LES GîTES IMPORTANTS POUR LA CONSERVATION

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LES GîTES IMPORTANTS POUR LA CONSERVATION
Vespère n°2 - 2009-2011
Les gîtes importants
pour la conservation
des chiroptères de l’annexe
Directive habitats
en Languedoc-Roussillon
II
de la
Localisation, historique, effectifs
sud de la France
Vincent Rufray
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
Je dédie cet article à mon ami et compagnon de terrain, Guy Derivaz, qui nous a quitté bien trop tôt
le 21 avril 2010. Sa bonne humeur et son sens de la convivialité en faisait un homme aimé et respecté de tous.
Grâce à son engagement quotidien et à sa passion, les grottes et les chauves-souris des gorges du Gardon lui
doivent aujourd’hui leur tranquillité et leur protection pérennes.
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Vespère n°2 - 2009-2011
Introduction
Depuis sa création en association, le Groupe
Chiroptères Languedoc-Roussillon (GCLR) a grandement
progressé dans la connaissance des gîtes régionaux
abritant les espèces de chiroptères de l’annexe II de la
Directive européenne 92/43/CEE Habitat-Faune-Flore.
A ce jour, aucune synthèse n’a été faite des
connaissances acquises, or l’histoire de la chiroptérologie
régionale nous rappelle qu’à chaque génération de
chiroptérologues de nombreuses données se perdent
dans la mémoire de chacun. Ainsi quelques cavités
connues et suivies dans les années 50 et 60 n’ont été
redécouvertes que très récemment par le groupe. Malgré
une base de données importantes et informatisées
(plus de 5 000 données) et donc un risque amoindrie
de perte de connaissance, cet article a pour ambition de
synthétiser l’ensemble des connaissances acquises par
le GCLR concernant les gîtes (essentiellement hypogés)
importants pour la conservation des chiroptères.
Sommaire
Méthodes
Résultats
Département des Pyrénées-Orientales (66)
Département de l’Aude (11)
Département de l’Hérault (34)
Département du Gard (30)
Département de la Lozère (48)
Discussion
État des populations
Conclusion
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Méthodes
La zone d’étude englobe l’ensemble du LanguedocRoussillon et traite des gîtes dont les effectifs en
chauves-souris dépassent 50 individus toutes espèces
confondues. La plupart sont des sites hypogés, mais
nous évoquons les grandes colonies en bâti, notamment
celles qui concerne le Murin à oreilles échancrées et le
Grand Rhinolophe. Les gîtes du Petit Rhinolophe, du
Murin de Bechstein et de la Barbastelle d’Europe ne sont
pas traités dans cette synthèse étant donné le nombre
de gîtes très importants qui abrite la première espèce et
la dispersion des dernières dans le milieu forestier.
Les données présentées dans cet article sont issues
des comptages simultanés (Hivernage et reproduction)
réalisés depuis 2005 par les membres du GCLR. Des
données antérieures ont été également utilisées,
notamment pour mesurer l’évolution des effectifs, lorsque
les dates d’observations correspondaient aux dates
retenues pour les comptages simultanés modernes, à
savoir :
• Hivernage : données comprise entre le 15 décembre et
le 31 janvier uniquement.
• Reproduction : données entre la mi-mai et fin mai
pour le Murin de Capaccini, mi-juin à fin juin pour le
Minioptère de Schreibers et le Grand Rhinolophe, fin
juin à mi-juillet pour le Rhinolophe euryale et le Petit
Murin
La synthèse est traitée par département. Les sites
sont traitées par ordre alphabétique. Pour chaque gîte,
il est mentionné la commune, le statut de protection,
la phénologie d’utilisation par les chauves-souris (R :
reproduction, T : transit, H : hivernage), les espèces
présentes, les effectifs et parfois leurs évolutions lorsque
les données sont pertinentes. L’intérêt local, régional,
national ou international (selon la méthode de Roué,
2004) est précisé également.
Le détail de cette méthode est donnée par la Fig 1.
Pour certain gîte, la topographie est donnée lorsqu’elle
est inédite ou apporte des informations de localisations
dans un gîte complexe.
En toute fin d’article, une hiérarchisation des sites les
plus importants pour la conservation des chiroptères
en Languedoc-Roussillon, est proposé. Enfin, une
évaluation des populations régionales des chiroptères
troglophiles est fournie pour référence.
Colonie mixte Minioptère de Schreibers / Murin à oreilles échancrées, commune de Roullens, Aude. Ph. V. Rufray.
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Département des Pyrénées-Orientales (66)
Liste des gîtes
Batterie 500 (Commune de Banyuls-sur-Mer)
Ancienne carrière de Rodès (Commune de Rodès)
Fort Libéria (Commune de Villefranche-de-Conflent)
Grotte de Calmeilles (commune de Calmeilles)
Grotte du Desix (Commune de Trévillach)
Grotte de Fuilla (commune de Villefranche-de-Conflent)
Grotte du Guano (Commune de Villefranche-de-Conflent)
Grotte del Méné (Commune de Sournia)
Grotte de Montou 1 (Commune de Corbères-les-Cabanes)
Grotte de Montou 2 (Commune de Corbères-les-Cabanes)
Grotte de la Pouade (Commune de Banyuls-sur-Mer)
Grotte de Sirach (Commune de Ria-Sirach)
Mine de Canaveilles (Commune de Canaveilles)
Mine du Llech (Commune d’Estoher)
Mine de Montalba (Commune de Montalba-le-Chateau)
Mine de Rabollèdes (Commune de Ballestavy)
Souterrains du Fort de Bellegarde (Commune du Perthus)
Souterrains du Fort de Salses (Commune de Salses-le-Chateau)
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Batterie 500 (Commune de Banyuls-sur-Mer)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit utilisé de mars à mai et d’août à octobre
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Ancienne structure militaire de la 2e guerre mondiale qui abrite dans une petite salle une colonie de transit de
Minioptère de Schreibers. Découvert par Lionel Courmont (Myotis) en 2003, ce site n’a été que peu suivi. On sait qu’il
peut être utilisé ponctuellement par le Grand Rhinolophe en hiver en tout petit effectif.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adulte (année du maximum observé)
135 T ( 2003 )
Ancienne carrière de Rodès (Commune de Rodès)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR 9102010 « Sites à chiroptères des Pyrénées-Orientales » gîte de reproduction
24
Découvert et suivi par Lionel Courmont (Myotis), ce gîte de reproduction se trouve dans un petit bâtiment des
anciennes carrières de Rodès. Très ouvert et lumineux, il apparaît peu favorables aux chiroptères. Pourtant une colonie
de Murins à oreilles échancrées accompagnés de quelques Grands Rhinolophes y a élu domicile. Malheureusement, à
ce jour la colonie ne s’y reproduit plus suite à important incendie ayant embrasé la garrigue environnante en 2005. Un
gîte de substitution existe sans aucun doute à proximité puisqu’on notait déjà de nombreuses absences de la colonie
lors des suivis. Ce gîte de substitution reste à trouver.
Espèces
Murin à oreilles échancrées
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
400-500 R (2003)
20-30 R (2003)
Fort Libéria (Commune de Villefranche-de-Conflent)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9101473 « Massif du Madres Coronat »
gîte de reproduction utilisé de mai à août
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Site emblématique suivi pendant des années par Charlotte Meunier (Myotis) et qui a fait l’objet de nombreuses
attentions (exposition, sensibilisation, ...) notamment grâce à l’investissement du Parc Naturel Régional des Pyrénées
Catalanes. Plusieurs salles du Fort abrite une très belle colonie de reproduction de Grand Rhinolophe. A noter aussi la
présence d’une colonie d’Oreillard gris.
Espèces
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
250 R (2003)
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Grotte de Calmeilles (commune de Calmeilles)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
grotte de transit utilisée de mars à mai et d’août à octobre
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Découverte en 2004 par V. Rufray suite à une discussion avec un habitant du village, la grotte de Calmeilles est très
difficile à trouver car mal pointée sur la carte IGN. Elle s’ouvre au coeur d’une grande diaclase dans les petites falaises
qui dominent le nord du village. Elle abrite une belle colonie de transit de Minioptères et de Rhinolophes euryales. A
noter qu’un Minioptère observé le 5 mai 2004 était bagué : 3 Y 28217 ICONA MADRID. Si l’individu a été clairement
bagué en Espagne, nous ne connaissons pas l’historique exact de cet animal malgré de multiples relances auprès des
chiroptérologues espagnols.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
80-100 T (2004)
5 T (2004)
400 T (2004)
Grotte du Desix (Commune de Trévillach)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9102010 « Site à chiroptères des Pyrénées-Orientales »
grotte de reproduction utilisée de mai à septembre
92
La Grotte de Desix est connue depuis fort longtemps. Etudiée par Henri Salvayre dans les années 50 et 60, elle
accueillait d’après ce dernier une colonie de reproduction de Petit Murin, Minioptère et Rhinolophe euryale. Nous
n’avons aucune information sur les effectifs de l’époque dans la base de donnée du GCLR. Puis la grotte est oubliée
des chiroptérologues et c’est seulement en août 2005 que la grotte est retrouvée par la persévérance de quelques
membres du GCLR et de Myotis (V. Rufray, G. Derivaz, S. Abdulhak, S. Huc). En effet, la ZNIEFF initiée par Salvayre
lui-même donnait une localisation erronée volontairement afin de protéger la cavité. En fait, elle s’ouvre juste au bord
de la D 619 et on y pénètre soit par un puits de 12 m soit par une étroiture. Actuellement, la grotte est toujours utilisée
en reproduction par les espèces citées par Salvayre avec le Murin de Capaccini en plus.
Espèces
Rhinolophe euryale
Murin de Capaccini
Petit Murin
Minioptère de
Schreibers
Effectifs adultes max. (année du
maximum observé)
1400 R (2008)
350 R (2007)
150 R (2008)
500 R (2006)
Depuis 2005, de fortes variations d’effectifs ont été notées pour les quatre espèces. Celles-ci résultent principalement
d’échanges avec la Mine de Montalba, située quelques kilomètres plus à l’Est, et qui est également un gîte de
reproduction.
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Grotte de Fuilla (commune de Villefranche-de-Conflent)
• Protection : site Natura 2000 FR9102010 « Site à chiroptères des Pyrénées-Orientales »,
périmètre grillagé
• Phénologie : grotte d’hivernage utilisée d’octobre à avril
• Note régionale : 64
Très grande cavité connue depuis fort longtemps pour son intérêt chiroptérologique. Seules les galeries dites du
« vieux Fuilla » et de « Fuilla », sur les 20 km de réseau que compte la cavité, sont utilisés par les chiroptères. L’autre
entrée de la grotte appelée grotte des Canalettes est exploitée pour le tourisme. La Traversée du réseau (FuillaCanalettes) est très prisée des spéléologues surtout de Pâques à la Toussaint et parfois en hiver. Le porche d’entrée
est également trs souvent utilisée pour des exercice de verticalité. De plus de part sa facilité d’accès, la grotte est
fréquentée par de nombreux curieux. Ainsi, on observe de nombreux dérangements dans la cavité à des périodes très
sensibles pour les animaux.
Les effectifs de chiroptères hivernants, suivis par Marie-Odile Durand et Hervé Puis (Myotis) deux fois par an depuis
2001, se maintiennent aujourd’hui malgré la fréquentation du site et sont même en nette augmentation en ce qui
concerne le Rhinolophe euryale. Toutefois, cette évolution positive ne doit pas masquer l’intérêt qu’il y a de protéger les
chiroptères hivernants en interdisant l’accès à ses galeries de début octobre à fin avril dans l’idéal.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Murin de Capaccini
Minioptère
de Schreibers
Effectifs adulte max.
(année du maximum observé)
1300 H (2009)
410 H (2004)
2 H (2006)
250 T (2008)
Grotte du Guano (Commune de Villefranche-de-Conflent)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9101473 « Massif du Madres Coronat »
grotte de transit utilisée de mars à mai
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Connue de longue date par Henri Salvayre. Revisitée seulement en 2008 par l’association Myotis (M.O. Durand, H.
Puis et V. Lecoq). Grotte difficile d’accès car elle s’ouvre sur un versant abrupte, elle abrite d’importants effectifs de
Grand Rhinolophe et de Murin d’Escalera au printemps. La reproduction est à surveiller sur ce site.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Effectifs adulte max.
(année du maximum observé)
50 T (2008)
450 T (2008)
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Grotte del Méné (Commune de Sournia)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille
grotte de transit utilisée de mars à juin
8
Située dans la vallée de la Désix, cette grotte est mentionnée par Salvayre (1977) comme habitat à chauves-souris.
Marie-Odile Durand et Hervé Puis la redecouvre en décembre 2007. C’est une grotte de faible développement dont
l’entrée est aménagée en chapelle, et fermée à clef par une grille. Dans la salle d’entrée, éclairée par la lumière naturelle,
une vasque recueille l’eau issue du suintement de la paroi. La grotte se prolonge par deux galeries remontantes qui
s’achèvent par des boyaux étroits au bout de quelques dizaines de mètres. Dans l’une des deux galeries, utilisée par les
chauves-souris, le sol est jonché d’un abondant guano laissé par le passage ponctuel de Rhinolophes euryales Cette
grotte est donc utilisée comme gîte de transit, vraisemblablement par les Rhinolophes euryales observés dans la mine
de Montalba-le-château et la grotte du Désix.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
130 T (2008)
33 H (2009)
Grotte de Montou 1 (Commune de Corbères-les-Cabanes)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
grotte d’hivernage et de transit utilisée de septembre à juin
32
La grotte de Montou 1 est connue depuis longtemps pour son intérêt archéologique. A ce titre, elle a été protégée par
une grille qui aujourd’hui est totalement inefficace suite à des actes de vandalisme. Elle est mentionnée dans la littérature
comme habitat d’hibernation (Salvayre H. 1977), et comme gîte de mise bas pour le Rhinolophe euryale (Heymer A.,
1964). Visitée pour la première fois par les membres de l’association Myotis en 2008 (H. Puis, M.O. Durand), elle abrite
toujours une petite colonie d’hivernage de Rhinolophes. Il existe également probablement une colonie de reproduction
puisque les Rhinolophes euryales sont vus régulièrement en grand nombre jusqu’en juin.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
112 H (2009)
33 H (2009)
Grotte de Montou 2 (Commune de Corbères-les-Cabanes)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
grotte de transit utilisée de mars à juin et de août à octobre
16
A proximité immédiate de la grotte de Montou 1, cette cavité était déjà signalée par Salvayre comme intéressante
pour les chiroptères. Effectivement, malgré sa fréquentation, il y subsiste toujours un essaim mixte de transit composé
de Rhinolophes euryales et de Minioptères, parfois de Murin de capaccini. Les animaux restent tard en saison laissant
penser parfois à une possible reproduction, mais il n’en est rien, les animaux la désertent quelques jours avant la misebas.
