mise en page BN 27
Transcription
mise en page BN 27
OCTOBRE 2005 N° 27 Edito ACTUALITÉS AUTOUR DU SYNDROME MÉTABOLIQUE Ce numéro des “Brèves” a notamment voulu faire le point sur une actualité médicale : le syndrome métabolique. Plusieurs articles résumés abordent ce thème. DANS CE NUMERO LE SUCRE N’EST PAS ASSOCIÉ À LA RÉSISTANCE À L’INSULINE P 2 PHYSIOLOGIE P 3 GLUCIDES ET SANTÉ P 8 LES RÉFÉRENCES P 14 Le syndrome métabolique est un concept qui connaît un éclairage nouveau avec les problèmes récurrents de risques cardiovasculaires. Selon la définition la plus couramment utilisée (NCEPATP III, pour National Cholesterol Education Program), validée par l’OMS et reconnue par l’IDF (International Diabetes Federation), c’est l’association d’au moins 3 critères parmi les 5 suivants, avec des valeurs anormales : glycémie à jeun, triglycérides, HDL-cholestérol, pression artérielle et poids. La prise en compte de l’adiposité abdominale devient un élément clé du syndrome métabolique ; car la mesure du tour de taille, outil simple de diagnostic, devrait permettre un dépistage plus précoce du syndrome, donc de ses risques. En 1er lieu, l’article commenté aborde un élément clé : l’insulinorésistance. Il précise le rôle des glucides simples dans la sensibilité à l’insuline et décrit la nature des relations entre index glycémique (IG), charge glycémique, sucres simples et glucides totaux. Néanmoins, le débat s’installe, car certains pensent que ce concept n’est que l’aveu de l’échec de la lutte contre les facteurs de risque cardiovasculaire... Un éditorial très récent (Gale EA Diabetologia 2005 Jul. 16) a pour titre “The myth of the metabolic syndrome”. Pour l’auteur, ce terme n’aurait pas d’utilité clinique et ne serait pas validé scientifiquement. Un dossier qu’il convient donc de suivre... Au-delà de ces querelles d’experts, il ne faut pas oublier que la mortalité cardiovasculaire est la 1ère cause de décès dans les pays développés et que tout doit être fait pour lutter contre les facteurs de risque. Rappelons l’intérêt des règles hygiéno-diététiques “simples” comme la réduction du poids, l’augmentation de l’activité physique, donc la lutte contre la sédentarité ; sans oublier le plaisir de manger. Ces thèmes sont à plusieurs reprises évoqués dans la présente sélection accompagnés d’analyses portant sur l’hygiène dentaire, l’acquisition du goût sucré, la satiété et la relation sucre/performance physique et mentale... LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 LE SUCRE N’EST PAS ASSOCIÉ À LA RÉSISTANCE À L’INSULINE. Dietary glycemic index, glycemic load, fiber, simple sugars, and insulin resistance C. Lau, K. Ferch, C. Glümer, I. Tetens, O. Pedersen, B. Carstensen, T. Jorgensen, K. Borch-Johnsen. Diabetes Care 2005, 28, 6:1397-1403. N° 27001 Alors que des études observationnelles ont suggéré que la richesse en fibre d’une alimentation pouvait jouer un rôle important dans la résistance à l’insuline, la nature précise des relations entre l’index glycémique (IG), la charge glycémique, les sucres dits simples, les glucides totaux et la résistance à l’insuline est encore peu comprise à l’heure actuelle. C’est pourquoi, les auteurs de cette étude ont entrepris d’étudier ces relations sur la base des données de l’étude de population danoise Inter99, une étude interventionnelle sur l’alimentation, l’activité physique et le tabagisme, conduite en vue de diminuer l’incidence des maladies cardiovasculaires. Les données de 5675 hommes et femmes non-diabétiques, âgés de 30 à 60 ans et ayant remplis les questionnaires de fréquence alimentaire , ont été sélectionnées et le degré de résistance à l’insuline a été estimé par le modèle homéostatique d’insulinorésistance, HOMA-IR. Les caractéristiques des participants à l’inclusion ont été traitées par quartiles d’HOMA-IR et les modèles de régressions linéaires uni- et multi-variées ont été utilisés pour tester les relations entre la variable dépendante HOMA-IR et les facteurs liés aux glucides, l’âge, le sexe l’IMC, le tour de taille, le tabagisme et l’activité physique étant utilisés comme facteurs de confusion.La comparaison des quartiles d’HOMA-IR à l’inclusion a montré que les individus qui avaient une résistance élevée à l’insuline (quartile d’HOMA-IR de1,76 à 14,74) avaient un index de masse corporelle, un tour de taille et des apports en protéine (p=0,001) et lactose (p=0,004) plus élevés, mais des apports en énergie (p=0,0001), glucides en g/jour (p=0,0001), alcool (p=0,0001) et saccharose (p=0,04) plus bas que les autres quartiles.Après analyse des corrélations, les apports de lactose étaient positivement associés à l’HOMA-IR (p<0,0001) tandis que les augmentations de la charge glycémique et des apports en glucose, fructose, fibres, fruits et légumes étaient associées négativement (p<0.05) avant et après ajustement pour les facteurs de confusion. En revanche aucune association n’était observée entre l’IG des prises alimentaires de la journée ou du saccharose et la résistance à l’insuline (p>0,3). Après inclusion de l’apport en fibres dans le modèle de régression multiple, les effets de la charge glycémique et des glucides n’étaient plus significatifs (p>0,4) sans changement pour l’IG. Ces résultats montrent bien qu’une alimentation à forte charge glycémique et IG élevé,riche en glucides et contenant des sucres simples, n’est pas associée à une incidence accrue de la résistance à l’insuline. Cependant, concernant l’IG, la valeur des résultats doit être prise avec précaution car la méthode utilisée pour collecter les données alimentaires (questionnaire semi-quantitatif) n’était pas développée pour l’estimation spécifique de l’IG et a pu conduire à une estimation très imprécise de l’IG, ce qui expliquerait l’absence de corrélation entre IG et résistance à l’insuline.En revanche, cette étude suggère que le saccharose n’affecte pas la sensibilité à l’insuline estimée par la méthode HOMA-IR, de même que l’apport des autres sucres simples, ces sucres étant pris le plus souvent en association avec d’autres aliments. Enfin, cette étude confirme le fait que l’apport de fibres dans l’alimentation - qui annule l’association inverse observée entre glucides et HOMA-IR - est important pour prévenir l’insulinorésistance. Dr François ELKIK 2 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 PHYSIOLOGIE GOÛT L’habitude du goût sucré se prend pendant l’enfance Peut-on modifier sa préférence pour le sucré ou l’acidité par une exposition courte à ces 2 goûts ? Pour le savoir, 63 enfants et 46 adultes ont été répartis en 3 groupes et ont dû consommer pendant 8 jours soit de l’orangeade sucrée (0,42M de saccharose), soit de l’orangeade acide (0,02M et 0,043M d’acide citrique respectivement