Infections sexuellement transmissibles
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Infections sexuellement transmissibles
30/10/2015 Infections sexuellement transmissibles IFSI, 2ème année, oct 2015 Généralités D’après l’OMS : 250 millions de cas d’IST par an dans le monde Dans les pays industrialisés, les facteurs de risques sont : . Sexe féminin . Précocité du 1er rapport sexuel . Les 2 premières décennies de vie sexuelle . Multiplicité des partenaires sexuels . Un antécédent de maladie sexuellement transmissible . L’infection VIH . Niveau socio-économique faible Les plus fréquentes sont : . La gonococcie . La syphilis . Les chlamydioses . L’herpes génital . La trichomonose . Les papillomaviroses . VIH 1 30/10/2015 Généralités Les signes évocateurs : . Infection génitale basses ou hautes . Diffusion extragénital de l’agent infectieux . La porte d’entrée - génitale - mais aussi anale et buccale . Expression clinique générale . HIV . Hépatite C, B . Syphilis Généralités Démarche diagnostic dépend des signes ou syndromes présentés : 7 algorithmes décisionnels : . Écoulement uréthral . Ulcération génitale . Adénopathie inguinale . Gros testicule . Leucorrhées . Douleur pelvienne . Conjonctivite néonatale 2 30/10/2015 Généralités Traitements . Traitement anti-infectieux adapté à - la présentation de l’IST - le micro-organisme - l’algorithme . Ne JAMAIS oublier : - règles d’hygiène - contrôle de la guérison - dépistage des autres IST associées - dépistage du ou des partenaires Généralités Prévention des IST . ABC (Abstinence, Be faithful, use Condoms) . Certaines vaccinations : anti-HPV, anti-HBV . Dépistage précoce des sujets infectés et des partenaires . Une prise en charge correct des IST diminue la transmission du VIH (transmission sexuelle) 3 30/10/2015 La gonococcie La gonococcie Neisseria gonorrhoeae : bactérie Gram -, diplocoque Plus fréquente chez l’homme Incubation : 2 à 7 jours 4 30/10/2015 La gonococcie Chez l’homme : . Urétrite antérieure aiguë . Ecoulement purulent (jaune-verdâtre) . Brûlures mictionnelles (« chaude pisse ») Peut se voir : . Prostatite . Orchi-épididymite . Anorectite (2/3 asymptomatique) (risque d’abcès périanaux) . Oropharyngite (80% asymptomatique) La gonococcie Chez la femme : . Asymptomatique dans 70% . Cervicite = aspect inflammatoire du col avec du pus à l’orifice . Urétrite (idem) . Salpingite aiguë Même localisation extra-génitale que l’homme . Oropharyngée . Ano-rectale 5 30/10/2015 La gonococcie Manifestations dans les 2 sexes : . Gonococcies disséminées Fièvre Arthralgie, monoarthrite, ténosynovite Cutanée : pustules entourées d’un halo inflammatoire (essentiellement des extrémités) . Gonoccocie ophtalmique Conjonctivite Kératite Panophtalmie voire cécité . Nouveau né lors de l’accouchement . Ophtalmie (prophylaxie par collyre anti-septique) . Dissémination . Autres Méningites, endocardites, myocardites, périhépatites La gonococcie Diagnostic biologique : . 