L`Echo - SETCa Liège

Transcription

L`Echo - SETCa Liège
16
L’ECHO MArDI 10 SEPtEMBrE 2013
Entreprises
ArcelorMittal ne fait aucune
concession aux travailleurs
ArcelorMittal a indiqué hier aux
syndicats et à l’exécutif wallon
qu’il s’en tenait à son plan de
maintien de 6 lignes et de mises
sous cocon, sans coût, du reste.
Le groupe accepte de contribuer
à la relance du bassin liégeois.
ler dans le temps les investissements
à faire pour remettre l’outil aux
normes environnementales et de
prolonger le permis de la cokerie.
Volonté de discuter
Le groupe a précisé hier, lors de la
réunion, que le dossier de la fermeture définitive du chaud est bien
clos. Plus question donc pour les travailleurs de rêver à un hypothétique
retour de la sidérurgie intégrée en
bord de Meuse à Liège. «Nous avons
eu une réunion qui ne m’a pas surpris.
J’espère que la direction d’ArcelorMittal
acceptera d’élargir le périmètre de ces
propositions et viendra avec un plan industriel solide. Il y a chez chacune des
parties, la volonté de discuter», nous a
déclaré Francis Gomez, président de
la FGtB-Métal de Liège. «La direction
d’ArcelorMittal a indiqué qu’elle entend
rester dans le cadre des 12 points qui
sont actuellement sur la table,
mais il ne devrait pas y avoir de
tabou. À partir du moment où
le groupe accepte de négocier, c’est qu’il est disposé à
donner la possibilité aux
syndicats de proposer
autre chose que ce qu’il
y a sur la table», renchérit Jordan Atanasov, secrétaire régional
de la CSC-Metea LiègeHuy-Waremme.
Les syndicats souhaitent le maintien en activité des 12 lignes, ou à
tout le moins, l’assurance
d’une maintenance active des lignes qui seront
mises sous cocon pour
permettre leur relance en
cas de reprise de la
conjoncture. Ils soutiennent qu’une mise sous cocon sans coût équivaut à
leur mise à mort. «Ce sera difficile
de relancer un outil qui n’est plus entretenu», analyse-t-on.
La région wallonne se rend
PHILIPPE LAWSON
La haute direction d’ArcelorMittal
(le CEO des aciers plats carbone du
groupe, robrecht Himpe; Geert Van
Poelvoorde, responsable des aciers
plats carbone en Europe et Henri
Blaffart, DrH du groupe), les syndicats du groupe et le gouvernement
wallon ont tenu hier à Namur leur
première réunion tripartite dans le
but de trouver un accord global sur
la fermeture des outils du groupe à
Liège. D’après les premiers échos, la
tâche risque d’être difficile pour les
négociateurs wallons, car dès hier,
les dirigeants d’ArcelorMittal ont fait
comprendre à leurs interlocuteurs
qu’ils n’entendaient pas aller au delà
des propositions qui sont actuellement sur la table. Celles-ci forment
le corps d’un texte comportant 12
points: engagement du groupe sur
5 ans, maintien des deux lignes de
galvanisation avec mise sous cocon
de la 4 et production assurée pour la
5, confirmation du centre de recherche à Liège, collaboration entre
la région wallonne et ArcelorMittal
pour l’assainissement des sites, investissements de 138 millions d’euros notamment dans la technologie
de dépôt sous vide (JVD), etc.
Un geste pour Oxbow
Dans ses propositions améliorées, le
groupe s’engage à maintenir en activité 6 des 12 lignes du froid, les autres seront mises sous cocon, mais
sans coût. Il est également question
de la cession de la cokerie à un partenaire, à savoir l’Américain Oxbow
Mining. Mais ArcelorMittal demande aux autorités wallonnes de
faire un geste. Le but est de permettre au repreneur de la cokerie d’éta-
BANQUES
Le ministre Marcourt: «le dossier est complexe». © BELGA
JUDICIAIRE
Monte Paschi
augmente son
capital
Banca Monte dei Paschi di Siena
aura besoin de 2,5 milliards d'euros de capitaux frais pour redresser sa situation financière, soit une
augmentation de capital deux fois
plus importante qu'initialement
prévu et qui, en cas d'échec,
condamnerait la banque toscane
à la nationalisation.
La troisième banque italienne a
fait savoir que son conseil d'administration examinerait le 24 septembre de nouvelles mesures de
restructuration destinées à obtenir
le feu vert de la Commission européenne aux aides publiques de 4,1
milliards d'euros reçues cette année.
TÉLÉPHONIE
Le directeur financier de KPN,
Eric Hageman, a décidé de
quitter ses fonctions «pour raisons personnelles». A un moment délicat pour l’entreprise,
aux prises avec une OPA de Carlos Slim.