pour les enfants et les adultes), soit du yaourt sucré (0,42M saccharose). Les concentrations en sucre et acide citrique ont été déterminées de sorte que les enfants et les adultes n’aient pas de préférence pour l’une ou l’autre des orangeades. Des tests de préférence ont été réalisés à l’inclusion et après 8 jours de consommation en classant une série d’orangeades et de yaourts (0,42M saccharose) contenant diverses concentrations d’acide citrique (0,027 ; 0,038 ; 0,056 ; 0,081 ; 0,12 et 0,17M) par ordre de préférence en 3 catégories : le moins apprécié, le plus apprécié et neutre. Après 8 jours d’exposition à l’orangeade très sucrée (0,42M saccharose), la préférence des enfants pour celle-ci augmentait significativement (p<0,05) la même tendance étant observée pour le yaourt très sucré (p=0,09) tandis que l’exposition à l’orangeade acide ne modifiait pas leur préférence pour ce produit. Quant aux adultes, ils ne changeaient pas leurs préférences initiales suite à l’exposition répétée de chacun des goûts.Les enfants peuvent donc s’habituer au goût sucré beaucoup plus facilement que les adultes, une exposition au sucre, courte mais répétée, étant suffisante pour les attirer vers les produits les plus sucrés. Liem-Djin Gie, de Graaf-Cees. Sweet and sour preferences in young children and adults: role of repeated exposure. Physiology & Behavior 2004, 83, 3:421-9. N° 27002 3 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 PRISE ALIMENTAIRE Enfants et consommation alimentaire : l’excès vient des rations qu’on leur sert. Boissons caloriques : le type de macronutriment influence peu la compensation énergétique Cette étude menée chez les enfants dans des conditions proches de « la vraie vie », démontre parfaitement le rôle fondamental joué par la quantité d’aliments servis au cours des repas dans les apports énergétiques. En effet, la prise alimentaire quotidienne totale de 16 enfants de 4 à 6 ans a été évaluée pendant 5 à 7 jours consécutifs pendant lesquels chaque enfant consommait son régime alimentaire habituel à l’école pour le déjeuner et 2 collations, et à la maison pour le petit-déjeuner, le dîner et collation d’après-dîner. Les enfants pouvaient manger ce qu’ils désiraient, la nourriture étant pesée avant et après consommation. Toute nourriture consommée en dehors des repas était calculée en nombre de portions servies. L’apport énergétique moyen quotidien était de 1337±283kcal avec 62±10% de glucides, 27±8% de lipides et 14±4% de protéines, les collations étant consommées de façon irrégulière et essentiellement pendant la semaine. Selon l’analyse des corrélations, la quantité de nourriture servie au cours d’un repas est le déterminant essentiel de la quantité d’aliments consommée pendant ce repas (r=0,77, p<0,0001), avec une forte corrélation positive quasiment à chaque repas, la composition nutritionnelle du repas et la quantité consommée auparavant ayant peu d’effet. En revanche, la quantité de nourriture servie au repas précédent est corrélée négativement à celle du repas suivant, de même pour la quantité consommée. Comme les adultes, les enfants ne semblent donc pas bien réguler leurs apports énergétiques, que ce soit au cours d’un repas ou sur 24 h. Si les femmes compensent peu l’énergie fournie par les boissons caloriques, ce qui les conduit à augmenter l’apport énergétique total de leur repas, le type de macronutriment contenu dans ces boissons a peu d’influence. C’est ce que montre cette étude réalisée auprès de 44 femmes normopondérales, en surpoids ou obèses qui ont consommé au laboratoire un déjeuner type chaque semaine, assorti de 360 ml de boisson test, pendant 6 semaines. Les 5 boissons test étaient soit non-caloriques (eau, cola édulcoré, 0 kcal) soit caloriques (cola sucré, jus d’orange et lait à 1% de matières grasses, à 156 kcal/360ml). Les apports énergétique et nutritionnel de chaque repas étaient mesurés après consommation ad libitum et l’appétit était évalué par une échelle analogue visuelle. Après analyse selon un modèle linéaire avec mesures répétées, le type de boisson (calorique ou non) influençait très significativement l’apport énergétique du repas (p<0,0001). Par rapport aux boissons non-caloriques, les boissons caloriques augmentaient l’apport énergétique de 104±16kcal, sans différence significative entre les 3 boissons caloriques bien que leur contenu en macronutriments soit différent. En revanche, quelle que soit la boisson consommée, la satiété après le repas était la même bien que l’apport énergétique du repas ait été différent selon les boissons.Les boissons riches en calories, qu’elles soient d’origine glucidique ou lipidique, augmentent donc de façon significative la quantité d’énergie du repas sans pour autant influencer la satiété, ce qui peut contribuer à des apports énergétiques excessifs. G. Mrdjenovic, D.A. Levitsky. Children eat what they are served: the imprecise regulation of energy intake. Appetite 2005, 44:273-282. N° 27003 D.M. Della Valle, L.S. Roe, B.J. Rolls. Does the consumption of caloric and non-caloric beverages with a meal affect energy intake? Appetite 2005, 44:187-193. N° 27004 4 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 METABOLLISME Les variations de réponses insuliniques, dépendantes des sucres mais aussi négativement liées à la satiété Éviter le lait pour se protéger du syndrome métabolique ? Pour déterminer les caractéristiques des aliments qui influençent la relation entre index glycémique (IG) et index insulinémique (II) et pour savoir si la formule prédictive de l’II établie par Wolever et al. à partir de l’IG pouvait être modifiée pour mieux s’adapter à une large variété d’aliments, les différences entre « II observé » et « II estimé » selon cette formule ont été calculées à partir des données de Holt et al. concernant 32 aliments courants. Après analyse statistique des corrélations en régression linéaire, il apparaît que 18 des 32 aliments étudiés présentent des différences moyennes en insuline largement supérieures à 0 (p<0,001). De plus, elles sont corrélées négativement aux index de satiété (r=-0,59, p<0,01) mais fortement positivement au contenu en sucres totaux (r=+0,64, p<0,001), une association indépendante du contenu en lipides et des index de satiété. Cependant, on ne sait pas quel est le type de sucres particulièrement responsable de ces variations d’insuline. Enfin, les index de satiété sont eux-mêmes négativement corrélés au contenu en lipides (r=-0,52, p<0,01), ce qui indique que les associations des différences insuliniques avec les index de satiété et le contenu en lipides sont combinées. Il peut donc être intéressant d’utiliser la formule de Wolever pour étudier l’effet des constituants et des propriétés