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Loi de Modernisation de l’Economie (LME) PRESENTATION DES PRINCIPALES MESURES INTERESSANT LES PME LOI n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie TITRE 1er ► MOBILISER LES ENTREPRENEURS Chapitre 1 Instaurer un statut de l’entrepreneur individuel MESURE Relèvement et actualisation des seuils déterminant le régime fiscal de la micro entreprise (articles 2 et 3) DAJF / août 2008 BASE LEGALE Articles 50-0, 96, 102 ter, 293 B et 293 G du CGI AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… L’appellation « régime microentreprise » correspond à un dispositif « ultra simplifié » de détermination des bénéfices imposables. Il est procédé à une augmentation des seuils de chiffre d'affaires permettant de bénéficier tant du régime fiscal des micro-entreprises que de la franchise de TVA. Le principal intérêt fiscal de la micro entreprise est notamment de pouvoir bénéficier d’un plafond de chiffre d’affaires instaurant en outre un système de franchise de TVA. Les nouveaux seuils sont de : - 80.000 € HT pour « les exploitants dont le commerce principal est de vendre des marchandises, des objets, des fournitures et des denrées à emporter ou à consommer sur place ou de fournir un logement » ; 1 Régime des microentreprises : mise en place d’un prélèvement fiscal et social libératoire et du statut de l’autoentrepreneur (articles 1er et 8) DAJF / août 2008 Articles 151-0 (nouveau), 163 quater vicies, 197 C, 200 sexies, 1417 et 1649-0 du Code général des impôts (CGI), Article L133-6-8 du Code de la sécurité sociale (nouveau) Depuis la naissance du dispositif, les seuils du régime de la microentreprise étaient de : 76 300 € de chiffre d’affaires HT pour les activités de revente, 27 000 € HT pour les activités de prestations de services. - 32.000 € HT pour les prestataires de services (ainsi que l'abattement forfaitaire relatif aux bénéfices non commerciaux) Le dispositif qualifié de « régime social » des micro-entreprises concerne les entreprises (ou les travailleurs indépendants) bénéficiant du régime fiscal des micro-entreprises. Ces articles révisent le régime fiscal et social des micro-entreprises en créant, à compter du 1er janvier 2009, un prélèvement fiscal et social libératoire calculé en pourcentage du chiffre d'affaires. Ce dernier peut être mensuel ou trimestriel. Les dispositions relatives à l'assiette des cotisations des microentreprises et la périodicité de leur calcul sont applicables en début d'activité. Sur le plan social, le taux des cotisations du régime « micro » sera déterminé par décret. Il devrait être de 12 % pour les activités commerciales et de 21,3 % pour les activités artisanales et de services. L'article L. 131-6 du Code de la sécurité sociale prévoit que les personnes bénéficiant du régime fiscal des micro-entreprises ont la possibilité de demander pour l'année au cours de laquelle débute leur activité professionnelle (et les deux années civiles suivantes), que l'ensemble de leurs cotisations soit calculé trimestriellement en appliquant la fraction de 14 % ou Sur le plan fiscal, les contribuables peuvent sur option effectuer un versement libératoire de l'impôt sur le revenu assis sur le chiffre d'affaires HT ou les recettes de leur activité professionnelle. Enfin, les seuils seront actualisés chaque année (article 3 de la loi) dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu et arrondis à la centaine d'euros la plus proche. Les versements sont liquidés par application des taux respectifs suivants : - 1 % pour les entreprises concernées par le seuil de 32 000 €, - 1,7 % pour les entreprises concernées 2 par le seuil de 80 000 €, 24,6 % visée à l'article L. 131-6-2 - 2,2 % pour les contribuables assujettis du code de la sécurité sociale (voir aux bénéfices non commerciaux (BNC). ci-dessous) au montant de leur chiffre d'affaires ou de leurs revenus non commerciaux Par dérogation à l'article L. 123-1 du Code de effectivement réalisés le trimestre commerce, les personnes physiques exerçant une activité commerciale à titre principal ou précédent. complémentaire sont dispensées de l'obligation de s'immatriculer au registre du commerce et des sociétés tant qu'elles bénéficient de ce régime. Toutefois, elles devront déclarer cette activité auprès du Centre de formalités des entreprises (CFE) compétent. Généralisation et harmonisation du rescrit fiscal (article 5) DAJF / août 2008 article L.80 B du Livre des procédures fiscales (LPF) Utilisée en fiscalité, la procédure de rescrit fiscal (articles L80 A et B du LPF) permet au contribuable de demander à l'administration de prendre formellement position sur sa situation de fait au regard d'un texte fiscal. L’article consacre la généralisation procédure du rescrit en matière fiscale. de la Désormais, comme le souligne le dispositif, la garantie prévue par l’article L80 A du LPF s’applique « lorsque l'administration a formellement pris position sur l'appréciation d'une situation de fait au regard d'un texte fiscal ; elle se prononce dans un délai de trois mois lorsqu'elle est saisie d'une demande écrite, précise et complète par un redevable de bonne foi. » La réponse reçue de l'administration, ou l’absence de réponse passée un délai déterminé, engage celle-ci à ne pas remettre en cause la situation fiscale du contribuable. Le champ d’application du rescrit fiscal est donc élargi à toute demande de l’entreprise sollicitant Le rescrit ne s’appliquait qu’à l’administration sur sa situation de droit positif. certains cas limitativement énumérés (crédit d’impôt De plus, un délai uniforme de trois mois 3 recherche, prix de transfert, etc.) s’applique à toutes les procédures de rescrit. En outre, le délai de réponse de L’entrée en vigueur du dispositif est fixée au 1er l’administration variait de trois à janvier 2009. quatre mois selon le domaine concerné. Amélioration de la procédure de rescrit du crédit d’impôt recherche (article 136) Article L80 B LPF En matière de crédit d’impôt recherche (CIR), le rescrit fiscal permet aux entreprises de solliciter un avis préalable de l'administration afin de s'assurer que les dépenses engagées sont bien éligibles au CIR. L'administration dispose d’un délai de trois mois pour répondre. A défaut, un avis favorable est réputé obtenu. La loi de modernisation de l’économie améliore la procédure du rescrit en matière de CIR. L’entreprise pourra désormais s’adresser à un organisme chargé de soutenir l'innovation (type OSEO) pour s’assurer de l’éligibilité de ses dépenses de recherche au crédit d’impôt, et non plus uniquement au ministère chargé de la recherche. Le délai de réponse reste inchangé (3 mois). La mesure entrera en vigueur le 1er juillet 2009. Utilisation des locaux professionnels comme locaux d’habitation (article 13) DAJF / août 2008 Articles L.443-11, L.631-7-1, 631-7-2 et suivants et