partielle se fera sous la
responsabilité de celui qui en use.
Bonne lecture et envoyez-moi vos remarques.
OLIVIER LESSIRE
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2
Préambule
1. Avant de prendre part à un programme sportif de compétition, tout candidat
devra subir un examen médical approfondi destiné en premier lieu, à garantir que,
seuls les enfants ne présentant aucun risque de santé seront admis à pratiquer un
sport de compétition et, en second lieu, à fournir des renseignements aux candidats
sur toutes les modalités sportives et d’entraînements qui leur sont offertes. Une
surveillance médicale régulière et approfondie est nécessaire afin de prévenir les
troubles de la croissance et les lésions dues au surentraînement, qui sont plus
fréquents chez les adolescents.
2. L’entraîneur a la responsabilité pédagogique du présent et de l’avenir des
enfants qui lui sont confiés, au-delà de sa tâche purement athlétique. Il/Elle doit
posséder des connaissances sur les problèmes biologiques, physiques et sociaux
relatifs au développement de l’enfant, et être capable d’appliquer ses connaissances à
son rôle d’entraîneur.
3. Les caractéristiques particulières de chaque enfant et ses dispositions pour
l’avenir doivent être identifiées par l’entraîneur et considérées par lui/elle comme
principal critère pour la mise au point des programmes d’entraînement. La
responsabilité du développement global de l’enfant doit avoir la priorité sur
l’entraînement et sur les exigences de compétition.
4. Si « l’entraînement de l’enfant » est dûment placé sous la surveillance
médicale et pédagogique comme indiqué ci-dessus, il peut offrir aux enfants concernés
de précieuses conditions de développement. Toutefois, s’il adopte le profil d’un
« entraînement pour la meilleure performance » à tout prix, il sera énergiquement
condamné sur le plan de l’éthique comme sur le plan médical. Il ne fait aucun doute
que ce qui vient d’être dit dans ces lignes concernant les enfants, s’applique en grande
partie aux adolescents.
5. Les enfants doivent être mis en présence d’une ample variété d’activités
sportives, afin qu’ils puissent vraiment choisir les jeux ou sports qui répondent le
mieux à leurs goûts, à leurs besoins, à leur développement corporel et à leurs
capacités physiques. Ceci, dans le but d’accroître leurs résultats et leur plaisir, et par
conséquent de réduire le nombre des « lâcheurs ». Une spécialisation précoce est
déconseillée.
6. Les participants, particulièrement en ce qui concerne les sports de
collisions, devront être sélectionnés en fonction de leur maturité, de leur taille, de leur
adresse et de leur sexe, et pas seulement sur base de leur âge chronologique.
7. Les règles et la durée des jeux devront être en accord avec l’âge des
participants. Les séances d’entraînement seront relativement courtes et bien
planifiées. Une séance bien planifiée donne plus de portée à l’instruction, de meilleurs
résultats aux activités et minimise le risque de lésion.
8. Le lever de poids compétitif et la musculation force sont déconseillés avant
la puberté.
9. Les courses de fonds ou sur des distances excessives sont également à
proscrire pour les enfants avant la fin de la puberté.
Recommandations de la Fédération Internationale de Médecine Sportive
Extrait du « Schweizerische Zeitschrift für Sportmedizin » n°1 de 1991
[Traduction : Joelle Boete]
Publié par l’A.E.F.A. – N°122 – Nov.Déc.1991.
“Qui cesse d’apprendre est vieux,
qu’il ait vingt ou quatre-vingts ans”.
H. Ford
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Table des matières
1.
Introduction _____________________________________________________ 6
2.
La période d’apprentissage ________________________________________ 7
3.
Les objectifs de l’entraînement selon l’âge ____________________________ 8
4.
Les filières énergétiques ___________________________________________ 9
•
•
•
5.
Les 3 filières________________________________________________________________10
Note : Mais qu’est-ce que vraiment l’acide lactique ? _______________________________ 10
Note : Le glycogène__________________________________________________________ 11
La récupération / La reconstitution des réserves____________________________________ 12
Note : Concrètement, à quoi cela sert-il ?_________________________________________ 13
La mécanique des muscles et des tendons ________________________________________ 13
Les 5 éléments de base de l’entraînement et l’aspect « psychologique » ___ 15
A.
L’endurance __________________________________________________________15
•
•
•
•
•
•
B.
La force ______________________________________________________________19
•
•
•
•
•
C.
D.
De quoi parle-t-on ? __________________________________________________________ 15
L’entraînement cardio-pulmonaire ______________________________________________ 15
Note : L’entraînement cardio-pulmonaire en fonction de la VO2Max __________________ 15
L’entraînement cardio-vasculaire _______________________________________________ 16
Note : L’entraînement cardio-vasculaire__________________________________________16
L’entraînement musculaire ____________________________________________________ 16
Note : Quel volume d’endurance ? ______________________________________________ 16
La méthodologie ____________________________________________________________ 17
A quel âge ? ________________________________________________________________17
Note : La résistance chez l’enfant ? _____________________________________________17
Le renforcement musculaire ___________________________________________________19
La force de soutien __________________________________________________________ 19
La force de stabilisation spécifique______________________________________________ 20
La force en tant que telle ______________________________________________________ 20
Note : Les inconvénients de la plyométrie ________________________________________ 22
A quel âge ? ________________________________________________________________23
Note : Entraînement à haute intensité en force ? ___________________________________ 23
La vitesse _____________________________________________________________24
•
•
•
•
•
De quoi parle-t-on ? __________________________________________________________ 24
La rapidité d'exécution ou vitesse gestuelle _______________________________________24
L’amplitude gestuelle ________________________________________________________24
Le temps de réaction _________________________________________________________ 25
A quel âge ? ________________________________________________________________25
Note : Coordination et vitesse __________________________________________________ 25
Les habiletés (motrices et sportives) _______________________________________27
•
•
•
•
•
De quoi parle-t-on ? __________________________________________________________ 27
Les habiletés motrices ________________________________________________________27
Les habiletés sportives________________________________________________________28
L’entraînement global et analytique _____________________________________________29
Note : Un athlète peut-il s’entraîner avec plusieurs entraîneurs ? ______________________ 29
A quel âge ? ________________________________________________________________30
Note : Quand mettre en place ces habiletés lors d’un entraînement ? ___________________30
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4
E.
La souplesse (mobilité ou flexibilité)_______________________________________32
•
•
•
•
•
•
F.
Le développement cognitif, émotionnel-physique et mental____________________41
•
•
•
•
G.
De quoi parle-t-on ? __________________________________________________________ 32
Aspects à prendre en considération______________________________________________ 33
Mythes et légendes __________________________________________________________ 33
Notes : Peut-on s’étirer sur une douleur ? ________________________________________ 34
Les principaux types d’étirements_______________________________________________ 37
L’utilisation des étirements ____________________________________________________ 38
Note : Qu’est-ce que le SGA (Stretching global actif) ? _____________________________ 39
A quel âge ? ________________________________________________________________39
Note : Comment organiser sa séance ? ___________________________________________ 40
De quoi parle-t-on ? __________________________________________________________ 41
Note : Comment être compris par l’athlète ? ______________________________________ 41
Les différents facteurs ________________________________________________________42
Note : Quelle sécurité ? Quelle prise de risque ? ___________________________________ 42
Objectif ___________________________________________________________________ 43
Note : L’intelligence tactique existe-t-elle en athlétisme ? ___________________________43
Méthodologie _______________________________________________________________ 44
Note : Comment organiser les groupes ? _________________________________________ 44
Conclusions ___________________________________________________________45
Note : Y a-t-il un ordre à respecter dans le choix des séances ?________________________45
Note : Quelle proportion entre les 5 composantes de base de l’entraînement ? ___________ 46
6.
Les stades du développement ______________________________________ 47
A.
B.
C.
D.
E.
F.
G.
7.
8.
STADE 1 : « Enfant actif » : enfants de 0 à 6 ans ____________________________48
•
•
•
Objectif ___________________________________________________________________ 48
Points de réflexion ___________________________________________________________49
Activités de développement du savoir-faire physique _______________________________ 49
STADE 2 : S’amuser grâce au sport : garçons 6-9 ans, filles 6-8 ans ____________51
•
•
•
Objectif ___________________________________________________________________ 51
Points de réflexion ___________________________________________________________52
Activités de développement du savoir-faire physique _______________________________ 52
STADE 3 : Apprendre à s’entraîner : garçons 9-12, filles 8-11 _________________54
•
•
Objectif ___________________________________________________________________ 54
Points de réflexion ___________________________________________________________54
STADE 4 : S’entraîner à s’entraîner : garçons 12-16, filles 11-15_______________56
•
•
Objectif ___________________________________________________________________ 56
Liste de tâches ______________________________________________________________56
STADE 5 : S’entraîner à la compétition : garçons 16 à +, filles 15 à + ___________58
•
•
Objectif ___________________________________________________________________ 58
Liste de tâches ______________________________________________________________58
STADE 6 : S’entraîner à gagner : garçons 19 ans et +, filles 18 ans et + _________60
•
•
Objectif ___________________________________________________________________ 60
Liste de tâches ______________________________________________________________60
STADE 7 : Vie active ___________________________________________________62
•
Objectif ___________________________________________________________________ 62
Etat des lieux ___________________________________________________ 63
•
•
Les lacunes possibles ? _______________________________________________________ 63
Les conséquences possibles ? __________________________________________________ 63
Conclusions générales ____________________________________________ 65
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5
1. Introduction
Le potentiel de développement d’un athlète réside dans les qualités physiques et
motrices qu’il possède à la naissance ; les lacunes et les défauts, eux, s’acquièrent au fur
et à mesure.
Pour développer au mieux le potentiel de l’athlète, il convient :
-
D’exploiter ses qualités et d’y apporter le développement physique possible ;
-
De diminuer les déficits acquis dans son environnement ;
-
De n’enseigner ni erreurs, ni défauts (« La répétition de l’erreur amène à la
perfection de l’erreur »).
Le sujet de ce texte n’est pas d’apprendre à entraîner. L’objectif est d’apprendre à
tenir compte de différents facteurs. Ce qui intéresse, ce sont les conditions dans
lesquelles l’entraîneur est amené à travailler en fonction des capacités de l’athlète, que
l’on vise à terme la performance ou le seul bien-être physique et mental.
A cette fin, il faut :
-
Connaître le temps et les étapes nécessaires au développement de l’athlète et
tenir compte des aspects physiques, techniques et « psychologiques » ;
-
Pouvoir l’appliquer par « catégorie » d’âge ;
-
Faire
les
constats
relatifs
aux
possibles
carences
environnementales
et
organisationnelles et à leurs conséquences.
Ces différents éléments connus, ils peuvent permettre de tirer les conclusions
organisationnelles (chapitre 8) vis-à-vis des athlètes (ainsi que de leurs parents), des
entraîneurs, des officiels (pour l’organisation des compétitions), des bénévoles (pour leur
rôle de soutien) et du Comité (choix de la politique sportive du club et gestion).
Une communication adéquate devant être assurée par la suite pour assurer l’adhésion
des athlètes et de leurs parents.
D’ailleurs, à l’origine, l’objectif de ce « petit » exposé (avec les personnes qui m’ont
accompagné dans cette rédaction) était de s’adresser en premier lieu aux organisateurs
de club afin de comprendre ensemble les éléments à suivre et de pouvoir mieux se
coordonner.
Dans l’attente …
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6
2. La période d’apprentissage
La règle des 10 ans : Des études scientifiques ont démontré qu’un athlète talentueux doit
s’entraîner environ dix ans, ou 10000 heures, pour atteindre un niveau élite, ce qui
représente en moyenne pour les athlètes et les entraîneurs un peu plus de trois heures
d’entraînement ou de compétition par jour pendant ces dix années.
-
En moyenne, les athlètes olympiques américains avaient commencé à pratiquer le
sport vers l’âge de 12 ans pour les garçons et de 11,5 ans pour les filles ;
-
La plupart des athlètes olympiques ont mentionné avoir vécu une période de
développement du talent d’une durée de 12 à 13 ans entre le moment où ils
avaient commencé à pratiquer le sport et le moment où ils étaient devenus
membres de l’équipe olympique ;
-
Les médaillés olympiques étaient plus jeunes – entre 1,3 et 3,6 ans – que les
athlètes qui n’avaient pas remporté de médailles, ce qui donne à penser que les
athlètes
médaillés
avaient
développé
leurs
habiletés
motrices
et
amorcé
l’entraînement à un plus jeune âge ;
-
Il faut éviter que les athlètes ne se spécialisent trop tôt dans un sport où le
sommet de performance en carrière arrive à la fin de la vingtaine.
A titre d’exemple :
Au vu du temps nécessaire pour amener un athlète à une utilisation maximale de son
potentiel, les moments pour commettre des erreurs sont nombreux. Nous verrons par la
suite que les moments pour développer l’athlète de manière optimale sont eux beaucoup
plus rares.
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7
3. Les objectifs de l’entraînement selon l’âge
Une période critique de développement désigne l’occasion idéale de solliciter une
composante physique en vue d’obtenir un gain optimal.
La figure suivante illustre les périodes critiques de développement pour l’entraînement de
certaines composantes physiques pour les filles et les garçons. Deux éléments –
l’endurance et la force – varient selon le moment où s’amorce la poussée rapidesoudaine de croissance. Les trois autres éléments – la vitesse, les habiletés motrices et
sportives et la flexibilité – sont fondés sur l’âge biologique.
La réceptivité de l’athlète joue également un rôle important dans l’apprentissage.
Durant ces périodes, les stimulations doivent être introduites afin d’obtenir l’adaptation
optimale concernant les déterminants de la condition motrice, la puissance musculaire et
la puissance aérobie.
Les cinq éléments de base de l’entraînement et de la performance sont l’endurance, la
force, la vitesse, les habiletés (motrices et sportives) et la flexibilité (souplesse).
A côté de ces éléments, il faut tenir compte du développement « cognitif, émotionnelphysique et mental » de l’athlète pour le faire « grandir » de manière harmonieuse.
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8
4. Les filières énergétiques
Une compréhension minimale des filières énergétiques doit permettre de comprendre les
implications sur d’autres concepts expliqués par après.
L'ATP (adénosine triphosphate) est le seul élément que la fibre musculaire peut utiliser
pour fonctionner. Lors de la libération d’énergie, l’ATP devient ADP (adénosine
diphosphate) en libérant un phosphate.
Il est donc nécessaire de re-synthétiser l’ADP en ATP en permanence pour toujours en
avoir parce que les réserves directement disponibles dans l’organisme sont très limitées.
Pour cela il existe différent(e)s filières/systèmes énergétiques pour reconstituer l’ATP, ce
qui permet un travail musculaire en continu.
On distingue trois types de filières énergétiques :
-
La filière anaérobique alactique lorsque l’effort est court et explosif : on parle
d’efforts de vitesse ;
-
La filière anaérobique lactique pour des efforts intermédiaires : on parle d’efforts
de résistance ;
-
La filière aérobique qui sert aux efforts de longue durée : on parle d’efforts
d’endurance.
Les
deux
premières
filières
sont
appelées
anaérobiques
car
elles
fonctionnent
principalement sans apport d’oxygène.
Dans la réalité, les trois systèmes fonctionnent de manière parallèle, mais on considère
que l’on est dans un système plutôt qu’un autre lorsque plus de 50% de l’énergie est
fournit par l’un de ces systèmes.
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9
•
Les 3 filières
L’anaérobie alactique (ou système ATP-CP)
Il s’agit de produire de l’énergie en utilisant l’ATP présent directement dans le muscle.
Cette source d’énergie possède le plus fort pouvoir explosif (puisque directement
disponible) mais est éphémère (car présente en faible quantité dans l’organisme).