Il est clair que ce secteur reste à fouiller pour trouver un gîte de reproduction à proximité.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
315 T (2008)
14 T (2008)
150 T (2008)
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Grotte de la Pouade (Commune de Banyuls-sur-Mer)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte d’hivernage et de transit utilisée toute l’année sauf en juin et juillet
44
Connue depuis fort longtemps par les naturalistes. Le laboratoire Arago y a mené de nombreuses recherches sur les
invertébrés et les chauves-souris. La grotte de la Pouade était connue pour ses essaims de Minioptères de Schreibers.
D’ailleurs Bernard Avril (1994) y signale de nombreuses reprises de Minioptères bagués. C’est lors des études menées
par Heymer (1964) que le plus grand déplacement de Rhinolophe euryale (134 km) a été observé. Bagué dans la grotte
de Bédeilhac (Ariège) le 12/04/1951, l’individu a été retrouvé 8 ans après, le 20/08/1959 dans la grotte de la Pouade.
Suivie par Lionel Courmont (Myotis), cette cavité s’avère en fait très fréquentée et dérangée car en bordure d’un
chemin de randonnée. La grotte est aujourd’hui peu occupée par les Minioptères en période de transit. Par contre,
il existe curieusement un bel essaim d’hivernage de Rhinolophes euryales dont on ne retrouve aucune trace dans le
passé. Ces animaux proviennent probablement d’une colonie espagnole.
Espèces
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
359 H (2006)
4 H (2008)
250 T (2008)
Grotte de Sirach (Commune de Ria-Sirach)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9102010 « Site à chiroptères des Pyrénées-Orientales »
grotte de reproduction utilisée d’avril à septembre
59
Cette grotte est située à proximité du canal de Bohère, dont une perte arrive dans la première partie de la grotte. Elle
est connue de longue date comme habitat à chauves-souris (Salvayre , 1977). Une mention (Brosset et al., 1978, 1988)
fait état de Rhinolophes euryales découverts morts en fin d’hiver ; des analyses des cadavres ont révélés de fort taux de
pesticides. Depuis 1996, la cavité est suivie de manière ponctuelle, au maximum 2 fois par an par l’association Myotis.
D’une longueur de 450 m, elle est composée de deux niveaux superposés. Le niveau supérieur abrite une colonie de
mise-bas de Rhinolophes euryales, de Murins de Capaccini et de Murin d’Escalera.
La grotte est très connue et utilisée pour le guidage spéléologique tout au long de l’année et surtout en été,
occasionnant des dérangements très importants. L’essaim mixte de reproduction s’est maintenu tant bien que mal
en trouvant refuge dans une cheminée inaccessible rendant très difficile les comptages. En 2007, la cheminée de
reproduction qui donne quasiment sous la surface d’une vigne s’est effondrée, occasionnant la disparition de l’essaim.
Des actions de conservation sont urgentes à mettre en place (arrêt de la fréquentation massive, grille) afin que l’essaim
de reproduction puisse se réinstaller dans un autre secteur de la cavité.
Espèces
Rhinolophe euryale
Murin de Capaccini
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
120 R (2006)
100 R (2006)
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Mine de Canaveilles (Commune de Canaveilles)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction utilisée de mai à septembre
59
Ce sont d’anciennes exploitations minières composées de 3 galeries en rive gauche de la Têt (n°1, 2 et 3). Les
galeries n°1 et 2 sont situées en bordure de rivière et partiellement fermées par des barreaux, tandis que la n°3 est
située plus haut, au niveau d’un versant abrupt. Cette dernière a été retrouvée en janvier 2008 par l’association Myotis
au niveau de son entrée inférieure. Les n°1 et n°2, de faible développement (<50m), correspondent à de simples
galeries de sondage. La température y est très élevée en raison de l’influence des eaux chaudes (sources thermales de
Graus). La galerie n°3 est plus complexe, car elle a fait l’objet d’une extraction importante de minerais. Elle se compose
de plusieurs niveaux ; sur la partie haute, une ancienne entrée s’ouvrant en bordure de la RN116 a été murée. Un suivi
très ponctuel des galeries n°1 et n°2 a été réalisé depuis 2002 par l’association Myotis. La galerie n°3 n’a été suivi qu’à
partir de 2008 (Durand, 2008).
Un important essaim de reproduction de Rhinolophes euryales en mélange avec le Murin d’Escalera s’y reproduit,
tantôt dans la galerie n°2, tantôt dans la galerie n°3.
Espèces
Rhinolophe euryale
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
750 R (2008)
350 T (2008)
Mine du Llech (Commune d’Estoher)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9102010 « Site à chiroptères des Pyrénées-Orientales »
gîtes de reproduction et d’hivernage utilisée toute l’année
68
Il s’agît d’une ancienne exploitation minière se situant dans le vallon du Llech qui dévale le Pic du Canigou. Une petite
galerie débouche sur de vastes chambres où se tiennent les chiroptères. Deux ouvertures sont connues mais la totalité
du réseau n’a pu être prospectée. Suivie deux fois par an depuis 2003 par l’association Myotis (L. Courmont, M.O.
Durand, H. Puis), le site est connu comme le plus grand site d’hivernage du Minioptère de Schreibers en LanguedocRoussillon depuis le déclin observé à la Grotte du Gaougnas (Hérault). En été, on note la présence également d’une
belle colonie de mise-bas pour le Minioptère de Schreibers. C’est véritablement la seule espèce qui colonise la mine,
même si ponctuellement quelques Petits et Grands Rhinolophes, Rhinolophes euryales et Murins de Capaccini sont
observés.
Espèces
Rhinolophe euryale
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
32 T (2008)
15 000 H (2008)
3000 R (2007)
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Mine de Montalba (Commune de Montalba-le-Chateau)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9102010 « Site à chiroptères des Pyrénées-Orientales »
gîtes de reproduction utilisée de mai à septembre
72
C’est un ancien site d’exploitation minière découvert en 2003 par Robin Letscher et Lionel Courmont (Myotis). Elle
est suivie depuis ponctuellement par le GCLR (V. Rufray) et l’association Myotis. Le réseau principal est accessible par
une vaste salle (chambre), d’où un puits de 10 m débouche dans le réseau inférieur où se tiennent les chauves-souris.
Celui-ci est constitué d’une succession de galeries étagées sur plusieurs niveaux et se développant sur plusieurs
centaines de mètres Ces galeries, accessibles qu’avec un équipement de spéléologie, ont été descendues par Vincent
Lecoq (Myotis). Elles sont remplies d’eau sur environ 1m de profondeur au niveau de la partie la plus basse du réseau.
Aucune autre ouverture accessible permettant l’accès à ce réseau n’a pu être identifiée. L’ouverture inférieure a été
foudroyée (Durand, 2008)
Le site est occupée en transit et en reproduction par les Grands Myotis, le Minioptère de Schreibers, le Rhinolophe
euryale, le Grand Rhinolophe, le Petit Rhinolophe et surtout par le Murin de Capaccini.
Espèces
Rhinolophe euryale
Minioptère de Schreibers
Murin de Capaccini
Petit Murin
Effectifs max. adultes
(année du maximum
observé)
220 T (2008)
500 R (2007)
600 R (2005)
150 T (2007)
Mine de Rabollèdes (Commune de Ballestavy)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit occupé d’avril à juin
30
Ce sont d’anciennes exploitations minières situées dans la vallée de la Lentilla. Deux grandes galeries et un puits
sont encore ouverts ; seule une galerie sert de gîte aux chauves-souris. Celle-ci est composée d’un réseau de petits
couloirs aboutissant à une chambre, d’où l’on observe le départ d’un réseau supérieur. Deux sorties vers l’extérieur sont
connues ; seule la plus basse est utilisée par les chauves-souris, lors de leur sortie crépusculaire. Trouvée en mai 2008
par Marie-Odile Durand et Hervé Puis (Myotis), la mine est utilisée de mai à juillet par le Rhinolophe euryale et le Murin
d’Escalera. En juillet, seuls quelques individus sont encore présents, mais le site reste à surveiller pour d’éventuelles
mises-bas.
Espèces
Rhinolophe euryale
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
330 T (2008)
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Souterrains du Fort de Bellegarde (Commune du Perthus)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille
gîte de transit occupé d’avril à juin
32
Le Fort de Bellegarde est situé à la frontière entre la France et l’Espagne. Son intérêt pour les chauves-souris est
connu depuis longtemps grâce à ses souterrains dont on retrouve mention dans la littérature et notamment dans
Avril (1994), Serra-Cobo et Balcells (1990) qui synthétisent les reprises de bagues chez le Minioptère de Schreibers.
Pourtant le site était inconnu du GCLR et de Myotis et a été revisité pour la première fois en 2005 par Vincent Rufray.
L’habitat des chiroptères est localisé dans la demi-lune Sud du fort, située sur les lignes extérieures de défense. Les
demi-lunes forment des tunnels exigus où l’on progresse courbé. Une grille, qui n’obstrue pas directement les tunnels,
en empêche l’entrée aux visiteurs. La présence de Minioptère de Schreibers n’a pas été remise en évidence. Par contre
les tunnels sont clairement utilisés par une colonie de reproduction de Petits Rhinolophes qui navigue entre le Fort et la
demi-lune, une colonie de transit de Rhinolophes euryales auxquels se mêlent parfois des Murins à oreilles échancrées.
Espèces
Rhinolophe euryale
Murin à oreilles échancrées
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
200 T (2005)
15 (2006)
Souterrains du Fort de Salses (Commune de Salses-le-Chateau)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale :
Site natura 2000 FR9101464 « château de Salses »
gîte de reproduction et d’hivernage utilisé toute l’année
Les souterrains du Fort de Salses sont connus depuis les années 50 pour abriter d’importantes colonies de chiroptères.
C’est Salvayre qui étudie en premier les colonies en place et identifie la présence de plusieurs milliers de chauvessouris : Rhinolophe euryale, Grand Rhinolophe, Petit Murin, Minioptère de Schreibers, Murin de Capaccini. Dans les
années 80 et 90, Pascal Médard (ENE) reprend le suivi de ce site et constate une forte diminution des colonies qui
s’explique par différents facteurs : introduction volontaire de dizaines de chats qui vont tuer près de 700 Minioptères,
aération et ventilation des galeries de contre-mines qui auront pour conséquence d’assécher les zones de reproduction
des Petits Murins et des Rhinolophes, pose de portes sur un certain nombre d’accès.
Depuis 2006 et après plusieurs années sans suivi, le GCLR, ENE et Myotis ont repris les observations sur ce site
avec l’aide du conservateur du Fort. Enfin, la démarche Natura 2000 engagée sur le fort par l’Etat et conduit par le
Conseil Général 66 a permis de réaliser des suivis mensuels en 2008 et 2009 (Rufray & Médard, 2009).
De son passé glorieux, il ne subsiste qu’une petite colonie de reproduction de Petits Murins, de Grands Rhinolophes
et de Murins à oreilles échancrées. Les Minioptères de Schreibers ont totalement déserté le site et le Murin de Capaccini
est seulement présent en transit et en hiver avec moins de 10 individus.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum
observé)
Grand
Rhinolophe
95 R (2009)
Murin à oreilles
échancrées
50 R (2006)
Murin de
Capaccini
9 T (2009)
12 H (2009)
Petit Murin
60 R (2006)
Minioptère de
Schreibers
1 T (2009)
1
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Sommaire Vespère
Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Département de l’Aude (11)
Liste des gîtes
Barrenc de Saint Clément (Commune de Roquefort-des-Corbières)
Cauna de Bouisse (Commune de Bouisse)
Domaine du Fleich (Commune de Narbonne)
Grotte de Notre Dame des Auzils (Commune de Gruissan)
Grottes de Bize (Commune de Bize-Minervois)
Grotte de l’Eglise (Commune de Sallèles-Cabardès)
Grotte du Gaougnas (Commune de Cabrespine)
Grottes de Lavalette (Commune de Véraza)
Grotte de la Muraille du Diable (Commune de Belvianes et Cavirac)
Grotte de la Pierre-Lys ou Grotte de Peyre Blanque (Commune de Quirbajou)
Grotte de la Ratapanade (Commune de Montredon-des-Corbières)
Grotte du Ruisseau du Bouquet (Commune de Fleury d’Aude)
Mas de Lacaune (Commune de Roullens)
Mine de la Ferronière (Commune de Bouisse)
Moulin de Padern (Commune de Padern)
1
Essaim d’hivernage de Grands Rhinolophes dans la Grotte de Fuilla (V. Rufray)
Sommaire Vespère
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Barrenc de Saint Clément (Commune de Roquefort-des-Corbières)
• Protection : • Phénologie :
• Note régionale : aucune
gîte de transit et de reproduction (ou estivage de mâles ?)
utilisé d’avril à septembre
32
Le Barrenc de Saint Clément a été redécouvert en 2005 par le GCLR suite au renseignement d’un spéléologue (Eric
Labarre / CLPA). Depuis ce site est compté annuellement en sortie, mais n’a jamais été visité. En fait, il s’agît d’un
vaste puits de 160 m et les chauves-souris se tiennent au départ du P 18 (Salvayre, 1980) ou au milieu du puits (-65) et
parfois tout au fond dans la salle des marais, selon les spéléologues (voir Fig 1). Le Barrenc de Saint Clément est une
classique spéléologique audoise et Blanc (2000) signale la présence ponctuelle de chauves-souris dans les années 90.
Les observations faites à partir de 2005 par le GCLR (V. Rufray, V. Prié, T. Disca, O. Belon) montrent pourtant que les
Minioptères et les Petits Murins sont présents d’avril à septembre laissant penser à un site de reproduction. Cependant
une capture en juin 2008 met en évidence que le site est fréquenté par une immense majorité de mâles.
1
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Espèces
Minioptère de Schreibers
Petit Murin
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
2100 T (2006)
350 T (2007)
Fig. 2 : Topographie du Barrenc de Saint Clément (tiré de Spéléaude n°9).
Sommaire Vespère
Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Cauna de Bouisse (Commune de Bouisse)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9101489 « Vallée de l’Orbieu »
gîte de transit
non évaluée
Grotte très bien connue par les spéléologues, elle domine la vallée de l’Orbieu au niveau de Montjoi. Visitée pour la
première fois en 2008 par Alexandra Léonard (CPIE Hautes Corbières / GCLR), la grotte révèle de très importants tas
de guano au bas d’un puits de 40 m. Ces tas sont attribuables sans aucun doute à une activité de transit importantes
pour le Minioptère de Schreibers et le Rhinolophe euryale. Une capture réalisée par Alexandre Haquart (GCLR) révèle
effectivement la présence de ces espèces au cours de la nuit. A l’heure actuelle aucun essaim n’y a été observé, mais
il est probable que plusieurs milliers de chiroptères fréquentent la cavité à certaines époques de l’année.