section 1 du chapitre I du titre III du livre VI du code de la construction et de l’habitation (nouveau). Une autorisation administrative préalable au changement d’usage est nécessaire pour l’exercice d’une activité professionnelle dans un local d’habitation. Pour les communes de plus de 200 000 habitants et certaines communes d’ile de France, le changement d’usage des locaux est soumis à l’autorisation préalable du préfet Les règles liées à la domiciliation de l’activité au domicile du dirigeant ont été assouplies. Désormais l’autorisation administrative préalable est supprimée pour les activités professionnelles situées dans un local d’habitation sis au rez de chaussée. De plus, c’est désormais le maire qui aura la possibilité d’autoriser l’exercice d’une activité professionnelle dans un local d’habitation utilisé par le demandeur comme habitation principale. Pour les communes de plus de 200 000 habitants et certaines communes d’Ile de France, le changement d’usage des locaux n’est plus soumis à l’autorisation préalable du préfet 4 mais à celle du maire. Enfin, l’usage mixte des logements HLM est clarifié. Insaisissabilité du patrimoine de l’entrepreneur individuel (article 14) Fiducie (article 18) DAJF / août 2008 L’entrepreneur individuel peut rendre insaisissables les droits qu'il détient sur l'immeuble formant sa résidence principale. L’insaisissabilité du patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel d’un agriculteur ou d’un professionnel exerçant en profession libérale est étendue à tout bien foncier bâti ou non bâti qu'il n'a pas affecté à son usage professionnel. Cette déclaration peut également concerner un local à usage mixte. Si la domiciliation de l’activité est faite dans son local d’habitation, le dirigeant n’aura pas la nécessité de produire un état descriptif de division. L’entrepreneur peut renoncer totalement ou partiellement à bénéficier de cette insaisissabilité. Enfin, une personne physique de bonne foi qui s’est engagée à cautionner ou à acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société peut bénéficier d’une procédure de surendettement. Ce mécanisme permet au constituant de transférer des biens, droits ou sûretés à un fiduciaire par le biais d’un patrimoine d’affectation. Ce patrimoine devant être restitué à terme à un bénéficiaire préalablement défini. La fiducie trouve son origine dans la loi ou dans un contrat et peut concerner des biens de toute Le dispositif de la fiducie est élargi : Articles L.526-1 du Code de commerce et articles L.330-1 et L.332-9 du Code de la consommation Articles 2015, 2018-1, 2018-2, 2022,2027, 2029, 2030, 2031, 408, 445,468, 509, 1424 du Code civil - Les constituants pourront être des personnes physiques ou morales sans distinction et non plus seulement des entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés, - les avocats peuvent désormais avoir la qualité de fiduciaire. 5 nature. Elle ne peut être utilisée - la durée maximale d'une fiducie est portée de pour des transferts à titre gratuit. 33 à 99 années. Le constituant devra être une personne morale soumise à l’Impôt sur les sociétés et le fiduciaire un établissement de crédit. Chapitre 2 Favoriser le développement des petites et moyennes entreprises MESURE Délais de paiement (articles 21 à 24) BASE LEGALE Articles L.441-6, L.442-6, L.443-1, L.664.8, L.441.6 du code de commerce AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… Sauf dispositions contraires figurant aux conditions de vente ou convenues entre les parties, le délai de règlement des sommes dues est fixé au trentième jour suivant la date de réception des marchandises ou d'exécution de la prestation demandée. A compter du 1er janvier 2009, le délai de paiement convenu entre les parties ne peut être supérieur à 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d’émission de la facture. Toutefois, les professionnels d’un secteur peuvent décider conjointement, via un accord écrit, de réduire le délai de paiement fixé par la loi. Ils peuvent également choisir de fixer le point de départ de leur délai de paiement à la date de réception des marchandises. Un décret peut étendre ce délai réduit ainsi que le mode de computation retenu à tous les opérateurs du secteur. De même, une dérogation au régime légal permet, par le biais d’accords interprofessionnels par secteur d’activité, de déroger au délai de paiement maximum. Trois conditions cumulatives sont alors exigées : - que le dépassement du délai légal soit motivé par des raisons économiques objectives et spécifiques à ce secteur, notamment au regard Des pénalités de retard sont exigibles sans qu’un rappel soit nécessaire, c’est à dire que leur paiement par le client n’est pas subordonné à une relance de la part du vendeur. Le montant des pénalités est fixé librement par le vendeur sans être toutefois inférieur à 1,5 fois le taux de l’intérêt légal. DAJF / août 2008 6 De plus, il faut impérativement indiquer ce choix dans les conditions générales de vente car, à défaut, s’appliqueront les dispositions de l’article L. 441-6 du Code de commerce, selon lesquelles sauf dispositions contraires (sous-entendu dans les CGV), « ce taux est égal au taux d'intérêt appliqué par la Banque centrale européenne à son opération de refinancement la plus récente majoré de 7 points de pourcentage ». Par ailleurs, dans les transports, des délais de paiement spéciaux existent depuis la loi « Gayssot » de 2006 avec un plafonnement des délais de paiement convenus à 30 jours. De même, les produits alimentaires et les boissons alcoolisées sont également régis par des délais de paiement spéciaux. des délais de paiement constatés dans le secteur en 2007 ou de la situation particulière de rotation des stocks ; - que l’accord prévoit la réduction progressive du délai dérogatoire vers le délai légal et l’application d’intérêts de retard en cas de nonrespect du délai dérogatoire fixé dans l’accord ; - que l'accord soit limité dans sa durée et que celle-ci ne dépasse pas le 1er janvier 2012. Ces accords devront être conclus avant le 1er mars 2009 et être reconnus comme satisfaisant à ces conditions par décret pris après avis du Conseil de la concurrence. Le décret pourra étendre le délai dérogatoire à tous les opérateurs dont l’activité relève des organisations professionnelles signataires de l’accord. La réduction des délais de paiement s’appliquent également aux commandes dites « ouvertes » au 1er janvier 2009. Le fait pour un client d’exiger de son fournisseur qu’il diffère, sans motif légitime, la date d’émission de la facture peut constituer une pratique abusive. Pour les marchandises importées dans les DOM TOM, le point de départ du délai de paiement est fixé à la date de réception. Enfin des dispositions concernent le contrôle DAJF / août 2008 7 des délais. Désormais, les sociétés dont les comptes font l’objet d’une certification