Le processus mis en place :
-
L’ATP présent dans le muscle est directement utilisé (et se transforme en
ADP) ;
-
Une fois l’ATP épuisé, l'organisme puise dans la créatine phosphate (CP)
disponible dans les cellules musculaires pour obtenir des ATP.
Ce système est « épuisé » au bout d’un effort continu à intensité maximale de 7’’
(20’’ seconde à intensité modérée).
L’anaérobie lactique (ou système glycolytique)
C’est la dégradation du glucose qui va permettre de libérer l’énergie nécessaire à la
re-synthèse des molécules d’ATP. Durant cette libération d’énergie, le glucose se
transforme en acide pyruvique.
Ce glucose provient de la digestion des hydrates de carbone présent directement
dans le muscle (stocké sous forme de glycogène) et de l’apport de glucose par le
sang (grâce notamment à la transformation de la réserve de glycogène contenue
dans le foie).
Sans apport suffisant d’oxygène, l’acide pyruvique se transformera en acide lactique
(voir infra, Le glycogène).
Ce système est « épuisé » au bout d’un effort continu de 30’’ (intensité maximale) à
2’ (intensité plus modérée).
Note : Mais qu’est-ce que vraiment l’acide lactique ?
L’acide lactique est composé de lactate et d’ions H+ (qui est l’acide). Leur rapport est
proportionnel.
-
Un apport ultérieur d’oxygène, lors de la récupération, permet la re-synthèse du
lactate et la reconstitution de glycogène et d’ATP. Le lactate n’est donc nullement
mauvais ou gênant. Au contraire, l’entraînement permet de constituer des réserves
de glycogène plus importantes ;
-
Les ions H+ sont à l’origine des lourdeurs et d’une diminution des capacités de
contractions du muscle.
Puisque des moyens aisés existent pour mesurer le taux de lactate, c’est toujours en y
faisant référence que l’on parle de la fatigue du muscle ou de récupération.
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10
Dans les différentes documentations existantes, lorsqu’il est fait référence à l’acide
lactique (ou au lactate), il faut comprendre ce qui est visé, au delà du mot : Parfois on
met l’accent sur la présence d’ions H+ et ses effets ; d’autres fois c’est l’ensemble du
processus de récupération, d’élimination des ions H+ et de la régénération des réserves ;
ou parfois fait on seulement référence à l’aspect lactate.
Il n’y a pas de danger dans la vulgarisation lorsque l’on comprend le raisonnement qui
sous-tend les termes employés.
L’aérobie (ou système oxydatif)
La dégradation du glycogène, de lipides (graisses) et de quelques protéines en
présence d’oxygène permet un effort de très longue durée.
La dégradation du glycogène (en acide pyruvique), des lipides et des protéines par
l’apport d’oxygène s'accompagne au moment de la production d’énergie d'une
production de résidus (eau et CO2) qui ont peu d'influence à court terme sur la
fatigue (puisque respectivement éliminés par la sueur et la respiration).
Le système aérobique ne se met pourtant correctement et complètement en place
qu’à condition de fournir un effort inférieur ou égal à ce que l’on appelle le seuil
aérobique (voir infra, L’endurance). L’épuisement de la filière dépendra dès lors de
l’intensité de l’effort fournit.
Note : Le glycogène
Le glycogène en fonction de l’apport d’oxygène et de la durée de l’effort, entre dans le
cadre de la filière anaérobique lactique ou de la filière aérobique.
Le système :
-
Le glycogène se transforme en glucose et s’associe au glucose amené par le sang ;
-
Le glucose se transforme en acide pyruvique ;
-
Une proportion plus ou moins importante se transformera en acide lactique selon le
niveau d’activation du système aérobique (voir infra, L’endurance).
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11
Chaque filière/système possède :
-
Une capacité : c'est la quantité totale (contenance) d'énergie disponible dans le
réservoir ;
-
Une puissance : c'est la quantité maximale d'énergie utilisable par unité de temps
(débit du robinet) ;
-
Une durée égale à : Capacité / Puissance, c’est-à-dire en combien de temps
épuise-t-on les réserves en fonction de la puissance développée.
•
La récupération / La reconstitution des réserves
La dette d’oxygène
Au
cours
de
la
période
de
récupération,
la
demande
énergétique
est
considérablement réduite puisque l'exercice est terminé. Par contre, la consommation
d'oxygène demeure relativement élevée durant cette période de récupération. Cette
différence entre le volume d’oxygène que l’athlète consomme après l’effort par
rapport à son état au repos s’appelle la « dette d’oxygène ».
L'importance de cette dette d'O2 dépend de l'intensité et de la durée de l'effort. Plus
l'effort aura été violent, plus long sera le temps de récupération.
La dette d'O2 (surconsommation) permet notamment :
-
de transformer le lactate en glycogène (88 % de l’acide lactique est éliminé en
75mn de récupération) et en ATP ;
-
de retrouver une température corporelle normale ;
-
de satisfaire aux besoins en O2 des muscles respiratoires pour leur
récupération.
Par conséquent, une récupération active de 10’ en fin d’entraînement (par exemple,
un footing léger) améliore la vitesse d’élimination de l’acide lactique puisqu’il y a un
apport d’oxygène et amélioration de la vascularisation des tissus.
La dette lactique (glycogène musculaire)
Lors d'un exercice très intense avec production importante de lactates, la dette
lactique (différence entre le niveau après l‘effort [élevé] et celui au repos [faible]) est
très importante.
Comme mentionné plus haut, le lactate en présence d’oxygène permet la re-synthèse
de glycogène.
Pour la re-synthèse complète des composés énergétiques et pour l’élimination des
ions H+, il faut une récupération très longue de 5 à 48 heures.
La dette alactique (ATP-CP)
Comme déjà expliqué, l’ATP est reconstitué par :
-
La phospho-créatine (CP) dans le système anaérobique alactique (directement) ;
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12
-
La re-synthèse du lactate, dans le système anaérobique lactique (lors de la
récupération grâce à la présence d’oxygène) ;
-
La transformation de l’acide pyruvique dans le système aérobique.
La réserve d’ATP-CP directement disponible dans le muscle se régénère au bout de 3
à 5 minutes (dont 50% en 30 secondes).
Note : Concrètement, à quoi cela sert-il ?
A titre d’exemple (et en très simplifié) ces notions permettent directement de
comprendre :
-
Le rôle de certains compléments alimentaires comme la créatine qui permet de
stimuler la re-synthèse de l’ATP. Il faut comprendre la prise de ce type de produit
dans le cadre de l’entraînement de la puissance anaérobique alactique ;
-
L’impact des entraînements d’endurance sur la perte de graisse. Et donc, lorsque l’on
arrête d’entraîner l’endurance, il faut veiller à surveiller son alimentation pour
compenser le fait que l’on ne brûle plus autant les graisses ;
-
Dans la programmation d'exercices en Puissance Anaérobie Alactique (par ex. 60, 80,
100) ou aérobie modérée (footing facile) la production de lactates est peu
importante. Cela nécessite peu de récupération ;
-
Dans la programmation d'exercice en Capacité Anaérobie Alactique répétition (par ex.
60, 80, 100, 120, 150) l’entraîneur doit absolument organiser une récupération
complète entre les séries si l'objectif est de travailler dans la voie ATP-CP. Cette
récupération doit avoir une Durée (temps) et une Nature (passive – à l'arrêt ; active
– marche/footing) ;
-
Pour un entraînement, avec une production importante de lactates en Puissance
Anaérobie Lactique (par ex. 250, 300, 400) la récupération doit être plus longue. De
plus il est conseillé de faire une récupération active (petit footing de 15 à 20min) qui
facilitera l’élimination de l’acide et la re-synthèse du lactate ;
-
Dans le cas de la Capacité Anaérobie Lactique (par ex. 400, 500, 600, 800) on peut
parfois travailler en fatigue lactique (récupération moindre) pour habituer l'organisme
à réaliser des séances avec une dose importante d’acide lactique (même si cela n’a
pas vraiment d’intérêt). Cela fait appel à la motivation car l'effort est d'une très haute
intensité (à proscrire chez les jeunes – voir infra, La résistance chez l’enfant) ;
-
…
•
La mécanique des muscles et des tendons
En dehors de ces filières énergétiques, une autre forme d’énergie vient de la rigidité des
muscles et des tendons. C’est-à-dire qu’une fois mis en tension, ils ont tendance à
revenir à leur point de départ en utilisant l’énergie accumulée par une sorte d’effet
« ressort », il s’agit d’un phénomène « mécanique ».
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13
L’effet « ressort » du muscle en tant que tel est relativement faible. Mais les muscles
sont la plupart du temps en relation avec des éléments beaucoup plus réactifs les
tendons et les tissus conjonctifs dont la rigidité permet d’emmagasiner une partie très
importante de l’énergie développée dans le cadre d’un mouvement, pour la restituer dans
le cadre d’un autre mouvement.
On se rend aisément compte de l’intérêt du phénomène en effectuant par exemple des
flexions répétées des genoux. Il est en effet nettement plus facile de se redresser si on
n’exécute pas de pause en position accroupie. On met en effet ainsi à profit un « rebond
élastique » dû essentiellement à la tension développée par les muscles extenseurs des
jambes pour contrôler la descente et emmagasinée dans les tendons de ces muscles. La
pause aboutit au relâchement de ces muscles, à la diminution de la tension et donc
finalement à la perte du rendu.
C’est notamment cet aspect de rigidité qui joue un rôle important dans ce que l’on
appelle « avoir du pied » chez un athlète : le rendu du tendon d’Achille est en effet très
important.
La prudence est de mise lorsque l’on travaille sur la réactivité des tendons (voir infra, La
Force) par un travail préparatoire de renforcement musculaire avant tout développement
de la force.
Le développement de la souplesse doit également se faire selon un schéma adéquat.
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14
5. Les 5 éléments de base de l’entraînement et
l’aspect « psychologique »
A. L’endurance
•
De quoi parle-t-on ?
Il s’agit d’utiliser le système oxydatif (aérobie) comme principale filière énergétique. Cela
nécessite de maintenir un effort dans le temps.
L’endurance ne veut pas forcément dire « courir », il suffit juste de maintenir un effort
dans la durée, avec ou sans récupération entre les efforts.
L’impact se situe aux niveaux suivants :
•
L’entraînement cardio-pulmonaire
(Développement du rapport entre l’oxygène consommé et l’intensité de l’effort)
Note : L’entraînement cardio-pulmonaire en fonction de la VO2Max
Si on augmente progressivement l'intensité d'un effort (pratiquement l’intensité de
l’effort est liée au rythme cardiaque), la consommation d’oxygène augmente aussi
jusqu'à un certain point. Au-dessus de ce point, toute nouvelle progression dans
l'intensité de l'effort n'entraîne plus d'accroissement de l'absorption d'O2 : c'est le VO2
Max.
Donc, le VO2 max = Le volume maximal d'oxygène utilisé durant
l'exercice
correspondant à la quantité maximum d'oxygène consommée en une minute par
l'organisme.
-
Jusqu'à 60% du VO2 max (seuil aérobie), le taux de lactates reste faible et stable.
C'est la zone d'endurance fondamentale de récupération. Vouloir entraîner la filière
aérobie en dessous de ce seuil ne produit aucun effet ;
-
Au-delà de 60% et jusqu'à 80% du VO2 max, on accumule progressivement des
lactates, mais on peut encore continuer l'exercice durant environ 60 min chez le
sportif entraîné. C'est la zone de travail de la capacité aérobie (zone transitionnelle
aéro-anaérobie) ;
-
Vers 85% du VO2 max, c'est le seuil anaérobie. Toute augmentation de l'allure
provoque une montée brutale du taux de lactates et réduit la poursuite de l'effort ;
-
Au-delà du seuil anaérobie, c'est la zone de développement de la puissance
aérobie. Le travail doit être fractionné avec des récupérations actives ;
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15
-
A 100% de la VO2 max, la consommation d'O2 est maximale. La durée de
l'exercice varie selon le niveau de chacun, car l'accumulation lactique est importante.
A puissance maximale aérobie un sujet entraîné peut maintenir son effort sur 7 à
15mn.
On peut dès lors mieux comprendre le rôle d’un cardio-fréquence-mètre pour adapter
l’intensité de l’effort pour réaliser spécifiquement tel ou tel type d’entraînement.
•
L’entraînement cardio-vasculaire
(Développement de la capacité et du débit sanguin au niveau cardiaque)
Note : L’entraînement cardio-vasculaire
Le travail en circuit-training (enchaînement d’ateliers / d’exercices différents avec un
temps de récupération plus ou moins limité entre les exercices) permet notamment de
maintenir le cœur a un certain niveau de pulsation tout en ne travaillant pas trop
longtemps au sein d’un seul groupe musculaire ce qui permet une meilleure récupération
et une production limitée d’acide lactique par groupe musculaire.
L’autre avantage du circuit-training est de permettre un développement cardiaque positif
en limitant les traumatismes systématiques liés à la seule pratique de la course.
Ce travail, peut d’ailleurs très bien s’intégrer dans le cadre du renforcement musculaire
global de l’athlète (voir infra, La force), là où un volume trop important de course à un
trop jeune âge peut accroître les risques de lésions et d’usure.
Ce travail a cependant peu d’impact sur le développement de la capacité cardiopulmonaire de l’athlète (VO2 Max).
•
L’entraînement musculaire
Note : Quel volume d’endurance ?
Un développement précoce des fibres musculaires de type I (« lentes ») aura une
influence sur les fibres musculaires de type II (« rapides »). En effet, il est aisé de
transformer les fibres rapides en fibres lentes. L’inverse n’est pas vrai : il est très difficile
de transformer les fibres lentes en fibres rapides.
La période 12-14 ans chez les garçons, 11-13 ans chez les filles présente une
particularité dans la mesure où des fibres intermédiaires représentent respectivement
14% et 10% du total et, qu’avec un entraînement approprié, on peut les transformer en
fibres « lentes » ou « rapides ». Cette opportunité devrait être prise en compte dans un
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entraînement
de
force-vitesse
(voir
infra,
La
force)
puisque
par
la
suite
une
transformation en fibres rapides n’est plus possible.
Par conséquent, le travail systématique en endurance de course chez des athlètes en
plein développement pourra diminuer leur potentiel de vitesse à moyen et à long terme.
Or, pour courir vite un 3000 mètres, il faut déjà courir vite un 1500m et avant cela, il
faut savoir courir vite le 800m, le 400m, le 100m …
Dès lors, on privilégie le travail d’endurance avec les jeunes dans le cadre d’un
développement général de leur capacité cardio-pulmonaire, lorsque le climat ne permet
pas d’efforts intensifs (l’hiver) ou dans le cadre du renforcement musculaire (voir infra,
La force).
•
La méthodologie
Il faut donc savoir ce que l’on veut travailler, quand, et avec qui pour pouvoir définir :
-
L’intensité du travail ;
-
La durée du travail ;
-
Le temps de récupération et de repos ;
-
Les exercices pratiqués.
Cette remarque vaut pour tous les points développés.
•
A quel âge ?
Le moment opportun pour développer cette composante survient au début de la poussée
de croissance rapide-soudaine. Il est recommandé de développer la capacité aérobie
avant l’atteinte du sommet de croissance rapide-soudaine. La puissance aérobie doit être
abordée de manière progressive après que le taux de croissance a commencé à diminuer.
Note : La résistance chez l’enfant ?
Elément de réflexion intéressant : « La puissance maximale aérobie de l’enfant (de 1938
à nos jours), E. VAN PRAAGH, E. DORE, P. DUCHE, C. HAUTIER, STAPS 2001, 54, 089-108 »
Je commencerai par reprendre ce qui est habituellement repris dans la littérature.