sensorielles des aliments sur la faim et les apports énergétiques. Les données de l’étude « British women’s heart and health » ont été utilisées pour rechercher une corrélation entre consommation de lait, résistance à l’insuline et syndrome métabolique. La consommation de lait était enregistrée par un questionnaire de fréquence alimentaire tandis que la résistance à l’insuline était estimée selon les scores du modèle homéostatique HOMA. Parmi les 4024 femmes de 60 à 79 ans ayant un questionnaire évaluable, 111 (2,8%) ont déclaré ne jamais boire de lait. Comparativement, celles-ci ont un score moyen d’HOMA, un taux de triglycérides et un indice de masse corporelle (IMC) inférieurs à celles qui boivent du lait tandis que leur taux de HDL est au contraire plus élevé. De plus, elles semblent moins sujettes au diabète de type 2 ou au syndrome métabolique. L’analyse des variables par régression multiple montre un odds ratio ajusté selon l’âge de 0,55 (0,33 ; 0,94) pour le syndrome métabolique entre non-consommateurs et consommateurs de lait, une valeur non modifiée par l’ajustement pour les autres covariables, telles que niveau socio-économique, facteurs diététiques ou comportementaux. Le mode de vie ne semble pas jouer, ces femmes n’ayant pas un comportement plus sain que les autres, ni même le contenu en lipides du lait, aucune différence n’ayant été trouvée entre les femmes buvant du lait écrémé ou demi-écrémé.Les personnes ne buvant pas de lait pourraient donc être protégées contre le syndrome métabolique mais les raisons de cette protection restent encore à déterminer. D.L. Trout, J. Hallfrisch, K.M. Behall. Atypically high insulin responses to some foods relate to sugars and satiety. International Journal of Food Sciences & Nutrition 2004, 55:577-588. N° 27005 D.A. Lawlor , S. Ebrahim, N. Timpson, G. Davey Smith. Avoiding milk is associated with a reduced risk of insulin resistance and the metabolic syndrome:findings from the British Women’s Heart and Health Study. Diabet Med 2005, 22, 6:808-11. N° 27006 5 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 ACTIVITÉ PHYSIQUE Le régime hyperglucidique l’endurance : une méta-analyse. améliorer Le transport intestinal des glucides pourrait être un facteur limitant leur vitesse d’oxydation exogène. La comparaison entre régimes hyperglucidiques et hyperlipidiques en termes d’effet sur les performances dans les exercices d’endurance a été réalisée dans une méta-analyse en traduisant les résultats de 20 études en taille d’effet individuelle. Ainsi, la taille d’effet moyenne corrigée, calculée pour les études évaluant le temps d’exercice jusqu’à épuisement était de 0,60min indiquant un effet favorable modéré des régimes hyperglucidiques sur la prolongation de la performance d’endurance par rapport aux régimes hyperlipidiques. Cependant, le niveau d’entraînement était significativement corrélé à la taille d’effet (r=0,576,p<0,01). C’est pourquoi, lorsque le calcul était effectué chez les sujets non-entraînés uniquement, l’effet des régimes hyperglucidiques devenait très significatif, la taille d’effet moyenne étant substantiellement diminuée (–2,84 ± 1,37) par rapport à celle calculée chez les sujets entraînés (–0,05±0,92).Chez les personnes non-entraînées, la performance d’endurance serait donc bien améliorée par un régime hyperglucidique comparativement à un régime hyperlipidique, ce qui n’est pas observé chez les sportifs. Des études plus poussées et de bonne qualité sont donc nécessaires pour préciser ces résultats, en particulier chez les sportifs entraînés. L’ingestion combinée de grandes quantités d’un mélange glucose/fructose pendant un exercice d’endurance induisent des vitesses d’oxydation exogène de glucides 50% plus élevées que celles obtenues avec l’ingestion de glucose seul. C’est ce qu’a montré une étude randomisée croisée réalisée chez 8 coureurs cyclistes avec une VO2 max de 68 ±1ml/kg/min qui ont M. Erlenbusch et al. Effect of high-fat or high-carbohydrate diets on endurance exercice:a meta-analysis. International J. of Sport Nutrition & Exercice Metabolism 2005,15:1-14. N° 27007 L.P. Roy, G. Jentjens, E. Asker, Jeukendrup. High rates of exogenous carbohydrate oxidation from a mixture of glucose and fructose ingested during prolonged cycling exercice. British Journal of Nutrition 2005, 93:485-92. N° 27008 6 pour effectué en 3 occurrences 150 minutes de pédalage à 50 % de leur puissance maximum et ont consommé avant l’effort puis toutes les 15 minutes pendant l’effort, respectivement 600 ml et 150 ml d’une boisson contenant soit un mélange glucose/fructose, soit une solution de glucose, soit de l’eau. Ainsi, dans le groupe glucose la vitesse moyenne d’administration en glucides était de 1,2g/min tandis que dans le groupe glucose/ fructose, elle était de 2,4g/min dans l’idée de saturer tous les transporteurs intestinaux des glucides simples pour conduire à des vitesses optimales d’oxydation exogène. En effet, les vitesses maximales d’oxydation exogène des glucides observées étaient significativement supérieures chez les cyclistes qui avaient consommé le mélange par rapport à ceux qui avaient pris du glucose seul (1,75±0,11g/min vs 1,06±0,05g/min, p<0,01). De plus, les vitesses d’oxydation enregistrées pendant les 90 dernières minutes d’entraînement étaient en moyenne de 1,49±0,08 vs 0,99±0,06g/min respectivement dans les groupes glucose/fructose et glucose seul. Ces résultats suggèrent donc que l’absorption intestinale des glucides peut être un facteur limitant de leur vitesse d’oxydation exogène. LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 L’apport de glucides pendant l’effort améliore la performance physique et atténue la fatigue physique et mentale chez les personnes pratiquant des sports collectifs Des apports glucidiques réguliers peuvent-ils atténuer les baisses de régimes des fonctions physiques et cérébrales observées au cours d’un exercice intensif ? C’est ce qu’a cherché à savoir cette étude réalisée chez 20 jeunes sportifs qui ont suivi 3 périodes d’entraînement avant de procéder à 2 séries de 4 quarts d’heure d’exercices physiques d’intensité variable : marche, course, sprint et série de 40 sauts, pendant lesquels ils recevaient soit une solution de glucides à 6%, soit un placebo, à raison de 5ml/kg avant l’exercice et 3ml/kg après, 3ml/kg après le 1er et le 3e quart d’heure pendant la pause et 8ml/kg à la mi-temps. A chaque pause, les sujets devaient réaliser une batterie de tests physiques (sprints de 20 m, maximum de sauts en 60 secondes) et cognitifs (évaluation de l’humeur, fonction cognitive etc…). Les principaux résultats de cette étude ont montré que par rapport au placebo, les glucides améliorent la performance sur des