par un commissaire aux comptes devront publier des informations sur les délais de paiement de leurs fournisseurs ou de leurs clients. Les commissaires aux comptes auront la possibilité de saisir le ministre chargé de l’économie en cas de manquements significatifs et répétés aux nouvelles obligations en matière de délais de paiement. Traitement préférentiel des PME innovantes dans les marchés publics (article 26) Articles L. 214-41 du code monétaire et financier La définition des PME innovantes du code monétaires et financier est assouplie afin de ne pas défavoriser le secteur industriel par rapport au secteur des services. Sont désormais considérées comme innovantes: les entreprises ayant réalisé des dépenses de recherche représentant au moins 15% des charges fiscalement déductibles ou pour les entreprises industrielles, au moins 10% de Actuellement une PME innovante ces mêmes charges. est celle qui consacre 10% de son chiffre d’affaires à la recherche- Pendant une période expérimentale de 5 ans, développement, que ce soit dans les pouvoirs adjudicateurs ou entités la technologie ou le service. adjudicatrices soumis au code des marchés publics ont la possibilité de réserver une part des marchés publics de haute technologie, de recherche et de développement et d’études technologiques aux PME innovantes. Pour cela deux conditions : Leur montant ne doit pas excéder 133 000 euros HT pour l’Etat et 206 000 euros HT pour les DAJF / août 2008 8 collectivités territoriales, soit ne pas atteindre le seuil de la procédure formalisée, et cela dans la limite de 15% du montant annuel des marchés de haute technologie. Les fonds d'investissement de proximité (FIP) sont des fonds communs de placement à risques (FCPR) à vocation principalement régionale. Fonds d’investissement de proximité (FIP) (article 35) Répercussion des hausses du gazole sur les factures de transport (article 38) DAJF / août 2008 Articles L.214-36 à L.214-38-2, L.21441-1 du Code monétaire et financier et article L.4211 du code général des collectivités territoriales Article 24 de la loi du 1er février 1995 et article 189-6 du code du domaine public fluvial A ce titre, ils doivent investir dans des valeurs mobilières, parts de société à responsabilité limitée et avances en compte courant de PME qui n’ont pas pour objet de détenir des participations financières et qui exercent leurs activités dans des établissements situés dans la zone géographique choisie par le fonds et limitée à trois régions limitrophes. Le régime des FIP évolue. Ainsi, les FIP verront leur champ d’intervention étendu. Ils pourront désormais investir dans 4 régions limitrophes contre 3 aujourd’hui. La loi apporte également des précisions sur l’actif des FCPR allégés. Enfin, il est créé un FCPR contractuel. Il s’agit d’un fond destiné à investir, directement ou indirectement, en titres participatifs ou en titres de capital de sociétés, ou donnant accès au capital de sociétés qui ne sont pas admises aux négociations sur un marché d'instruments financiers ou en parts de sociétés à responsabilité limitée ou de sociétés dotées d'un statut équivalent. Ce fond a également vocation à être exposé à un risque afférent à de tels titres ou parts par le biais d'instruments financiers à terme. Lorsque le contrat de transport mentionne les charges de carburant retenues pour l'établissement du prix de l'opération de transport, le prix initialement convenu est révisé de plein droit pour prendre en compte la variation des charges liée à la variation du coût du carburant. Le refus de respecter cette disposition entrainera désormais une amende de 15 000 € pour le client du transporteur. 9 Chapitre 4 : Simplifier le fonctionnement des petites et moyennes entreprises MESURE Franchissement des seuils financiers de 10 et 20 salariés (article 48) DAJF / août 2008 BASE LEGALE Article 48 de la présente loi AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… Le franchissement de certains seuils tels que 10, 20 ou 50 salariés imposent de nouvelles obligations ou des changements de barèmes de cotisations aux entreprises. Ces évolutions portent notamment sur le financement de la formation professionnelle continue, les cotisations sociales sur les salaires des apprentis, les cotisations d’assurances sociales, les cotisations patronales sur les heures supplémentaires de la loi TEPA… Les entreprises qui, au titre des années 2008, 2009 et 2010, atteignent ou dépassent l'effectif de vingt salariés restent soumises, pour l'année de dépassement ainsi que pour les deux années suivantes, au versement de la part minimale due par les employeurs au titre du financement de la formation professionnelle continue. Pour les quatrième, cinquième et sixième années, elles sont assujetties aux versements relatifs au congé individuel de formation et aux contrats et périodes de professionnalisation et droit individuel à la formation, minorés d'un pourcentage dégressif fixé par décret en Conseil d'Etat. Ces dispositions sont également valables lors de la reprise ou absorption d’une entité employant 10 salariés ou plus. De même, la loi prévoit que les entreprises qui dépassent pendant les années 2008 à 2010 les seuils de 10 ou 20 salariés en matière de : -cotisation sociale sur les salaires des apprentis, -cotisation d’assurances sociales, accidents du travail, maladies professionnelles ou allocation familiale, -cotisations patronales sur les heures supplémentaires de la loi TEPA, -financement de l’allocation logement, 10 conserveront le coefficient qu’elles avaient avant de franchir ce seuil durant 3 années. Pour les besoins de l'analyse statistique et économique, les entreprises peuvent être distinguées selon les quatre catégories suivantes: ― les microentreprises ; ― les petites et moyennes entreprises ; ― les entreprises de taille intermédiaire ; ― les grandes entreprises. Un décret précise les critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise. Catégories d’entreprises (article 51) Régime des ventes au déballage (article 54) Simplification du fonctionnement de la SARL (article 56) DAJF / août 2008 Articles L. 145-34; L. 145-38 du code de commerce Désormais, le régime des ventes au déballage Le régime juridique des ventes au est simplifié puisque il s’agit d’un régime de déballage était un régime déclaration auprès de la commune du lieu de d’autorisation préalable. vente. Le créateur d’une SARL à associé Pour la SARL à associé unique un modèle de unique peut recourir à des statuts statuts type est fixé par décret. A défaut de types. produire des statuts différents, c’est ce modèle qui s’applique à ces SARL. Articles L141-1, Conformément aux obligations Par ailleurs, les modalités de publicité de ce L210-5, L223-1, imposées par le code de type de sociétés sont allégées. Elles sont L223-22, L223-27, commerce, le dirigeant notamment dispensées d’insertion au