Domaine du Fleich (Commune de Narbonne)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction utilisé de mai à août
40
Le Domaine du Fleich est un domaine agricole coincé entre la ville de Narbonne au Nord et l’autoroute A9 au sud.
Pascal Médard (ENE) est à l’origine de la découverte de cette colonie qu’il suit depuis une quinzaine d’année. La
colonie a compté jusqu’à 1000 Murins à oreilles échancrées et 175 Grands Rhinolophes. Mais l’écroulement de certains
bâtiments et l’extension de l’agglomération narbonnaise sont vraisemblablement à l’origine du déclin de la colonie au
cours des années 2000.
Espèces
Grand Rhinolophe
Murin à oreilles échancrées
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
18 R (2008)
250 R (2008)
Grotte de Notre Dame des Auzils (Commune de Gruissan)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune, présence de panneaux d’information à l’entrée
gîte de transit de mars à juin
28
Cette grotte est connue depuis des siècles puisqu’elle se développe sous l’église de Notre Dame des Auzils qui domine
le Massif de la Clape. Suivie par Pascal Médard (ENE), son entrée a fait l’objet d’aménagement de sensibilisation en
partenariat avec l’ONF. En effet, l’entrée de la grotte se trouve au bord du chemin qui parcourt le cimetière marin
occasionnant de nombreux dérangements pour les Minioptères de Schreibers, Grands Rhinolophes et Murins de
Capaccini que l’on trouve en transit et en hivernage. Malgré tout, la grotte reste toujours abondamment fréquentée au
printemps notamment.
Cette grotte semble en relation directe avec la Grotte de la Ratapanade. Les Minioptères arrivent au début du
printemps en grand nombre aux Auzils, puis petit à petit vers la fin mai, celle-ci se vide au profit du remplissage de la
Ratapanade.
A noter que la présence estivale régulière du Murin de Capaccini (et aussi du Petit Murin) autour du Massif de la Clape
laisse à penser qu’il existe une grotte de reproduction sur ce massif. Malgré de nombreuses recherches dans d’autres
grottes, anciennes galeries militaires, avens, cette hypothèse n’a jamais pu être vérifiée.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Murin de Capaccini
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
1000 T (2005)
5 T (2005)
7 H (2006)
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Grottes de Bize (Commune de Bize-Minervois)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9101444 « Causse du Minervois »
gîte de reproduction utilisé d’avril à septembre
64
Sous le nom de Grottes de Bize, on désigne deux cavités différentes. La première, évidente à trouver en pied de
falaise en suivant un petit chemin, a fait l’objet de fouilles archéologiques importantes. Un mur et une porte (aujourd’hui
en ruine) en fermait le porche d’entrée. C’est la grotte de Bize « murée ». Elle abrite, dans la salle du fond, une
belle colonie mixte de reproduction : Murin de Capaccini, Petit Murin, Rhinolophe euryale. En transit, le Minioptère de
Schreibers est également présent dans la première grande salle. En été, probablement à cause des dérangements,
la majorité des animaux migrent dans la seconde cavité, située 20 m au nord de l’autre. Plus difficile à trouver car le
chemin est embroussaillé. Cette deuxième entrée fut fermée par un grillage, c’est la grotte de Bize « grillagée ».
Suivies depuis près de 20 ans par Pascal Médard, les deux grottes maintiennent leurs effectifs de chauves-souris
malgré un dérangement certain. Enfin, d’après Pascal Médard, ces deux grottes étaient en relation directe avec la grotte
de Cailhol, notamment pour les Murins de Capaccini.
Espèces
Rhinolophe
euryale
Minioptère de
Schreibers
Murin de Capaccini
Petit Murin
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
100 R (2008)
500 T (2008)
100 R (2008)
140 R(2008)
Grotte de l’Eglise (Commune de Sallèles-Cabardès)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit et d’hivernage utilisé d’octobre à avril
24
Cette vaste grotte s’ouvre au pied d’une petite falaise derrière l’église de Sallèles. Suivie en hiver par Bertrand
Melsion (GCLR), elle est fréquentée par quelques dizaines de Petits Rhinolophes et quelques Grands Rhinolophes.
Une visite en octobre a permis de montrer que la grotte était aussi utilisée par le Minioptère de Schreibers. Elle offre
visiblement un gîte de transit pour les animaux qui se rendent à la grotte d’hivernage du Gaougnas.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
250 T (2006)
7 T (2006)
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Grotte du Gaougnas (Commune de Cabrespine)
• Protection : APPB n° n° 96-1773 du 13 août 1996, Site Natura 2000 FR9101451 « Gorges
du Clamoux »
• Phénologie : gîte d’hivernage et de reproduction utilisé toute l’année
• Note régionale : 146
La grotte du Gaougnas débute l’immense réseau du Gouffre de Cabrespine (19 km). Trois entrées permettent
d’accéder à ce réseau : le gouffre géant de Cabrespine aménagé pour le tourisme, Le gouffre du Barrenc, puits de 30 m
formant l’entrée naturelle où passe les chauves-souris pour rejoindre leur site de reproduction et d’hivernage, et l’entrée
du bord de la route (Grotte du Gaougnas) fermée par une porte métallique. C’est par cette dernière que l’on pénètre
facilement dans le réseau des chauves-souris. Cette partie de la cavité est réglementée par un Arrêté de Protection de
Biotope (n° 96-1773 du 13 août 1996).
Les essaims d’hivernage (Minioptère de Schreibers, Grand Rhinolophe pour l’essentiel) se tiennent quelques dizaines
de mètres derrière la porte du Gaougnas, alors que les essaims de reproduction se trouvent dans la salle du Barrenc
(Voir Fig. 3, page suivante). Ce dernier, enfoncé dans une diaclase, est invisible mais il est possible de le compter assez
facilement en sortie (Haquart, com. pers.)
A l’époque où Pascal Médard (ENE) découvre le site d’hivernage dans les années 80, celui-ci regroupait entre 50 et
70 000 Minioptères. Les dernières visites réalisées en 2009 ont montré que la population hivernante ne dépasse pas les
10 000 individus aujourd’hui. A signaler toutefois que ces dernières visites ont permis de parcourir l’ensemble du réseau
inférieur de la grotte mais pas la salle du Barrenc. Théoriquement, cette vaste salle n’abrite aucun chiroptères en hiver,
mais il conviendrait à l’avenir de le vérifier. Aujourd’hui, on sait seulement qu’une partie de l’effectif s’est reporté à la
Grotte d’Aldène (10 000 individus environ également).
Cette chute brutale des effectifs n’est pas correctement connue, ni documentée. Elle résulte probablement de
dérangements, mais aussi de la forte mortalité (épidémie) qui a touché les Minioptères en 2002 (voir graphique figure 2).
Espèces
Rhinolophe
euryale
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes
(données modernes)
50 R? (2008)
338 H (2008)
Minioptère de
Schreibers
1500 R (2008)
8600 H (2008)
Grand Myotis
400 R(2008)
10 H (2008)
Malgré tout, la grotte du Gaougnas reste aujourd’hui est des sites majeurs d’importance internationale pour la
conservation des chiroptères. Des mesures urgentes de respect de l’APB en concertation avec les spéléologues locaux,
de suivis réguliers des populations, seraient à mettre en place dans le cadre de la démarche Natura 2000.
Figure 2 : Topographie sommaire de la Grotte du Gaougnas (Guiraud, 1977).
1
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Fig 3 : Topographie sommaire de la Grotte du Gaougnas (Guiraud, 1977).
En jaune et rouge, les zones fréquentées par les chiroptères
1
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Sommaire Vespère
Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Grottes de Lavalette (Commune de Véraza)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR 9101461 « Grottes de Lavalette »
gîte d’hivernage et de transit d’avril à juin et d’août à octobre
44
Sous la dénomination de grottes de Lavalette, on regroupe en réalité 3 grottes différentes : une grande baume
imposante, juste à côté une entrée basse donnant dans une grande salle concrétionnée où se trouve la majorité des
chauves-souris en reproduction et en hivernage et enfin, une petite grotte en pied de falaise qui s’ouvre quelques
dizaines de mètres en amont par 3 petites entrées anciennement grillagées.
Ces grottes ont été suivies dans les années 80 et 90 par Pascal Médard (ENE), mais leur difficulté d’accès n’avait
pas permis de réaliser un suivi correct. C’est seulement à partir de 2004 que le GCLR (R. Letscher et V. Rufray) reprend
un suivi régulier.
Les grottes de Lavalette étaient considérées comme des grottes de reproduction. Or l’ensemble des derniers suivis
ont montré que celles-ci étaient désertées en juin et juillet. En fait, les Rhinolophes euryales, Minioptères de Schreibers
et Grands Myotis qui y gitent en nombre au printemps rejoignent la mine de la Ferronière pour se reproduire. Les
Grottes de Lavalette doivent donc être considérées aujourd’hui comme des grottes de transit et éventuellement de
reproduction occasionnelle.
Enfin dernièrement, un petit essaim d’hivernage de Grands Rhinolophes a été découvert (V. Rufray, B. Carré). A
signaler que la forêt environnante abrite le très rare Murin de Bechstein, seul secteur de l’Aude où l’espèce est connue.
Espèces
Rhinolophe
euryale
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
150 T (2005)
Grand
Rhinolophe
15 T (2006)
46 H (2009)
Minioptère de
Schreibers
Grand Myotis
1500 T (2005)
10-20 T (2004)
Grotte de la Muraille du Diable (Commune de Belvianes et Cavirac)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte d’hivernage et de transit d’octobre à mars
40
Cette grotte qui s’ouvre en rive gauche des Gorges de la Pierre-Lys à la particularité d’avoir été coupée en deux par
la voie ferrée (aujourd’hui désaffectée) qui traverse le défilé. Le tunnel ferroviaire ne présente pas d’intérêt pour les
chiroptères car il est ouvert à de nombreux endroits. Par contre la grotte abrite un hivernage conséquent de Grands
Rhinolophes rejoints parfois par des Minioptères de Schreibers. Bertrand Melsion (GCLR) a commencé les suivis de
cette cavité des 2003 et ont été repris par Karel Crombé (GCLR) à partir de 2008. Certaines salles étant difficile d’accès,
cette cavité assez tranquille mérite encore des investigations pour cerner son rôle exact dans la Haute vallée de l’Aude.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
500 H (2005)
198 H (2005)
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Grotte de la Pierre-Lys ou Grotte de Peyre Blanque (Commune de Quirbajou)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit utilisé d’avril à juin et d’août à octobre
33
Située en rive droite du défilé de Pierre-Lys, au bord de la route D118, cette grotte est immanquable grâce à son
porche d’entrée imposant qui domine l’Aude.
De par sa situation, elle est malheureusement très perturbée par la visite de nombreux promeneurs. D’importants
tas de guano jonchent le sol et témoignent d’une activité plus ou moins d’actualité. En effet, les suivis du GCLR durant
les années 2000 (B. Melsion, V. Rufray) n’ont jamais révélé la présence d’essaims importants. La grotte reste quand
même fortement fréquentée la nuit par le Rhinolophe euryale, le Minioptère de Schreibers et le Petit Murin (dont on voit
des accouplements à l’automne). Il est évident que ce secteur reculé de l’Aude reste à fouiller et devrait permettre de
découvrir quelques belles colonies.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
300 T (2004)
Grotte de la Ratapanade (Commune de Montredon-des-Corbières)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR 9101487 « Grotte de la Ratapanade »
gîte de reproduction utilisé de mai à septembre
68
Cette petite grotte s’ouvre au pied d’une petite barre rocheuse à proximité des Hauts de Narbonne. Connue de longue
date pour accueillir des chiroptères (d’où son nom), elle est suivie depuis 20 ans par Pascal Médard (ENE). Malgré la
proximité de la ville de Narbonne (Voir Fig. 4) qui engendre un grignotage sans cesse plus grand des habitats naturels
environnants, la grotte joui d’une relative tranquillité car elle se trouve sur une propriété privée. C’est ce qui a permis de
maintenir l’essaim de reproduction de Minioptères de Schreibers et de Petits Murins au fil des années.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Petit Murin
Effectifs max. adultes
(année du maximum
observé)
2000 R (2008)
900 R (2007)
1
Fig. 4 : Topographie de la Grotte de la Ratapanade (MJC Narbonne)
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Grotte du Ruisseau du Bouquet (Commune de Fleury d’Aude)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9101435 « Basse Plaine de l’Aude »
gîte de reproduction utilisé de juin à août
48
Cette micro-cavité avec un développement inférieur à 20 m s’ouvre sur les marais de l’étang de Vendres au pied des
dernières falaises de la Clape. C’est au cours d’un inventaire sur les chiroptères du site Natura 2000 que la grotte bien
cachée derrière la végétation sera découverte par Thierry Disca et Vincent Rufray (GCLR) après un renseignement de
Dominique Clément (Aude Nature). Elle abrite un bel essaim de reproduction de Grands Rhinolophes. On note aussi la
présence régulière du Murin à oreilles échancrées. La nuit, le site est fréquenté par le Petit Murin, le Murin de Capaccini
et le Minioptère de Schreibers et ce en plein été. Encore une fois, les données de la grotte du Ruisseau du Bouquet
plaident en la faveur de l’existence d’une grotte de reproduction importante, toujours inconnue, dans le Massif de la
Clape.
Espèces
Grand Rhinolophe
Murin à oreilles échancrées
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
150 R (2005)
40 R (2006)
Mas de Lacaune (Commune de Roullens)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Extension prévue du Site Natura 2000 FR9101452 « Massif de la Malepère »
gîte de reproduction utilisé de juin à août
80
La colonie du mas de Lacaune a été découverte en 2008 par Maria Lanzellotti (GCLR). La situation de cet essaim
de reproduction est pour le moins originale et ouvre par ailleurs de nombreuses perspectives pour trouver de nouvelles
colonies. En effet, les chauves-souris logent dans un étroit tunnel d’aération de cuves à vin en béton au sein d’un mas
viticole. Aujourd’hui, les cuves ne sont plus utilisées, mais le propriétaire a toujours connu cette colonie alors même que
l’exploitation viticole était en place.
Outre cette originalité, le cortège des espèces présentes n’en est pas moins surprenant pour un gîte bâti puisque
les Murins à oreilles échancrées côtoient les Grands Rhinolophes, les Minioptères de Schreibers et les Rhinolophes
euryales. Ces deux dernières espèces ne se reproduisent pas sur le site.