tâches physiques telles que le saut et le sprint et sur les activités motrices qui nécessitent rapidité et agilité. Ils augmentent aussi le mental même dans les phases tardives de l’exercice tandis qu’ils diminuent la sensation de force dans les muscles.La consommation de boissons enrichies en glucides pourrait donc être bénéfique pour les sportifs, notamment ceux qui pratiquent des sports d’équipe comportant plusieurs phases d’exercice de forte intensité, en leur permettant de maintenir leur moral pendant toute la durée des matchs et en atténuant leur fatigue physique. J. Winnick et al. Carbohydrate feedings during team sport exercice preserve physical and CNS function. Medicine & Science in Sports & Exercice 2005, 37:306-315. N° 27009 7 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 GLUCIDES ET SANTÉ RÉGULATION PONDÉRALE Régime hypocalorique hyperglucidique : solution pour une meilleure observance la L’introduction d’aliments riches en sucre dans un régime hypocalorique permet d’augmenter sa qualité gustative tout en conservant son efficacité. Dans cette étude,76 chauffeurs de taxis britanniques en surpoids ont consigné pendant 7 jours composition et quantité d’aliments consommés quotidiennement afin de déterminer leurs apports alimentaires hebdomadaires habituels. Puis, ils ont eu pour instruction de suivre pendant 12 semaines un régime pauvre en lipides et riches en glucides individualisé produisant une restriction calorique de 600-700kcal/jour, aboutissant à une perte de poids de 7-8kg sur 3 mois. De plus, ils devaient manger au minimum 5 fois par jour et consommer des collations sucrées. L’évaluation de l’observance par la consignation des apports alimentaires sur 4 jours et les mesures anthropométriques (poids, tour de taille…) étaient effectuées toutes les 3 semaines. Chaque sujet était son propre contrôle pour éviter le biais habituel de la sous-déclaration. Après l’intervention, les sujets avaient perdu 5,2% de leur poids soit une perte moyenne significative de 5,5kg (p<0,05), 11,2% de graisses et 3% de tour de taille, pour une diminution déclarée des apports énergétiques de 770kcal/jour. La perte de poids était corrélée positivement à la baisse d’apport énergétique (r=0,519, p<0,001) et lipidique (r=0,596, p<0,001) ainsi qu’à l’augmentation de l’apport glucidique (r=0,352, p<0,004). Leur qualité de vie était meilleure (p<0,001) et ils étaient plus enclins à consommer des produits sucrés. Les apports sucrés pourraient donc résoudre les problèmes d’observance avec les régimes hypocaloriques. S. Drummond, K. Dixon, J. Griffin, A. De-Looy. Weight loss on an energy-restricted, low-fat, sugar-containing diet in overweight sedentary men. International Journal of Food Sciences and Nutrition 2004, 55, 4:279-90. N° 27010 8 Produits denses en énergie : leur rôle dans l’obésité de l’adolescente n’est pas encore démontré. Afin de déterminer si les produits denses en énergie souvent consommés sous forme d’encas chez les adolescentes, pouvaient jouer sur leur poids, une étude rétrospective a été réalisée à partir des données d’une étude longitudinale ayant suivi la croissance et le développement de 196 filles âgées de 8 à 12 ans pendant 10 ans. Les données annuelles de consommations de chips, soda, bonbons, gâteaux et glaces, ont notamment été examinées par rapport au % de masse graisse (MG), à l’indice de masse corporelle (IMC) et aux apports alimentaires. Aucune corrélation n’a été établie entre la quantité totale de ces produits très appréciés des adolescents et leur IMC ou leur % de MG pendant toute la période d’adolescence. Cependant, une relation significative a été trouvée entre consommation de sodas et IMC mais pas avec le % de MG. De plus, la consommation de tous ces produits sucrés était significativement corrélée avec le temps passé devant la télévision. Cette étude conclue donc que ces produits denses en énergie ne semblent pas responsables des modifications pondérales ou de masse grasse pendant la période de l’adolescence chez les filles. Une limite cependant à cette étude est qu’elle n’a pu déterminer si ces produits avaient été consommés au sein d’un repas ou sous forme d’encas. S.M. Philips, L.G. Bandini, E.N. Naumova, H.Cyr, S.Colclough, W.H. Dietz, A. Must. Energy-dense snack food intake in adolescence: longitudinal relationship to weight and fatness. Obesity Research 2004, 12, 3:461-472. N° 27011 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 Augmentation de l’obésité : la restauration rapide n’est pas coupable… Facteurs d’obésité chez l’enfant : le manque d’activité physique oui, mais aussi trop de temps passé devant la télévision La recrudescence de la restauration rapide et à emporter serait-elle responsable de l’augmentation de l’obésité en milieu rural ? Non, si l’on en croit une enquête australienne réalisée auprès de 1454 habitants d’un grand centre régional et de plusieurs villes rurales de tailles diverses. Dans cette région, le taux d’obésité était supérieur à la moyenne nationale allant de 25,5% en centre urbain à 30,8% dans les petites villes rurales. L’analyse comparative du mode de vie entre milieu rural et urbain montrait peu de différence si ce n’est que les habitants des grandes villes rurales fumaient plus, tandis que ceux des petites villes consommaient moins de repas à emporter (p<0,018). Malgré cela, le taux d’obésité chez les ruraux était supérieur à la moyenne nationale. De plus, aucune corrélation n’a été observée entre obésité mesurée par l’index de masse corporelle ou le tour de taille et le nombre de restaurants ou de points de restauration à emporter, bien que ceux qui ne consommaient jamais de produits de restauration rapide aient un tour de taille inférieur aux autres. Le seul facteur de risque majeur identifiable dans cette cohorte était l’absence d’activité physique, une activité de loisirs de plus de 2 heures et demie par semaine étant associée avec 0,75 (0,58-0,97) fois moins de risque d’obésité.Mais qu’en est-il des apports caloriques quotidiens de ces personnes, autre facteur majeur de déséquilibre de la balance énergétique, l’étude ne le dit pas… Une étude menée sur 3 ans qui mesurait activité physique, temps de télévision et apports caloriques présente des conclusions légèrement différentes pour les enfants de 3 à 7 ans ans. Selon cette étude, le temps de télévision et l’activité physique prédisent l’évolution de l’index de masse corporelle (IMC) sur 3 ans mais pas le comportement sédentaire et la nature des corrélations change pendant ce temps, le temps de TV et d’activité physique devenant plus important lorsque les enfants grandissent. Quatre jours par an, l’activité physique de chaque enfant était mesurée par un enregistreur des battements