Bodacc. L223-31 du Code de d’entreprise doit déposer aux Pour les sociétés à responsabilité limitée et les commerce greffes du tribunal de commerce sociétés par actions simplifiées dont l'associé dont il dépend, différents unique, personne physique, assume documents tels que les statuts. personnellement la gérance ou la présidence de De plus, tous les ans, ils doivent la société le délai de 16 jours pendant lequel les 11 être annexés au registre du commerce et des sociétés : les comptes annuels, le rapport de gestion et éventuellement, les comptes consolidés, le rapport sur la gestion du groupe, les rapports des commissaires aux comptes sur les comptes annuels et les comptes consolidés ou encore la proposition d'affectation du résultat soumise à l'assemblée ou à l'associé unique et la résolution d'affectation votée ou la décision d'affectation prise. Simplification du régime juridique des SA (article 57) DAJF / août 2008 Articles L225-25, L225-72, L225-124, L225-178, L228-11, L228-12, L228-15, L228-98 et L236-10 du code du commerce opérations intervenues ne sont pas opposables aux tiers court à compter de l’inscription au RCS. Concernant la présence aux Assemblées et sauf exceptions, sont réputés présents, pour le calcul du quorum et de la majorité, les associés qui participent à l'assemblée par visioconférence ou par des moyens de télécommunication permettant leur identification. De plus, lorsque l'associé unique, personne physique, assume personnellement la gérance de la société, il est fait exception à l'obligation de déposer le rapport de gestion, qui doit toutefois être tenu à la disposition de toute personne qui en fait la demande. Enfin, lors de la cession d’un fonds, le vendeur est tenu d’énoncer le chiffre d’affaires qu’il a réalisé lors des 3 derniers exercices comptables et non plus lors des trois dernières années. Chaque administrateur doit être Les administrateurs ou membres du conseil de détenteur d’un nombre d’actions surveillance de la SA n’ont plus l’obligation déterminé dans les statuts. d’être propriétaires d’un nombre d’actions prédéterminé par les statuts. Si toutefois cette situation perdure, le délai qui leur est alloué pour se mettre en conformité passe de 3 à 6 mois. Conformément à l’art L225-124 Il est ajouté une exception au principe selon du Code de commerce, le lequel toute action convertie au porteur ou principe est que toute action transférée en propriété perd le droit de vote convertie au porteur ou transférée double. Elle concerne le transfert par suite d'une en propriété perd le droit de vote fusion ou d'une scission d'une société double. actionnaire. Sur délégation du conseil Concernant la modification des statuts à d’administration ou du directoire effectuer suite à l’émission d’actions relatives à 12 le Président procède aux formalités exigées par l’émission d’actions consécutives à des levées d'options. Simplification du fonctionnement de la SAS (article 59) DAJF / août 2008 Articles L227-1, L227-2, L227-9 et L823-12-1 du Code de commerce des levées d'options, c’est le président du conseil d'administration ou du directoire qui a désormais une compétence de principe. Une délégation de compétence est toutefois possible. Sous réserve de stipulations contraires des statuts, les actions de préférence sans droit de vote auxquelles est attaché un droit limité de participation aux dividendes, aux réserves ou au partage du patrimoine en cas de liquidation sont privées de droit préférentiel de souscription pour toute augmentation de capital en numéraire, En outre, l’article L.228-98 dispose que si le contrat d'émission le prévoit, les sociétés émettrices pourront créer des actions de préférence. Le capital social minimum d’une Le fonctionnement de la SAS est assoupli. Ainsi, SAS est de 37 000 euros. à compter du 1er janvier 2009, il n’y a plus de capital social minimum exigé, celui-ci sera librement déterminé par les statuts. Ensuite, les formalités sont allégées pour l’associé unique. Par exemple, lorsque ce dernier assure la présidence de la SAS, le dépôt de l’inventaire des comptes annuels signés vaut approbation des comptes et il n’y a plus d’obligation de déposer un rapport de gestion. Un décret en conseil d’Etat précisera l’allègement des différentes formalités. Par ailleurs, la SAS pourra émettre des actions inaliénables, contrepartie d’un apport en industrie. La présence d’un commissaire Enfin, les règles liées à la présence d’un aux comptes est obligatoire dans commissaire aux comptes évoluent. En effet, la 13 les SAS. Société d’exercice libéral (SEL) (article 60) Plus de la moitié du capital social et des droits de vote doivent être Loi du 31 décembre détenus, directement ou par 1990 relative à l'intermédiaire d’une société l'exercice sous constituée exclusivement pour le forme de sociétés rachat de tout ou partie du capital des professions d'une entreprise si les membres libérales soumises à de cette société exercent leur un statut législatif ou profession au sein de la société réglementaire ou d'exercice libéral. dont le titre est protégé désignation d’un commissaire aux comptes pour les sociétés par actions simplifiées ne sera plus obligatoire que pour les SAS qui dépassent, à la clôture d'un exercice social, deux des seuils fixés par décret en Conseil d'État et qui concernent: le total de leur bilan, le montant de leur chiffre d'affaires hors taxe ou le nombre moyen de leurs salariés au cours de l'exercice. Le commissaire aux comptes sera également obligatoire lorsque sa nomination est demandée en justice par un ou des associés qui représentent au moins 10% du capital ou pour les SAS qui contrôlent, au sens des II et III de l'article L. 233-16, une ou plusieurs sociétés, ou qui sont contrôlées par une ou plusieurs sociétés. Les professionnels libéraux qui exercent dans une société de participation financière de professions libérales peuvent désormais détenir une majorité des droits de vote d’une SEL. De plus, Pour chaque profession, des décrets en Conseil d'Etat peuvent prévoir la faculté pour toute personne physique ou morale de détenir une part du capital de SEL, celle-ci devant demeurer inférieure à la moitié de ce capital. Pour les sociétés liées à la santé, la part du capital pouvant être détenue par toute personne physique ou morale ne peut dépasser le quart de celui-ci. Chapitre 5 : Favoriser la reprise, la transmission, le « rebond » DAJF / août 2008 14 MESURE Harmonisation du taux des droits d'enregistrement sur les cessions de droits sociaux et de fonds de commerce (article 64) Abattement de 300 000 euros sur DAJF / août 2008 BASE LEGALE articles 635, 639, 719, 721, 722, 722 bis et 726 du CGI AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… En matière de droits d’enregistrement portant sur les cessions de droits sociaux ou de fonds de commerce, la loi opérait une distinction entre les sociétés