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Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized WDP133 French Documents de synthèse de la Banque mondiale Laisser les filles s instruire Des solutions prometteuses au niveau du cycle primaire et du cycle secondaire Barbara Herz K. Subbarao Masooma Habib Laura Raney FILE COPY FI Jn1B1 Documents de synthèse de la Banque mondiale Laisser les filles ' e* s instruire Des solutions prometteuses au niveau du cycle primaire et du cycle secondaire Barbara Herz K. Subbarao Masooma Habib Laura Raney The World Bank Washington, D.C. - lv - REMERCIEMENTS Les auteurs tiennent à exprimer leurs remerciements pour la contribution importante que leur ont apporté T. Paul Schultz (en particulier pour le Chapitre 2) et Rosemary Bellew et Elisabeth King (en particulier pour le Chapitre 4). Adriaan Verspoor, Alan Berg, Joan Claffey, Ruth Kagia, Douglas Keare, Shahid Khandker, Mubina Kirmani, Catherine Kleynhoff, Kathryn Johnston, Marlaine Lockheed, John Middleton, Andrew Rogerson, Thomas Schmidt, Roger Slade, James Socknat, Maurizia Tovo et Carolyn Winter ont également fait des suggestions appréciées. Benjamin Patterson s'est occupé du traitement des données et de la présentation de tous les figures et tableaux, et il a rédigé les notes techniques sur l'origine des données. John De New a fourni des conseils techniques pour la récupération des données et l'analyse statistique. Audrey Sloan a été chargée de la mise en forme du rapport. Ann Hamilton a dirigé et conseillé l'entreprise. Les lecteurs que cela intéresse pourront consulter Women's Education in Developing Countries: A Review of Barriers. Benefits and Policy par Elisabeth M. King et M. Anne Hill (directeurs de publication), qui sera publié sous peu par la Banque mondiale. Les auteurs apprécient également le concours financier que leur a fourni le Ministère norvégien de la coopération pour le développement. AVANT-PROPOS En 1987, la Banque mondiale a lancé une initiative spéciale et appuyée en vue de promouvoir la participation des femmes au développement par le biais de ses travaux d'analyse et de ses opérations de prêt. Toutes les entreprises à long terme de la Banque mondiale sont décidées en fonction de la contribution qu'elles peuvent apporter à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté. Le Programme de promotion du rôle des femmes dans le développement de la Banque n'y fait pas exception. Les programmes d'action qui visent à élargir l'éventail des possibilités qui s'offrent aux femmes, et en particulier à augmenter leur productivité et leurs revenus, permettent d'améliorer leur bien-être et contribuent à accroître les performances économiques, à faire reculer la pauvreté et améliorer les conditions de vie de la famille. A terme, ils contribuent aussi à ralentir la croissance démographique et à assurèr la sauvegarde de l'environnement. Comme les facteurs sociaux et culturels influent sur la productivité économique des femmes, il faut un effort délibéré et réfléchi pour faire participer plus effectivement les femmes au processus de développement. La Banque estime que cinq domaines devraient être prioritaires: l'éducation, l'hygiène de la reproduction, l'agriculture, l'entreprise privée et le travail rémunéré. La Division Rôle de la femme dans le développement prépare une série de rapports sur les mesures qui permettraient d'améliorer les possibilités offertes aux femmes dans certains secteurs. Ce document sur l'éducation en fait partie. Il a pour but non seulement de guider l'action de la Banque mondiale, mais aussi d'aider les responsables de tous ordres au sein des gouvernements, d'autres organismes de développement, des organisations non gouvernementales ou d'autres institutions à élaborer de meilleures stratégies pour aider les femmes. La série de rapports complète d'autres activités de la Division Rôle de la femme dans le développement et d'autres services de la Banque - notamment les évaluations par pays, les évaluations de projets et les études sur la pauvreté et la productivité des femmes -qui visent également à aider les femmes de façon plus pragmatique et plus efficace. Ann 0. Hamilton Directeur Département de la population et des ressources humaines - vii - TABLE DES MATIERES RESUME ............................................ xii xii xiii xiv xvii .............................. Les coùts .......... Les avantages ..................................... Solutions prometteuses ................................ Politiques d'éducation ................................ Créer un « cercle vertueux » ............................ L'expérience de la Banque mondiale .xviii Plan de ce document ................................. Chapitre 1. Chapitre 2. Chapitre 3. 1 ...... 1 4 LES AVANTAGES DE LA SCOLARISATION DES FILLES 13 ..... La rentabilité économique privée de la scolarisation des filles ... Rentabilité sociale de la scolarisation des filles ................. Education de la mère et santé de l'enfant ................... .......... Education de la mère et apprentissage de l'enfant .... Scolarisation des filles et taille de la famille ................. Le paradoxe de l'éducation des femmes ..................... 13 21 22 24 25 28 CONTRAINTES QUI AFFECTENT LA SCOLARISATION DES FILLES 29 La décision des parents: le pour et le contre .29 Les coûts de la scolarisation .30 Coûts directs de la scolarisation .30 Coûts d'opportunité de la scolarisation .30 Contraintes dues aux traditions .33 Eloignement de l'école .34 Installations séparées .34 Des enseignantes .34 Les programmes d'études et la qualité des écoles .34 La santé et la nutrition des filles, préocupations de second ordre .36 Faible rentabilité économique .36 Nature et gravité des contraintes selon les pays .37 Chapitre 4. xviii EVOLUTION DES EFFECTIFS ET EGALITE DES SEXES EN MATIERE D'EDUCATION ........................ L'évolution des effectifs masculins et féminins ................. Les progrès de la scolarisation et la croissance économique ... Pages xi SOLUTIONS PROMETTEUSES POUR ACCROITRE LA SCOLARISATION DES FILLES .38 Conceptualiser et tester diverses stratégies .38 Un cadre permettant d'accroître l'éducation des filles .42 - viii - A la base: implanter les écoles à proximité du domicile des élèves . .. . 43 . . 43 45 . 48 . . 48 49 . . S1 51 . . . . 51 54 54 55 . . . 57 60 61 . . . 65 65 67 ............................................. 69 Accroitre le nombre d'établissements scolaires ...... . . . . . . . . Réduire la distance qui sépare de l'école ...... . . . . . . . . . . . . Des mesures visant à mobiliser les parents et à réduire le coût pour les familles ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Campagnes de sensibilisation, mobilisation de la communauté et scolarité obligatoire ....... . . . . . . . . . . . . . Réduire le coût direct de la scolarisation ...... . . . . . . . . . . . . Mesures spéciales d'incitation et bourses d'études à l'intention des filles .5.1....... . . . . . .. . . . . . . . . . .. . Améliorer la qualité de l'enseignement ....... . . . . . . . . . . . . . . Proposer des programmes, des manuels scolaires et un enseignement de base adaptés ....... . . . . . . . . . . . . . Fournir des installations pour les filles ....... . . . . . . . . . . . . Accroître le nombre d'écoles de filles ....... . . . . . . . . . . . . . Recruter davantage d'enseignantes ....... . . . . . . . . . . . . . . . Réduire le coût d'opportunité: alléger les travaux domestiques assurés par les filles ....... . . . . . . . . . . . . . . Améliorer la santé et la nutrition des filles ....... . . .... .. . ... .. Instituer des « approches globales »: tirer les leçons des projets ..... Les investissements de la Banque en vue d'améliorer le taux de scolarisation des filles ....... . . . . . . . . . . . . . . . Les progrès accomplis ......... .. . . . . .. . . . .. . . . . .. . Conclusions ...................................... Bibliographie Appendices et annexes Pages Tableau I de l'Appendice: Résultats des actions soutenues par la Banque mondiale en vue d'améliorer l'éducation des filles .......... .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . Tableau 2 de l'Appendice: Projets récents ou en cours soutenus par la Banque mondiale pour améliorer l'éducation des femmes .......... . .. . .. . .. . . .. . . .. . .. . Annexe A. Notes techniques et tableaux statistiques .85 Tableau A-I. Taux de scolarisation dans l'enseignement primaire Tableau A-2. Taux de scolarisation dans l'enseignement secondaire .88 Tableau A-3. Pourcentage de filles pour 100 garçons dans l'enseignement primaire et secondaire .90 Tableau A-4. Dépenses publiques consacrées à l'éducation .92 Tableau A-5. Revenu national brut par habitant .94 Annexe B. Part des filles dans les effectifs primaires et secondaires: série chronologique .96 Annexe C. Matrices .98 . 79 . 82 86 - x- Tableaux Pae Tableau 1.1 Matrice de transition indiquant les changements dans les taux de scolarisation secondaire et les ratios . filles/garçons, entre 1965 et 1987 ...... . . . . . . . . . . . . . . . . Tableau 1.2 Augmentation des effectifs et égalité des sexes (de 1965 à 1987) au niveau du secondaire Répartition des « meilleurs », des « bons » et des « moins bons » en fonction du niveau de revenu, de . . la croissance du revenu et des dépenses d'éducation .i.l... . . . . Tableau 2.1: Rentabilité de la scolarisation, par sexe et par niveau d'études: 1959-85 ....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tableau 2.2: Taux de rentabilité partielle sociale et privée de . l'éducation, par niveau d'études ....... . . . . . . . . . . . . . . . . ....... . .. Tableau 3.1: Obstacles à la fréquentation scolaire des filles ...... . . . Tableau 4.1: Obstacles à la scolarisation des filles et . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . solutions possibles ........ ...... . .. Tableau 4.2 :Bilan des projets d'éducation soutenus par la Banque ..... . 8 15 21 30 44 66 Figures Figure 1.1: Progrès de la scolarisation dans les régions, . .. . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . 1965 et 1987 .i........ par sexe achevées d'études d'années Figure 1.2: Nombre ....... . . . . . . . . . . . . . pays) (1960 à 1980, pour certains Figure 1.3: Taux de scolarisation moyens et parité des sexes, 1987 ..... . . . . . Figure 1.4: Revenu par habitant et taux de scolarisation primaire et secondaire, 1987 ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . filles dans le taux de scolarisation primaire des Figure 1.5: Part Pays classés en fonction du revenu par habitant, 1987 ......................................... Figure 1.6: Part des filles dans les taux de scolarisation secondaire Pays classés en fonction du revenu par habitant, 1987 . Figure 2.1: Sensibilité des taux de rentabilité à différentes méthodologies, données recueillies pour l'Asie et l'Amérique latine ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . d'instruction des femmes influe sur niveau Figure 2.2: Le l'indice synthétique de fécondité et sur la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . fécondité souhaitée ........ Figure 2.3: Fécondité et planning familial dans les pays classés en fonction du taux de scolarisation des femmes ..... . . . . . . Figure 4.2: Proportion d'enseignantes et ratio filles/garçons dans les écoles secondaires ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 1 .. . . . . . . 3 3 . . . . 5 . 6 6 . . . . 16 . . . . 26 . . . . 27 . . . . 56 Encadrés Page Encadré 1.1 Encadré 2.1i Abandon des études et faible niveau des filles. ................. Législation « protectrice » et égalité devant l'emploi. ..................................... Encadré 2.2 Rentabilité de la scolarisation, perspectives d'emploi et comportements sociaux. ..................... Encadré 2.3 Telle mère, telle fille?9 . ................................ Encadré 3.1 Les fillettes d'âge scolaire et le marché du travail au Pérou. ..................................... Encadré 3.2 Les soeurs aînées s'occupent des plus petits. .................. Encadré 3.3 Contraintes qui entravent la scolarisation des filles au Pakistan. .............................. Encadré 3.4 Causes et conséquences des moins bons résultats scolaires des filles au niveau primaire. ................... Encadré 4.1 Education des filles :l'offre et la demande. ................... Encadré 4.2 Les effets de l'extension du système éducatif au Pérou. ............ Encadré 4.3 Raccourcir les distances :davantage d'écoles locales et d'internats. .............................. Encadré 4.4 :Les campagnes de sensibilisation pour promouvoir l'éducation des filles . ..... ;. .................... Encadré 4.5 :Accroître le taux de scolarisation l'1expérience de la Chine. ................................... Encadré 4.6 :Les bourses d'études à l'intention des filles des expériences nationales. .......................... Encadré 4.7 :Les écoles de filles au Kenya. ........................... Encadré 4.8 :Stratégies pour accroître le nombre d'enseignantes des expériences nationales. .......................... Encadré 4.9 :Solutions pour résoudre le problème du coût d'opportunité - Résumé de l'expérience de plusieurs pays. .................................. Encadré 4. 10 :Solutions globales pour surmonter les obstacles auxquels se heurtent les filles :l'exemple de projets récents soutenus par la Banque. .................. 2 18 20 24 32 32 33 35 40 43 47 49 50 52 55 58 59 62 -xi - RESUME La rentabilité économique et sociale de la scolarisation de la population féminine est i. importante, et dans l'ensemble probablement plus importante que pour la population masculine. Paradoxalement pourtant, beaucoup de pays investissent moins pour l'éducation des femmes. C'est en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud que l'écart est le plus marqué. Et, si le constat est valable pour tous les âges, il est particulièrement préoccupant au niveau des études secondaires où les avantages de la scolarisation sont les plus importants. Lorsque les pays parviennent au niveau de revenu national brut (RNB) égal à celui ii. enregistré dans la plupart des pays d'Europe ou d'Amérique du Nord, les taux de scolarisation des filles ont progressé et l'écart entre les sexes s'est réduit ou a été comblé. Mais, jusqu'à un niveau de 2.000 dollars de RNB par habitant, l'approche des pays à l'égard de la scolarisation des filles varie énormément. La politique de l'Etat peut avoir une influence importante dans ce domaine. Lorsqu'ils considèrent la question de la scolarisation des filles, les dirigeants d'un pays doivent d'abord comprendre les coûts et avantages précis de l'éducation de cet élément de la population: à savoir qui paie et qui profite. Les avantages économiques de l'éducation profitent en tout premier lieu aux sujets iii. scolarisés: l'instruction accroît la productivité des hommes et des femmes tant au foyer que dans la vie professionnelle. Qu'ils soient salariés ou travailleurs indépendants comme les exploitants agricoles ou les entrepreneurs, les hommes et femmes qui ont fait des études gagnent davantage et ont une plus grande mobilité dans le travail. Certes, les opportunités économiques dépendent d'abord des politiques macroéconomiques, mais l'instruction permet aux individus de tirer plus efficacement parti de ces opportunités. La rentabilité économique de la scolarisation (exprimée en général par l'estimation de l'augmentation en pourcentage du salaire perçu) est la môme pour les femmes et pour les hommes. La scolarisation des filles est même plus rentable du point de vue de la collectivité. Les iv. parents qui sont passés par l'école ont des enfants en meilleure santé et, si le père a une certaine influence sur la santé de ses enfants, la mère en a davantage. Les mères ou les pères qui ont été à l'école auront des enfants plus instruits qu'eux, et l'éducation de la mère a une influence particulière sur l'éducation des filles. La scolarisation des filles permet aussi de ralentir la croissance démographique. Elle offre aux femmes de nouvelles possibilités d'emplois qui entrent en concurrence avec les maternités et les soins aux enfants, de sorte que les femmes ont tendance à opter pour des familles plus petites. Les hommes, qui passent moins de temps avec les enfants, sont moins conscients de cet arbitrage et, lorsque leur situation financière s'améliore, ils préfèrent parfois avoir davantage d'enfants. Donc, en ouvrant les portes de l'école aux filles, un pays se donne les moyens de réduire la pauvreté, d'améliorer la productivité, d'atténuer les pressions démographiques et d'offrir un meilleur avenir à ses enfants. Ces divers avantages justifient un effort de scolarisation des filles plus important que la plupart des pays n'ont accepté de faire jusqu'à présent. Le problème est que cette façon de voir l'éducation des femmes peut paraître nettement v. moins attrayante pour ceux qui décident d'envoyer les enfants à l'école. Même dans les pays où l'éducation est théoriquement obligatoire, la décision de scolariser ou non dépend essentiellement des familles concernées. Les parents comparent les avantages que représente la scolarisation aux avantages que représente la présence de l'enfant à la maison. Compte tenu de l'économique de la pauvreté et des traditions qui prévalent dans la plupart des pays du monde, la scolarisation des garçons peut, du point de vue des parents - mais non de la société -, sembler un investissement valable et la scolarisation des filles un luxe difficilement abordable, ce qui se conçoit. Pour faire mieux comprendre aux parents la - xii - nécessité qu'il y a d'envoyer leurs filles à l'école, les décideurs doivent prendre conscience des coûts et avantages que représente l'éducation pour les parents. Les coûts vi. L'école n'est jamais gratuite et elle est rarement bon marché, même lorsque l'Etat prend la plus grande partie des coûts en charge. C'est aux parents qu'il appartient de payer les dépenses directes telles que les droits de scolarité, les manuels, les vêtements, etc. Ils supportent les coûts d'opportunité puisque les enfants ne sont plus à la maison pour les aider aux tâches ménagères et, dans certains cas, ils doivent également renoncer au salaire que leur rapportaient leurs enfants. En général, les filles participent davantage aux travaux domestiques que les garçons; habituellement, elles vont chercher l'eau et le bois, s'occupent de leurs petits frères et soeurs et aident à préparer les aliments et les repas. Leur aide est parfois cruciale pour la survie d'une famille pauvre parce qu'elle permet aux parents - et en particulier à la mère - d'améliorer le revenu tiré du travail à l'extérieur. Même s'il existe des exceptions, les familles dépendent rarement autant des garçons. Lorsque les plus jeunes tombent malades, ce sont les grandes soeurs, et non les frères qui abandonnent l'école pour prendre soin des petits. A mesure que le revenu familial augmente, la présence des filles à la maison devient moins nécessaire. vii. Comme on manque de données d'information sur les salaires des enfants, la plupart des analyses se basent sur le salaire d'un adulte analphabète pour évaluer le coût d'opportunité du temps passé par un enfant à l'école. Cette méthode est peut-étre raisonnablement précise pour les filles. Mais elle surestime le coût de la scolarisation des garçons puisque les filles remplacent en général mieux leur mère que les garçons leur père. viii. Dans beaucoup de pays, les filles ont aussi parfois besoin d'une protection physique particulière. Dans certaines sociétés traditionnelles, elles doivent faire l'objet d'une surveillance beaucoup plus étroite et porter des vêtements plus couvrants lorsqu'elles sortent de la maison. En général, cela implique des dépenses et, lorsque les impératifs culturels sont nombreux et rigoureux, ces dépenses peuvent être élevées. Comme il est difficile de les chiffrer, on les inclut rarement dans le calcul des coûts de la scolarisation. Le coût total de l'éducation des filles est donc sous-estimé par les analystes et le coût de l'éducation des garçons est peut-être surestimé. Mais, comme les parents ont une idée plus précise de ces coûts, ils en arrivent souvent à la conclusion qu'ils n'ont pas les moyens d'envoyer leurs filles à l'école. Les avantages ix. Pour les parents, les coûts de la scolarisation sont clairs et immédiats, mais dans bien des cas les avantages ne le sont pas. Les parents ne gagnent pas grand chose à scolariser leurs enfants - et, dans certains pays, c'est encore plus vrai pour leurs filles que pour leurs garçons. Les jeunes qui ont fait des études gagnent mieux leur vie que ceux qui n'en n'ont pas fait, mais cela n'aide les parents que si leurs enfants leur remettent une partie de leur salaire ou les aide dans leurs vieux jours. Les parents peuvent nourrir des doutes sur la capacité de leurs filles à obtenir un emploi ou des revenus convenables, parce que la discrimination sévit souvent sur le marché et que les femmes ne peuvent obtenir les ressources dont elles ont besoin pour mener correctement leur exploitation agricole ou leur entreprise. Parfois encore, les parents entretiennent des liens moins étroits avec leurs filles lorsque celles-ci se marient « hors » de leurs familles natales ou si la coutume décourage les parents d'accepter une aide financière de leurs filles. Les principaux bénéficiaires de la scolarisation des filles sont probablement les enfants qu'elles auront - c'est-à-dire les petits-enfants de ceux qui ont payé les études. - xiii - x. Pour beaucoup de parents, la rentabilité de la scolarisation des filles est donc incertaine et éloignée. Pour les garçons, la rentabilité est plus évidente et plus immédiate. C'est pourquoi, les parents ne voient pas l'intérêt de scolariser leurs filles. xi. Un cercle vicieux s'installe: les filles restent à la maison pour aider la famille à vivre au quotidien. Faute d'instruction, elles ne peuvent entrer en compétition avec les garçons sur le plan des salaires lorsqu'elles grandissent. Comme les femmes gagnent moins, ce sont les garçons que l'on va s'efforcer d'envoyer à l'école. Et les filles restent à la maison. Les traditions culturelles reflètent et renforcent parfois les réalités économiques. Solutions prometteuses xii. Au cours des vingt dernières années, certains pays en développement ont commencé à briser ce cercle vicieux en s'efforçant d'élargir l'accès des filles comme des garçons à l'éducation. D'autres pays ont été beaucoup moins énergiques. L'intérêt porté à l'éducation varie énormément et il n'augmente pas toujours avec le RNB par habitant. En Chine, où le RNB par habitant est de 510 dollars, 37 % des filles d'âge scolaire et 50 % des garçons fréquentent les écoles secondaires, pourcentages que l'on retrouve en Bolivie (350 dollars), en Tunisie (1.310 dollars) et en Arabie saoudite (6.200 dollars). A Sri Lanka (330 dollars), aux Philippines (620 dollars) et en Malaisie (1.700 dollars) par contre, la scolarisation secondaire concerne près des deux tiers des garçons et des filles; la Jamaïque (940 dollars) et le Pérou (1.070 dollars) ont presque atteint ce niveau. xiii. Comme ces différences s'expliquent en grande partie par la politique des pouvoirs publics, il est instructif d'examiner les efforts déployés par divers pays. Pour stimuler la demande de scolarisation des filles, les gouvernements ont pris des mesures visant à: * Accroître la rentabilité économique de l'instruction des filles. * Abaisser les coûts de la scolarisation des filles pour les familles. Cela inclut les coûts directs, les coûts d'opportunité et les coûts liés aux impératifs culturels. * Offrir des incitations directes telles que des bourses d'études, qui font qu'il est plus intéressant d'envoyer les filles à l'école que de les garder à la maison. xiv. Certaines de ces mesures comprennent des subventions spéciales pour la scolarisation des filles. Elles se justifient du point de vue économique puisque les parents, qui supportent les coûts de la scolarisation, n'ont pas grand-chose à y gagner alors que la présence de femmes instruites dans le corps social représente un avantage énorme pour la collectivité. xv. Il existe d'autres moyens que la politique d'éducation pour promouvoir la scolarisation des filles. Cette étude est particulièrement centrée sur la politique d'éducation, mais il est important de noter brièvement le rôle des politiques macroéconomiques et autres qui permettent de réduire les coûts d'opportunité, d'augmenter la rentabilité et de compléter les mesures prises dans le secteur de l'éducation. xvi. En principe, les politiques macroéconomiques visent à orienter l'économie vers une croissance plus efficace en fonction des ressources nationales. Pour les pays dotés d'une abondante maind'oeuvre, mais disposant de peu de capital et d'autres ressources, l'efficacité dans la croissance exige une production à fort coefficient de main-d'oeuvre. Logiquement, cela signifie davantage d'emplois. Mais les femmes sont parfois confrontées à des handicaps particuliers lorsqu'il s'agir d'obtenir un emploi salarié ou de diriger leurs propres exploitations agricoles ou d'autres entreprises. Elles ont parfois plus de difficultés que les hommes à avoir accès aux informations, aux ressources et parfois même aux - xiv - marchés dont elles ont besoin pour être productives. Si elles occupent principalement des emplois faiblement rémunérés, c'est parce qu'elles ne sont pas équipées pour faire autre chose ou peut-être parce qu'on ne leur laisse pas tenter leur chance. xvii. Les données d'observation indiquent que l'Etat peut prendre des mesures pour aider les femmes à améliorer leur productivité et leurs gains. Ces politiques et programmes - qui débordent le cadre de cette analyse - permettront d'accroftre progressivement la rentabilité de la scolarisation des filles et sans doute de stimuler la demande de scolarisation des filles. Des études plus approfondies sont nécessaires pour déterminer de façon précise comment fonctionne ce processus et à quel rythme il se développe selon les conditions économiques et sociales. xviii. Certaines mesures permettraient à l'évidence de réduire les coûts d'opportunité de la scolarisation des filles et d'accroître la demande d'éducation pour la population féminine. Lorsqu'il n'est pas nécessaire d'aller loin pour chercher l'eau ou le bois de feu par exemple, les filles peuvent passer moins de temps aux tâches domestiques. Avec un meilleur équipement ménager, on peut réduire le temps passé à faire la cuisine et d'autres travaux. Les services de garderies peuvent libérer les fillettes plus âgées et leur permettre d'aller à l'école. Les transport publics permettent de gagner du temps et d'apaiser les craintes des parents au sujet de la sécurité des filles. Là encore, des études sont nécessaires pour évaluer l'impact exact des différentes mesures sur la scolarisation des filles. xix. i est évident que les enfants qui ont faim ou qui sont malades ne pourront pas bien étudier et, dans certains pays en développement, on donne moins de nourriture et de soins aux filles qu'aux garçons. La mortalité excessive des filles dans une grande partie de l'Asie a fait l'objet de nombreuses études. En élaborant des programmes pour encourager l'égalité de traitement des filles et des garçons et en prenant des mesures pour nourrir et aider les couches les plus désavantagées, on peut donner à davantage de filles l'énergie nécessaire pour aller à l'école et apprendre. Politiques d'éducation xx. Les politiques d'éducation sont le moyen le plus direct de réduire les coûts de la scolarisation des filles et, par là, de persuader un plus grand nombre de parents de laisser leurs filles aller à l'école. On pourrait modifier les systèmes et programmes scolaires afin de tenir compte des besoins économiques et sociaux des familles, et prendre les mesures nécessaires pour améliorer la qualité de l'enseignement afin de satisfaire la demande limitée qui pourrait déjà exister. Puis, à mesure que davantage de filles s'inscriront à l'école ou poursuivront leurs études, le principe de la scolarisation des filles sera peut-être de mieux en mieux admis. xxi. Les éléments d'appréciation sur « ce qui marche » dans le secteur de l'éducation sont moins solides qu'on aurait pu l'espérer, mais l'expérience des deux dernières décennies permet de dégager certaines solutions prometteuses. Etant bien entendu que les politiques doivent être adaptées aux réalités de chaque pays, les mesures ci-après méritent d'être prises en considération: * Organiser des « campagnes de sensibilisation ». Une solution intéressante et peu coûteuse consiste à s'assurer le concours de personnalités dans divers domaines pour pousser les parents à envoyer leurs filles - comme leurs fils - à l'école et à laisser à celles-ci le temps de faire leurs devoirs à la maison. L'expérience de la Chine est encourageante. * Recruter davantage d'enseignantes. Lorsque les contacts entre hommes et femmes sont interdits, comme c'est le cas dans une grande partie de l'Asie du Sud ou du Moyen-Orient, l'observation montre que la présence d'enseignantes permet d'attirer davantage de filles dans les - xv - écoles. Le problème est que les contraintes culturelles qui exigent que les filles aient des professeurs féminins sont également celles qui empêchent d'attirer les femmes vers les écoles rurales. Une solution consiste à recruter les femmes sur place, le cas échéant, en se montrant moins exigeant sur les qualifications requises et en fournissant la formation, le logement ou les facilités de transport nécessaires. *Préserver la tranquillité des filles dans les établissements mixtes en prévoyant des installations séparées pour les toilettes, par exemple, ou des heures distinctes pour les repas à la cantine. La séparation des internats est coûteuse, mais elle permet parfois d'accroitre les effectifs féminins dans les écoles. * Envisager la possibilité de créer des écoles pour filles en veillant à ce que la qualité de l'enseignement dispensé (pour les mathématiques et les sciences notamment) soit adéquate. Dans beaucoup de pays, le coût que cela représente n'est pas nécessairement excessif, en particulier dans les zones relativement peuplées, et les études effectuées montrent que la scolarisation des filles augmente souvent lorsque l'école n'est pas mixte, et que leurs résultats scolaires sont meilleurs. * Proposer des emplois du temps et des horaires plus flexibles pour que les filles puissent combiner leur scolarité et les t"ches ménagères. L'observation des faits montre que cette méthode est efficace en Chine et Inde. * Permettre aux jeunes filles qui sont mères de famille ou enceintes de rester ou de retourner à l'école. Des initiatives en ce sens ont été lancées dans plusieurs pays, dont le Nigeria. * Dispenser des soins aux enfants dans les écoles pour que les grandes soeurs ou les jeunes mères de famille puissent aller en classe. Des expériences sont également tentées dans ce domaine, mais elles n'ont pas encore fait l'objet d'une évaluation. * Prévoir des bourses d'études spéciales, des dispenses de frais de scolarité ou d'autres incitations financières en faveur des filles. Ces mesures, qui peuvent être essentielles dans les pays les plus pauvres, exigent une gestion minutieuse et elles doivent être ciblées dans bien des cas. Mais les éléments d'information recueillis au Bangladesh et au Guatemala, entre autres, montrent qu'elles donnent des résultats. xxii. D'autres mesures Dermettent de promouvoir la scolarisation des garcons et des filles, mais elles peuvent favoriser les filles si les parents hésitent à les envoyer à l'école: * Rapprocher les écoles du domicile familial, éventuellement en construisant plusieurs petites écoles plutôt qu'un petit nombre de grands établissements centraux très éloignés du domicile de la plupart des élèves. Manifestement, l'éloignement est un obstacle à la scolarisation, plus encore pour les filles que pour les garçons. Plusieurs pays, et notamment le Bangladesh, la Colombie, le Maroc et le Pakistan, ont choisi la formule des petites écoles locales. * Améliorer la qualité et l'adaptation de l'enseignement dispensé, par exemple en sévissant contre l'absentéisme des enseignants, en améliorant la formation des professeurs, en réorganisant les programmes de cours pour les concentrer sur l'essentiel (mathématiques et sciences notamment) et en produisant des manuels débarrassés des préjugés sexistes et présentant les femmes dans des rôles non traditionnels. Ces mesures permettront d'améliorer la productivité - xvi - des femmes dans les actvitiés ménagères et professionnelles. Elles permettront également de promouvoir l'efficacité économique en offrant davantages de débouchés aux femmes. Réduire les coûts directs de l'éducation pour tous les enfants, par exemple en diminuant les droits d'inscription ou en fournissant des manuels gratuits. Les faits montrent que ce genre de mesures - qui se traduisent en effet par une amélioration de la qualité de l'enseignement dispensé - entraînent une augmentation des taux de scolarisation plus importante pour les filles que pour les garçons. * Faire davantage participer les communautés à l'élaboration et à l'exécution des politiques d'éducation et au fonctionnement des écoles locales. * Rendre l'école obligatoire si la chose est faisable dans le pays concerné. xxiii. Dans les pays à faible revenu en particulier, les projets d'éducation ont donné peu de résultats ou pas du tout lorsqu'ils ne visaient qu'à lever une ou deux contraintes affectant la scolarisation des filles. Dans beaucoup de cas, le véritable problème tenait au fait qu'aucun effort n'avait été tenté pour réduire les coûts de la scolarisation pour les parents. Ce n'était pas un hasard. En général, ce genre de mesures implique de nouvelles subventions, qui peuvent grever les budgets publics et se révéler difficiles à administrer. Les projets ont aussi échoué parce qu'on ne tenait pas compte des mentalités ou qu'ils n'avaient pas obtenu l'adhésion des communautés concernées. xxiv. Les projets donnent de meilleurs résultats lorsqu'ils comportent tout un ensemble de mesures, et notamment des subventions bien étudiées (bourses d'études par exemple), en vue de faire tomber les nombreuses réticences des parents quant à la scolarisation de leurs filles. La participation des communautés permet de s'assurer que les mesures prises (en particulier celles qui concernent les subventions) sont conçues et administrées de façon appropriée. Ce type de programme d'action n'a apparemment pas souffert des problèmes de « surcharge du système » qui caractérisent habituellement les programmes complexes élaborés pour régler plusieurs problèmes en même temps. Peut-être l'incapacité à régler plusieurs questions à la fois était-elle en soi un problème plus fondamental que les problèmes à régler. xxv. Malheureusement, c'est dans les pays qui ont le moins de moyens que les subventions sont les plus nécessaires. Toutefois, les mesures prises pour améliorer l'enseignement dispensé à l'ensemble des enfants peuvent entrainer une amélioration suffisante de l'efficacité du système éducatif pour être « payantes ». L'analyse montre que les enfants qui fréquentent des écoles d'une seule classe ou une petite école communautaire ont de meilleurs résultats et donc redoublent moins et abandonnent moins leurs études que ceux qui sont inscrits dans de grands établissements centralisés. Les mesures conçues pour rendre les programmes d'études plus pratiques, former des professeurs plus qualifiés et réduire l'absentéisme des enseignants devraient être aussi positives pour les garçons que pour les filles. Avec les horaires flexibles, on peut organiser des classes alternées ou mettre en place d'autres arrangements qui permettent une utilisation plus intensive des installations. Les programmes de soins aux enfants peuvent améliorer à peu de frais la santé et la nutrition des enfants et aider les femmes à obtenir des emplois mieux rémunérés. Ils peuvent se traduire en fin de compte par un accroissement des recettes fiscales et par des familles moins nombreuses. En bref, les dividendes sociaux qui résultent d'une efficacité économique accrue, de l'amélioration de l'état sanitaire et de la baisse de la fécondité peuvent excéder de loin les coûts qu'implique la subvention de la scolarisation des filles. I xvii - Créer un «. cercle vertueux » xxvi. Les femmes qui ont fait des études peuvent mettre leurs connaissances à profit et elles le font. Lorsqu'on leur en laisse la possibilité, ces femmes peuvent entrer en concurrence avec les hommes et gagner autant qu'eux. A mesure que les gains des femmes augmentent, la rentabilité de la scolarisation des filles augmente aussi. Davantage de filles prennent le chemin de l'école, la santé s'améliore, la fécondité baisse, et la génération suivante est équipée pour faire mieux encore. En bref, la réussite fait boule de neige. xxvii. La question est de savoir comment enclencher cet enchainement heureux. Est-il préférable de centrer les efforts sur la politique de l'éducation ou sur des mesures macroéconomiques et autres qui permettent aux femmes de gagner plus, ce qui accroît la rentabilité de la scolarisation? Jusqu'où va la complémentarité entre les politiques d'éducation et les autres mesures qui permettent aux femmes de gagner davantage? Il existe peu d'études sur la question et les situations varient d'un pays à l'autre. On peut cependant dégager un certain nombre de points. xxviii. Dans les sociétés agraires pauvres où les perspectives économiques des femmes sont extrêmement limitées, il peut être particulièrement important de prouver que les femmes peuvent gagner davantage en mettant en oeuvre des politiques et des programmes destinés à élargir leurs possibilités d'accès au marché du travail, à l'information et aux ressources. Dans la mesure où ils améliorent la productivité des femmes, ces programmes permettent de promouvoir la scolarisation des filles. Les enquêtes montrent que les mères qui ont fait des études et gagnent bien leur vie auront davantage tendance à inciter leurs filles à aller à l'école; en fait, elles peuvent accorder plus d'importance à la scolarité de leurs filles qu'à celle de leurs fils. Les enquêtes montrent également que, dans les foyers où le mari et la femme ont l'un et l'autre un bon salaire, les tâches ménagères sont équitablement réparties entre garçons et filles. xxix. Dans un certain sens, cela est surprenant. Souvent, les femmes qui veulent travailler comptent sur leurs filles pour les travaux domestiques. Donc, si l'objectif est de maximiser le revenu de la famille à court terme, l'augmentation de salaire de la mère devrait normalement se traduire pour la fille par davantage de tâches ménagères à effectuer et moins de temps pour l'école. Toutefois, l'amélioration de la situation salariale de la mère de famille a manifestement d'autres «effets de revenu»: en général, la famille consomme davantage de biens et services, et elle demande notamment davantage de services d'éducation pour les filles. De plus, à mesure que leurs gains augmentent, certaines mères de famille vont acheter des appareils qui leur faciliteront la tâche, ce qui permettra aussi à leurs filles de disposer de davantage de temps pour l'école. xxx. D'autres changements sont plus prometteurs encore. A mesure que s'allègent les problèmes quotidiens de subsistance, les familles peuvent se placer dans une perspective à plus long terme et chercher à assurer à leurs enfants un avenir plus brillant. La mère de famille qui a fait des études et gagne bien sa vie sera mieux considérée dans la famille et, par voie de conséquence, ses filles pourront l'être aussi. Des études plus approfondies sont nécessaires pour explorer ces questions, en particulier dans les régions pauvres où relativement peu de fillettes sont scolarisées, mais les avantages potentiels de l'éducation des femmes sont importants. xxxi. Entre-temps, il serait utile d'examiner les politiques d'éducation pour réduire les coûts de la scolarisation des filles - les coùts directs et les coûts d'opportunité - et améliorer la qualité de l'enseignement qui leur est dispensé. Ces politiques doivent tenir compte des impératifs culturels et traditionnels ainsi que des obstacles qui s'opposent à la scolarisation des filles. Il faudrait en priorité effectuer des études pour déterminer de façon précise, au moyen de modèles et de tests, comment les - xviii - politiques d'éducation novatrices et d'autres mesures qui permettent d'améliorer la productivité des femmes peuvent étre combinées pour maximiser l'instruction des femmes en maintenant les coûts à un niveau minimum. L'expérience de la Banque mondiale xxxii. Les opérations de prêt de la Banque mondiale ont permis de recueillir des éléments d'appréciation sur les mesures « qui marchent » pour améliorer l'éducation des filles. Auparavant, les projets financés par la Banque ne tenaient pas souvent compte des multiples préoccupations des parents, mais les projets récents comportent divers programmes d'action en ce sens, en particulier dans certaines des régions les plus déshéritées. xxxiii. Dans le cadre d'un nouveau projet au Bangladesh par exemple, 60 % des nouveaux postes d'enseignants doivent être pourvus par des femmes et la Banque ne finance que leurs salaires. Le niveau de qualifications requis a été abaissé pour faciliter le recrutement local, et 150.000 femmes - et 50.000 hommes - ont posé leur candidature pour les 6.000 postes à pourvoir. En outre, le gouvernement a décidé que, pour les grandes classes du primaire, les filles ne paieront pas de droits de scolarité. Un certain nombre de bourses d'études, dont le montant représente à peu près la moitié des frais que les parents doivent engager pour envoyer leurs filles à l'école, sont prévues au niveau du secondaire. Les manuels sont révisés pour réduire les stéréotypes sexistes, et de petites « écoles satellites » primaires reliées à de plus grands établissements centraux sont construites dans les communautés locales. xxxiv. Au Maroc, le gouvernement projette de construire davantage d'écoles moyennes de petite taille et de les rapprocher des domiciles des élèves. Ces écoles seront équipées de toilettes séparées pour les filles et 15 % des nouvelles écoles moyennes seront dotées d'internat. Des bourses seront octroyées aux internes, la moitié étant réservée aux filles (qui ne représentent actuellement que 10 % des internes dans les zones rurales). Il sera important d'évaluer les coûts et les effets de ces mesures novatrices. Plan de ce document xxxv. Le Chapitre 1 analyse l'évolution des taux de scolarisation des garçons et des filles dans les cycles primaire et secondaire, en soulignant la disparité qui continue d'exister entre les deux sexes en matière d'éducation malgré l'augmentation du RNB par habitant. Dans le Chapitre 2, on examinera la rentabilité économique et sociale privée de la scolarisation des filles. Le Chapitre 3 est consacré aux facteurs qui restreignent la scolarisation des filles, qu'il s'agisse des obstacles opposés par les familles ou des problèmes qui sont liés au type de scolarisation offert. Le Chapitre 4 propose des solutions qui permettraient d'attirer davantage de filles dans les écoles, il fait le point sur le bilan de plus de 300 projets d'éducation réalisés avec le concours de la Banque et d'autres entités dans des pays d'économies et de cultures différentes, et il formule des recommandations sur les mesures prioritaires à prévoir. CHAPITRE 1. EVOLUTION DES EFFECTIFS ET EGALITE DES SEXES EN MATIERE D'EDUCATION 1.01 Dans la première section de ce chapitre, on analysera l'évolution par sexe des effectifs primaires et secondaires entre 1965 et 1987. Dans la deuxième section, on verra quels sont les facteurs qui peuvent expliquer cette évolution, en vue de déterminer les possibilités d'action des pouvoirs publics. L'évolution des effectifs masculins et féminins 1.02 Le taux brut de scolarisation est le rapport entre le nombre d'enfants inscrits dans un cycle donné en pourcentage de la population du groupe d'âge correspondant à ce niveau 1/. En 1965, les taux bruts de scolarisation des garçons étaient faibles et ceux des filles encore plus (Figure 1.1). En 1987, les taux de scolarisation dans le primaire atteignaient à peu près 100 % dans les pays d'Amérique latine et d'Asie de l'Est, et le décalage entre les garçons et les filles avait pratiquement disparu. Mais, dans les pays d'Asie du Sud et d'Afrique subsaharienne, l'écart est resté important au niveau du primaire malgré les progrès enregistrés. En 1987, près des quatre cinquièmes des garçons d'âge scolaire étaient scolarisés contre trois cinquièmes à peu près pour les filles. Dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, les taux de scolarisation en 1987 s'étaient améliorés par rapport à 1965, mais l'écart entre les sexes est resté important. La scolarisation des filles a beaucoup progressé entre 1965 et 1987, mais de façon variable selon les régions. Et dans les pays d'Asie du Sud, les progrès de la scolarisation se sont ralentis dans les années 80 (Figure B-1 de l'Annexe B). Figure 1.1 Progrès de la scolarisation dans les régions, 1965 et 1987 a. Taux de scolarisation primaire, 1965 b. Taux de scolarisation primaire, 1987 120% 120% 100% - Garçons 100I Filles 80% 80% . 