Espèces
Rhinolophe
euryale
Grand
Rhinolophe
Minioptère de
Schreibers
Murin à oreilles
échancrées
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
80-100 T (2008)
115 R (2008)
900 T (2008)
600 R (2008)
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Mine de la Ferronière (Commune de Bouisse)
• Protection :
• Phénologie : • Note régionale :
aucune
gîte de reproduction et d’hivernage utilisé de juin à septembre, puis de novembre
à février
120
Cette imposante mine, dont on a recensé plus de 30 entrées, se trouve sur les flancs du Bois d’Ournes (voir Fig 5).
Elle était exploitée pour le manganèse jusqu’au début du XXème siècle. Aujourd’hui quelques galeries sont occupées
par la plus importante colonie mixte de chauves-souris troglophiles du Languedoc-Roussillon. Découverte par Bertrand
Melsion (GCLR) en 2003, elle a fait l’objet de nombreux suivis de la part du GCLR afin de recenser correctement
le réseau très complexe de galeries (B. Melsion, K. Crombé, V. Rufray). Cette mine est menacée de fermeture par
les services de l’Etat pour des raisons de sécurité. Des mesures de fermeture respectant les chauves-souris ont été
proposées (Rufray & Gendre, 2008) à la DREAL LR qui doit les mettre en oeuvre prochainement dans le courant de
l’année 2011.
Espèces
Rhinolophe
euryale
Grand
Rhinolophe
Murin à oreilles
échancrées
Petit Murin
Minioptère de
Schreibers
Effectifs max. ad
ultes (années du
maximum observé)
800 R (2008)
20 R (2007)
216 H (2007)
50 R (2008)
1300 R (2005)
6000 R (2007)
A noter que les Murins à oreilles échancrées ne se reproduisent pas tous les ans dans la mine. La colonie présente
en 2007 et 2008 dans l’essaim de reproduction provient vraisemblablement du château d’Arques (V. Rufray, B. Carré,
obs. pers.).
Fig. 5 : Plan et localisation des chauves-souris dans la mine de la Ferronière
1
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Moulin de Padern (Commune de Padern)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction
32
Ce moulin se situe en bordure du ruisseau du Torgan et de la D123. Découvert en 2007 par Alexandre Haquart,
ce gîte abrite une colonie de reproduction de Grand Rhinolophe auquel se même rarement quelques Murin à oreilles
échancrées. Ce site n’a pas fait l’objet de suivi par la suite.
Espèces
Grand Rhinolophe
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
60 R (2007)
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Département de l’Hérault (34)
Liste des gîtes
Aqueduc de Pézenas (Commune de Pézenas)
Aven de la Combe du Bouys (Commune de Saint-Guilhem-le-Désert)
Aven des Lauriers (Commune de Laroque)
Aven du Pater (Commune de Saint-Bauzile du Putois)
Aven des Trois Trous (Commune de Saint-Guilhem-le-Désert)
Aven Vidal (Commune de Viols en Laval)
Aven-grotte de Vitalis (Commune de La Vaquerie)
Grange de Roquebrun (Commune de Roquebrun)
Grotte des Dames ou des Escalans (Commune de Saint Bauzille de Montmel)
Grotte du Four à chaux (Commune de Courniou)
Grotte de Cailhol (Commune de La Caunette)
Grotte d’Aldène (Commune de Cesseras)
Grotte de la Fraise (Commune de Ferrieres-Poussarou)
Grotte de l’Hortus (Commune de Valflaunès)
Grotte de la Madeleine (Commune de Villeneuve-les-Maguelone)
Grotte du Mas des Caves (Commune de Lunel-viel)
Grotte d’Orquette (Commune de Saint-Geniès-de-Varensal)
Grotte de l’Ours (Commune de Saint-Jean-de-Buèges)
Grotte des Ours (Commune de Cazilhac)
Grotte du Poteau (Commune de Saint-Vincent-d’Olargues)
Grotte des Ressecs (Commune de Puéchabon)
Grotte de la Rivière Morte (Commune de Courniou)
Grotte de la Source du Jaur (Commune de Saint-Pons-de-Thomières)
Grotte du Trésor (Commune de Lamalou-les-Bains)
Grotte de la Rivière Morte (Commune de Courniou)
Mine de Villeneuvette (Commune de Villeneuvette)
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Aqueduc de Pézenas (Commune de Pézenas)
• Protection :
• Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9102005 « Aqueduc de Pézenas »
gîte de reproduction utilisé d’avril à octobre
92
L’aqueduc dit de la Mère des Fontaines, du nom de la source captée sur la commune de Tourbes, a longtemps été
considéré à tort comme antique; d’ailleurs beaucoup de Piscénois l’appelle l’aqueduc « romain ». Cependant selon
l’historien local P. Poncet dans un ouvrage inédit rédigé en 1753 et cité par A. SOUTOU (1986), la construction de
l’aqueduc remonterait au début du XVème siècle.
Le bureau d’études BIOTOPE, le GCLR et le Club de Loisirs de Plein Air (CLPA section Spéléo) de Montpellier ont
réalisé en 2008 une topographie précise de l’aqueduc dans le cadre du document d’objectifs Natura 2000 (Voir Fig. 7
page suivante). Le développement total topographié est de 2856 m. Sachant qu’une partie vers la Mère des Fontaines
est effondrée, il doit atteindre au final environ 3000 m. Ce développement est bien supérieur à ce qui est connu dans la
littérature : un devis de restauration de 1735, conservé aux Archives Départementales de l’Hérault (ADH C 907), parle
d’un « acquedutz soubz terrains (…) de 758 toises », soit 1406 m.
La présence de chauves-souris dans l’aqueduc est connue depuis fort longtemps par les piscénois. Mais le GCLR
ne suit régulièrement la colonie que depuis 2002 (V. Rufray et T. Disca), date à laquelle une mortalité de plus de 700
individus avait été constatée suite à la célèbre épizootie (Roué & Nemoz, 2002). Les galeries de l’aqueduc étant très
exigües (galerie de 0,80 x 2 m), les colonies ne supportent pas la pénétration humaine en journée. Il est nécessaire de
compter les chauves-souris en sortie, puis de pénétrer la nuit pour compter les jeunes.
Les effectifs recensés sont récapitulées ci dessous (voir Fig 6). A noter qu’en 2009, le Murin de Capaccini avec la
présence de 9 jeunes est venu enrichir le cortège des reproducteurs.
Espèces
Grand Murin
Petit Murin
Minioptère
de Schreibers
Murin
de Capaccini
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
200 R (2008)
680 R (2007)
4700 R (2007)
9 R (2009)
Fig. 6 : Evolution des effectifs de chiroptères de l’aqueduc de Pézenas, Période 2002-2008.
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Fig.7 : Extrait de la topographie de l’aqueduc de Pézenas, secteur des colonies de chauves-souris. (Biotope/CLPA).
Aven de la Combe du Bouys (Commune de Saint-Guilhem-le-Désert)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101388 « Gorges de l’Hérault »
gîte de transit utilisé d’avril à juin
16
Cette grotte s’ouvre dans la falaise en rive gauche de la combe du Bouys à proximité de la vallée de l’Hérault. Elle
se développe horizontalement sur quelques dizaines de mètres, puis est prolongée par un vaste puits de 80 m de
profondeur où se trouvent parfois de petits essaims de Minioptères de Schreibers. Cette cavité a fait l’objet de quelques
visites de la part du GCLR (J. Séon, V. Rufray). Elle ne semble pas utilisée de manière régulière et importante.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Minioptère de Schreibers
110 T (2006)
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Aven des Lauriers (Commune de Laroque)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101388 « Gorges de l’Hérault »
gîte d’hivernage
28
L’aven des Lauriers est une grotte très connue des gorges de l’Hérault. Elle fut même exploitée pour les visites
touristiques durant un certain nombre d’années. Depuis, cette activité est terminée bien que les aménagements soient
restés en place. On peut pénétrer dans cet aven par l’ancienne entrée touristique (La Grotte du Maire), mais il faut
demander la clé au propriétaire. Pour peu qu’on soit à l’aise sur corde, on peut également y accéder par son entrée
naturelle, un aven de 35 m de profondeur. Le GCLR (J. Séon, V. Prié et V. Rufray) visite la première fois cette cavité
en hiver suite à un renseignement d’un spéléologue du CLPA (J. Tarrit) indiquant un essaim d’hivernage de chauvessouris. Effectivement, à partir de 2006, on note la présence d’un petit essaim d’hivernage de Rhinolophes euryales
apparemment en lien avec celui de l’Aven de Gourdon, situé non loin dans le Gard.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Rhinolophe euryale
74 H (2007)
Aven du Pater (Commune de Saint-Bauzile du Putois)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101388 « Gorges de l’Hérault »
gîte d’hivernage
16
L’aven du Pater s’ouvre à proximité de l’entrée naturelle de la fameuse grotte des Demoiselles. Profond d’une
soixantaine de mètres, cet aven n’est praticable que sur corde. D’après un renseignement d’un spéléologue du CLPA
(F. Prigent), il existerait au milieu du puits un essaim d’hivernage de chiroptères. Le GCLR (J. Séon, B. Carré, V. Rufray)
visite pour la première fois cette cavité en février 2009 et découvre un essaim de 48 Grands Rhinolophes au beau milieu
du puits (à environ 20 m de profondeur devant un départ d’une galerie annexe) et dans la salle terminale 3 Rhinolophes
euryales.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Rhinolophe euryale
Grand Rhinolophe
3 H (2009)
48 H (2009)
Aven des Trois Trous (Commune de Saint-Guilhem-le-Désert)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101388 « Gorges de l’Hérault »
gîte de transit utilisé d’avril à juin et d’août à octobre
16
L’aven des trois trous (Voir Fig 8) est une classique spéléologique très fréquentée, car il s’ouvre non loin d’un chemin
de randonnée. L’aven a été visité à plusieurs reprises par le GCLR (V. Lecoq, V. Rufray, V. Prié). De petits essaims
mixtes de Minioptères et de Rhinolophes euryales s’y maintiennent au printemps et à l’automne dans différentes salles.
Aux vues des traces de guano et d’urines présentes à l’intérieur, cet aven devait jouer auparavant un rôle plus important
que nous lui connaissons actuellement pour les populations de chiroptères de la vallée de l’Hérault.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Rhinolophe euryale
Minioptère de Schreibers
5-10 T (2005)
300 T (2008)
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Fig 8 : Topographie de l’aven des trois trous
Aven Vidal (Commune de Viols en Laval)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit
17
L’aven Vidal s’ouvre par une vaste bouche sur le causse de Viols le Fort. Un puits vertical d’une cinquantaine de
mètres permet d’aboutir au fond de la cavité où se trouve parfois un petit essaim de Minioptères (300 individus max),
comme en témoigne d’ailleurs un nombre importants de restes osseux au sol. Cet aven a été visité à une seule reprise
par Jean Séon (GCLR) et a fait l’objet d’une seule capture. Il mériterait un suivi plus régulier pour quantifier correctement
la fréquentation de ce site magnifique.
Aven-grotte de Vitalis (Commune de La Vaquerie)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101385 « Causse du Larzac »
gîte d’hivernage et de reproduction utilisé d’octobre à juillet
56
L’aven de Vitalis est une ancienne cave à Roquefort très célèbre. En outre, cette cavité offre un développement
important et des galeries magnifiques qui en ont fait une grande classique spéléologique. Grâce aux grands volumes
des galeries et aux nombreux recoins, un hivernage de Grands Rhinolophes, contrôlé annuellement par Vincent Prié
(GCLR), s’est maintenu au fond de la première grande salle. Il reste toutefois à éclaircir le rôle que pourrait jouer la
cloche d’entrée de l’aven où un petit essaim de reproduction de Grands Rhinolophes et de Murins à oreilles échancrées
s’établit certaines années.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
Murin à oreilles échancrées
180 H (2007)
30-50 R (2007)
10-30 R (2007)
Grange de Roquebrun (Commune de Roquebrun)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction utilisé de juin à août
16
Ce site a été découvert suite à un SOS chauves-souris en 2007. Il s’agît d’une colonie de Murins à oreilles échancrées
qui se tient dans une immense grange servant à entreposer des canoës.
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Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Murin à oreilles échancrées
240 R (2007)
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Grotte des Dames ou des Escalans (Commune de Saint Bauzille de Montmel)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit utilisé d’avril à septembre
20
La Grotte des Dames ou Aven de Mounmaou se situe dans un lapiaz de la propriété privée du mas de Martin. L’aven
s’ouvre par un vaste puits de 25 m par où sortent les animaux (voir Fig. 9). Mais l’accès à la grotte des Dames, très
difficile à trouver, se fait un peu plus loin entre des blocs, à proximité d’une ancienne charbonnière. Là, on pénètre en
désescalade. Les chiroptères se tiennent dans une grande salle descendante concrétionnée et dans la dernière salle
qui est remplie de guano sur plusieurs dizaines de centimètres. Ce gîte a été visité deux fois par le GCLR (V. Rufray)
et mérite d’autres investigations car un essaim de reproduction en lien avec la grotte de l’Hortus pourrait s’y trouver.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Petit Murin
Minioptère de Schreibers
5-10 T (2005)
300 T (2008)
Fig 8 : Topographie de l’aven du Mounmaou (GERSAM).
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Grotte du Four à chaux (Commune de Courniou)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte d’hivernage utilisé d’octobre à avril
32
Cette grotte est connue depuis longtemps par Frédéric Néri (GCLR) pour abriter un hivernage de Grands
Rhinolophes. Mais elle n’a plus été suivie depuis les années 80 car elle est désagréable (Boue, voûte mouillante)
et surtout labyrinthique. Le GCLR (R. Colombo, V. Rufray) la revisite correctement lors de l’hiver 2009. Les Grands
Rhinolophes sont toujours présents et se tiennent dans la première grande salle après avoir franchi une longue diaclase
très humide et une voûte mouillante assez désagréable. Parfois les animaux sont au fond du réseau ce qui complique
singulièrement le recensement. Une topographie est donnée à titre indicatif (voir Fig. 10) mais elle s’avère quasiment
inexploitable au delà de la première grande salle.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
148 H (2009)
Fig 10 : Topographie sommaire de la Grotte du Four à Chaux (SCMNE)
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Grotte de Cailhol (Commune de La Caunette)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille, site Natura 2000 FR9101444 « Causse du Minervois »
gîte d’hivernage utilisé de novembre à mars et ancien gîte de reproduction
36
La Grotte de Cailhol s’ouvre par un vaste porche (21 x 2 m) bien cachée dans la végétation. C’est Pascal Médard
(ENE) qui a suivi cette cavité de manière régulière entre 1983 et 1986. Il a noté la présence en reproduction du
Minioptère de Schreibers (1500 ind.), du Rhinolophe euryale (50 ind.) et du Murin de Capaccini (150 ind.). Puis au
début des années 90, une grille a été posée pour limiter les nombreux dérangements et a occasionner la désertion de
l’ensemble de la colonie de reproduction très rapidement. C’est à cette occasion, entre autres, que les chiroptérologues
français se sont aperçus que les grilles étaient inadaptées pour ce type d’espèces. Malheureusement, la grille est
toujours en place actuellement.