1ère miction du matin . Ou écouvillonage endo-urétral . Ou ecouvillonage sécrétions cervicales . Voire pharynx, anus,… 6 30/10/2015 La syphilis La syphilis Tréponème de l’ordre des spirochètes 3 espèces de tréponème pathogène de l’homme : . Treponema pallidum (variété S) = syphilis vénérienne Tréponzma pallidum (variété M) = syphilis non vénérienne = Béjel . Treponema pertenue = pian . Treponema carateum = pinta 7 30/10/2015 La syphilis Transmission vénérienne dans 95% ou : . Transfusionnelle . Congénitale (2ème moitié de la grossesse) Elle évolue : . Périodes subaiguës (Iaire, IIaire, IIIaire, neurologique) . Et de périodes asymptomatique (syphilis latente) La syphilis Syphilis primaire : . Incubation : 3 sem (10 à 90 jours) . Chancre = ulcération superficiel, indolore, propre, rosée à base indurée unique dans la majeure partie des cas Cicatrisation en 3 à 5 semaines Persistance de l’induration et de l’ADP satellite Bien sûr : Homme : gland, sillon balanopréputial (« en feuillet de livre ») méat, prépuce, fourreau,…. Femme : grandes lèvres (et oedème éléphantiasique) petites lèvres, col utérin, rarement vaginal Mais aussi : amygdale, langue, anus, rectum 8 30/10/2015 La syphilis Syphilis primaire : . S’y associe toujours une ADP inguinale (pour les formes génitales) uni ou bilatérale froide et indolore soit un ganglion unique Soit un paquet ggl où une ADP domine les autres (préfet de l’aine) La syphilis Syphilis secondaire : Phase de dissémination septicémique 6 sem après le chancre (2 mois après le contage) Eruption cutanée = « grande simulatrice », non obligatoire 1ère floraison : roséole (macule <10mm, non prurigineux, torse) disparaît en 1 ou 2 mois, parfois fugace sans cicatrice, sauf parfois à la base du cou (collier de Vénus) 2ème floraison : Syphilides (papules squameuses, rouge cuivrée) Paumes et plantes, tronc Très contagieuses qd elles sont ulcérées durée : jusqu’à 6 mois et récidives fréquentes 9 30/10/2015 La syphilis Syphilis secondaire : Phase de dissémination septicémique 6 sem après le chancre (2 mois après le contage) Les plaques muqueuses : . Lésions érythémateuses très contagieuses Muqueuse buccale ou génitale Poussées successives L’alopécie Classiquement en clairière Autres : Polyadénopathies superficielles ++++ (signe du beau père) Fébricule, arthralgie, hépatites, méningite, etc,etc , etc,….. La syphilis Syphilis tertiaire : même après 30 ans après la primo infection Manifestations viscérales (peau, cœur, poumon, neuro,..) Lésions granulomateuses évoquant une hypersensibilité retardée (non contagieux) Comportent : . « Gommes » : induration de 2 à 3 cm siège : tous les organes . Syphilis cardiovasculaire : Aortite : avec ou sans insuffisance cardiaque avec ou sans anévrisme crosse aortique . Neurosyphilis (mais peut exister à tous les stades de syphilis) Méningite, trouble de la mémoire, démence,… « Tabès » Signe d’Argyll Robertson Parfois totalement asymptomatique 10 30/10/2015 La syphilis Syphilis tertiaire : « Tabès » : atteinte syphilitique du cordon postérieur de la moelle épinière . Douleur membre inférieur . Aréflexie ostéo-tendineuse . Trouble de la proprioception . Ataxie locomotrice Thèse d’un certain Sir Arthur Conan Doyle…. . Signe d’Argyll Robertson . Myosis permanent . Aréflexie pupillaire à la lumière . Conservation du réflexe de l’accommodation et divergence La syphilis Sérologie de la syphilis : TPHA –VDRL TPHA VDRL - Pas de syphilis TPHA + VDRL + Syphilis maladie TPHA + VDRL - Cicatrice syphilitique = guérison 11 30/10/2015 Les Chlamydioses Les chlamydioses Bactéries à parasitisme intracellulaire : Les pathogènes pour l’homme sont : . C. Psittaci (ornithose… pneumonie) . C. Pneumoniae (pneumonie) . C. Trachomatis : responsable d’IST C. Trachomatis Plusieurs « serovars » .Aà C .DàK . L1 à L3 12 30/10/2015 Les chlamydioses Serovar D