60% 80% 40% 20 0% Af $&jCÈqnq sub e..nne . . s . . .... ~~~~~~~~~~~~40% 201 1 0%, 0 uO, de...t ddui dD tsIDtnDeAeri°uet .rt duA iSud c. Taux de scolarisation Secondaire, 1965 i;e d d ud ÀT du,.in.M~enOin Alr4 'a.z'e ue du Nord 70% Garçons Filles 80% - 50% 50% 40% 40% 30% 30% 20% 20% 101 10% subeabcer dellgeA., C Fi.!ile kZIM~~~~20 AI d. Taux de scolarisation secondaire, 1987 70% X0% _ At VLt nne de 5!i.t dueeu d AVCVineeAu d°u d Atfq! subsaqrt Filles Garçons De e dsmi t Aec duASud Aérqed A;«étrien eAf'à°quen d°u ord Source: Annexe A, Tableaux A-I et A2. 1/ Dans certains pays, le taux de scolarisation brut peut être supérieur à 100 % parce que certains élèves sont plus jeunes ou plus &gés que le groupe d'âge standard du pays pour le niveau considéré. Q'à GM La rg m GOD e %D > JD à, El a 0 's klr 8' rd Go - IF m 0 c'T. u Cr 0 M. CD 0 r.L < CLa E R z 2.- W, g - ' 00 0 .0 Cr - n M E. LI < C2 tA rlo, & 1 9 c - ,mmi CD 'o Cr CgO' Sn 5. R E--< 0 roL 'a r', M GO, CD 0 P Gn ï,e lî- -O enZ t2. -"Il 9 cm. Ce 0Q (V M fb 0. E r rA cL m o= cn CD CD CD D a CDa ID. Cu-,te Cs 0 c, < 'o c Il-V CD f çc' m Cr C .0 r_ 0-e a C. c c, CDCr CDIze Cr c';' -'ron '» P, 0 re Ei 0 CD 0 CL mà IQ ce b- l3 - Figure 1.2 Nombre d'années d'études achevées par sexe (1960 à 1980, pour certains pays) Nombre moyen d'années achevées Hommes Femmes 4 Ps S reveoi *s-ee istias Âse de E.t Asie due Sud Moyen-orient Aqunqie Mnque *ub- b.riesse concern.nt Note: Statistiques relevêes dans les recensemnents et les enquêtes diverses annêes entre 1900 et 1980eoour le groupe d'Age 20-24 ans. Adapté de Schultz, 1989b, Tableau . Cependant, les moyennes régionales ne donnent que des indications partielles. Les 1.04 données relatives aux pays considérés individuellement montrent que la corrélation entre les taux moyens de scolarisation et le rapport filles/garçons est faible. Bien que l'écart entre les sexes diminue lorsque le taux de scolarisation augmente, la relation n'est pas systématique (Figure 1.3). Dans certains pays par exemple, le décalage entre filles et garçons s'est comblé au niveau du primaire lorsque le taux de scolarisation a atteint la barre des 60 %; mais, dans plusieurs pays où le taux de scolarisation primaire est supérieur à 80 %, le taux de participation des filles reste encore inférieur à celui des garçons. Les disparités sont encore plus marquées au niveau du secondaire 2/. Figure 1.3 Taux de scolarisation moyens et parité des sexes, b. Cycle secondaire a. Cycle primaire Nombre de filles pour 100 garçons , b Rpothlr{sn ZS 25 0% 150 Nombre de filles pour 100 garçons 125 125t 1987 120% 100% 80% 60% 40% 20% Taux moyen de scolarisation primaire 0% 10% 20% 30% 40% 50% 80% 70X 80% 90% 100% Taux moyen de seolari-ston secondaire Souce: ..e Annexe A. 2/ Le ratio élevé des filles aux garçons, en particulier dans les 6coles secondaires, traduit en partie l'entrée tardive à l'école des 6lèves les plus âgés, des taux 6levés de redoublement dans certains pays, et des taux faibles de scolarisation des garçons (en raison, par exemple, d'une migration ou de la guerre). L~~~~ Les progrès de la scolarisation et la croissance &Donomigue 1.05 L'éducation est un bien « normal »: les individus en demandent davantage à mesure que leurs revenus augmentent. Les taux de scolarisation devraient progresser en même temps que le revenu national brut (RNB) 3/ par habitant. Cela devrait être vrai pour les garçons comme pour les filles. Dans la pratique toutefois, ce processus n'est ni rapide ni automatique. Il faudra parfois prendre des mesures délibérées pour l'accélérer, surtout si on veut favoriser la scolarisation des filles et la parité entre garçons et filles. 1.06 La Figure 1.4 montre la dispersion des taux de scolarisation des garçons et des filles et des ratios filles/garçons aux niveaux primaire et secondaire pour les pays qui avaient un RNB par habitant de 10.000 dollars ou moins en 1987. La représentation par nuages de points sur une échelle semilogarithmique permet d'étudier de façon plus approfondie les pays qui ont un RNB par habitant situé entre 100 dollars et 1.000 dollars. Que ce soit pour les taux de scolarisation ou pour la parité entre les sexes aux niveaux primaire et secondaire, on n'observe qu'une corrélation faible avec le RNB par habitant. C'est lorsque le RNB par habitant est le plus bas que les taux de scolarisation et les ratios filles/garçons varient le plus. Certains pays à faible revenu enregistrent un taux de scolarisation élevé pour tous les enfants; dans certains pays plus riches - en particulier les pays exportateurs de pétrole-, l'amélioration est surtout sensible pour les garçons. Les Figures 1.5 et 1.6 comparent les taux de scolarisation primaire et secondaire et les ratios filles/garçons pour 40 des 77 pays représentés dans la Figure 1.4 lorsqu'on les classe en fonction du RNB par habitant. Les figures montrent que les taux de scolarisation et le rapo filles/garçons diffèrent même lorsque les pays ont un RNB par habitant identique. 3/ LeLrevenu national brut se définit comme le produit national brut ajusté pour tenir compte de la parité du pouvoir d'achat. Pour les besoins du présent rapport, il est meuré en dollars constants de 1980. -5 Figure 1.4 Revenu par habitant et taux de scolarisation primaire et secondaire, 1987 Nombre de filles pour 100 garçons, cycle primaire, 1987 Taux de scolarisation secondaire par sexe, 1987 125 - o 75 50 *o cj - Rapport filles/garçons t75 s'ço's 2 50 (r S10 150 %>e» 0 sil,ooo $10 O100 $10.000 $Io RNB par habitant, 1987 (échelle logarithmique) 0~~~~~~~~~~~~~~~~ o o EP i I J* 125 50 25 * r.ie o < S; s * * t100 75 Rapport fille/garçons 50 ooo 0r Par o ° 25 - *Cri*a* d n 810 ité 100 100 75 $10.000 $1.000 RNB par habitant, 1987 (écbelle logarithmique) Nombre de filles pour 100 garçons, cycle secondaire, 1987 sexe. 1087 Taux de scolarisation primaire par ss10o 125 0~~~~~~~~~~~~~0C o0 25 .14) t <O0 .004) 0 2 (r2 o o * L ~~~~~~~~L t1,000 .L.......,, .ao ... L.......,., t10000 RNB par habitant, 1987 (écheUe logarithmique) 810 *10,000 *1,000 810oo RNB par habitant, 1987 (échelle logarithmique) Figure 1.5 Part des filles dans le taux de scolarisation primaire pays classés en fonction du revenu par habitant, 1987 Pays (RNB par habitant, 1987) Ethiopie Mozam1.hqua Bangladesh R8alaw Burkina Faso Tanzanie HaiU Madagascar 100 168 Part des filles 1160 178 210 r Part des garçons parité - 230 270) Ma'i 270 7 RCA Sri Lanka Pakistan 340 Lesotho Kenya 4auritanie Nicaragua China Sneai, 370 360 470. 490J 510 430 Indone ie 60_ Yemen., PapouaElieaa-de Maroc $980) Eguateur mexlq 1:030 u:1130 Paragu'ay 1J2:48 Tunisie JRrdanie iurouie - 1,310 1l 5Q au Argen'ine 16 Fnama Costa Rica 1: 830 2.030 , _ 1_ 0% 20% 40% 60% 80% 100%120% Taux de scolarisation global Figure 1.6 Part des filles dans les taux de scolarisation secondaire pays classés en fonction du revenu par habitant, 1987 Pays (RNB par habitant. 1987) Ethiopie Mozambinue Tc'ad Ba Ialxi RDP tao 100 110. "160 i170 Burkina Ta nzaFaso n ie f210 2208 Rw anda 220 Halti 230 Madagascar 270 Mali $270 Inde $310 RCA 320 Sri Lanka 330 Pakistan Part des filles Part des garçons 170 É prt _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 1340 Niber PLGhsNoaniay 360 33708 Ls0 370 Kenya 380 Mauritanie <470 Nicaragua (490 Chine (510 Sénga 1530 papouaEiestâd&or ( Ma roc S9ô80) Equateur (8103040 an Fao araoc Turc uie ArienChic CEsta aca 0 oalé 1A 5580I 1.°).0 .aui** ~~~~~~~i. 207. 40%. 607. 80%. Taux de scolarisation global or, . Anex ar.. *vat 500 fUi. 2.030 0% , 0 OT A. _ -7 Dans le temps, les progrès en matière de scolarisation en général et d'égalité des sexes 1.07 dépendent aussi parfois des valeurs de la société et de la politique de l'Etat. Mais il est difficile de prouver les effets positifs des interventions de l'Etat. Il n'y a pas de bonnes mesures empiriques pour évaluer l'impact de l'action des pouvoirs publics. I1 est déjà important d'avoir pu déterminer que les progrès vers l'égalité des sexes en matière de scolarisation ne sont que faiblement corrélés avec le niveau du revenu et l'augmentation du revenu. Mais, pour prouver que l'action de l'Etat joue un rôle, il faut prouver que des pays qui ont le même RNB par habitant, le même taux de croissance économique et le même budget pour l'éducation ont des résultats très différents sur le plan de l'équité entre garçons et filles en matière de scolarisation. Pour analyser les performances des pays entre 1965 et 1987, on a groupé les pays en 1.08 fonction a) du taux de scolarisation brut global, et b) du rapport filles/garçons pour les deux années. Pour ce qui est du taux de scolarisation brut, les pays ont été classés comme suit: * Les pays qui ont un taux de scolarisation élevé (supérieur à 75 % dans le cycle primaire et à 30 % dans le cycle secondaire). * Les pays qui ont un taux de scolarisation moyen (entre 45 et 75 % dans le primaire et entre 16 et 30 % dans le secondaire). * Les pays qui ont un taux de scolarisation faible (inférieur à 45 % dans le primaire et à 15 % dans le secondaire). De même, pour la parité entre les sexes (nombre de filles pour 100 garçons), les pays ont été groupés en trois catégories: * Les pays dont le ratio est élevé (supérieur à 75 %). * Les pays dont le ratio est moyen (entre 45 et 75 %). * Les pays dont le ratio est faible (inférieur à 45 %). Ces classifications simples permettent de faire ressortir les différences entre les pays qui étaient au même point sur le plan de l'équité entre les sexes, mais qui avaient des taux de scolarisation différents, et les pays qui avaient les mêmes niveaux de scolarisation, mais des ratios filles/garçons différents en 1965 et en 1987. Les résultats obtenus pour le cycle secondaire sont indiqués au Tableau 1.1 (voir annexe 1.09 C pour les détails correspondants au niveau du primaire). En 1965, la plupart des pays africains accusaient un faible taux de scolarisation et une forte disparité dans les taux de fréquentation des filles et des garçons. Quatre pays seulement étaient restés à ce niveau en 1987 : le Mali, le Niger, la République centrafricaine et le Tchad. Cinq pays sont passés à un taux de scolarisation moyen avec une forte disparité entre garçons et filles. Trois pays sont passés d'un faible taux de scolarisation secondaire et d'un ratio filles/garçons moyen en 1965 à un taux élevé de scolarisation et à la quasi-parité entre les sexes en 1987 : le Botswana, Maurice et le Zimbabwe. -8- Tabeau 1.1 Marloe de tatli indiquan Iu diaganih dm lu tma de aulaiado seamdaire d lu rada. flDWurm, entre 1965 et 1987 i" 1i1_ Tua boa _ec (ui .de fillo pOu IXI-ISS de .olweidee. 1965 T_e bo e.e.de .e>ie.oie, _3987 _ FAIBAE UOYNA 1640 S _ _ _ _ _ _ _ _ MOYIN > 30 S 1-15 S _ EUVE 164-30S > 30 S > n_ _ _ >75 (MOYEN) 45 - 75 Mooe*aque Zib_bw B _on'. _ Mi _ N(Mimi. Rwanda _ -â. T à" 5atéi. Fiee _ej D~~~~~~~~~~~~~~~~Zmbabwe le K..>'. Cee.. S Umm Mozambiqu Ounpad Fb Sien Lace ~~~~~~~~~~~~~Ad sOSi 1ù ?deMd Z_!. nIai. MSien Lao lUiU ceae (FAIBUI) <45 Meeee_ ECA N4MTa1 [hidi Bénie Toge Talie lwaed ath4ie S'-Y Soude.K Z."ie SM" RCA Teh" TA d ___ __ (E)VW >75 Puillppaes Sol Lu" (MOYEN) TbiDeM. RDP lie <4575 (FAIBLE) < 4DU 4. Pahli.. Ndl Melelei PopoueiieNA-O. _ __ _ __ ibTnSMl Cor" So Lac" PDP lec Deeà lado1hi d Népal 4p boue _ moyee. « AAq. de _ _ _ _ é Co I) > 75 ICt _ Mgfte Liba 1 (MOYEN) 45 - 75 _ _ Kew.B ~~~~~~~~~AIgde _ A4.eii Egype 8y Tuii iraq (FAIBE < 45 Sm: AM __ Matoo Ydeo4 RDP EDF Athetéue Arable MMod"a Y,mg4RA Tiaqel E ye Tmie Iraq Syrie lontd_ C.- Yd.e.lA~~~~~~~~~, YEn.,4 EDP Y_.. LA -9 En Asie, deux pays seulement enregistraient un niveau élevé de scolarisation pour le 1.10 secondaire avec une quasi-parité des sexes en 1965; deux autres avaient rejoint ce peloton en 1987. Le Népal et le Pakistan sont parvenus à un taux de scolarisation moyen, mais ils n'ont guère avancé sur le plan de l'égalité des sexes. Ce sont dans les pays les plus pauvres (Bhoutan et Népal) et au Pakistan que les progrès sont les moins notables. Les taux de scolarisation secondaire ont augmenté en Indonésie et en Inde, mais l'écart entre garçons et filles est resté important. En revanche, dans deux pays à revenu élevé (Corée et Malaisie) et deux pays à faible revenu (Sri Lanka et Thallande), la scolarisation secondaire a progressé de façon pratiquement égale chez les garçons et les filles 4/. Au Moyen-Orient, quatre pays sont parvenus à un taux élevé de scolarisation et une 1.11 grande égalité entre garçons et filles (Algérie, Jordanie, KoweIt et Liban). L'Egypte, la Syrie et un certain nombre d'autres pays ont atteint un niveau élevé de scolarisation, mais les progrès vers l'égalité des sexes n'ont pas été aussi marqués. L'Afghanistan et le Yémen ont pris du retard tant sur le plan de la scolarisation que de l'égalité des sexes. Deux questions se posent: quels sont les pays qui ont progressé sur le double front de 1.12 la scolarité et de l'égalité des sexes, et dans quelle mesure les transitions observées correspondent à un niveau donné de revenu par habitant et à une variation du revenu par habitant? L'absence de corrélation entre ces mesures donnerait à penser que la politique d'éducation a peut-être joué un rôle dans les changements observés. Le Tableau 1.2 classe les pays en fonction de trois niveaux de performance: a) ceux qui 1.13 ont progressé régulièrement sur les fronts de la scolarisation et de l'égalité des sexes (es « meilleurs »); b) ceux qui ont enregistré une croissance modérée de la scolarisation et réduit progressivement le décalage entre garçons et filles (es « bons »); et c) ceux où les taux de scolarisation ont augmenté faiblement ou tout au plus modérément et où la disparité entre filles et garçons est restée importante (les « moins bons »). Les « meilleurs », les « bons » et les « moins bons » se retrouvent-ils dans le même ordre lorsque l'on considère le niveau et la croissance du RNB par habitant? Si oui, la politique d'éducation a nécessairement joué un rôle 5/. Le Tableau 1.2 montre que les meilleurs, les bons et les moins bons sont très dispersés 1.14 selon les mesures choisies : le RNB par habitant, la croissance du RNB par habitant et le niveau des dépenses publiques consacrées à l'éducation en pourcentage du RNB (voir les tableaux C-4, C-5 et C-6 de l'Annexe C pour les distributions des taux de scolarisation dans le primaire et le secondaire). Par exemple, les pays avec un RNB par habitant inférieur à 400 dollars rassemblent des 1.15 pays classés parmi les meilleurs (Sri Lanka), les bons (Inde et Lesotho) et les moins bons (Bénin, RCA, Niger, Pakistan et Togo). De même, les pays où la variation en valeur réelle du RNB par habitant entre 1965 et 1987 est inférieure à 70 % incluent des pays classés parmi les meilleurs, les bons et les moins bons. Même les dépenses publiques n'offrent pas en elles-mêmes l'assurance d'une amélioration du taux de scolarisation et de l'égalité des sexes : les pays qui consacrent entre 2 et 4 % du RNB (a plupart des pays) à l'éducation comprennent des pays classés parmi les meilleurs (Corée et Sri Lanka), les bons (Ghana et Inde) et les moins bons (RCA, Libéria, Mali et Mauritanie). 4/ Dans la plupart de ses classifications, la Banque mondiae inclut l Pakian dau la régiOn Moycn-Orient et Afrique du Nord (EMENA). Ici, le Palisn est clu6 dans la région Asie. 5/ On ne cherche pas établir un lien de cause à effet pour h tansition observée. Lc problèmes que cela pose avec les tatistique internationales sur dives pays mont bien connus. - 10- 1.16 Pour vérifier ces conclusions de façon plus rigoureuse, on a procédé à une série de régressions par la méthode des moindres carrés pour un groupe de pays (39) sélectionnés parmi les 77 pays représentés dans la Figure 1.3 pour lesquels on disposait de statistiques sur certaines variables. Ces régressions visaient à expliquer le taux brut de scolarisation de la population d'âge scolaire, des garçons et des filles, et le rapport filles/garçons en fonction des variables suivantes taux d'alphabétisation des adultes (hommes et femmes séparément), RNB par habitant, part de l'agriculture et du secteur des services dans l'économie considérée, et dépenses consacrées à l'enseignement primaire et à l'ensemble du secteur éducatif. Il n'a pas été possible d'établir une corrélation positive significative entre le taux de scolarisation des filles ou l'égalité des sexes et le RNB par habitant. Mais le taux d'alphabétisation des femmes adultes - résultat d'investissements passés dans la scolarisation des filles - avait un effet positif important sur les taux de scolarisation des filles et des garçons ainsi que sur l'égalité des sexes en matière d'éducation. Nonobstant la petite taille de l'échantillon et la médiocre qualité des statistiques, ces conclusions confortent les arguments avançés dans les paragraphes précédents. 1.17 Quelle conclusion peut-on en tirer? Premièrement, ni le niveau du RNB par habitant ni la croissance économique ne garantissent l'augmentation du taux de scolarisation des filles et une plus grande égalité des sexes. Les progrès sur ces deux fronts ne suivent pas automatiquement le développement. Par conséquent, la solution qui consiste à compter sur une croissance suffisante du RNB par habitant pour combler l'écart de scolarisation entre filles et garçons ne constitue pas une stratégie prometteuse pour la plupart des pays pauvres. Deuxièmement, plusieurs pays qui ont un faible niveau de revenu par habitant et une croissance économique limitée ont obtenu des résultats remarquables en matière de scolarisation des filles. Il est manifeste que, dans ces pays-là, la différence s'explique par des choix d'orientation délibérés et qu'elle n'est pas attribuable à une simple augmentation des crédits budgétaires alloués à l'éducation. On ne peut déterminer les mesures à prendre que lorsqu'on a recensé et compris les avantages de la scolarisation des filles. Ces avantages sont examinés dans le prochain chapitre. - il - Tableau 1.2: Augmentation des effectifs et égalité des sexes (de 1965 à 1987) au niveau du secondaire. Répartition des « meilleurs », des « bons » et des « moins bons » en fonction du niveau de revenu, de la croissance du revenu et des dépenses d'éducation a. Les meilleurs, les bons et les moins bons en fonction du revenu par habitant, 1987 Performance: scolarisation et équité Revenu par habitant (on dollan, 1980), 1987 (n <400 400 - 699 700 - 1.000 Les meileurs Sri Lanka Zimbabwe Philippines Les bons Lesotho Inde Madagascar Bangladesh Indon6sie Egypte Maroc PapouasieNouvelleGuinée ITaîlande Les moins bons Pakistan Bénin RCA Niger Togo Mali Zaïre Tchad Népal Bhoutan Yémen, RA Mauritanie Y6men, RDP Nigéria 35) > 1.000 Corée Algérie Malaise Maurice Jordanie Botswana Turquie Tunisie Syrie b. Les meilleurs, les bons et les moins bons, et l'augmentation en valeur réelle du revenu par habitant Performance scolarisation et Variation en pourcentage du revenu par habitant (dollars de 1980), de 1968 à 1987 (n = 27) l équité < 20 % Les meilleurs 21 % - 70 % 71 %-1l0 % > 100 % Philippines Sri Lnka Malaisie Corée Botswana Algérie ~ ~~~~~~~~~Maurice _____________ Les bons Ghana Madagascar Maroc Egypte Turquie Inde Les moins bons ZaTre Tchad Niger Mauritanie Togo B6nin RCA Mali Pakistan Lesotho Thailande Tunisie Syrie Indon6sie - 12 - c. Les meilleus, bs boos et le mil boom, et lu dpuuu d'dduad' Performanc: scolarsation et Dépenes d'Uuodo o poen u._ge du PNB pour 1975, 1980 et 1985 équité (moyenne) <2% Les meilleurs Philippines Les bons 2%-3,9% Sn Loufa 29) 4%-S,9X Maurice >6% Botswan 0(X0 Algrie Cowlt Zinbabwe Jordanie Gba Inde bdoms Turquie Les moins bons (a - Mauu RCA Tunisie E e ian M c Syre Lesotho i Togo Ydmen, RA mb4a Niger Ndpl .- ,. - - .- - 13 - CHAPITRE 2: LES AVANTAGES DE LA SCOLARISATION DES FILLES 2.01 La scolarisation profite aux individus concernés, à leur famille et à la collectivité dont ils font partie. Elle permet à l'individu d'élargir ses connaissances et ses qualifications et de mieux gagner sa vie. Les avantages collectifs plus larges de l'éducation - tels que l'abaissement de la fécondité, l'amélioration de la santé et le niveau plus élevé de scolarisation pour la génération qui suit 1/- sont plus difficiles à cerner en termes économiques. Mais les coûts directs de l'éducation peuvent être lourds à supporter (ils peuvent atteindre jusqu'à un tiers des recettes publiques et un dixième des dépenses de consommation des ménages dans certains cas), et les familles comme les sociétés dans leur ensemble dépensent moins d'argent pour scolariser les filles que les garçons. Ce chapitre compare la rentabilité des investissements liés à l'éducation des garçons et des filles. Il analyse la rentabilité économique privée de l'éducation du point de vue de l'individu ainsi que la rentabilité sociale plus large du point de vue des familles et des collectivités, en vue d'expliquer les raisons pour lesquelles cette rentabilité peut n'être pas la même pour les hommes et les femmes. Il décrit également les questions conceptuelles que soulève l'estimation de la rentabilité de la scolarisation, et il présente une analyse des données observées. La rentabilité économique privée de la scolarisation des filles 2.02 Le taux de rentabilité économique privé d'un investissement est le taux de rentabilité interne qui égalise la valeur actualisée du flux des avantages privés et le coût de l'investissement pour l'investisseur. Le taux de rentabilité privée de l'éducation se définit habituellement comme le taux qui égalise le coût pour l'élève et la valeur actualisée de l'augmentation du revenu net (déduction faite de l'impôt) dont l'élève bénéficiera grâce à ses années d'études. Lorsqu'on évalue la rentabilité privée, on se base en général sur un certain nombre d'hypothèses: a) Les revenus sont mesurés par les taux de salaire parce que le revenu des travailleurs indépendants est plus difficile à évaluer, de sorte que les estimations de la rentabilité de la scolarisation sont circonscrites aux personnes qui ont un emploi salarié. La rentabilité de la scolarisation est approximativement égale à l'augmentation en pourcentage du taux de salaire de l'individu scolarisé. b) Le coût privé est par hypothèse le coût d'opportunité du temps de l'élève - le revenu auquel il a dû renoncer. En principe, ce revenu devrait être évalué au taux de salaire offert aux enfants d'Age scolaire. Mais parfois, le marché du travail pour les enfants est si étroit qu'il n'existe pas de taux de salaire fiable, ou il arrive aussi que les enquêtes négligent le taux de salaire des enfants. En général, l'analyste utilisera dans ce cas le salaire des adultes qui n'ont pas reçu ce type d'éducation comme variable représentative du salaire des enfants. c) D'autres hypothèses sont également retenues pour justifier l'utilisation de certaines techniques d'estimation, mais elles n'ont pas une grande incidence sur la différenciation entre hommes et femmes. Par exemple, on ne tient généralement pas compte des capacités des élèves faute de données sur la question. I/ Schultz (1989a) pruente une anlyse approfondie deu problènmes d'ordre méthodologique, qui a beaucoup servi pour le prscnt chapitre. - 14 - 2.03 Les nombreuses études effectuées au cours des vingt dernières années ont permis de déterminer que la rentabilité économique privée de la scolarisation est importante. En général, c'est pour le cycle primaire que le taux est le plus élevé; il l'est moins pour le cycle secondaire et moins encore (tout en restant extrêmement important) pour le cycle supérieur. Des études plus récentes tendent à montrer que la rentabilité de l'enseignement secondaire est désormais comparable à celle de l'enseignement primaire. Pour les garçons comme pour les filles, la rentabilité de la scolarisation est très forte, mais la rentabilité de la scolarisation des filles parait parfois plus faible (Tableau 2.1). 2.04 Cette évaluation de la rentabilité de la scolarisation peut prêter à confusion pour diverses raisons. Tout d'abord, on ne tient compte que de ceux qui ont un emploi salarié. Un grand nombre d'études (assorties de la cote I dans le Tableau 2.1) partent simplement du principe que les non-salariés sont improductifs et elles déflatent la rentabilité de la scolarisation par la proportion de personnes qui font partie de la main-d'oeuvre salariée. Comme il y a proportionnellement moins de femmes que d'hommes qui ont un emploi salarié, cette méthode donne l'impression que la rentabilité de l'éducation est plus élevée pour les hommes que pour les femmes. Une étude sur l'Andhra Pradesh (Inde) le montre bien. La rentabilité de l'éducation pour les femmes tombe de 12 % environ à 0,3 % au niveau primaire, et de 12 % à 2,4 % au niveau secondaire lorsqu'on la déflate par le taux d'activité féminine. 2.05 Mais Schultz (1986a) et d'autres font valoir que les femmes (ou les hommes) qui n'ont pas d'emploi salarié restent parfois volontairement en dehors du marché du travail. Il est logique d'imaginer que les gens font un choix entre les diverses possibilités qui s'offrent à eux, et ils ne prennent un emploi salarié que s'ils pensent que ce sera plus productif que d'autres types d'emplois (agriculteur, entrepreneur ou travailleur indépendant). Les femmes qui disposent d'un lopin de terre, par exemple, peuvent préférer l'agriculture. Les gens qui optent pour le travail salarié sont selectionnés par eux-mêmes et le biais de cette sélection a des conséquences sur la façon de mesurer la rentabilité de la scolarisation. 2.06 La rentabilité de l'éducation sera sous-évaluée si elle est déflatée par les taux d'activité à partir de l'hypothèse erronée que ceux qui n'ont pas d'emploi salarié sont improductifs. L'estimation sera également faussée si on ne tient pas compte du biais de sélection. Etant donné qu'il y a moins de femmes que d'hommes qui choisissent le travail salarié, le biais sera sans doute plus important pour les femmes. Pour corriger ce biais, on procède en deux étapes. Premièrement, on estime quelle est la probabilité pour que les femmes rejoignent les rangs des travailleurs salariés. Puis on évalue le taux de rentabilité économique de la scolarisation en estimant le pourcentage d'augmentation du salaire qu'implique son niveau d'instruction pour l'emploi qu'elle occupe dans le secteur salarié. Pour séparer les deux phases de l'analyse, il faut recenser les facteurs qui influent sur la décision de se présenter sur le marché du travail (tels que l'accès à la terre) sans avoir d'incidence sur le salaire. - 15- Tableau 2.1: Rentabilité de la scolarisation, par sexe et par niveau d'études: 1959-85 Pays (année des données) Méthode d'évaluation Enseignement primaire Enseignement econdaire Enseignement supérieur Garçons Filles Garcons Filles Garçons Filles Etats-Unis (1949) I 17,8 5,6 14,0 13,0 9,7 4,2 Bogota, Colombie (1965) Il 18,2 nil 34,4 18,9 4,5 5,3 Allemagne (Ca 1960) b 4,6 5,0 Grèce (ca 1960) b Kenya (ca 1960) 1 21,7 Malaisie (ca 1960) b 9,4 NouvelleZélande (ca 1960) b Brésil (1960) b Australie (ca 1960) I France (1976) b 14,8 RoyaumeUni (1971) b 10,0 Japon (1980) I Corée du Sud (1971) b Taiwan (1982) b 8,4 16,0 Porto Rico (1959) b 29,5 18,4 Andra Pradesh, Inde (1977) Hl I 17,9 8,9 7,2 3,0 5,0 7,1 23,6 19,5 9,3 12,3 11,4 10,7 9,8 19,4 25,3 13,4 13,5 21,1 21,2 16,2 20,0 12,7 8,0 8,0 12,0 5,7 5,8 38,5 11,8 ,3 13,7 16,9 15,7 22,9 27,3 40,8 21,9 9,0 6,2 5,5 8,9 5,5 8,7 6,8 11,9 2,41 Côte Hl 18,3 5,5 17,0 28,7 21,1 13,6 d'Ivoire (1985) a. Méthode d'évaluation: I - Utilisation du taux d'activité deu femmes pour déflater la rentabilité, d'où une réduction trop importante de la rentabilité de la scolarisation des filles; H - estimation basée sur le taux de saire sas déflater par le taux d'activité des femmes. b. Méthode d'estimation non connue. ** Non indiqué. Source: Schultz, 1989a. - 16 - 2.07 On peut voir la différence entre la déflation par les taux d'activité ou la correction du biais de sélection en évaluant les taux de rentabilité pour les mêmes pays (Asie et Amérique latine) de différentes façons (Figure 2.1). La rentabilité de la scolarisation des garçons ou des filles est modifiée, et les différences de rentabilité entre garçons et filles peuvent changer aussi. Lorsqu'on tient compte du biais de sélection, la rentabilité de la scolarisation est souvent plus forte pour les filles que pour les garçons, en particulier au niveau du secondaire. En Thaîlande, la correction du biais de sélection entraîne généralement une baisse des taux de rentabilité pour les garçons et pour les filles, mais, au-delà du cycle primaire, les rentabilités ajustées sont bien plus élevées pour les filles que pour les garçons. Au niveau du secondaire, la rentabilité ajustée est de l'ordre de 25 % pour les filles et de 7 % pour les garçons. Dans les cycles supérieurs, elle se situe autour de 18 % pour les filles et de 8 % pour les garçons (Schultz, 1989a). Au Pérou, les taux de rentabilité de la scolarisation des filles augmentent dans tout le pays lorsque l'on tient compte du biais de sélection, et les taux ajustés sont plus élevés pour les filles que pour les garçons au niveau des cycles secondaire et supérieur (Khandker, 1990). Au niveau du primaire, les taux sont étonnamment faibles pour les deux sexes. 2.08 La rentabilité de la scolarisation des filles peut aussi é&re annulée par les imperfections du marché qui limitent les possibilités de choix qu'ont les femmes par rapport aux hommes et par là réduisent également les rémunérations des femmes. Le taux d'activité féminine traduit la différence entre les salaires que les femmes pourraient obtenir sur le marché du travail et la valeur de leur temps en dehors du marché du travail. Les femmes prennent un emploi salarié si le taux de salaire effectif correspond au moins au salaire minimum accepté (au dessous duquel les femmes préfèrent quitter le marché du travail). En fait, le salaire effectif, même pour les femmes qui ont un certain niveau d'instruction, est souvent inférieur à leur salaire minimum accepté, alors que, pour les hommes, il est généralement supérieur à leur salaire minimum accepté. Figure 2.1. Sensibilité des taux de rentabilité à différentes methodologies données recueillies pour l'Asie et l'Amérique latine Inde (Andhra Pradesh) Primaire Secondaire M MI _ Hommes M IlFemmes Postsecondaire M [ M [i Thallande Primaire M M il Pstecondaire MI Postsecondaire M MI1 I M il Secondaire Pérou Piar M1 M il M il Secondaire M M [I Postsecondaire M I M il 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% Taux de rentabilité Mi = Déflaté par le taux d'activité féminine. 7jl= Non déflaté par le taux d'activité féminine (études en Thalilande et au Pérou tenant Sources: Khandker 1990; Schultz 1989a; Tilak 1987. compte du biais de selection). - 17 - 2.09 En principe, les différences de taux de salaire devraient être uniquement imputables aux différences de productivité, lesquelles sont essentiellement déterminées par le capital physique et intellectuel des individus. La plupart des travaux de recherche effectués pour expliquer les écarts de salaire entre hommes et femmes (ou entre les individus en général) sont donc centrés sur la productivité. Mais le niveau d'instruction et les années d'expérience n'expliquent pas tout. Dans un grand nombre de pays et de régions, les disparités importantes de salaires entre hommes et femmes demeurent inexpliquées. Par exemple, Tilak (1987) a démontré que la rémunération moyenne des femmes en Inde était jusqu'à six fois plus faible que celle des hommes pour un niveau de formation et de productivité identique. Sambamoorthi (1984) a montré que la « discrimination » ou d'autres facteurs inexpliqués représentent 21 % de l'écart de salaire entre hommes et femmes dans une autre région de l'Inde. Plusieurs études récentes sur l'Amérique latine, où le taux de scolarisation des filles est élevé et où l'égalité des sexes est généralement réalisée au niveau secondaire, montrent que les hommes gagnent plus que les femmes dans des emplois similaires. Les indicateurs de productivité, notamment les indicateurs liés au niveau d'instruction et à l'expérience, n'expliquent dans l'ensemble qu'un tiers environ de l'écart des salaires entre hommes et femmes (Psacharopoulos et Tzannatos, à paraître). 2.10 Les différences de salaire entre individus ayant des niveaux de formation et d'expérience comparables sont parfois dus aussi à d'autres facteurs qui influent sur la productivité, tels que les interruptions de travail ou d'autres coûts. Si les femmes ont besoin de davantage de soins de santé ou de congés maternité, par exemple, cela entraîne des coûts réels pour les employeurs. 2.11 Les différences de salaire traduisent aussi parfois des « discriminations » - restrictions du marché du travail ou d'autres imperfections du marché qui restreignent les possibilités d'emploi des femmes dans le secteur formel, souvent dans un souci de protection (Encadré 2.1). En Bolivie par exemple, les hommes ont le droit de travailler 48 heures par semaine, mais les femmes 40 seulement, et la plupart des entreprises n'ont pas le droit de compter plus de 45 % de femmes dans leurs effectifs : ces restrictions - même si elles sont louables dans leur objectif - peuvent maintenir les femmes dans des travaux faiblement qualifiés et répétitifs, qui peuvent réduire leur productivité et limiter leurs possibilités d'augmentation de salaire, ce qui peut être plus préjudiciable pour le bien-être des femmes que certains postes de travail qui leur sont fermés (Dixon-Mueller et Anker, 1988; OIT, 1989). 2.12 Lorsque divers obstacles empêchent les femmes de s'engager dans la vie active, la scolarisation peut avoir pour effet d'accrottre davantage leur productivité en dehors de la vie professionnelle que dans le cadre d'un emploi salarié. Dans ces conditions, certaines femmes peuvent alors choisir de quitter la vie active. Les estimations de la rentabilité de la scolarisation pour des marchés du travail comportant des distorsions de ce genre seront sans doute plus faibles que lorsqu'on est en présence d'un marché moins défavorable aux femmes. 