A noter que cette cavité semble abriter les derniers Rhinolophes de Méhély de France. Pascal Médard pressentait
sa présence depuis février 1984, date à laquelle il capture un « Grand Rhinolophe » de 51 mm d’avant-bras. Selon lui
jusqu’à 3 individus étaient présents jusqu’en décembre 2007, date à laquelle il observe un dernier individu (voir photo).
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
Rhinolophe euryale
9 H (2008)
3 H (2008)
La population de chiroptères de la Grotte de Cailhol est certainement en relation avec les Grottes de Bize. Le
Rhinolophe de Méhély serait donc à rechercher dans ce secteur du Minervois.
Rhinolophe de Méhély, Grotte de Cailhol, 15 décembre 2007 (Ph. Médard/ENE).
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Grotte d’Aldène (Commune de Cesseras)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille, site Natura 2000 FR9101444 « Causse du Minervois »
gîte d’hivernage et gîte de reproduction
135
La Grotte d’Aldène, ou Grotte de la Coquille, ou Grotte de Fauzan, ou Grotte de Minerve, constitue un réseau de
galeries karstiques qui se répartissent sur quatre étages. Cette grotte présente un intérêt majeur de niveau national
dans le domaine de la spéléologie, de la géologie, de l’hydrogéologie, de la paléontologie, de l’archéologie, de l’histoire,
du tourisme et de la faune. Ce site est propriété de la commune de Cesseras.
La cavité est classée au titre des Monuments Historiques par arrêté du 17 janvier 1955. Le deuxième étage de la
grotte, dit “ réseau Cathala ”, renferme des vestiges paléontologiques et préhistoriques majeurs. Une des galeries du
premier étage, dite “ galerie des gravures ”, contient des œuvres pariétales du paléolithique supérieur. Ces deux parties
du réseau sont fermées et leurs accès gérés par le Ministère de la Culture et de la Communication en accord avec la
commune de Cesseras.
Le premier étage de la cavité présente un intérêt chiroptérologique majeur de niveau international mis en évidence
et suivi par Pascal Médard (ENE). Cette partie de la grotte offre des conditions naturelles exceptionnelles à l’accueil de
populations de chauves-souris au cours des périodes d’hibernation, de reproduction et de transit. En 2006, c’est afin
de préserver cet intérêt, que la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM), ENE et le
GCLR ont fermé la cavité avec une grille et ont réglementé l’accès au premier étage avec l’ensemble des partenaires
qui contribuent déjà à la protection du réseau depuis plusieurs décennies (Fédération Française de Spéléologie,
association Aldène et Ministère de la Culture). Cette fermeture, très spectaculaire car réalisée à l’aide d’une hélicoptère,
est intervenue dans le cadre de l’application du programme LIFE 04NAT/FR/000080.
D’ores et déjà, les premiers effets de cette fermeture se font ressentir avec notamment les essaims d’hivernage de
Minioptères de Schreibers et de Grands Rhinolophes qui réinvestissent le grande galerie qu’ils avaient déserté à cause
du dérangement.
Espèces
Grand Rhinolophe
Rhinolophe euryale
Effectifs max. adultes
(données modernes )
236 H (2009)
70 R (2008)
201 H (2008)
Minioptère de
Schreibers
3000 R (2007)
18000 H (2004)
Grand Myotis
180 R (2008)
À noter que des données récentes de l’été 2007 et 2008 donneraient également le Murin de Capaccini présent dans
la grotte avec environ 500 individus. Ces données mériteraient d’être vérifiées puisque l’espèce n’avait jamais été vue
auparavant dans la cavité en période de reproduction.
Grotte de la Fraise (Commune de Ferrieres-Poussarou)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit utilisé d’août à octobre
12
La Grotte de la Fraise s’ouvre en bordure de la D 179 sur les contreforts sud des avants-monts du Somail. Très peu
suivie, elle a été visitée à deux reprises par Thierry Disca (GCLR) qui a trouvé un petit essaim automnal de Minioptères
de Schreibers auquel se mêle parfois des Murins de Capaccini. Les animaux de cette grotte sont certainement en
relation avec ceux de la vallée du Jaur.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Minioptère de Schreibers
Murin de Capaccini
400 T (2007)
1-5 T (2007)
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Héli-treuillage de la grille à la Grotte d’Aldène, octobre 2006. Ph. J. Fauré.
Grotte de l’Hortus (Commune de Valflaunès)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : Site Natura 2000 FR9101389 « Pic Saint Loup »
gîte de transit utilisé d’avril à juin et d’août à octobre
20
Cette grotte très connue s’ouvre au pied de la grande falaise de l’Hortus. Située non loin de Montpellier, elle est très
dérangée par les promeneurs. Ainsi les essaims de chauves-souris, observés par Jean Séon (GCLR),dans les années
80 et au début des années 90 se font de plus en plus rares à partir de la fin des années 90 lors des suivis réalisés par
Thierry Disca (GCLR). Essentiellement utilisée en transit par le Minioptère de Schreibers, la cavité sert également
d’abris estival pour le Rhinolophe euryale (population la plus méridionale pour l’Hérault).
A noter que Jean Séon a observé la reproduction du Murin de Capaccini en 1992.
Aujourd’hui cette grotte mériterait une protection physique pour garantir le retour et la tranquillité des Minioptères de
Schreibers, d’autant plus qu’au moins 14 espèces de chiroptères fréquentent la falaise de l’Hortus, ce qui en fait un site
véritablement remarquable.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Rhinolophe euryale
Minioptère de Schreibers
10-30 T (2004)
700 T (1996)
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Grotte de la Madeleine (Commune de Villeneuve-les-Maguelone)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille
gîte de reproduction de transit utilisé quasiment toute l’année
32
La grotte de la Madeleine se situe sur la commune de Villeneuve-les-Maguelone (Hérault) sur les contreforts sud de la
montagne de la Gardiole. Elle borde les étangs montpelliérains et en particulier la Réserve Naturelle de l’Estagnol. Cette
grotte s’ouvre par un large porche au sein d’un boisement âgé de chênes verts. Elle est constituée d’une imposante
salle descendante débouchant sur un lac d’une dizaine de mètres de diamètre. Une galerie inondée de 80 m environ
se développant vers l’Est est occupée par des essaims de chiroptères : Murin de Capaccini, Minioptère de Schreibers,
Petit Murin, Murin de Daubenton et plus rarement Grand Rhinolophe.
Suivie par le GCLR depuis 2003, cette grotte a fait l’objet d’une intervention de l’association pour découper la partie
haute de la grille fermant la grotte afin de faire revenir des essaims de reproduction dans la cavité (Rufray & Disca 2007).
En 2009, Thierry Disca, lors d’un radiopistage de chauves-souris, découvre que la cavité est utilisée en reproduction
par le Petit Murin et le Murin de Capaccini, mais les effectifs n’ont pu être estimés correctement. En outre un essaim de
Murins de Daubenton et de quelques Murins de Natterer s’y reproduisent également.
Il est possible également que l’aven des Poteries situés 200 m plus au nord soit utilisé par les chauves-souris. Des
investigations complémentaires sont nécessaires sur ce secteur.
Espèces
Murin de Capaccini
Petit Murin
Minioptère
de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
~20-30 R (2009)
50-60 T (2009)
~10-15 R (2009)
100 T (2008)
Grotte du Mas des Caves (Commune de Lunel-viel)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille et porte métallique
gîte de reproduction utilisé de mai à septembre
20
La Grotte se situe dans la propriété du Mas des Caves. Inaccessible par l’effondrement antique des deux entrées, la
grotte a été réouverte au XIXème siècle par l’extraction de pierres de taille dans une carrière. Cette cavité est suivie pour
la première fois par Jeantet durant les années 50 et 60 suite à la découverte d’une très belle colonie de Rhinolophes de
Méhély (au moins 80 adultes), Rhinolophes euryales, Minioptères de Schreibers, Murins de Capaccini et Petits Murins.
Puis d’importantes fouilles archéologiques dans les années 70 ont mis à mal la colonie par la pose d’éclairage, de
filets et d’une grille à barreaux verticaux à l’entrée. De plus, le percement d’une deuxième entrée a probablement
modifiée la micro-climatologie de la cavité. Les Minioptères se maintiennent tant bien que mal jusqu’en juillet 1980 au
moins où J. Depont photographie un essaim (Voir photo), mais la population de Rhinolophes disparaît.
Le GCLR (V. Rufray, T. Disca et R. Letscher) revisite cette grotte à la fin des années 90 et jusqu’en 2004 pour tenter
de redécouvrir un essaim de reproduction mais sans succès. Malgré le fait que la cavité soit tranquille et non visitée
depuis 20 ans au moins, il ne reste qu’un petit essaim de 70 Petits Murins qui se reproduit, à l’extérieur de la grotte,
dans une « cheminée » servant d’accès à un puits.
Espèces
Petit Murin
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
70 R (2010)
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Essaim de reproduction de Minioptères de Schreibers, Grotte du mas des Caves, juillet 1980. Ph. J. Depont, fide L. Arthur.
Grotte d’Orquette (Commune de Saint-Geniès-de-Varensal)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : grille, site Natura 2000 FR9101419 « Crêtes du Mont Marcou et des Monts de
Mare »
ancien gîte de reproduction, gîte de transit et d’hivernage utilisé de septembre à
avril
28
La Grotte d’Orquette se situe au pied des impressionnantes falaises d’Orques. On y accède par le hameau
d’Albes. Classique spéléologique pendant des années, car la grotte est parcourue par une magnifique rivière
souterraine, une grille a été mise en place après le premier méandre d’entrée en juin 1995 à l’initiative de
Fréderic Néri (GCLR), du propriétaire et des spéléologues locaux, afin d’en limiter l’accès.
Dans les années 80, la grotte accueillait jusqu’à 1500 Minioptères et 100 Grands Myotis en reproduction
(dernier comptage fiable en juillet 1982 par F. Néri). Puis la pose de la grille a causé une importante
modification d’accès. Les Minioptères ne passaient pas la grille et un essaim s’installait régulièrement
quelques mètres devant celle-ci. En avril 1996, Frédéric Néri demande à ce que les deux barreaux du haut
soient retirés pour laisser le passage aux chauves-souris. Cet aménagement ne sera pas suffisant, mais le
GCLR (V. Rufray et F. Néri) s’en rendra compte seulement en 2005, date à laquelle l’association reprend
les observations dans cette cavité très excentrée à la limite du département du Tarn. Dans le cadre du
Document d’objectifs des grottes à chauves-souris situées dans l’emprise du Parc Naturel Régional du Haut
Languedoc, le GCLR reprend contact avec le propriétaire et en octobre 2007, le panneau supérieur de la
grille est enlevé pour laisser le passage aux Minioptères qui continuent malgré tout à fréquenter la cavité.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
Minioptère de Schreibers
Grand Myotis
17 H (2007)
100-300 T (2005)
1-10 T (2007)
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Grille le 14 novembre 2007 après intervention du propriétaire pour retirer la partie supérieure,
ouvrant ainsi le passage aux chiroptères. Ph. V. Rufray.
Grotte de l’Ours (Commune de Saint-Jean-de-Buèges)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit (et reproduction ?)
24
La Grotte de l’Ours s’ouvre au cœur de la Montagne de la Séranne. Très difficile d’accès car il faut gravir un pierrier
extrêmement raide sur plus de 400 m de dénivelé pour y arriver, elle a fait l’objet d’une seule visite par les membres du
GCLR (V. Rufray et V. Prié) en juin 2006.
La galerie principale ne présente pas de traces importantes de fréquentation par les chiroptères. Seule la présence
de quelques Minioptères isolés trahi le réel intérêt de cette cavité. En fait, il faut descendre un puits de 21 m s’ouvrant
sur le côté droit de la galerie pour découvrir une salle jonchée de guano dont deux tas importants témoignent d’une forte
fréquentation en transit printanier et automnal (et parfois en reproduction ?).
Aucun comptage n’a permis d’estimer la taille de la colonie de passage dans cette cavité, mais les tas de guano
laissent entrevoir la présence de un à plusieurs milliers de chiroptères. Cette grotte doit impérativement être revisitée
régulièrement pour estimer son rôle dans le vaste secteur Buèges / Gorges de l’Hérault où, curieusement, aucune
colonie de reproduction de Minioptères n’est connue.
Grotte des Ours (Commune de Cazilhac)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR FR9112011 « Gorges de la Vis et Cirques de Navacelles »
gîte de transit et de reproduction (?) utilisé d’avril à septembre
30
La Grotte des Ours s’ouvre à la sortie des gorges de la Vis, tout près de la confluence avec l’Hérault. Située en bord
de route, elle est très connue et fréquemment visitée car on peut en faire la traversée. Jean Séon (GCLR) qui suit cette
cavité depuis les années 80 témoigne de la présence d’importants essaims de Minioptères en transit et peut être en
reproduction, dans lequel se mêle le Murin de Capaccini. De nos jours la grotte des Ours est toujours très fréquentée,
mais par des effectifs extrêmement fluctuants ne dépassant que rarement quelques centaines d’individus. De plus, les
animaux gîtent dans une grande diaclase où les essaims sont invisibles augmentant la difficulté de suivi de la cavité.
1
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Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
40 R ? (2001)
200 R ?(2007)
300 T (2009)
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Grotte du Poteau (Commune de Saint-Vincent-d’Olargues)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : propriété du CG 34, interdiction de pénétrer du 15 septembre au 15 avril,
site Natura 2000 FR9101427 « Grottes de Julio »
gîte d’hivernage utilisé d’octobre à avril
24
La Grotte du Poteau (voir fig. 11) est connue depuis toujours, du moins dans sa première partie. Elle se terminait sur
un laminoir qui a été agrandie sur une dizaine de mètres par un passionné de Saint Vincent d’Olargues au début des
années 50 pour poursuivre l’exploration.