du cœur disposé sur l’enfant, le temps de télévision était noté à son domicile par un observateur selon une échelle en 5 points et les apports caloriques et nutritionnels quotidiens évalués par la consignation de tout ce qu’il mangeait. Les taux d’enfants à risque de surpoids et réellement en surpoids sont passés respectivement de 10% à 15% et de 6 à 10% entre le début et la fin de l’étude. L’activité physique était positivement associée à l’IMC la 1ère D. Simmons, A. McKenzie, S. Eaton, N. Cox, M.A. Khan, J. Shaw, P. Zimmet. Choice and availability of tackeaway and restaurant food is not related to the prevalence of adult obesity in rural communities in Australia. International Journal of Obesity 2005, 29:703-710. N° 27012 R. Jago, T. Baranowski, J.C. Aranowski, D. Thompson, Ka. Greaves. BMI from 3-6y of age is predicted by TV viewing and physical activity, no diet. International Journal of Obesity 2005, 29:557-564. année puis négativement les 2e et 3e années, le temps de télévision devenant positivement associé pendant la 3e année. Enfin, l’IMC à l’inclusion était le facteur prédictif le plus fort de l’IMC 3 ans après.Cette étude suggère donc, comme la précédente, d’augmenter l’activité physique mais en revanche de réduire le temps de télévision chez les enfants de 6-7 ans pour aider à prévenir le développement de l’obésité pendant l’enfance. N° 27013 9 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 Prévalence de l’obésité en Europe et Amérique du Nord : les résultats de l’enquête HBSC Pour éviter de grossir, les adolescents doivent maintenir une activité physique régulière et suffisante. Cette étude, basée sur les données de l’enquête sur les comportements de santé chez les enfants scolarisés (HBSC) réalisée en 2001-2002 sous l’égide du bureau européen de l’OMS, a comparé la prévalence du surpoids et de l’obésité à l’adolescence dans 34 pays et a recherché les associations entre surpoids, habitudes alimentaires et profils d’activité physique. Les données comme les temps d’activité physique et de télévision, les habitudes alimentaires, la taille et le poids, ont été collectées par des questionnaires distribués dans les classes et complétés par les enfants. Les données de 137 593 jeunes de 10 à 16 ans ont été considérées pour l’étude. La prévalence du surpoids et de l’obésité était très variable selon les pays ([5.1-25,4%] et [0,4-7,9%] respectivement), mais particulièrement élevée en Amérique du Nord, en Grande-Bretagne et en Europe du sud (Espagne, Italie et Grèce). Dans la plupart des pays, l’activité physique faible et le temps de télévision étaient associés à une tendance au surpoids après correction pour les facteurs diététiques prédictifs connus. En revanche, le surpoids n’était pas lié à la consommation de fruits, légumes et boissons sucrées et une relation négative entre consommation de sucreries et indice de masse corporelle a même été trouvée. Cependant, les apports caloriques et macronutritionnels quotidiens n’ayant pas été mesurés, il est difficile d’expliquer ces corrélations. Télévision et faible activité physique seraient donc deux facteurs majeurs d’obésité chez les jeunes tout en sachant que cette étude est basée sur des données auto-déclarées. La phase 2 de l’étude longitudinale Fleurbaix-Laventie Ville santé, apporte un éclairage nouveau sur les relations entre activité physique et modification de l’adiposité chez les adolescents. Cette étude avait pour but de définir sur une cohorte de 436 filles et garçons adolescents non-obèses suivis pendant 2 ans, les relations entre activité physique et temps passé devant la télévision ou les jeux vidéos par différents marqueurs d’adiposité (pourcentage de graisse, plis bi- et tricipitaux, supra-iliaque et sous-scapulaire, tour de taille). A l’inclusion et pendant le suivi, le temps de télévision et de jeux vidéos n’a pas été associé avec les marqueurs d’adiposité dans les 2 sexes. Pendant le suivi, une diminution significative de l’activité physique avec l’âge a été notée pour les deux sexes tandis que le temps passé devant la télévision n’était pas corrélé. Étonnamment, chez les filles seulement, pratiquer très régulièrement une activité physique modérée à l’inclusion prédisait l’augmentation d’adiposité la plus élevée pendant le suivi. De plus, tous les marqueurs d’adiposité étaient plus élevés chez les filles qui avaient diminué leur temps passé à une activité physique pendant le suivi, une tendance similaire étant observée chez les garçons qui avaient diminué le temps passé à une activité intensive. Chez les adolescents, ce serait donc la diminution d’activité physique et non pas l’inactivité en elle-même qui augmenterait l’adiposité avec le temps. I. Janssen, P.T. Katmaryzk, W.F. Boyce, C. Vereecken, C. Mulvihill, C. Roberts, C. Currie, W. Pickett and the Health Behaviour in School-Aged Children Obesity Working Group. The International Association for the Study of Obesity. Obesity Reviews 2005, 6:123-132. N° 27014 A. Kettaneh, J.M. Oppert, B. Heude, Vet al International Changes in physical activity explain paradoxical relationship between baseline physical activity and aidposity changes in adolescent girls:the FLVS II study. Journal of Obesity 2005, 29:586-93. N° 27015 10 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 DIABÈTE L’activité physique augmente la sensibilité à l’insuline chez les femmes diabétiques de type 1. Baisse des performances intellectuelles chez les diabétiques de type 1 Pour rechercher si l’activité physique de loisirs peut avoir une influence sur le contrôle de la glycémie chez les diabétiques de type 1, une étude transversale a été menée auprès de patients diabétiques participant à l’étude finlandaise sur la néphropathie diabétique. Pour les 1030 patients qui avaient rempli un questionnaire concernant leur activité physique pendant 1 an, le taux estimé de disponibilité du glucose (eGD) a été calculé et l’HbA1c, le peptide-C et le taux d’excrétion urinaire d’albumine sur 24h ont été déterminés. L’activité physique a été rapportée en unités d’équivalents métaboliques (MET : rapport du taux de métabolisme pendant l’activité sur le taux au repos, avec 1 MET correspondant à une dépense d’énergie d’1kcal/kg/h). Les résultats indiquent que les diabétiques sédentaires sont plus souvent des hommes qui ont plus fréquemment une néphropathie diabétique que ceux qui pratiquent une activité physique. De plus ils ont une HbA1c plus élevée que les patients modérément actifs (8,6±1,3% vs 8,3±1,4%, p<0,009). Cependant cette association inverse entre activité physique et HbA1c n’a été trouvée significative que chez les femmes (r=-0,12, p=0,007). De plus, les patients sédentaires ont un taux d’eGD plus bas que les patients actifs [5.5 (4,0-8,2) vs 6,7 (4,6-8,6). Chez les femmes diabétiques de type 1, une faible activité physique induirait donc un plus mauvais contrôle de la glycémie qu’une activité intensive qui augmente la sensibilité à l’insuline chez les femmes actives. Il reste cependant à déterminer la cause de ce phénomène. Cet article fait la revue de 33 études concernant la performance cognitive chez les patients atteints de diabète de type 1 afin de déterminer la nature et l’amplitude des insuffisances que peut provoquer au niveau cognitif cette maladie, en particulier du fait des hypoglycémies répétées. Cette méta-analyse suggère qu’il existe une relation entre la fonction cognitive et le diabète de type 1. Il existe en effet une différence modeste mais hautement significative en termes de performance cognitive entre sujets diabétiques de type 1 et non-diabétiques. Cette dégradation de la performance cognitive est notamment caractérisée par un ralentissement de la vitesse mentale et une flexibilité mentale diminuée. En particulier, les diabétiques de type 1 on plus de mal à adapter une connaissance acquise à une nouvelle situation. Une analyse réalisée sur un groupe d’études présentant des patients de niveau d’éducation homogène a démontré que les intelligences cristallisée et fluide présentaient une taille d’effet significative (d=-0,4, p<0,001 et d=-0,9, p<0,01 respectivement) indiquant une détérioration des capacités intellectuelles générales qui n’est pas due à des différences de niveau d’éducation. Concernant les épisodes hypoglycémiques sévères et le mauvais contrôle métabolique, ils ne semblent pas être associés à une baisse de la performance cognitive, contrairement à la présence de complications microvasculaires.Bien que ces effets du diabète sur les performances intellectuelles soient modérés, ils peuvent cependant être invalidants dans la vie de tous les jours en diminuant la vitesse réflexion et la capacité d’apprentissage. J. Waden, H. Tikkanen, C. Forsblom, J. Fagerudd, K. Pettersson-Fernholm, T. Lakka, M. Riska, P.H. Groop, on Behalf of the FinnDiane Study Group. Leisure time physical activity is associated with poor glycemic control in type 1 diabetic women. Diabetes Care 2005, 28, 4:777-82. N° 27016 A .MA Brands, G.J. Biessels, E. H.F. de Haan, J. Kappelle. R.P.C. Kessels.The effects of type 1 diabetes on cognitive performance. A meta-analysis. Diabetes Care 2005, 28, 3:726-735. N° 27017 11 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 CARIES Des oligosaccharides au fer ou au sulfate pour se protéger de la carie dentaire Le dentifrice au fluor : efficace pour protéger des caries les surfaces lisses mais pas les fissures Cette étude analyse les effets inhibiteurs d'oligosaccharides modifiés sur l'activité glucosyltransférase de la dextran-saccharase et de la mutans-saccharase pour réduire la formation de glucanes et la croissance des pathogènes oraux tels que les streptocoques s. mutans et s. sobrinus. Les oligosaccharides (OS) ont été obtenus par fermentation de cultures mélangées de Lipomyces starkeyi et de L. mesenteroides, puis ils ont été modifiés par addition de fer (fe-OS) ou de sulfate (sulfate-OS). Les activités des 2 glucosyltransférases ont été testées in vitro avec ou sans addition d'OS modifié. In vitro, par rapport au contrôle, les fe-OS et sulfate-OS inhibent l'activité de la mutansaccharase de s. sobrinus respectivement de 40,5% et 17.3% et l'activité de la dextran-saccharase issue de L. mesenteroides de 72% et 19,2%. Ils inhibent aussi la formation de biomasse adhérente insoluble (glucanes) par s. mutans et s.sobrinus en présence de saccharose. Enfin, ils inhibent la croissance de s. mutans et s. sobrinus et de plusieurs autres streptocoques, et ils ralentissent les productions acides de ces pathogènes, le pH diminuant plus lentement en présence d'OS modifiés, le fe-OS étant le plus efficace (concentration cellulaire de s. sobrinus pendant 24h d'incubation : 0,4x108 cellules/ml avec fe-OS vs 3,8x108 cellules/ml avec le contrôle et 3 x108 cellules/ml avec sulfate-OS).Les OS modifiés peuvent donc être utilisés comme ingrédients actifs dans les produits de soins oraux, notamment pour la protection des caries dentaires. Les auteurs de cette étude sont partis du principe que les modèles d'étude de déminéralisation dentaire in situ utilisant des surfaces planes peuvent, du fait de leur accessibilité facile, sous-estimer la cariogénicité d'un aliment testé et surestimer l'effet du dentifrice. Pour vérifier leur hypothèse, ils ont comparé sur deux surfaces, l'une lisse, l'autre striée, d'une part le potentiel de déminéralisation soit d'une solution de saccharose, soit de bananes, et d'autre part l'efficacité d'un dentrifice, fluoré ou non, pour prévenir la déminéralisation. Pendant 2 périodes d'1 semaine, 4 sujets ont ainsi porté un appareil supportant 2 morceaux de dentine l'un lisse, l'autre strié. L'appareil a été exposé 8 fois par jour pendant 1 minute soit à une solution de saccharose 10%, soit à des tranches de bananes. De plus, 2 fois par jour, une partie de l'appareil était plongée dans un dentifrice normal, l'autre dans un dentifrice fluoré. L'analyse de la dentine par microradiographie n'a pas montré de différence de déminéralisation entre la solution de saccharose et les bananes. En revanche, la présence de fluor dans le dentrifice protège uniquement la surface lisse de la déminéralisation. Concernant la surface striée, elle n'est pas protégée efficacement par le dentifrice au fluor, le fond de la rainure étant encore plus déminéralisé dans ces conditions que lorsque le dentifrice n'est pas fluoré. En présence de fluor, la susceptibilité des fissures aux caries semble donc être déplacée du haut vers le fond de la fissure. S.E. Seong, K. Doman, F. Robyt-John, F. Day-Donal, W. Kim-do, J. Park-Hyun, J. Park-hyen. Modified oligosaccharides as potential dental plaque control materials. Biotechnology Progress 2004, 20, 5:1550-4. N° 27018 E. Zaura, C. Van Loveren, J.M. Ten Cate. Efficacy of fluoride toothpaste in preventing demineralization of smooth dentin surfaces and narrow grooves in situ under frequent exposures to sucrose or bananas. Caries Res 2005, 39:116-122. N° 27019 12 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 DIVERS Pas trop de glucides dans l'alimentation pour retarder la cataracte. L'élévation du glucose plasmatique à jeun : un facteur de risque de cancer de l'estomac chez les personnes infectées par H. pylori. Afin de mieux comprendre l'influence de l'alimentation glucidique sur les stades précoces de développement de la cataracte, les associations entre les apports glucidiques à long-terme, l'index glycémique de l'alimentation et la probabilité d'opacité