dont le capital est divisé en actions et les autres sociétés. L’article 64 de la loi harmonise le taux des droits d’enregistrement sur les cessions de droits sociaux et de fonds de commerce à 3% quelque soit le statut de l’entreprise, dans la limite de 5 000 €. Ainsi, en application du 1° du I de l'article 726 du CGI, les cessions d’actions étaient soumises à un droit d'enregistrement dont le taux est fixé à 1,10 %, ce droit étant plafonné à 4 000 €. Les cessions de parts sociales (article 726 I. 2° CGI), de fonds de commerce (article 719 CGI) ou de biens immobiliers à usage industriel et commercial (article 1595 bis CGI) font l'objet d'une taxation au taux de 5% depuis le 1er janvier 2006 au titre des droits d’enregistrement. Article 790 A CGI L’article 790 A du CGI, créé dans le cadre de la loi n° 2003-721 du 1er août 2003 pour l'initiative économique, a remplacé un Le mécanisme de l’exonération est remplacé par un abattement de 300 000 euros, sur option du donataire, sur la valeur du fonds ou de la clientèle ou sur la fraction de la valeur des titres 15 les droits d’enregistrement dans le cadre des donations d’entreprises (article 66) dispositif d'abattement pour exonérer de droits de mutation à titre gratuit (DMTG) les donations en pleine propriété de fonds de commerce, de clientèles d'entreprises individuelles et de parts ou actions (à concurrence de la fraction de la valeur des titres représentative du fonds ou de la clientèle), dont la valeur est inférieure à 300.000 euros. représentative du fonds ou de la clientèle. La valeur du fonds ou de la clientèle ou des parts et actions objet de la donation n’est plus plafonnée. Des conditions cumulatives sont requises : L'entreprise ou la société exerce une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale, à l'exception de la gestion de son propre patrimoine mobilier ou immobilier. Le donataire est soit un salarié de l’entreprise, soit un membre du cercle familial. Lorsque la donation porte sur des fonds ou clientèles ou parts ou actions acquis à titre onéreux, ceux-ci ont été détenus depuis plus de deux ans par le donateur ou la société. Les donataires poursuivent, à titre d'activité professionnelle unique DAJF / août 2008 16 et de manière effective et continue, pendant les cinq années qui suivent la date de la transmission, l'exploitation du fonds ou des parts et actions transmis. Abattement de 300 000 euros sur les droits d’enregistrement dans le cadre des cessions d’entreprises (article 65) Afin de favoriser la transmission d’entreprises, le dispositif prévu par l’article 66 pour les droits de mutation à titre gratuit est transposé aux droits de mutation à titre onéreux, en respectant des conditions identiques. Dès lors, pour la liquidation des droits d'enregistrement en cas de cession en pleine propriété « de fonds artisanaux, de fonds de commerce, de fonds agricoles ou de clientèles d'une entreprise individuelle ou de parts ou actions d'une société », il est appliqué un abattement de 300 000 € sur la valeur du fonds ou de la clientèle ou sur la fraction de la valeur des titres représentative du fonds ou de la clientèle. article 732 ter CGI Dans le cadre d’une opération de reprise, les personnes physiques qui ont contracté un emprunt pour acquérir une fraction du capital d’une société non cotée, peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 25% du montant des intérêts des emprunts contractés dans DAJF / août 2008 L’article 67 de la loi double les plafonds du montant de la réduction d’impôt sur le revenu dans le cadre de ces opérations de rachat. A savoir : - 20 000 € pour les contribuables célibataires, veufs ou divorcés - 40 000 € pour les contribuables mariés ou Pacsés. 17 Augmentation de la réduction d'impôt sur le revenu au titre des emprunts contractés pour le rachat d’entreprise (article 67) Article 199 terdecies-0 B CGI la limite annuelle de : - 10 000 € pour les contribuables Les conditions pour bénéficier de la réduction d’impôt sont également assouplies : célibataires, veufs ou divorcés, - le seuil d'acquisition minimale des droits - 20 000 € pour les contribuables de vote est baissé à 25 % mariés En contrepartie, l'acquéreur doit notamment : - prendre l'engagement de conserver les titres de la société reprise pendant cinq ans, - détenir, du fait de l'acquisition, au moins 50 % des droits de vote attachés aux titres de la société reprise. Loi de sauvegarde des entreprises (article 74) DAJF / août 2008 Loi du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises Le Gouvernement est autorisé à modifier par voie d’ordonnance la loi relative aux difficultés des entreprises notamment pour : - Inciter à recourir à la procédure de conciliation et de sauvegarde ; - Améliorer les règles de composition et de fonctionnement des comités de créanciers et des assemblées d'obligataires ; - Aménager et clarifier certaines règles du redressement et de la liquidation judiciaire; - Favoriser le recours aux cessions d'entreprise dans la liquidation judiciaire et sécuriser cellesci ; - Adapter le régime des contrats en cours aux spécificités de chaque procédure collective ; - Simplifier le régime des créances nées après 18 le jugement d'ouverture de la procédure collective ; - Accroître l'efficacité des sûretés; - Préciser, actualiser et renforcer la cohérence du régime des sanctions pécuniaires, professionnelles et pénales; - Actualiser, améliorer et clarifier le régime procédural des procédures collectives; - Permettre aux personnes exerçant une activité artisanale, dispensées d'immatriculation au répertoire des métiers, de bénéficier des procédures de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaires; - Etendre à la procédure de sauvegarde la remise des pénalités et des frais de poursuite. Banque de France Informations sur les chefs d’entreprises (article 75) Remise de dettes publiques dans le cadre des procédures collectives (article 76) DAJF / août 2008 Article L144-5 (nouveau) du code monétaire et financier Articles L611-7 et L626-26 du code de commerce La Banque de France recueille et publie un certain nombre d’informations sur les dirigeants d’entreprises, notamment un «indicateur dirigeant». La durée maximale pendant laquelle les informations relatives à la situation des dirigeants et des entrepreneurs qui sont détenues par la Banque de France peuvent être communiquées à des tiers sera déterminée par décret. Les créanciers publics pourront accorder, lors d’une conciliation, des cessions de rang de privilège ou d’hypothèque et abandonner des sûretés. De plus dans le cadre d’une modification du plan de redressement ou de sauvegarde, les administrations peuvent accepter, sous 19 conditions, de remettre tout ou partie de ses dettes au débiteur. Gage sans dépossession et droit de rétention (article 79) Article 2286 du Code civil Le droit de rétention est la Le droit de rétention