C’est à partir de l’hiver 1975/76 que M. Schmeisser, biospéléologue au SCMNE (Spéléo Club de la Montagne Noire
et de l’Espinouse) et en correspondance avec André Brosset, met en évidence l’intérêt de la cavité avec l’observation
de 100 Rhinolophes euryales, 50 Grands Rhinolophes et 50 Minioptères en hibernation. Puis Fréderic Néri (GCLR)
poursuit les observations dans les années 90. En 1996, le laminoir est de nouveau agrandi par le Spéléo Club de
Béziers, pour permettre aux centres de vacances d’utiliser cette cavité afin d’initier les jeunes. En 2002, sous l’impulsion
de Frédéric Néri, le Conseil Général de l’Hérault achète la grotte au titre des Espaces Naturels Sensibles pour la
conservation des chauves-souris. C’est à partir de 2004 qu’une convention d’accès entre les spéléologues, le CG 34 et
la SFEPM est signée pour limiter l’usage de la cavité en période estivale. Cette convention sera renforcée en 2007 par
l’élaboration du document d’objectif Natura 2000. Aujourd’hui la cavité est interdite d’accès du 15 septembre au 15 avril,
mais aucune protection physique n’est en place. Par contre des panneaux d’information ont été disposés à l’entrée et il
faut reconnaître que l’ensemble des clubs de spéléologie locaux respectent leurs engagements. De fait, l’hivernage de
Rhinolophes euryales se maintient parfaitement de nos jours.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Rhinolophe euryale
167 H (2009)
Fig. 11 : Topographie de la grotte du Poteau (Jacky Fauré).
1
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Grotte des Ressecs (Commune de Puéchabon)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101388 « Gorges de l’Hérault », APPB 34005
« Biotope des gorges de l’Hérault »
gîte de transit et de reproduction utilisé d’avril à septembre
64
La Grotte des Ressecs se situe au coeur de la vallée de l’Hérault. Elle s’ouvre au pied de grandes falaises calcaires
qui dominent un vaste méandre du fleuve.
Ces falaises constituent un site de reproduction de l’Aigle de Bonelli protégé par un arrêté de protection de Biotope
depuis le 12 avril 1993. La pénétration sur les 408 ha de l’APPB est interdite et nécessite une autorisation entre le 15
janvier et le 30 juin.
La grotte a été visitée pour la première fois par le GCLR (J.L. Besançon) en 1992 qui y avait découvert une belle
colonie de chiroptères sans pour autant avoir identifié clairement les espèces présentes et leur nombre puisque les
animaux se tiennent souvent derrière un puits de 17 m (voir Fig 12). Ce puits est descendu pour la première fois par le
GCLR (J. Séon, V. Rufray, T. Disca) en juin 2003 mais ce jour là très peu de chiroptères étaient présents. Par la suite
un suivi régulier est mené et permet la découverte d’un essaim de reproduction très importants de Murin de Capaccini.
De nombreux Minioptères et Rhinolophes euryales sont présents également au printemps mais désertent la cavité pour
un endroit inconnu quelques jours avant les mises-bas.
Toutefois, il est vraisemblable que la cavité servent de sites de reproduction certaines années pour l’ensemble de
ces espèces. Mais à l’évidence, il existe un site majeur de reproduction dans les gorges de l’Hérault qui reste inconnu
malgré de nombreuses recherches.
1
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Espèces
Murin de Capaccini
Rhinolophe euryale
Minioptère
de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
350 R (2008)
200 T (2004)
2000 T (2004)
Fig 12 : Topographie de la Grotte des Ressecs (Jean-Louis Galéra)
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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Grotte de la Rivière Morte (Commune de Courniou)
• Protection :
• Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101428 « Grotte de
et Réserve Naturelle Régionale gérée par le PNRHL.
gîte de transit et d’hivernage utilisé d’octobre à mai.
35
la
Rivière
Morte »
La Grotte de la Rivière Morte est découverte suite à une désobstruction en 1957 par le SCMNE. Il s’agît d’un puits
d’une dizaine de mètres qui mène à une salle encombrée de blocs. Un passage étroit descendant entre ces blocs
permet d’accéder à l’étage inférieur de la grotte où serpente un petit ruisseau dans de magnifiques volumes.
Déjà à cette époque, les chauves-souris sont déjà présentes dans la cavité (Claude Raynaud, com. pers.), ce qui
impliquent qu’elle y accédaient (et certainement toujours un peu maintenant) en rampant dans des fissures profondes.
La population hivernante de chauves-souris est suivie par M. Schmeisser dans les années 70 puis par le GCLR à partir
des années 80 (F. Néri, puis V. Rufray et H. Ruscassié). En février 1997, il y aura jusqu’à 650 Grand Myotis en hivernage
dans la cavité, ce qui engendrera la création d’une Réserve Naturelle Volontaire le 26 mars 1999 transformée en
Réserve Naturelle Régionale récemment. C’est à partir de cette époque que les effectifs de Grands Myotis commencent
à chuter pour ne plus atteindre qu’une centaine d’animaux en 2009. Parallèlement à cette diminution, il faut signaler
que la colonie de reproduction de Grand Myotis connue à proximité, dans la Grotte de la Source du Jaur, disparaît
suite à l’éclairage de la cavité. Cependant, le site d’hivernage a toujours été soumis à de fortes variations d’effectifs
inexpliquées (voir fig. 13).
Figure 13
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Grotte de la Source du Jaur (Commune de Saint-Pons-de-Thomières)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9101429 « Grotte de la Source du Jaur »
gîte de transit et d’hivernage utilisée de septembre à mai, ancien gîte de
reproduction d’importance internationale
40
La Grotte de la Source du Jaur possède une situation fort particulière puisqu’elle s’ouvre au cœur de la ville de Saint
Pons par un magnifique porche où s’écoule, dans une large vasque, les eaux du Jaur. La population de chauves-souris
de la cavité est découverte par Frédéric Néri (GCLR) suite à un appel des pompiers pour une éventuelle pollution
des eaux du captage de la ville par le guano. Cet été 1985, la grotte abritait une colonie de reproduction de 4000
Minioptères, 200 Grands Myotis et 150 Rhinolophes euryales.
La grotte est peu suivie par la suite car il faut y pénétrer en bateau et la visite est soumise à autorisation communale
à cause de la présence du captage d’eau de la ville. Toutefois en 1988, une colonie d’environ 8000 chiroptères est
présente, mais une partie de l’essaim est invisible. En 1995, une manifestation culturelle (la Biénnale du Marbre)
est organisée devant le porche de la cavité. L’activité, qui consiste à tailler du marbre pour réaliser des « oeuvres »,
dégagent des nuages de poussières très importants. Le GCLR est averti et découvre en pleine ville des dizaines de
cadavres de Minioptères probablement asphyxiés. Depuis, cette manifestation n’existe plus fort heureusement. En
1996, la mairie de Saint Pons projette un aménagement touristique de la cavité. Le GCLR s’y oppose fermement, mais
finalement il y aura l’installation de 4 gros projecteurs au niveau du porche d’entrée. Le GCLR devient « indésirable »
à Saint-Pons et la colonie n’est plus suivie jusqu’en 2006, date à laquelle le document d’objectif du site Natura 2000
est lancé. Le suivi de la cavité est repris par Vincent Rufray et Hélène Ruscassié (GCLR) et démontre alors l’ampleur
des dégâts avec une quasi désertion de la colonie. Quelques essaims de Minioptères transitent de temps à autres par
la grotte accompagnée parfois de Murins de Capaccini. Les Rhinolophes euryales et les Grands Myotis ont totalement
déserté le gîte. Au final, le document d’objectifs demande à la mairie de retirer les éclairages. En 2009, les éclairages
sont toujours en place mais ont cessé de fonctionner.
Espèces
Minioptère de Schreibers
Murin de Capaccini
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
700 T (2006)
50 T (2008)
Grotte du Trésor (Commune de Lamalou-les-Bains)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9102006 « Grotte du Trésor », périmètre grillagé
gîte de reproduction utilisé d’avril à septembre
56
La Grotte du Trésor est en réalité une ancienne carrière de pierre reconvertie en champignonnière. Abandonnée
depuis des dizaines d’années, ce site a été découvert en 1985 par Jean-Louis Besançon et Frédéric Néri (GCLR) après
la chute spectaculaire des effectifs de la grotte de la Vézelle. Puis le site est suivi régulièrement par Frédéric Néri qui y
note un essaim de reproduction de Minioptères de Schreibers variant de 2500 à 10 000 individus selon les années. A
partir de 1997, les effectifs de Minioptères chutent brutalement et la reproduction devient irrégulière. C’est en 2007 que
la grotte regagne ses galons lorsque le GCLR (V. Rufray, F. Néri, G. Derivaz, T. Lecampion) trouve au sein de l’essaim
de Minioptères une colonie d’environ 600 Murins de Capaccini. A la demande du GCLR, un périmètre grillagé est alors
installé par la Mairie de Lamalou-les-Bains afin de réduire les pénétrations dans cette carrière souterraine.
Espèces
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
600 R (2009)
1200 R (2008)
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Grotte de la Vézelle (Commune de Saint-Vincent-d’Olargues)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : propriété du CG 34, interdiction de pénétrer du 15 avril au 15 septembre avec
périmètre grillagé, site Natura 2000 FR9101427 « Grottes de Julio »
gîte de reproduction et d’hivernage utilisé toute l’année
84
La grotte de la Vézelle est une cavité labyrintique qui s’ouvre par quatre entrées dans un méandre du Jaur. Connue
depuis toujours, elle est utilisée par l’Homme depuis la préhistoire. Elle a fasciné des générations de spéléologues,
biospéléologues et chiroptérologues qui ont entrepris de nombreuses missions d’inventaires et de découverte du réseau.
C’est M. Schmeisser et A. Brosset qui ont initié l’étude des chauves-souris de cette grotte. Ils ont bagué plus de
143 Rhinolophes euryales en mars, juillet et août 1951, 1952, 1972 et août 1955. C’est à partir de ces études que la
raréfaction du Rhinolophe euryale avait été mise en évidence (Brosset & al 1988). Puis Frédéric Néri reprendra les
suivis pour le GCLR de 1984 à nos jours. Ces suivis permettront de mettre en évidence le rôle majeur de la cavité pour
la reproduction du Minioptère de Schreibers, du Rhinolophe euryale et des Grands Myotis. Cet intérêt était d’ailleurs
connu de longue date puisque la cavité a vu fonctionner une exploitation du Guano au début du XXème siècle. A partir
des traces et des témoignages, la population de chauves-souris était alors estimée entre les deux guerres entre 20 000
à 30 000 individus, minimum, en reproduction. A cause de cette activité probablement et puis par les visites incessantes
de colonies de vacances dans les années 80 et 90, les effectifs deviennent extrêmement fluctuants. Ainsi c’est parfois
plusieurs cars par jour qui amènent des enfants en pleine période de reproduction ! Le principal essaim qui se trouve
alors dans la grande salle migre très vite dans une salle reculée appelée la « Salle peau de Léopard » (Voir Fig 14
page suivante). C’est ce qui permettra son maintien malgré tout. A noter toutefois que la colonie de Grand Myotis (150
individus dans les années 80) disparaîtra dès 1993.
En 2002, la grotte est achetée par le Conseil Général 34 dans le cadre de la TDENS. En 2004, le programme Life
04NAT/FR/000080 abouti à l’installation d’un périmètre grillagé en 2007. Une réglementation interdisant l’accès en
période de reproduction est également mise en place. Cette protection bénéficie actuellement aux Rhinolophes, mais
les reproductions de Minioptères restent encore rares et irrégulières.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand
Rhinolophe
Rhinolophe
euryale
Minioptère
de Schreibers
Grand Myotis
116 H (2006)
700 R (2004)
170 H (2008)
5000 R (2006)
0
À noter que l’inventaire de la cavité va bien au delà des chiroptères. Les différents biospéléologues qui sont passés
ont rassemblé un grand nombre de données concernant les mollusques, les annélides, les arachnides, les crustacés,
les myriapodes et les insectes.
Fig 12 : évolution des effectifs en période de reproduction pour deux espèces dela grotte de la source du Jazur
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Fig. 14 : Topographie de la grotte de la Vézelle (Jacky Fauré)
Mine de Villeneuvette (Commune de Villeneuvette)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR9102007 « Mine de Villeneuvette »
gîte de transit et d’hivernage utilisé de septembre à mai
38
La mine de Villeneuvette est en réalité une ancienne carrière souterraine de barythine. Abandonnée depuis très
longtemps, son intérêt chiroptérologique a été révélé par Thierry Disca (GCLR). Elle abrite dans une grande salle un
important essaim de Minioptères de Schreibers présents à l’automne et au printemps. Dans les galeries ventilées
inférieures, on note l’hivernage de Grands Rhinolophes et de Murins de Capaccini. A noter qu’un Murin de Capaccini
bagué aux grottes de Bize en 1992 par Pascal Médard a été retrouvé dans cette mine le 22 mars 2003. L’animal, bagué
juvénile, était alors âgé de 11 ans.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
32 H (2005)
28 H (2006)
400 T (2002)
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Département du Gard (30)
Liste des gîtes
Aven du Calabrien (Commune de Saint-Jean-du-Gard)
Aven de Gimbert (Commune de la Cadière et Cambo)
Espélugues de Dions (Commune de Dions)
Grotte de Baume Longue (Commune de Dions)
Grotte de la Bruge (Commune de Montclus)
Grotte de Cambo (Commune de la Cadière et Cambo)
Grotte de Campefiel (Commune de Sainte-Anastasie)
Grotte des Fées (Commune de Tharaux)
Grotte des Frères et de Saint Joseph (Commune de Sainte-Anastasie)
Grotte du Prével (Commune de Montclus )
Grotte du Sambuc (Commune de Sainte-Anastasie)
Grotte de la Sartanette (Commune de Rémoulins)
Grotte des trois Ours (Commune de Seynes)
Maison de Dions (Commune de Dions)
Tunnel de Sommières (Commune de Sommières)
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Aven du Calabrien (Commune de Saint-Jean-du-Gard)
• Protection : • Phénologie :
• Note régionale : zone périphérique du Parc National des Cévennes.
gîte de transit
12
Cet aven situé dans la zone périphérique du Parc National des Cévennes a été visité à plusieurs reprises par Jean
Séon (GCLR). En effet un tas de guano très important existe au milieu d’une grande salle. Reconnu pour abriter une
importante colonie de Grand Myotis et de Minioptères de Schreibers selon Michel Wiénin, les visites du GCLR n’ont
jamais rien donné et ont permis tout au plus d’y observer 80 Minioptères. Pourtant le tas de guano présent laisse
envisager un passage important à une certaine époque de l’année.
Aven de Gimbert (Commune de la Cadière et Cambo)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : zone périphérique du Parc National des Cévennes.
gîte de transit occasionnel
8
Ce tout petit aven de 20 m de profondeur a été découvert par Vincent Lecoq et Jean Séon (GCLR) lors d’une étude
de radiopistage des Rhinolophes euryales de la grotte de Cambo.
Cet aven sert visiblement de zone de repli lorsque les Rhinolophes de la grotte de Cambo sont dérangés. Jusqu’à 80
individus peuvent y séjourner.
Espélugues de Dions (Commune de Dions)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit, de reproduction et d’hivernage utilisé toute l’année
36
Les Espélugues de Dions forment un magnifique gouffre dans lequel on descend par un sentier forestier glissant.