L'homme d'affaires allemand
Thomas Middelhoff, ex-patron
de Bertelsmann et du groupe
de distribution Arcandor, a été
condamné à verser 3,4 millions
d'euros de dommages à l'administrateur judiciaire de celui-ci.
TELEPHONIE
La Commission
présente son
«paquet télécoms»
La Commission européenne présentera mercredi un «paquet télécoms», ensemble de propositions
législatives pour renforcer la compétitivité de l'Europe dans le secteur, dont l'une des mesures
phares vise à faire disparaître les
coûts du «roaming», les appels
passés depuis son portable quand
on est à l'étranger.
La commissaire européenne chargée des Nouvelles technologies,
Neelie Kroes, qui pilote ce dossier,
prépare le terrain depuis de nombreux mois en insistant sur la nécessité d'agir avant qu'il ne soit
trop tard pour que l'Europe se
hisse au premier rang mondial de
l'économie numérique.
également compte de la difficulté de
la tâche. «Le dossier est complexe, ArcelorMittal nous a exposé l’évolution du
dossier depuis 6 mois et les concessions
qu’il a déjà faites. Tout le monde a fait
part de sa volonté de négocier dans le
respect de l’autre», concède JeanClaude Marcourt (PS), ministre wallon de l’Économie (photo).
Deux groupes de travail
Sollicitée par nos soins, la direction
d’ArcelorMittal nous a indiqué hier
qu’elle ne souhaite pas faire de commentaire et qu’elle s’en tient au communiqué diffusé à l’issue de la réunion. Le texte indique que les négociations vont désormais se
poursuivre au sein de deux groupes
de travail qui se réuniront en parallèle.
Une première rencontre est prévue aujourd’hui à Liège, au cours de
laquelle direction et syndicats d’ArcelorMittal-Liège examineront le volet social de la fermeture des outils
du froid. Le plan initial devrait se solder par la perte de 1.300 emplois.
Mais la cession de la cokerie pourrait
déboucher sur la sauvegarde d’au
moins 250 postes de travail.
Par ailleurs, le maintien en activité de certains outils supplémentaires pourrait sauver une centaine
d’emplois.
Une autre réunion est prévue
mercredi à Namur, où seront débattus les différents points du nouveau
plan industriel du groupe.
ArcelorMittal a aussi accepté hier
une demande des organisations
syndicales: contribuer à la relance
du bassin sidérurgique de Liège
dans le cadre d’un plan pour Liège.
Cette sollicitation des représentants
des travailleurs avait déjà été validée
vendredi par le gouvernement wallon. «La restructuration que nous impose ArcelorMittal va entraîner la perte
de plusieurs centaines d’emplois, il faut
donc un plan de relance avec des
moyens conséquents», martèle Egidio
Di Panfilo, secrétaire général du
Setca Liège.
Carl Icahn jette l’éponge
dans le rachat de Dell
Carl Icahn renonce à combattre le
plan de reprise du fabricant
informatique américain Dell par
son patron et cofondateur
Michael Dell.
C’est dans un courrier adressé à ses
actionnaires que le milliardaire
américain Carl Icahn a annoncé
qu’il jetait l’éponge dans le combat
qui l’opposait à Michael Dell pour la
reprise de la société informatique
du même nom.
Michael Dell tente depuis plusieurs mois de convaincre les autres
actionnaires de le laisser racheter
l’entièreté du groupe. Mais Carl
Icahn s’opposait au projet, jugeant
le prix proposé par Michael Dell insuffisant. récemment, le PDG-fondateur a relevé son offre. «Je continue
à croire que le prix payé par Michael
Dell et le fonds Silver Lake pour racheter l’entreprise sous-estime fortement
son prix. Dell paie environ 70% de
moins que le sommet de l’action de
42,38 dollars et empêche les actionnaires de toucher les fruits du potentiel
que recèle Dell», argumente Carl
Icahn.
toutefois, «en réaction au changement de date permettant aux actionnaires de se prononcer sur la proposition de Michael Dell le 12 septembre et
de l’augmentation de l’offre de Michael
Dell, nous avons conclu qu’il nous serait
presque impossible de gagner la bataille le 12 septembre».
Carl Icahn a donc décidé de ne
pas effectuer d’efforts supplémentaires pour tenter de faire échouer la
proposition Michael Dell. «Nous
nous y opposions toujours, et nous allons prendre des mesures pour faire valoir nos droits», affirme toutefois l’investisseur dit «activiste».
Le salon de Francf
Michael Dell tente actuellement
de convaincre les autres actionnaires de le laisser racheter le
groupe pour l’adapter plus sereinement à la crise du marché des PC,
qui a encore fait plonger son bénéfice net de 72% au dernier trimestre.