Cet entraînement n’est généralement pas proposé avant l’adolescence pour les raisons
suivantes:
- Intérêt d’un entraînement aérobie préalable ;
- Risques traumatiques potentiels de l’appareil locomoteur liés à l’intensité des charges ;
- Démotivation du fait de la pénibilité de l'effort ;
- Disparition de l’impact physiologique de l’entraînement au bout de quelques semaines
d’arrêt pour un jeune (les vacances scolaires suffisent).
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Je rajouterais ces quelques éléments :
Le système énergétique chez l’enfant est ainsi fait qu’il ne crée pas (ou peu) d’acide
lactique qui est un phénomène biologique qui ne se développe qu’à l’adolescence.
Ce qui veut dire que l’entraîneur ne voit pas forcément que l’enfant fait de la résistance
et qu’en voulant trop pousser l’enfant à se dépasser, il peut se fatiguer au-delà du
raisonnable et surtout, du nécessaire.
Je précise que ce qui suit est normalement spécifique à l’adulte …,
- Etes-vous certain que l’athlète n’a pas de problème de santé (cardiaque, par exemple)
pour lesquelles certains efforts intensifs devraient être proscrits ? Chez les jeunes la
visite médicale sportive est souvent réduite à sa plus simple expression … tant qu’il n’y
a pas de problème ;
- L’athlète qui se fatigue et qui est poussé à dépasser ses limites peut commencer à
respirer
de
plus
en
plus
vite,
jusqu’à
provoqué
un
excès
d’afflux
d’O2
(hyperventilation) ;
- Au plus l’effort est intensif, au plus la température corporelle augmente et au plus un
athlète perd de l’eau (et du potassium). L’enfant a encore moins que l’adulte le réflexe
de se réhydrater ou la conscience (la sensation) de devoir le faire, ce qui peut
provoquer d’autres problèmes ;
- Enfin, les cellules musculaires peuvent cesser de fonctionner suite à une trop haute
concentration en ions H+ (lié à la production d’acide lactique) ou une diminution trop
importante du glycogène dans le corps. Par la capacité mentale, un athlète (même
jeune) peut descendre sous le taux minimum de glycogène normalement conservé par
l’organisme. Un épuisement des réserves glycogéniques de tous les organes peut
entraîner un arrêt cardiaque même chez un sujet sain.
Dès lors,
- Considérant que de l’expérience du terrain il ne ressort à long terme AUCUN bienfait de
l’entraînement de la résistance chez les jeunes … bien au contraire l’usure physique
(des cartilages, notamment) et mentale est plus à même de limiter de manière
définitive le développement d’un athlète ;
- Considérant les conséquences potentielles d’un entraînement trop intensif chez des
athlètes ;
on préconise pour les jeunes un entraînement de vitesse pure avec des temps de
récupération suffisants, d’endurance de base c’est-à-dire à intensité modérée (entre 60
et 80% de la VO2 Max), de renforcement musculaire ou technique.
Enfin, pour évaluer le système aérobie d’un athlète et donc pouvoir orienter et limiter son
travail, des tests de terrain existent afin de déterminer relativement précisément les
zones de travail de chaque athlète (Cooper test, test Leger-Boucher …).
En résumé pour la résistance, si on n’y connaît rien, on n’y touche pas.
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B. La force
Etant donné que la force dans ses diverses modalités et manifestations (telles
qu’expliquées ci-après) constitue presque dans tous les sports un facteur plus ou moins
important de la détermination de la performance, il faut accorder l’importance
correspondante à son développement en fonction de la discipline pratiquée.
Mais avant un entraînement spécifique de la force, il y a quelques étapes à franchir.
•
Le renforcement musculaire
Pour les plus jeunes athlètes, on préconise de toute façon un entraînement basé en
premier lieu sur le renforcement musculaire.
Le renforcement musculaire consiste en des efforts musculaires spécifiquement orientés
vers tel(s) ou tel(s) groupe(s) musculaire(s) effectués au maximum à l’intensité
habituelle.
Il intervient dans le cadre du développement correct de la musculature qui est le moyen
le plus efficace de protection des cartilages et des tendons mis en jeu lors de la pratique
intensive (compétition) d’un sport.
Cela se pratique à n’importe quel âge sous la forme de circuit, de jeu de force,
d’exercices gymniques généraux …
Cette partie peut se faire à tout âge et s’intègre très bien à l’échauffement ou à des
activités de jeu.
•
La force de soutien
Afin de pouvoir devenir efficace dans les mouvements, il est important de travailler la
force de « soutien ».
Il faut tout d’abord comprendre et ne jamais oublier que « la force d'une chaîne est au
mieux égale à la force de son maillon le plus faible ».
La force de soutien, permettra d’une manière générale de tenir le corps dans des
positions facilitant la transmission des forces d’un bout à l’autre de la chaîne. La force de
soutien désigne donc le renforcement des pieds, des abdominaux, des lombaires et des
épaules. Elle permet la transmission des forces que l'athlète produit vers le sol ou dans
un engin.
On considère généralement que le moment opportun pour développer cette partie se fait
en parallèle avec le développement des habiletés sportives générales, c’est-à-dire vers 811 ans pour les filles, 9-12 ans chez les garçons.
A cet âge, il ne faut pas considérer le travail de soutien comme un moment à part dans
l’entraînement, mais plutôt comme une partie de l’échauffement (général ou spécifique),
ou intégré dans les exercices d’entraînement.
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19
-
Il est important de travailler sur les placements avec les débutants, placements
du dos notamment, de façon à ce qu’ils ne se fassent pas mal ;
-
Au niveau du pied, les bondissements ne doivent pas excéder en hauteur, la
moitié de la distance entre le pied et le genou lorsque l'on se sert d’obstacles
(petites haies, lattes) ;
-
Les abdos et les lombaires doivent être travaillés de paire (un exercice
d’abdominaux pour un exercice pour les lombaires) ;
-
Les épaules sont développées grâce à un travail gymnique (trépied, poirier, roue
…), des pompages, ou un léger travail de force contre un partenaire de sa taille et
de son poids.
•
La force de stabilisation spécifique
Ensuite, à partir de 12 ans chez les filles et 13 ans chez les garçons, en plus du travail de
la force de soutien en général (travail qui se maintient tout au long de la vie sportive), on
va travailler les muscles stabilisateurs.
Les « stabilisateurs » sont les muscles périphériques qui permettent au muscle principal,
d’exercer une force optimale dans un mouvement spécifique. Il s’agit donc d’une force de
soutien spécifique à un mouvement sportif.
Par exemple, lorsqu’on lance une balle, on fixe les pieds dans le sol, on serre les abdos,
et on fixe les épaules tandis que le muscle principal – ici les bras – lancent la balle.
De l’exemple donné, on comprend immédiatement que dans la plupart des cas le travail
des « stabilisateurs » est fortement isométrique parce qu’il y a fixation des points d’appui
sur lesquels on travaille (ce qui ne veut pas dire qu’il faut faire uniquement de
l’isométrique).
La raison du développement de ces qualités physiques à ce moment se comprend pour
des raisons techniques à savoir le développement d’habiletés spécifiques au sport
pratiqué. Cet entraînement permettra de dépasser certaines limites techniques qui
nécessitent un niveau physique spécifique minimum.
Il s’agit d’un travail analytique (voir infra, Les habiletés).
Attention, pour tout type de travail de force, il ne sert à rien de mettre une
charge supplémentaire à l’athlète, tant que celui-ci ne réalise pas facilement
les exercices avec son propre poids de corps !
•
La force en tant que telle
Après avoir tenu compte des différents éléments expliqués plus haut, on va pouvoir
développer la force en tant que telle.
Le développement de la force tel qu’on le comprend dans les stades du développement
doit
se
comprendre
comme
un
moment
particulier
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de
l’entraînement
(comme
20
l’échauffement en est un), voire un entraînement à part entière. A ce moment, l’athlète
va fournir des efforts musculaires spécifiques au-delà de l’intensité habituelle.
L’athlète développera alors des qualités musculaires orientées vers son sport.
Notions
Les trois formes principales sont :
-
La force maximale : est le maximum de force que le système neuro-musculaire
peut déployer pour une contraction maximale volontaire ;
-
La force-vitesse : est la capacité du système neuro-musculaire à vaincre des
résistances avec la plus grande vitesse de contraction possible ;
-
La force-endurance : est la capacité de l'organisme à résister à la fatigue quand la
force se combine à la durée de l'effort.
On distingue à titre secondaire :
-
La force explosive : est la capacité de réaliser le plus grand accroissement de la
force dans le temps le plus court possible (haltérophilie, sprint, lancers, sauts …) ;
-
La force de démarrage : est la capacité de générer un développement de force
maximale au début de la contraction musculaire. Elle conditionne la performance
dans les mouvements exigeant une grande vitesse initiale (escrime, boxe …).
Pour une résistance faible, c’est la force de démarrage qui domine. Pour une charge
accrue, la durée de l’effort augmentant, c’est la force explosive qui domine, Dans le
cas de charges très élevées, c’est finalement la force maximale qui intervient.
-
L’endurance de force-vitesse : capacité à répéter des efforts musculaires de forcevitesse dans la durée (football, basket, boxe …). La capacité de récupération
durant l’effort joue un rôle important, mais n’est pas particulièrement entraînable.
Il a par contre été démontré, que c’est en améliorant sa vitesse que l’on
améliorait le mieux le maintien dans le temps des performances en force-vitesse ;
-
L’endurance force maximale (à titre anecdotique) : capacité à répéter des capacité
à répéter des efforts musculaires de force-maximale dans la durée (Highlands
Games : tirer un bus pendant 2’, lancer des fûts au dessus de barres …).
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21
Méthode d’entraînement :
Dans
tout
mouvement,
des
efforts
musculaires
sont
effectués.
Quatre
types
d’entraînement nous intéressent plus particulièrement, les entraînements :
-
Excentriques, lorsque le muscle s’étire suite à l’action d’une force extérieure
(extension du muscle) ;
-
Concentriques, lorsque le muscle se rétrécit pour produire une force (contraction
du muscle) ;
-
Isométriques, lorsque le muscle est travaillé avec angulation constante (maintien
d’une position en résistant à une charge).
-
Plyométriques, il s’agit d’effectuer un allongement du muscle (excentrique) suivi
immédiatement d’une contraction de ce même muscle (concentrique), par
exemple : se laissant tomber dans le vide, on amortit la chute et on repart
immédiatement dans un bond On utilise pour ce faire les facteurs du réflexe
d’étirement et les composantes élastiques du muscle et des tendons.
D’une manière générale, nous retiendrons que dans le cadre d’un entraînement
spécifiquement orienté vers la force, le travail le plus souvent pratiqué s’effectue
selon les proportions suivantes : 15% d'excentrique - 10% d'isométrique - 75% de
concentrique.
Note : Les inconvénients de la plyométrie
-
L’entraînement
plyométrique
est
sous
sa
forme
intensive
une
méthode
d’entraînement pour sportif de haut niveau. Il nécessite au préalable un bon
développement de la force, et une préparation correspondante des segments
impliqués (os, tendons, ligaments, muscles). Cette méthode ne devrait pas être
appliquée aux enfants, aux adolescents et aux débutants.
-
Une utilisation inconsidérée de la plyométrie, sans échauffement préalable, comporte
de considérables risques de lésions.
-
Lorsque l’athlète est déjà parvenu à un haut degré de coordination intramusculaire,
son potentiel d’amélioration de la force sera relativement faible. Il faut d’abord qu’il
suive un entraînement important des muscles en question, avant d’entamer
l’entraînement plyométrique.
-
L’entraînement plyométrique ne peut être bénéfique que bien conduit. Il faut un
rapport adéquat entre la force de freinage et la force de réaction. La hauteur de la
chute optimale est obtenue lorsque l’athlète est en mesure d’atteindre une hauteur
maximale après le contact avec le sol. Si la hauteur de départ est trop réduite ou trop
élevée, l’efficacité de l’entraînement est diminuée d’autant.
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22
Des périodes de travail doivent être spécifiquement prévues, l’enchaînement des
exercices et des séances d’entraînements doit clairement en tenir compte et des périodes
préparation et de repos suffisamment longue doivent être prévues.
En résumé pour la plyométrie, si on n’y connaît rien, on n’y touche pas.
•
A quel âge ?
Chez les filles, le moment opportun pour développer la force se situe immédiatement
après le sommet de croissance rapide-soudaine ou au début des menstruations.
Chez les garçons, ce moment survient 12 à 18 mois après l’atteinte du sommet de
croissance rapide-soudaine, c’est-à-dire vers la fin de la croissance.
Note : Entraînement à haute intensité en force ?
Etant donné que contrairement aux haltérophiles, la plupart des sportifs disposent de peu
d’information sur les bonnes techniques de levages, on sous-estime trop souvent les
risques d’un entraînement de la force trop spécialisé, trop précoce, trop forcé ou exécuté
avec une technique rudimentaire.
Approximativement un an après la fin de la croissance (entre 17 et 20 ans), le cartilage
doit être calcifié comme celui d’un adulte, ce qui veut dire que le squelette est adulte.
A ce moment, les méthodes de musculation mettant en jeu des contraintes articulaires
importantes peuvent être appliquées sans accroître le risque de détérioration du potentiel
de l’athlète, ou sans prendre de risque supplémentaire pour sa santé.
Entre la phase de poussée de croissance rapide-soudaine et l’établissement du squelette
adulte, la pratique de la musculation doit être enseignée par des personnes qui ont la
connaissance, la formation et l’expérience du développement d’un athlète.
C’est-à-dire que durant cette période de deux à trois ans après la fin de la croissance
rapide, envoyer quelqu’un en musculation dans une salle de fitness/power training, sans
avoir de suivi technique et physique du travail qui y est effectué, est à proscrire.
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23
C. La vitesse
•
De quoi parle-t-on ?
La vitesse atteinte par l’athlète est le résultat de la vitesse gestuelle (et de sa fréquence
gestuelle), de l'amplitude gestuelle, du temps de réaction, et de la force-vitesse (vitesse
de contraction).
•
La rapidité d'exécution ou vitesse gestuelle
Elle dépend :
-
De l’inhibition des antagonistes freinateurs (très important) ;
-
Du type de fibres musculaires ;
-
De la force musculaire ;
-
Des sources d'énergie impliquées ;
-
De la capacité de coordination ;
-
De l'élasticité, étirabilité et capacité de relâchement musculaire ;
-
De l'état d'échauffement ;
-
De la fatigue ;
-
De l'âge et du sexe.
L'augmentation maximum développable de la vitesse gestuelle se situe entre 8 et 12 ans.
Le développement maximum se situe entre 15 et 27 ans pour les non entraînés.
-
L'augmentation maximale de la vitesse gestuelle contre résistance (par exemple,
en natation ou en lancers) est due à l’évolution de la force et se situe entre 10 et
15 ans ;
-
La vitesse est extrêmement dépendante de la force ;
-
La vitesse-force est dépendante de la force maximale isométrique ;
-
La vitesse est le facteur qui diminue le plus avec l'âge ;
-
La méthode d'entraînement par répétition est la méthode de choix pour
l'entraînement de la vitesse ;
-
La vitesse de contraction du muscle peut augmenter jusqu’à 20% pour une
augmentation de température de 2%, mais une fois la température trop élevée (à
partir de 39°) la vitesse de contraction aura même tendance à diminuer.
D’où l’importance de développer la vitesse chez le jeune athlète, avec un échauffement
performant et non fatiguant, du développement parallèle de la force (notamment
isométrique) et d’un travail répétitif sur de courte distance.
•
L’amplitude gestuelle
Elle dépend essentiellement
-
Du relâchement et de la souplesse des antagonistes freinateurs ;
-
De la coordination et des capacités motrices ;
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24
-
De la force ;
-
Du niveau de fatigue (et donc aussi de la capacité d’endurance de l’athlète).
A relire donc : les autres parties !