Arrivée au bas, un imposant porche où a été installé une via ferrata récemment, signe l’entrée d’une vaste diaclase
peu profonde mais très haute. En période de reproduction les chiroptères se trouvent en haut de cette diaclase et sont
invisibles d’où les difficultés pour évaluer l’effectif des chauves-souris qu’elle abrite. Guy Derivaz (GCLR) a suivi ce site
pendant des années et estimait qu’il s’y reproduisait plusieurs centaines de Grands Myotis. En hiver et en transit, les
chauves-souris se tiennent dans les draperies. On y note régulièrement le Grand Rhinolophe et le Murin de Capaccini
en assez grand nombre.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand
Rhinolophe
Grand Myotis
Murin
de Capaccini
Minioptère
de Schreibers
7 T (2007)
300 R (2007)
100 H (2009)
20-50 T (2002)
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Grotte de Baume Longue (Commune de Dions)
• Protection :
• Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit utilisé d’avril à juin et d’août à octobre
20
La grotte de Baume Longue se situe à l’entrée des Gorges du Gardon. Très accessible car le porche est visible
depuis la départementale menant à Dions, elle est fréquemment dérangée et souillée par des gens peu scrupuleux.
Guy Derivaz (GCLR), qui a visité la cavité à de nombreuses reprises, note qu’elle est souvent occupée la nuit par le
Minioptère de Schreibers et le Murin de Capacini en repos. De manière irrégulière, elle abrite un bel essaim de transit
de Minioptères de Schreibers.
Espèces
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
10-50 T (2005)
1500-2000 T (2005)
Grotte de la Bruge (Commune de Montclus)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101399 « La Cèze et ses gorges »
gîte de transit utilisé de mars à mai et d’août à octobre
16
La grotte de la Bruge s’ouvre sur la rive gauche de la Cèze à la sortie des gorges. Son intérêt chiroptérologique a
été découvert très tardivement par le GCLR (G. Derivaz, O. Belon) lors d’une mission de prospection dans les gorges.
Connue depuis fort longtemps et facilement accessible, la grotte est très dérangée, mais on note un passage de
chiroptères en transit. Au printemps, un essaim modeste de Minioptères de Schreibers séjourne dans la salle du Lion,
mais disparaît assez vite avec l’arrivée de la période de mise-bas. A l’automne, la cavité est essentiellement fréquentée
par un petit groupe de Murins de Capaccini. Ces derniers sont aussi présents au printemps en moins grand nombre.
A ce jour, aucune preuve de reproduction de cette espèce n’existe sur ce site qui apparaît pourtant très favorable. Des
prospections complémentaires sont nécessaires pour déterminer le rôle réel de cette cavité. Une exploration jusqu’au
siphon terminal est nécessaire (voir fig. 15).
Espèces
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
20 T (2008)
300 T (2008)
Fig. 15 : Topographie de la grotte de la Bruge (SCSP)
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Vespère n°2 - 2009-2011
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Grotte de Cambo (Commune de la Cadière et Cambo)
• Protection :
• Phénologie : • Note régionale : zone périphérique du Parc National des Cévennes.
gîte de transit utilisé d’avril à juin et d’août à octobre
16
La Grotte de Cambo est une jolie petite grotte qui s’ouvre à proximité immédiate du lieu-dit du même nom. Elle est
suivie depuis des années par Jean Séon (GCLR) qui y note un passage régulier de Rhinolophes euryales en transit.
Un radiopistage en 2003 avait pour but, entre autres, d’essayer de trouver le site de reproduction de cette population.
Malheureusement, le seul nouveau site découvert à cette occasion, l’aven de Gimbert, s’est avéré être également un
site de transit.
Espèces
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
Rhinolophe euryale
80 T (2003)
Grotte de Campefiel (Commune de Sainte-Anastasie)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101398 « Le Gardon et ses Gorges »
gîte de reproduction occasionnel
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La Grotte de Campefiel s’ouvre sur la rive droite du Gardon dans une falaise accessible uniquement par le camp militaire
des Garrigues. Des autorisations sont nécessaires pour s’y rendre. Guy Derivaz (GCLR) suivait cette grotte depuis de
nombreuses années. Peu importante pour les chiroptères en général, cette cavité a révélé sa vraie valeur soudainement
en 2004 lorsque l’essaim de reproduction de la Grotte du Sambuc a investi les lieux suite à de multiples dérangements.
Ainsi pendant deux années (2004 et 2005), la Grotte de Campefiel a abrité le plus gros essaim de reproduction du Gard
concernant le Minioptère de Schreibers et le Murin de Capaccini. A noter que le Rhinolophe euryale s’y est reproduit en
tout petit nombre également. Depuis 2006, l’ensemble des animaux sont retournés dans la Grotte du Sambuc.
Espèces
Rhinolophe euryale
Murin de Capaccini
Minioptère
de Schreibers
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
30-40 R (2005)
600 R (2005)
3000 R (2005)
Grotte des Fées (Commune de Tharaux)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101399 « La Cèze et ses gorges »
gîte de transit et de reproduction utilisé d’avril à octobre
52
la Grotte des Fées s’ouvre au niveau du lit de la Cèze au départ des gorges par deux vastes porches dont l’un est
accostable en bateau. L’intérêt chiroptérologique des lieux est mis en évidence par Benjamin Allegrini et Alexandre
Haquart (GCLR) en 2006 lorsqu’ils y découvrent une petite colonie de reproduction de Grands Rhinolophes dans la
diaclase d’entrée (Galerie préhistorique). Puis en 2008, le GCLR intensifie ses recherches et découvre un essaim de
transit de Minioptères de Schreibers et de Rhinolophes euryales à l’entrée du réseau des Castors. Le Grand Murin est
également bien présent sans qu’il soit possible d’y trouver un essaim. Curieusement, le Murin de Capaccini semble rare
dans cette cavité pourtant idéalement située. Une exploration complète de la cavité serait nécessaire pour compléter
son inventaire en accédant à la salle dite du guano (Voir fig. 16). Cette salle dont le sol est jonché de guano d’après
les spéléologues a du jouer un rôle pour les populations de chiroptères de la Cèze à un moment ou à un autre. Un mur
partiellement ajouré construit entre la galerie préhistorique et l’entrée du réseau des castors est peut-être à l’origine du
déclin supposé des effectifs de chiroptères.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand
Rhinolophe
Rhinolophe
euryale
Grand Murin
Minioptère de
Schreibers
30 R (2006)
18 T (2008)
10 T (2008)
250 T (2008)
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Fig. 16 : Topographie partielle de la grotte des Fées (SCSP)
Grotte des Frères et de Saint Joseph (Commune de Sainte-Anastasie)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101398 « Le Gardon et ses gorges »,
APPB du 13 avril 1990 n° 00541 des gorges du Gardon
gîte de transit et d’hivernage ( et reproduction occasionnelle ?) utilisé toute l’année
40
La grotte des Frères et de Saint Joseph correspond en réalité à deux grottes qui communiquent entre elles. Située en
rive gauche des gorges du Gardon, elle s’ouvre non loin de l’aire de reproduction des Percnoptères d’Egypte.
Guy Derivaz (GCLR) qui suivait cette grotte depuis de nombreuses années n’a jamais pu établir le réel rôle que joue
cette cavité tant les effectifs sont variables au cours de l’année. L’intérêt bien connu de cette grotte est de servir de gîte
d’hivernage pour la population de Grands Rhinolophes des Gorges du Gardon. Mais elle pourrait également jouer un
rôle de repli pour les Minioptères de Schreibers, le Murin de Capaccini et peut être les Rhinolophes euryales de la Grotte
du Sambuc. La reproduction occasionnelle de ces espèces n’est pas exclue, mais n’a jamais été clairement prouvée.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand
Rhinolophe
117 T(2007)
69 H (2006)
Murin
de Capaccini
Grand Murin
Minioptère
de Schreibers
500 T (2006)
100T (2006)
400 T (2006)
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Grotte du Prével (Commune de Montclus )
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101399 « La Cèze et ses gorges »
gîte de transit et d’hivernage utilisé de septembre à mai
32
Cette cavité s’ouvre en rive gauche des Gorges de la Cèze. Connue et suivie de manière très irrégulière par le
Groupe Chiroptères Rhône-Alpes (S. Vincent et G. Issartel), elle n’a fait l’objet de suivis par le GCLR (B. Allegrini) que
depuis 2007. Il s’agît d’une cavité de transit pour le Minioptères de schreibers, le Murin de Capaccini et le Rhinolophe
euryale, les effectifs restant encore à préciser., mais dépasse probablement le milliers d’individus. On note également
la présence d’une belle colonie d’hivernage de Petits Rhinolophes.
Grotte du Sambuc (Commune de Sainte-Anastasie)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101398 « Le Gardon et ses gorges »
gîte de reproduction, de transit et d’hivernage utilisé toute l’année
88
La Grotte du Sambuc se situe au coeur des Gorges du Gardon. Connue depuis fort longtemps, elle est suivie depuis
plus de 20 ans par le GCLR (Jean Séon et Guy Derivaz). Avec la Grotte de la Sartanette, elle abrite la quasi totalité
des populations de chiroptères troglophiles des gorges du Gardon, que ce soit en transit ou en reproduction. Toutefois,
la mise en évidence et le comptage des chauves-souris en reproduction n’est pas évidente dans cette cavité et les
données restent partielles. Il est par exemple fort probable que le Rhinolophe euryale s’y reproduisent chaque année
sans qu’on le sache. La population reproductrice de Minioptères de Schreibers est probablement très supérieure aux
chiffres comptés dans les années 2000 également.
Régulièrement dérangée par des visiteurs indélicats, la grotte devait faire l’objet de protection dans le cadre du
programme Life 04NAT/FR/000080, mais actuellement cette démarche n’a toujours pas aboutie.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand
Rhinolophe
Rhinolophe
euryale
Murin
de Capaccini
35 H (2003)
32 H (2005)
500 R (2009)
Minioptère
de Schreibers
500 R (2009)
3000 T (2005)
Grotte de la Sartanette (Commune de Rémoulins)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : site Natura 2000 FR 9101398 « Le Gardon et ses gorges »
gîte de transit et d’hivernage utilisé quasiment toute l’année
32
Située sur la rive droite du Gardon et à la sortie des gorges, cette vaste cavité comporte trois entrées. Connue depuis
fort longtemps, elle a fait l’objet de nombreuses fouilles archéologiques et paléontologiques. Le point le plus marquant
de cette cavité est l’existence de deux salles principales possédant des ambiances bioclimatiques très différentes :
une première salle chaude et assez sèche accueillant les essaims de transit, et une seconde nettement plus fraiche
et humide propre à accueillir l’hivernage de diverses espèces. Très dérangée par des visites incessantes de touristes,
promeneurs et curieux, les chauves-souris (Minioptères de SChreibers et Murins de Capaccini) ont réussi à s’y maintenir
tant bien que mal. Guy Derivaz (GCLR) suivait cette cavité quasi-mensuellement depuis les années 2000 et son travail,
via le programme Life 04NAT/FR/000080, a permis de fermer les trois entrées avec des barreaux horizontaux, disposés
de manière à laisser passer les vols de Minioptères.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
350 T (2008)
70 H (2009)
8000 T (2005)
100 H (2003)
Fermeture de la grotte de la Sartanette en janvier 2008 (G. Derivaz)
1
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Grotte des trois Ours (Commune de Seynes)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de transit utilisé de mars à octobre ponctuellement
12
La grotte des 3 ours s’ouvre au sein d’une barre rocheuse située sur le flanc Sud du Mont Bouquet. Le GCLR ne l’a
visité que quelques fois. On y observe de temps en temps un essaim de transit de Minioptère de Schreibers avec un
maximum de 1800 individus en mars 1995 (obs. Alexandre Haquart). Dans les années 2000, les suivis du GCLR (G.
Derivaz, J. Séon, V. Rufray, T. Disca) ont mis en évidence des passages bien plus modestes de l’ordre de quelques
centaines de Minioptères.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
Minioptère de Schreibers
7 H (2003)
300 T (2005)
Maison de Dions (Commune de Dions)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction utilisé de juin à août
24
La maison de Dions est un gîte bâti au coeur du village. Sans occupant depuis plusieurs dizaines d’années, une
importante colonie de Murins à oreilles échancrées a investi l’ensemble de la maison, naviguant entre toiture et 1er étage.
Guy Derivaz (GCLR) suivait ce gîte annuellement et estimait la population à 800 individus en moyenne. Aujourd’hui la
maison a été mise en vente par sa propriétaire parisienne et la colonie est menacée de disparition. Le Syndicat Mixte
des Gorges du Gardon et la DREAL LR essayent toutefois de trouver une solution de conservation de la colonie.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Murin à oreilles échancrées
1000 R (2008)
Tunnel de Sommières (Commune de Sommières)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction utilisé d’avril à août
48
Le tunnel de Sommières est une dérivation du Vidourle qui servait à alimenter autrefois un moulin. D’une longueur
d’environ de 120 m et de section 8x12 m, ce tunnel peut se noyer totalement lors des crues du Vidourle. Néanmoins,
au printemps et en été, on note la présence d’un très important essaim de Minioptères de Schreibers et de Murins
de Capaccini découvert par Thomas Lecampion (GCLR) en 2007. Les suivis du GCLR ont montré par la suite que la
colonie de Minioptère est présente irrégulièrement. A l’inverse, les Murins de Capaccini s’y reproduisent chaque année.
Espèces
Effectifs max. adultes
(année du maximum observé)
Murin de Capaccini
Minioptère de Schreibers
150 R (2007)
3500 R (2007)
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Département de la Lozère (48)
Liste des gîtes
Grotte de Roquaizou (Commune de Banassac)
Grotte du Salpêtre (Commune d’Ispagnac)
Maison Tour de Ginestoux (Commune de Chirac)
Moulin de Piquemole (Commune de Saint-Pierre-de Noguaret)
Moulin de Strugal (Commune des Hermaux)
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Grotte de Roquaizou (Commune de Banassac)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : périmètre grillagé, site Natura 2000 FR9101374 « Vallon de l’Urugne »
gîte d’hivernage utilisé d’octobre à mai
16
La Grotte de Roquaizou s’ouvre sur les pentes du vallon de Saint Saturnin. Possédant un réseau actif, cette cavité
sert de captage d’eau pour la commune de Banassac. Son entrée est donc grillagée et son accès soumis à autorisation
communale. Le site est suivi depuis des années par l’ALEPE (R. Destre, F. Sané) et abrite une colonie d’hivernage de
Grands Rhinolophes. A noter que l’autoroute A 75 a été construite juste à côté sans dégâts apparents pour la population,
malgré une désertion du site l’année de la construction.
