La profession et la conception des soins préhospitaliers

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La profession et la conception des soins préhospitaliers
Av. d’Ouchy 31
1006 LAUSANNE
La profession et la conception des soins préhospitaliers
La profession d’ambulancier ou d’ambulancière
La définition de la profession figurant dans les prescriptions de formation (CRS 1998)
met l’accent sur les soins préhospitaliers1. Elle met en évidence le rôle autonome et
le rôle délégué de l’ambulancier. De plus, elle précise son champ d’activité : « les
prestations de l'ambulancière diplômée s'adressent à des patients en situation de
crise ou de risque et/ou lorsque ceux-ci nécessitent un transport ».
L’offre globale des prestations professionnelles de l’ambulancier diplômé est décrite
dans les cinq fonctions des prescriptions de formation de la CRS :
Fonction 1 :
Organisation et documentation des interventions
Fonction 2 :
Evaluation de la situation et communications
Fonction 3 :
Mesures de soins préhospitaliers
Fonction 4 :
Mise à disposition de l'infrastructure, de la technique et de la
logistique
Fonction 5 :
Promotion de la qualité de ses prestations
Les objectifs de fin de formation qui découlent des cinq fonctions, ainsi que les
qualifications-clés ont servi de base à l’élaboration du référentiel de compétences.
Ce référentiel sert de fil conducteur pour déterminer les objectifs des modules et des
stages ainsi que pour élaborer les critères d’évaluations formatives et sommatives
durant la formation.
La conception des soins préhospitaliers
A l’heure actuelle et compte tenu de l’évolution rapide de la profession, le cadre
conceptuel pour les soins préhospitaliers est encore à élaborer. Des éléments
existent déjà, mais sont encore fragmentaires et disséminés. Ils sont élaborés par les
écoles, les associations d’ambulanciers, les sociétés de médecine concernées, l’IAS.
Néanmoins, un gros travail de conceptualisation reste à faire et ce sont les
professionnels eux-mêmes qui doivent y parvenir. Cette formalisation du savoir
professionnel est encouragée par les écoles et va pouvoir aboutir lorsque des
ambulanciers/ères auront acquis une formation et une expérience pédagogique. Ils
seront alors à même de diriger des travaux de recherche et d’aider les professionnels
à formaliser leur savoir et analyser leurs pratiques. En Suisse, le canton du Tessin a
pris une certaine avance dans ce domaine en ouvrant largement les portes de l’Ecole
supérieure de la Croix-Rouge de Stabio aux ambulanciers nouvellement diplômés.
Une autre source de référence est constituée par l’apport des soins infirmiers. La
profession d’ambulancier est une profession de la santé à part entière. Elle s’exerce
dans un champ d’activité spécifique mais dispense aussi des soins à des personnes
en situation de crise ou de risque et/ou lorsque celles-ci nécessitent un transport.
1
"L’ambulancier diplômé assure les soins préhospitaliers de manière autonome et en collaboration
avec d’autres professionnels de la santé et du sauvetage."
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POUR LA CONCEPTION
CERF S’APPUIE SUR :
DE SON PROGRAMME, L’ECOLE DE SOINS AMBULANCIERS DE
BOIS-
-
Les prescriptions de formation de la Croix-Rouge suisse : notamment la
définition de la profession, les cinq fonctions et les qualifications-clés.
-
Le référentiel de compétences élaboré par le groupe projet et validé par des
professionnels de l’ensemble de la Suisse romande.
-
Les travaux de la commission de formation romande (CORFA)2 mise sur pied
par l’école d’ambulancier de Genève en 1999 et placée aujourd’hui sous
l’égide des trois écoles romandes.
-
Les conceptions de soins développées par l’Ecole de soins infirmiers de BoisCerf.