est accordé au titulaire d’un conséquence de la remise du gage sans dépossession. bien objet du gage au créancier. TITRE 2 ► MOBILISER LA CONCURRENCE COMME NOUVEAU LEVIER DE CROISSANCE Chapitre 2 : Mettre en œuvre la deuxième étape de la reforme des relations commerciales MESURE BASE LEGALE AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… Ces articles permettent la négociabilité des conditions générales de vente (CGV), l’instauration de la convention unique et l’abrogation de l’interdiction de discrimination abusive. Réforme des relations commerciales (articles 92, 93, 94) DAJF / août 2008 Articles L. 440-1, L. 441-2-1, L.441-6, L441-7, L. 442-6 du code de commerce L’article L441-6 maintient le principe selon lequel les conditions générales de vente sont le socle de la négociation commerciale. Cependant, l’obligation de communication des CGV est applicable aux seuls acheteurs de produits ou demandeurs de prestations de services d’une même catégorie. Concernant les conditions particulières de vente, elles sont exclues du champ d’application de l’obligation de communication des CGV et ne doivent plus 20 être justifiées par la spécificité des services rendus. Depuis la loi Dutreil de 2005, les fournisseurs et distributeurs sont tenus de conclure chaque année un contrat cadre de coopération commerciale. La loi Chatel de 2008 a étendu le contenu de cette convention en y incluant les conditions de l’opération de vente, les contrats de coopération commerciale et en obligeant à formaliser les conventions avant le 1er mars de chaque année. Le nouvel article L. 441-7 précise qu’une convention unique ou un contrat annuel cadre indique les obligations auxquelles se sont engagées les parties en vue de fixer le prix à l’issue de la négociation commerciale et est conclu « avant le 1er mars ou dans les 2 mois suivant le point de départ de la période de commercialisation des produits ou services soumis à un cycle de commercialisation particuliers ». Désormais, la notion de coopération commerciale est étendue aux professionnels entre eux et notamment les grossistes puisque cette qualification s’appliquera aux services rendus à l’occasion de la revente aux consommateurs mais également à ceux rendus aux professionnels. De plus, la loi LME assouplit les dispositions concernant la formalisation de la convention unique en permettant aux professionnels de rapporter la preuve de la particularité de leur cycle de commercialisation. La loi LME exclut la négociation des conditions de vente du catalogue des pratiques discriminatoires de l’article L. 442-6. Depuis la loi sur les Nouvelles Régulations Economiques de 2001, l’article L. 442-6 dresse une liste de pratiques discriminatoires DAJF / août 2008 Désormais c’est le fait de soumettre un partenaire commercial à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties ou d'obtenir ou de tenter 21 qui engagent la responsabilité de leur auteur sans qu’une preuve ou un impact sur la concurrence ne soit nécessairement recherché. Parmi elles, se trouvait la négociation des conditions de vente. d'obtenir, sous la menace d'une rupture brutale totale ou partielle des relations commerciales, des conditions manifestement abusives concernant les prix, les délais de paiement, les modalités de vente ou les services ne relevant pas des obligations d'achat et de vente qui est interdit. Ancien article L. 442-6 : « De pratiquer, à l'égard d'un partenaire économique, ou d'obtenir de lui des prix, des délais de paiement, des conditions de vente ou des modalités de vente ou d'achat discriminatoires et non justifiés par des contreparties réelles en créant, de ce fait, pour ce partenaire, un désavantage ou un avantage dans la concurrence » Chapitre 3 : Instaurer une autorité de la concurrence MESURE BASE LEGALE AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… Le Conseil de la concurrence devient l’Autorité de la concurrence. Sa composition n’a pas été substantiellement modifiée. Un conseiller auditeur, ayant la qualité de magistrat et nommé par le ministre de l’économie, recueillera les observations des parties mise en cause et fera un rapport dans DAJF / août 2008 22 lequel il proposera tout acte permettant d’améliorer l’exercice des droits des parties. Le rapporteur général nomme les rapporteurs adjoints et les enquêteurs, accorde des délais et peut opposer le secret des affaires à l’une des parties. Instauration d’une autorité de la concurrence (articles 95, 96, 97) Le champ de compétence de l’Autorité est élargi à la lutte « anti-trust ». Ce n’est plus le Ministre chargé de l’Economie, seul ou après avis du Conseil de la concurrence, qui contrôlera les concentrations mais l’Autorité de la concurrence. Le Ministre chargé de l’Economie conserve cependant un pouvoir important puisqu’une fois la décision rendue, il pourra prendre une décision contraire pour des motifs d’intérêt général. Titre VI di Livre IV du code de commerce, Titre III du livre IV du code de commerce Article 38 de la Constitution Pour les entreprises de détail, le contrôle des concentrations se fera si les conditions suivantes sont réunies : Anciens seuils de contrôlabilité des concentrations de l’ancien article L 430-2 du code de commerce : - Un chiffre d'affaires (CA) total mondial HT de l’ensemble des entreprises de la concentration supérieur à 150 millions d'euros, - Un CA total HT réalisé en France par 2 au moins des entreprises concernées supérieur DAJF / août 2008 - un chiffre d'affaires (CA) total mondial HT de l’ensemble des entreprises de la concentration supérieur à 75 millions euros, - un CA total HT réalisé en France par 2 au moins des entreprises concernées supérieur à 15 000 euros, - l'opération n'entre pas dans le champ d'application du règlement (CE) n° 23 à 50 millions d'euros, 139/2004 du Conseil du 20 janvier 2004 relatif au contrôle des opérations de concentration entre entreprises. - l'opération n'entre pas dans le champ d'application du règlement (CEE) n° 4064/89 du Conseil du 21 décembre 1989 L’Autorité de concurrence disposera désormais relatif au contrôle des opérations d’un véritable service d’investigation. de concentration entre entreprises. L’article 97 autorise le gouvernement sur la base de l’article 38 de la Constitution à légiférer par ordonnance en vue de la création de l’Autorité de la Concurrence. Chapitre 4 : Développer le commerce MESURE Réforme des soldes (article 98) BASE LEGALE Articles L 310-3, L310-5 et L442-4 du code de commerce AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… Avant la loi LME, trois conditions La définition juridique des soldes a été modifiée permettaient la qualification de puisque désormais sont considérées comme des soldes « les ventes qui, d’une part, sont solde : accompagnées ou précédées de publicité et - les ventes accompagnées sont annoncées comme tendant, par une réduction de prix, à