•
Le temps de réaction
Le temps de réaction est le temps nécessaire pour déclencher une réaction musculaire
plus ou moins coordonnée en fonction d’une information extérieure. Ce déclenchement
est opéré de manière consciente chez le débutant, avec l’entraînement cela devient un
réflexe conditionné (à condition de réunir les facteurs environnementaux et de
concentration).
L’exemple le plus évident de l’usage du temps de réaction est celui du départ en sprint.
Cependant, ce temps de réaction intervient encore dans les lancers où durant l’élan on
« attend » le dernier contact au sol pour enclencher le reste du mouvement.
10 ans est l'âge le plus propice à l'amélioration du temps de réaction.
•
A quel âge ?
En résumé, la vitesse se développe n’importe quand (vu que des athlètes non entraînés
peuvent s’y mettre plus tard). Cependant entre 7 et 15 ans pour de jeunes sportifs en
développement, masculins ou féminins, il est nécessaire de ne pas passer cette étape et
surtout de ne pas y substituer d’autres types d’entraînements.
Il faut surtout chercher la stimulation de fonctions neuro-musculaires au maximum de
leur intensité (à fond). Dès lors, il est utile d’espacer les périodes de travail de vitesse
afin de ne pas tomber dans l’habitude et donc de travailler en dessous du maximum.
Note : Coordination et vitesse
Lors d’un travail à 100% : Comme le mouvement est réflexe celui-ci n’est plus
commandé par le cerveau mais par la moelle épinière. Si l’athlète essaie de corriger son
mouvement à ce moment là, il va envoyer une information contradictoire au muscle. La
conséquence en sera l’enclenchement des antagonistes freinateurs qui contrarieront la
réalisation réflexe du mouvement. Il ne sert par exemple à rien de donner des indications
à un athlète en compétition lors d’efforts maximaux, puisque s’il vous écoute, il sera
encore moins performant. Si l’athlète réalise mal son mouvement lorsqu’il est à 100%,
cela veut souvent dire qu’il n’a pas encore acquis certains « bons » réflexes.
En sport, il est difficile, si pas impossible, de développer une coordination optimale en
même temps qu’un travail à haute intensité. Par conséquent, les mécanismes suivant
peuvent être mis en place :
-
Un travail entre 70 et 80% de l’intensité maximale va permettre de travailler en
recherchant l’efficacité de la course à une intensité ou l’athlète peut réfléchir à ce qu’il
fait (longueur de a foulée, travail du pied, placement du corps …) ;
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25
-
Un travail entre 80% et 95% permet alors de systématiser le mouvement en
continuant à prodiguer l’un ou l’autre conseil technique. Cela se fait sans que l’athlète
y réfléchisse : il doit juste réagir à une ou deux remarques spécifiques ;
-
En dessous de 70%, on peut considérer que pour « tenir la technique », l’athlète va
mettre en œuvre d’autres forces que celle normalement mise en œuvre. Il va
proportionnellement exagérer la charge sur certaines parties du corps qui aurait
normalement moins travaillées dans un mouvement plus rapide. Le travail devient
alors stéréotypé. Ce type de travail peut malgré tout servir, mais pas dans le cadre
d’un travail de coordination vitesse (coordination intramusculaire, par exemple). Si on
ne sait pas ce que l’on veut travailler, on ne le fait pas …
Ce travail de coordination peut se faire parallèlement à un travail de renforcement
musculaire ou d’endurance. C’est ce qui fait dire à la plupart des spécialistes que :
-
L’« hiver » est la période idéale pour travailler sur la coordination en sprint puisqu’il y
a développement de la force et que celle-ci doit se coordonner correctement pour
réussir à être mise en œuvre ; puisque le travail en vitesse pure est rendu plus
complexe en fonction des conditions climatiques ; puisque le travail de condition
physique général et d’endurance permet un travail progressif sur les réflexes
moteurs. Le travail réalisé en hiver n’est pas à proprement parler « un travail
technique » mais « un travail analytique ». (voir infra, Les habiletés)
-
L’« été » permet de travailler en augmentant l’intensité sur les conditionnements
moteurs (= coordination réflexe) créés durant l’hiver.
Pour l’ensemble des éducatifs, des courses, des sauts et des lancers, le même
raisonnement est applicable.
Il faut travailler dans un schéma moteur cohérent pour la chaîne mise en œuvre lors d’un
effort, l’appareil neuro-musculaire doit être stimulé de manière logique : C’est-à-dire que
si on réalise une course à 85%, l’impulsion doit également être proportionnellement mise
en œuvre.
Il ne sert donc à rien de demander à l’athlète :
-
De placer une impulsion violente sur une course lente, cela ne correspondra à rien
dans la chaîne réflexe mise en place, par exemple, dans le saut en longueur ;
-
De même, selon le raisonnement inverse, il ne sert à rien de demander une mise en
action rapide lors de la course si l’objectif est de tenir une vitesse lancée faible ;
-
Par contre, placer une impulsion importante sur une course en accélération (même
s’il elle n’est pas à fond) permet au corps d’apprendre que l’impulsion va se placer
dans le cadre d’un changement de rythme, en l’occurrence une accélération.
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26
D. Les habiletés (motrices et sportives)
•
De quoi parle-t-on ?
Les fondements du mouvement servent de « pierre angulaire » à tous les sports et sont
principalement développés dans le cadre de trois activités :
-
athlétisme : courir, sauter, lancer ou rouler ;
-
gymnastique : agilité, équilibre, coordination et vitesse ;
-
natation : pour des raisons de sécurité aquatique, pour découvrir l’équilibre et la
flottabilité dans un tel environnement et aussi comme fondement pour tous les
autres sports aquatiques.
Sans ces habiletés fondamentales du mouvement, les enfants éprouveront des difficultés
à participer à de nombreux sports et à s’y perfectionner.
•
Les habiletés motrices
Le tableau ci-dessous révèle le répertoire des fondements du mouvement et des
habiletés motrices qui composent le bagage de savoir-faire physique exploré et exploité
dans quatre environnements différents : sur le sol, dans l’eau, dans l’air et sur la glace.
-
Les fondements du mouvement et les déterminants de la condition motrice sont
abordés par le jeu et le divertissement ;
-
Les habiletés fondamentales du mouvement, les déterminants de la condition
motrice et les habiletés sportives de base constituent un bagage de savoir-faire
physique qu’il convient de maîtriser.
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27
•
Les habiletés sportives
Générales (omnisport)
Il s’agit de mettre en œuvre les habiletés motrices de base dans le cadre de
l’apprentissage pratique des sports et des différentes disciplines.
Le mouvement se complexifie et nécessite alors une coordination entre différentes
habiletés de base.
Par exemple : viser un objet après avoir couru ; se déplacer et faire une
passe/recevoir une balle …
Spécifiques (athlétiques)
Ces habiletés devraient être introduites de façon concomitante ou après le
développement des habiletés sportives générales.
Pour pouvoir à terme : lancer un poids ou un javelot ; passer des haies ; sauter à la
perche …
Il s’agit d’orienter la coordination vers la pratique spécifique d’un sport (ou épreuve)
qui nécessite des coordinations particulières.
Attention, on parle toujours de l’aspect apprentissage de la coordination, pas encore
de l’apprentissage technique. Il faut par contre que l’entraîneur connaisse les
techniques de base de chaque épreuve pour développer les éléments de coordination
spécifique essentiels à l’apprentissage ultérieur de la technique.
Par exemple : lancer un poids au dessus d’une latte, faire piquer le javelot à une
certaine distance, sauter à une certaine distance, courir en relais …
Il ne faut donc pas vouloir à tout pris apprendre les exercices athlétiques fondamentaux
chez les jeunes. En effet, il faut leur apprendre les bases qui permettront de réaliser
l’exercice athlétique correctement ultérieurement.
Par exemple, si depuis ses 8 ans un athlète réalise à chaque entraînement des skipping,
à 15 ans il en aura fait des milliers. Or, il est fort probable que l’athlète n’ait jamais
réussi à en faire un seul correctement (par manque de force). Lorsque l’entraîneur tente
ultérieurement de corriger l’athlète, ce dernier ne comprend pas ce qui cloche (puisque,
d’après lui, après tant d’années de pratique, il sait quand même faire un skipping) et
surtout il n’arrivera plus jamais à corriger son mouvement (ou au prix d’une attention
qu’il n’a habituellement pas à cet âge).
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28
•
L’entraînement global et analytique
La technique, dans son acception large, peut être travaillée essentiellement de deux
manière : analytique ou globale.
-
Travail analytique : développer des automatismes corrects par des milliers de
répétitions d’un mouvement spécifique dont les composantes se retrouvent dans
le
mouvement
technique
à
atteindre.
On
met
l’accent
sur
les
facteurs
déterminants du mouvement technique à atteindre ;
-
Travail global : développer la technique lors d’un travail sur l’ensemble du
mouvement à produire en compétition.
Avec les jeunes ou débutants
Lorsque des entraîneurs confirmés s’occupent de jeunes, le risque est grand qu’ils
travaillent de manière perfectionniste à un stade trop précoce, et qu’ils posent des
exigences techniques qui sont trop hautes pour des jeunes.
Dans un premier stade, on doit se contenter d’initier les jeunes à l’athlétisme en leur
faisant pratiquer des exercices qu’ils peuvent réaliser aisément, et qui respectent
seulement les besoins de base, les skills / habiletés (c’est-à-dire l’apprentissage des
automatismes faciles et corrects). Il va s’agir d’un travail analytique.
Il est intéressant de comprendre que l’apprentissage des skills peut passer par le travail
d’une manière globale mais dans un autre sport.
Le travail global reste secondaire mais motivant pour le jeune parce que « ça c’est du
sport ».
Tant pour l’analytique que pour le global, l’objectif pour l’entraîneur doit être de se
limiter dans les conseils techniques. Il doit rester dans des gestes simples et facilement
exécutables.
Avec des athlètes plus expérimentés et âgés
Le stade suivant qui doit être poursuivi c’est l’apprentissage des drills / éducatifs
(c’est-à-dire les automatismes techniques), à un moment où les jeunes athlètes sont
physiquement aptes et où les skills ont été enseignés correctement et sont maîtrisés.
Ce travail analytique ne peut se faire qu’en ayant une meilleure connaissance de
l’accompagnement du sport, de la spécificité de chaque épreuve et des capacités et
besoins de chaque athlète.
Le travail global devient lui beaucoup plus complexe et nécessite une connaissance
technique de chaque épreuve enseignée.
Note : Un athlète peut-il s’entraîner avec plusieurs entraîneurs ?
Si un athlète reçoit deux explications différentes pour un même mouvement, il
mélangera facilement les informations pour aboutir à un mixte informe.
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Chaque entraîneur, en fonction de ce qu’il a comme objectif pour l’apprentissage de
l’athlète et en fonction des défauts et qualités qu’il a décelé, va mettre l’accent sur tel ou
tel point.
L’apprentissage en continu et progressif de l’athlète pourrait être stimulé différemment
par l’un ou l’autre entraîneur, ce qui empêcherait l’athlète d’assimiler correctement. Au
final, l’athlète n’aura rien appris.
Donc :
-
Pour l’analytique et le global chez les jeunes : les changements d’entraîneurs ne
doivent pas poser de problèmes tant que les exercices demandés sont différents
(pour éviter les confusions de termes). En effet, à ce moment-là de la formation,
l’important est la variation des stimulations. Changer régulièrement d’entraîneur est
même à préconiser, par exemple, déjà au sein d’une même séance où les jeunes
passent d’un « atelier » à un autre ;
-
Pour l’analytique chez l’athlète plus âgé, un raisonnement similaire est possible.
Cependant, il ne convient plus simplement de changer les exercices, les différents
entraîneurs devront avoir des épreuves bien définies ;
-
Pour le global, compte tenu de l’impact physique d’un entraînement et de la
complexité du mouvement demandé, la répartition des épreuves entre les entraîneurs
doit être établie dans le cadre de la planification de l’entraînement. Lorsque
l’entraîneur de telle ou telle spécialisation est absent, l’entraîneur qui le remplace
éventuellement veille à se concerter avec l’entraîneur habituel pour savoir quels sont
les objectifs de l’entraînement, et la manière de le travailler.
•
A quel âge ?
Les possibilités optimales de développement des déterminants de la condition motrice et
des habiletés sportives peuvent être mises à profit entre 9 et 12 ans pour les garçons, et
8 et 11 ans pour les filles.
Note : Quand mettre en place ces habiletés lors d’un entraînement ?
La motivation et la concentration de l’athlète sont des conditions nécessaires pour
réaliser ce genre d’entraînement.
Pour des raisons pédagogiques, à de jeunes athlètes, on ne demande pas de fournir une
prestation technique lorsque :
- Le corps est fatigué (incapacité physique) ;
- L’esprit est fatigué (manque d’attention) ;
- L’intensité de l’effort est élevée (manque de coordination).
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30
Il convient donc d’éviter de mettre ce genre de travail en période d’examen ou en fin
d’année scolaire – voire en fin de semaine – où les jeunes viennent avant tout pour se
défouler. Sinon, il y aura soit :
- Echec/abandon de l’exercice (découragement de l’athlète et dégoût pour la discipline) ;
- Compensation, c’est-à-dire travailler autre chose que ce qui prévu pour tout de même
réussir à faire l’exercice ;
- Apprentissage de défauts techniques : L’apprentissage de défauts techniques est
beaucoup plus préjudiciable à l’athlète qui développera des schémas moteurs erronés
difficilement corrigeables. Mieux vaudrait alors ne rien apprendre du tout.
Par conséquent, lorsque le travail qualitatif ne peut plus être produit (fatigue,
déconcentration …) on doit mettre fin à ce travail et passer à autre chose.
Au plus l’athlète est jeune, au plus le qualitatif doit prendre le pas sur le quantitatif.
Enfin, du point de vue de l’encadrement, au plus les exigences sont importantes, au
moins d’athlètes doivent être présents afin de garantir un travail de qualité, fortement
suivi, sans que les athlètes ne patientent trop longtemps, ne se déconcentrent ou ne se
refroidissent.
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31
E. La souplesse (mobilité ou flexibilité)
•
De quoi parle-t-on ?
La mobilité ou la souplesse est la capacité que possède le sportif à exécuter des
mouvements de grande amplitude au niveau des articulations.
Elle est donc composée de deux parties :
-
La mobilité articulaire qui dépend des os, de la capsule articulaire, des ligaments
et des axes de mouvement : cette mobilité est peu améliorable ;
-
La souplesse musculaire qui dépend du muscle, de ses membranes et de ses
tendons : c’est de cette partie dont il est question ci après.
La souplesse statique et dynamique
La différence entre ces deux types de souplesse est liée à la présence ou non d'un
mouvement d'élan pour amener le segment dans la position produisant l'étirement du
muscle.
Les souplesses active et passive
Ces appellations ne concernent que la souplesse statique. La distinction que l'on fait
entre l'aspect actif ou passif de la souplesse vient de la présence ou non d'une
contraction musculaire pendant l'exécution de l'exercice de souplesse.
Relations entre souplesse active, souplesse passive et souplesse dynamique
• Pour une articulation donnée, la souplesse passive est toujours
supérieure à la souplesse active. Par exemple, lorsqu'on se met en
appui sur un pied et que l'on élève la jambe en vue d'étirer les ischios,
on sera capable de monter notre pied beaucoup plus haut avec l'aide
de quelqu'un (souplesse statique passive, position 3) que tout seul
(souplesse statique active, position 1).
• D'autre part, la souplesse dynamique est toujours supérieure à la
souplesse statique active. Ainsi, on montera plus haut ce même pied si
l'on fait un lancer de jambe (souplesse dynamique, position 2) que
pendant une montée progressive se terminant par un maintien à la
seule force des muscles responsables de la fermeture jambe-tronc
(position 1).