2.13 Lorsqu'elles ont une activité indépendante, les femmes rencontrent aussi des difficultés qui limitent leurs gains en tant qu'agricultrices ou chefs d'entreprise, et par voie de conséquence la rentabilité de la scolarisation des filles. L'analyse détaillée de ces questions déborde le cadre du présent document, mais un certain nombre de points doivent être conservés à l'esprit. Les études montrent, par exemple, que les agricultrices ont souvent moins de possibilités d'accès que les agriculteurs à l'information, à la technologie, aux intrants agricoles, à la terre et aux marchés (voir, par exemple, Banque mondiale, Kenya: The Role of Women in Development, 1989; Banque Mondiale, Women in :g or. 'o r_ MI -. go r_ , s Ô F. 'n, , - >g. P. P, g Ir B < 0 0 r*l M l"I' e 3 Er fi re O ;O, =r O- g g GÔ2, C., O ocD g: - - P, M. mi - 2 Gn 10 0 rA (D CD b O' 9U. CnD à, W 0. 00 1, U, g oe 0 c 0 ', 1 -ue g . ;3 C2. c- CJ CI. (b r, il Cr X. 0 -O Cr. r.. a c0 u oâ ' Z là. O B a 9V (> JD 0 mp:-. 'm 0 - 25-2- e e - 0 O' ro 2 - g - 9, ', n = -1 g 0,0 or '00 rlGOD p ', R a 0 0 0. 50; O re- Cr > cci ,- r, O Fe e El CD (D Dy el O 00 D n. = r g 'S. -u a M Cr 8D s, 9 ô CD CD % Ro 5. 1 r Reg 0 M. M. JD r- 1 O Cr . - 19 - 1991). Les problèmes d'ordre pratique qu'impliquent les déplacements avec les enfants pour se rendre aux institutions de crédit, le manque d'instruction des femmes et les comportements traditionnels sont autant d'autres obstacles qui restreignent aussi l'accès des femmes au crédit de type formel. Faute d'accès à l'information, aux ressources et aux marchés, un grand nombre de femmes se trouvent cantonnées dans des tâches de faible productivité et faiblement rémunérées. Lorsque les femmes se révèlent incapables de produire ou de gagner beaucoup malgré les longues heures de travail qu'elles effectuent, la rentabilité de leur scolarisation s'en trouve réduite d'autant. Pour évaluer la rentabilité de la scolarisation dans les activités indépendantes, il faudrait évaluer, dans certains cas, la production non commercialisée - ce qui est parfois impossible parce que les données d'appréciation font défaut et qu'il est difficile d'utiliser les prix comme mesure représentative. Le petit nombre d'études centrées sur les femmes et les hommes qui ont opté pour le travail indépendant donne à penser que la scolarisation est payante pour les femmes, parfois plus et parfois moins que pour les hommes (Moock, 1973; Hertz et Khandker, 1991; Khandker, 1990). Les distorsions de la politique macroéconomique accentuent parfois les écarts de 2.14 productivité entre hommes et femmes et, partant, la rentabilité de la scolarisation. Par exemple, si la plupart des femmes travaillent dans des secteurs tels que l'agriculture, qui sont pénalisés par la fiscalité ou la politique des prix, alors que la majorité des hommes (en particulier ceux qui ont un certain niveau d'instruction) travaillent dans des secteurs protégés (tels que l'industrie ou le secteur public), la rentabilité de l'éducation des femmes paraît encore affaiblie par rapport à celle de l'éducation des hommes. Une étude sur le Kenya des années 60, à l'époque où l'agriculture était lourdement pénalisée et où une forte proportion des femmes étaient agricultrices, on évalue la rentabilité de la scolarisation des femmes à 7,1 % pour le primaire et 19,5 % pour le secondaire; pour les hommes, les taux étaient, respectivement, de 21,7 % et 23,6 %. Mais dans les pays qui ont adopté une politique macroéconomique plus favorable à l'agriculture, où les femmes prédominent - par exemple en Corée du Sud, à Taïwan et en Thaïlande -, le taux de rentabilité de la scolarisation des filles est supérieur à celui des garçons (Schultz, 1989a). En Inde, dans l'industrie manufacturière et le secteur public, qui sont fortement protégés, les emplois sont en majorité tenus par des hommes tandis que la plupart des femmes travaillent dans le secteur agricole non structuré et les secteurs informels. On ne saurait donc s'étonner que les gains des Indiennes soient médiocres et que la rentabilité de la scolarisation s'en trouve diminuée. Les imperfections de la politique économique, les obstacles sur le marché du travail, 2.15 l'accès limité à l'information et aux ressources, ainsi que les faiblesses du secteur éducatif, peuvent se combiner pour cantonner les femmes dans des activités de faible productivité (agriculture, petites entreprises ou travaux occasionnels). Une récente étude sur Bombay, Inde, illustre ce phénomène (Khandker, 1991). Dans beaucoup de pays d'Afrique et d'Asie, la plupart des femmes ont une activité indépendante ou un travail intermittent. Un cercle vicieux peut s'instaurer: les hommes gagnent davantage, ce qui rend leur 2.16 scolarisation plus rentable, de sorte qu'on envoie plutôt les garçons que les filles à l'école. Dans ces conditions, les filles grandissent sans avoir la formation nécessaire pour se présenter sur le marché du travail. Des traditions culturelles reflètent et renforcent parfois les réalités économiques, en particulier dans les régions rurales pauvres (Encadré 2.2). - 20 - Encadré 2.2 Rentabilité de scolarisation, perspciv d'enploi et comportements sociaux Deux études réaliséoes en Inde montret que l'oSfie de travail des emmes augmente avec le taux de salaire qu'elles peuvent exiger, lequl est fonction de leur niveau d'in_ructio. A mesure que ls gains des femmes augmentent, leur fécondité a tendance à baisser (Khandker, à paratre; Malsthy, 1989). Une autre étude conclut qu'aL Pakistan la formation secondaire et univeritaire encouge le. ciladines à entrr dans la vie active (Kozel et Aldernan, 1988). Dans les régions rurales pakistanaiseu touteWis, les containtes sont plus sérieuses. Peu de femmes ont un travail salarié; la plupart travaillent à dea actvités productives au foyer et consacrent 25 à 30 heures hebdomadaires aux tâches ménagères. Le temps de travail d'unefemm aufoyer diminue de 1, jour par filleue âgée de 10 à 15 ans dans h famille, mais chaque adolescent ajoute autant de travail qu'un enfint de 5 à 9 ans. La maladie d'un enfant ajoute 0,5 jour de travail pour chaque femme a foyer, mais, i la femme tombe malade, son travail n'en est pas affecté. Le branchement d'électricité augmente le temps de travail du femmes du fait qu'eUes peuvent coninuer à travailler après la tombée de la nuit. Dans ces conditions, la scolaristion ne change pramiquement rien aux probabiltés qu'a une fcmme d'entrer dans la vie active, mais cela augmenterait le nombre de jours travaiUés si eDe le faisait. La femme travaille un jour de moins au foyer pour chaquejour d'acivité profssionnele. L'augmentation de la scolarisation du fille dans leS zDne rurales du Pakistan a pour principale conséquence, compte tenu de l'environnement social actuel, d'accire les heures de loisir ou a de travail de gestion * des femunes au foyer. Le niveau d'instruction augmente ksalai le minimum qu'une femme accepterait pour entrer dans la vie active, et il peut même renforcer les traditions qui découragent l'acivité professionnelle des femmes ou les tâches traditionneUes. Comme le note l'étude: C'est là le noeud du problème pour le gouvernant.. Au Pakistan, la plupait des emplois ruraux pour lesquels l'éducation consthiue un avantage n infete et qui sont compatibles avec le rôle social des femmes et leurs réticences à se déplacer bron du villae sont du emplois du secteur pubic- enseignement ou professions de santé - qui exigent un niveau de formaton plus levé qeIla normale dans ce genre de communautés. L'investissement néessaire - et les risques - c'est-à-dire ce qu'il faut fire pour que les femmes parviennent au niveau d'instruction voulu pour postuler à ce geme d'emploi dépasse parfois ks moyens de la plupart des familles même si, en fait, la chose est faisble sur pae. Il faut parfois rompre un cerlec vicieux. Peu de femmes vont à l'écol parce que la rentabilité privée est insu fisante. Et elle l'est en partie parc. que le niveau de colarisation est trop bas pour que le milieu villageois puisse offrir aux femmes insauites du dbouh socialement considérés ai dehors de quelques rares possibilités. Cette situation pourra peut-a changer à mesure que le taux de scoarisation ds fiLles augmente, quoique ls femmes qui ont une formaton econdaire Soient encore rams dans Als régions rurales. Le Gouvernement pourrait jouer un rôle en accélerant le changement En augme_nant l'investissement dans le secteur de l'éducation, il fera baisser les cots privés de la soUlariation. Il serait peut-atre ausi utile d'envisager de baisser le niveau des qualifcations requises pour postuler à un emploi public dans le régions rurales. Cela... demande une étude approfondie. En outre, les femm qui occupe un emploi au sein dc leur propre communauté peuvent donner l'exemple et encouragerll femm à chercherd'autres possibilités d'emploi... Jusqu'à ce que les femmnes estiment que les études présentent un atout pour elle, sur le plan ial ou financier, la scolarisation restera parfois limitée par des problèmes de demarnde aunt que du problèmes d'offre (Alderman et Chisti, 1989, 19-21). Sources: Alderman et Chisti, 1989; Khandker, 1991; Kozel et Alderman, 1988; Malathy, 1989. 2.17 Il n'est pas facile de rompre ce cercle vicieux. Mais une partie de la réponse consiste à cesser de protéger certains secteurs, à lever les barrières à l'entrée sur le marché du travail et à s'efforcer de promouvoir l'accès des femmes à l'éducation, à l'information et aux ressources pour qu'elles puissent gagner en mobilité et échapper de la sorte aux emplois à faible productivité, mal rémunérés. La rentabilité de la scolarisation des filles devrait alors augmenter, ce qui stimulerait la demande de scolarisation. En Malaisie par exemple, le Gouvernement a pris des mesures pour développer l'éducation et promouvoir l'emploi tant en faveur des hommes que des femmes dans les années 70, et la croissance économique a été relativement rapide. La plus grande partie de l'augmentation du revenu des ménages - 21 - était due aux salaires féminins - dont la contribution est passée de 4,3 % en 1973 à 12,9 % en 1987. Les femmes ont délaissé les activités indépendantes et les emplois intermittents pour entrer dans le secteur salarié formel. Et la rentabilité privée de l'éducation a augmenté pour les femmes et légèrement progressé pour les hommes entre 1973 et 1987 (Banque mondiale, 1991a). Il faudrait effectuer des études plus approfondies pour montrer a) comment la politique macroéconomique et l'élargissement de l'accès à l'information et aux ressources influent sur les gains des femmes (dans l'absolu et par rapport aux hommes), et b) comment cela affecte la rentabilité privée de la scolarisation des garçons et des filles. Mais la logique économique tend à montrer que le développement de la scolarisation des garçons comme des filles permettra d'améliorer l'efficacité de l'économie. Rentabilité sociale de la scolarisation des filles Le taux de rentabilité sociale, de l'éducation se définit comme le taux de rentabilité 2.18 interne qui égalise les coûts et les avantages globaux qui en résultent pour la collectivité. En règle générale, l'éducation pèse très lourd sur les budgets publics. L'estimation de la rentabilité sociale doit tenir compte des coûts que supporte l'Etat et des coûts que supportent les familles. Si les avantages restaient les mêmes, cet alourdissement des coûts ferait passer la rentabilité sociale à un niveau inférieur à la rentabilité privée. On porrait parler à propos de ces avantages de « rentabilité sociale partielle » (Tableau 2.2). Els ne seront les mêmes pour les hommes que pour les femmes que si les coûts que supporte l'Etat pour scolariser les filles et les garçons sont les mêmes. Mais pour favoriser la scolarisation des filles, il faudra parfois prendre des mesures spéciales, qui impliquent des coûts supplémentaires, même s'ils sont modestes, comme on le verra ci-après. Tableau 2.2: Taux de rentabilité parti_le sociale et privée de l'éducation, par niveau d'études (nombre de pays entre parenthéses) Rentabilité privée Rentabilité sEciale Région Primaire Secondaire Supérieur Primaire Secondaire Supérieur 27 (12) 19 (12) 14 (12) 45 (9) 28 (9) 33 (9) Asie 18 (9) 14 (11) 12 (11) 34 (5) 15 (8) 18 (8) Amérique latine 35 (8) 19 (8) 16 (8) 61 (5) 28 (5) 26 (5) Pays àrcvenu éleva' 13F (6) 10 (15) 8 (15) 19W (7) 12 (14) il (15) Afrique a/ _/ Europe, Etats-Unis, NouvelleZélande, Israal. Impossible à calculer dans la plupart des pays à revenu élevé, où le groupe de comparaison sans formation primaire est petit et totalement non représentatif dans ls classes d'Age jeune. Source: Schultz, 1989a. 2.19 Si l'on veut évaluer la rentabilité sociale totale, il faut ajuster les avantages en se basant sur les salaires nets d'impôts. Bien souvent, cet ajustement est négligé, et on utilise les taux de salaire bruts. Mais si la rentabilité privée est nette d'impôts, la rentabilité sociale doit tenir compte de toute augmentation nette des recettes fiscales résultant des emplois mieux rémunérés ou des gains plus élevés que l'éducation a rendu possibles. Là également, l'ajustement est rarement effectué. Dans la mesure où davantage de femmes que d'hommes restent hors de la population active à cause de l'insuffisance de leur niveau d'instruction, l'accroissement des taux d'activité féminine résultant de la scolarisation devrait - 22 - entraîner une augmentation des recettes fiscales procurées par les femmes plus importante que l'augmentation des recettes fiscales procurées par les hommes. Cet ajustement entraînera un accroissement relatif de la rentabilité de la scolarisation des filles par rapport à la celle des garçons. 2.20 De façon plus fondamentale, lorsqu'on évalue la rentabilité sociale totale, il faut aussi tenir compte des avantages sociaux ou effets externes produits par le système éducatif tels que l'amélioration de la santé et l'abaissement de la fécondité. Ces avantages sociaux sont en général plus importants dans le cadre de la scolarisation des filles que dans le cadre de la scolarisation des garçons. Mais ils sont difficiles à chiffrer en termes économiques, et il est rare que l'on cherche à évaluer la rentabilité sociale. De ce fait, on dit parfois - à tort - que la « rentabilité sociale » est inférieure à la rentabilité privée, et les gouvernants ne prêtent pas suffisamment attention aux avantages sociaux véritables de l'éducation. 2.21 Pour avoir une idée de l'ampleur des avantages sociaux de la scolarisation des filles, il faudrait tirer parti des études sur l'impact de l'éducation sur la santé et la fécondité, même si ces effets ne peuvent être évalués en termes économiques. De très nombreuses études ont été effectuées sur la question. Education de la mère et santé de l'enfant 2.22 Des recherches sur différents pays montrent qu'une année de scolarité supplémentaire des filles se traduit en moyenne par une baisse de 5 à 10 % de la mortalité des enfants de moins de 5 ans (Cochrane, 1979; Schultz, 1989a). Deux études importantes sur un ensemble de pays (Cochrane, O'Hara, et Leslie, 1980, 1982) concluent que l'éducation de la mère est un déterminant important de la santé de l'enfant et que les effets de l'éducation des hommes sur la santé des enfants semblent beaucoup moins marqués. Ceci n'est pas surprenant puisque le principal agent de santé primaire des enfants est leur mère. Une autre étude importante (Mensch, Lentzner, et Presto, 1986) analyse l'influence des facteurs socio-économiques sur la mortalité infantile dans 15 pays en développement. Fondée sur des séries chronologiques, cette étude est plus structurée du point de vue méthodologique. Elle montre également l'importance de l'éducation des mères pour la vie de leurs enfants. Des études consacrées à des pays déterminés confirment l'importance de l'éducation de la mère. 2.23 Certaines études exagèrent parfois l'importance de l'éducation de la mère car elles ne tiennent pas compte d'autres variables explicatives qui peuvent être masquées par l'éducation. Si ces variables manquantes expliquent vraiment une grande partie de l'impact apparent de l'éducation de la mère, l'effort de scolarisation n'aura pas nécessairement les effets que l'on en espère sur la santé de l'enfant. Malheureusement, il est difficile d'identifier ce que pourraient être ces autres variables et encore plus difficile de les mesurer. Des problèmes d'ordre conceptuels et empiriques empêchent donc d'isoler l'impact de l'éducation. Certaines études cherchent à éliminer les autres variables sans les identifier en utilisant des modèles à « effets fixes », ce qui revient à adopter un point de vue beaucoup plus conservateur du rôle de l'éducation des femmes, mais ces recherches soulèvent aussi des problèmes méthodologiques. Par exemple, certaines méthodes d'approche fondées sur les effets fixes exigent un tri très selectif des échantillons, ce qui peut fausser les conclusions (Behrman, 1991). Une étude sur le Brésil évite ce problème en partant du principe que la taille des parents peut traduire d'autres caractéristiques familiales qui pourraient influer sur la scolarité des enfants. Elle conclut que l'éducation de la mère a une forte influence sur les chances de survie de l'enfant, en particulier dans les zones pauvres (rhomas et al., 1990). 2.24 Une étude récente réalisée en Inde essaye de déterminer les effets de la scolarité de la mère sur la mortalité infantile au niveau régional (Beenstock et Sturdy, 1990). Il en ressort que - 23 - l'alphabétisation des femmes adultes, les vaccins DPT, la pauvreté, le système de caste, et l'utilisation des structures médicales sont des facteurs importants en matière de mortalité infantile. Deux autres conclusions fondamentales ne sont pas modifiées malgré l'inclusion d'un grand nombre d'autres « variables déterminantes »: la mortalité infantile est plus élevée chez les mères analphabètes et le risque de mortalité des nourrissons est nettement plus grand lorsque les mères se marient avant d'avoir atteint l'âge de 18 ans. Etant donné que la scolarisation des filles retarde l'âge du mariage, elle permettrait d'abaisser sensiblement la mortalité infantile. Le nombre croissant d'études effectuées pour déterminer cornment l'éducation de la mère 2.25 permet d'améliorer la santé de l'enfant confirme l'importance de l'éducation des femmes. Elle influe en effet sur la santé et les conditions d'apprentissage de l'enfant de quatre manières au moins. Elle permet, éventuellement, d'accroître les ressources économiques dont dispose le ménage. Elle permet, éventuellement, d'améliorer la productivité des structures de santé déjà en place en améliorant la productivité non marchande de la mère. Compte tenu des prix du marché et du revenu disponible, elle peut influer sur les dépenses du ménage (préférences) pour favoriser les biens consommés par les enfants (par opposition aux biens consommés par les adultes). Enfm, elle peut aussi pousser les familles à investir davantage pour assurer la scolarité des enfants, et en particulier des filles. Des travaux récents sur l'Afrique montrent que les mères qui ont fréquenté l'école sont 2.26 plus promptes à quérir des soins lorsque leurs enfants tombent malades (Collier, 1991a,b). Un certain nombre d'études récentes donnent à penser que, lorsque la mère a pouvoir de décision sur des ressources, la santé des enfants a davantage de chances de s'en trouver améliorée. Par exemple, une étude récente fondée sur des statistiques brésiliennes (Thomas et al., 1990) indique que les revenus non salariaux des femmes influent beaucoup plus sur les chances de survie des enfants que ceux des hommes. Les revenus de la mère ont plus d'effets sur le bien-&re des enfants (fils et filles) que les revenus du père. Cela tient au fait que, lorsqu'il y a une rentrée supplémentaire d'argent, les mères dépensent pour la nourriture une somme de quatre à sept fois plus importante que les pères. En outre, les revenus non salariaux des mères ont un impact plus important sur les filles que sur les fils, et les revenus non salariaux des pères un impact plus important sur les fils (Ihomas et al., 1990 - Encadré 2.3). Une étude réalisée en Inde montre qu'à mesure que la proportion des femmes dans les emplois salariés augmente, le taux de survie des filles commence à rattraper celui des garçons (Rosenzweig et Schultz, 1982). Mais il est conceptuellement et empiriquement très difficile de construire un modèle pour 2.27 déterminer comment l'éducation de la mère peut améliorer la santé de l'enfant. La plupart des analystes ont donc recours à des « formules réduites ». En d'autres termes, ils s'efforcent de déterminer l'impact de l'éducation des filles sans modéliser la totalité du processus. Ces études confirment que l'éducation de la mère a un effet positif sur la santé et la nutrition de l'enfant, mais elles diffèrent quant à l'ampleur exacte des effets et à l'importance d'autres facteurs. - 24 Encadré 2-3 Tclle mèe, tellc fille? Une étude récente basée sur dei enquêtes auprs des ménages au Brsil. au Gbn et aux Etats-Unis donne à conclure que les mère conaet davantage de resaources pow assurer la hané de urn files et l père pour assurer la santé de leum Mls. L'étude montre que, dan les trois pays aonsidérés, 1'éducon de la mère avait un cffet plus important sur la santé et l'éa nutritionnel de sa file ai l'on cn jugeait par la taile de l'enfa L'et était beaucoup moins sensible sur la taille du fils. L'éducation du pèr e. rvanche, a une incenc plus grande sur la taile de son fib que sur la taille de sa file. La wule exception conaté conceeles 1zone rural. du Brs o l'ducwaion du pèren'affecte pu la taille des fils ou des fille, mai l'éducation de la mè infue r la talle des fils et deo file, d surtout des fils. Apparemment, lseménage dépensent leur argent _dfltrem selo qu'il s'a d'un fils ou dune le ou salon qu'il s'agit du père ou de la mère. Au Ghana, l'éducadon d'une nère qui est plus sçolarisée que on mari influe davantage sur la taile de sa fille plus que sur cell de mon fils. Au Brésil, le. rvewus non salaux des mèes ont un effet positif sur la santé de. filles, mais non sur celUc des fils. Si le niveau disruct>m et leu revenui non salariaux de. épouses indiquenL un pouvoir ou une influence dans « le prises de décision milial », oc étude donne à penser que les différents choix des hommes et d. femmnes en matière d'alocafion ds ressources affectent l'efficacité de. soins aux enfants et baduisent le. préfrences parentales. Aucune enqu&e de ce gre n'a &é effectuée pour l'Asie du Sud, où les taux de motalé des filles sont anormakment élevés par rapport à ceux des garçons. Source: Thomas, 1990. Education de la mère et apprentissagede l'enfant 2.28 Plusieurs études récapitulées par Behrman (1991) donnent à conclure que la scolarisation des parents favorise celle des enfants: Birdsall (1980) sur la Colombie; Wolfe et Behrman (1984) sur le Nicaragua; Birdsall (1980, 1985) sur le Brésil; King et Lillard (1983, 1987) sur la Malaisie et les Philippines; Behrman et Sussangkarn (1989) sur la ThaIlande, et King et Bellew sur le Pérou (1990). 2.29 L'étude de 1980 sur le Brésil indique qu'une année supplémentaire de scolarisation des parents se traduit par un allongement de 0,04 à 0,11 an de la scolarisation de l'enfant dans les régions urbaines et de 0,14 à 0,39 an dans les régions rurales. L'impact de l'éducation de la mère est nettement plus important que celui de l'éducation du père (compte dûment tenu de facteurs tels que le revenu paternel, l'âge de la mère, l'âge et et le sexe de l'enfant, et les migrations récentes). La qualité de la scolarisation renforce l'effet de l'éducation de la mère dans les zones urbaines (Birdsall, 1980). 2.30 Les études conduites en Thaîlande montrent que, compte tenu des facteurs tels que le revenu des ménages et l'âge des conjoints, le taux de scolarisation augmente de 0,023 pour chaque année de scolarisation du père et de 0,0193 pour chaque année de scolarisation de la mère. Les années de scolarité de la mère et du père ont la même incidence lorsque la qualité de l'éducation est similaire (Berhman et Sussangkarn, 1989). 2.31 Dans les communautés malaises et chinoises de Malaisie, la scolarisation de la mère a un effet important sur la scolarisation de la fille. Chez les enfants chinois et philippins, la scolarisation de la mère a autant d'importance que celle du père, ce qui donne à conclure qu'il existe des différences entre les trois cultures (King et Lillard, 1987). 2.32 L'étude des effets de la scolarisation de la mère sur la scolarisation des enfants péruviens porte sur différentes cohortes d'âge. Elle conclut en général que la scolarisation de la mère et du père a des effets importants, qui diminuent sensiblement avec les cohortes d'âge. Par exemple, l'impact sur les filles (garçons) d'une année supplémentaire de scolarité maternelle est de 0,33 an (0,29) pour la cohorte 1925-39, et de 0,12 (0,18) pour la cohorte 1960-66. La scolarisation de la mère a plus - 25 d'importance pour les filles et celle du père davantage pour les garçons, mais la présence du père dans la famille a de l'importance pour les filles (King et Bellew, 1990). L'étude donne à conclure que le développement de l'enseignement public au Pérou et l'amélioration de la qualité de l'enseignement dispensé (voir Encadré 4.2 au Chapitre 4) a réduit l'importance de l'éducation des parents. 2.33 Une nouvelle étude réalisée sur le Ghana conclut que l'éducation de la mère est le facteur le plus important pour la scolarisation des enfants, qu'il s'agisse des garçons ou des filles. Mais l'incidence sur la scolarisation des filles est à peu près deux fois plus forte - tant sur le plan de l'inscription des filles à l'école que de la probabilité qu'elles poursuivront leurs études. La scolarisation du père a également un effet positif sur la scolarisation des enfants, davantage pour les filles que pour les garçons, mais l'influence de la mère est plus déterminante (Lavy, à parattre). Scolarisationdes filles et taille de la famille 2.34 Les analyses montrent sans ambiguïté que les femmes qui ont été à l'école ont une famille moins nombreuse, tandis que l'éducation des hommes a une incidence moindre sur la taille de la famille (Banque mondiale, 1980d; 1986d; Schultz, 1989a). La logique est simple. L'arrivée d'un enfant exige davantage de temps de la part des femmes. Elles supportent les grossesses et elles allaitent et, si la répartition des tâches entre parents pour s'occuper des plus grands varie selon les cultures, c'est essentiellement les femmes qui prennent soin des petits. L'instruction augmente le coût d'opportunité du temps de la mère. Elle lui offre de nouvelles possibilités de gagner de l'argent ou d'améliorer sa situation, ce qui suppose un choix avec les maternités et le soin aux enfants. La scolarisation l'encourage d'abord à retarder le mariage et ensuite à avoir moins d'enfants lorsqu'elle se marie. En revanche, les nouvelles possibilités offertes aux hommes de gagner davantage n'impliquent pas un choix aussi tranché pour la simple raison qu'ils consacrent moins de temps aux enfants. En fait, les hommes souhaitent parfois davantage d'enfants lorsque leurs revenus ou leur patrimoine augmentent. 2.35 L'abaissement de la fécondité chez les femmes qui ont fait des études serait encore plus marqué si les femmes pouvaient davantage compter sur les contraceptifs et moins sur l'allaitement à long terme pour limiter la taille de leur famille. Si l'instruction encourage les femmes à entrer dans la vie active et si elles tendent à allaiter moins longtemps leurs enfants, les taux de fécondité (et d'avortement) pourraient progresser si les femmes n'ont pas la possibilité de recourir à des méthodes de contraception sûres et efficaces. 2.36 Les études citées dans deux Rapports sur le développement dans le monde (Banque mondiale, 1980d, 1984f) et un document de politique générale sur la démographie pour l'Afrique (Banque mondiale, 1986a) confirme que l'éducation des femmes entrafne un abaissement de la fécondité, surtout lorsqu'il existe des services de planning familial. L'éducation des femmes a pour effet de retarder le mariage, d'abaisser les taux de fécondité, de réduire la taille des familles, d'accrotre l'utilisation des pratiques de contraception et, en règle générale, de promouvoir des méthodes de contraception plus efficaces. Le lien de cause à effet se renforce avec le niveau d'instruction des femmes. 2.37 Dans certains pays toutefois, où le taux de scolarisation des filles est très faible et la pauvreté généralisée, une faible progression de la scolarisation des filles peut entraîner un accroissement de la fécondité. Ce phénomène disparaît à mesure que le niveau d'instruction s'élève et aussi lorsque les enquêtes tiennent mieux compte des revenus et de l'éducation des hommes (Schultz, 1989a). Tout comme pour la scolarisation et la mortalité infantile, il est possible que l'éducation masque d'autres facteurs sousjacents qui influent sur la fécondité. Mais les études effectueées pour isoler les autres déterminants de la fécondité qui pourraient être masqués par l'éducation concluent aussi que l'incidence de l'éducation des femmes sur la fécondité est très impowrtante (Behrman, 1990; Schultz, 1989a). - 26 - 2.38 Si la scolarisation entraîne une baisse de fécondité, c'est en partie parce que l'instruction offre aux femmes de nouvelles possibilités de gagner leur vie. La fécondité tend à diminuer à mesure que le salaire des femmes s'améliore (mais elle progresse lorsque le salaire du mari ou le patrimoine foncier de la famille augmentent) (Schultz, 1989a, Banque mondiale, 1980d, 1984f; Duraiswamy, 1989). 2.39 Jusqu'à une période récente, certaines études donnaient à penser que, dans les pays d'Afrique, l'éducation n'était pas si fortement corrélée à l'abaissement de la fécondité. L'indice synthétique de fécondité et le nombre d'enfants souhaité étaient élevés en moyenne pour toute les femmes, quel que soit leur niveau d'instruction. Mais, au cours des dernières années, à mesure que la scolarisation des filles progressait, les services de planning familial se sont améliorés et développés, et l'évolution observée en Afrique s'est rapprochée des schémas classiques. Au Kenya par exemple, où les progrès de l'éducation et des services de planning familial ont été relativement rapides, les femmes qui ont un certain niveau d'instruction veulent des familles plus petites, et elles ont moins d'enfants et recourent davantage à la contraception. L'indice national de fécondité a rapidement chuté (Banque mondiale, Kenya: The role of Women in Economic Development, 1989; Enquêtes sur la population et la santé, 1990a,b). Une étude récente (Schultz, 1989a) compile les données disponibles pour certains pays d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes (Figure 2.2). Figure 2.2. Le niveau d'instruction des femmes influe sur l'indice synthétique de fécondité et sur la fécondité souhaitée Annéeecle scolarlsaUon Afrique: Indice synthétique de fécondiU Oan Nombre d'enfants souhaité .... - ~ _ ~ ~ ~ ~~ _ 1. - 4-ô 7 ou plus Amérique latine: Indice synthéUque de fécondit= Nombre d'enfanta souhaité Asie et Océanie: Indice synthéUque de fécondité .... ..... - Nombre d'enfants souhaité 0 Source: Schultz, 1989a. 2 4 6 8 - 27 - Le niveau moyen d'instruction d'une petite collectivité peut influer sur les comportements 2.40 individuels à l'égard de la taille de la famille et du planning familial par le biais de certains « effets de seuil ». Autrement dit, les femmes qui ont X années de scolarité auront plus ou moins d'enfants selon le niveau d'instruction des autres femmes et l'incidence que cela a sur l'attitude générale à l'égard de la maternité. La Figure 2.3 montre que, pour chaque région (y compris l'Afrique), les pays où la proportion des femmes instruites est relativement importante enregistrent aussi un taux de fécondité plus faible et de prévalence de la contraception plus élevé que les autres. C'est encourageant, mais il faudrait effectuer des études plus approfondies pour déterminer si l'effet de seuil communautaire joue un rôle dans l'abaissement de la fécondité. Figure 2.3. Fécondité et planning familial dans les pays classés* en fonction dlu taux de scolarisation des femmes Mali Burundi Sénégal Liberia Togo Ghana Uganda Ondo, Nigeria Kenya Botswana Zimbabwe 15 20 23 37 42 60 62 63 75 76 87_ Maroc (17 Tunisie Egypte 4S 49 Indonesie Sri Lanka Thailande 77 _ _7 H9 90 Guatemala 62 El Salvador 79 B3olivie (63 Pérou (69 Mexique 89 Brésil Colombie Ré dominicaine Trin.et-Tobago _ ' 93 94 95) 99) _= 8 6 ___ 4 2 0 10 20 30 40 50 60 70 Utilisation du planning familial Nombre de naissances par femme par les femmes mariées (%) 'Les chiffres entre parenthéses inidiquent le pourcentage desfemmes (de 15 à 49 ans) avant q~uetocinstru S'ource Enquetes sur populition et la santté. 1 990a,b. ~inon. Des études approfondies par pays confirment que les femmes ont de moins en moins 2.41 d'enfants à mesure que leur niveau d'instruction s'élève. Dans presque tous les pays étudiés au cours des dernières années, les femmes qui ont fait des études ont moins d'enfants que les femmes qui n'en ont pas fait. Au Brésil, les femmes qui n'ont jamais fréquenté l'école ont en moyenne 6,5 enfants et les femmes qui ont un niveau d'instruction secondaire en ont en moyenne 2,5. Au Libéria, la probabilité du recours aux méthodes de planning familial est dix fois plus élevée chez les femmes qui ont fait des études secondaires que chez les femmes qui n'ont jamais été à l'école. En Inde, les données d'observation par groupes d'âge indiquent que, chez les femmes instruites, le taux de fécondité est beaucoup plus faible que chez les femmes analphabètes. Au Kenya et en Indonésie, on a également constaté que les femmes qui ont fait des études non seulement souhaitent moins d'enfants, mais elles sont aussi disposées à utiliser des moyens de contraception plus efficaces que les autres. Il ressort de ces - 28 - études que l'enseignement secondaire a souvent une influence beaucoup plus forte sur la taille de la famille que l'enseignement primaire. Le paradoxe de l'éducation deu femma 2.42 En somme, la rentabilité de la scolarisation des filles (en particulier au niveau du secondaire) est évidente. La rentabilité économique privée est identique pour les hommes et pour les femmes, et elle est souvent plus importante dans les pays où la plupart des ressources d'éducation sont consacrées aux garçons. La rentabilité de la scolarisation des filles est élevée et elle est souvent supérieure à celle des garçons: la scolarisation des filles a pour effet d'améliorer la santé des enfants, de réduire les naissances non désirées et d'inciter les femmes à restreindre la taille de leurs familles. Les avantages potentiels en termes de travail productif, d'amélioration de la santé et de ralentissement de la croissance démographique sont autant de facteurs qui militent en faveur d'un accroissement des investissements dans la scolarisation des filles. Dans ces conditions, pourquoi les gouvernements et les familles font-ils toujours moins d'efforts pour scolariser les filles que les garçons dans la plupart des pays en développement? Les principales explications sont analysées dans le chapitre qui suit. - 29 - CHAP1TRE 3. CONTRAINTES QUI AFFECTENT LA SCOLARISATION DES FILLES 3.01 Quelles sont les contraintes qui entravent l'investissement en matière de scolarisation des filles? Pour les répertorier, il faut une analyse approfondie de la rentabilité de l'éducation - qui en tire profit et de quelle façon, et qui supporte les coûts, économiques et sociaux? 3.02 Pour évaluer la rentabilité privée d'un investissement, on part normalement du principe que l'investisseur qui supporte les coûts en recueille aussi les fruits. La plupart des estimations de la rentabilité privée de la scolarisation sont basées sur l'hypothèse que le coût privé de la scolarisation se limite au manque à gagner de l'élève. Mais c'est faux. La famille supporte en fait une grande partie du coût de l'éducation, et immédiatement. Pourtant, le bénéfice en ira essentiellement à l'élève devenu adulte et à ses enfants - les petits-enfants de ceux qui ont payé la scolarité. Du point de vue des familles, le coût de la scolarisation des filles sera sans doute plus élevé et les avantages moins évidents que pour les garçons. En bref, la rentabilité économique privée de la scolarisation des filles sera parfois inférieure à celle de la scolarisation des fils. L'écart est plus grand et il prend une importance accrue pour les familles pauvres. Dans l'optique des familles, sinon celle de la société, la scolarisation paraît être un investissement moins intéressant pour les filles que pour les garçons. Et lorsque l'école n'est pas vraiment obligatoire, c'est la famille - et d'abord les parents - qui décide du niveau d'instruction que recevront leurs enfants. La décision des arernts : le pour et le contre 3.03 Lorsqu'il faut décider d'envoyer ou non un enfant à l'école, les parents considèrent les avantages qu'il y a de le garder à la maison et les avantages de la scolarisation dans les conditions qui s'offrent. Un plus ou un moins d'un côté ou de l'autre peut faire pencher la balance en faveur de l'école ou contre l'école. 3.04 Parmi les avantages que comporte le fait de garder un enfant à la maison, il y a notamment les travaux qu'il peut faire, le revenu qu'il peut gagner, et le revenu que les parents peuvent gagner du fait que l'enfant effectue des tâches dont ils devraient autrement se charger. Si l'enfant reste à la maison, les parents n'auront pas non plus à payer de droits de scolarité et d'autres dépenses directement liées à la scolarisation. Les bénéfices de la scolarisation dans l'optique des parents incluent la satisfaction de voir l'enfant réussir et, éventuellement, des avantages tangibles tels que l'assistance financière fournie par l'enfant lorsqu'ils atteindront un âge avancé. 