Les actionnaires doivent se prononcer sur ce projet de 24,75 milliards de dollars lors d’une autre assemblée générale, exceptionnelle
celle-là, qui a déjà été reportée trois
fois et doit désormais se tenir le 12
septembre.
Carl Icahn était la figure de proue
des opposants au rachat par le PDG.
Il espérait faire rejeter le projet et
réussir ensuite à renverser la direc-
«Je continue à croire
que le prix payé par
Michael Dell sousestime fortement la
valeur de Dell.»
CARL ICAHN
ACTIONNAIRE DE DELL
tion actuelle pour mettre en place
un autre plan: il militait pour que
Dell reste coté en Bourse, qu’il s’endette et puise dans ses liquidités
pour financer un gigantesque rachat d’actions.
Au 5 août, dernier pointage
rendu public par le groupe, Michael
Dell détenait 13,9% du capital. Carl
Icahn pointait pour sa part à 8,9%,
mais arrivait à 12,87% en ajoutant les
titres de son allié, le fonds SoutheasAFP
tern Asset Management.
Guerre des petits 4x4 allemands: le GLA de Mercedes doit marcher sur les pla
Les marques vont présenter en
Allemagne de nouveaux modèles pour tenter de relancer
leurs ventes sur un marché européen en pleine déprime.
FRÉDÉRIC THERIN
À MUNICH
Les apparences sont parfois trompeuses. Pour son 65ème anniversaire, le Salon automobile de Francfort, qui ouvre ses portes demain,
devrait ressembler aux éditions précédentes. Les hôtesses continueront
de prendre la pose devant les nouveaux modèles briqués pendant des
heures et les commerciaux vanteront les qualités de leurs coupés et
de leurs berlines qui seront «mitraillés» sous tous les angles par les photographes. Mais méfiez-vous des
sourires de façade…
Les constructeurs présents en Allemagne n’ont en effet pas beaucoup de raison d’avoir le moral en ce
moment. Les ventes de voitures en
Europe devraient enregistrer en
2013 leur sixième baisse annuelle
consécutive. Sur les six premiers
mois de l’exercice en cours, le marché automobile sur le Vieux Continent a encore fléchi de 6,6%, à 6,2
millions de voitures.
Certaines marques de luxe et tout
particulièrement les fabricants allemands comme BMW, Audi et Mercedes s’en tirent plutôt bien mais les
«généralistes» comme PSA ou renault continuent de s’enfoncer dans
un bourbier qui ne devrait pas sécher rapidement.
Si l’agence Moody’s prévoit une
hausse des ventes de 3% dès l’année
prochaine, le cabinet Alix Partners
pense en effet que la reprise ne devrait pas se matérialiser avant…
2019. Une telle éventualité pousserait les constructeurs à poursuivre
leurs restructurations. Le temps
presse. 58% des 100 plus grosses
usines automobiles en Europe ne
parviendront pas cette année à tourner à plus de 75% de leurs capacités
or ce chiffre représente le seuil audelà duquel un site est rentable.
Le propriétaire du Cr
ne veut plus de la Bou
Philippe Lhomme songe à retirer
de la Bourse la holding Deficom,
qui détient notamment le célèbre cabaret parisien. Trop peu de
flottant et une liquidité quasiinexistante l’explique.
Après Iris, Duvel, CNP, Omega
Pharma, le holding bruxellois Deficom de Philippe Lhomme sera-t-elle
la prochaine société à sortir de la
Bourse de Bruxelles?
Holding actif dans la communication, Deficom est notamment propriétaire du légendaire temple parisien du «nu chic» Crazy Horse.
Son patron, qui possède actuellement 96,5% du capital de Deficom,
serait ainsi sur le point de lancer
l’opération de retrait de la cote. Le
conseil d’administration de Deficom devrait proposer entre 7,5 et
10,5 euros par action pour les 3,5%
du capital qui ne sont pas encore entre les mains de Philippe Lhomme.
A titre comparatif, depuis le début
de l’année, les actions Deficom
s’échangent à plus ou moins 9,5 euros l’action.
Dans un communiqué diffusé à
la fin août, Deficom explique que
«l’action Deficom connaît très peu
de mouvements». Il a dont été autorisé par le conseil d’administration
«à acquérir des actions propres de la
société, par voie d’achat ou
d’échange, dans une fourchette allant de 7,50€ à 10,50€ par action».
Le titre est lui suspendu en
Bourse depuis le mois de juillet.
Depuis l’augmentation de capital
de Deficom qui lui a permis de rassembler au sein de Deficom ses différentes participations, Lhomme dé-
Avec 3,5% de flottant
et un volume quasi nul,
la cotation n’a plus
beaucoup de sens.
Le temple du nu chic parisien, le Crazy Ho