La différence entre souplesse passive et souplesse active constitue la « réserve de
mobilité ». Celle-ci est très importante car elle donne une information sur la marge de
progression que l'on est en droit d'attendre de quelqu'un quand il s'entraîne de façon
systématique soit en cherchant un gain de force des muscles agonistes (par exemple le
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32
quadriceps dans notre exemple), soit un gain d'allongement des antagonistes (les ischios
toujours dans ce même exemple).
Avec l'entraînement, la souplesse dynamique peut atteindre la souplesse statique active.
Mais cela implique l'utilisation d'étirements dynamiques qui ont pour rôle de diminuer la
contraction réflexe des agonistes en même temps que l'on renforce le groupe antagoniste
... contrairement à l'étirement statique actif où seul l'agoniste est ciblé (voir infra).
•
Aspects à prendre en considération
Musculaires
-
Lorsqu’un muscle travaille, le muscle opposé ne travaille pas, sinon il empêcherait
le mouvement de se produire, car les deux muscles se compenseraient ;
-
Lors d’un effort musculaire, le muscle agoniste est celui qui se contracte, le
muscle antagoniste est celui qui s’allonge en réaction à cette contraction. Ainsi,
chaque muscle possède son antagoniste ;
-
Par convention, le muscle que l’on souhaite étirer est considéré comme l’agoniste.
Neuro-musculaires / neuro-tendineux
-
Le muscle que j’étire se contracte de manière réflexe (d’où son nom d’agoniste)
et son antagoniste se relâche ;
-
Lorsque je maintiens l’étirement, le muscle qui s’est contracté étire les tendons,
ce qui provoque deux réactions : Le relâchement du muscle qui s’était initialement
contracté et la contraction des muscles antagonistes.
Les
étirements permettent
l’amélioration
de
l’amplitude
du
mouvement :
par
l’allongement du muscle agoniste, le muscle antagoniste pourra travailler plus loin lors
d’un effort musculaire.
•
Mythes et légendes
-
L’étirement prévient les blessures ? Pas en tant que tel pour le muscle étiré (voire
au contraire) mais son apport du point de vue de la mobilité et de la statique
correcte et globale du corps joue certainement un rôle préventif ;
-
L’étirement améliore la température du muscle ? Très faiblement par rapport à
d’autres exercices. Placé en fin d’échauffement un stretching passif pourra même
provoquer une diminution de la température musculaire par le manque d’irrigation
sanguine (provoqué par la tension musculaire) ;
-
L’étirement aide à la récupération sportive ? Non, puisque une bonne circulation
sanguine est une condition nécessaire à la récupération, cela peut même être
contre-productif. Les étirements en fin de séance doivent se concevoir pour :
o
Retrouver l’extensibilité du muscle et la mobilité des articulations ;
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33
o
-
Travailler spécifiquement la souplesse.
Le stretching est néfaste / bénéfique à la performance musculaire ? Une séance
de dix minutes d’étirements raisonnables n’a pas d’effet négatif. Ce n’est d’ailleurs
pas tant la durée de la séance, mais la durée des poses qui est préjudiciable.
Prolongé, l’étirement peut diminuer le dynamisme et la force du muscle pendant
près d’une heure.
Notes : Peut-on s’étirer sur une douleur ?
On ne joue pas à l’apprenti médecin. En effet, sans connaissance ou sans formation, sans
expérience ou sans moyens techniques, qui sommes-nous pour déterminer l’origine de la
douleur et donc choisir le bon traitement ?
Mais il est opportun de savoir certaines choses pour avoir les bons premiers réflexes ou
pouvoir suivre la guérison d’un athlète dont le problème a été identifié.
Les problèmes osseux :
-
La périostite : Inflammation d’une membrane (le périoste) de l’os qui se caractérise
par une douleur diffuse le long de l’os. Il faut alléger les charges de travail durant
quelques semaines (ou mois) ; appliquer de la glace ; pratiquer certaines formes
d’étirement ou de renforcement. Sans prise en charge adéquate, cela peut déboucher
sur une fracture de fatigue ;
-
La fracture de fatigue (ou fracture de stress) : Elle est la conséquence de petits chocs
répétés (en course à pieds par ex.). Elle nécessite une décharge complète pendant
quelques semaines puis un reconditionnement par la kinésithérapie. Les causes
principales sont des charges de travail trop importantes, une préparation physique
déficiente (lacunes jamais comblées), ou la pratique du sport sur sols trop durs (faire
attention aux chaussures de sport utilisées) ;
-
La fracture : Cassure osseuse, qui peut être simple, multiple ou compliquée suite à un
choc violent. Elle nécessite une immobilisation immédiate et un arrêt net du sport.
Les problèmes articulaires : on préconise de ne toucher à rien ; de mettre le membre
touché en hauteur et d’éviter une mobilisation immédiate, de mettre de la glace (voir cidessous) et surtout d’éviter toute nouvelle contrainte sur le membre touché. Une visite
médicale est généralement plus que souhaitable pour circonscrire le problème et le
traiter rapidement et correctement.
-
L’entorse : Distension brutale d’une articulation sans déplacement permanent des
surfaces articulaires qui provoque une distension ligamentaire. Généralement due à
un manque de réponse des muscles périphériques (lors d’une réception, d’une course,
d’un lancer …) qui peut être facilité par une laxité excessive des ligaments. Nécessite
un arrêt immédiat, l’application de glace, la surélévation de l’articulation. Reprise
progressive de l’activité dans les jours (semaines) qui suivent, si possible coordonnée
par un suivi en kinésithérapie ;
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-
La luxation : Perte de contact totale des surfaces articulaires entre elles due à un faux
mouvement (par exemple, ou a une sollicitation extérieur d’un membre. Elle
nécessite une immobilisation immédiate et oblige un arrêt plus ou moins long de
l’activité. Une rééducation doit être prescrite et suivie ;
-
La rupture ligamentaire : Rupture du / des ligaments de l’articulation lors de l’entorse
grave ou de la luxation : Le sujet sera suivi par un professionnel.
Les problèmes tendineux :
-
La tendinite : Inflammation du tendon d’un muscle (douleur et gonflement du tendon)
due à une pratique trop intense, à dosage non approprié. Des éléments facilitateurs
peuvent
être
la
« raideur
musculaire »,
une
alimentation
déséquilibrée,
une
déshydratation, ou des éléments posturaux ou matériels (chaussures inadaptées par
ex.). Un contrôle médical permet de déterminer l’opportunité d’un repos complet ou
partiel,
un
éventuel
traitement
médicamenteux
ou
de
kinésithérapie
et
la
méthodologie de la reprise. Une tendinite sous-estimée et mal traitée peut devenir
chronique et entraîner des nécroses des vaisseaux sanguins qui irriguent le tendon.
Cela diminuera encore la performance tendineuse et ses capacités de récupération.
-
La rupture tendineuse : accident brutal et handicapant due à un choc ou à la suite
d’un saut. Cela engendre une impotence fonctionnelle nécessitant un arrêt immédiat
de l’activité. On applique du froid et on dirige immédiatement vers un centre médical.
Les problèmes musculaires :
-
Les courbatures : Elles sont essentiellement dues à l'accumulation de ions H+, à de
microlésions ou un manque d’hydratation. Ces problèmes sont restaurés en 1 à 5
jours en fonction de l'importance des courbatures. Contradictoirement les courbatures
dues à un petit exercice sur des muscles non entraînés à cet exercice procurent plus
de douleurs et mettent plus de temps à se résorber que les courbatures dues à un
exercice d'intensité et de durée importante sur des muscles entraînés à cet exercice.
Il ne faut pas masser des courbatures (source d'irritation mécanique), mais on peut
utiliser la chaleur et l’électrostimulation pour augmenter la vascularisation et donc la
cicatrisation ;
-
La crampe : Contraction interne, brutale, douloureuse et involontaire du muscle. Elle
peut être due à de très nombreux facteurs. Elle se solutionne de manière immédiate
par un étirement du muscle touché. Cependant, dans la mesure où il faut permettre
au muscle de récupérer et de se régénérer, il convient de favoriser dès que possible
une bonne circulation sanguine. On préconise des étirements périphériques au muscle
touché, une activation légère et régulière d’autres membres, ou des étirements
provoquant un effet de pompe. La stimulation de la vascularisation par des baumes
« chauffantes » peut également être indiquée ;
-
La contracture : Contraction exagérée d’une partie du muscle due à une contraction
réflexe visant à protéger un muscle ou suite à une fatigue importante. Elle engendre
une douleur au cours de l’exercice. A la palpation de la zone gênante, un point de
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tension est généralement détectable. La contracture intéresse de manière privilégiée
les fibres rapides. L’application de chaleur et quelques jours de repos permettent
habituellement de solutionner le problème. La kinésithérapie est indiquée dans le cas
de contractures répétées (souvent liées à des problèmes de posture) ou pour
solutionner une contracture profonde ;
-
L’élongation : étirement passif du muscle au-delà de sa limite physiologique qui a
entraîné une micro déchirure musculaire suite à un manque d’échauffement, d’un
effort violent ou trop rapide. Le muscle devient douloureux à l’effort et l’examen
montre une douleur à la palpation. Après 3 à 10 jours, il y a, sans traitement,
guérison sans séquelle … à condition de se reposer. Le problème de l’élongation, est
qu’elle se confond aisément avec une déchirure et que seul un examen médical fait
clairement la distinction. Au regard du temps de récupération et des traitements
médicaux éventuellement nécessaire dans le cas de la déchirure (voir ci-dessous), il
est important que l’athlète se soigne bien directement : et cela commence par aller
voir un médecin ;
-
La contusion : Douleur vive au niveau d’un muscle due à un choc direct. Le muscle
saigne et on peut voire apparaître un oedème suivant le traumatisme. Dans un
premier temps l’application de glace doit permettre la limitation de l’impact
hémorragique. Ensuite, un repos et une bonne irrigation du muscle sont conseillés.
Selon avis médical, d’autres traitements sont envisageables ;
-
La déchirure musculaire : C’est l’incident musculaire le plus grave. C’est une rupture
d’un faisceau musculaire. Une forme moins grave est le claquage (déchirure de
quelques fibres musculaires). Elle est due à une contraction intense et violente. Elle
peut survenir sur l'agoniste au cours de l'effort ou sur l'antagoniste quand il manque
de force ou/et de souplesse et ne peut contrôler et résister à la contraction de
l'agoniste. Comme l’élongation, il s’accompagne d’une douleur vive et éventuellement
d’une impotence fonctionnelle importante. Elle s’accompagne souvent de l’apparition
d’un œdème. Il faut arrêter l’activité, appliquer de la glace, compresser le muscle et
surélever le membre. Après avis médical, selon la taille de la blessure, il faudra
généralement de trois (claquage) à huit semaines (vraie déchirure) pour que le
muscle cicatrise complètement, avec parfois une immobilisation complète. Des
traitements médicaux (ultrasons, mobilisation et musculation spécifique …) peuvent
être prescrits selon la nature et l’endroit de la blessure. Seul le traitement complet et
professionnel, une reprise adaptée et une connaissance de l’origine du problème
peuvent éviter la répétition de la blessure et donc la poursuite normale de l’activité
sportive dans le futur.
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36
En résumé :
1. Le seul traitement … qui n’en est pas un et qui peut être conseillé : la glace. La glace
à comme avantages d’endormir la douleur (antalgique) et de diminuer l’aspect
hémorragique et/ou inflammatoire d’une blessure. Lors de son application, la glace ne
doit pas être posée sur la partie douloureuse mais doit être frottée dessus (pour
éviter une brûlure de la peau). Un traitement prolongé avec de la glace doit
cependant être évitée sur les muscles et les tendons car il faciliterait l’apparition de
nécroses suite à une diminution de la vascularisation. La diminution de la
vascularisation diminue aussi la vitesse de la cicatrisation. Seul dans le traitement
des périostites, la glace fait partie systématique du traitement ;
2. A l’exception de la crampe pour son traitement immédiat du problème, les étirements
doivent être proscrits dans tous les cas tant qu’un avis médical n’a pas tranché ;
3. On ne teste jamais le degré de douleur pour une blessure et on attend une période
critique avant de recommencer. Le fait de recommencer et de ressentir la même
douleur veut non seulement dire que l’on n’est pas soigné, mais que l’on vient
d’aggraver à nouveau une blessure qui était en voie de guérison ;
4. Toute douleur, et a fortiori toute blessure, doit être prise en considération comme un
signal. Cela doit attirer l’attention sur un problème possible et son origine qui peut
être physique, physiologique ou simplement technique. Il s’agit souvent d’une
« chance offerte » pour détecter des lacunes et y remédier avant l’installation d’un
déficit/défaut irrécupérable ou d’une chronicité de la blessure.
•
Les principaux types d’étirements
-
Etirements balistiques : il s’agit des étirements dynamiques les plus connus.
Effectué par un balancement (une « projection ») des bras ou des jambes, ils
améliorent le renforcement musculaire, crée un effet de pompe pour l’activation
sanguine, permet une mobilisation des articulations ;
-
Mise en tension des muscles :
o
Les étirements actifs : contraction active et lente des muscles antagonistes
pour provoquer un relâchement et un étirement des muscles agonistes
(ceux que l’on veut assouplir) ;
o
Les étirements passifs : étirement d’un segment au minimum 20’’ associé
à la respiration qui diminue le tonus musculaire ;
o
Le
« contracté-relâché » (C-R) :
se
placer
en
position juste
avant
l’étirement du muscle, contracter le muscle en isométrique pendant 5’’,
relâcher 1 à 2’’, étirer de 6’’ à 20’’ (selon l’objectif de l’étirement), et
répéter plusieurs fois.
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37
•
L’utilisation des étirements
Une règle à ne pas oublier, c’est la progressivité de l’étirement. Celui-ci ne doit pas être
fait de manière violente, ni se faire dans la douleur.
Il faut également être prudent en fonction de l’âge auquel on s’adresse, notamment lors
de la poussée de croissance : il ne faut pas faire pire que mieux.
Dans le cadre de l’amélioration de la souplesse, la réalisation de séances spécifiquement
orientées vers l’amélioration de la souplesse n’est pas un luxe et peut se pratiquer de
une à deux fois (maximum) par semaine.
Les étirements d’échauffement :
-
On privilégie les étirements actifs qui ont l’avantage de s’intégrer plus aisément
dans le cadre de l’augmentation de la température intramusculaire ;
-
Les étirements balistiques, selon la manière dont ils sont exécutés, peuvent
envoyer le sang dans les extrémités des membres. Il convient donc de spécifier la
manière de les exécuter et le cas échéant de les faire suivre d’exercices de force
pour « remettre du sang dans les muscles » ;
-
Le C-R : est l’étirement le plus performant en terme d’augmentation de la
température musculaire. Cependant, parce que le muscle n’est pas encore
échauffé, il convient d’être prudent dans l’amplitude du mouvement et dans la
contraction effectuée.
Les étirements de décontraction : L’idée est essentiellement de permettre l’athlète de se
sentir mieux durant l’entraînement et après celui-ci.
-
Durant l’entraînement, l’athlète effectuera essentiellement des C-R qui ont
l’avantage de maintenir la température intramusculaire à son niveau par l’effet de
pompe ;
-
Après l’entraînement, l’athlète réalise des séances d’étirements passifs pour « se
sentir mieux ». Il est important de rappeler l’impact négatif de la compression des
vaisseaux sur la récupération musculaire.
Les étirements de souplesse :
-
La souplesse passive = Le niveau de souplesse que l’on est capable de mettre en
œuvre grâce à une résistance. Elle se travaille essentiellement dans le cadre
d’étirements passifs. Son impact est intéressant pour le positionnement du corps
mais n’a que peu d’impact direct sur la performance sportive ;
-
La souplesse active = Le niveau de souplesse mis en œuvre dans le cadre d’une
contraction musculaire. Elle peut se travailler via des étirements C-R adaptée
(accompagné d’une contraction des antagonistes), lors de séances spécifiques, 1
à 2 fois par semaine maximum et sous le contrôle.