l’écoulement accéléré de ou précédées de publicité - annoncées comme marchandises en stocks et qui, d’autre part, ont tendant à une réduction de lieu durant les périodes définies pour l’année civile ». prix, - un écoulement accéléré de marchandises en La publicité sur les fins de séries sera donc possible et sans requalification en soldes stock. déguisés. Cette souplesse facilitera les déstockages. L’adoption DAJF / août 2008 24 de la fixation des dates est désormais nationale départementale. Concernant la durée des soldes, avant la loi LME, elles ne pouvaient être réalisées qu'au cours de deux périodes par année civile d'une durée maximale de six semaines dont les dates sont fixées dans chaque département par l'autorité administrative compétente selon des modalités fixées par le décret et ne pouvaient porter que sur des marchandises proposées à la vente et payées depuis au moins un mois à la date de début de la période de soldes considérée. et non plus Les périodes sont désormais : deux périodes d’une durée de cinq semaines fixées par décret et une période de soldes dite « flottante » d’une durée maximale de deux semaines ou deux périodes maximale d’une semaine, librement choisies par le commerçant à condition qu’elles s’achèvent au plus tard un mois avant le début des périodes fixées par décret. Une marchandise en soldes Les produits soldés pourront être revendus à pouvait être revendue à un prix perte. inférieur à son prix d’achat effectif uniquement si le produit était saisonnier ou démodé. Toutes les entreprises, quelle que soit leur forme juridique, sont soumises à une déclaration annuelle, permettant de calculer la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat. Avant la loi LME, chaque établissement exploitant une surface de vente au détail de plus de 400m² et DAJF / août 2008 La TACA : taxe d’aide au commerce et à l’artisanat devient la TASCOM : taxe sur les surfaces commerciales. A compter du 1er janvier 2009, la loi LME modifie l’assiette et le barème de la TASCOM : Concernant l’assiette: 25 réalisant un chiffre d'affaires HT supérieur ou égal à 460 000 euros y étaient assujettis. Dispositions relatives à la TACA (article 99) Articles 3 et 4 de la loi n°72-657 du 13 juillet 1972 - Assujettissement des commerces d’une surface de vente inférieure à 400 m² lorsqu’ils sont contrôlés directement ou indirectement par une même personne et exploités sous une même enseigne commerciale et si la surface de vente cumulée de l’ensemble de ces établissements excède 4 000 mètres carrés. - Exclusion à l’assujettissement de la taxe des petits commerces indépendants situés dans les centres commerciaux. Concernant le barème: Pour la première tranche: - Relèvement de la taxe, on passe de 1500 m² à 3000m² pour les commerces dont le CA par m² est inférieur à 3000 euros. - Abaissement du tarif actuel pour les établissements sans vente de carburant dont le CA par m² est inférieur à 3000 m² de 6.75 à 5.74 euros. à partir duquel la majoration de 30% pour les grands établissements de plus de 5000 m² réalisant un chiffre d’affaire (CA) supérieur à 3000 euros/m². Pour la tranche intermédiaire: DAJF / août 2008 26 - Modification du calcul du taux progressif applicable Pour les grands établissements: - majoration de 30% du montant de la taxe pour les grands établissements de plus de 5000 m² réalisant un chiffre d’affaire (CA) supérieur à 3000 euros/m². La réforme augmente le poids de la TASCOM sur les commerces dont la superficie et la CA sont importants et le diminue sur les petites et moyennes surfaces. Le champ d’action du fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce : FISAC est élargi. Dispositions relatives au FISAC (Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce) (article 100) DAJF / août 2008 Articles L. 750-1, L. 750-1-1 (nouveau) du code de commerce Le FISAC est un dispositif principalement destiné à financer les opérations de création, maintien, modernisation, adaptation ou transmission des entreprises du commerce, de l'artisanat et des services, afin de préserver ou développer un tissu d'entreprises de proximité. Parmi les financements qui sont désormais éligibles au FISAC, on trouve les opérations destinées à faciliter le retour à une activité normale des commerces de proximité après l’exécution de travaux publics réduisant l’accès de la clientèle aux commerces. Il prend également en charge les intérêts des emprunts contractés par les communes pour l'acquisition, en application de l'article L. 214-1 du code de l'urbanisme, de fonds artisanaux, de fonds de commerce, de baux commerciaux ou de terrains destinés à l'aménagement commercial. 27 Il finance notamment les études nécessaires à l'élaboration d'un cahier des charges qui permet aux communes d'engager dans les meilleures conditions un projet de revitalisation de leur centre-ville, la formation de médiateurs du commerce et les investissements nécessaires pour un meilleur accès des personnes handicapées aux magasins. Les crédits du fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce peuvent financer des projets d'une durée supérieure à trois ans. 15% du produit de la TASCOM est affecté aux ressources du FISAC, dans la limite d’un plafond de 100 millions d’euros. Renforcement du droit de préemption des maires (article 101) Le droit de préemption des maires portant sur les baux commerciaux et artisanaux comme sur les fonds de commerce est étendu aux terrains susceptibles d’accueillir des surfaces commerciales comprises entre 300 et 1000 m² dans les zones commerciales. Article L.214-1 du code de l’urbanisme La Commission départementale d’équipement commercial (CDEC) devient la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) et la Commission nationale d’équipement commercial (CNEC) devient la commission nationale d’aménagement commercial (CNAC). Avant DAJF / août 2008 la reforme, les trois Les CDAC seront désormais composées de 3 28 Réforme de l’urbanisme commercial (articles 94, 102, 103, 104, 105) Articles L. 750-1, L. 751-1, L. 751-2, L. 751-3, L751-6, L751-7, L. 751-9, L. 752-1, L. 752-2, L. 752-3, L. 752-3-1 (nouveau), L. 752-4, L. 752-5, L. 752-6, L. 752-7, L. 752-14, L. 752-15, L. 752-17, L. 752-18, L. 752-19, L. 752-22, L. 752-23 (nouveau) du code de commerce personnalités suivantes faisaient parties de la CDEC : - le président de la chambre de commerce et d'industrie de la circonscription territoriale dont dépend la commune d'implantation, - le président de de métiers circonscription comprend la d'implantation, - un représentant associations consommateurs département. personnalités qualifiées en consommation, développement durable et aménagement du territoire. Si un préfet dépasse les limites départementales, le préfet complétera sa composition d’au moins un élu et une personnalité qualifiée de chaque département concerné. la chambre dont la territoriale commune