3.05 Parmi les facteurs qui entravent la scolarisation (Tableau 3.1), on peut donc citer: * Les coûts directs de l'école tels que les droits de scolarité, les manuels scolaires et les vêtements. * Les coûts d'opportunité du temps passé par les enfants à l'école - coûts qui, pour la plupart des familles pauvres, seront sans doute plus élevés pour les filles. * Les coûts liés à l'observation des traditions culturelles et à la sécurité des enfants (à aussi vraisemblablement plus élevés pour les filles). * Les possibilités d'emploi restreintes, qui affectent en particulier les gains potentiels des filles et, partant, la rentabilité de leur scolarisation. - 30 - Tableau 3.1 Obstacles à la fréquentation scolaire des filles OBSTACLES CLASSIOUES OUI INFLUENT SUR LES DECISIONS DES PARENTS: Coûts directs Coûts d'opportunité Rentabilité économique restreinte Par exemple, droits de scolarité, manuels, vêtements; et contraintes d'ordre culturel et préoccupations de sécurité. Temps passé aux tâches ménagères, soins aux jeunes frères et soeurs, manque à gagner (des filles et des mères). Politiques macroéconomiques, possibilités d'accès limitées au marché du travail et aux ressources, qualité de l'enseignement dispensé. Les coûts de la scolarisation 3.06 La famille doit faire face à diverses catégories de dépenses pour la scolarisation des enfants. Les données d'observation économiques montrent que les parents comparent ces coûts aux avantages qu'ils pourront retirer; l'élasticité-revenu de la demande est souvent plus forte pour la scolarisation des filles que pour celle des garçons (voir, par exemple, DeTray 1988 sur la Malaisie). Du point de vue des parents, les coûts de la scolarisation des enfants comprennent les coûts directs et les coûts indirects (ou coûts d'opportunité). Coûts directs de la scolarisation 3.07 Les coûts directs de la scolarisation incluent les droits de scolarité, les manuels scolaires, le papier et les crayons, les cours particuliers et les vêtements requis. Plus les revenus de la famille sont bas, plus il est difficile de couvrir ces coûts. Les dépenses effectives de la scolarité représentent environ 4 % de la consommation des ménages dans les pays à faible revenu, 6 % dans les pays à revenu intermédiaire et 8 % dans les pays industriels (Banque mondiale, 1990n). Il existe de très fortes variations autour de ces moyennes. En Inde et au Pakistan par exemple, où le PNB par habitant est de l'ordre de 350 dollars, l'éducation représente 3 à 4 % de la consommation des ménages contre 9 % au Kenya (370 dollars) et 13 % en Zambie (290 dollars). Parmi les pays dont le PNB par habitant se situe dans la tranche 1.200-1.300 dollars, l'éducation représente 9 % de la consommation des ménages en Tunisie, 1 % en Turquie et 6 % au Pérou. Les coûts directs sont généralement les mêmes pour les garçons et les filles. Coûts d 'opportunitéde la scolarisation 3.08 Comme les familles pauvres comptent davantage sur chacun des membres de la famille pour assurer sa survie, les coûts d'opportunité de la scolarisation des enfants sont plus élevés pour elles. Et ils sont également plus élevés lorsqu'il s'agit de la scolarisation des filles. Les coûts d'opportunité comprennent le temps perdu pour les tâches ménagères, le manque à gagner des enfants et - surtout pour les filles - le manque à gagner des mères. 3.09 Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud, les femmes qui vivent en milieu rural ont une très lourde charge de travail qui peut les obliger à garder leurs filles à la maison pour les aider à s'occuper des plus jeunes, et faire des travaux longs et des tâches ménagères telles que le nettoyage, la cuisine et le ramassage du bois de feu. Des études conduites au Malawi montrent que - 31 - les filles d'âge scolaire passent plus de temps que les garçons aux travaux domestiques et consacrent moins de temps, dans l'heure qui suit la sortie de l'école, à faire leurs devoirs ou à se délasser (Davison et Kanyuka, 1990 dans Grant-Lewis, 1990). Au Burkina Faso, les études sur l'emploi du temps montrent que, dès l'âge de sept ans, les filles passent 3,5 heures par jour aux travaux ménagers contre 1,5 heure par jour pour les garçons (Sajogyo et al., 1980 dans FAO, 1985). En Gambie, 10 % des filles qui abandonnent leurs études primaires le font, semble-t-il, pour s'occuper de leurs jeunes frères et soeurs à la maison (Banque mondiale, 1990i). Au Népal, des études ont établi que la demande de travail féminin excède de 50 % la 3.10 demande de travail masculin (Jamison et Lockheed, 1987). En Inde, au Bangladesh et au Népal, dès l'âge de cinq ans, de nombreuses petites filles ont des responsabilités domestiques: elles vont chercher l'eau et le bois de feu, s'occupent de leurs jeunes frères et soeurs et travaillent dans les champs. Entre 10 et 15 ans, les fillettes travaillent parfois de 8 à 10 heures par jour à des activités productives au foyer ou en dehors du foyer (Cain, 1977; Rosenweig, 1980; Acharya et Bennett, 1981). Les études sur l'emploi du temps en Inde montrent que les petites filles travaillent 5,5 heures par jour et les fillettes 7,7 heures par jour à des travaux ménagers et agricoles contre 1,8 heure par jour pour les garçonnets et 3,6 heures par jour pour les jeunes garçons (Banque mondiale, Gender and Poverty in India, 1991). En règle générale, les filles font plus de tâches ménagères que les garçons. Elles 3.11 s'occupent des plus jeunes, vont chercher l'eau et le bois, et font d'autres travaux pour soulager leurs mères. Elles contribuent également à la production du foyer en s'occupant des animaux, en pilant le grain, etc. Les études sur l'emploi du temps montrent, que dans des endroits aussi différents que le Népal et le Kenya, les fillettes s'occupent de tâches productives ménagères à un âge bien plus jeune que les garçons et qu'elles y consacrent beaucoup plus de temps. Beaucoup de filles sont catégorisées comme « sans emploi » (non incluses dans la main-d'oeuvre salariée), mais la plupart des fillettes issues des milieux pauvres consacrent une partie importante de leur temps à gérer la maisonnée. Dans les zones rurales de Java (Indonésie), les fillettes de 10 à 15 ans dans les foyers les plus pauvres travaillent en moyenne 94 heures par mois contre 70 heures dans les familles à revenu moyen et 26 heures dans les familles les plus aisées. Les moyennes correspondantes pour les garçons s'établissent, respectivement, à 38 heures, 8 heures et 9 heures (Sajogyo et al., 1980 dans FAO, 1985). Dans certaines régions, la contribution des garçons et des filles à la famille est différente, 3.12 les garçons travaillant davantage dans des emplois rémunérés. Aux Philippines, parmi les jeunes de 12 à 14 ans, les fillettes passent deux fois plus de temps aux travaux ménagers que les garçons, mais deux fois moins de temps à des activités rémunérées (Evenson et al., 1980). Au Bangladesh, les filles de 13 à 15 ans consacrent dix fois plus de temps aux tâches ménagères que les garçons, mais ces derniers consacrent deux fois plus de temps aux travaux des champs et à peu près cinq fois plus de temps à des activités rémunérées (Pitt et Rozenzweig, 1989). Mais les familles pauvres d'Asie reçoivent aussi de l'argent gagné par leurs filles. L'extrême dénuement des familles contraint souvent les filles à entrer dans la population active à un jeune âge. En Inde, les statistiques de 1981 montrent que, parmi les fillettes du groupe d'âge 11-13 ans, 24,3 % de celles qui habitaient dans les régions rurales et 9,3 % de celles qui habitaient dans les zones urbaines avaient un travail salarié (Banque mondiale, Gender and poverty in India, 1991). En Amérique latine, les rôles semblent parfois inversés. Parmi les jeunes Péruviens qui ne fréquentaient pas l'école, 30 % des filles de 5 à 7 ans et 50 % des filles de 8 à 10 ans disaient travailler contre salaire, soit un pourcentage légèrement supérieur à celui indiqué pour les garçons (Encadré 3.1 - King et Bellew, 1991 dans Herz et Khandker, 1991). - 32 Encadré 3.1 Les fiaette d'âge olaire et le marché du tvail au Péru Parmi les enfants de ll à 13 ana au Pérou, 26 % seulement du fille déclarent ne pau occuper d'emploi rmunéré contre 35 S des garçons. Pnui ls cants quanc vont pas à 'cole. 15 % du gar de ll à 13 ans et 31 % des garçons de 14 à 16 andisent ne pu partp aux travaux domesique conte, respectivement, 8 % et 9 % pour les fils. Mêmees fla qui vont à l'école availt: 11 % de fillettesde5 à 7 a, 25 % de filettes de 8 à 10 ans, e 34 % des adobeentes de i1 à 13. Mais kl pourcentages sont plus élevés pour les garços qui vont à l'école: 19 % (de 5 à 7 ans). 28 % (S à 10 a) et 48 % (l à 13 ans). En deho de ur aciv rémunére, les fills de plus de 8 ans effectuet de nombreuses heures de travail à la maison. A peu prs 28 S des gaon de 8 à 10 ans qui fiquntln l'école déclaret ne pas travailler à la naison, contre 18 % du filles. Enfin, 19 S des garçon de 12 à 13 ans et 21 % des garçons de 14 à 16 as dclarent ne pu travailler à la nmison. Pour les fille, ls pourcentage sont, respectivement, de 9 g et 8 %. Source: IKing et BcLkw, 1991 dans Hem et Khandkoer, 1991. 3.13 Les activités ménagères des filles, surtout en Asie et en Afrique, semblent avoir plus d'impact sur les gains des parents que les activités des garçons (Hyde, 1989). Le travail des filles à la maison permet souvent aux parents, et surtout aux mères de famille, de travailler davantage aux champs ou à des activités salariées. En envoyant les filles à l'école, les familles perdent le revenu que la mère aurait pu gagner parce que sa fille la remplaçait à la maison. C'est particulièrement vrai dans les familles pauvres dont la survie dépend parfois du travail des filles. Les études microéconomiques en Inde montrent que les filles peuvent faire un travail de femme dans les opérations agricoles: une augmentation de 10 % du salaire féminin fait baisser d'environ 5 % le taux de fréquentation scolaire chez les filles issues de milieux pauvres (Rosenzweig, 1980). Une étude réalisée au Botswana montre que le taux de scolarisation des enfants varie en fonction de la présence de grands-parents ou d'autres aînés qui rendent moins nécessaire le travail des enfants (Chernikovsky, 1985). Les filles doivent aussi quitter leur emploi ou l'école plus souvent que les garçons pour remplacer leur mère et prendre soin de leurs jeunes frères et soeurs malades (Encadré 3.2). En principe, il pourrait en aller de même pour les garçons, et c'est le cas - en Ethiopie et au Botswana, par exemple, où ce sont les jeunes garçons ou les hommes qui s'occupent des troupeaux (Chernikovsky, 1985). Mais, dans la pratique, les choses sont différentes pour les garçons. Ils effectuent moins de travaux domestiques et, de ce fait, ils ne permettent pas à leurs parents de libérer du temps pour gagner davantage. Le coût d'opportunité total de la scolarisation des filles peut être ainsi plus élevé que celui de la scolarisation des garçons, surtout pour les familles pauvres. Cette différence peut contribuer à expliquer pourquoi les familles pauvres investissent souvent moins dans la scolarisation de leurs filles que dans celle de leurs garçons. Encadr 3.2 Le oeurs aldca s'occupent de plu petits Une étudc récet réaliséc en Indonéde monte que ls filles computen bisn davanuge sur ls grandes soeurs que sur ls grands fre pour r'occuper des plwu jeune. Mois de 3 S des adoecents de 14 à 18 ans m'occupent des tàchel ménagrs contre 25 % des filIa. La moit de filles fréquentent l'école contre 61 S du garçons, et 29 % des garçons ont une acfivité rémunérée contre 16 % du filles. V gt.quuoe pour oent des mne ont un enploi rémunéré et 75 X s'occupent de la maionnée. Losque le tout petis tombe malada, leu gand f ne quhtent pas l'école ou leur emploi pour aider la amille. La probabil que la mière occupe un emploi émmunér chute de 63 X (de 24 X à 15 %) lorsque l'incdece des maladienantlu augmnt de 29 X (<cutn type)* La pobabilité qu'une adolesenLe de 14 ans à 18 as occupe un emploi rémuéré baiss de 25 X (de 16 à 12 %) et la probabUit qu'ele fréquente un établsment colaire diminue de 15 f. La probabilité qu'ele participe aux bavaux mnagera au te de 53 S. Quand ils sonL grands, ls garçons quin l'école et entrent dans la vie acdv; le fikles quit lécole, rédusent leur Lemps de loisir et parie davaap aux traux domesque. Sills pouvent reerla maison pour s'occuper de leurs jemes frèr et oeur, bs mis puvent consacrer davantge de temps au tvail extdriur. Une étude sur le Philippin g"nal que le famie pasent 23 % moin de temps à 'oocuper des fillettes que du jeu garçons. Sources: Evenson et aL., 1980, Pitt et Ronenzwelg, 1989. - 33 - La plupart des analystes ignorent les différences de coûts d'opportunité de la scolarisation 3.14 des garçons et des filles. Comme les statistiques sur les salaires des enfants sont rares, ils évaluent le temps qu'un enfant passe à l'école en se basant sur le taux de salaire offert aux adultes analphabètes. Si les familles comptent sur les filles pour remplacer la mère à la maison, ce qui permet à cette dernière de travailler, il est logique d'évaluer le temps des filles à l'école sur la base du salaire des femmes. Mais si les garçons ne remplacent M les pères de la même façon, il n'est S normal d'évaluer le temps des garçons au salaire des hommes. Lorsqu'on le fait, on surévalue le coût d'opportunité de la scolarisation des garçons. En fait, il faudrait utiliser les salaires effectifs des garçons et, comme beaucoup plus de garçons que de filles font un travail salarié, le salaire des garçons est souvent connu. Ainsi calculé, le coût d'opportunité de la scolarisation des garçons sera sans doute plus faible que celui des filles dès lors que les parents comptent davantage sur les filles pour faire les travaux ménagers et leur permettre ainsi d'exercer un emploi. Il faudrait effectuer des études pour prendre ces éléments en ligne de compte et évaluer leur incidence sur les coûts de la scolarisation, et par conséquent sur la rentabilité de la scolarisation. Contraintes dues aux traditions Les filles ont davantage besoin d'être physiquement protégées, et la tradition exige 3.15 souvent des mesures spéciales pour préserver l'intimité et la réputation des filles au plan social. Dans les sociétés où les femmes doivent vivre à l'écart, l'impact de cette tradition sur la scolarisation des filles après la puberté sera sans doute important (Kelly et Elliott, 1982; El Sanabaly, 1989; Banque mondiale, Bangladesh: Strategies for Enhancing the Role of Women, 1990; Banque mondiale, Women in Pakistan, 1989; Banque mondiale, Gender and Poverty in India, 1991; Stromquist, 1987). Pour des questions de sécurité ou des motifs d'ordre culturel, les parents se sentent parfois obligés de garder leurs filles à la maison, même quand le coût d'opportunité des tâches ménagères effectuées par les filles est faible, à moins que les établissements scolaires ne soient situés à proximité, équipés d'installations telles que des toilettes séparées pour les filles, bien supervisés et servis par des enseignantes. Lorque les parents euxmêmes manquent d'instruction, ils peuvent hésiter davantage à faire fi de la tradition et à envoyer leurs filles à l'école (Csapo, 1981; Callaway, 1984 dans Hyde, 1989). Il y a lieu de penser que les contraintes de la tradition seront beaucoup plus fortes dans les régions rurales (voir Encadré 3.3 sur le Pakistan). Encadré 3.3 Contraintes qui entravent la IoeDaris n dœs fils au Pakisn Dans le r6gions ruAe. du Pakisan, cnvin>n un quart du fillo d'à&e primair vont à l'éc1e contre deux tiers des 1àécalc l'âge de 12 ans et garsM concernés. Das ls régiO rurales, 3 % seulment des fille réquentent encore mci. de 1 % à l'Age de 14 m. Moi. d'cm fil ur six achève cinq années de scolarité, ce qui est en principe considéir cnom le minimum pour l'alphabétisation de bae. D«s patique. tellh que lb mariages préoce, le manque de possibiltés d'emploi des femmes et le manriage à l'extérieur * empèchent le parent. de renabilis le dépense consacrés à la scolarisation de leurs filles. La réclusion des femmes, plus ou moin strdie seon ls société.. empéche la scolaristion des filles puisqu'elle implique le recrutemaet d'eneinune, du toiletu séparées et du écoles méparées après la puberté, sinon dès le cycle prmire. Pourtu., dans les mmne nwales, lr femmes ne cotho_ qw le tie du corps ensgnant, 90 % dus écoles primaie pour filles. n'étaen pas équipées de toiletue en 1987 et il existait peu d'a lsseme De plus, le août direct de la coliatio peut atteindjusquà 20 S du revenu d'une famile rurale pauvre qui a quatre enants - et l'indice synthéique de fécondit au Pakstn est de 6,8. Enfin, les filles participent très largement aux acwvité de la maionne, qu'il s'agiue deu tche ménagère ou de la production famiale. Source.: UNICEF, 1987e; Banque mondiale, Women in Pakistan, 19S9. - 34 - Eloignement de l'école 3.16 Plus l'école est proche du domicile, moins les parents s'inquiètent de la sécurité ou de la réputation de leurs filles parce que ils peuvent les surveiller de près. Si les moyens de transport sont insuffisants ou coûteux et si les populations sont dispersées, la distance jouera sans doute un rôle plus important. L'observation montre l'importance de cette contrainte (voir, par exemple, Stromquist, 1987). En Egypte, la construction d'une école à 1 kilomètre d'une communauté a permis de porter le taux de scolarisation à 94 % pour les garçons et à 74 % pour les filles; lorsque la distance à parcourir était de 2 kilomètres, le taux de scolarisation des garçons n'était que légèrement plus faible (90 %), mais il est tombé à 64 % chez les filles (Robinson et al., 1987). Au Ghana, l'éloignement des écoles primaires réduit sensiblement la scolarisation des filles, mais non celle des garçons; et plus les établissements secondaires sont proches, plus il y a de chances que les enfants - filles ou garçons - soient envoyés à l'école primaire (Lavy, à paraître). Installationsséparées 3.17 Si les filles ne peuvent disposer de toilettes séparées, il y a de fortes chances pour que les parents ne les envoient pas à l'école. Dans certains pays, tels que le Bangladesh, les filles doivent se rendre chez un voisin ou retourner chez elles si elles n'ont pas de toilettes à leur disposition. Dans d'autre pays, tels que le Pakistan, il est rare que les filles soient autorisées à parcourir un long chemin à pied. Des enseignantes 3.18 Dans certains endroits, l'enseignement destiné aux filles doit être dispensé par des femmes. Dans d'autres, les parents préfèrent de loin que leurs filles aient à faire à des enseignantes. Au Pakistan et au Bangladesh, les impératifs culturels sont tels qu'il est pratiquement impératif de confier l'instruction des filles à des professeurs féminins, mais seulement un tiers des maîtres du primaire au Pakistan et un cinquième au Bangladesh sont des femmes (Banque mondiale, Bangladesh: Strategies for Enhancing the Role of Women in Development, 1990; Banque mondiale, Women in Pakistan, 1989). Au Kenya, les filles peuvent avoir des professeurs masculins, mais les parents craignent d'éventuelles grossesses (Banque mondiale, Kenya: The Role of Women in Development, 1989). L'observation des faits montre que le manque de professeurs féminins peut empêcher les filles de fréquenter l'école, en particulier au niveau secondaire. Au Kerala par exemple, qui enregistre le taux le plus élevé d'alphabétisation et de scolarisation des femmes de tous les Etats de l'Inde, plus de 60 % des enseignants sont des femmes contre un peu moins de 20 % dans les Etats du Bihard et de l'Uttar Pradesh, qui accusent le taux de scolarisation des filles le plus faible. C'est en général dans les régions rurales que la pénurie d'enseignantes est la plus accentuée. Le mauvais état des routes et l'insuffisance des moyens de transports publics sont des facteurs qui peuvent particulièrement restreindre la mobilité des femmes. Dans l'Etat du Kerala, les femmes effectuent librement de longues distances pour enseigner dans les écoles rurales parce que les transports routiers sont très développés, sûrs et fiables. Les programmes d'études et la qualité des écoles 3.19 Les programmes d'études et la qualité générale de l'enseignement dispensé peuvent avoir un effet particulièrement important sur la scolarisation des filles du fait que les parents veulent avoir d'abord des assurances sur la qualité de l'enseignement avant de payer les frais de la scolarisation des filles. Dans certaines écoles, les programmes sont surchargés, inadaptés aux réalités du pays et inefficaces pour des matières essentielles telles que les mathématiques et les sciences. Les écoles de filles sont celles qui manquent le plus souvent des moyens nécessaires à l'enseignement des sciences et des - 35 - mathématiques. Les programmes d'études, en général, font parfois une place excessive à des qualifications peu rémunérées, telles que le tricot, la couture et le secrétariat. Ce problème a des conséquences importantes sur les possibilités d'emploi futur des filles car il empêche les femmes de prétendre à des emplois mieux rémunérés. Un grand nombre de manuels scolaires et autres matériels pédagogiques ont un caractère sexiste prononcé qui décourage les filles de se considérer comme de bonnes élèves ou comme capables de faire autre chose que quelques métiers traditionnels. Souvent, les manuels présentent les hommes comme des personnes intelligentes et audacieuses, cherchant un emploi dans des domaines nouveaux, intéressants et bien payés. Les filles - si tant est qu'on les montre - sont présentées comme des personnes passives, admiratives et capables seulement de remplir un rôle traditionnel (Kelly et Elliot, 1982). Une étude réalisée en Zambie montre que, si les manuels scolaires présentent systématiquement les activités des hommes comme des activités très intéressantes, les femmes apparaissent rarement, et « la plupart du temps dans des rôles domestiques; elles sont caractérisées comme passives, stupides et ignorantes » (Hyde 1989, 34). Les manuels scolaires peuvent ainsi adresser aux filles des messages subtiles qui les orientent vers les rôles traditionnels. En dehors des manuels scolaires, s'il n'est possible d'effectuer que quelques années de scolarité primaire, le nombre d'enfants inscrits sera plus faible que s'ils avaient la possibilité d'effectuer la totalité des études primaires et secondaires. Parfois, seul un nombre restreint de filles est admis dans les écoles secondaires publiques, même si elles sont qualifiées, ce qui ne leur laisse d'autre option que l'école privée, qui est plus coûteuse et parfois de Au Kenya par exemple, les écoles secondaires publiques admettent moins bonne qualité. de filles gualifiées que de garçons, de sorte qu'un nombre disproportionné de moins proportionnellement filles fréquentent les écoles communautaires « harambee », qui coûtent plus cher aux parents (Encadré 3.4). Encadré 3.4 Causes ct conséquence des moins bons résultats solair des files au niveau primaire Dans les régions rurales du Kenya, les moins bons résuhats des filles à l'école primaire (par rapport aux garçons) influent sur leur taux de scolarisation secondaire. Pour être admis dans les rares établssenents secondairw publics, il faut avoir passé avec succè l'examen de fin d'études primaires. Même lorsque les filles réussissent cet examen, elles sont relativement peu nombreuses (10.6 %en 1981 contre 12.9 % pour les garçons) à &re admises dans les coUèges publics. Une proportion plus importante <29,1 %) s'oriente vers les écoles . harambee &non subventionnées et de moins bonne qualité, contre 22,9 % seulement pour Ics garçons. Les écoles harambee sont aussi une solution de secours pour les élèves qui ont échoué à leur examen. Une étude réalisée par la Banque mondiale en 1982 sur les statistiques au niveau des ménagea a constaté que ks filles avaient 17 % moins de chances que les garçons de passer l'examen de fin d'études primaires et que plwu de filles fréquentaient les écoles harambee que les écoles secondaires publiques. Comme la demande d'éducation aux écoles c haramnbee . étail plus faible pour les filles que pour les garçons, la simulation d'une redistribution des places des écoles publiques entre garçons et filles entraînait une augmentation de 15 % des effectifs totaux pour chaque place donnant lieu à substitution. En Côte d'Ivoire et en Tanzanie, la sélection par l'examen de fin d'études primaires limrie aussi les possibilités d'accès des files à l'enseignement secondaire. Pour résoudre ce problème, la Tanzanie a décidé d'abaisser la note de passage requise pour les fills, mais à terne il vaudrait mieux chercher à améliorer les résultats scolaires des files au primaire. On est alors amené à Re demander pourquoi le taux de réussite des filles à l'examen de passage est inférieur à celui des garçons. Une étude en Côte d'Ivoire donne à penser qu'il existe un lien étroit entre le manque de ressources économiques des familles et les mauvais résultats des flles à l'école. Comme l'école prinaire est gratuite, la principale contraintt devrait provenir des oofts d'opportunhé, et non des coûts directs. Puisque les hiles participent davantage aux travaux domestiques que leS garçons, il est possible qu'elles soient trop fatiguées ou qu'elles aient top peu de temps pour étudier. en outre, L'effet d'un modôle positif était important pour ls fiUes- celle donl les soeurs aînées avaient réussi l'examen avaient elles-mômes plus de chances d'obtenir de bons résultats. Sources: CoUier et al., 1991a,b; Grisay, 1984; Banque mondiale, Kenva : The Role of Women in Develooment, 1989. - 36 La santé et la nutrition des filles, préoccupations de second ordre 3.20 Les études médicales et anthropologiques montrent que, dans de nombreux pays en développement et surtout en Asie, les fllles reçoivent moins de soins et sont moins bien nourries que les garçons. Il est évident que les enfants qui sont constamment tenaillés par la faim ou atteints de maladies chroniques ne peuvent apprendre de façon efficace même s'ils ont la possibilité d'aller à l'école. Il va de soi que, dans les pays où les fllles reçoivent moins à manger, il y a des chances qu'elles aient aussi moins de possibilités d'apprendre - ce qui double leur handicap. Ce schéma est particulièrement évident dans les pays où le pourcentage des femmes est anormalement faible par rapport aux hommes (personne ne dit que les femmes ont émigré) et où les taux de mortalité des filles pour certains groupes d'âge sont plus élevés, en particulier en Asie. 3.21 En Inde par exemple, le rapport de masculinité (nombre de femmes pour 1.000 hommes) est tombé de 972 en 1901 à 950 en 1931, et à 933 en 1981. Si le ratio était normal, il devrait y avoir au moins parité entre les deux sexes. A. K. Sen (1987) a calculé qu'il « manque » quelque 30 millions d'Indiennes, qui ont apparemment trouvé une mort prématurée. Dans la brochure The Lesser Child qui vient d'être publiée par le Gouvernement indien en coopération avec l'UNICEF, les données anthropométriques recueillies dans une région montrent un retard de croissance chez 79 % des nourrissons de sexe féminin contre seulement 43 % chez les nourrissons de sexe masculin; pour les enfants âgés de 1 à 2 ans, les chiffres correspondants sont de 86 % et 63 %, et chez les jeunes d'âge préscolaire, ils sont respectivement de 72 % et 65 %. Pour les taux de mortalité infantile, la disparité entre filles et garçons est la plus forte dans le nord de l'Inde; mais, même dans les régions rurales du Tamil Nadu, l'incidence des maladies quelles qu'elles soient est bien plus élevée chez les filles, sauf pour les caries dentaires. The Lesser Child souligne que « dans une culture qui idolâtre les fils et redoute la naissance d'une fille, la petite fille qui vient au monde est dangereusement proche de la non-personne... Les filles qui arrivent à survivre jusqu'à la naissance et au-delà découvrent que les dés sont largement pipés en leur défaveur dans un monde qui leur dénie l'égalité des droits à la nourriture, aux soins de santé, à l'éducation, à l'emploi et à la simple dignité humaine » (e Lesser Child, Gouvernement indien, 1990 cité dans News (6), Nations Unies). L'Inde n'est pas le seul pays à connaître ce problème. Faible rentabilité économique 3.22 Comme on l'a noté précedemment, les coûts d'opportunité et les contraintes culturelles qui entravent la scolarisation des filles reflètent la productivité et la capacité de gains de la génération actuelle de femmes. Lorsque les femmes gagnent moins que les hommes, on retient souvent les filles à la maison pour les tâches ménagères alors qu'on envoie les garçons à l'école. Les politiques économiques qui réduisent la capacité des femmes à gagner leur vie grâce à une activité indépendante ou à un travail rémunéré réduisent aussi la rentabilité de la scolarisation des filles, ce qui dissuade les parents d'envoyer leurs filles à l'école. Les politiques macroéconomiques peuvent protéger certains secteurs et en pénaliser d'autres. Les personnes désavantagées qui ne peuvent affronter efficacement la concurrence peuvent se trouver « bloquées » dans les secteurs non protégés. Les obstacles juridico-réglementaires à l'entrée des femmes dans la vie active ou les politiques qui ont pour effet de restreindre effectivement l'accès des femmes à l'information et aux ressources contribuent aussi à perpétuer la tradition qui veut que les filles restent à la maison pour aider aux travaux ménagers. Si les traditions culturelles favorisent la réclusion des femmes ou les encouragent à rester au foyer alors que les hommes vont gagner leur vie « à l'extérieur », les facteurs culturels et le manque de débouchés rémunérateurs offerts aux femmes peuvent se renforcer mutuellement (Kelly et Elliott, 1982, Banque mondiale, Gender and Poverty in India, 1991; El Sanabary, 1989). Il faudrait effectuer des études pour déterminer l'ampleur et la gravité de cet entrelac de contraintes économiques et culturelles qui entravent la scolarisation des filles. - 37 - Nature et gravité des contraintes selon les pays La nature et la gravité des contraintes qui entravent la scolarisation des filles varient, dans 3.23 une certaine mesure, avec le niveau de développement. On ne dispose pas de données suffisantes pour établir une typologie, mais certaines grandes lignes se dégagent. Dans les pays pauvres à vocation agricole (où le RNB est inférieur à 300 dollars), les coûts directs et les coûts d'opportunité ainsi que les traditions sociales constituent généralement des obstacles importants. Les effectifs féminins dans les écoles seront en général faibles et l'écart entre les deux sexes sera relativement important. Une grande partie des pays d'Asie du Sud et d'Afrique tombe dans cette catégorie. Au Bangladesh par exemple, rares sont les familles qui peuvent facilement faire face aux coûts directs de la scolarisation. Le coût d'opportunité de la scolarisation d'une fille pour une famille est important; les goulets d'étranglement infrastructurels sont importants; les distances entre le domicile familial et l'école sont considérables; et les enseignantes sont rares. En Afrique, où beaucoup de femmes sont agricultrices, les filles peuvent se heurter à des obstacles particuliers au niveau du secondaire car on attend d'elles qu'elles participent activement aux travaux des champs. En Afrique comme en Asie du Sud, il faut de plus en plus de temps pour chercher le bois de feu et de l'eau à cause de persistance de la pression démographique. Pour accélérer la scolarisation des filles, il faudra, éventuellement, adopter une politique d'éducation conçue pour traiter simultanément plusieurs problèmes. Mais les gouvernements se heurtent à de graves contraintes budgétaires et les programmes « combinés » dans le secteur de l'éducation doivent être conçus avec une grande minutie. Dans les pays à revenu intermédiaire, les problèmes tiennent davantage aux différences 3.24 entre zones rurales et urbaines et aux rigidités du marché du travail. Même dans les pays à revenu intermédiaire les plus défavorisés, les contraintes (telles que la médiocrité de l'infrastructure) sont moins graves, et les politiques d'éducation permettent de promouvoir effectivement la scolarisation des filles. En Amérique latine par exemple, c'est surtout parmi les populations rurales pauvres que la scolarisation des filles est faible. Dans certains pays d'Amérique latine, elle progresse de façon spectaculaire en milieu urbain. Parmi les pays à revenu intermédiaire, les pays du Moyen-Orient accusent un certain 3.25 retard, mais la scolarisation des filles progresse rapidement dans les pays arabes producteurs de pétrole. Au sein de la région, les pays où la tradition est moins conservatrice (a Turquie et la Tunisie par exemple) ont largement dépassé les autres sur le plan de la scolarisation des filles. Dans les autres pays, on n'observe aucun des obstacles majeurs au niveau des familles ou de l'école que l'on rencontre dans les sociétés agraires. Les problèmes paraissent essentiellement d'ordre socio-culturel et liés à la faible participation des femmes à la vie active. Même au niveau de l'enseignement supérieur, peu de places semblent être accordées aux femmes dans les disciplines scientifiques et technologiques, y compris la médecine. Les contraintes familiales qui entravent la demande de scolarisation féminine sont moins prononcées dans les pays d'Amérique latine et des Caraibes, où beaucoup de femmes ont une activité professionnelle. Il existe des mesures appropriées (abaissement des coûts, incitations financières, structures 3.26 d'accueil pour les jeunes frères et soeurs, écoles satellites) pour lever ces contraintes. L'Etat peut, par ses interventions, modifier le comportement des parents à l'égard de la scolarisation des filles. Si des mesures sont prises en particulier pour réduire les coûts d'opportunité et les coûts directs de façon durable, in pour atténuer d'autres contraintes telles que la segmentation du marché du travail, les parents seront plus disposés à envoyer leurs filles à l'école. Dans quelle mesure les projets d'éducation réalisés avec le concours de la Banque et d'autres institutions comprennent-ils des mesures spécifiques pour traiter ces problèmes? Quels sont les résultats obtenus? Comment évolue la philosophie de la Banque sur les questions concernant la condition féminine? Quelles innovations a-t-on récemment introduites dans le contenu des projets pour tenter de résoudre des problèmes spécifiques? Ces questions seront étudiées dans le chapitre suivant. - 38 - CHAPITRE 4. SOLUTIONS PROMEITEUSES POUR ACCROITRE LA SCOLARISATION DES FILLES 4.01 Le présent chapitre traite des stratégies et des options dont peuvent s'inspirer les projets d'éducation (soutenus par la Banque ou non) de façon à aplanir les obstacles qui s'opposent à l'éducation des filles au niveau primaire et secondaire. On trouvera à la fin du chapitre un résumé de l'expérience de la Banque en la matière et des recommandations pour l'avenir. 4.02 On a relativement peu de retour d'information sur les tentatives qui ont pu être faites pour améliorer et élargir l'accès des filles à l'éducation: « des études ont montré que rares étaient les pays, s'il y en avait, qui avaient fait plus que tenter d'élargir l'accès des filles à l'école. Aucun pays n'a su remédier au problème de la qualité de l'enseignement dispensé aux filles, de la nature de cet enseignement, ou des obstacles structurels qui s'opposent à une véritable participation des femmes à la vie économique et sociale » (Kelly et Elliott, 1982, 4). Toutes les informations fiables qui ont pu être glanées sur les stratégies et les options mises en oeuvre sont résumées ici. Il convient de garder à l'esprit que différentes réformes peuvent interagir et influer sur la scolarisation des filles, ce qui rend difficile de distinguer ce qui est dû à l'une ou l'autre en particulier. Conceptualiser et tester diverses stratégies 4.03 Il existe extrêmement peu de données sur les coûts et les avantages relatifs des différentes stratégies visant à améliorer l'éducation des filles. C'est la logique et le sens commun qui guident les arguments présentés ci-après. Il serait pourtant fort utile de mener des études rigoureuses sur les avantages des diverses approches visant à améliorer l'éducation de tous les enfants et, a fortiori, des filles. Pour commencer, il conviendrait de définir les concepts autour desquels s'articulent les stratégies de façon à pouvoir les tester. Pour ce faire, il faut examiner quelles sont les principales contraintes qui risquent de peser sur l'éducation et de décider de façon explicite des mesures à mettre en oeuvre pour y remédier. Une analyse à trois niveaux doit être effectuée pour montrer: * Ce que l'on essaie de mettre en oeuvre et le coût qui y est associé. * La rentabilité de mesures particulières du point de vue du taux de scolarisation, des résultats des élèves, etc. * Quels sont les avantages à long terme du point de vue du revenu, de la santé et de la fécondité. Lorsque cela est possible, une expérience contrôlée peut avoir une valeur inestimable pour mettre en évidence les coûts et les effets. Dans l'idéal, il faudrait pouvoir sélectionner un éventail de régions présentant des similitudes et globalement représentatives, et décider de façon aléatoire celles où seront appliqués des programmes et celles où ne seront pas appliqués de programmes (en s'assurant que la population ne peut aller des unes aux autres). Il est donc possible de comparer et d'analyser les comportements moyens dans les deux cas. Lorsque cela est impossible, on peut mener à bien une expérience modifiée en sélectionnant délibérément (et non de façon aléatoire) des régions à programmes et des régions sans programmes, pourvu que les régions soient comparables et globalement représentatives. Dans certains cas, des « expériences naturelles » sont en cours, où certaines mesures sont déjà en cours d'expérimentation. Lorsqu'il n'est pas envisageable de mener à bien des expériences contrôlées, une analyse à plusieurs variables aléatoires peut permettre de mesurer de façon relativement précise l'impact des diverses politiques d'éducation ou d'autres paramètres, comme les caractéristiques des parents ou de la communauté. L'analyse à plusieurs variables aléatoires peut aussi aider à montrer - 39 - la façon dont les caractéristiques des parents ou de la communauté peuvent interagir et influer sur les décisions concernant la scolarité. Il faudrait compiler des données de base afin de montrer quelle catégorie de garçons et de filles fréquentent l'école, sous divers aspects (taux de scolarisation, niveau d'instruction, abandons) et de mettre en évidence les raisons pour lesquelles les parents envoient ou non leurs enfants à l'école (caractéristiques des niveaux scolaires, des parents et de la communauté). Il serait bon de procéder à un suivi rigoureux à mesure que sont mises en place et expérimentées les innovations afin de savoir avec précision ce qui est fait et à quel coût. Au minimum, il conviendrait de voir comment évolue la scolarisation en fonction de ces innovations, et d'enregistrer les moyennes pour les garçons et pour les filles dans les zones à programmes et dans les autres. Pour démontrer les effets des programmes de façon rigoureuse, il convient d'approfondir la recherche sur les effets à court terme - au moins sur les taux de scolarisation et, dans l'idéal, sur les résultats et les taux d'abandon. Il serait fort utile de procéder à des études à plus long terme sur l'incidence des progrès de l'éducation. Pour ce faire, qu'il s'agisse du domaine de l'éducation ou d'autres domaines, il faut, idéalement, procéder à des enquêtes par sondage aléatoire, au niveau de chaque foyer (en désagrégeant les données par sexe, et en s'entretenant aussi bien avec les femmes qu'avec les hommes) avant et après la mise en place des programmes. Dans le domaine de l'éducation, la recherche devrait porter en priorité sur la scolarisation, sur le coût de la scolarisation des enfants pour les parents ainsi que sur les caractéristiques des parents et des enfants qui peuvent influer sur la rentabilité ou le coût de la scolarisation. Une telle recherche exige également une enquête au niveau de la communauté pour savoir en quoi consiste la dotation des écoles (caractéristiques spécifiques telles que bourses d'études, personnel enseignant de sexe féminin, ou emplacement de l'école et coûts pour les pouvoirs publics et les familles) et se renseigner sur d'autres caractéristiques qui peuvent influer sur le coût de l'école. Il est relativement facile d'obtenir ces informations au niveau communautaire, y compris sur les coûts. Les enquêtes par sondage auprès des familles comportent plus de difficultés et sont plus coûteuses, mais elles sont indispensables si l'on veut mettre en évidence les différences de scolarisation entre les garçons et les filles. Des études prometteuses sont en cours au Bangladesh et au Maroc, et il serait souhaitable de faire porter l'effort de recherche en priorité sur les régions où le taux de scolarisation des filles est particulièrement bas, surtout en Afrique, en Inde et dans certaines régions du Moyen-Orient. L'analyse de la rentabilité et des contraintes associées à l'éducation des filles, du point 4.04 