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Note : Qu’est-ce que le SGA (Stretching global actif) ?
Le « stretching global actif » (SGA) consiste à travailler les étirements par une succession
de postures qui chacune implique toute une chaîne musculaire.
Les mouvements doivent être tenus plusieurs minutes. La respiration est placée au
centre de la technique, comme partie intégrante des postures.
Il s’agit d’un étirement à froid sur le muscle. Ce travail peut constituer une séance
particulière, ou être intégré dans une séance, mais à condition de disposer d’au moins 20
minutes. Il peut alors prendre place en début de séance après le footing léger.
Il est recommandé de placer une (deux séances maximum) d’une heure par semaine.
Avec le SGA, on met en tension chaque muscle d’une « chaîne » et on demande à
l’athlète une infime contraction (la plus petite possible) de ses muscles.
Il faut comprendre la « chaîne » comme étant l’ensemble des muscles mis en œuvre lors
de la réalisation d’un mouvement ou lors d’une pose statique.
Le SGA a donc pour but d’optimaliser la posture statique et les mouvements d’une
manière globale, mais également les mouvements mis en œuvre dans la technique
spécifique de telle ou telle épreuve.
La technique spécifique d’une épreuve doit donc être spécifiquement analysée pour
comprendre l’ensemble des tensions mises en œuvre durant le mouvement (et donc
comprendre la chaîne qui travaille).
Afin de réaliser au mieux cette technique, il faut comprendre que le muscle ne travaille
jamais dans une seule direction et donc le muscle à plusieurs axes de contraintes.
Il convient donc d’avoir une réelle connaissance anatomique et biomécanique pour
réussir à appliquer correctement cette technique.
Dans la mesure où cette technique de stretching demande :
-
une très grande compréhension de ce qui se fait d’un point de vue technique (tant de
la part de l’entraîneur que de la part de l’athlète) ;
-
une concentration et une implication de l’athlète (pour faire correctement ce qui est
demandé, à l’intensité voulue et toute au long de la séance) ;
-
des séances spécifiques ou des périodes très longue ;
-
une régularité du travail ;
je suis d’avis que cette technique ne s’adresse pas à des jeunes qui viennent deux fois
par semaine (ou alors à appliquer hors du cadre de l’entraînement, dans le cadre d’une
kinésithérapie spécifique, par exemple).
Le SGA s’adresse avant tout à des athlètes qui ont pris de bonnes habitudes générales de
stretching et, surtout, qui sont motivés.
•
A quel âge ?
La période optimale d’entraînement de la souplesse se situe entre 6 et 10 ans pour les
deux sexes. Il convient d’y développer essentiellement une souplesse passive.
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39
Une attention particulière (prudence et évaluation des besoins) devrait être portée sur la
flexibilité durant la période de croissance rapide-soudaine.
Note : Comment organiser sa séance ?
Il existe de nombreux débats sur la bonne méthode d’étirement.
La plupart des articles reconnaissent l’intérêt de la combinaison de plusieurs méthodes
mais à des moments adaptés.
Avec moi (et je ne dis pas que c’est la seule méthode de travail) :
En début de séance, les étirements balistiques sont placés afin d’activer la circulation
sanguine après le footing et de permettre une augmentation musculaire minimale (via
l’effet de pompe) ;
Durant les exercices d’échauffement, les étirements actifs sont placés (pas à chaque
entraînement, mais essentiellement les jours où je vais travailler l’amplitude des
mouvements) ;
Durant l’entraînement, les seuls étirements que je conseille sont le « contracté-relâché »
avec un étirement du muscle beaucoup plus limité dans le temps (répétitions
d’étirements de 4’’ à 6’’) ;
En fin de séance, si l’entraînement a été :
-
Long et Léger : une séance de « contracté-relâché » est insérée pour étirer
l’ensemble des chaînes musculaires ayant travaillé ;
-
Court et léger : une séance d’étirement contenant beaucoup plus d’étirements passifs
est insérée (maximum une fois par semaine) ;
-
Fatigant : la priorité est la récupération et le relâchement (rentrer au calme et au
chaud chez soi), ce qui veut dire que pendant une période de 20 à 30 minutes après
l’entraînement l’athlète doit avoir eu le temps de rentrer chez lui et de prendre une
douche. Après il peut commencer une séance de stretching passif. C’est le sens de la
formule : « N’oubliez pas de vous étirer à la maison ».
Le jour où un groupe permanent d’athlètes suffisamment motivés et réguliers existera,
des séances spécifiques d’étirements pourront être envisagées. Pour l’instant …
En résumé,
-
Lorsque l’athlète s’étire passivement en début d’entraînement : c’est inutile, voire
contre-productif. Mieux vaut qu’il ne s’étire pas du tout et qu’il commence
directement l’entraînement ;
-
Lorsque l’athlète s’étire passivement parce qu’il a des lourdeurs après un exercice, il
vaut mieux l’envoyer courir un petit footing léger qui est bien plus récupérateur.
L’athlète formé qui s’étire passivement de lui-même durant l’entraînement est
quelqu’un qui a pris de mauvaises habitudes, qui n’a rien compris ou qui fait
semblant de travailler et il veut qu’on le laisse en paix …
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40
F. Le développement cognitif, émotionnel-physique et mental
•
De quoi parle-t-on ?
On parle généralement dans le développement de l’enfant de trois aspects importants, à
savoir :
-
L’affectif : Les sentiments ;
-
Le cognitif : connaissances, capacité à produire des idées, bouger, retenir des
informations ;
-
Le social : intégration de l’égocentrisme et interaction avec l’autre, comprendre la
vie de groupe et réagir à une autorité.
Note : Comment être compris par l’athlète ?
Les stades du développement cognitif sont :
-
de 0 à 2 ans (stade sensori-moteur), avant le langage : à ce stade l’intelligence est
pratique, reliée à l’action et au corps. C’est la logique de l’action ;
-
De 2 à 6/7 ans (stade pré-opératoire), avec le langage : apparition de la
représentation via l’intégration des éléments constitutif de l’action (acquisition et
coordination dans la pensée sous forme d’image mentale) ;
-
De 6/7 à 11/12 ans (stade opératoire concret) : apparition d’opérations logiques de
raisonnement portant sur des objets présents ou immédiatement représentables ;
-
A partir de 14 ans (stade opératoire formel) : La pensée commence à être capable
d’émettre des hypothèses, d’en tirer des conclusions, de faire des plans d’action, de
tenir compte de plusieurs variables. L’abstraction et la mentalisation permettent une
pluralité de stratégie d’action.
Le vocabulaire :
Tout personne, en fonction de son âge et de son environnement, dispose d’un
vocabulaire plus ou moins étendu, plus ou moins technique, et en relation avec des
éléments concrets ou abstraits.
Les termes sont dès lors utilisés et compris de manière interprétative lorsque le
vocabulaire est maîtrisé d’une manière approximative. Voire, des termes trop complexes
ne veulent absolument rien dire pour celui qui reçoit le message.
Ces éléments sont d’autant plus importants lorsque l’on entraîne des jeunes en plein
développement intellectuel (compréhension et structuration des idées) :
-
vu la limitation du vocabulaire et la compréhension qu’ils en ont ;
-
et vu le déficit dans la compréhension de l’abstrait.
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41
Le jeune se fait généralement une image erronée des mouvements de son corps dans
l’espace, il faut utiliser un vocabulaire adapté à chaque âge pour lui faire comprendre la
différence entre le mouvement qu’il réalise et le mouvement voulu par l’entraîneur.
Si l’athlète ne comprend pas, ce n’est pas de sa faute, il apprend.
C’est généralement pour cette raison que l’on considère que le début d’une pratique
« athlétique » doit se situer vers 08 ans, pour être approximativement sur que l’enfant
sache déjà lire et possède un bagage intellectuel minimum.
•
Les différents facteurs
On considère que dans ce cadre, les facteurs psychologiques de la performance motrice
et sportive sont :
-
Les motivations (but, attentes …) ;
-
Les émotions (joie, peur, anxiété …) ;
-
Les perceptions (le dialogue interne, les interprétations …) ;
-
Les images mentales (comment réaliser que ce que l’on va faire peut-être positif
ou négatif ?) ;
-
Les états attentionnels (la concentration : faculté de diriger la pensée sur ce que
l’on va réaliser) ;
-
L’apprentissage.
Note : Quelle sécurité ? Quelle prise de risque ?
Afin de permettre à l’athlète d’avoir un minimum d’appréhension dans le cadre des
entraînements, le cadre d’entraînement doit être sécurisé.
Cependant, certaines épreuves nécessitent une prise de risque ou d’audace pour que
l’athlète face des résultats, ou se fasse plaisir (essentiellement en perche, en hauteur et
sur les haies).
Règles pour éviter l’accident avec des tiers : obéir (B-P-M), comprendre et agir (cadets et
au delà) … réfléchir (ça, c’est vraiment pas gagné).
Donner une consigne pour des raisons de sécurité à de jeunes athlètes doit se faire en
vérifiant qu’il la respecte en permanence. Le plus simple est souvent d’accompagner
l’athlète et donc de faire travailler le groupe ensemble et au même rythme.
En fonction de l’expérience et de l’âge d’un athlète, on peut donner des consignes à
distance, mais le non-respect de celles-ci doit être immédiatement suivi d’une réaction,
sinon jamais il ne fera le lien entre son comportement et une situation à risque
(« génération play-station » où l’action n’a aucune conséquence dans la vie réelle).
Règles pour soi dans la pratique d’une épreuve : Casse-cou qui ose tout, confiance à
donner, démystification du risque réel …
L’entraîneur est là pour expliquer les bonnes habitude à prendre en limitant la prise de
risque (par exemple, ne jamais passer les haies en sens contraire).
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42
L’entraîneur est aussi là pour aider l’athlète à dépasser sa peur.
Au plus tard l’athlète apprendra certains gestes, au plus ils lui apparaîtront difficiles mais
également dangereux (sauter à la perche = s’élever à une hauteur « anormale » … puis
retomber).
En respectant chaque étape de l’apprentissage, l’athlète n’aura finalement qu’à « oser »
et la pédagogie (ou la force de conviction) de l’entraîneur sera le plus sûr moyen de
dépasser une peur. Le plus important, c’est d’être crédible, et donc de savoir de quoi on
parle en ayant soi-même pratiqué un minimum l’épreuve ou l’exercice en question.
•
Objectif
Il faut accepter que c’est l’athlète que l’on veut faire évoluer et rendre indépendant. « Le
bon entraîneur est celui qui fait tout pour ne pas être indispensable », c’est-à-dire qu’un
développement correct au niveau cognitif, émotionnel-physique et mental doit permettre
à l’athlète de se concentrer seul, de comprendre et de trouver sa propre motivation, de
gérer ses émotions, dans des situations connues ou nouvelles.
Note : L’intelligence tactique existe-t-elle en athlétisme ?
On la retrouve de manière plus ou moins précise dans :
-
Le demi-fond (en salle et en extérieur) : Courir au temps ou à la place ; connaître ses
qualités (sprint final ou course au tempo) ; se placer utilement à l’approche de la fin
de la course pour pouvoir disputer la victoire ou une place qualificative ; connaître le
niveau de ses adversaires … ;
-
Relais : Se placer utilement dans le dos de quelqu’un de rapide ou faire le rythme (ne
pas se laisser influencer/piéger par les autres équipes qui ont peut-être un coureur
plus rapide ou plus lent à tel ou tel moment de la course), à plus forte raison en
salle ;
-
Epreuves multiples : se prémunir contre la fatigue dans et entre les épreuves (faire
des impasses au bon moment, voir arrêter un concours ; se reposer et s’échauffer
rapidement) … mais également ne rater aucune épreuve (assurer des points même
moyens partout) ;
-
Toutes les épreuves (et spécifiquement dans les concours de sauts et de lancers) : le
fait d’apprendre à se maîtriser, apprendre à attendre, gérer son stress … sont autant
d’éléments tactiques à prendre en compte.
Pour tout cela, il existe des entraînements à développer à presque tous les âges qui
permettent d’apprendre les bonnes habitudes ou les bons réflexes.
La pratique de la compétition reste le meilleur moyen de systématiser ces apprentissages
à condition que les mauvaises habitudes y soient corrigées.
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43
•
Méthodologie
Afin d’aborder de la meilleure manière l’apprentissage chez le jeune athlète, je renvoie à
la partie de l’exposé sur « Les stades de développement ». (voir infra)
Note : Comment organiser les groupes ?
Il faut pouvoir gérer la différence entre âge chronologique, maturité biologique et
développement « psychologique » de l’enfant/athlète.
Ce qui veut dire que se baser exclusivement sur l’âge chronologique pour organiser les
groupes de jeunes peut avoir un impact négatif sur le développement « psychologique »
ou physique de l’athlète. Cependant, il faut aussi être pragmatique.
Il faut avant tout éviter une stigmatisation de l’athlète auprès des jeunes de son âge
avec lesquelles il se retrouvera tout de même au minimum au moment des compétitions.
Attention :
- Il ne faut pas oublier qu’un athlète qui se développe plus lentement est un athlète qui
aura plus de temps pour développer ses qualités de base, ce qui lui permettra
généralement de devenir meilleur qu’un athlète qui a les mêmes qualités mais qui est
juste plus précoce ;
- Le passage trop rapide d’un groupe à l’autre sous le prétexte de la maturité physique
ne laissera pas le temps à un athlète de développer tout son potentiel alors qu’il aurait
peut-être du prendre « un peu de retard » avec le groupe précédent ;
- Enfin, le pire : sous le prétexte des bonnes performances envoyer un athlète dans un
groupe supérieur alors qu’il n’a pas toute la maturité pour suivre le travail : non
seulement il ne développera pas toutes les qualités de son âge biologique, il
commencera trop tôt un travail pour lequel il n’a pas les capacités, son développement
cognitif, émotionnel-physique et mental en sera également atteint.
Conclusions :
Comment alors prendre en compte les périodes critiques de développement physique
tout en garantissant le développement émotionnel harmonieux de l’athlète ?
Différentes possibilités existent :
- La répartition a priori en groupe d’âges basés sur un développement moyen ;
- Le travail par atelier où à certains moments un athlète plus mature ira s’entraîner avec
d’autres plus âgés ;
- La réalisation de tâches plus complexes pour certains athlètes au sein d’un même
groupe d’entraînement ;
- La participation a des entraînements complémentaires / supplémentaires / subsidiaires
pour certains athlètes.
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G. Conclusions
Tous les éléments décrits dans les six points précédents sont liés.
Chaque entraîneur aura une approche particulière de l’apprentissage du sport au jeune
(ou moins jeune) athlète. Cette approche dépend de son expérience (en tant qu’athlète
et entraîneur), de ses formations, de ses connaissances et compétences.
Ce qui compte avant tout, c’est de tenir compte de chaque aspect et de se forger sa
propre opinion sur la manière d’entraîner. On doit tout développer, mais chacun selon sa
méthodologie. (Voir infra)
Note : Y a-t-il un ordre à respecter dans le choix des séances ?
L’ordre des séances et le temps de repos entre elles prennent une grande importance
lorsqu’il s’agit d’enchaîner des séances d’entraînement d’un jour à l’autre, voire au cours
de la même journée.
Pour des raisons énergétiques et nerveuses, il convient en effet de respecter une certaine
logique, pour permettre une récupération optimale (physique et mentale), permettre une
assimilation technique optimale et préparer les séances suivantes.
Cependant, pour des athlètes qui viennent s’entraîner au mieux toutes les 48 heures (ce
qui est le cas de la majorité des athlètes … malheureusement) ou dont les séances
« physiques » sont entrecoupées de séances plus « techniques », ces distinctions
revêtent peu d’importance.