Espèces
Effectifs max. adultes (année du maximum observé)
Grand Rhinolophe
59 H (2008)
Grotte du Salpêtre (Commune d’Ispagnac)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : périmètre grillagé, site Natura 2000 FR9110105 « Gorges du Tarn et de la
Jonte »
gîte d’hivernage utilisé d’octobre à mai
16
Cette grotte qui se situe sur les rives du Tarn abrite en hiver des populations variables de chauves-souris. Parfois, le
Grand Rhinolophe peut atteindre un effectif de 70 individus, mais ces dernières années, lors des comptages simultanés,
l’effectif n’a jamais dépassé 30 individus maximum.
Maison Tour de Ginestoux (Commune de Chirac)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction
16
Au sein d’une maison près du village de Chirac, Thomas Deana (ALEPE) trouve une belle colonie d’environ 60
Grands Rhinolophes en juillet 2005. L’ALEPE suit ce site ponctuellement.
Moulin de Piquemole (Commune de Saint-Pierre-de Noguaret)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction
32
Ce moulin abrite une colonie mixte d’une cinquantaine de Grands Rhinolophes auxquels se mêlent 150 à 200 Murins
à oreilles échancrées. L’ALEPE suit ce site ponctuellement.
Moulin de Strugal (Commune des Hermaux)
• Protection : • Phénologie : • Note régionale : aucune
gîte de reproduction
16
Au sein d’un moulin près du village des Hermaux, Thomas Deana (ALEPE) trouve une belle colonie d’environ 100
Grands Rhinolophes en juillet 2005. L’ALEPE suit ce site ponctuellement.
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Discussion
Cette synthèse traite au final de 81 gites qui abritent
plus de 50 individus de chauves-souris de l’annexe II de la
directive Habitats Faune Flore. En appliquant la méthode
de hiérarchisation couramment utilisée en France (Roué,
op. cit.), 18 gîtes d’intérêt régional au minimum (score >
50) ressortent comme les plus importants du LanguedocRoussillon pour la conservation des chiroptères (Voir fig.
17).
Sur ces 18 gîtes, 3 gîtes se révèlent être d’intérêt
international et 4 d’intérêt national. Sur ses 7 gîtes,
seul un ne fait l’objet d’aucune protection actuellement.
Il s’agît de la mine de la Ferronnière qui doit être mise
en sécurité prochainement par le concessionnaire et les
services de l’Etat. Un strict respect des chiroptères est
primordial sur ce site qui abrite la plus populeuse colonie
de reproduction de chauves-souris de l’annexe II de la
Directive Habitats de la région.
Sur les 11 gîtes d’intérêt régional, un site ne fait l’objet
d’aucune protection et se situe dans le département des
Pyrénées-Orientales : la mine de Canaveilles. Cependant
une demande d’extension du site Natura 2000 « Sites
à chiroptères des Pyrénées-Orientales » est en cours
d’instruction pour remédier à cette lacune.
Figure 17 : Les 18 gîtes les plus importants pour la conservation des chiroptères en Languedoc-Roussillon (en violet : les gites
d’intérêt international ; en rouge : les gites d’intérêt national ; en orange les gites d’intérêt régional).
1
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Lieu-dit
Utilisation
Richesse
spécifique
Note du site
Grotte du Gaougnas (11)
Reproduction -Hivernage
9
146
Grotte d’Aldène (34)
Reproduction -Hivernage
11
135
Mines de la Ferronière (11)
Reproduction -Hivernage
7
120
Grotte du Désix (66)
Reproduction
6
96
Aqueduc de Pézenas (34)
Reproduction
6
92
Grotte du Sambuc (30)
Reproduction
4
88
Grotte de la Vezelle (34)
Reproduction - Hivernage
7
84
Grotte de Campefiel (30)
Reproduction
6
76
Mine de Montalba (66)
Reproduction
4
72
Grotte de la Ratapenade (11)
Reproduction
5
68
Mine du Llech (66)
Reproduction - Hivernage
2
68
Grotte des Ressecs (34)
Reproduction
5
64
Grotte de Fuilla (66)
Hivernage
4
64
Grottes de Bize (11)
Reproduction - Hivernage
6
64
Mine de Canaveilles (66)
Reproduction
4
59
Aven vitalis (34)
Hivernage
3
56
Grotte du Trésor (34)
Reproduction
3
56
Grotte des Fées (30)
Reproduction
12
52
(d’après Roué, 2004)
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Rufray 2011 - Les gîtes importants pour la conservation des chiroptères de l’annexe II en Languedoc-Roussillon.
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État des populations
Les comptages simultanés des gîtes, mis en place par
le GCLR depuis 2005, permettent d’avoir aujourd’hui
une image assez fidèle des tailles de populations des
espèces troglophiles (Rhinolophe euryale, Murin de
Capaccini, Petit Murin, Minioptère de Schreibers)
puisque le réseau karstique du Languedoc-Roussillon
est bien connu, notamment grâce aux travaux des club
de spéléologie.
Par contre pour le Grand Rhinolophe et le Murin à
oreilles échancrées, les chiffres énoncés ne reflètent que
l’état de la connaissance en 2008. En effet, les membres
du GCLR, de l’ALEPE et de Myotis ont toujours consacré
beaucoup de temps à la recherche de gîtes hypogés et
ont finalement assez peu recherché les gîtes en bâti. Il
est donc évident que les populations estivales de ces
deux espèces sont bien supérieures à ce qui est connu
aujourd’hui.
Au total, le GCLR et ses partenaires ont mené 4 fois 2
campagnes de comptages simultanés par an : été 2005/
hiver 2005-2006, été 2006/hiver 2006-2007, été 2007/
hiver 2007-2008, été 2008/hiver 2008-2009. C’est cette
dernière campagne qui fait référence car elle couvre
le plus grand nombre de gîtes grâce une mobilisation
sans précédent des chiroptérologues de la région. (voir
tableauv 17)
La comparaison de ces effectifs avec les effectifs
nationaux, évalués en 2004 (Groupe Chiroptères SFEPM,
2007) et recalculés en y ajoutant les augmentations
d’effectifs du Languedoc-Roussillon sur la période 20042008, permet d’établir l’importance des populations
présente au sein de la région.
Ainsi, la population reproductrice régionale du Grand
Rhinolophe représente 6% de l’effectif national, alors
que la population hivernante ne représente que 4%.
L’effectif reproducteur du Rhinolophe euryale
représente 40 % de l’effectif national et l’effectif
hivernant 20%.
66
11
34
30
48
Concernant le Murin à oreilles échancrées, seule
la comparaison entre effectifs estivaux est pertinente
puisque la population hivernante languedocienne, qui
existe probablement, n’est pas comptable. En effet,
l’espèce s’enfonce certainement très profondément
dans les fissures des cavités la rendant totalement
invisible en hiver. Par contre, la population reproductrice
languedocienne est évaluable et représente 7% de la
population nationale.
Pour le Murin de Capaccini, on remarque le même
biais que pour le Murin à oreilles échancrées au sujet des
populations hivernantes. L’effectif régional reproducteur
représente 44% de l’effectif national.
Pour le Grand et Petit Murin, il n’est pas possible
d’avancer un chiffre fiable car les données nationales
fournies par le Groupe Chiroptères de la SFEPM sont
regroupées en partie sous le complexe « Grand Myotis ».
Toutefois, on peut clairement établir que la population
reproductrice de Grand Murin du Languedoc-Roussillon
ne représente qu’une part infime de la population
nationale. À l’inverse, l’effectif reproducteur du Petit
Murin devrait représenter en toute logique environ 1/3 de
l’effectif national.
Enfin, la population reproductrice et hivernante du
Minioptère de Schreibers, malgré des effectifs très
fluctuants selon les années, représente 32% des effectifs
nationaux.
À noter cependant que l’importance relative des
effectifs de chauves-souris (en particulier du Rhinolophe
euryale) en Languedoc-Roussillon est sensiblement
surestimée, puisque depuis 2004 quelques découvertes
d’importantes colonies (à ce jour non synthétisées) ont
été réalisées dans d’autres régions, diminuant d’autant
la part relative des effectifs régionaux par rapport aux
effectifs nationaux.
L’effectif hivernant de 32601 individus se concentre sur
3 sites (Grotte du Gaougnas, Grotte d’Aldène, Mine du
Llech). On comprend ici la fragilité de l’espèce en cas de
dérangement ou destruction de ces gîtes. Un important
effort de conservation et de mise en protection de ces 3
cavités doit être mis en place.
Tableau 17 : effectifs relevés lors des comptages simultanés du GCLR : été 2008 et hiver 2008-2009
Effectif estival
2008
Nombre de
sites
Effectif hivernal
2008-2009
Nombre de
sites
Grand Rhinolophe
1058
13
1725
31
Rhinolophe euryale
4020
9
2029
9
Murin à oreilles
échancrées
2965
9
3
1
Murin de Capaccini
2257
12
192
5
Petit Murin
3365
11
Grand Murin
200
1
167
2
Minioptère de
Schreibers
18231
17
32601
3
1
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Conclusion
Cette synthèse inédite pour le Languedoc-Roussillon
met en valeur l’augmentation des connaissances qu’a su
générer le GCLR durant les années 2000 à travers la
structuration d’un réseau de chiroptérologues motivés.
La découverte de nombreux sites majeurs ont permis de
changer littéralement le statut d’espèces considérées
comme excessivement rares à la fin des années 90 tels
que le Murin de Capaccini ou le Rhinolophe euryale.
Elle met également en valeur la richesse des réseaux
karstiques du Languedoc-Roussillon, en particulier ceux
de la vallée du Jaur et du Minervois (Hérault/Aude),
du Conflent (Pyrénées-Orientales) et des Gorges du
Gardon (Gard). La Lozère est un peu excentrée par
rapport à cette richesse puisqu’elle se trouve en limite
Nord des secteurs karstiques de la région. Toutefois
ce département a bien d’autres atouts pour satisfaire
les chauves-souris, en particulier les chauves-souris
arboricoles.
Le Languedoc-Roussillon apparaît ici clairement
comme une des régions les mieux conservées de France
avec des populations de chauves-souris de l’annexe
II de la Directive Habitats-Faune-Flore extrêmement
importante. Ainsi, la région joue un rôle majeur dans la
sauvegarde de cette biodiversité avec la présence de 3
sites de valeur internationale et 4 de valeur nationale.
La protection et le suivi des 18 sites majeurs identifiés
dans cette synthèse sont des actions qui doivent être
considérées comme une priorité pour les cinq années
à venir.
Cet objectif doit pouvoir motiver chiroptérologues et
décideurs de tout échelon (Etat, région, département,
communautés de communes) à tout mettre en oeuvre
pour protéger ce magnifique patrimoine, à l’image du
travail remarquable du Conseil Général de l’Hérault qui
a fait l’acquisition de deux cavités à ce jour (la Grotte de
la Vézelle et la grotte du Poteau), du Conseil Général
du Gard pour son aide logistique et financière lors du
programme LIFE qui s’est tenu dans les gorges du
Gardon, et du Conseil Général des Pyrénées-Orientales
qui a pris en main les sites chiroptères du réseau Natura
2000 du département et a organisé de nombreuses
actions d’information et de sensibilisation.
1
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Remerciements
Cet article n’aurait pu voir le jour sans la participation
active de l’ensemble des membres du GCLR, de l’ALEPE
et de MYOTIS qui ont récolté une somme de données très
importantes durant plus de 20 ans. En premier lieu, il faut
remercier les pionniers de la chiroptérologie moderne en
Languedoc- Roussillon (ceux qu’on appelle amicalement
« les vieux »). Ils ont ouvert la voie et aimablement fait
partager leurs connaissances : Jean-Louis Besançon,
Guy Derivaz, Rémi Destre, Pascal Médard, Frédéric Néri
et Jean Séon.
Et puis, on ne saurait oublier les forces vives du GCLR
qui commencent déjà à avoir des courbatures à force de
crapahuter : Sylvain Abdulhak, Benjamin Allegrini, Olivier
Belon, Catherine Bresson, Blandine Carré, Raphaël
Colombo, Lionel Courmont, Thierry Disca, Marie-Odile
Durand, Vincent Fouert-Pouret, Alexandre Haquart,
Stéphanie Huc, Maria Lanzellotti, Thomas Lecampion,
Vincent Lecoq, Alexandra Léonard, Robin Letscher,
Vincent Prié, Bertrand Melsion, Charlotte Meunier,
Audrey Pichard, Hervé Puis, Emilie Rathey, Hélène
Ruscassié, Fabien Sané et Olivier Vinet.
Il m’est aussi agréable d’associer à ce travail mes deux
compères de toujours : Thierry Disca et Vincent Prié. Le
premier m’a donné goût à l’étude des chiroptères sous
toutes ses facettes et est mon mentor. Le deuxième est
le « grand des couillons », camarade de cordée, toujours
plus prêt pour aller visiter un « trou Rock’n Roll » dans la
joie et la bonne humeur !
Également, un grand merci aux spéléologues et en
particulier ceux du :
• CLPA (section spéléologie) de Montpellier, avec
qui j’ai été initié, puis perfectionné aux techniques
de cordes. J’ai notamment passé des moments
inoubliables sous terre avec Hugo Akrout,
Nathanaël Boinet, Lucile Jalabert, Eric Labarre,
Serge Nurit, François Prigent, Jean Tarrit et Claude
Villadomat, sans oublier Audrey Thonnel qui partage
aujourd’hui ma vie. Ils nous ont fourni de précieux
renseignements sur les topos et sur les cavités
abritant des chiroptères.
• SCMNE qui nous ont toujours facilité la tâche ardue
des comptages simultanés dans la vallée du Jaur
en étant disponible pour nous accompagner dans
certaines cavités difficiles ou en fournissant du
matériel. Je pense notamment à Guy Géhin, qui nous
a malheureusement quitté récemment, et à Suzanne
et Claude Raynaud.
• SCBAM et de l’association ALDENE, en particulier
Jacky Fauré, toujours enthousiaste et convaincu de
la nécessité de protéger les cavités remarquables.
Enfin il m’est agréable de remercier chaleureusement
Mélanie Nemoz, à l’époque salariée de la SFEPM, qui
nous a accompagné lors du déroulement du programme
LIFE « Conservation de 3 espèces cavernicoles de
chiroptères dans le Sud de la France » et sans qui, les
protections mises en place à la Grotte d’Aldène, la Grotte
de la Sartanette, la Grotte de la Vézelle et la Grotte du
Poteau n’existeraient probablement pas aujourd’hui.
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Bibliographie
BASSI I., FAVRE Ph. (2008)
- Inventaire des chiroptères
sur le site Natura 2000 « La
Cèze et ses gorges » (Gard),
FR 9101399. État des lieux,
analyse et propositions de
gestion. Rapport ONF, GCLR,
52 p.
BLANC J. (2000) - Le Barrenc
de Saint-Clément : encore une
très belle cavité du massif de
Roquefort-des-Corbières, appelée à devenir une classique.
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