de vue de l'offre et de la demande, peut contribuer à la définition de stratégies mieux conçues pour accroître la scolarisation des filles et à une argumentation en faveur d'un effort spécial d'éducation des filles (Encadré 4.1). Les taux d'inscription actuels des garçons et des filles reflètent la demande parentale pour le type d'enseignement existant. La demande pour ce type d'éducation peut être modifiée et renforcée par un accroissement extérieur de la demande de main-d'oeuvre ou d'autres améliorations de l'environnement économique qui accroîtraient la rentabilité de l'éducation, de sorte que davantage de parents seraient disposés à envoyer leurs enfants dans les écoles sous leur forme actuelle. De tels changements donneraient plus d'attrait à la scolarisation des enfants, ce qui encouragerait d'autres parents à envoyer leurs enfants à l'école, sans pour autant qu'il faille modifier la politique scolaire. D'un autre côté, modifier le type d'éducation dispensé peut aussi avoir pour effet d'inciter les parents à scolariser leurs enfants si un meilleur enseignement est prodigué pour un coût donné ou si un enseignement de qualité semblable est dispensé à plus faible coût. Il est donc possible d'accroître les taux de scolarisation sans agir sur la demande tendancielle. De plus, le fait d'offrir un enseignement plus incitateur peut, avec le temps, induire une modification de la structure de la demande pour un service qui, au bout du compte. est différent, comme c'est le cas pour toute différenciation de produits, ce qui accélérerait la progression des taux d'inscription. Enfin, l'amélioration de l'approvisionnement en bois ou en eau, ou des soins de santé, ou tout moyen de nature à ne plus rendre l'aide des enfants aussi indispensable permettraient de réduire le coût d'opportunité de la scolarisation et renforceraient l'intérêt que représente l'éducation. - 40 Encadré 4. Education des filles: l'offe et la demande' La Figure 4.a donn la cote de l'ofire et de la dmandc oe qui oncen l'rduca ds filles. L courbe de la demande (Dfo est légrement inhabiulle car elle repréen la renabi margil asoiée à um nouvele unité d'éducation: la rentabilité marginale baiss avec le nombre d'année de scolau. Ctete rentabilité peut - tradui soit pas un salaire plus évé, soit par la possibilité de travailler à so compte, st ps la production k domicile d'un travail auquel la funille accorde de l'importance. La courba (SQ doms le coût marginal que représenepour la famille une unié d'éducation dc plus, compris Ics cots direts tels que ls frai d'inscription, et le coût d'opportnité, qui se mesure an revenus crifié. Les courbes de l'offre de la demande doivet 'ppiquer k hl fois k la miune e k l'élbve pour que soit garantie la cohérence de l'analyse. La courbe de la demande nvoki ici k la rentabil pour la fmie plutôt que pour l'éUlvc scolarisé, déant donné que la courbe de l'offre rqxdsenble coût pour la fanille; aini la coube de la demande peut être interprétée comme les profita qui mrvienn k la h mlk. Le courbes de l'offre nt de la demande sont k leur niveau d'équibm en E1. La courbe de la demande peut se déplacer vers la droite en cas d'InféchIm t de la politique économique, d 'évolution technique ou d'autres factmrs exogènea qui accroiset la demande de main-d'oeuvr et a producivité soit ur le marché du travail salarié, soit k l'extérieur. Une nouveLle courbe de la demande Df iusre ce déplacent, qui se traduit par un accroisement du taux de scolarisation des fills du fait que le pares son disposés k payer davarnage pour envoyer leurs fillcs k l'école (E2). La courbe de l'offre peut s déplacer vers la droite ai l'on r6duit le coot direct de l colau isaion pour kl parents (par l'exonéntion des doits d'ncription, l'octroi de bouse, etc.) comme l'illustr S. Il y a aumsi déplacemnt vers la droite si l'on réduit le coût d'oppoauité de la scolristion dus fille, co que l'on p-u faiirc en proposnt des services de garderie ou ea installant à proximit du domicile des paren une source de bois de fn qfu'il leur fudrait acheter s'ils envoyaient leurs filles l'école, et qu'ell ne puissent donc surveci leurs fir6 et soeurs ou aller chercher h bois. La distance vericale qui sépare Sf et S'f en un point donné représente la valeur d'une nouvelle subvention qui réduirait le coût pour ls parents. On parvient k un nouvel équilibre (sa mdifiction de la courbe de la demandc) en E3, du fait qu'un niveau donné d'éducation coûte maintenant moins qu'avat le ddpaceent de Sf Si la demande et l'offre se déplacent toutes les deux, le taux de colarisation deu fills augmente enoro, l'équilibre sm hissa cette foisci en 24. Une autre option consista à proposerqulque chose de diffént, & avoir améliorer la qual de l'eneignemnt à tel point qu'il s'agit en fait d'un nouveau produit; eLl est représentée par Sf' (Figure 4.1b>. Même ai 'est la courbe de la demande initialc Df qul prévut, cea peut néanmoins se traduir par un aci suementdu toux de colarisation des filla si h coût pour les parent est elui qui est présen dans le diagrmme, avec Il est toutefois tout à fait possible que Ic nouveau produit - l'eneinement amélioré - induise une nouvelle fome de deandc, Di" ai, par exemple, il est mieux adapté aux emplois auxquels pourront prétendre les enfn dans l'avenir, ce qui, du même coup, accomit la rentabilit de la colarité. Un enseignemnt de meiLeure qualité, des manuel et du matriel mieux adaptés ou, tout nl. simplement, un toit au-desaus de la tête des enfants, sont autant d'lémets dont on peut atndre qu'ils améliorent l'acquisition des connaissanes et influent sur la produecivité, ce qui, 1k encore, accroit la rentabilité de l scolarisation et la demande d'éducation1 oomme en E2. D'un autre côté, Is courbes dc l'offre et de la demande peuvent aussi se concevoir du point de vue dc la sciété (Figure 4. le). Postulon que Sa représen le coût tol de l'éducation de fille suppot par la woiét, Sf représente une part de Sa, à savoir la part supportée par la amille. Lc reste du coût eSt supporté par l'Etat et s définit coune suit Sg = Sa - Sf Les notions exprimées ii s'npiet lrgment de Bchrman, 1990, t do Bocker, 1967, en particulier la Figure 4. 1a. -41 e sa supérieue P lons que Da représnte la demade glob d'édhcion pour ka lle de la pst de a soci. b la courbe de dmande de la par de h fmill dan la mewu où la soct récupr et apprécie ls avatages généraux de l'éducation des fillOu - la fm . d'un moindre Wux de féoon4 d'usa amioration de h santé t de l'acquisidon des connaissanes au niveau des pope eant de Penfin aynt tegu de 'inctron. L'équilibre pour la soci est paev6 quc l dmnde des fmiles (qui prnnent lm onpus repréenté par E;, ce qui suppos un taux de so décidon), en El. Si la socié souhaite ranrocherl'éaullbre our la amitle de Frf orw u'il corresuondeà l'éuilibre Ei Il v a alusiur onfions. Comm le mont le grphique, h sociét peut réduir le coût pour la r h société rs. fmilken umant - plus grande pan des coûts de sorte que la comube de l'offl pour l fimille se déplace vers la droie, t l'équilibre pour la fmille s rpproche de Erf. Plu gé* alment, la sociét peut opter pour l'une des solutions présné ci-aprs, pour plusieurs ou pour toutes a) Adapter des rérmes écnmique qui élargissent ks perpetives de productvi enrane un déplacement de Du et de Df vs la droite. b) Réduir kl coût directs pour ls paren comme dan l'exemple décrit da assume une part accrue du coût total pour la société. c) finacire de. fem , ce qui le digumme, de sorte que l'Etat Réduir le coût d'opportunité pour ls parents (en fournimsant, par cawmple, dcs services de gareie, grice à un aecroissement de la prise cn charge de ltat). que. Sf soit remplacé par sr, qui, il faut d) Proposer un enseignement de meike qualité c. qui supposea Sire uniquemet par une utiiion plus se peut oela Si (D. l'espérer, induirai une plus forte demde r_atnnelle des reources (ce qui rvicent à une évohltion tochnique daim la fotion de production d'éducation), alo le coût de h production d'une quantié donnée d'éducation a. chane pas. Vu -m un angle plus réaiste, on peut penser que le coût augmenter quelque peu, mau qu'il induira probablement une modiftion bénéfique de la denxsndede la part de l famille, e) de * sUebilisation a, en epérant que la demande d'éducation de la part de la famille Lancer des campag qu'une augmentation des subventions accroîtrele taux de colariion des filles pour évoluea suffismment publiques ou autre infléchissement de la politique économique nc soit nécesir La courbes de l'offre et de la demande peuvt ausi illustrer la différece probable entrt la situaon des garçons et cele des filles (voir Figur 4.1d). Par exemple, ai la conjugaio de tradions culhrlls et de conditions économiques fait que le coût d'oppormint de la sclrsaion des filles augmet ou que les familles ont à supporter une chae finanire du fi de la plus grande rigueur des trdition culturell pour les fies (vêtements de qualité supérieure ou allongment de tmnsporta), alon la courbe de l'offre pour les filL (Sft) es plu élevée que la mne courbe pour kl garço (Sfb). Si la rentabilité économique de la scolrision du fill est fblle par exemple, pane que le femmes oemploi), alors la courbe de la demande pour l'éducation des files (Dfg) se rencontrent de. obstabla sur le marché de tue à gauche de la courbe de la demande pour l gurçons (Dfb), et kl fille fréquente moins l'école que ks garçons. Le élasticité ussi sont diffrentes. - 42 Figure 4.1 de l'encadré. L'offre et la demande d'éducation pour les filles a. b. CM RM g sr s; ,CM KM D, O cm D Années de scolarisation O E~~~~~~~~~~~~~~~~~E ,CMs, cm D O CM = Coût marginal = St R D OAnnées de scolarisation D- Années de scolarisation S b RM = Rfntabilit marginle Années de scolarisation Un cadre prmet±tant d'accroître l'éducation des filles 4.05 Le Tableau 4.1 dégage, à partir des contraintes qui pèsent sur l'éducation des filles, trois catégories de remèdes envisageables : les politiques de l'éducation, les mesures dans d'autres secteurs qui réduiront le coùt d'opportunité de la scolarisation des filles et amélioreront leur santé, et les réformes économiques de nature à accroitre la productivité financière des femmes, de façon à augmenter la rentabilité de l'éducation qui leur est dispensée. Le présent chapitre traite des politiques d'éducation. 4.06 Le Chapitre 1 a examiné en quoi les réformes macroéconomiques et sectorielles peuvent accroître la productivité financière des femmes. On peut raisonnablement s'attendre à ce que le revenu . , . . . . . _ .. _ ~~~~~ des femmes augmente et _que . leur.. attitude vis-à-vis de .l'éducation des filles change en fonction des mesures adoptées pour déréglementer l'économie, accroitre la demande de main-d'oeuvre, aplanir les obstacles à l'entrée des femmes dans la population active et permettre aux femmes d'avoir également accès à l'information, aux ressources et aux marchés. Il y aura moins de raisons alors de différencier le statut des garçons et des filles à la maison, et plus de raisons d'envoyer tous les enfants sans discriminatîon à l'école. n faudra peut-être longtemps, toutefois, pour que cette évolution se concrétise dans l'économie et dans les mentalités. En attendant, on peut concevoir une politique de l'éducation afin d'appréhender les réalités économiques et culturelles actuelles de façon à encourager l'éducation des filles. Les mesures visant à accroitre la productivité financière des femmes et à favoriser la scolarisation des filles se renforceront mutuellement. 4.07 Lorsque les barrières culturelles sont très fortes et que les revenus sont bas, il n'est pas aisé d'accroitre rapidement le taux de scolarisation des filles ou de le porter au même niveau que celui des garçons. Cependant, il semble, d'après les faits, qu'on puisse accomplir des progres raisonnables - 43 - à vrai dire, c'est dans certains des pays à plus faible revenu et où la culture impose le plus de restrictions que certaines des expériences les plus novatrices en faveur de l'éducation des filles sont actuellement tentées. Dans les prochaines années, où ces expérimentations vont se généraliser, il va être essentiel de procéder à des évaluations rigoureuses - des coûts pour les familles et les pouvoirs publics ainsi que des effets - et de revoir en conséquence l'orientation des politiques. -et, A la base : implanter les écoles à proximité du domicile des élèves Accroître le nombre d'établissements scolaires L'accroissement du nombre d'écoles s'accompagne souvent d'une amélioration du taux 4.08 de scolarisation des filles. Si les établissements sont trop peu nombreux, les enfants ne peuvent aller à l'école et les rares places sont souvent allouées en priorité aux garçons. Il serait peut-être avisé de réserver des places aux filles. Au Malawi, par exemple, les pouvoirs publics construisent de nouvelles écoles et réservent aux filles un tiers des places dans le secondaire. La Banque a soutenu un projet de construction d'écoles secondaires qui a permis d'accroitre le taux de scolarisation des filles davantage que prévu, grâce en partie à la politique menée par les autorités (Banque mondiale, 1989e). La Tanzanie réserve elle aussi des places aux filles dans le secondaire (Cooksey et Ishumi, 1986). Cela étant, le fait de leur réserver des places ne garantit pas que les filles fréquenteront les écoles. C'est un élément nécessaire, mais pas toujours suffisant pour aplanir les autres obstacles à la scolarisation des filles, comme le montre l'expérience de pays aussi divers que le Pérou, la Tunisie et le Bangladesh (Kelly et Elliott, 1982; Creative Associates, 1990) (Encadré 4.2). Encadré 4.2 Les effds de l'extension du système éducatif au Pérou Depuis un demi-siècle, le Gouvernement du Pérou mène une action qui vise à étendre le système scolaire et à accrolr sensiblement le taux de scolariaon; le système éducatif a pris de l'essor dans les années 50 et 60. En 1940, les hommes passaient en moyenne 2.4 ans à l'école et les femmes 1,4 an. En 1981, les chiffres étaient, respectivement. de 6,7 ans et 5,4 ans. Le taux de scolarisation des filles est passé de 65 % en 1955 à 99 % en 1970, soit une augmentation plus forte que pour les garçons, surtout du fait que les garçons allaient déjà davantage à l'école. Les progrès ont été plus rapides pour les filles en milieu urbain. Si l'on utilise le nombre de niveaux des classes pour mesurer l'extenaion du système scolaire, il apparait que le nombre de niveaux de classes accrot la durée de la wcolarisation, notamment dans ls coboties d'lge les plus récenLes. Pour ls hommes nés avant 1940, l'addition d'un niveau de classe de phls allongeait d'un semeste la durée de la scolarisation, et l'allongeait de 1,3 an pour les hommes nés dans les annéces 60. Le même phénomène a été observé pour les femmes, mais plus tard, et il a été démontré que l'impact initial de la multiplication du nombre de niveaux de classes a été d'amsver lswinégalités entre homme et femmes. L'accroissemn du nonbre d'écols primairw s'accompagnait d'une amélioration de la qualité de l'enseignemient, par exemple, du fait de l'augmentation du nombre de manuels scolaires, qui a ou deux fois plus d'incidence sur les filles (allongeaent de la durée de la scolarisation de 0,7 an) que sur les garçons (0,3 an) pour la cohorte née entre 1960 et 1966. (Le nombre d'enseignante par école, restant inchangé par nombre de niveaux de classe, smble avoir eu une incidence moins constante, mais significative, pour les garçons comme pour le filles dans cetaines cohortes.) D'après ces résultas, il semble que la pénurie de places dans les écoles avait limité la fréquentaon scolaire dans les premièrs années ed que - lorsque l'accroissement du nombre d'écools va de pair avec un effort pour garantir que les écoles sont dotdes de manuels et d'enseignants- le taux de scolarisation des populations masculine et féminine peut être accru et que ls inégalités entre les sexs peuvent être atténuée. L'éducation des parents a aussi influé sur le taux de scolarisation des cohortes plus àgées, mais a perdu de son poids à mesure que le nombre d'école augmenLait et que la qualité de l'enseignement s'améliorait. L'instuction des mères et des pères a aussi favorisé la scolarisation des fills, ceUe des mères ayant plus d'effet pour les filles, celle dt pères ayant plus d'effet pour les garçons. Le fait que le père ou la umre ait un emploi a aussi éé un facteur positif dans l'instruction donnée aux filles (plus que pour le garçons). Source: King et BeUew, 1991, dans Herz et Khandkcr, 1991. -44 Tableau 4.1 : Obstacles à la scolarisation des filles et solutions possibles A. OBSTACLES CARACTERI OUES OUI INFLUENT SUR LES DECISIONS DES PARENTS Coûts directspùt Ex.: frais de scolarité, manuels scolaires, habillement et aménagements pour satisfaire les impératifs d'ordre culturel et en matière de sécurité. B. d'gM Rentabilité économique limitée T8ches domestiques, surveillance des jeunes frères et soeurs, manque à gagner (filles et mères de famille). Politique macroéconomique, accès limité au marché de l'emploi et aux ressources, qualité de l'éducation. SOLUTIONS ENVISAGEABLES POUR SURMONTER LES OBSTACLES A Niveau scolaire - Réduire le coût direct et le coût d'opportunité de la scolarisation des filles: s'attaquer aux problèmes d'accés à l'école et de sécurité: enfin, améliorer la qualité des enseignements: A. Pour les filles 1. Réserver des places pour les filles dans les écoles 2. Mener des campagnes de sensibilisation centrées sur les filles 3. Accorder des mesures d'incitation (ex.: bourses d'études) ou des dispenses de droits d'inscription uniquement aux filles 4. Construire des écoles de filles 5. Dans les écoles mixtes, séparer les toilettes et les aménagements de façon à préserver l'intimité (ex. : murs de séparation) 6. Accrottre le nombre d'enseignantes 7. Proposer des services de garderie et de soins de santé B. Pour tous les enfants 1. Accrottre le nombre de places dans les écoles 2. Rapprocher les écoles et les doter d'un personnel enseignant attitré 3. Rendre l'école obligatoire et mener des campagnes de sensibilisation 4. Abaisser les droits d'inscription et distribuer gratuitement les manuels scolaires et des rations alimentaires 5. Améliorer la qualité des enseignements et les adapter aux besoins 6. Adopter des horaires et des emplois du temps souples 7. Faire participer les parents et la communauté à la gestion des écoles 8. Elaborer des programmes d'éducation informelle à l'intention des parents - 45 - Niveau communautaire - Réduire le coût direct et le coût d'opportunité et prendre en compte les problèmes liés à la sécurité 1. 2. 3. Approvisionnement en bois et en eau Services de garderie et de soins de santé Transports publics Niveau national - Adopter des mesures visant à accroître la rentabilité économique de la scolarisation des filles 1. 2. 3. 4. Supprimer les distorsions macroéconomiques qui touchent les secteurs où les femmes ont un rôle prédominant Aplanir les obstacles qui s'opposent à l'entrée des femmes dans la population active Elargir l'accès à l'information, au crédit et aux ressources pour les femmes travailleurs indépendants (agricultrices ou entrepreneurs) Améliorer les soins de santé, la nutrition et l'alimentation des filles pour renforcer les facultés d'apprentissage cognitif. 4.09 L'extension des établissements scolaires peut être financée de deux façons. La première option est d'accroître les dépenses d'éducation publiques et privées en augmentant le budget global, en réaffectant des ressources à l'éducation ou en mettant en place un mécanisme de recouvrement des coûts bien conçu afin d'éviter que les filles ne soient pénalisées, au moins jusqu'à la fin du secondaire. Deuxièmement, la rentabilité interne peut être améliorée (augmentation du nombre de places par la seule réduction du nombre d'abandons et de redoublements). Etant donné l'austérité budgétaire à laquelle doivent se plier nombre de pays en développement, il est souvent plus logique d'accroître l'efficacité que d'augmenter les dépenses totales consacrées à l'éducation (voir, par exemple, L'enseignement primaire : Document de politigue générale de la Banque mondiale, 1990). Un problème se pose néanmoins. S'il est vrai que la réduction du nombre d'abandons bénéficie en théorie davantage aux filles qu'aux garçons parce que les filles sont plus nombreuses à interrompre leur scolarité, il est en général plus difficile de réduire le nombre d'abandons des filles en raison des obstacles spécifiques qui entravent leur accès à l'éducation. Il est donc plus facile de le dire que de le faire. Pour améliorer la rentabilité interne, il faut d'abord aplanir les obstacles qui s'opposent à l'éducation des filles. Réduire la distance qui sépare de l'école 4.10 Lorsque l'on cherche à accroître le nombre d'établissements scolaires, il est logique d'examiner auparavant la structure administrative du système éducatif: faut-il privilégier les grands établissements centralisés offrant toute une série de programmes, ou au contraire, un réseau constitué d'une multitude de petites écoles, parfois réduites à une seule salle de classe, plus en phase avec la vie de la communauté, mais dont les programmes ne soient pas aussi complets? Comme les parents se préoccupent de la sécurité et de la réputation des filles, préférer l'implantation d'écoles à proximité du domicile des enfants favorise plus particulièrement la scolarisation des filles (Banque mondiale, L'enseignement primaire : Document de politique générale, 1990; Stromquist, 1987; Banque mondiale, Bangladesh: Strategies for Enhancinu the Role of Women in Development, 1990; Banque mondiale, Gender and Poverty in India, 1991; Banque mondiale, Women in Pakistan, 1989; Lavy, à paraître). Heureusement, les études menées jusqu'ici indiquent que les petites écoles ayant des liens étroits avec la - 46 - communauté sont plus efficaces pour les garçons aussi bien que pour les filles, il n'y a donc pas de véritable contradiction entre la proximité des écoles et l'efficacité. 4.11 Néanmoins, la constitution de réseaux de petites écoles pose les problèmes de gestion et d'administration généralement associés à la décentralisation. Lorsque personnel et installations sont très dispersés, il est difficile de gérer les aspects touchant à la supervision, la communication et la logistique: les autorités centrales doivent, malgré l'éloignement, maintenir le contact avec un nombre bien supérieur d'antennes locales. Il ressort néanmoins des programmes mis en oeuvre dans les domaines du planning familial, de la santé aussi bien que de l'éducation, que la multiplicité des points de prestation locaux favorise la participation de la communauté. La participation locale peut être complétée par des évaluations périodiques et des visites de la hiérarchie centrale afin de promouvoir le contrôle de la qualité ou des services comparables. Une participation locale accrue peut aussi faire naitre des idées plus propres à rehausser la qualité de l'éducation, ou une assistance pratique, telle que l'aide à la construction d'écoles au Kenya (Banque mondiale, Kenya: The Role of Women in Development, 1989). Les communautés sont souvent plus disposées à aider à la construction de petites écoles dont l'architecture n'est pas d'une grande complexité, et mieux à même de le faire. Les gouvernements peuvent se consacrer davantage au recrutement et à la formation des enseignants, à la fourniture de matériels et au maintien de normes globales de qualité, ainsi que du niveau des élèves et des enseignants. 4.12 Le problème de l'éloignement a été résolu de deux façons: en rapprochant les écoles du domicile des élèves et en créant des internats de sorte que les filles puissent fréquenter des écoles distantes de leur domicile (Encadré 4.3). Les innovations telles que les écoles « dispersées » ou « écoles satellites » constituent des solutions peu coûteuses et réalisables sans trop de difficultés lorsque l'on veut rapprocher les écoles de la communauté, en particulier au niveau primaire. C'est une solution qui a donné de bons résultats au Bangladesh, où les écoles satellites comprenant les deux ou trois premières classes du primaire étaient implantées au sein de la communauté et supervisées par une école primaire principale plus éloignée. Ces écoles pratiquaient des horaires souples pour permettre aux enfants de participer aux travaux domestiques. Une fois que les filles eurent pris l'habitude de fréquenter les écoles satellites dans les petites classes, elles - et leurs parents - se montraient plus disposés à envisager de continuer dans les classes supérieures même si l'établissement était éloigné. Les études qui ont été effectuées montrent que lorsqu'une école secondaire se trouve à proximité d'une communauté, les parents acceptent plus volontiers de laisser leurs enfants commencer l'école primaire car ils souhaitent les voir atteindre le niveau secondaire, qui représente pour eux le niveau où sont les véritables avantages (Lavy, à paraître). C'est ainsi que le Maroc a décidé de créer davantage de petites écoles locales de niveau intermédiaire dans le cadre d'un projet soutenu par la Banque mondiale. Quant à l'internat, le constat est plus contrasté: il peut être nécessaire lorsque les populations sont dispersées ou nomades, mais a des chances d'être coûteux. Le système des classes uniques est une troisième solution. La Banque soutient un projet en Gambie en vue d'introduire cette formule dans les écoles primaires rurales où les effectifs par classe sont trop peu nombreux pour justifier la présence d'un enseignant par classe. Cette pratique sera étendue à mesure que l'enseignement primaire se généralisera. Il faut mener à bien d'autres projets expérimentaux si l'on veut tirer des conclusions définitives sur le rapport coût-efficacité des différentes solutions de remédier à l'éloignement des écoles. M r- -m s - g. .0 CL CL 0 , CD É.- ne ta W CD 00 Il O -- O ro, - m, . a 2. fb CL -0 a r_ n fb ÈO 'l py cr p ge. th rg 0 u n, n ce m CD JD Fn, rém c C c M: .0 C>CL rD OO 0 CL F3, CD. rL 2 eil Sg. B a. g Ê' a -0 E. n O 5r =' n - C i E CL 11-Ï., ow w éA § go ;141 -0 0 r_ 91 9 CL. CL m. CL iD 00 cà6 -CG Oz ew .0 0 Jâ - -rr. 0 î -0 0 - 9r, $ Fi JD ja à - 48 - Des mesures visant à mobiliser les parents et à réduire le coùt pour les familles Campagnes de sensibilisation, mobilisationde la communauté et scolarié obligatoire 4.13 L'attitude des parents peut changer lorsque le coût direct ou le coût d'opportunité diminue, mais dans l'intervalle, les campagnes de sensibilisation, les programmes de participation communautaire et une législation rendant l'école obligatoire peuvent aussi influer sur les normes sociales. Ces trois types d'action tendent à se renforcer mutuellement. Il est rare que les campagnes de sensibilisation et la participation communautaire aient un coût élevé sur les plan financier et politique; l'application d'une législation rendant l'école obligatoire est une question plus délicate. La logique la plus primaire conseille de rallier le soutien de personnalités éminentes dans divers domaines qui inciteront les parents à envoyer garçons et filles à l'école. Si l'incidence propre des campagnes de sensibilisation n'a pu être mise en évidence du point de vue économétrique, il semble que la Chine ait obtenu d'excellents résultats dans son effort pour accrottre la scolarisation des filles; or, les campagnes de sensibilisation constituaient un volet essentiel de la politique de l'éducation dans ce pays (Encadré 4.4). Dans le même temps, il faut pouvoir donner aux parents la possibilité de s'impliquer dans l'éducation de leurs enfants, de s'exprimer sur la teneur de l'enseignement et sur les moyens d'encourager tout apport personnel, qu'il s'agisse d'idées, de ressources ou de conseils de gestion. La décentralisation de la prise de décision dans le domaine de l'éducation en Chine a donné lieu à plusieurs mesures novatrices visant à améliorer l'éducation des filles, par le biais, notamment, de nombreuses campagnes de sensibilisation réussies (avec des récompenses, pour certains) au niveau de la communauté. Les programmes d'alphabétisation à l'intention des parents, en particulier des mères, peuvent aussi venir compléter les campagnes de sensibilisation en ce qu'elles renforcent les motivations à envoyer les filles à l'école. Des études menées en Afrique indiquent, par exemple, que l'éducation des mères influe sur le taux de scolarisation des filles en Côte d'Ivoire et au Ghana. Par aileurs, l'expérience des classes d'alphabétisation au Kenya, en Ethiopie, en Zambie et au Zimbabwe montre que la participation féminine est nombreuse, voire majoritaire (Lavy, à paraître; Collier et al., 1991a, b; Abadzi et al., 1989; King et Hill, 1991). Plusieurs pays ont choisi d'installer des « salles communautaires » dans les nouvelles écoles où sont donnés les cours d'alphabétisation et autres. 4.14 L'école est obligatoire dans quelque 130 pays; la législation en la matière est différemment respectée selon les pays, mais, en général, ne l'est guere. Rien ne permet de connattre l'exacte incidence des diverses options envisageables pour rendre l'école obligatoire, et il n'y a pas eu d'analyse systématique des efforts déployés pour faire respecter cette obligation. La raison en est peutêtre qu'on ne peut s'attendre à ce qu'une politique rendant l'école obligatoire fonctionne si la première condition, à savoir que les écoles existent et que les familles puissent en assumer le coût, n'est pas remplie. C'est pourquoi on combine souvent les campagnes de sensibilisation et les réformes visant à rendre l'école obligatoire à des efforts pour accrottre le nombre de places dans les écoles, encourager la participation locale et réduire le coût à la charge des parents. - Encadré 4.4 Ls mpagn 49 - de sensIbiiution pour promouvoir l'éducation des filles Le. attitudes des parents vi-vu de la scoarisation des filles dans un environnement culturel donné reflètent en partie la hiuation amblante la médiocrité ou l'inadaptaion des services scolaires, l'absence de possibilités d'emploi pour la population active féminine, et kms ointes pour la sécurité des filles. Pourtant, les impératifs sociaux qui font obstacle à l'éducation des fLce peuvent avoir pour effet de réduire encore davantage la demande de scolarisation des illes. La solution, en définitive, est de faire évoluer la stuation prendre des mesures pour améliorer la qualité de l'cnseignement et son adaptation aux besoins, prendr des dispositions de façon à garantir la sécurité des filles, et procéder à des réformes du marcé du travad de façon à renforcer la rentabilit6 économique de l'éducation des femmes. En attendant, le cafpagnes au niveau communautaire peuvent avoir leur utilité et favoriser unc évolution des normes sociales dans le sens d'un enseignement plus égalitaim entrc ls filles et ls garçons. Des camDaeDeS de sensiblition à l'intention des Parents et de la communauté visant à accrohre le taux de scolarision des fills ont été expérimtée. A tibO d'exemple, la provinoc de Gansu on Chine a mené des campagnes d'infoinnation e utilisé la publicité pour encourager ls parents à inscrire leurs enfants à l'écoe et leur expliquer en quoi consistait la li rendant l'école obligatom. Un effort particulier a été fait pour élargir l'accès de l'école aux filles, avec le concours de chefs religieux dans les régions où vivaient des minorités ed de la Fédération des femmes qui a mené ses propres campagnes. On peut difficilment détrninrr avec précision l'impact qu'ont eu ces campagnes de sensibilisation, mais il semble que ces efforts aient pens d'ateindre l'objectif d'un taux de scolarisation des flles dans l'enscignement primaire de 43 % cn 1989 (40 %en 1986) et de dépasser l'objectif fixé pour les effectifs de filles dans I'enseignement econdaie Au Maroc, dans le cadre d'un projet cn cours soutenu par la Banque, des campagnes de publicié vantant ls bienfaits de l'éducation des fille auprs des famillwes t des communautés sont menées dans ks villages od sont construites de nouvells 6cole. D'aprs ls premiers résuhats, le taux d'inscription des fill dans la première clsse a augmenté de 5 % depuis le lment des diveres campagnes en 1989, progression qui est peut-être attribuable aux campagnes et à d'autres facteun, comme l'accroissement du nombre d'écoles. Des campagnes comparablue visant à accrotre le taux de scolariation des fills dans le pnmaire on sont au stade de la planification ou sont actuellement mnées en Ethiopie, au Mali, au Nig&k, au Palistan et en Papouasio-Nouvelle-Guinée. LA articiton de la cono îau6 ressort conmne l'élémét essentiel qui permet d'identifier et de mener à bien les campagnes de sensibilisation. Un projet déà anen qu'a financé l Banque en PapouaoWe-Nouvelle-Guinée qui a contribué à I'accroissement du taux de scolaration des filles avait fait appel à des personnalités éminentes de la communauté pour survciler l'absentéme et ercourager la p«ticipation des femmes. Dans la province de Hunan, on Chine, un village a prainé un prx « d'asiduité scolire des fille &financé par des contributions locales, ce qui a porté le taux d'inscription du filles à 100 %. Dans de récents projes de la Banque au Maroc eL au Bangladesh, la participation de la communauté au niveu de l'ensegnementprlnaire et encoumgée, ainsi que les iniatives locales visant à rendre l'école plus attayante pour les fills. Sources: Kleynhoff, 1991; Lockhoed et Vrapoor, 1991; Searle, 1989; UNESCO, 1987a; 1987b; Banque mondiale, 1989f, 1989h, 1990d; 1990h; 19901. Réduire le coût direct de la scolarisation 4.15 On ne sait pas grand-chose non plus sur les conséquences d'une réduction du coût direct de la scolarisation (inscription, manuels scolaires, uniformes ou transport). On sait qu'il représente entre 5 et 10 % de la consommation des ménages dans beaucoup de pays en développement, et jusqu'à 20 % dans certaines familles pauvres (Banque mondiale, 1990o; L'enseignement primaire: Document de politique générale de la Banque mondiale, 1990; Banque mondiale, Women in Pakistan, 1989). Si les familles pauvres envoient aujourd'hui la quasi-totalité de leurs enfants de sexe masculin à l'école, au moins pour quelques années, mais considèrent encore l'éducation des filles comme plus onéreuse et moins susceptible de bénéficier à la famille, réduire le coût direct de la scolarisation de l'ensemble des enfants sans discrimination a des chances d'accrottre le taux de scolarisation des filles davantage que celui des garçons. - 50 - 4.16 Les politiques de l'éducation associent souvent les campagnes de sensibilisation et la législation rendant l'école obligatoire à des mesures d'allégement des coûts. C'est ce qu'ont fait la Chine, la Corée et Sri Lanka, trois pays où le taux de scolarisation des femmes est singulièrement élevé. En Corée, l'école est obligatoire et des avantages sont donnés aux élèves défavorisés (dispenses des frais de scolarité, gratuité des manuels scolaires et des repas, et réduction sur le coût des uniformes (UNESCO, 1984a)). Sri Lanka fournit gratuitement les manuels scolaires aux élèves, offre des bourses d'études aux enfants de familles nécessiteuses, propose des programmes alimentaires dans les premières classes de l'école primaire et donne accès à d'autres structures scolaires pour donner à sa politique d'enseignement obligatoire plus de chances de réussir (Unesco, 1984b). La loi de 1986 sur l'enseignement national obligatoire en Chine, non seulement rend obligatoire l'école à partir de 6 ans, mais exonère l'ensemble des élèves des frais d'inscription et propose des aides aux enfants nécessiteux (Encadré 4.5 sur la Chine). On n'a pu trouver aucune étude économétrique qui identifie l'incidence précise de telles mesures. En tout état de cause, le taux de scolarisation des garçons et des filles s'est accru dans les trois pays depuis la mise en place de ces mesures, et il y est plus élevé que dans des pays au taux d'investissement national brut comparable. Encadré 4.5 Acc,rotre le taux dc scolarisation: l'expérience de la Chine La décentralisation de l'enseignement primaire et la réduction des coùts ont beaucoup contribué à aider la Chine, en dépit de son faible revenu par habitant, à se rapprocher de l'objectif d'un enseignement primaire pour tous. Plusieurs provinces avaient rendu l'école obligatoire avant même l'adoption en 1986 par l'Assemblée nationale populaire de la loi rendant obligatoires neuf années d'études. Les mesures visant à accrouie le taux de scolarisation, en particulier des filles, ont été prises à l'échelon local en réponse à des contraintes locales. Les programmes portaient notanment sur: des campagnes destinées à motiver les parents pour qu'ils inscrivent leurs enfatua à l'école (faisant appel à des chefs religieux et à la Fédération des femmes); la mobilisation de la communauté en raveur de la scolarisation de tous ls enfants; l'établissement d'un systême de responsabilités où les chefs d'établissement et les enseignants encourageaient la scolarisation et la poursuite de Lascolarité jusqu'à son terme; la mise en place de structures d'enseignement primaire diTrentes (emplois du temps souples, cours du soir, programmes mi-travail mi-école, aide financière sous forme de dispense des droits d'inscription et autres frais de scolarité (y compris frais d'études et manuels scolaires); la distribution d'allocations mensuelles; l'aménagement d'écoles de filles uniquement; et la fourniture de services de garderie pour les frères et soeurs en bas âge. Autant de mesures qui ont grandement contribué à l'accroissement des effectifs de fifles dans l'enseignement primaire, en particulier dans les régions rurale et monlagneuses pauvres. Sources: Coleua et Sutton, 1990; Seare, 1989; UNESCO, 1984c, 1987b. 4.17 En revanche, l'expérience du Kenya illustre bien qu'il faut faire plus que se borner à dispenser du paiement des droits d'inscription. Depuis l'instauration de la gratuité de l'enseignement en 1974, le taux d'inscription dans la première classe du primaire s'est accru de 145 % pour les garçons et de 161 % pour les filles. Le coût direct de la scolarisation a néanmoins beaucoup augmenté pour les parents du fait que les autorités locales étaient autorisées à imposer des droits supplémentaires, une taxe sur la construction et des cotisations pour les activités des élèves. Dans certaines circonscriptions administratives, ces droits ont quadruplé le coût de la scolarité. Le taux d'abandon a augmenté et c'est dans les circonscriptions les plus pauvres qu'il a été le plus élevé (Nkinyangi, 1982). La réaction négative des parents à la hausse des coûts transparaît des résultats d'une récente enquête menée dans le District de Kisumu au Kenya, selon lesquels 40 % des abandons à l'école primaire étaient imputables à la hausse des coûts directs de la scolarisation (Banque mondiale, 1991e). - 51 - Mesures spéciales d 'incitationet bourses d'études à l'intention des filles Une autre solution consiste à abaisser le coût de la scolarisation davantage pour les filles 4.18 en leur octroyant des bourses spéciales ou en les dispensant des droits d'inscription. garçons les que pour De tels programmes peuvent être coûteux, mais les subventions sont justifiables du fait que l'éducation des filles entraîne davantage de bienfaits pour la collectivité. Il a été démontré qu'ils font considérablement augmenter la scolarisation des filles, mais la prudence s'impose car les subventions peuvent être mal distribuées. Dans le cadre d'un projet soutenu par la Banque au Bangladesh par exemple, des uniformes avaient été alloués à des filles qui n'étaient pas inscrites à l'école. Le programme a été interrompu et remplacé par un système