La coordination avec les entraîneurs en amont en aval est la méthode la plus efficace de
s’assurer un suivi logique de l’apprentissage pour que cela ne devienne pas chaotique (ou
hasardeux). En partageant entre entraîneurs les opinions et expériences, on augmente
les chances de ne pas oublier de travailler les étapes et éléments fondamentaux d’un
apprentissage optimal pour une expérience sportive réussie chez l’athlète.
Enfin, je voudrais rappeler ce petit principe :
« L’enfant n’est pas un adulte en miniature et sa mentalité n’est pas seulement différente
quantitativement, mais aussi qualitativement de celle de l’adulte, de sorte qu’un enfant
n’est pas seulement plus petit, mais aussi différent. » (Clarapède, 1937)
Cela veut dire que les charges de travail doivent être raisonnable afin de ne pas
surcharger l’athlète mais surtout que le travail doit être adapté.
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45
Note : Quelle proportion entre les 5 composantes de base de l’entraînement ?
Je préfère ne pas faire référence à des proportions dans les rapports entre le travail
d’endurance, de vitesse, de souplesse …. En effet, il ne convient pas ici d’appliquer une
moyenne de travail entre les athlètes dont on s’occupe.
Il faut personnaliser l’approche en adaptant la charge de travail mais aussi le type de
travail en fonction de l’athlète. En fonction des qualités et lacunes détectées, il est
nécessaire d’orienter le travail plus spécifiquement vers telle ou telle type de
sollicitations.
Il ne faut pas oublier que développer les qualités sans tenir compte des lacunes ou en
négligeant d’autres qualités aura un impact direct sur le développement à long terme de
l’athlète, ce qui veut dire l’atteinte ou non de sa performance optimale dans la phase de
« haute performance personnelle » (voir supra le tableau, La période d’apprentissage).
Cette phase de « haute performance personnelle » est la seule chose qui devrait nous
intéresser.
Enfin, il faut comprendre que l’athlète se développe en fonction des stimulus (à
l’entraînement) mais également en fonction des changements qui s’opèrent par après
(lors de la récupération).
C’est pour cela que des périodes de repos permettent à l’athlètes de non seulement
récupérer, mais aussi d’assimiler des apprentissages.
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46
6. Les stades du développement
Les
éléments
repris
ci-après
proviennent
d’une
publication
canadienne
(Le
Développement à Long Terme de l’Athlète – DLTA) qui visait à remettre en cause la
manière dont le sport était pratiqué au Canada dans les années 90.
Il fallait passer d’un apprentissage précoce et excessif d’un sport vers l’amélioration des
schémas d’entraînement en l’adaptant en fonction de l’âge et des processus de
développement du pratiquant.
Cette vision est aujourd’hui d’application dans la grande majorité des fédérations
sportives au Canada.
La grande particularité du DLTA n’est pas tant les stades du développement qui sont
connus depuis plus de trente ans.
Pour arriver à atteindre les buts mis en avant, l’excellence et le plaisir, cette philosophie
se base sur la compréhension du système par tous les maillons de la société et leur
implication
dans
sa
réalisation
(entraîneurs,
parents,
athlètes,
fédérations,
enseignement, communauté …).
Pour pouvoir en permanence se remettre en question, les entraîneurs, professeurs
d’éducation physique, parents doivent connaître et garder à l’esprit :
-
L’objectif global ;
-
La manière de le travailler pour respecter le développement « psychologique » ;
-
Ce qu’il faut développer comme qualités (et à quels moments opportuns) ;
-
Nombre de séance par semaine.
Retenons tout de même déjà que pour les premiers stades de développement « les
enfants devraient faire du sport tous les jours, mais un sport différent chaque jour »
Je souligne encore que le modèle présenté se base sur un développement biologique,
cognitif
et
socio-affectif
moyen.
Les
âges
mentionnés
sont
donc
illustratifs
et
certainement pas fixes.
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47
A. STADE 1 : « Enfant actif » : enfants de 0 à 6 ans
De 0 à 6 ans, les enfants doivent être initiés à des activités de jeu relativement non
structurées qui intègrent une variété de mouvements corporels. En étant actif à un très
jeune âge, l’enfant stimule le développement de ses fonctions cérébrales, de sa
coordination, de ses aptitudes sociales, de sa motricité globale, de ses émotions, de ses
qualités de chef de file et de son imagination.
Il favorise aussi sa confiance en soi et développe sa posture et son équilibre. L’enfant
actif favorise une croissance osseuse et musculaire solide, sans compter qu’il facilite le
maintien d’un poids santé, réduit son stress et améliore son sommeil. Il apprend à
bouger avec agilité et prend goût à l’activité physique.
•
Objectif
Apprentissage des mouvements fondamentaux par le jeu
L’activité physique est essentielle au développement sain des enfants pendant la période
cruciale des six premières années de la vie, et plus particulièrement au cours des trois
premières années, quand le cerveau se développe à une vitesse extrêmement rapide et
que l’apprentissage se traduit par la création d’un plus grand nombre de connexions
entre les cellules cérébrales que plus tard dans la vie.
À ce stade, l’activité physique présente notamment les avantages suivants :
-
Elle pose les fondements de la réussite ultérieure des enfants dans l’acquisition
d’habiletés sportives, en leur apprenant qu’il est agréable de bouger et en les
aidant à se déplacer de façon efficace et à améliorer leur coordination et leur
équilibre.
-
Elle crée des connexions neuronales le long de multiples trajectoires dans le
cerveau, surtout en présence d’activités rythmiques.
-
Elle renforce le développement des fonctions cérébrales, de la coordination, des
aptitudes sociales, de la motricité globale, des qualités affectives, du leadership et
de l’imagination.
-
Elle aide les enfants à éprouver de la confiance et de l’estime de soi.
-
Elle contribue à la formation d’os et de muscles solides, améliore la flexibilité, la
posture et la condition physique, favorise le maintien d’un poids santé, réduit le
stress et facilite le sommeil.
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48
•
Points de réflexion
Dans ce groupe d’âge, l’activité physique doit toujours être quelque chose d’amusant
pour l’enfant, un ingrédient de sa vie de tous les jours, et non quelque chose qui lui est
imposé. Le jeu actif dans un environnement sécuritaire et stimulant est le meilleur
moyen de garder les enfants physiquement actifs.
•
Activités de développement du savoir-faire physique
-
Encouragez l’enfant à courir – non seulement en ligne droite, mais avec des arrêts
et des départs et des changements de direction. Les jeux de poursuite sont
excellents.
-
Jouez avec l’enfant à des jeux qui demandent d’attraper un objet. Utilisez toutes
sortes d’objets mous et des balles ou ballons de tailles différentes. Pour
commencer, jouez à attraper un gros ballon avec les deux mains, puis augmentez
le niveau de difficulté en utilisant des ballons ou des balles de plus petite taille,
pour en arriver à pratiquer la réception d’une seule main.
-
Jouez à des jeux qui requièrent de prendre des positions particulières ou d’imiter
certains mouvements avec le corps – tête en bas et tête en haut. Imitez les
ondulations du serpent, roulez comme un rouleau à pâtisserie sur le sol, ou sur
l’herbe en dévalant une petite pente douce.
-
Jouez à des jeux qui exigent de lancer un objet – pour commencer, utilisez des
objets mous que l’enfant peut facilement tenir dans sa main. Demandez à l’enfant
de viser une cible, et insistez parfois pour qu’il lance de toutes ses forces.
Demandez-lui de lancer avec la main gauche, puis avec la droite.
-
Dans les moments plus calmes, ou quand l’espace est réduit, proposez des jeux
d’équilibre, comme : se tenir sur un pied, puis sur l’autre – tenir son équilibre
dans différentes positions ou essayer de marcher le long de lignes de couleur sur
le sol.
-
Demandez à l’enfant de sauter, de former des figures dans les airs, de montrer
combien haut ou combien loin il peut aller. Créez des « rivières » imaginaires et
demandez à l’enfant de sauter d’une rive à l’autre. Demandez-lui de sauter en
prenant appui sur un seul pied, puis sur ses deux pieds. Assurez-vous que l’enfant
plie les genoux à l’atterrissage.
-
Initiez l’enfant aux activités aquatiques et inscrivez-le à un programme de
natation pour lui apprendre à nager. Faites lui enfiler des patins ou des bottes de
ski et amenez-le sur la glace ou la neige pour qu’il apprenne à glisser.
-
Procurez-lui un tricycle ou une bicyclette – avec ou sans roues stabilisatrices, pour
qu’il développe son équilibre dynamique.
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49
A COMPRENDRE POUR LE STADE 1
OBJECTIFS : Intégration du mouvement à la vie quotidienne.
-
Développement des mouvements fondamentaux et des aptitudes perceptives par le
jeu.
LISTE DES TACHES :
-
30 à 60 min. d’activité structurée par jour.
-
Minimum 60 min. d’activité non structurée par jour.
-
Promouvoir une activité quotidienne, quelque soit le temps.
-
Pas d’inactivité plus de 60 min.
-
Privilégier la participation.
-
Exclure la compétition.
-
Jouer et explorer le mouvement.
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50
B. STADE 2 : S’amuser grâce au sport : garçons 6-9 ans,
filles 6-8 ans
De 6 à 9 ans chez les garçons et de 6 à 8 ans chez les filles, les enfants doivent
participer à diverses activités bien structurées qui leur permettent de développer les
habiletés motrices de base. Cependant, les activités et les programmes doivent rester
centrés sur le plaisir, et la compétition officielle ne devrait qu’à peine être introduite sous
le volet participation.
•
Objectif
Apprentissage de tous les fondements du mouvement et développement des
déterminants de la condition motrice générale - Initiation aux habiletés
motrices
-
Ce stade est crucial dans le développement du savoir-faire physique, puisque c’est
là que sont jetées les fondations de nombreuses habiletés motrices plus avancées.
-
Le meilleur moyen d’aider les enfants de ce groupe d’âge à développer leurs
habiletés se présente comme une combinaison de jeux non structurés se
déroulant dans un environnement sécuritaire et stimulant, et un enseignement de
qualité offert par des enseignants, des moniteurs et des entraîneurs qualifiés,
dans le cadre d’activités récréatives communautaires et de programmes de sport
mineur.
-
Le développement des habiletés motrices à ce stade devrait se faire selon un
processus
bien structure,
positif et
AMUSANT, et
se concentrer sur les
déterminants de la condition motrice – l’agilité, l’équilibre, la coordination et la
vitesse, en incluant aussi des activités rythmiques.
-
Pour les garçons et les filles de ce groupe d’age, les activités visant à développer
la vitesse des mains et des pieds sont particulièrement indiquées; si ce moment
opportun est rate à cet age, l’acquisition de la vitesse corporelle plus tard dans la
vie peut être compromise.
-
C’est un âge idéal pour s’initier a un large éventail de sports –on devrait
encourager les garçons et les filles de cet âge à prendre part à des activités se
déroulent sur terre, dans l’eau et sur la glace ou la neige a différents moments de
l’année.
-
La force, l’endurance et la souplesse doivent être développes, mais dans le cadre
de jeux et d’activités amusantes, et non dans le cadre d’un programme
méthodique d’entraînement.
-
Savoir prendre l’information de l’environnement immédiat puis prendre la décision
appropriée a la situation du moment sont des habiletés essentielles a développer
a ce stade.
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51
•
Points de réflexion
Les enfants de ce groupe d’age ne devraient pas se concentrer sur un seul sport. Bien
qu’ils puissent avoir un sport préfère auquel ils s’adonnent une ou deux fois par semaine,
ils devraient pratiquer d’autres sports ou activités au moins 3 a 4 fois par semaine.
Les enfants de ce groupe d’age ont un sens aigu de ce qui est « juste », et on devrait les
initier aux règles élémentaires et à l’éthique du sport. On peut aussi leur inculquer les
rudiments de la tactique et de la prise de décision.
Il est important d’utiliser de l’équipement adapte a la taille de l’enfant et bien ajuste pour
faire en sorte que les activités d’apprentissage soient plus agréables, et plus sécuritaires
aussi.
•
Activités de développement du savoir-faire physique
-
Encouragez l’enfant a participer a des jeux physiques non structures avec ses
amis, et ce, tous les jours, par tous les temps.
-
Continuez d’utiliser des activités qui requièrent d’attraper, de lancer, de frapper,
de courir et de jouer a d’autres jeux exigeants sur le plan physique avec les
garçons et les filles.
-
Si possible, inscrivez l’enfant à des programmes qui offrent un vaste choix
d’activités (programmes multisports) ou à un large éventail d’activités différentes.
Faites en sorte que l’enfant ait la chance d’essayer le plus grand nombre
d’activités possible.
-
Assistez aux réunions parents enseignants ou aux autres rencontres qui ont lieu a
l’école et soulignez qu’il est important que l’école ait des cours d’éducation
physique de qualité –et que suffisamment de temps soit alloue a ces cours
(période recommandée de 150 minutes par semaine –30 minutes par jour)
donnes par des enseignants d’éducation physique qualifies.
-
Ne vous en faites pas avec le pointage/résultat de la partie. Bon nombre de
programmes prévoyant des compétitions ne tiennent pas compte des résultats.
L’accent est mis sur l’apprentissage et le plaisir, plutôt que sur la victoire a tout
prix, qu’il s’agisse de matches, de rencontres duels ou de classement de ligues.
-
Ne croyez pas au mythe selon lequel la spécialisation hâtive dans des sports
comme le soccer ou le hockey débouchera sur des performances très supérieures
plus tard dans la vie. Mieux vaut a cet age, et de loin, favoriser le développement
d’athlètes complets (par contre, certains sports, comme la gymnastique et le
patinage artistique requièrent une spécialisation hâtive).
A COMPRENDRE POUR LE STADE 2
OBJECTIFS : Plaisir et participation.
-
Encourager la participation à une vaste gamme de sports.
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52
-
Apprentissage des habiletés sportives générales et développement des qualités
physiques grâce au jeu.
LISTE DES TACHES :
-
Encourager à participer à un sport 1 ou 2 x par semaine et d’autres activités sportives
3 ou 4 x par semaine.
-
Activités adaptées au calendrier scolaire.
-
Camps multisports pendant les vacances.
-
Pas de compétition recommandée.
-
Dépistage du talent potentiel.
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53
C. STADE 3 : Apprendre à s’entraîner : garçons 9-12, filles 811
De 8 à 11 ans chez les filles et de 9 à 12 ans chez les garçons, soit jusqu’à l’amorce de
croissance rapide soudaine (habituellement autour de 11 ou 12 ans), les enfants sont
prêts à commencer à s’entraîner selon des méthodes plus traditionnelles. L’accent devrait
perdurer dans les habiletés sportives générales se prêtant à nombre d’activités sportives.
Bien qu’il soit tentant de pousser le développement du « talent » à cet âge par de
l’entraînement et des compétitions se limitant à un seul sport, l’enfant pourrait en souffrir
considérablement dans les stades de développement ultérieurs s’il pratique un sport à
spécialisation tardive.
•
Objectif
Apprentissage d’un répertoire d’habiletés sportives de base
-
Il s’agit du stade le plus important pour le développement d’habiletés sportives
spécifiques, car c’est une période au cours de laquelle la coordination et le
contrôle de la motricité fine se développent en mode accéléré. Au cours de cette
période aussi, les enfants aiment pratiquer ce qu’ils apprennent et mesurer leurs
progrès.
-
Il est encore trop tôt, à ce stade, pour une spécialisation dans des sports à
développement progressif. Bien que de nombreux enfants de ce groupe d’âge
puissent
manifester
une
préférence
pour
un
sport
ou
un
autre,
leur
développement athlétique complet requiert la pratique d’un éventail d’activités,
dont 2 ou 3 sports distincts.