LES SOINS PREHOSPITALIERS SONT DEFINIS COMME :
« Soins, urgents ou non, donnés au bénéficiaire avant et pendant le transport vers un
lieu de soins. Ces soins comprennent des actions thérapeutiques, préventives, de
confort et des soins relationnels envisagés dans leurs dimensions bio-psycho-sociale
et environnementale3. Ils ont pour but de préparer le bénéficiaire au transport, de
stabiliser sa situation, autant que possible, et de prévenir les complications. »4
Les soins préhospitaliers représentent un service rendu à la personne et à la
collectivité. Ils s’inscrivent dans la chaîne des urgences et, au-delà, dans un système
sanitaire auquel ils contribuent par des prestations spécifiques et attendues par le
corps social (notion de mandat social), ainsi que par les autres partenaires sanitaires
(notions de prévention, morbidité, mortalité et d’interdisciplinarité).
L’homme est un individu malade ou en santé qui interagit en permanence avec son
environnement. Il est plus que la simple addition de ses composantes biologiques,
psychologiques, sociales et spirituelles et vit un processus constant d’adaptation
dynamique (notion d’homéostasie). Cette recherche adaptative est ponctuée de
crises qui se révèlent lorsque les moyens d’adaptation s’avèrent insuffisants,
dépassés ou inopérants. Une crise peut déboucher sur la pathologie avec ou sans
notion d’urgence mais peut également constituer une opportunité de croissance.
L’homme, dans son processus de résolution de crise (crises situationnelles ou
développementales), doit pouvoir s’appuyer sur les ressources qui s’offrent à lui; ces
ressources sont en général situées dans son entourage ou peuvent exister à
l’intérieur d’un système voulu par le corps social. La chaîne des urgences peut être
considérée comme un exemple en la matière. Dès lors, l’ambulancier intervient en
2
3
Anciennement « commission scientifique »
Sont regroupés sous "dimensions bio-psycho-sociales et environnementales" les notions suivantes:
Bio-
4
degré de d'équilibre des fonctions physiologiques
manifestations pathologiques
catégorie d'âge
Psychoaspects psychologiques, émotionnels, relationnels (famille
phases de la vie (cycles de l'existence)
Socialel'entourage,
les dimensions socioculturelles et spirituelles
Environnementale
le lieu, l'accessibilité, les conditions climatiques
Commission scientifique des écoles d’ambulancier, CEPSPE, Genève, 1999
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ou
personne
significative)
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soutien et/ou suppléance dans la phase préhospitalière d’un processus de crise qui
lui-même se situe entre un ancien état d’adaptation et un autre qui supposera divers
niveaux de changement. Ce processus de changement vers un nouvel état adaptatif
est complexe, systémique et mobilise l’individu, son entourage et les représentants
du corps social dont c’est le mandat. Le rôle de l’ambulancier est alors à considérer
comme une partie au mandat social de secours et d’assistance en situation de crise,
cette démarche reposant notamment sur un principe de prévention (secondaire par
exemple).
Sur la base de ces considérations, nous avons adopté le schéma “adaptation-crisechangement” (Erreur ! Source du renvoi introuvable.), en tant que contexte et
référence pour l’enseignement. Il est à préciser que ce schéma guide aussi le
programme de formation en soins infirmiers. Il est identique non pas en raison d’une
quelconque superposition des rôles mais bien plus en raison :
du fait qu’il suppose en soi une conception commune de l’homme et des étapes
de son existence
du haut niveau d’articulation qu’il suppose entre les divers acteurs sanitaires (ici
entre le préhospitalier et l’hospitalier).
Bibliographie
Ouvrages
HENDERSON, V. (1969), Principes fondamentaux des soins infirmiers, Genève, CII.
Articles, brochures :
Interassociation de sauvetage. Critères de qualité applicables aux services de
secours sanitaire. Aarau, mars 1997, 4 pages
Les ambulanciers diplômés. Journal, formation professionnelle ; Croix-Rouge suisse ;
Berne ; 1998 ; 2 : 3-13.
Thèses de la FMH dans le domaine du sauvetage en Suisse. Bull. des médecins
suisses 1997 ; 78/14 :496-97.
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