de bourses (Encadré 4.6). On peut mettre en place des programmes de bourses d'études pratiques et efficaces. Coopérer étroitement avec la communauté, identifier rigoureusement les groupes cibles, attribuer aux élèves des bourses personnalisées ou encore dispenser du paiement des frais d'inscription, plutôt que de fournir un bien comme un vêtement (qui peut être revendu), sont autant de moyens qui contribuent à garantir que les bourses d'études fonctionnent bien comme prévu. A partir de l'expérience tirée de programmes antérieurs, la Banque finance un projet en vue d'aider le Bangladesh à continuer l'effort engagé pour distribuer des bourses d'études et d'intégrer d'autres mesures visant à réduire le coût de la scolarisation des filles pour les parents. Améliorer la qualité de l'enseignement Rien de plus naturel à ce que le type d'enseignement proposé influe aussi sur la 4.19 disposition des parents à prendre en charge le coût de l'éducation de leurs enfants. Dans tous les pays, les parents se préoccupent de l'adéquation et de la qualité de l'enseignement prodigué ainsi que de l'assiduité des enseignants. Souvent, ils préfèrent aussi que l'enseignement soit dispensé conformément aux normes culturelles qui prévalent pour les filles. La proximité de l'école est, à cet égard, un élément favorisant. Cependant, pour satisfaire à ces impératifs culturels, il faut parfois construire des écoles séparées ou des toilettes distinctes, ou encore faire appel à un personnel enseignant féminin. Proposerdes programmes, des manuels scolaires et un enseignement de base adaptés Des études ont montré qu'une fois les écoles en place, l'investissement additionnel dans 4.20 l'infrastructure matérielle a moins d'importance pour l'acquisition des connaissances que les dépenses additionnelles consacrées à l'élaboration des programmes, des manuels scolaires et autres apports de nature à améliorer la qualité de l'enseignement (Armitage et al., 1986; Harbison et Hanushek, à paraître; Lockheed et Verspoor, 1991). A l'évidence, la fourniture gratuite de manuels scolaires et d'autres matériels éducatifs est essentiellement un moyen de réduire les coûts - mais elle contribue toutefois à rendre les services éducatifs globalement comparables. Il semble que les parents sont plus disposés à envoyer filles et garçons à l'école s'ils estiment que le programme est adapté aux besoins et la qualité de l'enseignement satisfaisante. Il conviendrait de rationaliser les programmes de façon à les débarrasser des éléments accessoires ou, à tout le moins, d'en réduire l'importance, et de mettre l'accent sur les priorités essentielles, à savoir les mathématiques et les sciences, pour les filles comme pour les garçons (Lockheed et Verspoor, 1991). Dans la quasi-totalité des pays, les femmes étudient moins les mathématiques et les sciences que les hommes (cf. par exemple, Jimenez et Lockheed, 1989). Nombre d'études montrent que le phénomène résulte de l'interaction subtile des opinions traditionnelles sur ce que les femmes « doivent étudier » et des options d'enseignement qui leur sont offertes. Il n'est pas rare que les écoles de filles ne proposent pas les mêmes enseignements de mathématiques et de sciences (ou n'aient pas les mêmes équipements) que les écoles de garçons, et il arrive même que les enseignants découragent les filles d'étudier ces disciplines. Pourtant, les mathématiques et les sciences sont deux disciplines très importantes si l'on veut accroître la productivité de l'économie, renforcer la compétitivité des économies modernes et améliorer la santé et l'éducation des enfants. - 52 Encadré 4.6 Les bourses d'études à l'intention des filles : des expériec natonale Le ooraommme dc bourses d'études dans l'enseiencment secondaire au Banwladesh a pu.s de distribuer à plus de 18.000 filles dc la sixième à la seconde des bourses d'études couvrant le frais de scarité. Griot à oc projet lancé 1fl7, ls effectei féminins dans l'enseignement seondaire ont prue doubl, pasant de 27,3 S des fills concernées avant le projet à 43,5 %aprs le projet. Le nombre d'abandonsa miibeaoup régre neemnt dan la zone du proet, de 14,7 % à 3,5 %. En oute, la perspetve de pouvoir bénéficier d'une bowu d'études en sixièm à entraîné une plus grande assiduité des fille iscrites dans Ics écoles primaires de la régon où le progranme était appliqu. L'une des imparantes leçons à tirer de cete expérience est h nécessité de définir des critères de sélction réalistes pour l'attnbution des bourses d'études et de les prévoir dans le projet dès le débuL Le fai de limiter l'aide financire à un groupe cible composé de Glles de familles c pauvres * après le lncmt du projet a été une erreur étant donné que: a) le seuil de pauvreté retenu était trop bas, b) les coûts administratifs augmentaient alors que des places dans les écoles m'étaient pas pourvues en raison des problèmes rencontrés pour sélectionanr ls candidats ripondant aux critères, et c) la mobiliion de la communauté s'est émoussée après l'exclusion de certaines fills. Malgré ces difficultés, le programme a atteint son objectif essentiel : l files diplômé« c se marient plus tLrdivement, ont moins d'enfants, trouvent un emploi on dehors de la maison et, dans certan eu, vont même travailler à l'extdrieur de la région dont elles sont originaires s, autant d'éléments qui témoignent d'une évolution radicale des menta (Creative Associates, 1990, 2). Le Gouvernement du Bangladesh a rdécmmet anoncé sa décision de rendre l'enseignement secondaire gratuit pour les flles jusqu'à la quatrième Le orocramme de bourses d'études à l'intention des filles de l'enseignementormairs au Guatemala a comencé en 1987 dans une communauté rurale indienne où 53 % des filles étaies inwries dans des écoles primais et où 17 % poursuivaient leur scolarité primaire jusqu'à son terme La sélection dcs bénéficiaires du programme, contrairment à l'exemple du Bangladesh, a été confiée dès le départ à des comités de pares. La priorité étit donnée aux filles qui n'avaie jamai fréquenté l'école et qui semblaient les plus néessiteuses. Des allocations mensueles sont distribuées à chaque file tant qu'elles continuent à fréquenter l'écohl Une fine de la communauté eLt chargée de vérifier l'suiduité des élèves en question et la régularié des vrsements, t les fills qui redoublent u- cls reçoivent une assitance pédagogique. Les 1I communautés concernées par le progmmme reçivent la visite d'un travailleur social deux fois par mois, les parents ont la posibilité de se rendre à des séances de fonration - fois par mois et tienncnt des réunions d'évaluation une fois par an. Le programme a très bien réussi du point de vue du taux de scolarisation S du taux de rétion : plus de 90 S des fille titulaires d'une bourse ont mené à bien leur première année. Des 1.500 béficiaire sur les trois années d'existence du projet, seulnment 5 filles ont abandonné leur scolarité c à cause des difficl créées par une grève des enseignants (Creative Associates, 1990, 4). La participatbi de divers groupes de la communautd au processus de ciblage des bénéficiaires et au suivi du programme ont contribué à la réussite du pgragmme. Un problème qui n'avait pas été prévu s'est posé: les filks qui avaient achevé leur colarité primaire ont été encouragées 1 poursuivre dans le secondaire, mais ks écoles du second dcgé sont éloignées de ces communautés. Le problème de l'éoignenent est un obstacle de plus pour ces filks étant donné que l'internat cet d'un coût prohibitif et inacceptable culturellenent. Source: Bellew et King, 1991; Crcative Associates, 1990-, Banque mondiale, 1990. 4.21 Si les filles ont la possibilité d'étudier davantage les mathématiques et les sciences et sont encouragées à le faire, les avantages seront substantiels (pour les occupations traditionnelles ou non), et les parents financeront plus volontiers l'éducation de leurs filles. Au Kenya, par exemple, où, proportionnellement, moins de filles qualifiées que de garçons sont admis dans les écoles publiques, les parents dépensent davantage pour envoyer les filles dans des écoles secondaires privées. Elles sont trois fois plus à étudier les sciences dans ces écoles qu'elles ne le sont dans les écoles publiques moins coûteuses, ce qui laisse penser que les parents sont plus disposés à payer si les filles peuvent étudier les sciences (Banque mondiale, Kenya: The Role of Women in Development, 1989). 4.22 La qualité de l'enseignement a probablement davantage d'importance pour les filles car les parents ont plus de doutes quant à l'éducation des filles. Au Pérou, lorsque les manuels scolaires ont - 53 - été fournis gratuitement aux écoles primaires, le taux d'inscription a été multiplié par 1,3 pour les filles, alors qu'aucun changement n'a été constaté chez les garçons (King et Bellew, 1991 dans Herz et Khandker, 1991). Ainsi, il se peut que des efforts tels que « l'Opération Tableau noir » en Inde aient même des effets plus prononcés sur les filles que sur les garçons. Cette opération vise à doter les écoles primaires du pays des installations essentielles (salles de classe, toilettes, tableaux, manuels scolaires et matériel pédagogique); un enseignant supplémentaire, de préférence une femme, sera affecté aux écoles qui n'ont qu'un seul enseignant, et leur formation sera améliorée (Banque mondiale, Gender and Poverty in India, 1991). Dans le cadre d'un projet soutenu par la Banque au Maroc, des manuels scolaires subventionnés sont fournis à environ 15 % des élèves des écoles primaires en milieu rural. Un projet de soutien est prévu pour tirer parti de cette expérience et fournir des manuels scolaires à bas prix aux élèves des dernières classes du premier cycle du primaire dans les zones rurales. Au Pakistan, dans la province de Sindh, un projet soutenu par la Banque mondiale permet de distribuer gratuitement des manuels scolaires aux filles dans le primaire et de leur proposer des bourses d'études dans le secondaire. D'autres exemples de ce type s'inscrivant dans un effort global de réduction des coûts ont été cités précédemment. Il faut veiller à garantir que les manuels scolaires ne véhiculent pas des préjugés sexistes qui découragent les filles d'étudier ou qui limitent leurs aspirations. La qualité de l'enseignement pour les garçons comme pour les filles peut aussi être améliorée si l'on essaie de ne pas faire apparaftre de stéréotypes sexistes dans les programmes et le matériel pédagogique, et si l'on représente femmes et hommes dans des rôles variés et non traditionnels. Au Zimbabwe, les autorités ont décidé en 1985 de supprimer les stéréotypes liés au sexe dans le matériel pédagogique (Banque mondiale, Zimbabwe WIM Strategy, projet de rapport, 1991). Au Mexique, les stéréotypes qui décrivent les femmes dans leurs rôles traditionnels disparaissent peu à peu des manuels scolaires (Bustillo, 1989); le Costa Rica a conçu des manuels qui présentent la femme dans des rôles positifs (Lockheed et Verspoor, 1991); enfin, le Guatemala a entrepris un vaste effort de refonte des manuels scolaires (Winter, 1991). Les projets soutenus par la Banque au Bangladesh et en Gambie vont dans le sens de l'élaboration de matériel pédagogique et de programmes de formation des maîtres non discriminatoires, afin de supprimer les préjugés sexistes au sein des écoles. Beaucoup de pays ont aussi pris conscience de la discrimination dans l'orientation qui est 4.23 donnée aux élèves dans les écoles secondaires, où l'on s'attend à ce que les filles étudient les lettres et les garçons les disciplines scientifiques; certains prennent donc des dispositions pour remédier à la situation. Ainsi, un projet soutenu par la Banque en Tanzanie met l'accent sur les cours de mathématiques et de sciences dans les nouvelles écoles secondaires, où environ 60 % des nouvelles installations seront affectées à des écoles de filles. Le Gouvernement du Kenya, dans le cadre d'un projet soutenu par la Banque, améliore le matériel scientifique de 600 écoles: 300 écoles mixtes, 200 écoles de filles et 100 écoles de garçons. Le Gouvernement de la Gambie a décidé d'accroître le nombre d'enseignantes dans les disciplines dites masculines, comme les sciences et les mathématiques, et encourage activement les filles à s'inscrire à ces cours. Dans certains pays, comme le Mali, les filles sont encouragées à fréquenter les écoles 4.24 coraniques et islamiques, qui leur offrent une plus grande sécurité étant donné que les instructeurs sont des religieux. Au Mali, les écoles coraniques semblent avoir permis d'accroître la scolarisation des filles. Les filles représentent 47 % des effectifs des écoles primaires coraniques et 32 % de ceux des écoles primaires publiques. Au Pakistan, toutefois, le taux d'inscription des filles dans les écoles coraniques est moins élevé que dans les écoles primaires publiques (Bellew et King, 1991). C'est peut-être parce que les parents estiment que l'enseignement y est moins de moindre qualité. Dans beaucoup de pays en développement où la tradition veut que l'on se marie jeune 4.25 et que la réputation des filles soit préservée, on observe un grand nombre d'abandons scolaires au moment de la puberté; en outre, le règlement de certaines écoles accentue encore le problème car les - 54 - élèves n'ont pas le droit d'assister aux cours si elles sont enceintes ou si elles ont des enfants. Au Malawi, par exemple, une jeune fille enceinte est exclue du système scolaire (Banque mondiale, 1990n). Au Nigéria, en revanche, l'Etat de Kaduna permet aux jeunes mères de prendre un congé de maternité d'un an (Banque mondiale, 1990k). D'autres projets proposent des services de garderie pour les frères et soeurs ou les enfants en bas âge des élèves filles (cf. infra). Un récent projet soutenu par la Banque mondiale en Gambie a permis d'abaisser de 8 ans à 6 ans l'âge d'entrée à l'école pour les filles, ce qui devrait permettre de les scolariser plus longtemps avant qu'elles atteignent l'âge de se marier (Banque mondiale, 1990i). Plusieurs pays - Gambie, Kenya et Zimbabwe - proposent des cours de formation à la vie de famille. Fournirdes installationspour les filles 4.26 Quand on construit les écoles, il faut qu'un minimum vital d'infrastructure matérielle permette d'attirer et de maintenir les filles à l'école. Souvent, il faut qu'elles disposent de leurs propres toilettes et, dans les cultures où le contact entre filles et garçons est strictement réglementé, il faut parfois prévoir un aménagement des horaires pour une utilisation séparée des réfectoires, des écoles ou des internats séparés, ou encore des murs de séparation autour des écoles. Si les installations ne le permettent pas, les filles sont, comparativement, davantage découragées que les garçons. Plusieurs projets en cours ont donc pour objet de fournir cette infrastructure, puisqu'elle correspond à un besoin reconnu. Ainsi, deux projets sont en cours d'exécution au Pakistan pour construire des cloisons, des toilettes et des puits dans les écoles de filles et dans les écoles mixtes, et une attention toute particulière est accordée à la conception et à la construction des nouvelles écoles de filles. Les projets actuellement menés à bien au Bangladesh et au Maroc consistent à construire des latrines et des puits tubulaires dans les écoles primaires et secondaires, ce qui devrait permettre d'accroître les effectifs, en particulier de filles. Accrotfre le nombre d'écoles de filles 4.27 D'après l'expérience, les écoles non mixtes contribuent davantage à accroître les effectifs féminins que les écoles mixtes, de même qu'elles ont plus d'effets positifs sur les résultats des filles et la perception qu'elles ont d'elles-mêmes (Encadré 4.7) (Jimenez et Lockheed, 1989). Même dans les cultures où les femmes vivent en milieu clos, il peut arriver que les parents acceptent d'envoyer leurs filles dans des écoles mixtes pour quelques années, mais il est alors important qu'il existe des écoles de filles lorsque celles-ci atteignent l'âge de la puberté (voir, par exemple, Kelly et Elliott, 1982). En outre, dans un grand nombre de cultures, l'enseignement non mixte semble favoriser l'assiduité des filles et améliorer leurs résultats. Les études menées dans plusieurs pays montrent que les filles ont généralement de meilleurs résultats dans des disciplines allant des langues aux mathématiques lorsqu'elles fréquentent des écoles de filles, surtout au niveau secondaire (Jimenez et Lockheed, 1989). Il est difficile d'attribuer ces effets aux seules qualités de l'école, car des facteurs extrascolaires tels que le milieu socioéconomique, les dispositions naturelles et la motivation influent aussi bien sur le choix de l'école que sur les résultats scolaires. On ne sait guère ce que les écoles mixtes et non mixtes font différemment, mais des études commencent à donner quelques explications à ce sujet. Il semblerait ainsi que les filles aient davantage de possibilités d'apprendre, soient plus encouragées à se dépasser et à étudier des disciplines non traditionnelles, par leurs condisciples aussi bien que par les enseignants, lorsqu'elles fréquentent une école de filles. En Thailande, une étude a montré que les élèves des écoles de filles avaient des résultats nettement meilleurs que les filles qui fréquentaient des écoles mixtes, après correction pour tenir compte du biais statistique - imputable à une éventuelle sélection - et du milieu (dans cette étude, toutefois, les garçons semblaient mieux réussir dans les écoles mixtes). Ne pas tenir compte du biais dû à la sélection risquerait de conduire à sous-estimer les avantages des écoles de filles. « L'émulation » semble compter pour beaucoup dans les avantages associés aux écoles de filles (Jimenez et Lockheed, 1989). Les études menées dans des pays aux conditions socio-économiques disparates corroborent l'essentiel de ces conclusions (Lee et Lockheed, 1990). - 55 - Encadré 4.7 Les écoles dc filles au KCnya Les tests d'aptitude O * que l'on fait passer au Kenya après le niveau IV permetent de déterminer qui peut passer cen niveau V. D'aprés les données dont on dispose pour 1984-85, le filles ne représentaienL que 38 % de l'ensemble des élèves qui passaient le test a d'aptitude O *, mais près de la moitié des élèves ayant échoué étaient des filles. Toutefois, les files inscrites dans les écoles dc filles avaient obtenu dc bien meilleurs résultats: uix écoles sur les dix principales écoles du secondaire (jugées en fonction des résulcu aux tests) étaient des écoles de filles. Les données présentées ciaprès mettent en évidence la meilleure qualité des résultats des filles dans les écoles non mixtes. Certificat d'études au Kenva. 1981 (pourcentage de réussite) Discipline Niveau Flilles Ecoles filles Garçons/ Ecoles earvons Filles/Ecoles mixtes Garçons/Ecoleu mLntes Anglais A B C D 3,2 35,2 38,1 23,5 1,6 30,0 37.9 30,5 0.7 19,3 30,2 49,8 0,8 16,8 29,2 52,2 Mathématiques A B C D 1,6 5,9 20,7 61,8 4,2 30,7 23,0 42,1 0,5 8,7 12,1 78,7 2,4 16,6 17,3 63,7 Physique A B C D 0,2 32,4 35,4 31.8 6,1 39,5 32,2 24,0 0 9,0 42,4 48,4 0 26,1 39,5 34,2 Dans les tsts avancés de . niveau A », environ un quart des candidats étaient des filles, et plus d'un tiers des Glles ont obtenu des notes élevées. Environ 8 % de garçons, contre 4 % de flles, ont échoué (ce qui traduit probablement une discrinmnation à l'encontre des filles au niveau de la sélection). Les récents rapports du Gouvernement du Kenya laissent penser que les filles ont de meilleurs résulats que les garçons également au . test d'aptitude O ». I serait nécessaire d'examiner pourquoi, étant donné que cela pourrai avoir des implications pour ks autres pays d'Alrique. Source: Eshiwani, 1985, dans Banque mondiale, Kenva ; 'e Rote of Women in Develooment, 1989. Recruter davantaged 'enseignantes Lorsque les traditions socio-culturelles limitent strictement les contacts entre hommes et 4.28 femmes, il apparait que le fait de recruter un personnel enseignant féminin favorise l'accroissement des inscriptions de filles. Il est difficile d'établir le lien de causalité entre le recrutement d'enseignantes et la scolarisation des filles, mais l'analyse des données provenant de plusieurs pays et fondées sur une coupe statistique met en évidence une corrélation positive entre la parité des effectifs de filles (nombre de filles pour 100 garçons) et la proportion d'enseignantes (voir Figure 4.2 ci-après). Cette corrélation n'est pas atténuée, même lorsque les données sont décomposées par région ou ramenées à des niveaux de revenus comparables, ce qui dénote la possible importance que les enseignants soient des femmes, quel que soit l'environnement socio-culturel. - 56 - Figure 4.2. Proportion d'enseignantes et ratio filles/garçons dans les écoles secondaires Nombre de tilles pour garçons dans le secondaire, 1987 120 -P 100 a 80 - 60 40 20 a CI (r 0.6D9) O 10 20 30 40 50 60 70 Pourcentage de femmes dans Ie personnel enseignant Source: Unesco 1991 années, e0 4.29 Les mêmes contraintes culturelles qui exigent que l'enseignement que reçoivent les filles soit dispensé par des femmes font que les enseignantes sont rarement attirées par des postes en milieu rural. La pénurie d'enseignantes est nettement plus aiguë dans les campagnes. Dans certains pays comme le Maroc, la Somalie et le Yémen, par exemple, les effectifs d'enseignants - hommes ou femmes - sont pléthoriques dans les zones urbaines, mais très déficitaires dans les zones rurales. Dans un premier temps, il serait raisonnable de s'assurer que la grille des salaires ne pénalise pas les enseignants en milieu rural. Au Cameroun, par exemple, les enseignants reçoivent une prime spéciale lorsqu'ils professent en milieu urbain (Bellew et King, 1991). Il faudrait peut-être aussi suivre une politique novatrice en matière de recrutement et de formation des maîtres si l'on veut accroître sensiblement la proportion d'enseignantes, surtout en milieu rural. Divers pays ont tenté de fixer des objectifs pour le recrutement de femmes, à savoir accroître le nombre d'enseignants potentiels en supprimant les restrictions d'âge et en modifiant les qualifications requises pour les enseignantes, en s'efforçant de recruter localement les enseignants ruraux parmi les femmes du voisinage désireuses de travailler sur place, et en proposant aux enseignants un logement et un moyen de transport. L'octroi du seul logement ne suffit pas toujours, comme en témoigne l'expérience du Pakistan (Banque mondiale, 1990f). Au Népal, une approche plus globale a été retenue, qui a porté ses fruits: il s'agissait de nommer les enseignantes à proximité de leur domicile, d'abaisser certaines des qualifications requises pour les filles en milieu rural, de subventionner leur scolarité secondaire et de faciliter leur formation en leur versant une allocation mensuelle, en les défrayant de leurs frais de transport, en prenant en charge leurs soins médicaux et en leur offrant des services de conseil. La participation de la communauté était importante: une vaste campagne de sensibilisation avait précédé le lancement du programme de formation des maîtres (Encadré 4.8). Le nombre d'enseignantes s'est accru et, par la suite, le nombre de filles scolarisées. Au Yémen, la formation des enseignants est depuis 15 ans la clé de voûte des mesures visant à accroître la scolarisation des filles et, dans le cadre d'un projet que soutient actuellement la Banque, les autorités envisagent la mise en place de congés de maternité ou de congés de longue durée pour les enseignantes afin de faciliter leur retour dans la vie active (Encadré 4.8). Dans la province du Baluchistan au Pakistan, la mise en place d'un service d'autobus à l'intention des femmes enseignantes -57 - leur permettant de se rendre dans les écoles éloignées a bien fonctionné (Gouvernement du Baluchistan, 1991). Le Bangladesh fait de vastes efforts pour promouvoir le recrutement d'enseignantes dans 4.30 le cadre d'un projet soutenu par la Banque. Il est prévu que 60 % des enseignants soient des femmes et que la Banque finance les salaires de ces enseignantes; les coûts salariaux correspondant aux enseignants de sexe masculin seraient pris en charge par l'Etat. D'après l'expérience du Bangladesh et du Pakistan, il semble qu'il soit possible de trouver 4.31 des enseignantes de qualité désireuses de travailler dans les zones rurales si l'on assouplit les qualifications requises, si l'on propose une formation et si l'on offre aux enseignantes des postes à proximité de leur domicile. Elles peuvent être recrutées comme enseignantes assistantes, avec moins d'instruction formelle mais plus d'aptitudes et de motivation. Les maîtres dont les qualifications sont le moins élevées pourraient n'être affectés qu'aux premières classes du primaire, mais la formation en cours d'emploi leur donne une chance d'améliorer leurs compétences. Un projet fmancé par la Banque au Pakistan comporte un volet de formation en cours d'emploi des enseignants les moins qualifiés; sur les 17.500 enseignants qui bénéficieront de cette formation, 15.000 seront des femmes. D'après les études menées, il ressort que la connaissance qu'ont les instructeurs du sujet qu'ils enseignent a plus d'importance pour l'acquisition des connaissances par l'élève que les qualifications ou l'expérience, qui sont les indicateurs traditionnels de qualité (Hanushek et Harbison, à parattre). Ainsi, le fait d'associer la participation d'assistantes enseignantes motivées (qui ont un intérêt à dynamiser la vie du village dans lequel elles habitent) à une formation dynamique en cours d'emploi et à une supervision peut être une solution appropriée pour remédier à la pénurie d'enseignantes dans certaines régions rurales. Un projet soutenu par la Banque actuellement mené à bien en Chine vise à accroltre la participation des femmes aux programmes de formation des maîtres en cours d'emploi. Il est prévu de mener une campagne active de recrutement à l'intention des femmes enseignantes, et de fournir des possibilités de garderies dans certains centres de correspondance. Les mesures qui favorisent le recrutement et la formation d'agents féminins peut 4.32 occasionner davantage de coûts additionnels qu'un effort identique à l'intention d'agents masculins. D'un autre côté, il est possible d'économiser sur les salaires en faisant davantage appel aux assistants enseignants, et des mesures spéciales peuvent étre prises en faveur des régions les moins bien desservies. Le moindre absentéisme et la plus grande motivation des enseignants recrutés localement peuvent aussi améliorer le rapport coût-efficacité. L'existence d'un réseau d'assistants enseignants nombreux risque d'accentuer les problèmes d'administration et de supervision associés à la décentralisation qui se posent déjà lorsque l'on choisit l'option de la multiplicité de petites écoles. Une gestion du sommet à la base est pourtant souvent source de problèmes alors que l'option de l'école locale avec des enseignants locaux peut donner lieu à une gestion sur place plus efficace, qu'il faudrait peut-être compléter par un système central de visites et d'évaluations, dans le but de renforcer le contrôle de la qualité. Réduire le coût d'opportunité : alléger les travaux domestiques assurés par les filles I importe, en particulier dans les familles pauvres, de réduire autant que possible le coût 4.33 d'opportunité associé à la scolarisation des filles. Il faut d'abord reconnaître qu'actuellement, les parents confient aux filles une large part des tâches domestiques et soit faire en sorte qu'il ne soit plus nécessaire qu'elles y consacrent autant de temps, soit en mettant en place une politique d'éducation qui donnent aux filles davantage de possibilités d'étudier, tout en leur laissant la possibilité de s'occuper d'une partie au moins des travaux domestiques. La double charge de l'école et du travail à la maison ne constitue pas des conditions idéales, mais c'est un point de départ difficilement contournable dans la pratique. Avec l'évolution des conditions économiques qui accroît la productivité financière des femmes, la rentabilité - 58 - de l'éducation des filles va augmenter et il se peut que les traditions qui imposent aux filles davantage de corvées domestiques qu'aux garçons changent. En attendant, la fixation d'horaires plus souples, la création d'installations de garderie et l'amélioration de l'approvisionnement en bois et en eau de la communauté sont autant d'éléments qui peuvent contribuer à réduire le coût d'opportunité de la scolarisation des filles. L'Encadre 4.9 recense les divers moyens qui ont été expérimentés. A Pune, en Inde, c'est la mise en place d'un enseignement extrascolaire permettant des horaires souples qui a le plus contribué à attirer les enfants qui travaillaient, en particulier les filles, à l'école primaire. Des emplois du temps allégés ou des horaires souples ont aussi été mis en place avec succès dans plusieurs provinces de Chine. Des expériences permettant un aménagement des emplois du temps sont en cours dans le cadre de projets financés par la Banque au Bangladesh, au Maroc et au Pakistan. Encadré 4.8 Stratégic pour accrote le nomnbre d'enseignantes: des expériences nationaks Avec le concours de l'UNESCO et d'autres baiDeurs de fonds, le Népal a engagé en 1971 un programme original comportanl diverses mesures visant à remédier simultanément à plusieurs des obstacles auxquels se heurtewi les fifes de milieu rural qui souhaitent avoir accès à une fornation d'enseignante. Des campagnes de sensibilisation, la mobilisation de la communauté, l'assistance financière, la prise en charge pédagogique, et la nomination à des postts non loin du domicile, ainsi qu'une formation en cours d'emploi, ont été les moyens employés pour modifier les comportements vis-àvis dc l'éducation des filles et pour trouver remèch aux contraintes économiques et pour réduire le coût d'opportunité de la scolarisation. Pour pallier le faible niveau d'instruction des filles de la campagne dans les régions méme où étaient recrutée les enseignantes, un pogrammme de perfectionnement a été mis en place de façon à donner aux filles des villages dépourvus d'écoles secondaires la possibilité de s'inscrire à des cours leur assurant une formation pédagogique. En huit ans (197240), le pourcentage de femmes dans le personnel enseignant du primaire est passé de 3 à 10 %, ls stagiaires de ce programme représentant plus d'un quart des nouveaux effectifs d'enseignantes. Les mesures de « discrimination positive * du projct onl permis d'égaliser les chances des filles. La prise de conscience de la valeur sociale et économique de l'éducation dea filles a contribué à l'évolution des mentalités. Au oours de cette période, le taux de scolarisation des filles dans le primaire a pltu que décuplé, ce qui doit montrer l'impact positif de l'accroissement du nombre d'enseignantes. Une évaluation du projet menée par l'UNESCO a révélé que, en moyenne, le taux de scolarisation et le taux de rétention dans l'enseignement primaire pour les filles étaient plus élevés dans les écoles où professaiet les enseignants du projet que dans le district ou le pays dans son ensemble. Un prognamme analogue, lancé on 1987, est actuellemcnt mené à bien au Yémen avec le concours de l'UNICEF, et comporte nombre de mesures incitatives à l'intWntion des candidates à la formation d'enseignantes en nilieu rural. Le projet s'adresse aux filles de milicu rural qui ont achevé leur sixibme. Etant donné la pénurie de locaux dans les régions rurals, les centres de formation des enseignants du premnier degré ont été iustaés dans les établissements secondaires proches du doraicile des stagiares en formation. Un service d'autobus a été mis en place et une alocation mensuelle distribuce aux intércssées. Après une période dc formation de deux ans, le programme a été transplanté dans d'autres zones rurales. Le succê du projet pilote se mesure au faible taux d'abandon, moins de 1,5 %, parmi les 80 élèves qui avaient comuencé la formation, bien que plusieurs s soient maiées dans l'intervalle. Plusieurn projes de la Banque au Yémen visaient à répondre à la nécessité de former un plus grand nombre d'enscignantes et, cn particulier, d'attirer à l'école les éles des zones rurales. Les résultats ont été inégaux, peut-être parce que les impératifs culturels n'ont pas toujours été correctement pris en compte. A titre d'exemple, l'expérience des classes à vacations doubls pour les fil dans des instituts de formation pour garçons a échoué du fait de la présence des internes sur le campus pendant les heures de classe des fills dans l'après-midi. De même, un programme pilote qui prévoyait d'installer un internat dans des insti"t de formation pédagogique de rilles s'est heurté à la résistance des parents qui préféraient que leurs filles vivent avec des membres de la famille. Dans le passé, le principal obstacle qui n'opposait à la nomination d'enseignantes en milieu rural tenait à l'absence de logements appropriés. Dans le cadre de deux projets en cours de la Banque, le Maroc construit des logements pour ls enseignants dans lu nouvelles écoles prmairm et du prcmier cycle du secondaire, on accordant la préférence aux femmes et aux oouples mariés. La eltion entre le nombre de femmes enseignantes g le taux de scolarisation des fills au Maroc est étudié dans le cadre d'unc action sectorielle on couru. Le Pakitan s'cst aussi préoccupé du logement des fmmes ensIgnantes dans le cadre d'un projet déjà ancien de la Banque, mais l'objectif n'a pas été attint puisque les résidenmcs sont rests Inoccupées. Les femmnes ne souhaitsient pas habiter dans les résidensces prévues dans les nouvelles écoles primaires rurales à cause des tabous ociaux et des risques du point de vue de la sécurité. De surcrot, une somme pouvant aller Jusqu'à 45 % du salaire mensuel était automnatiquement déduite de la feuille de paye de celles qui choisissaient de vivre dans une de ces résidences. - 59 - Cependant, une autre expérience menée au Pakistan, qui consistait à recruter localement des assistantes d'enseignement a eu des effets positifs pour Ce qui esL d'accroître le nombre d'enseignants cn milieu ruraL Ces assistantes bénéficiaient des services de coordinatrices d'enseignement qui assuraient la supervision et une formation en cours d'emploi à l'intention des enseignantes. I était apparu au vu de l'expérience d'un projet mené auparvant que la qualité de l'instruction dispensée dans les écoles sur lesquels portent les projeta avait ét améliorée sous l'effet conjugué d'une supervision plus rigoureuse, de l'acew à une formation en cours d'emploi dispensée par des coordinateurs, et de la fourniture de matériels pédagogiques. Compte tenu des résultais positifs de ces mesures dans le passé, plusieurs projets actuel de la Banque au Pakistan suivent cette ligne directrice. Lorsqu'il n'est pas possible de recruter localement une femme ayant les qualifications requises pour enseigner dans l'écol de files locale, on la remplace par une femme moins qualifiée à qui on donne une formnation en cours d'emploi La composante formation des maître d'un projet soutenu actuellement par la Banque au Bangladesh prévoit des mesures du même type: amélioration des installations réservées aux femmes (toilettwe et dortoirs), émination des préjugés sexistes dans les programmes, augmentation des effectifs d'enseignantes, dont les salaires seront financés par la Banque, et modification des qualifications académiques demandées aux filles pour avoir accès à une formation pédagogique en milieu rural. Conformément à la politique que mène actuellement le gouvernement, 60 % des stagiaires en formation dans l'enseignement du premnier degré doivent tre des femmes. La Gambie mène une poMlique semblable: dans le cadre d'un nouveau projet de la Banque, 40 % des nouveaux stagiaires de l'enseignement du premier degré doivent être des femmes. Au Pakistan, un nouveau projet soutenu par la Banque privilégie la scolarisation des filles des zones rurals, leur offre qui plus est des bourses d'études, aides financières ou autres, supprime ks restrictions d'âge pour entrer ou rentrer dans le corps enseignant et, enfin, prévoit un recrutement et une répartition des postes sur le plan ocal. Sources: PNUD, 1982; Banque mondiale, 1984b, 1986c, 1989d, 1989h, 1990f, 1990h, 1990i, 19901, 1991b. Encadré 4.9 Solutions pour résoudre k problème du coût d'opportunité - Résumé de l'expérience de plusieurs pays Plusieurs pays ont adopté des mesures pour réduire le temps que les femmes es l domestiques ou lcur permettre de concilier plus facilement école et travail à la maison. iles consacrent aux trvaux L'amnéna8ement des horaires et du caklndrier scolaire a été expérimenté avec succès en Chine et en Inde. En 1979-80, lItat de Maharashtra, en Inde, a lancé un programme informel de cours du soir dans 22 villages en vue de remédier au problème de la non-scolarisation des filles qui travaillaient. Ces cours, à l'intention des élèves qui avaient abandonné l'école ou qui ne l'avaient jamais fréquentée, avaient lieu de 19 heures à 21 heures, 300 jours par an. Des volontaires locaux avaient été recrutés comme instruceurs et le prgramme avait été adapté aux besoins de la communauté. Sur cinq ans, plus de 4.000 enfants de 9 à 14 ans on été scolarisés, dont 75 % de filles, et tous étaient occupés à plein temps par des travaux domestiques ou agricoles. Le taux d'abandon a été de 25 % dans ls écoles concernées par le projet, soit bien inférieur au taux d'abandon moyen dans la première classe, qui est de 50 à 70 f. Dc mêmc, dans la province chinoise de Kwangtung, le Ministère dc l'éducation a décidé de gérer Ics écols de façon à répondrc aux besoins locaux de production. Les décole ne fonctionnaient à plein temps que dans le village ceal, et quelque 200 class à temps partiel et à horaires souples ont é organistes dans les villages environnants. Le tauxL de scolarisation des filles a triplé par rappoit à l'année précédente. Dans la province de Yunan, un système comportant 24 cours du soir et 29 cours proposés le matin et le soir a permis d'attirer ecsentiellement des effectifs féminins-70 % contre moins de 50 % des effectifs scolarisés avant la mise en place de ces horaires aménagés. En fait, k taux de scolarisation des filles dans certaines écoles du soir de village a dépassé 90 %. Des projets récents soutenus par la Banque au Bangladesh et au Pakistan ont pennis d'aménager ls horaires d le calendrier de certaines écoles, et il est envisagé d'introduire cete mesure aussi au Maroc. - 60 Une autre sohtion cosiste à ofrir des vices de eadcrie ou RU e mm ux 1lves d'amener à I'dolelurs 1rê et smus e bas âge. La Chine a exp*drumgd de tel services de garic dam plusieu provinc où le tauX de scoaration des fille âui particuibrement ba. -n 1986, das le cadre d'une campagne offenive vinat à promovoir l'dducadon primair pour otos à dan la province de Gansu, le doles d'une tentaine de villages ont autori ls lkl à amener avec ele loem fé et soeurs on bua Ag Cetu mesure, a8i.4 que d'ud inittivea, a ponni d'atteindre l'objectf d'une croiance de 3 % du taux de scolristion de Ue dan lie prkim en trois ans, et de ddpsrl'objecf. de 2 % de croissance du taux de solrsation dan le seoondaire Dans cette même province, l centres de gdesur le lieu de travail pour lus a ausi améliore taux de solastion dS fille en milie urbain. La Colmbe a instaurd cn 1987 dos wonu de e pour les enfts de moins de 7 ans dans es quartier pauvres. aaur&epar la çommunae, qui permetent à beaucoup de femmes et aux fillus les plus Agées de frdquenter l'dcole ou de travailler. Dans le cadre d'un projet que soutient ac ue la Banque au Bangadesh, ks nouvels éoles primaires sont do" d'installtions de gardons