à K : Responsable d’urétrite, vulvovaginite, cervicite Responsable de la majorité des IST Complications : . Femme stérilité . Syndrome de Fitz-Hugh-Curtis (femme) . Rectites et rectocolites (homosexuel ++) . Epididymites Les chlamydioses Serovar D à K : Syndrome de Fitz-Hugh-Curtis Péritonite localisée Péri-hépatite (inflammation de la capsule de Glisson) Symptomatologie : ressemble à une cholécystite Diagnostic coelioscopique (« corde de violon) 13 30/10/2015 Les chlamydioses Serovar L1 à L3: Lymphogranulomatose vénérienne = LVG = maladie de Nicolas-Favre Lésion primaire : papule indolore, non indurée +- érosive siège génital ++ (mais aussi pharynx, rectum..) 2 à 6 sem après : ADP inguinales unilatérale (2/3cas) indurées, inflammatoires, fixées +- fistulisation à la peau Signes généraux (Frissons, fièvre, courbatures) Guérison complète après plusieurs mois d’évolution Rares complications (méningo-encéphalite, kératite, érythème noueux…) Les chlamydioses Diagnostic : Frottis de l’endocol, urètre, sperme,…. PCR : sur frottis ou 1er jet urinaire Sérologies : peu d’intérêt 14 30/10/2015 Les trichomonoses Les trichomonoses Tichomonas vaginalis : protozoaire flagellé Incubation de 4 jours à 1 mois : Femme : asymptomatique 20% leucorrhées nauséabondes, +- purulentes +- urétrite +- dyspareunie Homme : majoritairement asymptomatique Diagnostic : examen direct des leucorrhées (test à la potasse) culture (résultat en 3 à 7 jours) : référence PCR non proposé en routine 15 30/10/2015 Papillomaviroses Papillomaviroses HPV : papillomavirus humain Virus à ADN infectant les kératinocytes > 100 types Certains oncogène (col utérin, canal anal) Transmission : . Direct ou indirect via le sol . Verticale mère-enfant . Transmission sexuelle +++ 16 30/10/2015 Papillomaviroses Formes cutanées = verrues . Communes : papules rugueuses au doigt . Plantaires : hyperkératosiques . Planes . Épidermodysplasie verruciforme de Lutz et Lewandowski (infection cutanée persistante +- cancérigène) Formes muqueuses . Condylomes acuminés = crêtes de coq . Papillomatose laryngé (nourrisson) . Hyperplasie épithéliale et focale (ethnie d’Amérique latine) Formes tumorales = états dysplasiques et carcinome in situ Validées pour le col utérin et le canal anal Non prouvées au pénis, vulve, périnée, muqueuse buccale Papillomaviroses Diagnostic : . Histologie +++ . Mais la clinique est suffisante au diagnostic . Biopsie réalisée si : . Clinique persistante malgré traitement . Doute sur cancérisation . La recherche de l’HPV n’est pas faite en pratique 17 30/10/2015 Les traitements Les traitements Quelle que soit la nature de l’IST : . Rechercher HIV, HBV, HCV, Syphilis . Toujours traiter une chlamydiose (IST la plus fréquente et souvent associée) Gono : Ceftriaxone 250mg M en une injection Chlamydiae : . Si IST simple : azithromycine 1g en1 fois . Si complication : doxycycline 200mg/j 14 à 21 jours Syphilis : Extencilline : 1 inj IM par sem (1 à 3 sem fonction stade et clinique) Neurosyphilis : Ceftriaxone ou Péni G à forte dose ++++ Trichomonose : métronidazole 2g en 1 fois HPV : cryothérapie, crème, chirugie….. chimiothérapie 18 30/10/2015 Prévention PRESERVATIF Vaccination HPV : Fille âgée de 14 ans Femme 15 à 23 ans sans rapport sexuel antérieur Jeunes femmes ayant une activité sexuelle < 1an Mais ne prive pas l’utilisation du préservatif ++++ Vaccination HBV : Population à risque 19