précoce du cristallin ont été étudiées. Les 417 participantes de cette étude, qui faisaient partie de la cohorte de la « Nurses' Health Study » (NHS), ont été suivies pendant 2 ans. Les apports nutritionnels et l'index glycémique global (IG) ont été calculés sur les 14 années précédentes grâce aux données combinées de 5 questionnaires semi-quantitatifs de fréquence alimentaire de la NHS.Le degré d'opacité du cristallin a été évalué par le « Lens Opacities Classification System III » (LOCIII), un LOCIII≥1,0 indiquant une opacité corticale, un LOCIII > 2,5 une opacité nucléaire. L'analyse multivariée après ajustement pour les covariables (âge ; IMC, alcool, tabagisme, exposition au soleil), a montré que chez les femmes ayant des apports glucidiques élevés (≥ 200g/j), la probabilité d'opacité corticale était 2,46 (IC95 % : 1,30 ; 4,64 p = 0,005) fois supérieure à celle des femmes ayant un faible apport glucidique (< 185g/j). En revanche, l'alimentation glucidique n'est pas corrélée avec la probabilité d'opacité nucléaire. Quant à l'index glycémique, il n'est pas associé à l'opacité corticale ou nucléaire.Chez les femmes d'âge mûr, la quantité de glucides, plus que leur qualité en termes d'index glycémique, serait donc associée à une opacité précoce du cristallin, corticale et non pas nucléaire. L'élévation même modérée du taux de glucose plasmatique à jeun (GPJ) serait un facteur de risque significatif de cancer de l'estomac chez les hommes et les femmes présentant une infection par Helicobacter pylori. C'est ce que suggèrent les résultats d'une étude prospective japonaise réalisée sur une cohorte de 2466 sujets répartis en 3 groupes selon leur taux de GPJ (faible: < 5,3 mmol/l ; modéré : 5,3 à 5,8 mmol/l ; élevé : > 5,8 mmol/l) et suivis pendant 9 ans. Sur les 66 cas de cancer révélés pendant l'étude, une association positive entre les taux de glucose plasmatique à jeun et la survenue de cancer de l'estomac a été montrée, avec une incidence ajustée pour l'âge plus élevée dans le groupe GPJ élevé comparé au groupe GPJ faible, respectivement chez les hommes et les femmes (7 ‰ personnes-année vs 2,2 ‰ et 2,5 ‰ vs 0,8 ‰, p < 0,05). L'analyse multivariée après ajustement pour les autres covariables (âge, sexe, tabagisme, infection par H. pylori, facteurs diététiques) a indiqué un risque de cancer significativement plus élevé dans les groupes GPJ modéré [Risque relatif RR = 2,3 (IC 95 % : 1,1-5,0)] et élevé [RR = 3,1 (IC 95 % : 1,5-6,4] comparativement au groupe GPJ faible. Cependant, cette différence significative n'a été retrouvée que chez les individus infectés par H. pylori. Une interaction entre l'hyperglycémie et l'infection à H. pylori pourrait donc contribuer au développement d'un cancer de l'estomac. Cependant, compte tenu du faible nombre de cas de cancer survenus pendant l'étude, des études ultérieures sont nécessaires pour confirmer ces résultats. C.H. Chiu, M.S. Morris, G. Rogers l, PF Jacques, LT JR Chylack, W Tung, SE Hankinson, WC Willett, A Taylor. Carbohydrate intake and glycemic index in relation to the odds of early cortical and nuclear lens opacities. Am J Clin Nutr 2005, 81:1411-6. Hajime Yamagata, Yutara Kryohara, Shotaro Nakamura, Michiaki Kubo, Yumihiro Tanizaki, Tarayudi Matsumoto, Kenchi Tanaka, Isao Kato, Tomor Shirota, Mitsuo Iida. Impact of fasting plasma glucose levels on gastric cancer incidence in a general japanese population. Diabetes Care 2005, 28:789-94. N° 27021 N° 27020 13 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 LES RÉFÉRENCES PHYSIOLOGIE GOÛT ET PRÉFÉRENCES N° 27022 Genetic and environnemental determinants of bitter perception and sweet preferences. A. Mennella-Julie, P.M. Yeanina, R. Reed-Dannielle. Pediatrics 2005, 115, 2:216-22. N° 27023 Perception of temporal order and the identification of components in taste mixtures. K. Marshall, D.G. Laing, L. Jinks-Antony, J. Effendy, I. Hutchinson. Physiology & Behavior 2005, 83, 5:673-81. PRISE ALIMENTAIRE N° 27024 Appetite: measurement and manipulation misgivings. R.D. Mattes, J. Hollis, D. Hayes, A.J. Stunkard. JADA 2005, 1, 105, 5:S87-S97. N° 27025 Ghrelin response to carbohydrate-enriched breakfast is related to insulin. W.A.M. Blom, A. Stafleu, C. de Graaf, F.J. Kok, G. Schaafsma, H.F.J. Hendriks. Am J Clin Nutr 2005, 81:367-75. MÉTABOLISME ET SENSIBILITÉ À L’ INSULINE N° 27026 Rôle of diet in blood glucose response and related health outcomes: summary of a meeting. R.D. Lineback. Nutrition Review 2005, 63, 4:126-131. N° 27027 Effects of an ad libitum low-glycemic load diet on cardiovascular disease risk factors in obese young adults. C.B. Ebbeling & al. Am J Clin Nutr 2005, 81:976-982. 14 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 N° 27028 More favorable dietary patterns are associated with lower glycemic: load in older adults. S.M. Davis, C.K. Miller, D.C. Mitchell. JADA 2004, 104:1828-35. N° 27029 Influence of glycemic load on HDL cholesterol in youth. A. Slyper, J. Jurva, J. Pleuss, R. Hoffmann, D. Gutterman. Am J Clin Nutr 2005, 81:376-9. N° 27030 Dietary fructose: implications for dysregulation of energy homeostasis and lipid/carbohydrate metabolism. P.J. Havel. Nutrition Reviews 2005, 63, 5:133-157. N° 27031 Caffeine ingestion is associated with reductions in glucose uptake independent of obesity and type 2 diabetes before and before and after exercise training. Diabetes Care 2005, 28:566-72. N° 27032 Glucose and insulin responses to porridge and gruel meals intended for infants. M. Nilsson, H. Elmstahl, I. Bjöck. Eur J Clin Nutr 2005, 59:646-50. N° 27033 The metabolic syndrome. R.H. Eckel, S.M. Grundy, P.Z. Zimmet. Lancet 2005, 365:1415-28. N° 27034 Fructose, insulin resistance and metabolic dyslipidemia. H. Basciano, L. Frederico, K. Adeli. Nutrition & Metabolism 2005, 2:5. N° 27035 A low-carbohydrate/high-fat diet improves glucoregulation in type 2 diabetes mellitus by reducing postabsorptive glycogenolysis. G. Allic & al. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism 2004, 89:6193-6197. N° 27036 Short-term administration of dark chocolate is followed by a significant increase in insulin sensitivity and a decrease in blood pressure in healthy persons. D. Grassi, C. Lippi, S. Necozione, G. Desideri, C. Ferri. Am J Clin Nutr 2005, 81:611-4. N° 27037 Deleterious effects of omitting breakfast on insulin sensitivity and fasting lipid profiles in healthy lean women. H.R. Farshchi, M.A. Taylor, I.A. Macdonald. Am J Clin Nutr 2005, 81:388-96. 