mmbre Il existe encore une autre stratégie, qui consiste à renfoe 1'utili ot à alméliorer la qualité de l'ensi,nenent, de soum que les parents réévaluent l coét d'opportun de l scolriation de lurs enfants. Certain projets de la Banque, dan dew pays comme la uabie et le Mai, nclut dans l programmes do l'école prhnaire une prépaation à la vie familial (principes de base de lhygine, de l nutron et des soins à donner aux enfints, par exemple). pour aider ls pareun à surmonLer eurs rserve intias vuis--va de la olarisaton de lr filles. L'adoption de techniques économes en main-d'oeuv oompto parmi les autr acioD qui permettent gndmmnt. d'alléger la charg de tmvail des kfmn pour leur donner la poubiit d'tr solriiées par exoemple, I'insta do fours à bois à faible consomation au Népal, de pui- accoueles et de moulina mécaniques pour ls céréales au Burkinu Fao, ou encoM do d6ooxdquu et do meuls en Gambie Certe, ce meure riquet de ne pas marcher mi aucune action n'est moene au niveau même de l'école. C'eg aisl que l'évaluation du progrmme mené au Budrina Puo a révélé que le taux d scolrisation ds fiUe n'avai pa augmenté en dépit de l'allégenent de leur char de trvai, peut-ke parce que ks écoles étaent tr éloignées ou que l'éducation qui était dispensée à cem fill ne pouvait pas leur servir à gagner leur vie. Sources: Belbw et Klng, 1991; Coltta et Sutton, 1989; Nalk, 1987; UNESCO, 1987; Banque mondiale, 1989a, 1989f, 1989b, 1990h, 1990i Améliorer la santé et la nutrition des filles 4.34 La santé et l'état nutritionnel des enfants influent sur leurs résultats scolaires. D'après des études menées dans divers milieux socio-économiques au Guatemala et au Kenya, la malnutrition freine l'acquisition des connaissances chez l'enfant dès l'âge de 2 ans. Une étude de référence menée sur la nutrition au Guatemala entre 1967 et 1977 (qui a nécessité récemment un rééchantillonnage des participants initiaux) a montré que la distribution d'alimentation supplémentaire à des enfants de moins de 3 ans était associée à un plus fort taux de scolarisation, à de meilleurs résultats scolaires et à une plus grande productivité même lorsque l'enfant devenait adulte. La distribution avait été faite de façon aléatoire, de sorte que les effets des suppléments d'alimentation puissent se mesurer indépendamment d'autres influences (étude de l'Institut de nutrition de l'Amérique centrale et du Panama citée dans Berg, 1991a; Berg, 1991b). Le récent rapport de la Banque, intitulé « L'Afrique subsaharienne: de la crise à une croissance durable (1989), indique que « dans certains cas, les abandons et les redoublements peuvent être dus aux incapacités mentales causées par une mauvaise nutrition et des carences en micronutriments *. Les études menées actuellement au Kenya montrent que l'administration pendant quatre mois d'un médicament vermifuge avait eu des effets significatifs sur les facultés cognitives des enfants scolarisés (Berg, 1991a). Il est donc probable que les actions touchant la santé et la nutrition auront une incidence positive sur la fréquentation et les résultats scolaires, et sur toute une série d'autres aspects (Jamison et Leslie, cités dans Berg, 1991a). - 61 4.35 Il relève aussi du sens commun qu'il faut envisager des programmes de nutrition et de santé au sein de l'école pour donner aux enfants les moyens de survivre et d'acquérir des connaissances. Lorsque les fils bénéficient d'un traitement très préférentiel, néanmoins, il peut s'avérer difficile d'améliorer la nutrition des filles par le biais des programmes d'alimentation à l'école, du fait que les parents peuvent, en contrepartie, les priver à la maison. Il faut poursuivre les efforts pour inciter les parents à valoriser leurs filles et, partout où c'est nécessaire, pour améliorer le statut de la femme. Les opérations de la Banque en Inde, comme ailleurs, permettent de soutenir des programmes de nutrition en faveur des jeunes enfants, et on étudie quelles sont les possibilités d'en faire bénéficier les enfants plus âgés. Instituer des « agnrodes globales »: tirer les leons des projets 4.36 Quels enseignements doit-on tirer de la diversité de contenu des composantes de ces projets ? D'abord, il faut que les projets d'éducation dans les pays agricoles très pauvres comportent systématiquement un volet visant à réduire les coûts directs et le coût d'opportunité de la scolarisation des filles pour les parents. Pour obtenir un effet maximum sur la scolarisation des filles, une solution apparemment très prometteuse consiste à attaquer de front plusieurs problèmes : il faut auparavant analyser soigneusement ces problèmes, identifier l'ensemble de mesures qui permettrait de les résoudre, suivre de près l'application de ces mesures et les corriger éventuellement à mi-parcours pendant leur expérimentation et, enfin, évaluer leurs effets. Il n'y a pas de solution unique faite d'un ensemble de « composantes essentielles » qui s'appliquerait dans tous les pays, mais - dans un pays donné, un « minimum » peut être nécessaire pour obtenir des effets tangibles. Dans plusieurs pays, comme la Chine, la Corée et Sri Lanka (examinés précédemment), l'aproche globale donne de bons résultats. Dans l'ensemble, les premiers projets soutenus par la Banque avaient donné lieu à des interventions isolées qui ne pouvaient remédier aux multiples obstacles auxquels doivent faire face les filles. En conséquence, les résultats ont été décevants dans la plupart des cas (Tableau 1 de l'Appendice). En revanche, les projets qui relevaient d'une aproche globale ont donné de meilleurs résultats. A cet égard, le Quatrième projet dans l'enseignement primaire au Bangladesh (1980-86), qui tentait de remédier aux problèmes au niveau de la famille et au niveau de l'école en conjuguant toute une série d'actions - amélioration des locaux, recrutement d'enseignantes, réduction des coûts (manuels scolaires gratuits) et mesures spéciales d'incitation (bourses d'études) - revêt un intérêt tout particulier. Le taux de scolarisation des filles a augmenté de 9 % par an dans les zones du projet, contre seulement 2 % dans l'ensemble du pays. Dans les pays où les coûts directs étaient élevés pour les familles très pauvres, il s'est avéré nécessaire d'accorder des subventions, mais il faut faire très attention à les cibler correctement. Là où la pauvreté est concentrée sur certaines régions, il peut être bon de cibler géographiquement les régions défavorisées. 4.37 Deuxièmement, accroltre le nombre et la proportion d'enseignantes. Les initiatives consistant à recruter et à former les enseinants. en narticulier les femmes, ont généralement été constructives, encore que la démonstration selon laquelle les écoles disposant d'un internat auraient attiré davantage de femmes n'a pas été faite partout: la formule a réussi en Syrie, mais pas au Yémen (voir Tableau 2 de l'Appendice). Dans certains cas, les raisons de l'échec semblent tenir au fait que les impératifs culturels n'avaient pas été pris en compte au moment de la conception du projet. 80- no-,E E, .0 qs Cr & 8 9:6 r Cr tà. 00 cr È vic» a. Q 95' ID Er W eV 9 st e: ego.2', r. rL 0 We 0 CL 0 ou 9L M 't',1 Én î. g- CL aCL 9:6 O m I.M6 Cr m 116 ce OM . î C6 CI Sv gS 0 0 Lr th ce 0 kr 18- 'S. w a -0 ;C) CL n 3. 5, m Ei w C2 a< . 0; m ri 1 O O r 9 5 e w a Càm 0 i. . iq. 9't . 1 eg. 2,6 p p; I. E. .0 W 2 2. . M av , CL 1 - goê on e LI Z: C) w ;: âo, 8 gD6 CL a Cs st u 6'r Cr U'5:" à 9 fi 0 8 cè, r0 CD si .0 QQ S. Lr le 0- 171 8 0 Cr 8 LI - 63 - Le Proiet d'éducation de Sindh au Pakistan (1990) Des écols seront conruites là où il n'existe pas d'écoles de garçons dans un rayon de 2,5 km, ou d'écoles de filles dans un rayon de 1,5 km, et où il y a plus de 100 habitants dans la zone de recrutement. De plus, les nouvelles éco"es de fille de m&ne que asécoles mixtes seront dotées de toilettes, d'eau courante et dc murs de séparation. Le cakndrier scolaire sera aménagé afin de reorcer l'asiduité, et le maïres recevront des récompenses ou seront icités à trouver des moyens d'encourager le. parents à envoyer murs fille à l'école ou à ls y maintenir. Outre les mesures prises au niveau de l'école, il s'est agi d'aplanir les obsacle au niveau des familles en distribu gratient la manuel sJcoairses aux fillesde. écoles primaires rurales, en allouant de. bours aux filles des établissements ruraux du econd degé et en mettant en place un programme pour supprimer le port de l'unifonne dans le zones rurales. D'autres progrmmes piotes prévoient des distributions d'alimentation gérée. par la communauté locae, le passage automatique dans la classe supérieure dans les ptites classe. du preiier degré, et des borires aménagés dans 150 écoles rurales. Pour atlirer davantagode femmus vers l'enseignemet, le conditions d'&ge ont été revus et il est prévu de recruter et d'attribuer des postes à l'échelon locaL Si la pénurie dubsiste, le niveau de qualification requis sera abaissé pour les enseignantes. Le projet vise à faire passer le taux de scolarisation des filles en milieu rural e 14 % aujourd'hui à 23 % en 1995. Une procédure de suivi et d'évaluation perrnett de mesurer l'efficacité des initiatives pilotes menées dans ls zones des projets. Les projeta énumérés ici en sont à divers stades de leur exécution. Pour connaître les résultaU des expérimentations en cours, il est important de rassembler des donne.s de base et de constituer des groupes témoins, ce qui doit étre fait au stade de la conception des échanillons. Sources Banque mondiale, 1990h, 1990i, 19901, 1991b. 4.38 Troisièmement. faire participer la communauté. La communauté a joué un rôle utile dans les programmes de distribution de bourses d'études aux filles dans l'enseignement primaire au Guatemala pour identifier les « bons » bénéficiaires et superviser l'exécution du projet. Les écoles « satellites » au Bangladesh ont bien fonctionné, d'une part en raison de la plus grande proximité des écoles et, d'autre part, du fait que la communauté choisissait les heures d'ouverture de sorte qu'elles n'interfèrent pas avec les travaux de la terre que les enfants étaient censés effectuer. En Chine, en Inde, au Maroc, au Népal et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'apport de la communauté - qui est allé de campagnes de sensibilisation à une gestion active du projet - a été au coeur de la réussite de divers programmes qui visaient à accroître le taux de scolarisation des filles. Autant d'efforts qui montrent combien il importe de concevoir des projets qui aillent dans le sens des sensibilités culturelles de la population. 4.39 Ouatrièmement, prendre en compte les implications financières des mesures prises pour accroître le taux de scolarisation des filles. Une scolarisation accrue des filles nécessite dans de nombreux pays un surcroît de coûts et il existe peu d'informations sur la nature exacte de ces coûts. De toute évidence, construire et équiper de nouvelles écoles et les doter d'enseignants coûte de l'argent, mais la question est de savoir quel serait le coût additionnel qui rendrait ces écoles plus adaptées aux besoins spécifiques des filles. L'option de la multiplicité de petites écoles plutôt que celle d'un petit nombre de plus grandes écoles centralisées ne coûte pas nécessairement plus cher, puisque les communautés sont disposées à apporter un concours financier et que ce type d'école est souvent en outre plus facile à construire et moins coûteux. Il est peu probable que l'adjonction de toilettes ou autres installations permettant de préserver l'intimité des filles coûte très cher, surtout si les parents sont consultés sur la marche à suivre. La décentralisation risque d'entraîner quelques coûts administratifs supplémentaires, mais cela n'est pas certain - et le surcroît d'efficacité prouvé de ces écoles peut faire plus que compenser ces coûts additionnels, puisque l'enseignement est en définitive d'un meilleur rapport coûtefficacité. La construction de nouvelles écoles de filles peut être onéreuse si elle n'est pas prévue, mais l'affectation aux filles d'écoles dont la construction est prévue peut ne pas l'être, sous réserve que la population soit suffisamment dense pour qu'il ait été envisagé de construire n'importe comment deux écoles non loin l'une de l'autre. De même, il est possible de modifier la répartition des enfants entre les écoles pour créer des écoles non mixtes. - 64 4.40 Il est coûteux de remanier les manuels scolaires en vue de les débarrasser des préjugés sexistes s'il n'était pas prévu de les remplacer, mais non si le temps est venu de les réviser. L'adaptation des programmes aux besoins de façon à ce que garçons et filles apprennent les bases de l'expression verbale et des mathématiques peut entrainer quelques coûts, mais quelle valeur peut avoir une éducation dont la teneur ne correspond pas aux besoins? Il faut que le coût additionnel de l'adaptation des programmes reste modéré, et peut-être est-il nécessaire de donner davantage d'informations sur les tâches que la plupart des femmes sont contraintes ou choisissent d'assumer. Les campagnes de sensibilisation et les efforts visant à faire participer les parents et, plus largement, la communauté ne devraient pas coûter trop cher et pourraient bien porter leurs fruits du point de vue de l'assiduité et de l'acquisition des connaissances. Aussi est-il raisonnable de penser que, dans bien des cas, beaucoup peut étre fait pour un coût relativement minime, avec la possibilité en plus d'améliorer le rapport coût-efficacité. 4.41 La question est de savoir si ces options peu coûteuses suffiront à faire une différence - doit-on inclure dans « l'approche globale » des mesures qui permettent de réduire le coût pour les parents, comme l'octroi de bourses? Les résultats obtenus jusqu'à présent ne permettent pas de trancher, mais il semble néanmoins que dans les cas où le taux de scolarisation des filles est très faible et bien inférieur à celui des garçons, il soit utile de recourir à de telles mesures. La dispense ou la réduction des frais de scolarité accordée à tous les enfants UnQfiIe différemment aux filles du fait que l'imposition sélective des frais de scolarité énalise davantage les filles dans certains pays: des bourses ou des mesures d'incitation spéciales sont probablement nécessaires si l'on veut véritablement accroître à court terme le taux de scolarisation des filles. La question de savoir si le coût de l'opération est « abordable » ou non dépend de la valeur que les pouvoirs publics et la communauté au sens large attribuent aux avantages de l'éducation des femmes pour la société: au Bangladesh, par exemple, la valeur que l'on y attache est supérieure au coût. Certes, les coûts supplémentaires associés ne serait-ce qu'à l'octroi de bourses sont probablement minimes en comparaison des dépenses militaires actuelles de nombreux pays. Ces coûts doivent néanmoins être couverts et, cela représente un problème de taille pour les gouvernements en butte à des difficultés budgétaires. 4.42 La rationalisation des dépenses au sein du secteur de l'éducation permettrait de dégager des ressources : dans de nombreux pays, les universités sont très fortement subventionnées alors que la rentabilité sociale de l'enseignement primaire et secondaire est plus élevée et que les étudiants pauvres qui fréquentent l'université sont relativement peu nombreux. Cependant, il est difficilement admissible politiquement d'imposer des droits au niveau des universités. C'est pourquoi il ne fait pas de doute qu'il faut cibler avec soin les programmes et en assurer le suivi si l'on veut subventionner l'éducation des filles - ou toute éducation. En outre, il est extrêmement difficile de déterminer à qui distribuer des allocations en fonction du revenu, mais il est peut-être envisageable de procéder à un ciblage régional si l'incidence de la pauvreté varie géographiquement de façon relativement cohérente. La participation de la communauté à la conception et à l'administration des programmes aide bien sûr à surmonter les difficultés d'ordre politique et à garantir que les ressources sont utilisées comme prévu. (La participation de la communauté au ciblage des bénéficiaires et à la supervision des versements a contribué à la réussite du programme de bourses d'études pour les filles dans l'enseignement primaire au Guatemala.) En outre, les résultats des programmes de santé, de planning familial et de nutrition démontrent clairement que la participation de la communauté peut améliorer la façon dont l'opinion publique appréhende les questions de ciblage des bénéficiaires et la rentabilité des programmes (voir, par exemple, Banque mondiale, 1986d). 4.43 Enfin, il faut - et c'est une priorité - nrocéder à un suivi et à des études en vue de déterminer le coût et l'impact des différentes mesures (ou actions globales) mises en oeuvre pour améliorer l'éducation des filles, en particulier dans le cadre des projets financés par la Banque qui expérimentent des initiatives novatrices. Pour que cela puisse se faire correctement, il faut procéder à -65 des enquêtes par sondage auprès des ménages, décomposer les résultats par sexe et selon les informations collectées auprès de la communauté, de façon à pouvoir déterminer l'importance relative des divers facteurs qui peuvent influer sur la scolarisation des filles. Les enquêtes par sondage doivent ête effectuées avant le lancement du programme de manière à dresser un état des lieux dans les régions où seront mis en place les projets et à établir où se situent les groupes témoins. Les enquêtes doivent être refaites une fois que le projet est en vigueur depuis suffisamment longtemps pour que ses effets puissent commencer à se faire sentir. Dans l'intervalle, il faut procéder à un suivi et à des corrections à miparcours, et rassembler suffisamment d'informations pour montrer ce qui a été fait et pourquoi. Le suivi doit permettre au minimum de connaltre les effectifs respectifs des garçons et des filles, et, si possible, d'informer sur les résultats scolaires des élèves, sur les principaux apports de l'éducation et autres éléments potentiellement importants pour l'éducation des enfants, comme la variation des revenus du père ou de la mère. Des projets récents auxquels la Banque a prêté son concours fournissent de telles données de base. Quelques-uns prévoient la collecte périodique de données visant à montrer l'efficacité de diverses interventions (Tableau 2 de l'Appendice). Le suivi et l'évaluation dépassent rarement 2 % du coùt du projet; or, il est important de rassembler des informations sur les diverses solutions expérimentées et cela nécessite parfois d'allouer une plus grande part des budgets des projets à cette activité qu'on ne le fait normalement. Cela devrait être considéré comme un investissement nécessaire pour mieux comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ce n'est qu'en procédant à ce genre d'études qu'il sera possible de savoir avec exactitude quels sont les facteurs qui permettent aux filles d'accéder à l'éducation. Les investissements de la Banque en vue d'améliorer le taux de scolarisation des filles Les progrès accomplis Entre 1972 et 1980, 105 des 153 projets d'éducation soutenus par la Banque portaient 4.44 sur la scolarisation dans l'enseignement primaire et secondaire, surtout en Afrique et en Amérique latine (Tableau 4.2). Sur ces 105 projets, 20 projets (19 %) reconnaissaient l'existence d'au moins un problème lié au sexe des élèves, et la moitié comportaient un programme d'action visant spécifiquement à améliorer l'éducation des filles. D'après leur ventilation régionale, moins d'attention a été accordée à l'éducation des filles en Amérique latine, mais cette région était parvenue dès les années 70 à une relative égalité des sexes face à l'éducation. En dépit des inégalités omniprésentes que l'on peut relever en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient (Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord - EMENA), relativement peu a été fait pour remédier au problème ou ne serait-ce qu'en admettre l'existence 1/. >,/ Par Am_ique latine, on ent_nd l'Amérique latine etles Caraïbes. EMENA renvoie à la clasification rdgio" Banque mondiale qui regroupe l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afriqur,du Nord. de la - 66 Tableau 4.2 Bilan deu projets d'éducation outenua par la Banque 1972-1980 Afriaue 1981-91Asie EMENA LAC Total Africue Asie EMENA LAC Total 1. Tous projeta d'éducation" 55 33 36 29 153 60 60 42 30 192 2. Projeta d'éducation avec composanles primaire/secondaire (y comnpris formation des maîtres) 46 14 22 23 105 52 24 23 16 115 7 3 7 3 20 28 11 13 5 57 134,5 51,4 111,6 54,6 357,1 636,5 379,4 515,9 110,6 1.642,4 2 3 5 O 10 11 6 11 O 28 41,8 51,4 77,8 0 171 312,3 214 449,9 50,0 % 39,3 % 54,5 % 84,6 % 0,0 % 49,1 % 49,1 % 56,4 % 87,2 % 0,0 % 58,8 % 550,0 % 200,0 % 220,0 % 0,0 % 280,0 % 578,3 % 0,0 % 565,0 % 3. Projets admettant l'iriégalité des sexes a) Nombre de projets b) Investisement total (millions de S)** 4. Projets menant une action spécifique pour remédier à l'inégalité des sexes a) Nombre de projeta b) Investiuement total (millions de $)*** 5. (4) en %de (3) a) Nombre de projets b) Investissment total (millions de S)** 28,6 % 100 % 71,4 % 0,0 % 31,1 % 100 % 69,7 % 0,0 % 0 966,1 47,9 % 6. Pourcentage de variation des projets menant une action spécifique pour remédier à l'inégalité des sexes (1981-91 comparé à 1972-80) a) Nombre do projeta b) Investiuement total (millions de $Ym 747,1 % 416,3 Sources Rapports d'évaluation de la Banque mondile. Notes 'date butoir: 31janvier 1981; - approuvé par le Coneil; en dollr de 1980. 4.45 La situation s'est améliorée pendant les années 80. Un plus grand nombre de projets d'éducation financés par la Banque faisaient état des inégalités dues au sexe des élèves et prévoyaient des actions spécifiques pour y porter remède. Près de la moitié de l'ensemble des projets menés à bien en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient reconnaissaient l'existence de ces problèmes; la moitié des projets en Afrique et en Asie, et les trois quarts environ au Moyen-Orient comportaient des mesures spécifiques. Une part légèrement plus élevée des projets menés à bien dans des pays d'Amérique latine posaient explicitement le problème des inégalités face à l'éducation dues au sexe des élèves dans les années 80, mais aucun n'envisageait un programme d'action spécifique à cet égard. Le Tableau 1 de l'Appendice donne des détails relatifs à des projets récents soutenus par la Banque ou des projets en cours qui comportent des interventions visant à améliorer le taux de scolarisation des filles. Dans l'ensemble, on - 67 - a prêté bien plus attention aux inégalités dues au sexe dans l'éducation dans les années 80 qu'au cours de la période 1972-80. Comme le montre le Chapitre 2, nombre d'études ont été menées dans les années 70 (y 4.46 compris des études internes de la Banque) pour démontrer que la rentabilité sociale de l'éducation primaire et secondaire était plus élevée que celle de l'enseignement supérieur, en particulier pour les filles. Cette conclusion a eu un effet sur les prêts de la Banque dans le secteur de l'éducation. Entre 1972 et 1980, 69 % de l'ensemble des projets portaient sur l'enseignement primaire et secondaire; le reste concernait l'enseignement supérieur et la formation professionnelle. Au cours des années 80, la proportion est toutefois tombée à 60 %. Le taux de scolarisation des filles est encore en général plus élevé dans les écoles primaire et secondaire que dans l'enseignement supérieur, ce qui fait que cette évolution ne va pas dans le sens de l'égalité des sexes. Conclusions Les constats que l'on a pu dresser à partir des projets menés dans divers pays sur les 4.47 moyens d'améliorer le taux de scolarisation des filles sont encore trop récents pour qu'il soit possible d'en tirer des conclusions définitives. Plusieurs projets expérimentent actuellement des approches novatrices. Certaines caractéristiques se dessinent néanmoins. De nombreux projets ont mieux réussi à rendre attrayant le type de scolarité offert qu'à porter remède aux limitations de la demande de scolarisation des filles imputables au marché du travail ou aux modes de vie des ménages. Elargir l'accès à l'école et améliorer la qualité de l'enseignement et l'adapter aux traditions culturelles a indéniablement accru le taux de scolarisation des filles, mais surtout dans les cas où le coût direct et le coût d'opportunité de la scolarisation des filles n'étaient pas trop élevés pour la famille. Lorsque ces coûts représentent une charge trop lourde pour les parents, il apparatt qu'il est nécessaire de l'alléger si l'on veut améliorer sensiblement les effectifs inscrits. Dans l'avenir, les projets doivent envisager globalement ces divers types de contraintes, en particulier les coûts directs et le coût d'opportunité, et être conçus de façon à prévoir une série de mesures palliatives. Les projets menés récemment au Bangladesh et au Maroc ont donné la preuve que de telles initiatives étaient réalisables. Pour alléger la charge que représentent les coûts directs et le coût d'opportunité, on peut, 4.48 par exemple, subventionner les fournitures scolaires et distribuer des bourses d'études, ce qui peut être une initiative essentielle et justifiable pour des raisons économiques et sociales. Mais l'octroi de subventions et de bourses d'études augmente le coût des projets et, de plus, il peut arriver qu'elles n'aillent pas aux bénéficiaires prévus. Un ciblage approprié et une bonne gestion sont donc indispensables si l'on veut que les budgets consacrés à l'éducation soient utilisés rationnellement et ne soient pas excessivement coûteux. Les efforts que déploie la Banque pour améliorer l'éducation qui est donnée aux filles 4.49 ont évolué et se sont améliorés. Dans les premières années, ils se concentraient sur seulement un ou deux Depuis quelques années, les projets s'attaquent problèmes à chaque niveau d'enseignement. simultanément à plusieurs contraintes. Ils doivent permettre de tester rigoureusement diverses stratégies visant à améliorer les taux de scolarisation des filles (en rassemblant des données de base et en évaluant les résultats). Il convient d'orienter la recherche de façon à pouvoir déterminer la rentabilité respective des diverses stratégies retenues dans des environnements nationaux aux caractéristiques socio-économiques différentes. Un tel alliage d'initiatives novatrices et de recherche doit être une priorité dans tous les programmes qui visent à valoriser les ressources humaines, et pas seulement ceux qui cherchent à donner aux filles une chance de s'instruire. - 69 - BIBLIOGRAPHIE Abadzi, H. 1. Patel et M. Schifferaw. 1991. « Nonformal Education and Training Programs. » King, E. et M. A. Hill. 1991. 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Rpt 877 Extension de sept écoles secondaires (6 écoles de filles, 1 mixte) en vue d'accroitre le nombre de places pour les filles dans le second degré et d'améliorer les InstallatIons existantes dans les écoles de filles, 1.800 nouvelles places devaient être créées, dont 1.600 pour les filles, avec Internat. L'objectf était de porter le taux de scolarisation des filles de 27,5 %en 1975 à 35 %en 1980. Le taux de scolarisation dans les écoles dépendant du projet est passé de 27,5 %en 1975 à seulement 29 %en 1981. Il s'agissait pour l'essentiel de transfert d'écoles publiques d'extemes (le taux d'inscription de filles dans les écoles d'externes a chuté des deux ters alors que les effectifs féminins en Internat ont doublé), et les places occupées par des filles dans les externats ont été récupérées par des garçons. Pour l'ensemble du système scolaire, le taux de filles scolarisées dans Ie secondaire n'a augmenté que de 0,5 %. La qualité gbbaie de l'nseignement donné aux filles a été rehaussée avec l'adjonction d'installkons de base pour l'étude des sciences et d'ateliers. (RAP #4572, 1983) Educaon (IV)Malawi Cr. 1123-MAI (1981-85) Coût $53,8 M. Crédit IDA S41,0 M. Rpt 3183 Créaton de 3.960 places dans le second degré grâce à la constructon de 5 écales et à l'aménagement de 6 autres. Conformément à la polidque menée par les autorités, un tiers des places dans ls écoles du projet devaient être réservées aux filles (donc, 47 %des nouvelles plc«)e s L'objectif a été dépassé de 7 %. Néanmoins, Il an a résulté une réparbtion très Inégale des filles dans les écoles, certines ayant des places Inoccupées et les autres, au contraire, n'en ayant pas suffisamment (RAP #8195, 1989) Construction de sailes de classe (nouvelles écoles ou aménagements d'anciennes) pour faire accéder à l'école 100.000 filles et 75.000 garçons. Etablissement de cartes scolaires pour lmplanter les écoles à relabve proximité des communautés rurai«. Constuction de latrines et de puits tubulaires dans certaines écoles Nominaton de 500 assistanes d'enseignement dans le premier degré. Foumiture gratuite d'uniformes pour les filles et de manuels scalaires pour tous les élèv«. Le taux de scolarisaton des filles a augmenté de 9 %dans les écoles des projes, contre 1,8 %dans l'ensemble des écoles primaires. Le taux d'attrition y a été moIndre que dans les autres écoles, pasant de 14 %en 1982 à 11 %en 1984. Clnq cents assistantes d'enseignement (essentlement des femmes) ont été nommées et comptent parmi les stagiaires des programmes de formation an cours d'empli. La distributon d'uniformes gratuits ne semble pas avoir notablement contribué à l'amélioration de la scolarisation des flls. On a constat un accroissemnt margIna des effectfs de filles au début du programme, mais le taux de scolarisation a nsuib baissé après l'exclusion du programme d'un certain nombre de filles qui avaient reçu des uniformes gratuits sans y avoir droit, lesquelles ont abandonné l'école. Le proje a réussi à accroôre le taux brut de scolarison. La réussite du programme tent pour beaucoup à l'appliation de plusieurs mesures simultanément. (RAP #8355, 1990) AFRIQUE ASIE Enseignement primaire (IV)Bangladesh Cr. 1054-BD (1980-86) Coût $52,42 M. Crédit IDA $40,0 M. Rpt 2964 çn O o o on CD REGION/PROJET ACTIONS RESULTATS Educaton (I) Papouase-NouvelleGuinée Cr. 61 1-PNG (1976-81) Coût $7,4 M. Crédit IDA $4,0 M. Rpt 1210 Extension du collège de formation des enseignants du premier degré, avec Internat, les deux iers des 144 places supplémentaires étant attribuées à des fil. Efort pour attirer des stagiaires, surtout de sexe féminin, en provenance de la région des hauts plateaux; à leur retour, elles devaient contribuer à atténuer la pénurie d'enseignants dans les régions les moins développées Le taux de scolarisation brut, notamment pour les filles, est resté bien en deçà de l'objectif car le nombre de candidates potentielles avait été surestimé. Les comportements sociaux visà-vis de l'éducation des filles ont nettement réduit le nombre de postulantes : seulement 35 %des élèves de la cinquième à la seconde sont des filles. Aussi, en 1980, des 138 diplômées, seulement 4 sont retournées dans la région des hauts plateaux pour y nseigner. (RERP #5126, 1984) Enseignement primaire Papouasie-Nouvelle-Guinée Cr. 1087-PNG (1980-88) Coût $12,0 M. Crédit IDA $6,0 M. Rpt 3027b Elargir l'accès à l'enseignement primaire grâce à la création d'un Fonds pour l'enseignement primaire dans les provinces (PPEF) destiné à financer une série de mesures censées aplanir les obstacles à la progression de la scolarisaton dans chaque province, en particulier des filles <Instalatons et équipements, matéiel, et études/expériences pour élargir l'accès à l'école et améliorer la quadité de l'enseignement). En 1979, le taux de scolarisabon primaire était de 48 %pour les filles et de 68 %pour les garçons. L'objecbt était de réduire cette inégeité et de porter e taux global de scolarisalon primaire de 58 %à 68 % La répartition des fonds du PPEF entre les provinces visait certaines régions défavorisées et la formule a permis de réduire les inégalités de scolarisation entre les provinces. Le taux de scolarisaton des filles dans le primaire est passé de 48 %en 1987 à 68 %en 1988. Des actions ont été menées à l'échelle des provinces en vue d'accroître la scolarisabon des filles 8 provinces ont lancé des projets spécifiques un faveur de l'éducation des files. Les novations ont consisté à demander à des membres influents de la communauté de surveiller l'absentéisme (agents communautires de lison), à obtenir le soutien actif des parents et des Instances communautaires dans l but d'encourager les illes à fréquenter assidûment l'écol et. nfin, à nommer davantage de personnel enseignant féminin en milieu rural. (RAP #8968. 1990) Educaton (I) Jordanie Cr. 285-JO (1972-76) Coût $9,8 M. Crédit IDA $5,4 M. RpipPE-96a Constructon d'un Institut de formation pédagogique mbite pour les enseignants du premier et second cycle du premier degré: 700 places. 875 stagiaires se sont hscrits à l'institut Le taux d'inscriptin des files (60 %)a été plus élevé que prévu. Les objections qui ont pu dre émises par certains membres du personnd et de la communauti sur la mbdté de la formaton n'ont pas tenu face à l'attitude positive des élèves ainsi qu'à la souplesse et la variét des programmes. (RERP/RAP #2494. 1979) Eduratbn (IQIPakistan Or. 678-PAK (1977-82) Coût $27,2 M. Crédit IDA $15,0 M. Rpt 905 Créadon de 3 instituts de formation d'enseignantes du premier et du second degré; extension et aménagement de 7 Instituts existants. Objecitf accroissement de 50 %de la capacité de formadion d'enseignantes. (Achevé en 1984). En 1984/85 le taux d'inscription dans les instituts de formation pour fills dépendant du projet tit de 89 % (contre 64 %dans les isttut. pour garçons dépendant du proje). Il a toutefois été constaté dans le RERP que la gestion et l'entretien de ces instituts étaient médiocres (RERP #8859) a IDa REGION/PROJET Enseignement primaire Pakistan Cr. 892-PAK (1979-85) Coût $17,2 M. Crédit IDA $10,0 M. Rpt 2305 ACTIONS RESULTATS Construction de salles de classe dans 4 provinces, dont 534 (53 %du total) dans des écoles de filles; les actions prévues dans le projet étaient concentrées dans les régions les plus défavorisées pour ce qui est des chances d'éducation des filles. Construction de 288 résidences pour enseignantes dans de nouvelles écoles primaires. Recrutement à l'échelon locad de 340 assistantes d'enseignement dont au moins 190 (56 %)de sexe féminin, censées enseigner dans les écoles rurades proches de leur domicle, Bien que cela n'ait pas été prévu à l'origine lors de la conception du projet, des murs de séparation ont été construits autour des écoles de filles. On a pu mesurer le succès de cette intervention au fait que la construction de murs de séparation a été Incluse par la suite dans des projets de la Banque ou d'autres bailleurs de fonds afin d'accroître le taux de scolarisation des filles. Les résidences n'ont pas permis d'accro'tre le recrutement des enseignantes ni de les Incier à poursuivre jusqu'à son terme la formation, pour les rasons suivantes les teboux sociaux et les risques pour la écurité des jeunes filles vivant seules, en particulier en milieu rurd; le loyer jusqu'à 45 %du alir), qui était automatiquement déduit du salaire si la eunwfemm choisissait de vivre dans la résidence; et, parfobi l fait que les résidences servient de salles de classe rsque les écoles de filles n'avaient pas de toit ou étant construites à cel ouvert La création de ces assitants d'enseignement a pa contre contribué au recrutemnt de femm«. En général, faute de données désagrégé« par sexe (grave omsbson dans le projet) on n'a pas constaté d'amNéoration du taux d'nscription des filles consécutve aux actions menées dan l cadr du projet Toutefois, ce premier projet en faveur de I'eslgnement primaire on a ntraé d'autres (Projet enseignement primaire (II et Projet de Slndh) qul ont su tirer les leçons de ce qul avalt téfit aupaavnt, en modifant certaines actions et en ne répétant pas les erreurs du pass.i (RERP #8859, 1990) Education (1)Syre' Pr. 1480-SYR (1977-84) Coût $40,3 M. Crédit IDA $20,5 M. Rpt 1513 Création de 2.700 places dans 5 collèges régionaux de formation d'enseignants du premier degré (PTTC); les femmes devaent constituer la moiWé des effectifs. Des possibilité d'internat et des adlocations mensuelles devaient attirer les élèves des régions rurales, en particulier les jeunes filles de même que la polIique d'attribution de postes à l'échelon local. Le taux d'inscripton des filles a dépassé les objectis alors que le taux d'iscription des garçons est resté nettement en deçà des projectons (2.444 filles contre 1.380 prévues). L'exdstence de l'intemat et des réfectoires a été un élément important dans la décision des paents d'envoyer leurs filles dans les collèges dépendant du projet (RERP #5640 1985) Education (Il) Yémen' Cr. 61 1-YAR (1975-81) Coût $12,3 M. Crédit IDA $8,0 M. Rpt 970 Dans le cadre de la politque des autortés en vue de promouvoir l'éducation des filles dans les régions reculées, construction de 2 Instituts de formation d'enseignants du primaire pour les filles, avec 560 places supplémentaires et un internat d'une capacité de 140 lits. UNlsation de 4 Instituts de formation pour garçons seion la formule de la vacation double pour y accueillir des filles, L'objectif fixé pour le taux d'inscription des filles a été attint Le taux de rentabilité Interne a été élevé, avec peu d'abandons ou d'échecs. La formule de la vacaton double dans les établissements de garçons n'a pas tonctionné à cause de laC présence d'internes sur le campus pendant les cours dispensés aux filles l'après-midi. L'internat n'a pas donné de bons résuitats à cause de barrières soclo-culturelles; les jeunes fills des régions reculées préféraient vivre chez des paents. (RERP #5086, 1984) co w - CD > Projes de formaton d'enseignants du premier et du second degré i w. Tableu 2 de lAppende : PROJETS RECENTS OU EN COURS SOUTENUS PAR LA BANQUE MONDIALE POUR AMELIORER L'EDUCATION DES FEMMES Agrdr/ PrOJW Musures pour reméder au probme dI Iad_tnce Coneruke éol./ "O" Cie clase C_jmnri horeke iobidr iou,i RUrne di p<ogrui/ élidon ci" sté*éoYpe. r Indtaaons isar.it. thiriuldbmi de paiUor4ouks Boum d'étudi eloodicr pour luii I. MiWu pour aoeofth la nombre d'ergnrtii Fornlurm de marnwa.ooni ipprlon du unlomii/ Cnmpagn omrmuneuairak/ Inl*du t.l aimrniréon solire BEn Ens. xx mh -ko XX XX Bugdih OO _ XX xx _ _ _ Blutan _ XX xx XX M.ur " gouvwmn.nlr/taAi pforw pour accroir la iomlarialon du. tfu"lb Colledc de donné., pour suW étude de Pdausti t XX )0 xx _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ xx MX Forenldn du mair n EOuot o Se Gm»s éjoolon Gukldo XXxxxxx )OE xx~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~x _ _ SBt. éduiodon xx Guéep Educlin Mt X Bee éducdon Sudea. éÔucelon lXldbz Maldives Eduodlon et formuon ~XX (hU a) _ _ _ _ _ __n_ _ _ _ __ _ _ _ X Xx ____ Malt Sad _ ~~~~~~~~XX XX éduodion (D Cu Mroc Ens. de b _ XX ,unrl Mwroo Enr.pdrmare rural e Mc Moudrane sud. éducilon_ irternat) _ _ __ _ _ XXXXXX XX 1_ xx XX xx xx æX _ CD (D - Iii _____ 0 1$ 1X3jJ 84 - _ 1j Tableau 2 de 1l'Appendice - 85 - ANNEXE A ANNEXE A: NOTES TECHNIQUES ET TABLEAUX STATISTIQUES Tableau A-1 Par taux global de scolarisation dans l'enseignement Rrimaire, on entend le nombre de garçons et de filles inscrits dans l'enseignement primaire en pourcentage de la population respective de garçons et de filles en âge de fréquenter l'école primaire. Beaucoup de pays considèrent la fourchette 6-11 ans comme la classe d'âge correspondant à l'école primaire, mais pas tous. Les différences de pratique selon les pays pour ce qui concerne les âges et la durée de la scolarité se reflètent dans le taux. Dans certains pays où l'enseignement primaire est accessible à tous, les taux en question sont supérieurs à 100 % car certains élèves sont plus âgés et d'autres plus jeunes que la norme de l'âge scolaire dans le pays. Pour les années allant de 1975 à 1985, les données sont extraites de Bank Economic and Social Database, qui reprend pour l'essentiel les données de l'UNESCO sur l'éducation. Pour 1987, les données sont tirées de l'Annuaire statistique de l'UNESCO. 