-
Si la compétition est un aspect important, il demeure qu’il faut avant tout focaliser
sur l’implantation de ce que l’enfant a pratiqué – et non insister sur la victoire à
tout prix.
•
-
À ce stade, on doit aussi insister sur le développement de la souplesse.
-
Pour le développement de l’endurance, on peut compter sur les jeux et les relais.
Points de réflexion
Ce stade est celui du développement et du perfectionnement de tous les fondements du
mouvement et les déterminants de la condition motrice et de celui de l’apprentissage des
habiletés sportives de base. Le cerveau a presque atteint la taille et le niveau de
complexité de l’âge adulte et il est capable de performances très avancées. Les enfants
qui se développent plus tardivement (ceux chez qui la puberté s’installe plus tard que
chez les autres) ont un avantage pour l’acquisition des habiletés sportives de ce stade du
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54
fait qu’ils disposent de plus de temps que les autres pour la « Formation de base à la
pratique d’activités sportives ».
Les enfants de ce groupe d’âge ont une idée claire des sports qu’ils aiment et dans
lesquels ils réussissent bien, et il faut tenir compte de cette donnée. On doit insister pour
qu’ils pratiquent 2 ou 3 sports différents, au gré des saisons. Il faut aussi éviter de se
concentrer sur un seul sport l’année durant.
-
Continuez d’encourager les enfants à s’adonner à des jeux physiques non
structurés avec leurs amis, tous les jours, beau ou mauvais temps.
-
Inscrivez les enfants à des programmes de sport mineur chaque saison, et faites
en sorte qu’ils essaient différents postes ou différentes épreuves – ils pourraient
se découvrir des talents qu’ils ne croyaient pas avoir.
-
Encouragez les enfants à profiter de toutes les occasions qui leur sont offertes de
pratiquer différents sports à l’école, pendant les cours d’éducation physique et les
activités intra-muros, ainsi que dans les équipes interscolaires, s’il y en a.
-
Essayez d’obtenir que les enfants participent à des activités qui se déroulent sur
terre, dans l’eau et sur la neige ou la glace.
-
Faites en sorte que les enfants continuent d’améliorer leur souplesse, leur vitesse,
leur endurance et leur force. Pour le développement de la force, ils devraient
utiliser le poids de leur corps, des ballons stabilisateurs ou des ballons
d’entraînement – et non des poids et haltères lourds.
-
Le PLAISIR doit être au rendez-vous!
A COMPRENDRE POUR LE STADE 3
OBJECTIFS : Prendre goût au sport, à l’effort.
-
Identifier les sports que l’enfant apprécie. Limiter la pratique à 3 sports.
-
Apprentissage
d’un
répertoire
d’habiletés
sportives
générales
(multi-sport)
et
introduction d’habiletés reliées à une discipline.
-
Développement des qualités physiques grâce aux jeux et introduction d’activités
auxiliaires (échauffement, étirements, hydratation,…etc.)
-
Découverte de la compétition
LISTE DES TACHES :
-
Entraînement à un sport 3x par semaine et d’autres activités sportives 3x par
semaine.
-
Identification du talent sportif.
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55
D. STADE 4 : S’entraîner à s’entraîner : garçons 12-16, filles
11-15
Les âges qui définissent ce stade pour les garçons et les filles sont fondés sur le début et
la fin de la poussée de croissance, qui se situe habituellement de 11 à 15 ans chez les
filles et de 12 à 16 ans chez les garçons.
•
Objectif
Développement des qualités physiques fondamentales et développement consolidation des habiletés spécifiques au sport
-
Ce stade offre des moments opportuns pour développer l’endurance aérobie, la
force et la vitesse. Il s’agit d’une période d’adaptation accélérée pour ces
composantes physiques.
-
L’entraînement vise à développer et à consolider les habiletés sportives de base et
la tactique élémentaire.
-
Lors des compétitions, l’athlète cherche à gagner. Cependant, l’accent porte
essentiellement sur l’application, dans ce contexte, de ce que nous avons appris à
l’entraînement.
•
Liste de tâches
-
Accorder une importance prioritaire à l’entraînement de l’endurance aérobie à
l’amorce de la poussée rapide soudaine de croissance tout en poursuivant le
développement des habiletés sportives, de la force, de la vitesse et de la
flexibilité.
-
Mettre l’accent sur l’entraînement de la flexibilité afin de tenir compte de la
croissance accélérée des os, des tendons, des ligaments et des muscles.
-
Être sensible aux deux périodes d’adaptation accélérée à l’entraînement de la
force pour les filles : la première se produit immédiatement après la poussée de
croissance rapide soudaine et la seconde, dès l’apparition des premières règles.
Les garçons ne connaissent qu’une seule période favorable au développement de
la force et elle débute 12 à 18 mois après la poussée rapide soudaine de
croissance.
-
Apprendre à faire face aux demandes physiques et mentales de la compétition.
-
La participation à trop de compétitions fait perdre des occasions d’entraînement
constructives; de même, le manque de compétitions entrave la pratique des
habiletés techniques et tactiques et de la prise de décisions dans le contexte
compétitif réel.
-
Identifier le talent pour aider les athlètes à se concentrer sur deux sports.
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56
-
Utiliser la périodisation simple ou double comme cadre privilégié de préparation
optimale à la performance sportive.
-
À l’entraînement, créer des conditions se rapprochant de la réalité compétitive
sous forme d’exercices et de jeux d’opposition confrontation et de match
laboratoire.
A COMPRENDRE POUR LE STADE 4
OBJECTIFS : Consolidation des techniques spécifiques au sport
-
Choix d’1 ou 2 sports spécifiques. (Hiver – Eté)
-
Développement et renforcement des habiletés sportives spécifiques au sport :
Technique, tactique élémentaire.
-
Développement privilégié des qualités physiques suivantes : l’endurance au début du
pic, la vitesse et la souplesse pendant le pic, la force en fin de pic.
-
Apprentissage des techniques de la préparation physique.
LISTE DES TACHES :
-
Intégrer le développement des qualités mentales, cognitives et émotionnelles au
programme sportif.
-
Entraînement propre au sport 6 à 9x par semaine, englobant les activités physiques
et sportives complémentaires.
-
Jeux-confrontation à l’entraînement.
-
La compétition comme entraînement.
-
Sélection du talent sportif.
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E. STADE 5 : S’entraîner à la compétition : garçons 16 à +,
filles 15 à +
Selon le sport, chez les filles de 15 à 21 ans et plus et chez les garçons, de 16 à 23 ans
et plus, c’est à ce stade que les choses deviennent sérieuses. Les jeunes peuvent soit
choisir de se spécialiser dans un sport et emprunter la voie de la poursuite de
l’excellence, soit continuer à participer à titre récréatif/participatif et entrer ainsi dans le
stade Vie active (voir ci-après, Stade 7). Dans la voie de la poursuite de l’excellence,
l’entraînement à volume et à intensité élevés commence à s’étendre sur toute l’année.
•
Objectif
Développement des qualités physiques fondamentales de façon optimale et
apprentissage de l’art de performer en compétition
-
Optimiser la préparation physique, l’entraînement individualisé des habiletés
sportives selon le poste occupé et la performance sportive.
-
Tous les objectifs du stade «S’entraîner à s’entraîner» doivent être atteints avant
de passer au stade «S’entraîner à la compétition»
•
Liste de tâches
-
L’entraînement à intensité élevée, échelonné sur l’année, est relié étroitement à la
discipline sportive.
-
S’assurer à l’entraînement de l’application efficace des habiletés sportives dans
des conditions variées et diversifiées se rapprochant des conditions réelles de la
compétition.
-
La préparation optimale à la performance sportive est caractérisée par la
reproduction de conditions d’entraînement adaptées à la compétition.
-
Les programmes de préparation physique, de récupération, de préparation
psychologique et de développement technique doivent être taillés sur mesure en
fonction de l’athlète.
-
Privilégier une préparation individuelle tenant compte des forces et des carences
de chaque athlète.
-
Choisir un sport.
A COMPRENDRE POUR LE STADE 5
OBJECTIFS : Apprentissage de l’art de performer en compétition
-
Choix d’un sport spécifique et d’un poste de jeu.
-
Développement et renforcement des habiletés sportives spécifiques au poste :
Technique, tactique spécifiques. Individualisation.
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-
Développement
privilégié
des
qualités
physiques
spécifique
à
la
discipline.
Individualisation.
-
Ce stade ne commence qu’après accomplissement complet du stade 4.
LISTE DES TACHES :
-
Intégrer le développement des qualités mentales, cognitives et émotionnelles dans un
contexte de compétition.
-
Entraînement propre au sport 9 à 12x par semaine, associé à des activités sportives
de compensation.
-
Compétitions avec des objectifs
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F. STADE 6 : S’entraîner à gagner : garçons 19 ans et +,
filles 18 ans et +
Chez les garçons de 19 ans et plus et les femmes de 18 ans et plus, les athlètes d’élite
dépistés amorcent un stade visant l’excellence internationale. L’intensité à l’entraînement
doit refléter les exigences de la compétition à ce niveau de rayonnement afin de pouvoir
aspirer à la victoire sur la scène internationale. À ce stade, les athlètes de calibre mondial
ont besoin de méthodes d’entraînement, d’équipement et d’installations sportives de
calibre mondial qui satisfont aux exigences du sport et à leurs besoins.
•
Objectif
Atteinte du podium
-
Développer les facteurs de performance physique, technique, tactique et
psychologique, à la limite des capacités de performance de l’athlète.
-
“S’entraîner à gagner” est le stade final de la préparation athlétique du
compétiteur.
-
Tous les facteurs physiques, techniques, tactiques (y compris les habiletés de
prise de décisions), mentaux et personnels de l’athlète ainsi que les aspects
relatifs au mode de vie sont bien ancrés et l’entraînement vise à maximiser la
performance sportive.
-
Les performances réalisées par des athlètes de niveau mondial, requièrent un
équipement de qualité adapté aux besoins de l’athlète et de la compétition.
•
Liste de tâches
-
Entraîner les athlètes afin qu’ils atteignent leur sommet de performance à un ou
des moment(s) déterminé(s) de l’année.
-
S’assurer que la préparation repose sur un entraînement à haute intensité et à
volume relativement élevé.
-
Prévoir des pauses préventives fréquentes afin d’éviter un épuisement physique
ou mental.
A COMPRENDRE POUR LE STADE 6
OBJECTIFS : Atteinte du podium
-
Le mode de vie de l’athlète vise à la performance maximale.
-
Développement des qualités physiques, techniques et tactiques aux limites des
capacités de l’athlète.
-
Comportement professionnel de l’athlète mais aussi de sa structure d’entraînement :
Encadrement, infrastructures, fédération,…etc.
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LISTE DES TACHES :
-
Périodisation : Choix d’1 ou 2 sommets.
-
Qualités mentales, cognitives et émotionnelles en compétition.
-
Entraînement propre au sport 9 à 15x par semaine.
-
L’objectif est la compétition
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G. STADE 7 : Vie active
•
Objectif
Transition harmonieuse entre la carrière compétitive de l’athlète et la pratique
de l’activité physique et du sport pendant toute la vie
-
Ce stade peut être amorcé à tout âge
-
Les jeunes participants/athlètes peuvent entrer dans ce stade à tout âge.
-
Si les enfants ont bien été initiés à l’activité physique et au sport grâce aux
programmes des trois premiers stades (Enfant actif, S’amuser grâce au sport et
Apprendre à s’entraîner), ils posséderont le savoir-faire physique et la confiance
en soi pour mener une vie active. Ils pourront pratiquer n’importe quel sport qu’ils
aiment.
Ils
peuvent
décider
de
continuer
dans
leur
sport
au
niveau
récréatif/participatif, ou bien ils peuvent s’engager dans le sport en tant
qu’officiel, entraîneur ou administrateur bénévole.
Une expérience sportive positive est essentielle pour retenir les athlètes au sein du
système sportif lorsqu’ils ont quitté la compétition.
A COMPRENDRE POUR LE STADE 7
OBJECTIFS : Pratiquer du sport toute sa vie et permettre au sportif de :
-
Au cours des 6 premiers stades, pouvoir passer d’un sport à l’autre sans difficulté.
-
Après l’arrêt du sport de compétition, pouvoir pratiquer une activité récréative.
-
Après sa retraite du monde de la compétition, rester dans le monde sportif pour
transmettre son savoir. (Entraîneur, officiel, dirigeant,…etc.)
LISTE DES TACHES : Pratiquer au moins 60 minutes d’activité modérée ou 30 minutes
d’activité intense par jour pour les adultes.
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7. Etat des lieux
Les remarques qui suivent sont des remarques générales qui ont été posées au Canada.
Au regard des éléments exposés, ne peut-on pas aussi se poser des questions sur :
•
Les lacunes possibles ?
-
Les athlètes en développement participent à trop de compétitions et ne s’entraînent
pas suffisamment ;
-
Les programmes d’entraînement (et de compétition) pour adultes sont appliqués aux
athlètes en développement ;
-
La distinction entre athlète masculin et athlètes féminins n’est pas prise en compte
dans les méthodes d’entraînement ;
-
La préparation est axée sur le résultat à court terme – la victoire, la performance – et
non sur le processus de développement ;
-
La planification de l’entraînement et des
compétitions
est fondée sur l’âge
chronologique plutôt que sur le stade de développement ;
-
La majorité des entraîneurs ne tirent pas parti des périodes critiques d’adaptation
accélérée à l’entraînement ;
-
Les déterminants de la condition motrice et les habiletés sportives fondamentales ne
sont pas enseignés de manière adéquate ;
-
Les entraîneurs les plus compétents travaillent dans le sport de haut niveau et des
bénévoles œuvrent auprès des athlètes en développement, alors que des entraîneurs
qualifiés seraient nécessaires à ce niveau également ;
-
Les parents ne connaissent pas les stades de développement de l’enfant ;
-
Dans la plupart des sports, le système de compétition entrave le développement des
athlètes ;
-
Il n’existe pas de système d’identification du talent ;
-
Il n’y a pas de cohésion entre les programmes scolaires d’éducation physique, les
programmes récréatifs communautaires et les programmes de compétition de haut
niveau ;
-
Les sports préconisent une spécialisation trop hâtive dans le but d’attirer et de retenir
les participants.
•
Les conséquences possibles ?
-
Les déterminants de la condition motrice sont déficients ;
-
Le développement des habiletés sportives est incomplet ;
-
Il y a des carences au niveau de la condition physique ;
-
Des patrons moteurs erronés apparaissent à cause d’une participation excessive à des
compétitions axées uniquement sur la victoire ou la performance ;
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-
Le sous-entraînement se traduit par des savoir-faire moteurs mal utilisés et peu
raffinés ;
-
Les athlètes féminines ne réalisent pas leur plein potentiel en raison de programmes
inadaptés ;
-
Les enfants ne s’amusent pas lorsqu’ils participent à des programmes conçus pour les
adultes ;
-
Le manque d’harmonisation des programmes du milieu étudiant et des fédérations
sportives se traduit par des athlètes sollicités à outrance ;
-
La haute performance fluctue à cause de l’absence de dépistage du talent sportif et
d’un programme intégré favorisant le développement de l’athlète ;
-
Les athlètes n’atteignent ni leur plein potentiel ni leur niveau de performance
optimale.
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8. Conclusions générales
C’est une partie à réaliser par chaque membre responsable dans un club. En fonction de
sa place, de son rôle, on peut se demander ce qu’il peut apporter à la structure.
Suis-je dans cette démarche vers le long terme ?
Quelle plus-value est-ce que j’ai ?
Que puis-je changer / améliorer ?
Quels sont les interactions nécessaires et avec qui ?
Est-ce que le cadre de fonctionnement de l’organisation à laquelle j’appartiens me
permet de tendre vers un objectif de développement de l’athlète ?
…
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