15 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 GLUCIDES & SANTÉ DENSITÉ NUTRITIONNELLE N° 27038 Diet quality in young children is influenced by beverage consumption. A. T. Marshall , J. M. Eichenberger-Gilmore, B. Broffitt, J. Stumbo-Phyllis, M.S. Levy. Journal of the American College of Nutrition 2005, 24, 1:65-75. N° 27039 Adverse effect of high added sugar consumption on dietary intake in in american preschoolers. Z.S. Kranz et al. Journal of Pediatrics 2005, 146:105-111. REGULATION PONDÉRALE, SURPOIDS ET OBÉSITÉ N° 27040 Beyond energy balance: there is more to obesity than kilocalories. G.A. Bray, C.M. Champagne. JADA 2005, 105:S17-S23. N° 27041 Energetics of obesity and weight control: does diet composition matter? D.A. Schoeller, A.C. Buchholz. JADA 2005, 105:S24-S28. N° 27042 Snacking frequency in relation to energy intake and food choices in obese men and women compared to a reference population. H.B. Forslund, J.S. Torgerson, L. Sjöström, A. K. Lindroos. International Journal of Obesity 2005, 29:711-719. N° 27043 Contribution of “noncore” foods and beverages to the energy intake and weight status of australian children. A.C. Belle, P.J. Kremer, A.M. Magarey, B.A. Swinburn. European Journal of Clinical Nutrition 2005, 59:639-45. N° 27044 Consumption of carbohydrate solutions enhances energy intake without increased body weight and impaired insuliln action in rat skeletal muscles. J. Ruzin, Y.C. Lai, J. Jensen. Diabetes Metab 2005, 31:178-188. N° 27045 Beverage consumption patterns in elementary school aged children across a two-year period. J. Whatley Blum, D.J. Jacobsen, J.E. Donnelly. Journal of the American College of Nutrition 2005, 24:93-98. N° 27046 Secular trends in children’s sweetened-beverage consumption (1973 to 1994): the Bogalusa Heart Study. R. Rajeshwari et al. JADA 2005, 105:208-214. 16 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 N° 27047 Over-weight among low-income preschool children associated with the consumption of sweet drinks: Missouri, 1999-2002. J.A. Welsh et al. Pediatrics 2005, 115:223-229. N° 27048 L’effet d’un régime pauvre en hydrates de carbone sur l’appétit, la glycémie et l’insulinorésistance de patients obèses diabètique de type 2. G. Boden et al. Ann Inter Med 2005, 142:403-411. N° 27049 Comparison of energy-restricted very low-warbohydrate and low-fat diets on weight loss and body composition in overweight men and women. J.S. Volek, M.J. Sharman, A.L. Gomez, D.A. Judelson, M.R. Rubin, G. Watson, B. Sokmen, R. Silvestre, D.N. French, W.J. Kraemer. Nutrition & Metabolism 2004, 1:13. N° 27050 Ghrelin levels before and after reduction of overweight duce to a low-fat high-carbohydrate diet in obese children and adolescents. T. Reinehr et al. International Journal of Obesity 2005, 29:362-369. N° 27051 Long-term effects of low-calorie diet on the metabolic syndrome in obese nondiabetic patients. F. Muzio, L. Mondazzi, D. Sommariva, A. Branchi. Diabetes Care 2005, 28:1486-87. N° 27052 Effect of an energy-restricted, high-protein, low-fat diet relative to a conventional high-carbohydrate, low-fat diet on weight loss, body composition, nutritional status, and markers of cardiovascular health in obese women. M. Noakes, J.B. Keogh, P.R. Foster, P.M. Clifton. Am J Clin Nutr 2005, 81:1298-306. N° 27053 Effects of an ad libitum low-glycemic load diet on cardiovascular disease risk factors in obese young adults. C.B. Ebbeling, M.M. Leidig, K.B. Sinclair, L.G. Seger-Shippee, H.A. Feldman, D.S. Ludwig. Am J Clin Nutr 2005, 81:976-82. N° 27054 Urinary ketones reflect serum ketone concentration but do not relate to weight loss in overweight premenopausal women following a low-carbohydrate/high-protein diet. M.D. Coleman, S.M. Nickols-Richardson. JADA 2005, 105:608-11. N° 27055 Family environnement and pediatric overweight: what is a parent to do? L.D. Ritchie, G. Welk, D. Styne, D.E. Gerstein, P.B. Crawford. JADA 2005, 105:S70-79. 17 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 N° 27056 Associations between physical activity and fat mass in adolescents: the Stockholm weight development study. U. Ekelund, M. Neovius, Y. Linné, S. Brage, N.J. Wareham, S. Rössner. Am J Clin Nutr 2005, 81:355-60. N° 27057 Influence of changes in sedentary behavior on energy and macronutrient intake in youth. L.H. Epstein, J.N. Roemmich, R.A. Paluch, H.A. Raynor. Am J Clin Nutr 2005, 81:361-6. DIABÈTE N° 27058 Nutrient distribution for type 2 diabetes: what’s a dietetics professional to do? Journal of the American Dietetic Association 2005, 105, 4:581-2. N° 27059 Effect of high protein vs high carbohydrate intake on insulin sensitivity, body weight, hemoglobin A1c, and blood pressure in patients with type 2 diabetes mellitus. K.R. Sargrad, C. Homko, M. Mozzoli, G. Boden. JADA 2005, 105, 4:573-80. N° 27060 Effect of high levels of intense sweetener intake in insulin dependant diabetics on the ratio of dietary sugar to fat: a case-control study. M. Cullen, J. Nolan, M. Cullen, M. Moloney, J. Kearney, J. Lambe, M.J. Gibney. Eur J Clin Nutr 2004, 58:1336-41. N° 27061 Make your diabetic patients walk: long-term impact of different amounts of physical activity on type 2 diabetes. C. Di Loreto, C. Fanelli, P. Lucidi, C.G. Murdolo, A. De Cicco, N. Parlanti, A. Ranchelli, C. Fatone, C. Taglioni, F. Santeusanio, P. De Feo. Diabetes Care 2005, 28:1295-302. N° 27062 Depression and glycemic control in hispanic primary care patients with diabetes. R. Gross, M. Olfson, M.J. Gameroff, O. Carasquillo, S. Shea, A. Feder, R. Lantigua, M. Fuentes, M.M. Weissman. J Gen Intern Med 2005, 20:460-6. 18 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 CARIES N° 27063 Can schoool-based oral health education and a sugar-free chewing gum program improve oral health?Results from a two-year study in PR China. B. Peng, E. Petersen-Poul, Z. Bian, B. Tai, H. Jiang. Acta Odontologica Scandinavica 2004, 62:328-32. N° 27064 The effects of a supervised toothbrushing programme on the caries increment of primary school children, initially aged 5-6 years. R.J. Jackson et al. Caries Res 2005, 39:108-115. N° 27065 Similarity of the effects of erythritol and xylitol on some risk factors of dental caries. K.K. Mäkinen, M. Saag, K.P. Isotupa, J. Olak, R. Nommela, E. Söderling P.L. Mäkinen. Caries Res 2005, 39:207-215. CANCER N° 27066 Glycemic index, glycemic load and risk of prostate cancer. L.S. Augustin, C. Galeone, L. Sal Maso, C. Pelucchi, V. Ramazzotti, D.J. Jenkins, M. Montella, R. Talamini, E. Negri, S. Franceschi, C. La Vecchia. Int J Cancer 2004, 10, 3:446-50. 19 LES BRÈVES DU SUCRE NUTRITION N° 27 POUR TOUTE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE, VOUS POUVEZ CONTACTER LE DÉPARTEMENT MÉDICO-SCIENTIFIQUE DU CEDUS TEL. : 01 44 05 39 99 - FAX : 01 44 05 13 37 CE BULLETIN A ÉTÉ RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC LA SOCIÉTÉ I.T.I. SPECIALISÉE EN GESTION DE L’INFORMATION SANTÉ CONTACT 20 : CHRISTIAN SCHOEN - TEL : 01 41 42 20 30 : :