1990. Tableau A-2 Par taux global de scolarisation dans l'enseignement secondaire, on entend le nombre de garçons et de filles inscrits dans l'enseignement secondaire en pourcentage de la population respective de garçons et de filles en âge de fréquenter un établissement de niveau secondaire. Là encore, la définition de l'âge correspondant au secondaire varie selon les pays, mais recouvre généralement la fourchette de 12 à 17 ans. Les sources sont les mêmes que celles du Tableau A-1. Tableau A-3 Le nombre de filles pour 100 garcons dans l'enseignement primaire et secondaire mesure la parité des sexes dans les taux de scolarisation. Ce ratio exprime le taux de scolarisation des filles en pourcentage du taux de scolarisation des garçons, à partir des données des Tableaux A-1 (primaire) et A-2 (secondaire). Les pourcentages inférieurs à 100 dénotent une inégalité; les pourcentages supérieurs à 100 renvoient à un taux de scolarisation supérieur pour les filles que pour les garçons. Toutes choses étant égales par ailleurs, s'il y avait égalité des chances pour les deux sexes, le ratio serait de l'ordre de 100. En réalité, cependant, les inégalités d'accès à l'éducation peuvent faire varier le ratio dans un sens ou dans l'autre. Ainsi, le ratio augmente, au niveau du secondaire, si la fréquentation scolaire des garçons baisse plus rapidement dans les classes supérieures du fait des bonnes possibilités d'emploi, de la conscription ou de l'émigration des élèves qui cherchent à trouver un emploi. En général, ce ratio est nettement inférieur à 100. Le Chapitre 3 explique pourquoi. Tableau A-4 Le montant des dépenses publiques consacrées à l'éducation représente les dépenses que l'administration centrale consacre à l'éducation publique dans son ensemble. Elles ne couvrent pas les dépenses des autorités locales (district, état, etc.). Les données sont extraites des annuaires statistiques de l'UNESCO; elles reproduisent les montants, puis établissent la part de l'éducation dans les dépenses totales de l'administration publique et par rapport aux chiffres du PNB calculés par la Banque mondiale. La première année pour laquelle existent des données dans l'annuaire statistique le plus récent (1990) est 1975; les premières années pour lesquelles on dispose de données figurent dans l'annuaire de 1979. Tableau A-5 Le revenu national brut nar habitant représente la somme du PNB par habitant et de l'ajustement des termes de l'échange - l'année de référence étant 1980. Les données proviennent des World Tables. 1989/90 de la Banque mondiale. Les données relatives au PNB par habitant (1987) sont reprises du Rapport sur le développement dans le monde. 1989. ANNEXE A - 86 Tableau A-1. Taux de scolarisation dans l'enseignement primaire Pourcentage du groupe d'âge scolarisé Filles Garcons A:1965 1970 1975 1980 1985 1987 1965 1970 1975 1980 1985 1987 48 59 16 36 114 84 56 80 16 82 44 69 74 70 55 32 19 105 48 15 39 64 52 37 16 37 40 78 83 95 59 128 51 63 17 42 103 88 52 71 23 73 45 67 71 99 70 65 21 28 108 96 51 77 32 80 40 103 87 103 88 84 23 35 113 93 87 103 36 61 117 94 63 82 40 84 111 41 68 119 82 73 22 67 10 20 75 41 17 45 10 54 21 48 101 82 31 79 12 17 87 51 18 47 15 62 20 87 123 88 40 100 14 22 94 51 43 112 21 44 98 59 24 58 27 43 117 24 50 100 51 29 30 20 94 32 24 108 21 71 8 15 75 28 13 41 6 57 19 40 114 59 32 16 6 97 26 7 24 43 29 23 4 21 25 32 50 45 46 92 15 8 93 17 13 106 10 27 60 32 27 5 29 27 44 30 65 80 66 14 67 13 72 il 31 1 35 1 99 57 65 99 30 84 4 20 35 111 100 86 74 115 56 73 103 40 84 8 22 39 Afri ue (32) ~ 8ènin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Rép. centrafricaine Tchad Côte d'Ivoire Ethiopie Ghana Guinée Kenya Lesotho Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice Mozambique Niger Nigéria Rwanda Sénégal Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Togo Ouganda Zaire Zambie Zimbabwe . 19 47 76 51 40 17 47 41 98 46 110 99 81 25 61 48 47 76 59 62 130 53 104 105 79 89 45 89 42 120 85 146 72 34 47 108 115 35 110 66 55 61 35 56 100 151 56 109 98 42 101 101 70 29 60 105 97 36 64 69 20 58 73 118 106 106 140 46 78 41 98 102 97 73 29 61 105 76 37 72 69 71 68 . 59 67 124 76 86 102 130 51 34 30 42 34 44 68 35 72 88 67 59 25 71 21 110 120 139 48 19 26 108 84 19 84 60 36 43 19 41 86 93 43 79 82 . . 19 96 125 53 17 39 106 75 20 . 61 46 10 41 71 73 70 93 131 28 63 18 93 127 92 59 17 42 107 59 20 56 66 49 48 41 66 78 63 65 9e 126 Asie r17) Bangladesh Bhoutan Chine Hong Kong Inde Indonésie Corée, Rép. de RDP lao Malaisie Népal Pakistan Papouasie-Nouvelle-Guinée Philippines Singapour Sri Lanka Thailande Viet Nam 101 86 Brésil 109 Chili Colombie Costa Rica Rép. dominicaine Equateur El Salvador Guatemala Haiti Honduras Jamaîque Mexique Nicaragua Panama Paraguay Pérou Trinité-et-Tobago Uruguay Venezuela 125 83 107 87 94 85 55 56 81 112 94 68 104 109 108 97 106 93 111 105 . . 106 90 107 . 113 81 87 106 105 91 106 94 89 101 107 107 110 100 99 87 62 119 116 108 110 127 106 106 76 67 87 119 106 79 101 115 114 106 115 94 89 97 112 80 116 106 115 75 77 79 92 100 116 96 108 107 117 94 107 118 90 87 104 66 91 44 57 63 135 122 94 94 107 92 86 63 68 . 109 104 86 . Américue latine (21): Argentine Bolivie 104 76 31 140 106 113 120 104 102 102 104 51 75 105 118 105 76 121 107 98 115 109 123 93 122 51 66 113 109 105 100 . 86 79 103 50 96 36 59 53 115 110 98 82 95 97 107 97 70 34 132 105 110 121 96 121 101 . 67 . 106 . . 107 116 98 121 115 83 101 101 . 120 96 107 105 125 93 111 109 110 97 103 112 100 99 118 77 82 83 104 104 119 94 109 104 125 99 111 107 102 60 106 62 64 20 124 106 81 115 104 85 . 47 28 64 107 113 46 115 117 62 78 107 107 74 80 103 105 67 100 111 104 92 52 27 51 113 106 100 97 108 106 99 106 76 106 78 108 110 85 104 119 96 126 116 101 115 97 103 116 81 70 72 1C8 106 116 104 104 93 120 100 109 1o0 . 89 16 28 43 . 101 94 79 50 19 114 103 79 114 97 100 100 51 108 . 87 97 122 86 105 87 88 79 45 44 79 106 90 69 99 96 90 90 106 94 107 110 109 100 95 83 51 118 120 106 108 130 104 87 119 101 81 97 103 99 107 109 94 86 98 106 85 111 97 . 102 74 56 111 75 65 68 94 101 115 102 104 101 111 100 106 97 101 106 36 . 107 101 70 89 103 117 107 102 100 120 96 109 108 1œ2 102 ANNEXE A - 87 Tableau A-1. Taux de scolarisation dans l'enseignement primaire (suite) Pourcentage du groupe d'Age scolarisé Filles D a Garcons 1975 1980 1985 1987 1965 1970 Afgnanistan Algérie Egypte Iran Iraq Jordanie Koweit Liban 1985 8 12 13 14 75 57 71 64 81 65 82 87 97 92 87 79 106 91 99 92 1910 26 47 44 54 27 27 5 8 81 90 85 102 105 129 118 93 87 93 95 109 85 114 122 108 90 103 96 117 108 99 . . 76 112 85 . 53 60 40 45 83 103 93 58 57 52 41 101 113 105 100 122 105 98 95 105 Maroc 78 66 78 96 94 85 35 36 45 59 60 Oman Arabie saoudite . 6 63 77 97 103 1 24 42 80 36 61 72 75 77 78 il 29 43 50 61 . 120 105 104 98 . 1987 1980 1975 1965 Moven-Orient (17): . . 109 102 100 . . 94 . 95 56 2 65 Syrie 103 95 112 114 115 115 52 59 78 89 101 104 Tunisie 116 121 116 118 126 126 65 79 78 88 106 107 Turquie 118 124 . 102 117 121 83 94 . 90 110 113 . 104 50 95 130 109 71 2 23 97 7 51 88 12 36 100 40 91 98 141 96 95 33 . 89 79 93 . 16 112 23 Emirats arabes unis Yémen, RA Yémen, RDP . 1 Source: Données de l'Unesco, voir note technique pour des références complètes. . 3 ANNEXE A - 88 - Tableau A-2. Taux de scolarisation dans l'enseign_ent secondaire Pourcentaae du arouoe d'âge scolarisé Filles Garcons Afrique (32): 8InIn Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Rép. centrafricaine Tchad Côte d'Ivoire Ethiopie Ghana Guinée Kenya Lesotho Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice Mozambique Niger Nigéria Rwanda Sénégal Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Togo Ouganda Zaire Zambie Zimbabwe Asie 1171: Bangladesh Bhoutan Chine Hong Kong Inde Indonésie Corée, Rép. de RDP lao Malaisie Népal Pakistan Papouasie-Nouvelle-Guinée Philippines Singapour Sri Lanka Thailande Viet Nam Amérique latine (21): Argentine Bolivie Brésil Chili Colombie Costa Rica Rép. dominicaine Equateur El Salvador Guatemala Haiti Honduras Jamaique Mexique Nicaragua Panama Paraguay Pérou Trinité-et-Tobago Uruguay Venezuela 197 1965 1970 1975 1980 1985 1987 1965 1970 1975 1980 1985 5 5 2 2 8 4 3 10 3 19 9 6 4 10 3 5 2 34 3 1 5 3 10 8 4 6 3 8 6 8 il 8 6 9 2 3 il 7 4 13 6 21 21 12 7 14 13 18 3 4 17 13 25 20 4 4 24 21 25 29 6 5 29 24 10 31 3 3 18 8 . . . . . 2 26 il 51 21 23 14 27 16 3 6 1 1 4 2 0.3 4 2 8 5 5 7 9 9 22 2 2 13 7 . 7 4 28 7 9 14 10 li 6 31 8 16 20 il il 12 12 . . 5 13 18 50 8 7 24 4 15 20 15 20 4 2 3 1 1 2 1 0 2 1 7 2 2 4 5 1 2 0 18 2 0 3 1 3 3 1 2 1 2 2 2 3 5 5 16 1 2 8 3 18 9 45 20 16 12 14 23 31 8 6 26 17 10 26 18 49 13 27 18 23 5 9 23 53 7 9 29 7 19 . . 2 0.4 25 35 2 5 4 47 3 3 13 3 7 8 5 12 2 23 0 8 4 35 il . 42 . . 2 6 3 14 12 8 10 4 3 3 3 il 6 13 17 9 . 1 . . 32 41 18 44 2 34 9 18 6 42 49 34 16 40 36 21 50 5 40 16 20 il . . 26 21 16 31 18 23 42 28 25 36 25 27 . 16 9 19 4 29 6 23 20 10 40 2 55 51 36 25 64 . 46 23 22 16 . . 47 46 20 51 47 28 38 . 7 49 22 . 26 54 63 41 35 81 25 50 33 20 15 61 56 53 30 44 . 15 26 . . 6 9 23 53 10 8 . 7 18 26 12 23 4 33 . . 23 5 36 16 32 23 50 49 . . . 69 40 32 72 55 40 31 15 16 36 16 25 12 16 17 7 3 9 50 13 13 36 13 21 34 46 28 47 20 26 42 24 29 . 63 . 60 . 66 . . . 21 23 9 41 21 12 . 8 14 46 27 19 36 17 35 40 54 33 16 53 41 23 52 20 50 45 . 40 51 26 20 14 29 55 48 40 58 . 63 . 59 36 . 1 . . 23 41 31 49 43 44 19 18 10 6 il 53` 21 15 32 13 29 39 42 27 3 0 . 43 92 27 52 . il . 32 64 50 38 44 54 . . 18 . 54 27 . 19 . 54 23 56 31 68 . . 41 62 54 29 56 30 68 80 . 48 . 25 13 7 25 1 22 2 5 2 40 41 35 il . 1 3 1 6 5 2 4 2 3 2 4 8 6 24 7 50 71 50 53 91 23 59 35 26 16 66 70 63 30 26 6 45 70 49 5 24 45 39 40 . . 3 . 0.04 . 31 15 il 32 2 28 3 5 4 . 1 . 7 3 8 2 9 2 8 10 7 il 0.3 38 47 16 15 48 . 38 4 7 7 . . 45 48 15 52 49 23 41 . 3 18 il . 9 . 37 65 22 23 71 16 46 9 8 8 69 59 57 28 40 . 5 16 4 19 . . 26 2 4 8 49 4 3 . 5 9 12 6 17 2 10 42 87 19 53 il 2 37 76 27 42 86 16 59 . il 8 il 9 66 73 69 28 10 1 32 75 27 . . 66 . 67 . 40 . 75 . . 38 17 . 7 17 63 28 24 57 20 41 51 il . 45 . 9 13 33 31 36 56 45 51 . 17 3 12 14 . 28 52 39 45 19 3 4 9 D0 4 4 18 5 10 . . 57 23 21 8 13 45 17 17 40 17 27 44 64 34 . 9 33 4 3 19 6 41 70 51 42 57 56 78 35 41 76 56 43 . 57 3D 16 17 . 54 52 55 63 30 61 67 53 98 63 30 61 85 61 45 50 59 51 23 17 12 30 63 43 46 64 . - 89 - ANNEXE A Tableau A-2. Taux de scolarisation dans P'enseijp_nent secondaire (suite) Pourcentage du croupe d'Aue scolarisé 195on 1987 195 1970 1975 1965 19_70 1975 Moven-Orient (17): Afghanistan Algérie Egypte Iran Iraq 4 10 37 24 42 13 26 54 57 48 16 40 65 Jordanie 13 16 46 36 34 52 . 79 84 Koweit Liban Maroc Oman Arabie saoudite Syrie Tunisie Turquie Enirats arabes unis Yémen, RA Yémen, RDP 75 12 59 77 53 69 10 61 79 57 60 1 5 15 il 14 80 23 . 86 43 57 57 20 33 5 7 59 69 71 33 49 . 16 17 . . 19 54 33 38 30 2 21 2 28 57 28 40 36 8 32 21 36 58 34 44 56 9 40 43 51 71 46 52 52 28 1 13 9 9 . 16 43 46 52 69 46 57 55 46 36 25 . 26 7 43 23 22 89 2 6 23 18 14 2 14 31 33 21 61 . . 5 21 13 15 9 0.1 12 0.5 15 28 15 19 29 1 . 4 10 . Source: Données de l'Unesco, voir note technique pour des références complètes. 1980 1985 4 26 41 6 43 54 36 39 . 38 19 5 48 58 39 38 73 . 78 76 82 79 . . 19 7 23 36 20 24 48 1 il 27 22 33 49 32 30 63 56 3 30 29 35 48 34 34 66 6 . 11 - ANNEXE A 90 - Tableau A-3. Pourcentage de files pour 100 garçons dans l'enseignement prmaire et secondaire Pourcentaae de filles scolarisées par rapport au nombre de 4arçons scolarisés secondaire Primaire Tchad Côte d'Ivoire Ethiopie Ghana Guinée Kenya Lesotho Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice Mozambique Niger 43.8 120.3 50.0 41.7 65.8 33.3 23.2 51.2 37.5 69.5 43.2 58.0 154.1 84.3 43.1 106.3 58.8 47.6 72.8 46.6 32.7 63.4 43.5 74.0. 46.7 71.6 142.3 82.8 44.3 45.5 49.4 121.5 119.0 108.7 57.1 60.9 58.3 60.7 62.9 72.1 80.6 83.2 83.8 53.1 54.8 62.8 . 38.1 39.7 . 60.9 80.8 43.9 94.9 124.5 94.8 1975 1980 1985 1987 38.5 100.0 33.3 50.0 47.1 23.1 36.0. 110.0 50.0 50.0 54.2 33.3 40.0 106.9 60.0 60.0 62.1 33.3 39.1 106.5 50.0 50.0 62.5 35.3 40.0 60.0 50.0 50.0 25.0 25.0 50.0 66.7 50.0 33.3 36.4 28.6 0.0 7.5 . . . 20.0 20.0 38.8 33.3 33.3 36.8 38.1 22.2 23.8 33.3 41.7 100.0 100.0 50.0 64.3 38.9 44.4 62.2 35.0 56.3 116.7 71.4 42.3 54.5 60.8 38.1 69.6 142.9 40.7 68.8 . . . 46.2 66.7 65.3 30.8 70.4 144.4 82.6 . 33.3 61.5 75.7 80.8 33.3 . . 40.4 33.3 60.0 53.1 55.9 58.6 54.2 55.3 65.0 98.1 100.0 101.0 58.6 68.9 101.9 40.0 0.0 52.9 25.0 11.0 71.4 27.3 83.3 38.5 22.2 94.0 44.4 34.8 92.5 44.4 39.1 94.3 77.3 77.6 66.7 . . 37.5 40.0 57.1 54.3 55.6 54.1 0.0 50.0 33.3 42.9 37.5 44.4 . 76.4 . 77.8 60.0 50.0 . 54.2 . 62.1 78.9 62.7 67.5 29.4 61.7 65.9 44.9 65.2 59.1 80.8 81.5 83.6 70.8 63.8 55.3 57.6 71.0 52.3 66.0 69.2 83.8 84.8 90.9 65.5 70.5 54.3 69.5 86.0 61.6 76.8 72.5 83.7 95.7 69.0 70.6 50.0 69.5 98.5 62.9 82.9 75.6 90.2 96.9 33.3 30.0 37.5 25.0 33.3 33.3 25.0 33.3 25.0 27.3 62.5 33.3 42.9 41.7 25.0 40.0 50.0 27.3 33.3 30.8 47.1 66.7 33.3 75.0 46.7 40.0 33.3 60.0 50.0 71.4 50.0 46.2 50.0 73.9 50.0 30.3 71.4 52.6 . 95.3 66.7 . 50.0 70.7 97.3 61.9 . 66.0 87.7 93.6 46.3 48.6 53.7 60.5 71.4 84.2 13.0 . 7.7 9.1 . . . . 85.2 . 85.1 55.9 86.4 64.5 88.6 . . 4.0 . 92.2 44.4 60.0 75.0 . 66.7 58.2 . 50.0 31.6 92.4 50.0 40.0 98.9 54.2 . . 73.0 46.7 52.6 56.0 Nigéria 61.5 57.4 Rwanda Sénégal Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Togo Ouganda Zaire Zambie Zimbabwe 67.2 55.8 62.2 25.0 56.8 62.5 41.0 60.2 47.4 78.0 71.9 Asie (17): Bangladesh Bhoutan Chine 51.2 105.4 58.5 73.5 84.0 62.2 61.0 66.3 70.7 46.9 55.6 67.5 . 79.8 77.5 50.0 50.0 45.2 84.5 91.7 95.0 141.4 141.2 123.8 . 85.4 95.2 35.3 1970 1965 1987 1985 1980 1975 1970 1965 AfriQue (32): BP-ni-n Botswana Burkina Faso Burvundi Cameroun Rép. centrafricaine . . 43.8 33.3 42.1 50.0 31.0 33.3 34.8 50.0 70.0 . 56.5 66.0 73.9 60.0 33.3 56.3 43.8 56.5 85.7 27.5 34.6 38.5 45.8 15.0 69.1 . 16.7 71.1 28.6 74.0 107.1 55.1 82.6 17.4 31.8 43.8 103.2 53.7 65.7 87.7 64.0 92.0 27.3 40.0 53.3 . 42.9 36.7 50.0 68.5 Hong Kong Inde Indonésie Corée, Rép. de RDP lao Malaisie Népal Pakistan Papouasie-Nouvelle-Guinée 64.0 82.3 96.1 60.0 87.5 11.1 33.9 66.0 97.5 62.2 83.9 99.0 60.6 92.3 18.2 38.6 61.9 95.9 98.1 98.1 66.0 68.4 71.8 83.0 87.0 94.2 100.0 101.8 101.0 . 84.6 82.6 96.7 98.9 99.0 . 18.6 42.6 44.4 52.9 54.5 . 63.2 77.3 99.1 71.7 95.8 100.0 83.3 100.0 45.2 54.9 85.3 78.1 31.7 38.9 56.8 50.0 67.7 22.2 27.8 33.3 77.5 41.7 52.4 64.0 40.0 70.0 18.8 25.0 36.4 . 107.0 54.1 79.2 94.5 69.6 100.0 31.4 42.3 56.3 Philippines 96.5 . . 100.0 100.9 101.9 95.2 . . 113.1 104.8 100.0 Singapour Sri Lanka Thallande 90.9 87.8 90.2 92.7 90.4 91.9 94.7 91.4 92.0 97.2 9532 97.0 . 97.1 95.8 97.1 104.3 109.5 . . 107.9 90.9 93.0 . . 105.4 107.5 93.3 . 111.7 . 83.7 95.7 101.9 104.3 68.8 75.0 102.0 104.3 82.1 . 101.9 95.5 94.3 101.0 101.0 100.0 100.0 100.9 100.0 . 113.6 69.8 68.1 87.6 Brésil Chili Colombie Costa Rica 99.1 97.6 103.6 98.1 . . . 100.0 102.8 99.1 Rép. dominicaine Viet Nam Amérioue latine (21): Argentine Bolivie 80.9 119.2 111.9 71.4 75.6 . 87.5 116.1 114.3 104.7 115.9 126.1 109.4 102.0 110.5 128.1 105.6 101.8 107.5 . 104.1 104.0 109.1 . 100.0 93.6 92.9 81.8 96.0 95.4 82.3 Haiti 78.6 . . 97.5 94.6 95.7 101.5 95.2 88.1 83.3 92.8 100.0 101.1 100.0 100.0 95.3 102.5 96.0 89.6 86.8 100.9 94.8 100.0 96.6 101.0 94.6 106.3 95.7 91.5 . 103.1 99.1 100.0 96.2 96.5 97.4 100.0 83.6 84.4 86.1 98.3 . 84.3 88.1 102.2 102.0 . 101.0 99.1 97.5 106.3 111.5 96.3 95.3 94.4 95.2 94.9 96.0 107.4 103.2 99.1 98.2 99.1 . 98.3 105.2 85.4 113.0 . 98.1 102.7 97.0 100.0 . 34.8 116.7 115.6 100.0 112.5 100.0 104.0 116.1 116.7 88.9 96.0 108.7 107.4 . 1140.0 94.6 70.4 101.9 71.4 97.8 96.0 99.2 98.2 97.2 103.4 102.4 102.6 98.1 98.1 98.0 Equateur El Salvador Guatemala Honduras Jamalque Mexique Nicaragua Panama Paraguay Pérou Trinité-et-Tobago Uruguay Venezuela 86.7 . . . . . . 129.5 84.2 109.5 94.4 91.3 70.0 88.9 92.7 81.0 91.7 100.0 88.5 85.0 103.7 . . 103.6 111.1 85.0 86.7 50.0 . 87.5 85.7 88.9 89.5 103.8 101.9 97.5 110.6 95.4 95.2 96.0 101.0 98.2 100.0 81.8 94.3 61.9 86.7 112.5 100.0 72.4 87.2 109.5 103.7 92.9 97.8 63.0 89.5 111.1 100.0 77.1 100.0 118.5 103.0 106.3 118.9 98.3 104.3 109.6 100.0 82.0 113.3 . 112.5 103.4 114.5 89.6 115.0 110.3 . . 120.7 108.1 98.1 200.0 112.5 100.0 89.7 106.3 103.4 122.9 . 85.7 . 103.4 125.0 96.3 239.1 112.5 96.8 89.7 . . 122.0 -91 - ANNEXE A Tableau A-3. Pourcentage de rdle pour 100 garçons dans l'enseignement prinmaire et secondaire (suite) Pourcentace de filles scolarisées Par rapport au nombre de garcons scolarisés -primaireeonare 1970 1975 1980 1985 1987 1965 1970 1975 1980 1985 1987 1965 Moven-Orient (17): ATgnanis an Algérie Egypte Iran Iraq Jordanie Koweit Liban Maroc Oman Arabie saoudite Syrie Tunisie Turquie Emirats arabes unis Yémen, RA Yémen, ROP 19.2 65.4 66.7 47.1 44.1 79.0 79.8 78.8 44.9 . 30.6 50.5 56.0 70.3 . 6.3 . 17.0 62.4 65.5 55.9 43.2 . 75.2 86.2 54.5 16.7 47.5 62.1 65.3 75.8 63.4 8.7 25.3 18.2 68.8 67.1 62.3 52.5 . 85.9 22.2 75.0 72.2 . 90.8 97.1 96.2 57.i 38.1 59.7 69.6 67.2 . 93.3 14.0 46.8 61.5 54.5 66.7 78.1 74.6 88.2 98.9 15.2 38.7 48.1 79.6 81.3 82.9 85.2 . 95.9 . 63.8 82.5 79.2 87.8 84.1 94.0 100.0 25.4 . 51.9 82.9 79.0 86.1 86.7 101.0 96.8 90.5 65.9 89.3 83.3 90.4 84.9 93.4 102.0 28.4 36.5 25.0 50.0 40.5 45.8 33.3 44.2 72.9 60.6 31.3 . 14.3 30.2 39.1 40.9 . . . 15.4 37.5 50.0 50.0 41.2 15.4 53.8 57.4 57.9 43.8 . . 82.6 67.3 41.2 . 26.3 38.9 39.4 39.5 30.0 5.0 25.0 85.9 54.1 23.0 53.6 49.1 53.6 47.5 80.6 12.5 27.8 25.0 65.0 63.1 . 50.7 92.4 90.5 ' 59.4 33.3 63.9 62.1 58.8 54.5 85.7 11 .1 44.0 50.0 72.9 70.1 67.9 56.5 . 92.1 67.5 51.2 64.7 69.0 69.6 57.7 121.2 10.7 . 50.0 75.4 73.4 68.4 63.3 97.5 91.9 98.2 69.8 63.0 67.3 69.6 73.9 59.6 120.0 13.0 42.3 Source: Pourcentages établis à partir des Tableaux A-1 et A-2 (données de l'Unesco); voir note technique pour références complètes. - 92 Tableau A-4. Dépes publiques oeuaos &lp'édu ANNEXEA on Total des déDenses de l'administration centrale consacrées à l'éducation En S d mu En S au total ds enses u Iues lougff5 197 Afrique (321: Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Rép. centrafricaine 19518 1985 3.8 4.2 4.4 2.1 2.0 3.6 2.7 4.8 2.3 2.3 3.8 3.1 Tchad 2.6 2.6 . . . Côte d'Ivoire Ethiopie 5.0 1.3 6.7 2.8 6.6 3.3 6.9 3.3 4.2 . . . . Kenya Lesotho Madagascar Malawi 4.6 3.8 6.3 3.6 4.1 3.5 3.6 4.0 6.3 4.5 3.2 2.4 Mali Mauritanie 4.5 1.9 . . 3.8 3.8 Maurice Mozambique Niger Nigéria Rwanda 3.3 0.6 1.2 2.4 2.6 3.7 3.6 Sénégal Sierra Leone 3.2 3.6 3.9 . . 3.4 3.8 Somalie Soudan Tanzanie Togo Ouganda Zaire Zambie Zimbabwe 1.4 2.7 3.2 1.8 2.9 . . 2.0 3.8 3.4 5.2 3.4 2.2 3.9 2.1 5.5 5.4 3.5 2.5 1.3 Ghana Guinée Asie (14): Bangladesh Chine Inde Indonésie Corée, Rép. RDP lao Malaisie Népal Pakistan de 1970 1975P 198 1985 198 16.0 19.8 17.5 20.3 15.4 21.0 15.5 18.9 14.4 . . 17.8 16.8 10.4 9.5 9.9 . 15.3 . . . 26.8 29.7 . 7.7 2.5 2.6 3.7 2.6 7.7 . 2.9 2.7 2.9 10.1 18.2 20.0 18.0 16.5 12.3 25.9 25.8 19.6 16.1 18.8 . . 17.9 13.0 . 2.6 . . . 3.4 19.8 8.8 19.3 14.1 19.6 19.1 14.5 21.5 3.3 . 23.8 28.3 . 6.9 5.0 5.4 3.3 6.5 3.6 3.5 3.5 7.0 18.3 15.1 27.0 15.4 17.6 . 14.8 13.2 19.4 23.5 18.5 9.6 18.1 14.8 3.7 3.7 3.2 . . . . . 11.5 21.9 30.8 . . 14.1 5.3 3.8 3.5 11.9 11.5 9.6 11.6 9.8 10.0 . . . . 1.0 3.4 1.4 3.5 12.0 22.3 1.0 4.8 5.1 5.6 1.2 . . . . . . . . 4.2 5.3 2.7 4.1 5.1 3.9 . . . . 4.5 3.3 6.i 3.6 4.5 6.6 5.4 8.5 . 1.1 1.5 2.5 2.8 1.8 2.5 2.5 2.5 . 2.5 2.7 1.7 . 1.8 3.7 2.2 3.7 4.5 4.3 5.9 3.1 0.8 . . 2.0 2.5 2.8 2.4 2.9 2.6 3.1 5.5 2.7 6.1 . . 3.3 17.7 . . 21.3 20.1 . . 22.7 8.5 17.3 3.9 5.7 . 12.0 20.7 23.4 17.7 20.0 26.6 18.7 . . 8.7 25.3 21.6 . 19.0 . 21.3 17.5 . . 7.6 12.6 16.0 18.6 17.6 20.4 10.9 16.2 12.5 14.8 17.8 8.7 9.1 14.3 19.0 9.7 17.0 11.3 . 22.5 11.9 . 6.9 15.8 23.7 15.1 18.6 16.0 17.6 16.8 . 7.6 13.7 16.3 16.0 16.2 1.9 2.2 14.4 . 13.6 8.2 . 10.5 2.7 3.3 . . 3.4 8.7 2.9 10.7 4.2 8.6 6.1 10.0 9.4 . . . 13.1 8.9 4.2 . . . . 4.3 0.6 1.7 6.0 1.5 2.2 6.0 1.8 2.0 4.8 1.0 6.6 2.8 2.2 . . . . . Philippines Singapour Sri Lanka Thailande 2.6 4.3 4.5 2.7 3.1 4.3 . 1.6 2.8 3.1 3.4 1.3 . 1.9 2.9 2.8 3.5 3.1 3.9 Amérioue latine (21): Argentine Bolivie Brésil Chili Colombie Costa Rica Rép. dominicaine 2.9 2.6 2.4 3.4 2.3 4.6 2.7 3.3 4.7 2.7 5.1 3.2 5.2 2.9 2.5 3.5 3.0 4.1 2.2 6.8 2.1 3.6 4.4 3.5 4.6 1.9 7.8 2.3 2.0 0.4 3.7 4.4 2.8 4.5 1.8 Equateur 1965 7.1 2.6 3.0 3.2 . 8.5 2.5 * 3.9 4.9 4.7 0.6 1.8 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1987 . 22.9 . 17.2 21.4 13.9 23.7 28.2 26.6 . 8.1 10.8 . 1.3 4.5 6.6 7.0 17.3 6.7 4.2 19.3 11.5 5.2 14.7 12.4 5.0 16.3 10.8 2.1 18.5 8.2 5.3 . 14.4 13.2 . 2.0 3.8 3.8 3.6 . . 24.4 11.7 13.6 17.3 11.4 8.6 10.1 21.0 10.3 7.3 8.8 20.6 7.0 * 8.0 18.5 9.5 15.1 25.3 8.6 . . 14.7 20.1 1.9 . 4.5 3.6 2.7 4.6 1.6 1.5 24.7 11.9 15.1 13.9 29.0 14.5 16.8 28.4 10.6 22.0 13.6 31.8 15.9 . . . 21.9 22.3 . 19.1 15.3 24.7 22.7 14.0 22.4 21.6 10.0 23.2 25.9 33.3 20.6 21.3 21.9 19.5 22.2 15.7 20.3 16.0 11.9 13.1 21.3 14.0 16.6 14.7 17.1 13.7 14.9 14.2 13.1 12.4 16.5 13.8 12.1 20.6 19.5 11.0 10.4 19.0 16.4 15.2 11.5 10.2 18.7 16.7 15.7 12.0 14.3 . . 10.0 14.7 9.3 21.3 15.0 . . 3.2 5.6 3.7 2.8 2.0 3.4 1.6 . . . 2.i 3.3 2.4 1.9 4.1 1.9 5.1 3.5 3. 3.5 2.6 2.3 5.4 2.2 3.8 3.9 3.7 5.9 3.6 2.4 5.7 1.6 3.3 3.1 3.9 1.8 1.5 3.2 6.9 4.2 3.2 5.0 1.5 3.1 4.0 3.0 1.8 1.2 4.4 5.7 3.9 6.1 5.2 1.5 2.7 5.8 3.3 . 18.1 14.1 8.5 18.1 22.1 15.3 8.8 14.0 Uruguay Venezuela 3.7 3.6 . 3.1 . 4.5 2.2 4.4 2.6 . 5.4 . . 18.0 26.1 22.9 . . . . 8.9 11.9 14.3 22.2 16.0 2.8 2.0 27.2 16.4 8.2 17.4 17.9 12.0 16.4 31.1 14.3 El Salvador Guatemala Haiti Honduras Jamalque Mexique Nicaragua Panama Paraguay Pérou Trinité-et-Tobago 1.9 4.9 5.2 3.4 6.2 5.4 . . 11.5 . 18.4 . 17.7 - 93 - ANNEX Tableau A-4. Dépenses publiques consacres à l'éducation (suite) Moven-Orient (17): Total des déDenses de l'administration centrale consacrées à l'éducation n u a n u ota es Dnses lu lues 1970 1975 1980 1985 1987 1965 1970 1975 1980 1985 1987 1965 A rie Bahrein 4.0 . 5.9 5.8 6.7 Egypte 4.8 4.8 3.2 5.1 2.9 . . 3.0 3.0 . . 3.9 4.5 5.1 3.0 . . 3.8 . 4.2 . . 1.3 2.9 . 4.0 10.3 3.9 Iran Iraq Jordanie Koweit Liban Maroc Oman Arabie saoudite Syrie Tunisie Turquie Emirats arabes unis Yémen, RA Yémen, RDP 4.0 7.0 7.8 2.8 8.6 3.8 5.7 7.2 6.3 2.6 6.5 2.4 3.8 6.9 4.5 . 5.1 1.6 . 5.2 3.7 2.9 . . . . . 0.9 0.4 . . 4.0 9.8 5.0 14.8 22.4 5.5 22.4 20.0 12.9 15.8 . . 14.6 23.1 4.9 5.3 8.6 19.8 9.2 6.9 6.9 9.3 11.2 8.1 10.0 . 6.4 . 8.0 15.5 11.3 8.1 8.3 16.8 16.1 4.0 . . 14.3- 16.8 4.0 16.8 13.2 2.1 18.5 26.7 . 4.7 13.0 12.4 9.8 9.4 4.1 . 5.4 4.6 . 7.5 8.1 2.8 5.4 5.9 6.3 24.4 2.8 1.3 7.4 6.2 23.2 2.3 1.7 5.4 1.7 2.0 5.0 19.4 13.7 . . . . 5A1 5. 14.1 10.9 Source: Données de l'UNESCO; voir note technique pour références complètes. 23.0 8.8 24.3 10.3 24.3 27.8 17.2 6.5 18.i 6.4 13.0 9.5 7.6 9.4 15.7 1.9 11.7 7.8 . 8.7 8.1 16.4 16.4 . . 10.5 . 25.5 15.0 9.1 11.8 13.6 14.0 10.4 13.2 ANNEXE A - 94 Tableau A-5. Revenu national brut par habitant Afriue (31): Beiènn Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Rép. centrafricaine Tchad Côte d'Ivoire Ethiopie Ghana Kenya Lesotho Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice Mozambique Niger Nigéria Rwanda Sénégal Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Togo Ouganda Zaire Zambie Zimbabwe En dollars constants de 1980 1985 1980 1975 1970 350 310 180 140 540 370 250 910 100 420 330 210 460 150 210 480 700 350 370 180 180 580 390 260 970 110 470 330 240 490 160 210 490 770 530 530 180 580 250 130 350 320 330 220 500 1,310 490 770 200 570 320 120 340 330 350 240 530 1,390 330 1,050 180 570 300 130 350 310 360 180 460 760 . . 330 940 180 220 780 350 160 1,200 110 410 410 480 370 190 250 430 1,160 200 450 1,170 230 510 330 140 360 270 430 140 380 640 750 160 130 150 . . 150 230 220 760 210 240 240 890 240 240 330 1,210 300 250 500 1,590 860 930 1,720 1,780 230 730 500 260 820 530 1,100 . 240 800 610 280 800 710 320 680 580 160 150 510 310 560 2,900 170 1,700 160 340 700 620 200 460 210 500 210 530 270 680 330 760 330 830 1,640 420 970 2,370 790 1,510 640 740 670 870 210 550 1,320 1,660 970 1,290 760 1,010 1,890 2,460 1,810 450 1,130 2,460 880 1,650 760 790 730 930 210 520 1,520 1,880 950 1,430 790 1,070 1,860 2,770 1,930 520 1,610 1,760 1,050 1,790 1,090 1,060 770 990 220 520 1,680 2,200 970 1,590 960 1,120 3,470 2,860 4,120 1,990 520 1,910 2,400 1,290 2,070 1,170 1,370 780 1,130 270 650 1,140 2,690 740 1,700 1,470 1,140 5,410 3,480 4,640 1,570 390 1,740 1,940 1,270 1,830 980 1,200 610 900 230 540 990 2,480 550 1,770 1,300 920 3,380 2,680 3,720 1,650 350 1,930 2,180 1,360 2,030 1,040 1,030 600 880 230 540 940 1,130 490 1,830 1,240 1,070 1,880 3,220 3,390 310 570 180 190 570 330 240 1,090 110 410 370 380 420 210 210 500 1,350 . 340 1,030 200 250 1,060 330 190 1,010 100 340 340 290 180 240 450 1,280 120 370 910 230 510 300 140 310 230 320 . 300 500 750 Asie (15): Bangladesh Bhoutan Chine Inde Indonésie Corée Rép. de RDP, iao Malaisie Né al Pakistan Papouasie-Nouvelle-Guinée Philippines Singapour Sri Lanka Thailande Amérique latine (21): ArDentine Bolivie Brésil Chili Colombie Costa Rica Rép. dominicaine Equateur El Salvador Guatemala Haiti Honduras Jamaique Mexique Nicaragua Panama Paraguay Pérou Trinité-et-Tobago Uruguay Venezuela 1987, 1968 160 . . 150 . 450 300 560 2,230 . 320 1,050 210 240 920 320 160 930 100 350 380 370 270 170 270 470 1,770 110 360 790 220 530 270 140 360 220 310 260 210 460 660 -95 - ANNEXE A Tableau A-5. Revenu national brut par habitant (suite) Moyen-Orient (13): g rie Egypte Jordanie Koweit 1970 850 320 980 350 1,030 1,580 360 1,010 660 710 . . .590 730 960 . . Oman Arabie saoudite Syrie Tunisie Turquie Emirats arabes unis Yémen, RA RDP 1987 2,200 520 1,500 2,480 590 1,560 820 940 930 . 5,420 980 8,780 610 790 1,020 1,270 1,100 1,250 6,710 6,200 1,490 1,330 1,240 1,440 1,390 1,380 220 330 500 560 1,160 1,310 1,580 15,830 580 . 420 . Maroc Yémen, En dollars constants de 1980 1975 1980 1985 1968 . 14,610 . . 2,040 540 1,580 . . . Source: Données de l'Unesco; voir note technique pour références complètes. ANNEXE B - 96 - ANNEXE B - PART DES FILLES DANS LES EFFECTIFS PRIMAIRES ET SECONDAIRES. SERIE CHRONOLOGIQUE Figure B-1: Part des filles dans les effectifs primaireset secondaires, 1976-87 100 Filles pour 100 garçons | | _ c. Inde, Pakistan, Bangladesh b. Asie a. Afrique 100 Filles pour 100 garçons _ Priâsare Ez Secaadaar E- 80 40 40 40 20 20 20 1965 1975/1970 1980 1970 1987 d. Amériquie latine 120Filles pour 100 garçons Primare m Filles pour 100 garçons Secodireimure 301 ' ôO I Prm.re 100 1980 Filles pour 100 garçons E Seconds-re |Primaire Secondaire 80 80 60 60 40 40 20 20 1966 1975 *950 *097 1975 e. Moyen-Otient et Afrique du Nord 100 '00 196ô 1907 * 970 *980 1907 1980 1985 1987 -97 - ANNEXE B Pour disposer d'une série chronologique plus complète, nous avons modifié les données correspondant à chaque région pour n'y inclure que les pays pour lesquels nous disposions de données pour les années retenues. Les années qui ont été retenues étaient celles pour lesquelles le maximum de pays disposaient de données sur le taux de scolarisation des garçons et des filles dans chaque échantillon. Les pays inclus dans chaque échantillon régional sont énumérés ci-après. L'Annexe A présente des données plus détaillées sur l'ensemble de ces pays. a. Afrique (filles pour 100 garçons) Primaire Secondaire 1965 60,4 32,5 1970 .. 1975 70,1 37,0 .. 1980 74,1 50,2 1987 75,5 55,4 Primaire (25) : Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Ethiopie, Guinée, Ghana, Kenya, Lesotho, Madagascar, Maurice, Mauritanie, Niger, Ouganda, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie, Togo, Zaïre, Zambie. Secondaire (19): Idem, moins le Botswana, le Lesotho, Madagascar, le Niger, la Sierra Leone, le Togo et la Zambie, plus la Côte d'ivoire. b. Asie (filles pour 100 garçons) Primaire Secondaire 1970 70,5 57,3 1980 80,4 73,4 1987 84,4 76,9 Primaire (12): Bangladesh, Corée, République de, Hong Kong, Inde, Indonésie, RDP lao, Malaisie, Népal, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, Sri Lanka. Secondaire (10) : Idem, moins le Bangladesh et l'Indonésie. c. Inde, Pakistan et Bangladesh (filles pour 100 earçons) Primaire Secondaire 1965 48,1 24,2 1975 54,7 34,6 1980 60,6 42,8 1985 65,9 42,8 1980 98,3 105,0 1987 98,6 113,7 1987 70,3 47,4 d. Amérique latine (filles pour 100 garçons) Primaire Secondaire 1965 94,0 90,0 1975 96,7 100,1 Primaire (16) : Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, Equateur, El Salvador, Guatemala, Honduras, Jamaique, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Trinité-et-Tobago, Uruguay. Secondaire (13) : Idem, moins l'Argentine, la Bolivie, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Paraguay, plus le Brésil, Haïti et le Pérou. - 98 - ANNEXE B e. Moyen-Orient (filles pour 100 2arçons) Primaire Secondaire 1970 48,8 36,3 1980 66,6 56,4 1987 76,5 66,9 Primaire (14): Afghanistan, Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Egypte, Iraq, Koweït, Maroc, Oman, Syrie, Tunisie, Turquie, République arabe du Yémen, République populaire démocratique du Yémen. Secondaire (13) Idem, moins Oman. -99 - ANNEXE C ANNEXE C: MATRICES Les tableaux à double entrée (Tableaux C-1 et C-2) ont été mis au point afin de présenter, en deux dimensions, deux éléments: le niveau de scolarisation moyen et la parité des sexes dans l'éducation, et l'évolution des divers pays de ces deux points de vue. Pour ce qui est du taux moyen de scolarisation, la présentation des tableaux permet de répartir les pays en trois groupes: élevé, > 75 % dans le primaire et > 30 % dans le secondaire; moyen 45-75 % dans le primaire et 16-30 % dans le secondaire; faible, <45 % dans le primaire et < 15 % dans le secondaire. De même, s'agissant de la parité des sexes, les tableaux regroupent les pays qui ont les mêmes taux de scolarisation selon le degré d'égalité des sexes auxquels ils sont parvenus. Trois groupes se dégagent: ceux où la parité entre les sexes est élevée (ratio filles/garçons >75 %), parité moyenne (ratio filles/garçons 45-75 %) et parité faible (ratio filles/garçons <45 %). Les progrès qu'ont accompli les divers pays en ce qui concerne le taux moyen de scolarisation globale et l'égalité des sexes apparaissent séparément pour chaque région, dans l'enseignement primaire et secondaire. A l'intérieur de chaque cellule, les pays sont classés par ordre décroissant. !t t l _ I | ZE l W # s a __ _ 1 1X82C af fion C E~~~~~~~~~~~~ 'ci Ia | i _ _ 1N1 1T Il I a ar.. _ m | I 01 i I1 ~~..4 z_ _- _ _____ | 2 i y| t 9 | | « A lYl FIII%0 a~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~C 2! LI~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ K g i hi Col f~~~0= __________ __________ ~~~~ ~ _ . _____ _ n.oe nce _ _________ ___________ ______ ______ _ ___________ _ _ _ ____~~~C i _ 1!I2S, glffii t *0 s _i ____ lS S a ___ r___ 1 I ;5bl] ________ il}ral0§ h 1 l ___c 8t; !i tjflr2 l ;§ 1a1i I~~~~~~A-VIA X - 102 - ANNEXE C Une des notions que l'on utilise couramment pour mesurer les progrès dans la scolarisation des filles est la suivante: si le revenu par habitant est plus élevé, ou augmente à un bon taux, les effectifs scolarisés s'accroissent et les inégalités entre les sexes se résorbent d'elles-mêmes. Les pays sont classés selon les résultats obtenus (supérieurs, bons, inférieurs), ceux qui entrent dans la catégorie la plus élevée ayant atteint un taux moyen de scolarisation élevé et une parité filles/garçons élevée) dans les tableaux qui précèdent. Les tableaux qui suivent (C3, C-4 et C-5) montrent la répartition des pays selon le revenu par habitant et le niveau des dépenses publiques. Comme pour la série chronologique de l'Annexe B, on constate une certaine attrition dans l'échantillon de données, selon qu'il existe ou non des données sur la scolarisation pour les deux années 1965 et 1987. Par ailleurs, les pays finalement inclus dans les tableaux se distinguent en outre par des décalages. Tableau C-3: Revenu relatif par habitant (1987) et équité face à l'extension de l'éducation (1965-87) a. Scobrlailon das le primaire Résuaib Renu par habitent, 1987 (dolas de 1980) (n - 41) tauxcde__ _ etéqud*Méon < 200 200 -290 Supiuis RDP bso Madag Born Ma"b Mozanbiqus Ougpnda Tanzanie Rwtb Ghsna Mail Paddcn Nlger Bugladeh lrirew Bhoutn Burkia Fad T 'ad r _ __ _ 300 -399 400 -499 500 - 600w - Sn Lanka L otho KeInya Zambie Egypte Indonésie Zimbabwe PNHlippinm 700 -a9 papouai N-G. Nig6rb YVénie,RDP _ _ 900 -1.199 1.200- 1.50 1.eoo -2.000 > 2.000 Botswam Carneroun Syre Tunlsie Jordanie Turquie Mblaisie Maurbos Corée Kowslt Ab6rh Maroc Yémen, RA Ethioph b. Scoierllon dam le econdaire Réhulbt T ari de eTéoutn Renu par hablbnl, 1967 (dols de 1020) (n - 36) __ _ _ _ <2X ___ O _ 200 -299 SiçiUPM S 300 -390 _ _ 400 -499 _ 500 -590 BLSrl Lanka Sbagladeh Madagscr Lesotho Inrd Inférieurs Tchad NaW Bhoutan Miil Zacl B6nin RCA Paitsta 700 - Zambw ____________ Born 0o - 9 M urianie Yémen, RDP 900- 1.190 1.200 -1 50 1.600 -2.000 Botsa Jordbri Maaisiee Corée Maurice Alg e __ _ __ _ __ _ _ _Philippinss Indonésie Egypte Papouie N-G. Thaïlande Yémrnen, RA Ngria Maroc Syrle > 2.00 Turquie Tunlse Togo o: Tableau C-4: Croissance réelle du revenu par habitant (%) et équité face à l'extension de l'éducation (196547) *. Scoladrbion dans b primaire eulbb: Tam de ecolawlen et Varition en pourcentage du renu par hbitant (dolr de 1900), équl < 50-I% -60 SuI9wa Zembl -05 zeh -W Madff t Pepuese N.4.4 Bons - b. Seoludon dam le RPeuiU: Tom b4j tjon 21%-40% 41 S-70% 71 s -100% 101 %-200% 201 %-300% Kay1s16 PNlppne Sd Lanka es Egypbes Caneoun 70 Leeoo 76 Tundie Syrie 97 Indon,e Boewene 23g Coré 202 Turquie 6s Mahe 9g 24 Rwend Brkia F_o 17 Mall 29 Piden 4e _eoen.i c<40 __ _ _ _ de 100. (dole hant _ _ __ _ _ _ 1%-20% 40-O%-0% 19087 (n _ _ _ - 2e) _ _ _ _ 21%-40% Philipie OI4rérlmEa 24 41%-70% 71% -100 s SBd LW Mal& 97 merOc40 LeOeh 7e Eypte aO O Turquies Thilende 80 Turcri2e0 Syrie 97 ens ________ bM Madgee -41 Gl, Inde 32 -17 _ __ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ ____ __ __ __ _ _ _ _ _ _ _ __ __ _ _________ _ _ _ _ _ _ ludéieu 165 Maurice 153 Adoe 140 Nigér 49 Maroc 49 22 Maem 13 Ougndla b0 > 300% Sobme a Valltn en pourcentage du enu p et 1 %-20% iaUldeh O Ta i41 Gherr -17 Tehnd 4e Elople O IrtiuIeIEe de sci éqeoi cer -41 (n - 34) 19e8-87 Za -6 Tchad 4e Mauelnb Togo Niger -32 Béntn -7 RCA -14 -2 Mail 29 101 %-200% 201 %- 300 s Algie 140 cré 202 lndonéb 156 c 240 ~ ~~~Ma&UIo Sotai 239 153 ~~~~~~~~~~~ _ _ _ _ _ _ _ Paiin 48 e 1~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ _ _ > 300% _ _ o Tableau C-5 : Dépenses publiques consacrées à l'éducation et équité * Dépea d'éduodion an pourcntge du PNB pw Résulb : Tui scolarisation dans le secondaire (1965 - 87) h Pou_wcetg du PNB par hbbtnl1976, 1900 e 19e 6 (moyenna) (n - 31) _ _ _ de modbaution et < 1# 1 %-1,9% 8sédsiau Pilippne 2S-2,9% 1,3 Indone 2,2 Born Turqié 2,6 Omen 2,6 Iikl.n» b Dpenrsa d'é@alon en poua.og da d Rhsu* Tem de , olul -donet d,* *é- Bon hIdu,. P&ouroa <5% da dp pq*u 3%.3,9s 4%-4,90 8. Lw" 3.0 cor" 3,S Kod 3,3 Mm" OGFa 3,9 Inde 3,0 Sts 4,9 Lastho 4,4 Jorda* Md" MautaSa 3,8 Néçe 2,0 Uhia" 3,0 Egypte 5,7 Tunlise &6 7%-7,9% e%.-6,% DnibM» 4,2 Mtdd _ Nigar 2,0 5%-.,9s 6,2 62 6,2 MW=6,5 l Bod. 7,8 Age 7,7 Ian 7,2 4,0 Togo 4,8 Yéfme,RA 6,4 oa pubiques, 1976 100 et 90 (moyns) (n - 31) | S%-9s 10%-14% 1s%-1ls 20%-24% 2%-20% PU0ppha Mmmam Nok"M CO"é Nga. ed LM" zwàJou his Thablb Vay C %Irdero C_unin hm Mm= 1 Egyps Turquis M _g TurÉl P d bn NaW Tel s RCA N_W S0s%+ I o VIn Distributorsof World Bank Publications ARGENTINA Cados Hrch, SRL Caleria Guemai Florida 165,4th Floor-Ofs. 49/465 1333 Buenos Air AUSTRALIA1 PAPUA NEW GUINEA, FIJI, SOLOMON ISLANDS, VANUATU, AND WESTERN SAMOA D.A. Bookli&Journab 648 Whitehorse Rad Mitcham 3132 Victoria AUSTRIA Gerold and Co. Graben 31 A-1011 Wien BANGLADESH Micro Industie Development AatanoeSodety MIDAS) Houe 5, Road 16 Dhanmondi R/Area Dhaka 1209 Brec. oc 156, Nur Ahmed Saek Chittagong 4000 76, KDàA. Avenue Kuina910 BELGIUM Jean De Lannoy Av. du Roi 202 1060 Bru" CANADA Le Diffuieur CP. 85 ISOIB D rue Ampère Boudirville Quebe 148SE6 CHILE Invertec IGT S-A. Americo Vecpudo Norte 1165 Santiago CHINA China Finandial &Economic Publihing Houi S. Da Fo Si Dong lie Beijing COLOMBIA Infoenlace Ltda. Aperthdo Aereo 34277 aot D0E. COTE D'IVOIRE Centr d'Edition et de Difuaion Africaine (CEDA) 04 IP.541 Abidjan 04 Plateu CYPRUS Cypnus College Bookatore 6, Diogenes Slt Engomi PO. Box 2006 Nicosia DENMARK SamfundaUtteratur Rosenoern Ailé il DK-197DOPederiubergC DOMINICAN REPUUC Editora Taller, C. por A. Reatauraciôn e Ib" la CatÔlice 309 Aparthdo de Cora s 2190 Z-1 Santo Domingo EGYPT, ARAB REPUiUC OF Ai Ahram Ai Cala Stret Cairo TheMiddIeEatOburvu 41. Sherif Street Cairo FINLAND Alateminen IGlrjkuppe P.O. 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Caateo37 201 Madrid Librerla Int«nadonal AEDCS Conel de Cent 391 DSD09Barciona SRI LANKA AND THE MALDIVES Lake Houae Bookshop P.O. Box 244 100, Sir Chittampalam A Gardiner Mawatha Colombo 2 SWEDW4 For sigle tihti Frites Fackbokioretaoet Regeringsgatan 12, Box 16356 S-10327 Stokholm Forsufcrgüia irder: Wennergren-Wllhlams AB P.O. Box 1305 5-171 25 Sona SWITZERLAND Foroin&gktitim Libraine Payot 1, rue de Bourg CH 1002 Lauaanne Forsuhciptio e,es: Libraie Payot Service des Abonnemente Cae postale 3312 CH 1002 Lausanne TANZANIA Oxford Univenity Pr P0. Box 5299 Maktab Road Dr es Salaam POLAND International Publking Service Ln. Plekna 31/37 00-677 Warzawa THAILAND Centrl Department Store 3065Siom Road Bangkok IRELAND Govemment Supplie Agency 4-5 Harcourt Road Dublin 2 FPrsebrt$io, ISRAEL Yozmot Uterature Ltd. P.C. Box 56055 Tel Aviv 61560 PORTUGAL Livruma Portupi Rua Do Carmo 70-74 1200 LUbon TRINIDAD G TOBAGO, ANTIGUA BARBUDA, BARBADOS, DOMINICA, GRENADA, GUYANA, JAMAICA, MONTSERRAT, ST. KITTS 4 NEVIS, ST. LUCiA ST. VINCENT & GRENADINES Systematcs Studies Unit 09 Watts Street Curepe Trinidad, W t Indies ITALY LicoenaCommiaionaa Saoni SPA Vh Duca Di Calabra, 1/1 Ceail Pastie 552 50125 Firenzt SAUDI ARABIA, QATAR JarirBookStre P.O. Box3196 Riyadh 11471 JAPAN Easten Book Service Hongo 3-Chome, Bunkyo.ku 113 Tokyo KENYA Airac Book Service CEA.) Ltd. Quinn Houai. MfangpnoStrct P.O. Box 45245 Nairobi ordm: IPS Journal Ui. Okrezna 3 02-916 Warawa SINGAPORE TAIWANS MYANMARiBRUNEI Information Publiation Privaes Lid. Golden Whed Buililng 41, Kallang Pudding. 043 Singpore 1334 TURKEY infotei Narlabahh eSok. No. 15 Cagaoaglu Lsatnbu UNITED KINGDOM Microinfo LtcL P.O. Box 3 Aiton Hampehire GU34 2PG Englend VENEeUELA Libreria dd Elu Aptdo. 60337 Caguax 1060-A - . I à i i i li i :;:eZ < ^1 ;>.1 s ) S'! '1 1 r:; t- - t-{ ;,W;._.S, %,2i f ES : ; ;: I ,. 'it , i 1 t i,Ç i ' | l i: I ' 'I .t 'url ._x tE^` 1 s Çs e? = - e i .t : '` '> " " 2 X r - - , , - -. '' n } - {#20i1 &; i `v z & ^ The World Bank Headquarters 1818 H Street, N.W. Washington, D.C. 20433, U.S.A. European Office 66, avenue d'Iéna 75116 Paris, France Telephone: (202) 477-1234 Telephone: (1) 40.69.30.00 Facsimile: (1) 40.69.30.66 Tedex: 640651 Facsimile: (202) 477-6391 Telex: wUI64145 WORDBANK RCA 248423 WORLDBK Tokyo Office Kokusai Building 1-1 Marunouchi 3-chome Chiyoda-ku, Tokyo 100,Japan Telephone: (3) 3214-5001 Facsimile: (3) 3214-3657 Telex: 26838 Cable Address: INTBAFRAD WASHINGTONDC ISBN 0-8213-2373-3