des de du L’une des mesures phares de la loi LME est le relèvement du seuil déclenchant l’exigence d’une autorisation d’implantation d’une surface commercial de 300 à 1000 m². Ancien seuil pour le changement d’activité d’un commerce: 2000 En cas de changement d’activité d’un commerce m² et 300 m² si l’activité est à de détail, le seuil est de 2000 m² et 1000 m² si l’activité est à prédominance alimentaire. prédominance alimentaire. Ancien seuil pour les cas de Le seuil est de 1000 m² pour les cas de création, création, extension ou réouverture extension ou réouverture au public d’un au public d’un ensemble ensemble commercial. commercial : 300 m². En cas de regroupement de En cas de regroupement de magasins excédant magasins excédant 1000 m² ou 2500 m² ou 1000 m² lorsque l’activité nouvelle DAJF / août 2008 29 300 m² lorsque l’activité nouvelle est à prédominance alimentaire, est à prédominance alimentaire, autorisation d’implantation est nécessaire. une autorisation d’implantation est nécessaire. Avant la loi LME : les halles et marchés d'approvisionnement au détail, couverts ou non, établis sur les dépendances du domaine public et dont la création est décidée par le conseil municipal, les magasins accessibles aux seuls voyageurs munis de billets et situés dans l'enceinte des aéroports ainsi que les parties du domaine public affecté aux gares ferroviaires n’étaient pas soumis à autorisation. L’ancien article L752-4 du code de commerce prévoyait que les demandes d'autorisation étaient présentées selon des modalités fixées par décret en Conseil d'Etat ; les demandes ne conduisant pas à des surfaces de vente supérieures à 1 000 mètres carrés faisaient l'objet de modalités simplifiées. Les halles et marchés d'approvisionnement au détail, couverts ou non, établis sur les dépendances du domaine public et dont la création est décidée par le conseil municipal, les magasins accessibles aux seuls voyageurs munis de billets et situés dans l'enceinte des aéroports ainsi que les parties du domaine public affecté aux gares ferroviaires situées en centre–ville d’une superficie inférieure à 2500 m², la procédure d’autorisation n’est pas nécessaire. Le maire d’une commune de moins de 20 000 habitants pourra proposer au conseil municipal de saisir la CDAC lorsque qu’une demande de permis de construire pour un équipement commercial entre 300 m² et 1000 m² lui sera adressée. Les zones d’aménagement commercial seront définies dans les schémas de cohérence territoriale (SCOT). Lorsqu'elle statue sur l'autorisation d'exploitation commerciale visée à l'article L. 752-1, la CDAC se prononce sur les effets du projet en matière d'aménagement du territoire, de développement durable et de protection des consommateurs. L’article L 752-6 du code de Les critères d'évaluation sont : DAJF / août 2008 une 30 commerce listait les éléments que la CDEC prenait en considération En matière d'aménagement du territoire: pour l’octroi d’une autorisation : - l'effet sur l'animation de la vie urbaine, - L'offre et la demande rurale et de montagne; globales pour chaque - l'effet du projet sur les flux de transport secteur d'activité dans la - les effets découlant des procédures zone de chalandise prévues aux articles L. 303-1 du code de concernée ; la construction et de l'habitation et L. - La densité d'équipement 123-11 du code de l'urbanisme ; en moyennes et grandes surfaces dans cette zone ; En matière de développement durable : - L'effet potentiel du projet sur l'appareil commercial - la qualité environnementale du projet; et artisanal de cette zone - son insertion dans les réseaux de et des agglomérations transports collectifs. concernées, ainsi que sur l'équilibre souhaitable Les recours en CNAC devront être faits dans le entre les différentes délai d’un mois au lieu de deux actuellement. formes de commerce ; - L'impact éventuel du projet en termes d'emplois salariés et non salariés ; - Les conditions d'exercice de la concurrence au sein du commerce et de l'artisanat ; - Les engagements des demandeurs de création de magasins de détail à prédominance alimentaire de créer dans les zones de dynamisation urbaine ou les territoires ruraux de développement prioritaire DAJF / août 2008 31 des magasins de même type, d'une surface de vente inférieure à 300 mètres carrés, pour au moins 10 % des surfaces demandées. TITRE 3 ► MOBILISER L'ATTRACTIVITE AU SERVICE DE LA CROISSANCE Chapitre 3 : Développer l'économie de l'immatériel MESURE Propriété intellectuelle : amélioration de la protection du licencié (article 133) DAJF / août 2008 BASE LEGALE L'article L.513-3, L.613-9, L.714-7 du Code de la propriété intellectuelle (CPI) AVANT LA LOI CE QUI CHANGE… Cet article prévoit désormais une exception au principe afin de rendre l’acte du licencié, avant son inscription, opposable aux tiers à condition que ces derniers aient acquis des droits après la date de cet acte et avaient connaissance de celui-ci lors de l'acquisition de ces droits. En matière de contrat de licence, le CPI exige l'inscription au registre national des marques, des brevets ou des dessins et modèles pour rendre opposable aux tiers toute transmission ou Il permet également au licencié, partie à un modification des droits attachés à contrat de licence non-inscrit au registre national une marque, un brevet ou dessin ou international des marques, brevets, dessins et modèle enregistrés. et modèles, à intervenir dans une instance en contrefaçon engagée par le propriétaire du titre afin d'obtenir la réparation de sa part de préjudice. 32 TITRE 4 ► MOBILISER LES FINANCEMENTS POUR LA CROISSANCE Chapitre 1 : Moderniser le livret A MESURE Affectation des fonds du livret de développement durable (article 145) DAJF / août 2008 BASE LEGALE Article L221-5 du Code monétaire et financier AVANT LA LOI Est obligatoire la centralisation des fonds du livret de développement durable (auparavant dénommé Codevi), à hauteur de 9 %. CE QUI CHANGE… Hormis les dispositions relatives au livret A, l’article 145 de la LME précise les règles relatives à l’affectation des fonds du Livret de Développement Durable (LDD). Comme pour le livret A, ils sont pour partie centralisés dans un fonds dont les ressources sont employées en priorité au financement du logement social. Pour le reste, les ressources collectées par les établissements distribuant le livret A ou le livret de développement durable et non centralisées sont employées par ces établissements au financement des petites et moyennes entreprises, notamment pour leur création et leur développement, ainsi qu'au financement des travaux d'économie d'énergie dans les bâtiments anciens. Par ailleurs, les établissements distribuant le livret A ou le livret de développement durable devront rendre public annuellement un rapport présentant l'emploi des ressources collectées au titre de ces deux livrets et non centralisées. 33